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Avec Françoise Degois, éditorialiste Sud Radio

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##C_EST_DANS_L_ACTU_3-2025-04-26##

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Transcription
00:00Et on retrouve en direct de la place Saint-Pierre à Rome notre envoyée spéciale Françoise de Goua. Bonjour Françoise.
00:08Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:10Alors, vous êtes où exactement ? Quelle est l'ambiance ?
00:13Je suis devant, exactement devant le cortège des officiels, en réalité devant l'estrade officielle avec, je ne sais pas, c'est innombrable, Laurence.
00:20Même ce matin, le conseiller de presse du Vatican n'était pas capable de nous dire combien il y aurait de gens.
00:25Je pense que ça se compte en 100 000, 200 000, 300 000. On vient du monde entier.
00:29On a vu les Africains, les Asiatiques, tous les continents sont représentés, toutes les religions aussi.
00:35Je discutais ce matin, à 6h du matin, avec une délégation indienne de Sikhs venue rendre hommage au pape François, le pape des pauvres, le pape, évidemment, super star.
00:45Et là, on s'en compte aujourd'hui.
00:46Et vous nous lisez, Françoise de Goua, organisation au cordeau.
00:51Organisation au cordeau, avec beaucoup de gentillesse dans la façon d'accueillir les gens.
00:55Mais vraiment, c'est extrêmement strict. Les Italiens savent faire ça.
00:58Alors, vous savez, ça va se dérouler à 10h.
01:01L'homélie va être dite par le cardinal le plus âgé, c'est-à-dire le cardinal B, qui a 91 ans.
01:07La messe dure une heure et demie.
01:09Et ensuite, c'est le cortège, c'est le déplacement du corps vers Sainte-Marie-Major, 4 km dans les rues de Rome, dans les vieilles rues de Rome.
01:17Avec le dernier clin d'œil de ce pape, c'est sa volonté, sur le parvis de Sainte-Marie-Major.
01:23Eh bien, il y a 40 personnes, mais ce sont des migrants, des pauvres, des transgenres, et également des prisonniers,
01:31qui accueilleront en tenue blanche et avec une rose blanche le pape sur la basilique pour le dernier salut.
01:36C'est sa dernière garde, il l'a voulu ainsi.
01:38C'est-à-dire que même au-delà de la mort, en réalité, continuer de passer son message,
01:43personne ne peut être discriminé sur cette planète.
01:46Alors ça fait un peu grincer des dents, mais c'est la volonté de Papa Francesco, comme on l'appelle ici.
01:51Oui, c'est ça, jusqu'au bout, jusqu'au bout en fait.
01:53Jusqu'au bout, jusqu'au bout son message.
01:55Exactement.
01:56Jusqu'au bout son message.
01:57Alors vous le disiez, 200 000, 300 000 fidèles, 3 000 journalistes, une cinquantaine de chefs d'État, des têtes couronnées,
02:03c'est un vrai défi sécuritaire aussi.
02:05C'est un défi sécuritaire, vous savez, toute la nuit,
02:07les hélicoptères ont tourné au-dessus du Vatican.
02:11Les hélicoptères de la sécurité, vous avez des drones, vous avez des tireurs d'élite
02:14qui sont installés tout le long de la place, sur les hauteurs.
02:16Vous savez, cette place magnifique avec les demi-cercles, vous voyez les statues,
02:21et bien derrière les statues, il y a quelques tireurs d'élite, c'est en Mondovision.
02:25Tout à l'heure, il y avait un embouteillage monstre pour les délégations.
02:27Il y avait la délégation française avec, évidemment, Emmanuel Macron dans les Berlines,
02:33et son épouse Brigitte, la délégation japonaise, la délégation américaine
02:37avec toujours un système de sécurité assez phénoménal pour le président des États-Unis.
02:42Tout est en Mondovision, on attend le début de la messe,
02:45mais c'est vrai qu'on n'a pas le sentiment.
