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##FAUT_QUE_CA_CHANGE-2025-02-15 ##
Transcription
00:00Le samedi 15 février 2025, merci d'être à l'écoute de Sud Radio, et on commence tout
00:08de suite avec les changements à la une, Mathéo Lambleau.
00:10Agissons ensemble pour une société plus juste.
00:14L'association APF France Handicap présente...
00:17Le samedi 15 février 2025, les changements à la une avec Mathéo Lambleau.
00:24Le 10 février dernier, l'APF France Handicap et le collectif Handicap organisaient une
00:29manifestation en place de la République, et ils étaient plus de 3000 à se rassembler.
00:34Les participants ont exprimé leur mécontentement face à l'application insuffisante de cette
00:39loi et ont réclamé une meilleure reconnaissance des droits des personnes handicapées.
00:43Le lendemain, le mardi 11 février, jour anniversaire de la loi, le ministère du Travail, de la
00:48Santé, des Solidarités et des Familles, en collaboration avec le ministère de l'Autonomie
00:53et du Handicap, a organisé un colloque au Handilab à Saint-Denis.
00:57Cet événement a réuni des experts et des acteurs du secteur pour partager des innovations
01:02visant à rendre effectifs les droits des personnes en situation de handicap et construire
01:06des solutions d'avenir.
01:08Enfin, à l'occasion de cette semaine anniversaire des 20 ans de la loi, le député écologiste
01:13Sébastien Pétavy, lui-même en situation de handicap, a lancé la plateforme de témoignage
01:18« Rien sans nous.fr » afin de faire le bilan de cette loi et mesurer les avancées et les
01:23progrès qu'il reste à réaliser.
01:531 million d'abonnés sur Youtube, alors merci pour votre soutien.
01:56Mes invités autour de la table aujourd'hui pour faire le bilan de ces 20 ans de la loi
02:01de 2005 sur le handicap, l'égalité des droits et des chances des personnes en situation
02:05de handicap.
02:06Pascale Ribes, vous êtes présidente de l'association APF France Handicap.
02:12Bonjour.
02:13Bonjour.
02:14Je commence par vous parce que la déontologie journalistique me contraint, et c'est bien
02:16normal, à préciser une chose, la chronique que vous venez d'entendre, APF France Handicap
02:22en est le sponsor, et uniquement le sponsor de cette chronique et non de l'émission,
02:27et le contenu éditorial qui est réalisé dans l'intégralité de l'émission est réalisé
02:31en toute indépendance selon la liberté de la presse et des médias, et vous n'influencez
02:36en aucune manière la conduite éditoriale comme on a pu l'entendre, donc je tenais à
02:41clarifier ce point.
02:42Benjamin Louis, bonjour, vous êtes président de Coeur Handisport.
02:45Bonjour.
02:46Très heureux de vous recevoir.
02:47Vous travaillez aussi sur l'éloquence de la différence qui emmène les personnes en
02:55situation de handicap sur la prise de parole en public.
02:57Vous avez l'année dernière, je crois, organisé au Grand Rex une grande cérémonie, c'est
03:02bien ça ?
03:03Exactement.
03:04Et cette année, vous allez le faire où ?
03:06À Mogador.
03:07À Mogador.
03:08Alors ça sera encore plus grand et beaucoup plus grandiose.
03:10Vincent Jullet…
03:11Qui a quand même à préciser qu'ils étaient accueillis il y a quelques jours à l'Elysée.
03:14Exactement.
03:15Effectivement.
03:16Avec Emmanuel Macron, c'était jeudi de la semaine passée.
03:19Mercredi.
03:20Mercredi.
03:21Oui, c'est ce que j'ai dit.
03:22Emmanuel d'Alseco, du coup, que vous venez d'entendre, journaliste.
03:26Bonjour.
03:27Bonjour.
03:28Et vous êtes aujourd'hui en chroniqueuse dans l'émission.
03:29Et puis, Vincent Jullet, je le disais, vous êtes vice-président de l'APHPP.
03:33Alors, qu'est-ce que c'est que l'APHPP ?
03:35Bonjour, Vincent.
03:36Bonjour, Anthony.
