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##FAUT_QUE_CA_CHANGE-2025-04-25##
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00:00Sud Radio, Foxa Chorge, Anthony Martin Smith.
00:03Et après, champion avec Frédéric Brindel et Thomas Binès, c'est Foxa Chorge sur Sud Radio.
00:08Il est un peu plus de 20h30. Merci d'être autant chaque semaine à nous suivre.
00:13Nombreuses et nombreuses sur l'antenne de Sud Radio, sur sudradio.fr et également sur Youtube.
00:17Vous êtes plus d'un million d'abonnés, alors merci pour ça.
00:20On démarre tout de suite avec les changements à la une.
00:21Mathéo Lambleau.
00:22Agissons ensemble pour une société plus juste.
00:25L'association APF France Handicap présente...
00:30Sud Radio, les changements à la une.
00:32Samedi 26 avril 2025, Mathéo Lambleau face au projet de loi sur la fin de vie
00:39qui reprendra son examen le 28 avril prochain.
00:431682 membres du collectif Un Gros Risque en Plus tirent la sonnette d'alarme.
00:48Oui, Anthony, c'était dans une tribune publiée cette semaine dans le Figaro.
00:51Ils alertent sur un risque majeur, celui de voir les plus vulnérables,
00:55notamment les personnes porteuses de déficiences intellectuelles,
00:58exposées à une pression euthanasique croissante.
01:01Le texte actuel prévoit l'accès à la mort assistée pour toute personne
01:05apte à exprimer une volonté libre et éclairée,
01:08mais sans exclure explicitement les personnes sous tutelle
01:11ou atteintes de troubles cognitifs.
01:13Il est vrai en plus que Catherine Vautrin était reçue par Jean-Jacques Bourdin mardi dernier à ce sujet.
01:20C'est justement un flou juridique lourd de conséquences selon les signataires de cette tribune.
01:25A l'étranger, notamment au Canada, le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU
01:29dénonce déjà un glissement dangereux vers une euthanasie fondée sur le handicap seul.
01:34Et le collectif réclame donc en urgence un amendement clair,
01:37exclure ces personnes du dispositif pour les protéger tout simplement.
01:40C'est un mot chargé pour la ministre en charge des personnes en situation de handicap,
01:44Charlotte Parmentier-Lecoq.
01:45Oui, Anthony, lors d'un déplacement dans les départements d'Outre-mer,
01:48elle a réaffirmé l'engagement de l'État aux côtés de ces départements
01:52pour renforcer l'autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
01:56A été votée durant ce déplacement une convention historique dotée de plus de 84 millions d'euros
02:01pour développer l'offre médico-sociale dans le département de la Guadeloupe.
02:05Et le 24 avril, le gouvernement a généralisé, en tout cas fait l'annonce de la généralisation
02:09du service public départemental à l'autonomie.
02:12Oui, ce service expérimenté déjà dans 18 départements
02:15vise à simplifier la vie des personnes âgées,
02:18des personnes en situation de handicap et de leurs aidants.
02:21En créant un guichet unique dans chaque département,
02:24le SPDA coordonne les acteurs locaux pour offrir un accès équitable aux droits,
02:29à l'information et aux prestations.
02:30Et la ministre déléguée chargée de l'autonomie et du handicap souligne qu'il incarne une réponse concrète
02:36aux défis rencontrés par ses publics.
02:38Agissons ensemble pour une société plus juste.
02:42L'association APF France Handicap vous a présenté
02:45Sud Radio, les changements à la une.
02:50Merci Mathéo Lambleau.
02:51Les changements à la une à retrouver la semaine prochaine,
02:53ici même sur Sud Radio,
02:55toute l'actualité et l'agenda du handicap, de la diversité et de l'inclusion.
02:59Mes invités aujourd'hui, Amou Bouakaz,
03:02ça fait plusieurs fois qu'on vous reçoit dans l'émission,
03:03et on s'est dit que pour une fois on allait avoir votre œil et votre regard aiguisé,
03:08si je puis dire, puisque je le rappelle,
03:10vous êtes conférencier, vous êtes aussi un élu,
03:14vous êtes ingénieur de formation,
03:16mais vous êtes aussi né aveugle.
