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00:00Europe 1
00:01Europe 1
00:0411h, 13h
00:06Pascal Praud
00:08et vous. Trina était avec nous
00:10toute la semaine puisque Géraldine
00:11m'a appris quelques jours de vacances. Bonjour Trina
00:14Bonjour Pascal, bonjour à tous. Et évidemment Laurent Tessier
00:16ne prend jamais de vacances. Bonjour à tous
00:18toujours présents. Fabrice Laffitte en prend
00:20de temps en temps. De temps en temps. Bonjour
00:21Il est bien votre siège aujourd'hui que vous avez eu
00:23je m'en suis occupé. Je vous remercie
00:26Olivier Guenek
00:27prend-il des vacances
00:29et il prend des vacances pendant l'émission souvent
00:31Je m'y attendais. Bonjour à tous. Bonjour
00:34cher Olivier Guenek et Alexandre Omar
00:36lui est toujours fidèle au poste également
00:37je ne le vois pas Alexandre. Vu que son poste est
00:39programmateur, il est parti chercher l'invité.
00:41Il y a une société
00:43à reconstruire, les mots très durs du ministre
00:46de l'Intérieur Bruno Retailleau
00:47hier à Nantes
00:49des mots très précis à une certaine hauteur
00:52de vue, disons-le. Que peut-on faire
00:53face à une telle folie, une telle violence
00:55que peut-on faire quand un jeune de 16 ans
00:57décide de prendre un couteau et de foncer
00:59dans son établissement pour tuer ?
01:01On pense évidemment à la lycéenne à Nantes
01:03qui a été tuée hier midi à coups de couteau
01:06dans son collège lycée Notre-Dame de
01:07Toutes-Aides par un autre élève.
01:09On pense fortement à ses parents
01:11qui ont vu leur fille une dernière fois hier matin
01:13avant qu'elle perde la vie.
01:15Nous sommes en direct de Nantes avec
01:17Wilfried de Villers qui est journaliste
01:19européen, présent à Nantes depuis
01:21le départ. Pour faire un point
01:24sur cette affaire, bonjour Wilfried.
01:26Bonjour Pascal, bonjour à tous.
01:28Les faits, vous êtes devant
01:30le collège lycée privé
01:32qui est fermé.
01:33Alors, en fait, le lycée,
01:36les portes du lycée sont ouvertes,
01:37de l'établissement même,
01:39mais il n'y a pas classe aujourd'hui,
01:40ni pour les lycéens,
01:42ni pour les collégiens.
01:44Par contre,
01:44et j'en parlerai à nouveau,
01:45mais une cellule psychologique
01:46a été ouverte.
01:47Et puis, concernant les faits,
01:49Pascal, cette attaque,
01:50elle a eu lieu, vous le disiez,
01:51hier aux alentours de midi et demi,
01:53armée d'un couteau de chasse,
01:54l'adolescent de 16 ans attaque d'abord
01:55une élève au deuxième étage de son lycée,
01:58puis il en blesse trois autres
02:00en redescendant.
02:00Le personnel de l'établissement
02:01tente de lui bloquer la route
02:03avec des chaises, des tables,
02:05et c'est un responsable informatique
02:06qui parvient finalement à le maîtriser.
02:08Pendant ce temps-là,
02:09une partie des élèves quitte
02:11leur classe et se retrouvent confinés
02:13de longues minutes dans le gymnase.
02:15La jeune femme que l'assaillant
02:16a blessé en premier,
02:17tout juste âgé de 15 ans,
02:19décède peu de temps après l'attaque.
02:21Et un autre adolescent est quant à lui
02:23toujours dans un état grave,
02:24actuellement hospitalisé.
02:25On apprend ce matin par le procureur de Nantes
02:27que son état s'est légèrement amélioré
02:30sans davantage de précision.
02:32Et je suis effectivement
02:32devant l'établissement Notre-Dame de Toutes-Aides
02:35où des élèves, des proches
02:37ou simplement des habitants
02:38viennent déposer des fleurs
02:40pour rendre hommage aux personnes blessées.
02:42On sent ici forcément
02:43une vive émotion,
02:44un choc après cette attaque.
02:46Hier, Bruno Retailleau,
02:47le ministre de l'Intérieur
02:48accompagné d'Elisabeth Borne
02:49s'est rendu sur place.
02:51Un rassemblement d'hommage
02:52à l'initiative des élèves
02:54de l'établissement
02:54doit se tenir tout à l'heure
02:56à 15h30.
02:57Et une cellule psychologique
02:59a été ouverte
02:59pour accueillir
03:00tout ce qu'il souhaite.
03:01Wilfried de Villers
03:03à 11h05
03:04en direct
03:04sur l'antenne d'Europe 1.