03:37Alors, l'APHPP, Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques
03:40publiques et privées, en groupe des acteurs du monde politique, du monde économique, du
03:44monde associatif, pour porter le sujet du handicap dans tous les pans de la société.
03:47Je suis aussi, ça peut être aussi intéressant de le dire, président d'une grosse association
03:52sur courbe voie, Bien vivre son handicap, qui a présent aujourd'hui près de 400 adhérents
03:57en local, qui a pour objectif de créer du lien et donner localement une visibilité
04:00positive au handicap.
04:01Bon, alors, c'est pas mal.
04:02Je le disais dans les changements à la Une, en collectif handicap et l'APF France Handicap,
04:06vous avez organisé lundi dernier un appel à manifester sur la place de la République.
04:10Vous étiez plus de 3000 à manifester votre mécontentement, parce qu'un bilan en demi-teinte
04:16sur ces 20 ans de la loi du 11 février 2005, moi, je voudrais d'abord qu'on parle d'emploi,
04:21les amis, si vous le voulez bien.
04:23Comment ça se fait que la loi 2005, qui a a priori quand même mis beaucoup d'éléments
04:29et d'outils en place pour les entreprises, les employeurs, pardon, pour employer les personnes
04:35en situation de handicap, comment ça se fait qu'on ait aujourd'hui un bilan avec un chômage
04:39à 12% avec un tiers seulement des entreprises qui respectent leur obligation d'emploi des
04:44travailleurs handicapés ? Comment ça se fait ? La question, je la pose à tous les trois.
04:50Ok, je peux peut-être commencer si vous le permettez.
04:55Oui, allez-y, Pascale.
04:56Alors, moi, je dirais que d'une manière déjà beaucoup plus globale au sujet du handicap,
05:01ça reste quand même toujours la première cause de discrimination en France pour la
05:06septième année consécutive, c'est-à-dire qu'il y a un problème systémique et particulièrement
05:11effectivement sur le sujet de l'emploi et particulièrement d'ailleurs pour les femmes
05:15en situation de handicap, elles sont toujours donc discriminées, émises à l'écart et
05:22en gros, on a un taux de chômage qui est deux fois supérieur à la population qui
05:28n'est pas en situation de handicap, c'est-à-dire parmi des personnes qui peuvent travailler
05:32et qui sont à la fois deux fois plus en nombre au chômage et deux fois plus longtemps
05:37aussi au chômage.
05:4021% selon le défenseur des droits, c'est le taux de discrimination, bien loin devant
05:47la discrimination pour cause de religion et d'appartenance culturelle, je crois, Emmanuelle.
05:54Si je ne dis pas de bêtises.
05:56Je ne sais plus.
05:57On vérifiera les chiffres, mais en tout cas, la discrimination du fait d'un handicap
06:03est loin devant les autres et ça, peut-être que cela explique, eh bien, Benjamin Louis,
06:10cet écart incroyable dans notre société.
06:12En fait, si on regarde les chiffres, effectivement, en 2023, le défenseur des droits, par rapport
06:16au thème, donc le handicap, c'est le premier et si on décortique le handicap, l'emploi
06:21public, c'est 21%, l'emploi privé, il est troisième avec 16%.
06:26Donc, en fait, si on fait le total, on est à 37% sur emploi public et emploi privé.
06:30Donc, en fait, on est à plus d'un tiers, plus d'un tiers sur le sujet de l'emploi.
06:34Donc, on voit que l'emploi est un sujet majeur en France et donc le handicap, effectivement,
06:38on se rend compte au fil du temps, finalement, on rencontre beaucoup de personnes qui subissent
06:42des discriminations dans l'emploi juste pour être, devenir salarié, donc se faire employer
06:48dans une entreprise, mais aussi les personnes qui sont présentes dans les entreprises.
06:51Et en fait, il y a beaucoup de personnes en situation de handicap qui ont de l'autocensure
06:56et du coup, qui ont du mal à mettre des mots.
06:57Vous voulez dire qu'elles n'osent pas parce que ça leur paraît complètement inatteignable.
07:01Oui, il y a aussi le poste auquel elles veulent candidater.
07:04Alors, il y a ça, il y a ça, mais il y a aussi le fait de subir des discriminations
07:07et justement de pouvoir faire face à ça.