03:17Alors œil et regard, je me permets de faire la vanne
03:19parce que je suis dans le même cas que vous.
03:21Bonjour Amou.
03:22Vous permettez de faire la vanne parce qu'elle est drôle, tout simplement.
03:25Il y a un droit de vaner, c'est quand même un des plaisirs d'être français de vaner.
03:29Merci en tout cas de bien vouloir troquer le siège du chroniqueur.
03:33pour prendre celui de l'invité.
03:36On va revenir sur une tribune que vous allez faire paraître dans les prochains jours
03:40et on va parler de votre vision,
03:43de la vision que vous portez sur une France plus inclusive.
03:45Et à mes côtés, pour en discuter avec vous,
03:48Jason Jobert, vous êtes l'ancien directeur de l'antenne de Vivre FM.
03:51On vous a reçu il y a deux semaines avec l'ensemble de vos collaborateurs et collaboratrices.
03:56Bonjour, enfin bonsoir Jason.
03:58Bonsoir Anthony.
03:58Merci d'être là et d'avoir accepté de revenir et de refaire de la radio avec nous.
04:03En tout cas, on est ravis chez Sud Radio.
04:05Sud Radio, on parle vrai et on va parler vrai avec Emmanuel Dalseco,
04:08chroniqueuse dans l'émission et puis aussi en charge de rédiger beaucoup d'articles.
04:13Bonjour Emmanuel.
04:14Enfin bonsoir, j'ai du mal.
04:16Bonsoir.
04:16C'est l'heure d'été, j'ai du mal à m'y faire.
04:21Alors, Amou Bouakaz, vous êtes né en 1964 à Alger.
04:27Vous êtes ensuite venu en France, vous avez grandi en région parisienne.
04:33Vous avez fait vos études, diplômé à l'université par ici.
04:35C'est de l'école nationale des télécoms et des télécommunications.
04:40Dans votre parcours, qui a été quand même jalonné de beaucoup de réussite, il faut le dire.
04:50Dans ce cas, vous avez un parcours assez exceptionnel.
04:52Vous avez été élu, ingénieur.
04:55Vous avez été aussi, et vous êtes encore d'ailleurs, actif et un acteur associatif sur différents sujets.
05:02Quand vous prenez la parole sur cette tribune, où vous voulez que la France soit beaucoup plus inclusive,
05:12qu'est-ce que vous voulez raconter et faire passer comme message à nos élus, peut-être, qui nous écoutent ?
05:19Le message est assez simple.
05:21Nous sommes un pays qui a 1500 ans d'histoire continue, qui a donc un héritage culturel, un héritage historique, un héritage de grands hommes.
05:36Nous sommes un pays qui a des traditions.
05:39Et je sais que ces traditions, quand on adopte la France, quand on l'aime, on y est attaché.
05:46Certaines, on les conteste, elles évoluent, mais il y a un sac de traditions exceptionnelles.
05:52Qu'est-ce qui manque à ce pays aujourd'hui ?
05:54Il lui manque un projet.
05:56Nous ne sommes pas d'accord sur la vision de la France en 10-15 ans.
06:01Et je propose de profiter de cette vague qui vient d'Outre-Atlantique,
06:08et qui est une vague populiste de repli sur soi, pour prendre le contre-pied.
06:13On n'est pas d'accord, parce que certains sont inquiets du changement de population du pays.
06:22Certains sont inquiets de certains traits de civilisation qui sont liés à l'émancipation des femmes,
06:32à leur prise de responsabilité.
06:34Donc, du coup, ça...
06:36Là, vous faites référence notamment aux politiques de Donald Trump,
06:39qui presque, d'ailleurs, je ne sais pas si on peut dire, est-ce qu'il est autoritariste, Donald Trump ?
06:45On en a parlé plusieurs fois, notamment avec vous, Amou Bouakaz, dans l'émission,
06:49sur le fait qu'il a avorté, et d'ailleurs le mot, je trouve, est assez mal choisi,
06:54mais toutes les politiques qui favorisent l'insertion et l'inclusion des femmes,
06:59des personnes différentes, notamment les personnes en situation de handicap, mais pas qu'eux.