02:48C'est un défi sécuritaire, tous les corps d'armée italiens sont là.
02:51Ce matin, je parlais avec les chasseurs alpins italiens qui étaient là,
02:55les chasseurs alpins.
02:56Il y a énormément de volontaires, il y a les carabiniers,
02:59il y a la sécurité, les forces spéciales des carabiniers,
03:01il y a également la gare de Suisse.
03:02Mais on ne sent pas ça, ce qu'on sent, si vous voulez,
03:06au milieu de cette foule bigarrée, solennelle, mais assez joyeuse.
03:10En fait, on sent quand même quelque chose de très serein.
03:13Et la mise en place, sous mes yeux, là, à quelques dizaines de mètres,
03:17des délégations et de cette messe qui va être retransmise en Mondovision.
03:22Parce que, Laurence, quand on regarde sur la droite,
03:24parce que je ne peux pas vous montrer,
03:26mais vous avez l'ensemble des chaînes en Mondovision sur une estrade.
03:31Et ça va être véritablement un événement.
03:34Mais je tiens quand même à dire que ce qui est exceptionnel,
03:37c'est le dernier message du pape François.
03:40Avec cette dernière garde d'honneur, tous les gens réprouvés,
03:44c'est ce qu'il disait, personne ne peut être réprouvé sur cette planète.
03:46Et surtout, vous savez qu'il a voulu une tombe très simple
03:51sur laquelle sera inscrit juste Franciscus.
03:54Il veut être mis en terre, à même la terre.
03:57Et il a fait faire son tombeau avec du marbre de Ligurie
04:01parce que, évidemment, ses aïeuls, au pape François,
04:04comme beaucoup d'Argentins, étaient italiens de gêne.
04:07Et il a voulu faire ça pour la fin.
04:09Et vous nous confiez aussi un sentiment de magie, Françoise de Goa.
04:14Oui, vous savez, parce que ce sont des images qui nous habitent.
04:17Bon, on peut dire, vous le savez tous,
04:19moi, je ne suis pas catholique et je ne suis pas croyante,
04:21mais que vous croyez au ciel ou que vous n'y croyez pas,
04:24vous ne pouvez pas être insensible à ce qui se passe aujourd'hui à Rome
04:27et depuis 48 heures, en réalité.
04:30Voilà, il y a une fraternité, vous savez, qu'on soit croyant ou pas.
04:34Ce qu'on ressent sur cette place Saint-Pierre, c'est de la fraternité.
04:37Moi, ça m'a beaucoup plu.
04:38Et la jeunesse.
04:39Vous avez des milliers de jeunes qui sont assis par terre,
04:43qui chantent, qui chouent de la guitare,
04:45qui sont un peu indifférents à la foule qui passe,
04:47qui font des coucous, qui font des saluts.
04:49Voilà, il y a cette fraternité-là, qu'on soit croyant ou pas.
04:53En réalité, on la ressent, évidemment, très fort.
04:55Et puis, ce mélange, il y avait des cardinaux,
04:58deux cardinaux africains qui marchaient,
05:00qui sortaient tranquillement du métro de la place Saint-Pierre tout à l'heure.
05:04Et puis, ils étaient avec des prêtres franciscains
05:06et puis des touristes américains qui étaient là.
05:08C'est de mélange.
05:10Finalement, les princes de l'église restent des princes de l'église.
05:12On verra dans le conclave dans quelques jours.
05:15C'est ça.
05:15Mais la réalité, c'est que pour le moment, sur cette place Saint-Pierre,
05:18tout le monde est égal.
05:19Et ça, c'est quand même très puissant.
05:21C'est la fraternité, en fait.
05:22C'est ça, fraternité.
05:23Bon, c'est aussi the place to be,
05:24obsèque très politique, vous le disiez,
05:28président Macron.