03:06Wilfried,
03:07ce qui est important
03:07également de dire
03:09dans le déroulement
03:10des faits hier,
03:11c'est comme à Arras,
03:13c'est une personne
03:14de la communauté éducative
03:16qui est arrivée,
03:19qui a réussi
03:20à désarmer
03:22l'agresseur.
03:24Oui, alors on ne sait pas
03:25exactement comment ça s'est passé
03:27et je l'évoquais,
03:28c'est vraiment un responsable
03:29d'informatique qui est parvenu
03:31à le maîtriser
03:32parce que le jeune homme,
03:35l'assaillant de 16 ans
03:36était armé d'un couteau de chasse.
03:38Il avait aussi un autre couteau
03:39dans son sac,
03:40ça c'est ce que les policiers
03:42disent avoir trouvé
03:43dans ses affaires,
03:44un autre couteau
03:45mais aussi un casque
03:47de protection.
03:48Et puis ce qui est important
03:49aussi c'est son profil
03:51qui est au cœur
03:51de l'enquête confiée
03:52au parquet de Nantes.
03:53Reste que l'assaillant
03:55n'a pour l'instant
03:56pas encore été vraiment entendu
03:57par les enquêteurs.
03:58Un premier temps placé
03:59en garde à vue hier soir,
04:00il est resté prostré,
04:02mutique avant d'être hospitalisé.
04:04Le psychiatre qui est venu
04:05l'examiner a estimé
04:06que son état n'était pas
04:07compatible pour le moment
04:09du moins avec la garde à vue.
04:11Et toute la question,
04:12c'est donc de savoir
04:12s'il était conscient
04:13de ses actes
04:14au moment de l'attaque.
04:15Et puis concernant
04:16plus précisément son profil,
04:18ses camarades de classe,
04:19les élèves du lycée
04:20qu'ils connaissent
04:20décrivent un jeune homme
04:22réservé, dépressif
04:24avec un comportement
04:25qui parfois est étrange.
04:27Il parlait régulièrement
04:28de sa fascination
04:29pour le Troisième Reich,
04:31de l'idéologie néo-nazie.
04:32Il évoquait aussi
04:33le 11 septembre.
04:34Et puis tout juste
04:35avant son attaque,
04:36il a envoyé par mail
04:37à tous ses camarades
04:38un manifeste intitulé
04:40« L'action immunitaire ».
04:4113 pages de documents
04:42où il dresse un portrait sombre
04:44et surtout, disons-le,
04:45un confus de notre société.
04:47Il évoque la violence du monde,
04:48l'effacement des traditions,
04:50des rites,
04:51et présente aussi
04:51une idéologie
04:52anti-système technophobe,
04:54proche également
04:55de l'écologie radicale.
04:57Et puis les enquêteurs
04:58tentent désormais
04:59de déterminer
05:00s'il est vraiment
05:00l'auteur de ce texte
05:02dans lequel il se demande
05:03pourquoi continuer
05:04à vivre soumis
05:05à un système
05:06qui détruit notre essence même.
05:07Et on imaginait
05:08que ce texte
05:09soit effectivement
05:10le fruit
05:10de l'intelligence artificielle.
05:12Bon,
05:13que va-t-il se passer aujourd'hui ?
05:14Le procureur va prendre la parole
05:15je crois en fin d'après-midi.
05:17Oui, alors le procureur
05:18doit prendre la parole
05:19à 18h.
05:20Normalement,
05:20il devait y avoir
05:21une conférence de presse
05:21hier soir
05:22qui a été reportée.
05:24Probablement parce que
05:25pour l'instant,
05:26comme le jeune homme
05:27l'assaillant
05:28n'a pas encore été entendu,
05:30il faut encore du temps
05:30aux enquêteurs
05:31pour déterminer
05:32exactement son profil.
05:34Et puis le rendez-vous
05:35aussi très symbolique
05:36de la journée,
05:37et je l'évoquais rapidement,
05:38c'est vraiment
05:38ce rassemblement
05:39à l'initiative
05:40des lycéens,
05:41des élèves
05:42de cet établissement,
05:43ce rassemblement
05:43devant le lycée
05:45à 15h30
05:47où les proches
05:49des victimes
05:50mais aussi
05:50évidemment
05:51les parents
05:52et puis des habitants
05:53vont venir
05:54rendre hommage
05:55à cette jeune fille
05:56de 15 ans
05:57qui a été tuée hier
05:58et puis aux autres victimes.
05:59Je rappelle qu'au total
06:00il y a eu 4 victimes
06:01dont une personne décédée.
06:04Eh bien,
06:04je remercie beaucoup
06:05Wilfried de Villers.