07:02Comme c'est arrivé de nombreuses fois au siècle dernier, il a été élu démocratiquement,
07:08c'est incontestable, mais il porte des politiques qui sont autoritaires
07:14et qui pourraient, si les contre-pouvoirs américains ne résistent pas,
07:20mettre à mal la démocratie américaine.
07:23On le rappelle, il a deux ans avant les midterms,
07:25donc les élections qui visent à renverser peut-être le pouvoir à la Chambre.
07:31Il a, aujourd'hui, carrément interdit les mots DEI, donc diversité, équité, inclusion,
07:38dans toutes les politiques publiques et dans les politiques d'entreprise.
07:41Une entreprise qui, par exemple, revendiquerait avoir ce genre de politique,
07:45se verrait presque refuser, c'est même pas presque,
07:48se verrait refuser tout accès à un appel d'offres publiques.
07:53Et je propose précisément que la France prenne, au nom de son histoire,
07:58au nom des valeurs qu'elle porte, au nom de son modèle universel,
08:02je propose que la France prenne le contre-pied total de cette vision
08:07et incarne pour le monde la vision d'une patrie inclusive,
08:13d'une patrie accueillante, d'une patrie qui laisse s'épanouir le bouquet des singularités
08:21et qui crée les conditions pour accueillir et intégrer dans tous les collectifs,
08:27que ce soit les collectifs de travail, les collectifs d'études, les collectifs politiques,
08:32l'ensemble des altérités qui font notre société.
08:36Et il y a là quelque chose de merveilleux à entreprendre et qu'il faudra évaluer,
08:42mais ça peut être le projet réconciliateur de la France pour les dix prochaines années.
08:50Car enfin, la France a accueilli ce que le monde a de meilleur depuis mille ans
08:53et c'est son génie propre.
08:56La France, c'est 1% de la population mondiale
08:58et c'est peut-être 20 à 30% des idées qui l'ont fait tourner.
09:01Donc c'est le moment de relancer la machine à être une lumière pour le monde.
09:06Est-ce que ce ne serait pas dangereux...
09:08Attendez, Jason et Emmanuel.
09:10On est plus à vouloir réagir.
09:12À moi, est-ce que ce ne serait pas dangereux par rapport au domaine économique aussi aujourd'hui
09:18de prendre contrepartie par rapport aux Etats-Unis
09:21et de s'exposer peut-être à une situation qui pourrait être économiquement grave,
09:25je pense au chômage et à beaucoup de situations commerciales aussi ?
09:30La France a su affronter le danger en bien des circonstances
09:33et la peur ne l'évite pas.
09:36Je crois au contraire qu'un appel d'air comme celui-là
09:39attirerait à nous des entrepreneurs américains,
09:43des chercheurs américains, des chercheurs de partout
09:45qui viendraient finalement enjoliver notre modèle universel
09:50qui est extrêmement attractif.
09:51C'est votre deuxième proposition, faire un programme européen
09:54pour abriter comme une espèce de terre d'asile du savoir
09:59les artistes et les chercheurs ?
10:01Oui, une sorte de droit d'asile inclusif
10:03pour ceux qui ne pourraient pas vivre dans un modèle
10:07qui serait pas trop ostracisant
10:10et qui voudraient en fait bâtir à partir du navire amiral
10:15que serait la France, d'abord une Europe
10:17et peut-être un monde qui nous attirerait peut-être aussi
10:22des pays d'Afrique, peut-être des pays d'Asie, des pays du Proche-Orient.
10:27Comme la France il y a 100 ans qui était lors des années folles
10:30capitale un peu du monde avec beaucoup de venues de part et d'autre.
10:34Emmanuel Dalseco, vous vouliez réagir aussi ?
10:37Non, c'est vrai que ce qu'on voit aux Etats-Unis,
10:39moi j'ai écrit pas mal de choses justement sur ces politiques
10:41lancées par Donald Trump qui sont, va le dire, vraiment flippantes.