07:10Et ça, c'est toujours compliqué quand on n'a pas fait son parcours, on va dire, de
07:15reconnaissance entre guillemets.
07:16Et donc, il y a beaucoup de choses à faire évoluer sur le sujet.
07:19Bon, écoutez, vous ne bougez pas, on revient tout de suite après ça sur Sud Radio.
07:27De retour sur l'antenne de Sud Radio, merci d'être toujours là à l'écoute, toujours
07:31plus nombreuses et nombreux avec mes invités autour de la table.
07:35Vincent Jullet, juste avant la pub, j'allais vous donner la parole pour revenir sur cette
07:40question de l'emploi avec aussi une clarification d'Emmanuel D'Alseco sur déjà la moyenne
07:45nationale.
07:46C'est 3,6% de travailleurs handicapés dans le privé, un petit peu mieux dans le public.
07:52Mais ce qu'il faut savoir, c'est que là, on parle des 20 ans de la loi de 2005, mais
07:55en fait, cette obligation, ce fameux 6%, ce quota de 6%, il est en vigueur depuis 1987.
08:01Et non de 2005, effectivement.
08:02Donc, il faut aussi ramener, hanter 2005 aussi, ces OETH, ces obligations d'emploi d'être
08:08à vieux handicapés.
08:09Vincent Jullet, comment on explique que les entreprises, aujourd'hui, peinent, quand on
08:15les écoute, à recruter des personnes en situation de handicap ?
08:18Tu as raison, Anthony, en fait, on a deux problèmes, c'est qu'on a des entreprises,
08:23et effectivement, on a des salariés qui peinent à trouver un travail, et on a des
08:28entreprises qui peinent à trouver des candidats.
08:29Benjamin l'a parlé tout à l'heure, je crois qu'il y a déjà une partie d'autocensure.
08:34C'est, est-ce que je me déclare ou non en situation de handicap ? Je crois que c'est
08:37aussi un point.
08:38On a quand même 80% des handicaps qui sont des handicaps invisibles.
08:39On a la peur de la sanction, donc effectivement, du coup, ça conforte ce point-là, la peur
08:44de se déclarer.
08:45Et puis, derrière, moi, je crois sincèrement qu'effectivement, on a aussi un point qui
08:51est important, c'est qu'on peine aussi à passer, en fait, tout le processus de recrutement.
08:57C'est-à-dire que je crois qu'aussi les employeurs, et je crois que c'est là-dessus où j'aimerais
09:01insister, se voilent un peu les yeux, il y a un manque de connaissance de ce qu'est
09:04le handicap.
09:05Handicap, Anthony, tu le sais, comment recruter un handicapé visuel si on ne sait pas ce
09:12que c'est qu'un lecteur d'écran, par exemple ? Donc, il faut connaître les solutions de
09:15compensation du handicap.
09:16Et on va l'expliquer deux secondes, c'est un petit logiciel installé dans un téléphone
09:19ou un ordinateur qui vocalise tout ce qu'il y a d'écrit et qui permet d'interagir avec
09:24la machine.
09:25Et puis, le dernier point, si je peux me permettre, c'est que le collaborateur, quand il vient,
09:29et moi, je crois que j'aimerais aussi tenir ce discours-là, c'est qu'il ne doit pas venir,
09:33c'est peut-être le conseil que j'aimerais donner, il ne doit pas venir avec des problèmes.
09:35Moi, j'ai été directeur commercial pendant une quinzaine d'années.
09:38Quand vous recrutez quelqu'un, c'est quand vous apprenez en fait que vous êtes vous-même
09:41déficient au visuel.
09:42Comme Benjamin Louis, d'ailleurs.
09:43Moi, je suis déficient au visuel, effectivement, et j'ai pu gérer les centaines de collaborateurs
09:48sans voir mon écran.
09:49Mais le gros sujet, c'est que vous ne… comment… Merci Anthony.
09:56Mais aujourd'hui, quand vous recrutez quelqu'un, la règle, c'est si vous avez un doute, vous
10:02ne faites pas.
