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Invité de La Matinale, consultant défense et général de corps aérien (2S), le Général Bruno Clermont a estimé que : «Tout le monde fait du renseignement et de l'espionnage, que ce soit nos amis ou nos ennemis».

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Transcription
00:00Je voulais qu'on parle de ce rapport parlementaire sur le renseignement qui doit être publié aujourd'hui.
00:05Un rapport qui revient sur les dernières opérations militaires et qui s'interroge notamment sur la capacité de nos services de renseignement
00:10à faire face aux, je cite, « surprises stratégiques », qu'il s'agisse de l'invasion de l'Ukraine par la Russie ou des coups d'État en Afrique.
00:19Le général Bruno Clermont est avec nous. Bonjour mon général.
00:22Bonjour Romain.
00:23Bon, y a-t-il vraiment des défaillances de nos services de renseignement comme le dit ce rapport, notamment sur l'Ukraine ?
00:29Le renseignement français qui n'a pas prévu l'invasion de l'Ukraine, même quelques jours avant, quelques heures avant.
00:36Je pense que d'abord, il faut se féliciter que cette délégation parlementaire et ce rapport existent,
00:41parce que si on remonte à 2007, il y avait une très grande opacité sur l'action de nos services de renseignement.
00:47C'est un exercice démocratique indispensable dans la limite du secret défense, puisque tous les sujets ne sont pas abordés.
00:52Vous avez raison, ce rapport traite essentiellement du rôle de deux services de renseignement.
00:56La direction du renseignement militaire qui fait du renseignement militaire,
01:00et la direction générale de la sécurité extérieure qui fait de l'espionnage et éventuellement des opérations clandestines.
01:05Alors effectivement, ce rapport revient, vous l'avez dit, sur trois défaillances de nos services de renseignement.
01:09Les défaillances effectives, l'incapacité à anticiper l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
01:14l'incapacité à voir venir les quatre coups d'État qui se sont déroulés entre 2020 et 2023 au Mali, au Burkina et au Niger,
01:21et qui ont entraîné à la fois le départ de nos forces, mais également le changement de notre politique africaine,
01:27et également l'échec de la vente des sous-marins à l'Australie face à une coalition américaine, britannique et australienne.
01:34Alors les causes de ces défaillances sont multiples.
01:35On trouve un manque de moyens, une organisation interne inadaptée et une compétition malsaine entre les services.
01:41Compétition malsaine entre les services, en France ou entre Français et Américains, Français et Britanniques, Français et autres pays ?
01:51Alors le problème, c'est que c'était à la fois en France.
01:53Donc que ce soit avec les pays étrangers, c'est normal, ça fait partie des compétitions entre les services de renseignement,
01:59mais là, la situation s'est améliorée, d'abord parce que ces services bénéficient de budgets très augmentés,
02:05un nouveau DRM et un nouveau DGSE ont été nommés, qui ont la confiance à la fois du chef d'état-major des armées et du président de la République.
02:12Les services se sont réorganisés, elles ont cassé les logiques des silos,
02:15elles se sont passées dans une logique de compétition et une logique de complémentarité.
02:20Et aujourd'hui, il est clair que la DRM fait du renseignement militaire, la DGSE fait du renseignement politique.
02:25Il ne faut pas se faire d'illusions, tout le monde sait, tout le monde fait du renseignement et de l'espionnage,
02:30que ce soit nos amis ou nos ennemis, nos services de renseignement fonctionnent correctement,
02:34qu'il s'agit de terrorisme, de narcotrafic, d'attaques cyber ou d'opérations militaires.
02:38Mais il est indispensable de poursuivre cet effort en faveur de le service de renseignement.
02:42Sous-titrage Société Radio-Canada
02:46Sous-titrage Société Radio-Canada

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