10:45Est-ce qu'à nous vous avez le sentiment, alors je sais qu'on arrive toujours
10:49un peu en retrait des Etats-Unis et ce qui se passe là-bas finit jour
10:52par se déverser, enfin pas toujours, mais souvent par se déverser en Europe.
10:56Est-ce que cette menace, elle est perceptible dans notre pays ?
11:00Évidemment.
11:02De quelle manière ?
11:03Il y a des forces que je qualifierais de réactionnaires dans ce pays
11:07qui sont en train de considérer qu'on met trop d'argent dans le social,
11:12que finalement ce qu'on met comme argent dans le handicap,
11:15ce qu'on met dans la santé, on pourrait le mettre ailleurs,
11:18que finalement les migrants ça coûte bien cher par rapport à ce que ça rapporte
11:21et je préférerais qu'on ait le débat de manière ouverte
11:27et qu'il y ait une proposition politique opposée
11:31qui serait une politique de lutte contre les préjugés
11:34et qui serait en fait le projet France de lutter contre les préjugés
11:38à l'image de ce que nous faisons nous comme entrepreneurs.
11:41Moi je suis directeur général de Lemonade,
11:43on se bat pour sensibiliser au handicap,
11:46pour lutter contre les préjugés
11:48et on voit que cette approche-là, elle plaît aux entreprises,
11:53elle plaît aux personnes qui finalement, par ignorance, rejettent l'autre.
11:58Mais en fait dès qu'ils commencent à connaître l'autre,
12:01dans sa fragilité et aussi dans sa créativité,
12:03se rendent compte que le tout est plus grand que la somme des parties.
12:07Vous voyez, c'est la diversité qui a créé l'invention.
12:12Il n'y a pas d'invention sans diversité.
12:15Et pour autant Coca-Cola, Starbucks, McDonald's,
12:18les entreprises américaines qui ont décidé de se plier aux politiques de Donald Trump,
12:23peut-être même Sanofi, un groupe français
12:25qui serait sans tenter en tout cas de sourire au faveur de Donald Trump
12:31et des politiques américaines.
12:32On revient juste après la pub et avec vous, Amou Bouakaz,
12:35pour réagir à justement l'actualité.
12:37Sud Radio, il faut que ça change, Anthony Martin Smith.
12:41Et de retour sur l'antenne de Sud Radio,
12:43je salue Julien qui est à la réalisation
12:45et toute l'équipe qui m'aide à préparer chaque semaine
12:48cette émission, le digital, Aurore Luc et toute l'équipe.
12:51Merci en tout cas à vous d'être là, à nos côtés.
12:55En plateau Amou Bouakaz, ça fait plusieurs fois qu'on vous reçoit.
12:58Juste avant la pub, on parlait justement de cette chronique,
13:01enfin cette tribune que vous allez faire paraître
13:03sur votre vision pour une France plus inclusive
13:05avec Jason Jobert pour m'accompagner dans cette émission
13:11et Emmanuel Delceco.
13:12Jason Jobert, on va d'abord repartir avec vous sur le terrain
13:15à Annières-sur-Seine.
13:16Il y a eu cette semaine un événement consacré,
13:20un événement sportif aux personnes en situation de handicap.
13:22Et tout à fait Anthony, avec les victoires de l'inclusion,
13:25près de 500 personnes en situation de handicap
13:28ont pu pratiquer des activités physiques et sportives.
13:31Un événement qui s'est déroulé à la Teddy Riner Arena à Annières-sur-Seine
13:36avec un objectif clair, favoriser l'inclusion par le sport.
13:40Alors le concept, il est simple mais fort.
13:43Imaginé par Tarek Ruiz il y a 6 ans et porté par son association, la DFJ,
13:48cette journée propose une série d'ateliers multisport pour tous,
13:52sur un même lieu, au programme initiation, démonstration
13:56et surtout, beaucoup de pratiques.
13:58C'est important pour vous d'être là aujourd'hui aux victoires ?
14:03Oui, bien sûr, parce qu'on n'a pas souvent l'occasion de sortir.