10:03Je crois que quand vous êtes en situation de handicap, il faut venir, certes, avec votre
10:07handicap, mais il faut venir avec votre compétence, il faut venir avec vos solutions.
10:11Et si vous venez avec des solutions, avec les solutions de compensation du handicap,
10:14je pense qu'effectivement, il y a aussi possibilité de trouver un boulot.
10:16Il n'y a pas besoin d'aller se sanctionner a priori, qui est peut-être aussi une des
10:20réponses au sujet.
10:21Et alors, est-ce que c'était une solution, ça, les 6 %, les amis ? Est-ce qu'on n'a
10:25pas guettoisé l'emploi ? Volontairement, un peu provoque ce terme que j'emploie de
10:30guetto.
10:31Mais quand on met un quota, finalement, on enferme les gens dans quelque chose.
10:35Est-ce que ce quota était une bonne chose ? Allez-y.
10:39Si, c'était quand même une manière d'aller, on va dire, contraindre, on pourra dire sensibiliser
10:44les entreprises.
10:45C'est bien qu'on marche un peu au bâton et à la carotte.
10:48Dans certains pays européens, ça ne se passe pas comme ça.
10:51En Angleterre, par exemple, c'est plutôt une bonification, une incitation.
10:55Il y a certains pays où c'est plutôt 2 %, 3 %.
10:59D'ailleurs, on ne sait même pas comment a été choisi ce chiffre de 6 %, de manière
11:02un peu arbitraire, apparemment.
11:04Mais voilà, disons qu'en Europe, on a un peu toutes les solutions, tous les systèmes.
11:11Ce n'est pas pour autant que ça marche beaucoup mieux.
11:13Allez, on va évidemment parler compétences, je crois.
11:17C'est quand même ça qui fait aussi l'emploi, malheureusement, en tout cas, c'est la clé
11:22de voûte pour qu'il y ait plus d'emplois de personnes en situation de handicap.
11:26Pascal Hibbs, le regard que vous portez sur l'éducation en France, sur l'école dite
11:32inclusive.
11:33Moi, je ne suis pas vous, mais je suis d'une génération où, à l'époque, on parlait
11:37d'intégration.
11:38Où est-ce qu'on en est ? Est-ce qu'on n'a pas un peu détricoté toutes les politiques
11:44favorisant l'intégration, la sociabilisation des enfants en situation de handicap à l'école ?
11:49Alors moi, je pense qu'en France, le problème, c'est aussi qu'on n'est pas dans le véritable
11:54système éducatif inclusif.
11:56Dans d'autres pays, ça peut être le cas.
11:58Et du coup, en fait, on est plutôt dans un système éducatif qui exclut les élèves
12:03au bout d'un certain...
12:04Voilà, si les élèves ne suivent pas, on les exclut.
12:07On les recale ça, et à partir de 10 ans, pour les enfants en situation de handicap,
12:10on les écarte de l'école et qu'on n'est pas en mesure de garantir ce qu'il devrait
12:15être, de garantir l'accès à l'école pour toutes et tous.
12:19Je rappelle que là, depuis la loi du 11 février 2005, c'est une obligation qui est vraiment
12:23ancrée.
12:24Et comment on fait pour ça ? Il faut évidemment rendre accessible, pas que le bâti, ça c'est
12:29presque le plus facile en fait, il n'y a pas que le bâti, il faut rendre accessible
12:34à tous les types de handicap déjà, non seulement évidemment le bâti, mais aussi
12:40toutes les ressources, toutes les méthodes et tous les contenus pédagogiques.
12:44Et je dirais même que pour être vraiment inclusif, il faut aussi s'adapter à l'élève
12:48en fait.
12:49Ça n'est pas à l'élève de s'adapter à l'école, c'est l'inverse, c'est à l'école
12:52de s'adapter à l'élève de façon à pouvoir agir également sur les temps scolaires qui
13:00sont adaptés aux enfants, en fonction de l'acquitté qu'ils peuvent avoir, etc.
13:05Et d'avoir un système de validation d'acquis, de compétences, plutôt qu'un système qui
13:10exclut de fait, parce que certains enfants ne peuvent pas continuer à suivre après
13:15disons...