06:07On a évoqué évidemment
06:08le profil de l'agresseur
06:09et on va continuer
06:10d'évoquer ce profil
06:11de l'agresseur
06:12avec Stéphane Clerget
06:13qui est psychiatre
06:14pour le profil
06:15de ce jeune homme
06:16auteur des coups de couteau.
06:17C'est toujours difficile
06:18bien évidemment
06:19puisque M. Clerget
06:20ne l'a pas rencontré
06:21personnellement
06:22mais le malaise de la jeunesse.
06:24Il pourra nous donner
06:26peut-être là-dessus
06:27quelques indications.
06:30La difficulté
06:31après un drame
06:32comme celui-ci
06:33c'est de tirer
06:34des enseignements généraux
06:36sur la société
06:37et en l'occurrence
06:38sur un malaise
06:39de la jeunesse.
06:40Il faut être toujours
06:41extrêmement prudent
06:42qu'elle ait la part
06:43du fait isolé
06:45et du fait également
06:46qui est de société.
06:47Bruno Retailleau
06:49hier parlait
06:49d'un fait de société.
06:51C'est vrai par exemple
06:51que le couteau
06:52est un fait de société.
06:55Ça n'existait pas
06:56lorsque j'avais 15 ans
06:58il n'y a pas
06:59de jeune homme
07:00qui entrait
07:01dans un lycée
07:02avec un couteau
07:03et qui tuait
07:05un de ses camarades.
07:06Ça n'existait pas.
07:07La multiplication
07:07de l'arme blanche
07:08est un fait de société.
07:10Je vous propose
07:10de marquer peut-être
07:11une pause.
07:12Je salue Stéphane Clerget
07:13qui est déjà là.
07:13Bonjour M. Clerget.
07:15Bonjour M. Pascal Praud.
07:16Et vous allez pouvoir
07:17nous éclairer.
07:18A tout de suite.
07:19Restez avec nous
07:19sur Europe 1
07:20la suite de Pascal Prouévo.
07:21C'est dans un instant.
07:22Nous revenons donc
07:22aujourd'hui
07:23sur l'attaque au couteau
07:24dans un collège
07:24lycée privé de Nantes.
07:26Avez-vous peur
07:26pour vos enfants ?
07:28Êtes-vous pour
07:28l'installation
07:29de portiques de sécurité
07:30dans les écoles ?
07:31On vous attend
07:31au 01 80 20 39 21
07:3401 80 20 39 21
07:37A tout de suite
07:37sur Europe 1.
07:43Europe 1
07:44Pascal Prouévo.
07:45De 11h et 13h
07:46sur Europe 1
07:47et toujours avec
07:47le psychiatre Stéphane Clerget
07:48au téléphone.
07:49Et Bruno Bobkiewicz
07:51que je salue
07:52qui est secrétaire général
07:53du...
07:54Alors...
07:54Comment on dit ?
07:55SNP ?
07:57SNPDEN
07:58UNSA.
07:58Non, c'est pas simple quand même.
08:00Vous auriez pu trouver
08:00un acronyme
08:01un peu plus court peut-être.
08:03En fait,
08:03vous êtes le principal
08:04syndicat des chefs
08:05d'établissement.
08:06On va le dire comme ça.
08:07Vous êtes proviseur
08:07de la cité scolaire
08:08Buffon de Paris
08:09et vous êtes au contact
08:10des jeunes.
08:11Et c'est ça
08:12qui nous intéresse
08:12parce que,
08:13je vous le disais
08:14d'ailleurs en antenne,
08:15nous on parle
08:15de ces sujets-là
08:16mais au fond
08:17on n'est pas confronté
08:18à ces jeunes.
08:20On ne les entend pas
08:21au quotidien.
08:23On ne les voit pas
08:24au quotidien.
08:25On ne mesure pas
08:26ou leurs envies,
08:27leurs désirs
08:27ou même
08:29leurs inquiétudes.
08:31Surtout lorsque,
08:32c'est mon cas,
08:32on n'a plus d'enfants
08:33à la maison
08:34ou de lycéens
08:36et collégiens.
08:36Donc vous pourrez
08:37évidemment nous éclairer.
08:38Mais Stéphane Clerget
08:39d'abord psychiatre
08:40pour le profil
08:41sur le profil
08:42du jeune auteur
08:43des coups de couteau.
08:44Qu'est-ce que
08:45vous analyser ?
08:47Qu'est-ce que vous voyez
08:48dans cet assassinat,
08:51ce meurtre,
08:52ce crime abominable ?
08:55On a déjà
08:56beaucoup d'informations
08:57qui nous viennent
08:57notamment des lycéens
08:59qui le décrivent
09:01comme un adolescent
09:02refermé sur lui,
09:04communiquant peu,
09:06tenant des propos
09:07radicaux,
09:09décrits comme
09:10soi-disant dépressifs,
09:12en tout cas suicidaires.