14:07Comme on est en service blanchisserie, on a beaucoup de travail.
14:11Et là, ça nous a permis de faire un petit point avec les travailleurs
14:16en dehors de la blanchisserie, vous voyez.
14:19Donc là, c'était Nadia qui habituellement est en ESAT.
14:23Et donc, elle nous l'a dit, ça lui a fait du bien de sortir
14:26parce qu'en fait, il y a plusieurs sports qui sont proposés pour toutes ces personnes.
14:30Du judo, du chambara, de la boxe thaï, mais aussi, Anthony,
14:34des parasports comme la boccia ou le sessifoot.
14:37Et puis un parcours challenge accessible à tous
14:40et qui rappelle en fait les jeux d'école.
14:42La cheville ouvrière de cette action, les petites mains qu'on ne voit pas,
14:48qui ont tout préparé, on est tous des bénévoles.
14:52Et notre seule récompense, c'est le sourire des jeunes.
14:57C'est Michel qu'on vient d'entendre, speaker de la journée.
15:00Et c'est ce qui rend l'événement encore plus remarquable.
15:02C'est que c'est une équipe 100% locale et uniquement portée par des bénévoles, Anthony.
15:08Eh bien, merci, Jason Jobert.
15:10En tout cas, une chronique fort intéressante.
15:12Moi, personnellement, c'est plutôt le judo et le chambara
15:14dans les sports qui ont été énoncés.
15:17J'aime bien réussir le reste.
15:18C'est vrai que le sessifoot.
15:18Tous les auditeurs connaissent le chambara.
15:20Moi, je ne connais pas.
15:20Je ne sais pas ce que c'est.
15:21Et l'équipe de chambara, c'est un art martial
15:24qui se pratique avec un sabre en mousse.
15:26Et l'idée, c'est de toucher la tête, les bras et les jambes, la taille.
15:31Et puis d'annoncer à chaque fois qu'on fait une frappe.
15:33C'est un travail extrêmement rigoureux
15:35qui est un peu inspiré de l'escrime.
15:38En tout cas, merci, Jason Jobert,
15:40pour cette chronique fort intéressante
15:42à retrouver également sur sudradio.fr.
15:45Amou Boisca, on revient avec vous
15:46sur l'actualité, cette tribune
15:49que vous allez faire paraître,
15:50parlant d'une France dont vous faites le vœu
15:53plus inclusive.
15:54Vous dites dedans que
15:56ce n'est pas parce que nous avons moins
15:59que nous sommes moins.
16:01Vous parlez de qui et pourquoi ?
16:03Je parle de tous ceux
16:05qui, comme moi,
16:06ont eu la chance
16:08de naître avec des écarts à la norme.
16:12Je suis né aveugle et arabe.
16:15À la base, ça aurait pu être la double louse.
16:18Il se trouve que
16:19ce modèle diversel français,
16:21cette façon
16:23d'être aux autres
16:25de ce pays,
16:26m'a tant donné
16:28que j'ai pu m'épanouir
16:30dans divers métiers,
16:33dans divers engagements
16:33qui font que ma vie
16:35vaut la peine d'être vécue.
16:37C'est évidemment un exemple,
16:38mais il y en a des milliers d'autres.
16:39J'aurais pu en citer plein.
16:41Mais c'est ça l'idée.
16:43C'est que
16:43nous n'avons pas moins
16:46parce que nous sommes moins.
16:47Nous n'avons pas moins
16:48parce que nous avons
16:48un écart à la norme.
16:50Bien au contraire.
16:52C'est parce que
16:53Graham Bell s'occupait
16:55de personnes sourdes
16:56qu'il a inventé le téléphone.
16:57C'est parce qu'un jour,
16:59une personne paralytique
17:01voulait regarder la télé,
17:03qu'elle était à voir son marchand
17:04et qu'on a inventé la télécommande.
17:06Je pourrais vous citer
17:07des milliers d'exemples.
17:08Donc,
17:10la créativité
17:11vient
17:12de la diversité,
17:14vient
17:14de
17:15la différence.