13:16Mais dit-on aussi qu'il n'y a pas suffisamment d'AESH, les auxiliaires aux élèves en situation
13:21de handicap, qu'il n'y aurait pas un AESH en face de chaque enfant, Benjamin Louis ?
13:26Non, il y a un manque cruel, moi je l'ai vécu jeune, je n'ai pas eu vraiment d'accompagnement,
13:32on a même refusé que j'aille à l'école publique, on a voulu m'envoyer dans une école
13:36spécialisée.
13:37Alors que vous, votre besoin c'était quoi ?
13:39Moi mon besoin c'était surtout qu'on écoute en fait, tout simplement, et qu'on m'aide
13:45à m'accompagner, enfin qu'on m'accompagne pour pouvoir suivre, comme les autres en fait.
13:51Je ne demandais pas le...
13:53Vous, vous voyiez un petit peu, et vous n'aviez pas besoin particulièrement de cours en braille,
13:59donc en fait ce que vous demandiez juste c'était ce dont vous aviez le droit et besoin, c'était
14:03quoi, des caractères agrandis sur vos documents ?
14:05Non, ça pouvait être d'avoir le cours en avance, d'avoir des photocopies de cours,
14:08donc c'était vraiment du béabat, mais juste ce béabat-là, c'était juste pas possible
14:12en fait.
14:13Déjà, c'était pas entendu, premièrement, et de deux je pense qu'ils avaient une méconnaissance
14:19du sujet, ça c'est un manque d'éducation et de connaissances qui fait que du coup on
14:22est mis de côté en fait, on est mis sur le bord de la route, et ça c'est une réalité.
14:26Et ça existe encore aujourd'hui, moi je l'ai subi il y a 20-30 ans, et aujourd'hui
14:29ça existe encore malheureusement.
14:30Vous Vincent Jullet, la formation professionnelle après, comment on fait pour se réadapter,
14:37ou comment on accompagne le handicap au cours de la vie, parce que la compétence, du coup
14:42quand on perd un de ses sens ou une de ses facultés motrices ou mentales, comment on
14:47arrive à se réinsérer professionnellement ?
14:51Je répondrais peut-être à cette question par, si on devait choisir un point dans la
14:55loi de 2005 à corriger demain, ce serait former, sensibiliser toute la société au
15:04handicap.
15:05Mais tout le temps, c'est l'un qu'effectivement, former les professeurs des écoles, former
15:09les professeurs d'université, former les filières spécifiques, je crois qu'aujourd'hui
15:14si on ne forme pas, si on continue à avoir une telle méconnaissance de ce qu'est le
15:19handicap dans sa diversité, on continuera à se tromper et on continuera à avoir des
15:24employeurs qui ne trouvent pas les collaborateurs, les collaborateurs qui ne trouvent pas les
15:27employeurs.
15:28La formation en fait elle va dans les deux sens, je vais vous raconter ma vie, moi je
15:32suis mariée à un instinct et en fait il a trois enfants, présumé en situation de
15:37handicap parce que c'est pas toujours très clair dans sa classe, et il dit qu'il est
15:40complètement démuni, il a 30 ans d'ancienneté, il sait pas comment faire et il est dans
15:46l'impasse, mais véritablement dans l'impasse, enfin on arrête pas d'en parler, c'est l'arlésienne,
15:50la formation des instits, la formation des profs, tout ça, ça n'arrive jamais.
15:54C'est ça, et pour rebondir sur ce que vient de dire Emmanuel, on a quand même des chiffres
15:59et on sait qu'à peu près environ il y a seulement deux enseignants sur dix qui sont
16:05formés, qui reçoivent une petite formation au sujet du handicap, et ça ne s'improvise
16:09pas en effet, donc effectivement ça explique je pense l'inadaptation en partie de l'école
16:16aux enfants en situation de handicap.
16:18Mais en fait ça cristallise des colères de chaque côté parce qu'il y a des syndicats
16:21quand même d'enseignants qui sont à dire, on veut plus de l'école inclusive, et c'est
16:26grave.
16:27C'est vrai, et donc Emmanuel Zemmour, il avait un œuf, Emmanuel Zemmour, oh le lapsus, pardon,
16:36Eric Zemmour lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2022, avait-il
16:43finalement raison quand il disait que l'école inclusive et l'obsession de l'école inclusive
16:49était d'une mauvaise manière faite aux autres enfants ?