09:14Et on a le manifeste
09:15de 13 pages,
09:17même s'il a été écrit
09:18plus ou moins
09:18par l'intelligence artificielle.
09:20C'est quelque chose
09:21qu'il semble avoir validé
09:23et plusieurs éléments
09:24dans ce manifeste
09:25peuvent être interprétés
09:26comme délirants
09:27ou du moins
09:28proches d'une logique
09:29délirante
09:30sur le plan psychiatrique,
09:31même si le texte
09:32reste en apparence
09:33structuré.
09:35Donc il peut y avoir
09:36une idée un peu
09:37des idées comme ça
09:39structurées
09:39et pour autant
09:41une idée de persécution,
09:43un délire d'influence,
09:45une vision très manichéenne
09:46et totalisante
09:47de la société
09:48et une espèce
09:50de passage à l'acte
09:51qu'il avait annoncé
09:52puisque trois jours avant,
09:54il avait dit
09:54qu'il se préparait
09:56à une action
09:57d'envergure
09:58coupant les réseaux sociaux.
10:00Donc finalement,
10:00on avait
10:01beaucoup,
10:02beaucoup d'éléments
10:03et on a l'impression
10:04qu'il justifie
10:05son passage à l'acte
10:07comme avec un peu
10:09une idéation sacrificielle
10:10pour alerter
10:12ou réveiller
10:13l'humanité.
10:14Donc c'est probablement
10:16un jeune
10:17qui souffre
10:18peut-être de dépression
10:19mais en tout cas
10:20il y a des éléments
10:20psychotiques importants
10:22et la question
10:22d'une schizophrénie
10:24se pose.
10:25Alors,
10:25cet adolescent
10:26était-il soigné,
10:27était-il suivi,
10:29l'établissement
10:29était-il au courant
10:31de ses problèmes psychiatriques
10:32avait-on communiqué
10:34à l'établissement
10:35des signaux d'alerte
10:36c'est-à-dire
10:36si l'adolescent
10:38se conduit
10:38de telle ou telle manière
10:39il faut prévenir la famille
10:40l'inviter à être hospitalisé
10:43ça,
10:44on n'a pas encore
10:45ces informations.
10:46Stéphane Clerget
10:47qui est psychiatre
10:48et qui est avec nous
10:49sur Europe 1
10:50il est à 11h15
10:50il y a une question
10:51qui est essentielle
10:52M. Clerget
10:53et vous êtes un professionnel
10:55est-ce que
10:56ce type de passage
10:57à l'acte
10:58est prévisible ?
11:00Est-ce que
11:00s'il y a
11:01des professionnels
11:02qui sont exercés
11:05dans le milieu scolaire
11:08est-ce qu'ils peuvent
11:09déceler
11:10une possibilité
11:11de passage à l'acte ?
11:14Oui, tout à fait.
11:14Alors
11:15les professionnels
11:16au sein de l'établissement
11:17ou en dehors
11:18en sachant que
11:20les soignants
11:21en dehors
11:21peuvent signaler
11:23à l'établissement scolaire
11:25les signes de risque
11:26moi c'est des choses
11:27que j'ai déjà pu faire
11:28il y a des signes
11:30des symptômes
11:31psychiques
11:31préoccupants
11:32comme des thèmes
11:33délirants
11:34ou paranoïdes
11:35la conviction
11:36que tout est manipulé
11:37évidemment
11:38des passages
11:39à l'acte antérieur
11:40un repli social
11:41marqué
11:42mais également
11:43des signes
11:43de radicalisation
11:44ce qui a été fait
11:46d'ailleurs
11:46puisque les jeunes
11:47nous l'ont rapporté
11:48la justification
11:49de la violence
11:50comme nécessaire
11:50l'identification
11:52à des figures extrêmes
11:53un langage idéologique
11:55intense
11:56et des signes
11:57de risque immédiat
11:58avec une planification
11:59concrète
12:00on sait que trois jours
12:01avant
12:01il avait annoncé
12:02les choses
12:02une rationalisation
12:05du passage à l'acte
12:06des menaces directes
12:07ou indirectes
12:08des messages alarmants
12:09postés en ligne
12:10donc tout ça
12:11c'est des outils
12:12de diagnostic
12:12enfin c'est pas
12:13des outils diagnostiques
12:14mais ce sont des indicateurs
12:15de vigilance
12:16qui peuvent être utiles
12:17en contexte scolaire
12:18médical ou familial
12:20mais c'est surtout
12:21le faisceau
12:22de plusieurs signaux
12:23qui doivent motiver
12:24une alerte
12:25On parle beaucoup
12:27du malaise de la jeunesse
12:28et peut-être
12:29êtes-vous confronté
12:30dans votre cabinet privé
12:32à des jeunes gens
12:33qui viennent témoigner
12:35de leurs difficultés
12:37est-ce que vous diriez
12:38que ces jeunes gens
12:40parce que l'adolescence
12:41est toujours une période difficile
12:42et elle est toujours
12:43source de questionnement
12:44est-ce que vous sentez
12:46aujourd'hui
12:47quelque chose
12:48de différent
12:48d'il y a
12:4920 ans
12:5025 ans
12:5030 ans ?