05:28Alors, on se demandait si Trump, Zelensky viendra, viendra pas,
05:31il sera bien là ?
05:33Oui, Zelensky sera là.
05:35Évidemment, on fait de la diplomatie.
05:36Mais vous savez, dans ces moments-là, à Rome,
05:38on fait de la diplomatie partout.
05:40On fait de la diplomatie dans les palais,
05:42on fait de la diplomatie dans les appartements,
05:43dans les arrières-salles des restaurants,
05:45dans les génatéries.
05:46Parce que le plus important arrive, c'est le conclave.
05:49Qui, pour succéder à Papa Francesco ?
05:51Alors, vous avez plusieurs lignes.
05:53Vous avez la ligne, le balancier dans l'autre sens,
05:55c'est-à-dire la ligne ultra-conservatrice,
05:57incarnée par le cardinal Sarah,
05:59ou le cardinal Erdo, le cardinal de Hongrie.
06:03Et puis, vous avez la ligne,
06:04pour poursuivre l'âge de Papa Francesco,
06:06et bien, vous avez le cardinal Zupi de Bologne.
06:09C'est-à-dire qu'il est celui que la France pourrait soutenir,
06:13ou Pitz Zabal, qui est le patriarche de Jérusalem,
06:16grand ami des Juifs et des Palestiniens,
06:20qui parle parfaitement l'hébreu.
06:21Il est un peu jeune, mais ça pourrait être lui le favori.
06:24Mais vous connaissez la règle, hein, Laurence ?
06:27Rappelez-nous là.
06:28Quand on rentre, Pape, dans un conclave,
06:32on en ressort généralement cardinal.
06:34Autrement dit, tous les favoris aujourd'hui,
06:38oubliez-les, parce qu'il y a de grandes chances
06:40pour que ce ne soient pas eux à la fin.
06:42Les Asiatiques espèrent que ce sera le cardinal de Manille.
06:46Les Africains aimeraient le cardinal de Kinshasa,
06:50ou le cardinal Sarah.
06:52Et en fait, les Italiens,
06:54qui pèseront très lourd,
06:56c'est 54 voix, hein,
06:58les Européens sur 135 cardinaux,
07:01eh bien, les Italiens, eux,
07:02rêveraient de voir le siège de Saint-Pierre
07:04revenir à un Italien,
07:06ce qui n'est plus le cas depuis Jean-Paul II.
07:08Donc, ça pousse, hein.
07:10Vous savez que les chefs d'État se mêlent du conclave, Laurence.
07:13Emmanuel Macron se mêle du conclave.
07:15La France a cinq cardinaux.
07:16À qui donnera-t-elle ses voix ?
07:18Giorgia Miloni, évidemment, se mêle du conclave.
07:21D'où les chefs d'État se mêlent du conclave.
07:23Parce que, je rappelle qu'avant d'être un chef religieux,
07:26eh bien, le pape, c'est quelqu'un qui parle à 1,4 milliard de croyants.
07:31C'est un État,
07:32et c'est quelqu'un qui a une influence considérable.
07:34En tout cas, merci beaucoup.
07:36On vous sent très, très, très, très investi, en tout cas, Françoise.
07:38J'adore, j'adore, j'adore.
07:40Je le sens, hein.
07:41En plus, c'est Rome.
07:41Et en plus, c'est Rome.
07:43Vous savez, Laurence,
07:45ma grande expérience de journaliste politique,
07:47un conclave au Vatican,
07:49quand c'est pas si différent d'un congrès au parti socialiste.
07:52Il y a l'émotion,
07:53il y a l'émotion,
07:54et il y a les votes.
07:55C'est ça, très drôle.
07:57Profitez-en, en tout cas,
07:58c'était super de vous avoir là,
07:59en direct, ce matin,
08:00en direct de la place Saffière à Rome.
08:01Je vous salue tous.
08:02Merci.
08:03A bientôt.
08:04Ciao.
08:04Ciao.

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