16:51Malheureusement, je ne crois pas, non mais ce n'est pas entendable, mais du point de
16:58vue de certains instituts, ça l'était totalement, le problème c'est qu'il était candidat
17:03à une élection présidentielle et on ne peut pas se permettre de dire ce genre de
17:06choses.
17:07L'accès à l'éducation, à l'école, sur le plan physique, c'est aussi l'accès
17:12aux transports, aux transports en commun, on a eu ce sujet pendant les Jeux paralympiques
17:17et les Jeux olympiques de Paris 2024, on avait une grosse inquiétude, globalement
17:23ça s'est plutôt bien passé, malgré tout, les transports en commun dans Paris, dans
17:28le métro, ce n'est toujours pas ça, APF, France Handicap avec d'autres associations
17:34vous militez beaucoup, en tout cas en faveur d'un métro totalement accessible, aujourd'hui
17:42on en est où ? C'est quoi l'héritage de ces Jeux ?
17:45Eh bien j'espère que justement ça va être un des héritages des Jeux, puisqu'on a
17:51quand même avec les pouvoirs publics signé un pacte, et donc avec, y compris la région
17:56Ile-de-France, donc la mairie de Paris, et malheureusement comme à ce moment-là le
18:02gouvernement n'était plus en action en fait, donc il n'a pas encore signé le pacte,
18:12mais on entend bien en tout cas que l'État le signe également, et ce pacte vise à finalement
18:18dire qu'on arrête de déroger à l'obligation d'accessibilité, qu'on se place dans une
18:25autre optique, c'est-à-dire comment on fait pour programmer véritablement l'accessibilité
18:31du métro, sans vouloir oublier cet objectif-là, en fait aujourd'hui c'est un peu ce qui se
18:37passe quand même, c'est pour ça qu'on était dans des, le métro à Paris est un des métros
18:43les moins accessibles quand même au monde, il faut le savoir.
18:46En tout cas aux personnes utilisatrices d'un fauteuil roulant ou à mobilité motrice réduite.
18:51Il ne faut pas faire de promesses, Ben, non plus, on a 365 stations avec une multitude
18:57de changements, de couloirs, et ça sera de toute façon jamais accessible.
19:01Ben si, pourquoi jamais ? Toutes les stations ? Oui, à partir du moment où vous programmez
19:05un plan d'action sur l'accessibilité, en tout cas c'est possible, et on va le prouver
19:11puisque du coup ce n'est pas juste la signature du pacte, depuis il y a des groupes de travail
19:17qui se réunissent et qui programment en tout cas la mise en accessibilité des stations.
19:24Et la vocalisation, messieurs, vous qui êtes déficients visuels, la vocalisation des métros,
19:33c'est aussi un sujet, puisqu'on a quand même quelques lignes dans Paris qui n'annoncent
19:37toujours pas les stations, vous faites comment pour vous débrouiller ? Alors ils ont sorti
19:40une application compagnon train qui permet d'utiliser un smartphone pour avoir le nom
19:44de la station annoncée, mais tout le monde n'est pas utilisateur d'un smartphone, surtout
19:48quand on a un âge avancé ou quand on est totalement allergique à la technologie.