17:18Ce qui fait que
17:19l'être humain
17:19se distingue de l'animal,
17:21c'est qu'il est conscient
17:22qu'il a un futur,
17:23d'une part.
17:24Et deuxièmement,
17:25c'est qu'il est conscient
17:26qu'en fait,
17:27celui qui diffère de lui
17:28l'enrichit.
17:29Donc,
17:29il ne faut pas
17:29le faire disparaître.
17:31Or,
17:31ce que fait Trump,
17:32dans une certaine mesure,
17:33c'est une forme de retour
17:34à l'animalité,
17:35à cet instinct grégaire
17:37de troupeau
17:38qui est peut-être rassurant
17:39et qui est très dangereux.
17:41Certains diront
17:41qu'il revient
17:42à des pratiques
17:44traditionnalistes
17:46inspirées
17:46de la religion catholique
17:48avec notamment
17:48son vice-président,
17:49Jay Lee Vance,
17:50qui a, lui,
17:51une mouvance,
17:52une pensée
17:53très traditionnaliste.
17:55L'avortement,
17:56c'est contraire
17:58à la bioéthique,
18:00etc.
18:02Vous pensez vraiment
18:03que dans ce cas de figure,
18:07Donald Trump
18:07fait fausse route ?
18:09Il ne faut pas confondre
18:10l'évangile
18:11avec l'évangile
18:11selon Google.
18:12les chrétiens
18:15pensent précisément
18:17si j'ai bien compris
18:18que celui qui diffère
18:22de vous
18:23vous enrichit.
18:24Et la question
18:25de l'avortement...
18:26Mais ça,
18:26c'est propre
18:27à toutes les religions,
18:27d'ailleurs.
18:28Oui, bien sûr.
18:28En tout cas,
18:29le moteur de l'humanité,
18:31c'est sûrement pas
18:32de revenir
18:33de manière grégaire.
18:34Alors,
18:34je peux tout à fait
18:35comprendre
18:36qu'il y a une insécurité
18:38à l'ouverture.
18:40Et c'est bien normal
18:41que cette insécurité
18:42soit traitée.
18:42Moi,
18:43je n'ai jamais de mépris
18:43pour celui qui craint
18:45l'évolution.
18:46Et je pense que
18:48c'est à celui
18:49qui arrive
18:50d'être poli
18:53et d'être civil
18:54avec l'endroit
18:55dans lequel il arrive
18:56d'une manière générale.
18:57Donc,
18:57celui qui a
18:58un écart à la norme
19:00se doit
19:00de s'ouvrir
19:03à celui
19:03qui est majoritaire.
19:04C'est dans ce sens-là
19:05qu'au départ,
19:06les choses doivent aller.
19:07Mais,
19:08pour que ça fonctionne,
19:09il faut que celui
19:09qui est majoritaire
19:10se tourne résolument
19:12vers l'accueil,
19:14vers l'altérité.
19:15C'est comme ça,
19:16en fait,
19:16que la France s'est construite
19:17et que la France
19:18continuera de se construire.
19:19Vous dites que la France
19:20est le berceau,
19:23finalement,
19:23du droit universel.
19:26Ça prend quelle forme ?
19:27Parce qu'en fait,
19:27aujourd'hui,
19:29je suis désolé,
19:29mais moi,
19:29quand je lis l'actualité,
19:31quand j'écoute
19:32les informations,
19:33j'ai l'impression
19:33qu'on est tout sauf
19:35un pays
19:35qui porte
19:38ses valeurs,
19:39en tout cas,
19:40ou qui
19:40a envie
19:43d'accueillir le monde
19:44tel qu'il est vraiment.
19:46On a même entendu,
19:48suite à l'annonce
19:48du décès du pape
19:49et qu'on a couvert,
19:50comme toutes les antennes
19:52ici sur Sud Radio,
19:53qu'il y avait même
19:55un envahissement
19:56de l'islam
19:57en Europe.
19:58La France
20:01est par essence
20:04et depuis
20:06au moins
20:06la Révolution,
20:08mais probablement
20:08bien avant,
20:10la patrie
20:11de l'accueil,
20:13la patrie
20:14de l'inclusion.