12:52On ne peut pas affirmer
12:53qu'il y a 30 ans
12:54les jeunes allaient mieux
12:55mais les modes d'expression
12:56de la souffrance
12:57étaient différents
12:58et les modes
12:59d'encadrement
13:00de prise en charge
13:01d'éducation
13:02les modes de vie
13:02des adolescents
13:03étaient différents
13:05ce qu'on observe
13:07en tout cas
13:07c'est que de tout temps
13:09les jeunes
13:09sont extrêmement
13:11perméables
13:12à notamment
13:13puisque c'est le cœur
13:14de notre sujet
13:15aujourd'hui
13:15à la violence
13:16c'est-à-dire que
13:17plus une société
13:18devient violente
13:19plus les jeunes
13:20vont être finalement
13:21les indicateurs
13:22de cette violence
13:22et être aux avant-postes
13:24de cette violence
13:25et exprimer
13:26cette violence
13:27donc on peut considérer
13:28que si certains jeunes
13:30sont de plus en plus
13:31violents
13:31ça peut être lié
13:33aussi à la violence
13:34sociétale
13:34d'une manière générale
13:35et puis bien sûr
13:37se pose la question
13:38de la prise en charge
13:39de la jeunesse
13:40aujourd'hui
13:40on a l'impression
13:42que tout leur est dû
13:43finalement
13:44est-ce qu'ils sont
13:45aussi encadrés
13:46qu'ils l'étaient autrefois
13:47parce qu'en dehors
13:48des parents
13:49qui prend en charge
13:50ces jeunes
13:51qui sont quand même
13:52assez souvent
13:53isolés devant
13:54devant leurs écrans
13:55donc c'est pas
13:56devant son écran
13:57qu'on va apprendre
13:57à régler les problèmes
13:59à vivre ensemble
14:00à négocier
14:01à concerter
14:02quand on a
14:03une frustration
14:04donc oui
14:05il y a des évolutions
14:06sociétales
14:07qui peuvent expliquer
14:08des passages à l'acte
14:10chez des adolescents
14:11psychotiques
14:12comme chez d'autres
14:13c'est-à-dire que
14:13c'est pas parce qu'on est
14:14adolescent psychotique
14:15qu'on va forcément
14:16être plus violent
14:17mais les adolescents
14:18psychotiques
14:18sont encore plus sensibles
14:19que les autres jeunes
14:21à la violence
14:22de l'environnement
14:23dernière chose
14:24monsieur Clerget
14:25le Covid
14:26parfois certains
14:27ont pointé
14:27la responsabilité
14:29du Covid
14:30ce jeune garçon
14:32était sans doute
14:32en sixième
14:33lorsque le Covid
14:35est arrivé en France
14:37il y a eu
14:39une période
14:39effectivement
14:40où les uns
14:41et les autres
14:41étaient enfermés
14:42et notamment
14:43les enfants
14:43est-ce que ça a créé
14:45des conséquences
14:46que vous trouvez
14:47dommageables ?
