Invitée du Grand Rendez-Vous CNEWS et Europe 1, Amélie de Montchalin, ministre chargée des comptes publics : «Le sujet ce n'est pas les retraités, c'est le système des retraites»
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00:00Premier point, vous l'avez très bien dit, nous sommes à un moment où on a au fond deux choix devant nous.
00:05Soit on considère que la situation politique est difficile, qu'au fond ce déficit il est très important et que nous n'avons pas les moyens d'agir et donc nous faisons l'autruche.
00:15Nous restons dans le déni, nous ne faisons rien et derrière je peux vous dire est-ce que c'est dans deux ans, cinq ans, dix ans, ce qui est certain c'est que nous allons perdre notre souveraineté.
00:21Nous allons perdre, si nous restons là, notre capacité à financer les priorités des Français et nous allons perdre notre capacité au fond à être une nation qui définit son avenir et donc un pays souverain.
00:32Soit nous avons une deuxième option, celle que par définition vous allez comprendre que je défends.
00:37C'est celle de considérer qu'un budget, ce n'est pas un tableau de chiffres. Un budget c'est un moment profondément démocratique où chaque année un pays doit choisir ce qu'il met au cœur de son pacte financier.
00:47Et dans son pacte financier, il met beaucoup beaucoup d'éléments qu'il me semble que nous devons en tant que nation considérer comme une somme de choix qu'il nous faut chaque année décider collectivement.
01:00Et donc pour moi j'ai un premier objectif que vous avez vu que le Premier ministre poursuit activement, c'est que nous ouvrions grand les portes et les fenêtres du budget.
01:07Que nous n'enfermions pas le budget dans un mois de débat parlementaire entre politiques et experts à l'Assemblée et au Sénat au mois d'octobre, chaque année.
01:16Et qu'il soit au fond enfermé dans le temps et enfermé surtout entre les participants de ce débat.
01:22Apparemment vous n'avez pas le droit d'ouvrir les portes ou les fenêtres puisque vous avez proposé une idée.
01:26Je vais y revenir.
01:26Je vais y revenir.
01:28Et un de vos collègues referme la porte.
01:29Quand on ouvre les portes et les fenêtres, on dit quoi ?
01:32On dit voilà, il y a des grands sujets devant nous.
01:33Il y en a un qui s'appelle le financement des retraites.
01:35Et je suis totalement d'accord avec Gérald Armanin, nous disons la même chose, le sujet ce n'est pas les retraités, c'est le système des retraites.
01:42A tel point que nous avons considéré que sur ce débat, plutôt que d'avoir un sempiternel débat nocturne entre quelques députés experts au mois de l'automne,
01:51nous avons demandé, le Premier ministre, aux partenaires sociaux, de proposer une piste de retour à l'équilibre du système des retraites pour 2030.
02:00Et il se trouve que le président du MEDEF, le président de la CPME, les petites et moyennes entreprises,
02:08Gilles Berset qui préside le conseil d'orientation des retraites, des syndicalistes,
02:11disent qu'il y a dans toutes les options que nous regardons pour que ce financement du modèle social soit plus équilibré, il y a cette piste-là.
02:19– On ne porte pas uniquement sur les actifs, c'est ce que vous dites.
02:22– Et ce que je vous dis, c'est que moi je suis ministre des comptes publics et je cherche surtout à avoir un consensus,
02:27je cherche des mesures de compromis, je cherche à ce que nous avancions.
02:31Et donc ce n'est pas mon rôle, moi, d'aller dire, vous voyez, au patron du MEDEF, au syndicaliste, au patron de la CPME,
02:37eh bien écoutez, ce sujet-là, il est interdit.
02:39Précisément alors qu'avec le Premier ministre…
02:41– C'est ce qu'a dit Gérald Darmanin.
02:41– Non, Gérald Darmanin et moi, on dit exactement la même chose.
02:43– Non, pas tout à fait.
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