20:17Simplement,
20:17la France,
20:18elle est percutée
20:19par des angoisses,
20:22par un sentiment
20:24subjectif
20:26et quelquefois
20:27objectivable
20:27d'un changement
20:29de population.
20:31Et c'est pour ça
20:31que je crois
20:32qu'il faut être
20:32ambitieux
20:33et qu'il faut
20:34que les politiques
20:35et les leaders
20:35d'opinion
20:36expliquent
20:38à quel point
20:39la France
20:40peut tirer
20:41partie
20:42de ces évolutions.
20:45Ça ne veut
20:46sûrement pas dire
20:47qu'elle doit
20:48accepter
20:50que
20:51les nouveaux,
20:53entre guillemets,
20:54dictent
20:55les règles
20:56d'occupation
20:57de l'espace public
20:58par exemple.
20:59Bien au contraire.
21:00Mais la France,
21:01le modèle français
21:02a une capacité
21:04d'accueil,
21:05une capacité
21:06d'assimilation,
21:07une capacité
21:07d'inclusion
21:08qui est exceptionnelle.
21:10Et je crois que
21:11c'est parce que
21:12nous avons peur,
21:13c'est parce que
21:13nous sommes inquiets
21:14que nous ne tirons pas
21:16tout ce qu'il y a
21:17à tirer
21:17de ces nouveaux arrivants.
21:20Ça n'empêche
21:20ni la fermeté,
21:22ni la sanction
21:23d'actes délictueux
21:25qui seraient commis.
21:26Je ne suis pas du tout
21:27naïf.
21:28Je pense qu'il est
21:30de bonne politique
21:31de réguler
21:34tous les espaces
21:35et de le faire
21:36avec tous les outils
21:36que nous donnent
21:37la démocratie
21:38et la République.
21:39Mais la France
21:40est un pays
21:41qui est capable
21:42d'accueillir
21:43et de se nourrir
21:44de l'altérité
21:46et de montrer au monde
21:47de manière exemplaire
21:48ce qu'on peut faire
21:50avec des Arabes,
21:52des Juifs,
21:52des handicapés,
21:54des gens
21:55d'autres orientations
21:58sexuelles
21:58et que sais-je encore.
21:59Et surtout des femmes
22:00parce que là aussi
22:01il y aurait du boulot à faire.
22:02Emmanuel Delcey
22:03que vous voulez...
22:03Oui, justement
22:04il y a une femme
22:05qui veut parler.
22:06Dans votre tribune
22:07vous dites
22:08l'inclusion peut devenir
22:09une véritable aubaine économique.
22:11Vous vous adressez aussi
22:12au secteur économique,
22:13aux chefs d'entreprise
22:14et vous mentionnez
22:15dans un contexte
22:16de fortes tensions budgétaires.
22:18Alors moi j'ai toujours
22:19été très sensible
22:20à l'intelligence
22:20de votre discours
22:21et à la bienveillance
22:23du cadre
22:23que vous souhaitez fixer
22:24pour l'ensemble
22:25de l'humanité
22:26mais quand on est
22:27dans une conjoncture
22:29un peu difficile
22:29quand les patrons
22:30ont comme objectif
22:31à très court terme
22:32et là je parle bien
22:33du très court terme
22:34de sauver leur boîte
22:36est-ce que c'est un discours
22:37qui est entendable ?
22:39Il me semble que plus que jamais
22:40c'est un discours
22:41qui est entendable.
22:43C'est-à-dire que
22:43ne pas inclure,
22:44ne pas bâtir une société
22:45dans laquelle
22:46tout le monde
22:47est à sa place
22:48ça a un coût économique
22:49quotidien.
22:51quand vous ne pouvez pas
22:52accéder à un lieu
22:54qu'il vous faut
22:55des véhicules spéciaux
22:56pour y arriver
22:56qu'il vous faut
22:58des travaux
22:58de mise en norme
22:59pour y arriver
23:00vous empêchez
23:01toute une partie
23:03de la population
23:03d'apporter
23:05des contributeurs positifs.