14:48ça se dit beaucoup
14:49je n'adhère pas
14:50à cette hypothèse-là
14:51je trouve que c'est
14:52un petit peu facile
14:53de tout expliquer
14:53par le Covid
14:54qui a effectivement
14:56entraîné
14:57un repli
14:58des jeunes
14:59à la maison
14:59pour certains
15:00c'était un peu
15:01délétère
15:01d'autres
15:03ont justement
15:04pu profiter
15:05d'échanges
15:05avec leurs parents
15:06avec leurs pères
15:07notamment
15:07donc
15:08non
15:09je ne dirais pas
15:09que le Covid
15:10est responsable
15:12de ces passages
15:15à l'acte-là
15:16je ne crois sincèrement
15:17pas que ce soit
15:18lié
15:19je pense que
15:20les problèmes
15:21sont multifactoriels
15:22et l'isolement
15:24pendant quelque temps
15:26n'explique pas
15:27tout
15:28et n'explique
15:28en tout cas pas
15:29les comportements
15:30psychotiques
15:31et la recrudescence
15:33des armes blanches
15:33qu'on observe
15:34depuis quelques années
15:35Stéphane Klerger
15:37psychiatre
15:38merci d'avoir répondu
15:39à nos questions
15:40il est 11h
15:41il est 11h19
15:42sur Orbe
15:4211h13
15:43sur Europe 1
15:45Pascal Praud
15:45avant d'être avec Bruno Bovkiewicz
15:48qui représente
15:49les chefs d'établissement
15:51et qui est plongé
15:52lui au quotidien
15:53avec ses élèves
15:54et qui pourra témoigner
15:55avec le recul
15:57parce que ça fait
15:57combien de temps
15:58que vous connaissez
15:59ces jeunes enfants
16:00que vous êtes à leur contact
16:0122 ans en tant que chef
16:03d'établissement
16:03et 30 ans
16:04à l'éducation nationale
16:05donc c'est intéressant
16:06d'avoir du recul
16:07de 30 ans
16:08parce que
16:08est-ce qu'un jeune homme
16:10de 15 ans
16:10en 1995
16:12est le même
16:13qu'un jeune homme
16:14et une jeune femme
16:15de 15 ans
16:17en 2025
16:18avant cela
16:19je voudrais qu'on écoute
16:19François Bayrou
16:20Premier ministre
16:21qui parlait hier
16:22de multiplier les contrôles
16:23cette menace
16:25perpétuelle
16:26ne doit pas
16:28être acceptée
16:29voilà pourquoi
16:30nous allons
16:31dès cette semaine
16:34réunir
16:36le groupe de travail
16:37que j'ai constitué
16:38il y a quelques semaines
16:39sur la volonté
16:40de bannir
16:42le port d'armes blanches
16:43dans les établissements
16:45et dans les lieux
16:46de rencontre
16:46pour les jeunes
16:47et puis
16:49nous allons
16:49multiplier les contrôles
16:51auprès des établissements
16:53scolaires
16:53port d'armes blanches
16:55ne peut pas
16:56être accepté
16:57dans la communauté scolaire
16:59nous avons
17:00une société
17:00à reconstruire
17:01c'est ce qu'a dit
17:02Bruno Retailleau
17:03le ministre de l'intérieur
17:04n'a pas utilisé
17:04d'éléments de langage
17:05il n'a pas envisagé
17:06non plus
17:07ces sparadra
17:07qu'on cite parfois
17:08comme si un portique
17:09à l'entrée d'une école
17:11quelques policiers
17:12autour d'un lycée
17:12où la fouille des élèves
17:13a changé quelque chose
17:15je disais ce matin
17:16pourquoi pas
17:16un numéro vert
17:17écoutons
17:18Bruno Retailleau
17:20je pense que ce n'est pas
17:21un fait divers ce drame
17:22cette tragédie
17:23c'est un fait de société
17:24nous sommes dans une société
17:26qui a encouragé
17:27le laxisme
17:28qui a voulu déconstruire
17:30les interdits
17:31l'autorité
17:32l'ordre
17:33les hiérarchies
17:35et qui a accouché
17:37finalement
17:38de toute cette violence
17:39il y a aussi
17:39une société
17:40à reconstruire
17:41des repères
17:42à rebâtir
17:43des hiérarchies
17:44à refaire
17:45une autorité
17:46à restaurer
17:48c'est une question
17:49qui nous est posée
17:51collectivement
17:51collectivement
17:53les familles
17:54l'école
17:55la société
17:55j'ai vu une prise de parole
17:57avec une certaine
17:58hauteur de vue
17:59en tout cas
18:00avec des choses
18:00qu'on peut discuter
18:01il se place
18:02à un certain niveau
18:03je le répète
18:04ce n'est pas
18:05un portique
18:06qui changera quelque chose
18:07c'est bien au-delà
18:08ce qu'il propose
18:08mais manifestement
18:09tout le monde
18:10n'est pas sur cette
18:11longueur d'onde
18:12et Manon Aubry
18:13notamment
18:14la députée européenne
18:15de la France Insoumise
18:16écoutez-la
18:17on a quand même
18:17Bruno Retailleau
18:18qui se comporte
18:19un peu comme un
18:20comme un vautour