19:52En fait le problème c'est que ça fait dix ans qu'ils le promettent, ça devait être
19:56quelque chose de fait pour les Jeux 2024, et malheureusement on n'y est pas, on a fait
20:00du bricolage de dernière minute pour essayer de temporiser avec les associations, et en
20:07fait moi j'ai rencontré Jean Castex dix mois avant les Jeux, qui était arrivé à la RTP,
20:13et du coup je lui ai parlé, très accessible mais malheureusement le résultat est dommageable,
20:21parce que c'est vrai qu'en lui parlant je lui ai justement parlé de la vocalisation,
20:25et il était au courant de ce sujet là, il m'a dit on y travaille fortement, et il me
20:29l'a expliqué, il m'a dit de toute façon pour les Jeux n'y comptez pas, bon j'ai dit
20:31bon au moins vous êtes clair, mais on va le faire après les Jeux, vous inquiétez
20:35pas ça sera l'héritage des Jeux, mais en fait je lui ai dit on voulait pour les Jeux,
20:37on voulait pas pour l'héritage, on le voulait pour les Jeux, et en fait il m'a dit mais
20:41moi je suis arrivé trop tard ici, à la RTP, mais en fait dans ma tête je me suis dit
20:45mais monsieur Castex vous étiez Premier Ministre, donc en fait c'est que ces gens là ne sont
20:50jamais comptables de ce qu'ils font, peu importe la place où ils sont, le problème
20:53c'est qu'on fait jamais de bilan de ces gens là, il n'y a jamais de bilan, et c'est ça
20:58le problème, c'est qu'il faut des bilans, il faut des bilans et dire ce qui va et ce
21:02qui ne va pas en fait, et ce qu'il faut améliorer, et c'est ça le problème en politique aujourd'hui
21:07qu'il se passe, c'est le manque de bilan, et donc finalement on n'avance jamais en fait.
21:10En parlant de bilan, la loi Elan, alors là je parle de logement, c'est toujours, mais
21:15ça c'est l'accessibilité à l'habitat, la loi Elan passait d'une obligation de 100%
21:21de logements accessibles dans le 9, à 20% de logements accessibles, et Pascal Ribes,
21:29il y a ici et là des voix qui pensent que l'APF, France Handicap, a peut-être été
21:35un peu faible sur ce combat, qu'est-ce que vous avez envie de répondre à ça ?
21:40Alors moi j'ai envie de répondre à ça, que c'est une fake news, évidemment ça arrange
21:46peut-être certaines personnes.
21:48De vous porter pour responsable et vous tenir pour responsable de ça.
21:51Exactement, c'est quand même un peu facile.
21:52Et je pense exactement, et l'association depuis toujours, que sur le sujet de l'accessibilité
22:03des logements, l'enjeu c'est les rendre tous accessibles, pour justement faire en
22:08sorte qu'il n'y ait pas de rupture, y compris avec des personnes de son entourage, etc.
22:16L'idéal ce serait vraiment ça, et cet idéal il ne faut pas l'oublier, il faut se mettre
22:20un ordre de route pour l'atteindre, et il n'est pas question d'avoir un quelconque
22:26pourcentage qui est diminu, qui vient porter atteinte à la loi à la fois du 11 février
22:312005, mais aussi à l'article, je ne sais plus lequel, la Convention internationale
22:36relative aux droits des personnes handicapées, qui dispose de l'accessibilité universelle
22:39partout.
22:40Le défenseur des droits lui-même, à l'époque c'était monsieur Toubon, qualifiait la loi
22:44Elan, et je pense exactement à la même chose, d'un accroc à l'état de droit.
22:47Pourquoi ? Parce qu'elle renonce complètement à la mise en oeuvre de l'accessibilité
22:53pour 20% des logements.
22:55C'est inadmissible.
22:56Ce qui est quand même assez dingue rétrospectivement, c'est que c'est vraiment rangé dans la
23:03catégorie des fausses bonnes idées, cette loi, parce qu'en fait, la loi de 2005, on
23:08a tous fait le constat qu'on n'arrivait pas à la respecter, globalement, au sens large,
23:13on peut prendre quasiment chacun des items et se dire qu'on est encore, suivant l'écart,
23:18assez loin du compte.
23:19Et on a fait une nouvelle loi pour être moins disant sur quelque chose qu'on n'arrivait
23:24déjà pas à tenir.
23:25C'est quand même, ça interroge.
23:26Je vous remercie toutes et tous d'avoir été ici, sur le plateau de Chine Radio, malheureusement
23:33nos échanges sont terminés.
23:35Vincent Jullet, vice-président de l'APHPP, merci d'avoir été là.
23:37Benjamin Louis, président de Coeur Handisport, et puis Pascal Ribes, président de l'APF
23:43France Handicap.
23:44Je suis désolé.
23:45Tout de suite, sur Sud Radio, vous ne bougez pas, Alexandre Priam avec la rencontre Montpellier
23:50Toulon.
23:51Très belle soirée sur Sud Radio, c'est juste après les infos.

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