23:06Quand vous avez
23:07des centaines
23:08de sites internet
23:09du domaine public
23:10qui ne sont pas accessibles
23:11vous empêchez
23:12des clients
23:12de consommer
23:13vous empêchez
23:13des entrepreneurs
23:14ça veut dire
23:14utilisable par une personne
23:16une situation
23:17de handicap
23:17ou une perte d'autonomie.
23:19Et puis en fait
23:20les personnes handicapées
23:21elles n'ont pas vocation
23:22à vivre d'allocation
23:23toute leur vie.
23:25La première fois
23:25que j'ai payé des impôts
23:26moi j'ai fait la fête.
23:28Ben oui
23:28parce qu'en effet
23:29à un moment
23:30je me suis senti
23:32pleinement citoyen
23:33de droit
23:34et de devoir.
23:35Faudrait-il arrêter
23:36la solidarité ?
23:37Pas l'arrêter
23:38mais la questionner
23:39la réinterroger
23:40toujours
23:41parce que c'est un modèle
23:42qui doit lui-même évoluer.
23:44Et pourtant
23:44vous avez des personnes
23:45qui vous disent
23:45moi les allocations
23:46c'est mon seul moyen
23:47d'exister.
23:48Mais justement
23:49la France
23:49s'honorerait
23:51à continuer
23:52de réfléchir
23:53à faire exister
23:54économiquement
23:56les gens
23:57autrement
23:58que par des allocations.
23:59Je ne demande
24:00en aucun cas
24:01la cessation
24:03de telle ou telle aide.
24:05Bien au contraire
24:06c'est un programme
24:07au long cours
24:07que je propose.
24:08Mais il y a
24:09des milliers de gens
24:10qui souhaiteraient
24:11travailler
24:12qui souhaiteraient
24:13s'insérer
24:13qui souhaiteraient
24:15être reconnus
24:16autrement que
24:17c'est quoi ton métier
24:18toi ?
24:19C'est aveugle ?
24:19Non.
24:20Il y a des milliers
24:21de gens qui aimeraient
24:21faire autre chose.
24:22Mais aujourd'hui
24:22la société...
24:23C'est une bonne situation
24:24ça aveugle ?
24:25Comme dirait
24:25une célèbre citation
24:28dans un film
24:29bien français.
24:30Ce n'est pas une mauvaise
24:31situation.
24:31Il y a pire.
24:32Donc voilà.
24:34Et c'est heureux
24:34que la France
24:35s'honore
24:36d'avoir un modèle
24:36qui permette aux gens
24:38de vivre
24:39même si ce n'est pas
24:41des milliers d'euros
24:42par mois.
24:43Mais aujourd'hui
24:44la France peut
24:45en faisant
24:47de l'inclusivité
24:49son projet
24:50pour les prochaines années
24:51faire en sorte
24:53que les personnes
24:54handicapées
24:55les personnes
24:56exclues
24:57et en perte d'autonomie
24:58trouvent
24:59une utilité économique
25:01une utilité sociale.
25:02Merci Hamou Bouakaz.
25:04C'était passionnant
25:05en tout cas
25:05comme rendez-vous.
25:06Je ne l'ai même pas vu passer
25:07pour vous dire.
25:08Merci à vous
25:08de nous avoir écoutés
25:09sur Sud Radio.
25:10Merci Jason Jobert
25:11que vous êtes
25:12anciennement
25:13de Vivre FM
25:13et maintenant
25:14ça va pour ce baptême
25:16sur Sud Radio.
25:18Ça s'est bien passé.
25:18Merci en tout cas
25:19d'être venu.
25:20Merci Emmanuel Dalseco
25:21également
25:22de nous avoir
25:23accompagnés
25:24durant cette émission.
25:25Vous ne bougez pas
25:25sur Sud Radio.
25:26Le rugby
25:27je sais que vous l'attendez
25:28avec Union Bordeaux-Bègle
25:30et La Rochelle
25:31avec Alexandre Priam
25:32juste après la pub
25:33et les informations
25:34à la semaine prochaine
25:34sur Sud Radio.