18:21et moi je n'ai pas envie
18:22d'être un vautour
18:22ce matin
18:23je pense qu'on est
18:24au moment du recueillement
18:25qu'on est au moment
18:27aussi de
18:28d'un peu
18:29d'unité nationale
18:30quelque part
18:31autour
18:32de ces jeunes
18:33et de ces adolescents
18:35il y a manifestement
18:37un problème psychiatrique
18:39psychologique
18:40pour ce jeune
18:41il y a un sujet psychiatrique
18:43de toute évidence
18:44pour tout vous dire
18:45je n'en peux plus
18:46de ces phrases
18:46je n'en peux plus
18:47de ces éléments
18:49de langage
18:50qui justement
18:51sont là
18:51pour masquer
18:52la réalité
18:53qui sont dans le déni
18:54et qui empêchent
18:56la discussion
18:57le mot vautour
18:58n'est évidemment
18:59pas adapté
18:59pour Bruno Retailleau
19:01il propose simplement
19:02une analyse
19:02sur la société
19:03et c'est son rôle
19:05me semble-t-il
19:06d'homme politique
19:07de produire
19:08de l'intelligence
19:09et en tout cas
19:10de la réflexion
19:11Johanna Roland
19:12la maire socialiste
19:13de Nantes
19:13pense comme
19:14Madame Aubry
19:14et bien moi ce soir
19:15je ne ferai pas de politique
19:16je suis la maire
19:18de cette ville
19:19cette ville
19:20elle est endeuillée
19:21la politique
19:22c'est un autre moment
19:23moi je suis
19:25d'abord dans
19:26la compassion
19:27à l'égard de cette famille
19:28dans le soutien
19:29des habitantes
19:31et des habitants
19:32je crois que le moment
19:33n'est pas à la politique
19:34et je le dis
19:34parce que j'ai vu
19:36des responsables nationaux
19:37qui n'ont pas mis les pieds ici
19:38qui ont tweeté
19:39de Paris
19:40qui ont utilisé
19:41qui ont
19:42instrumentalisé
19:44déjà
19:44alors oui
19:45il y a des questions
19:46à poser
19:47j'en pose une
19:48la santé mentale
19:49de la jeunesse
19:50de ce pays
19:50ça fait partie
19:51des sujets
19:52posons les sujets de fond
19:54mais
19:55la politique
19:56c'est pas ce soir
19:57elle dit qu'elle fait pas de politique
19:59elle en fait quand même
19:59puisque précisément
20:00c'est un sujet de fond
20:01et c'est précisément
20:01faire de la politique
20:02que de penser
20:03que de parler
20:03de la santé mentale
20:05des jeunes gens
20:06alors
20:06je le répète
20:07ça fait 30 ans
20:09monsieur
20:10Bobkiewicz
20:11Bobkiewicz
20:13je sais pas si je le dis bien
20:14ça fait 30 ans
20:15que vous êtes avec
20:16des jeunes gens
20:17et cette santé mentale
20:18elle nous interroge
20:19est-ce que vous diriez
20:19aujourd'hui
20:20qu'un jeune garçon
20:21une jeune fille de 15 ans
20:22est différente
20:24d'il y a 30 ans
20:25alors c'est pas mon métier
20:28de pouvoir l'analyser
20:29d'un point de vue
20:29psychologique ou psychiatrique
20:30mais en tout cas
20:31dans le fonctionnement
20:32des établissements
20:32on voit qu'on a effectivement
20:34une multiplication
20:35une augmentation
20:36non négligeable
20:37de situations
20:38individuelles
20:40qui nécessitent
20:41une prise en charge
20:41et un accompagnement
20:42donc
20:43alors moi je partage pas
20:46l'idée que le Covid
20:47n'y est pour rien
20:47donc en tout cas
20:48ça a été
20:49un révélateur
20:50je pense que la question
20:52notamment des réseaux sociaux
20:55et des écrans
20:56prend une place considérable
20:57aujourd'hui
20:58dans le mal-être
20:59de certains
21:00et je crois que c'est un sujet
21:03dont l'école
21:04ne s'est pas encore
21:04suffisamment
21:05emparée aujourd'hui
21:06donc il y a l'axe
21:08effectivement
21:08à traiter
21:10tout comme
21:10il y a l'axe
21:11de la sécurisation
21:12des établissements
21:13quand notamment
21:14la question
21:15de l'assassinat
21:16de Dominique Bernard
21:17est survenue
21:17et avec l'idée
21:18effectivement
21:19de travailler aussi
21:20davantage
21:20sur les questions
21:21de sécurisation
21:21mais il ne faut pas
21:22se tromper
21:23donc le portique
21:24n'aurait pas réglé
21:26la situation
21:26qu'on avait
21:27vu hier
21:27à Nantes
21:28vous êtes à Buffon
21:29c'est un établissement
21:30parisien de prestige
21:31avec une clientèle
21:33sans doute favorisée
21:34ce qu'on aimerait
21:37savoir
21:37c'est
21:38l'effet
21:39de violence
21:40concret
21:41auquel
21:42vous êtes
21:43confronté
21:43par exemple
21:44on est aujourd'hui
21:44vendredi
21:45est-ce que
21:45depuis lundi
21:46le principal
21:47que vous êtes
21:48a dû
21:49intervenir
21:50sur un fait
21:50de violence
21:51précis
21:52alors le principal
21:53que je suis
21:54est en vacances
21:54ah oui pardonne-moi
21:55à Paris
21:56c'était les vacances
21:56cette semaine
21:57je vais avoir du mal
21:59à répondre à cette question
22:00vous voyez la difficulté
22:01j'ai plus d'enfant
22:01donc on ne sait plus
22:03j'ai plus d'enfant
22:03scolarisé
22:04bien évidemment
22:05alors on va marquer une pause
22:07puisqu'il est déjà
22:0811h27
22:08mais lorsqu'on n'a plus
22:09d'enfant scolarisé
22:10on ne sait plus
22:11quand sont les vacances
22:12scolaires
22:13et restez avec nous
22:14la suite de Pascal Prouvé
22:15c'est dans un instant
22:16nous revenons aujourd'hui
22:17sur l'attaque au couteau
22:18dans un collège lycée privé
22:19de Nantes
22:19vous êtes parent
22:20enseignant
22:21chef d'établissement
22:22est-ce que vous êtes pour
22:23les fouilles des sacs
22:24et l'installation
22:24de portiques de sécurité
22:25dans les écoles
22:26comment mieux protéger
22:27nos enfants
22:27appelez-nous
22:28au 01
22:2980
22:2920
22:3039
22:3021
22:31à tout de suite
22:32sur Europe 1
22:32et puis je remercie
22:33Stéphane Clerget
22:34qui nous a accompagné
22:35qui est psychiatre
22:36et qui a évoqué
22:38à la fois
22:38le profil possible
22:40de ce jeune homme
22:41et puis plus généralement
22:42la jeunesse d'aujourd'hui
22:44merci beaucoup
22:44monsieur Clerget
22:45merci Pascal Prouvé
22:47merci
22:47les 11h27
22:48on marque une pause
22:482
22:5011h
22:5113h
22:52Pascal Prouvé
22:53sur Europe 1
22:54Bruno Bobkiewicz
22:55est avec nous
22:56il représente
22:56le syndicat
22:57des chefs d'établissement
22:58il est également
22:59proviseur
22:59de la cité scolaire
23:00Buffon
23:01de Paris
23:02on l'interrogera
23:03sur la vie scolaire
23:04au quotidien
23:05et l'état d'esprit
23:06des jeunes gens
23:07qu'ils rencontrent
23:08mais avant cela
23:09je voudrais vous parler
23:10du père
23:10de famille
23:11de la jeune Lorraine
23:14qui est donc mort
23:14hier à Nantes
23:15et c'est le journal
23:17West France
23:17qui donne cette information
23:19le père de famille
23:20évoque le rassemblement
23:21à l'initiative
23:21du comité des élèves
23:22du lycée
23:23qui se déroulera
23:24cet après-midi
23:25à 15h30
23:26à l'intérieur
23:26de l'établissement
23:27pour déposer des fleurs
23:28et pour se recueillir
23:29en mémoire
23:30de la jeune lycéenne
23:31décédée
23:32il fait une demande
23:33aux camarades de sa fille
23:34ne pas déposer de photos
23:35d'elle
23:36qui pourrait circuler
23:37ensuite sur les réseaux sociaux
23:39il demande aussi
23:40à ce que ne soit pas
23:40divulgué
23:41son nom de famille
23:43il dit ceci
23:44préservons l'image
23:45de Lorraine
23:46telle que nous avons
23:47pu la connaître
23:48le souvenir de Lorraine
23:49qui ne sera pas seulement
23:50lié à cette tragédie
23:52il adresse enfin
23:53un dernier message
23:54à ses amis
23:55de lycée
23:56courage
23:57à vous toutes
23:57et tous
23:58et surtout
23:59continuer à vivre
23:59votre vie
24:00en la croquant
24:01à pleines dents
24:03c'est ce que Lolo
24:04aurait souhaité
24:05à tout le monde
24:05c'est évidemment
24:06déchirant
24:07de lire
24:08ces lignes
24:09et ce père
24:10qui pense aussi
24:11aux amis
24:13de sa fille
24:13à un moment
24:14si douloureux
24:16monsieur Bob Kiewicz
24:18avant la pause
24:19je vous posais
24:19une question
24:20je vous demandais
24:21pour que les uns
24:22et les autres
24:23nous comprenions
24:23ce que vous vivez
24:25au quotidien
24:25si vous pouviez
24:27nous rapporter
24:27des faits de violence
24:28que vous avez
24:29vus
24:31et pour lesquels
24:32vous êtes intervenu
24:34en tant que principal
24:35disons ces dernières semaines
24:36oui
24:37la vie quotidienne
24:39d'un établissement
24:39est marquée
24:40par des incidents
24:41de vie scolaire
24:42plus ou moins nombreux
24:43en fonction effectivement
24:44du secteur
24:45ou du type de population
24:47qu'on accueille
24:47dans les établissements
24:48en ce qui me concerne
24:49sur les dernières semaines
24:50en l'occurrence
24:51il s'agit des semaines
24:52qui précédaient les vacances
24:53on a eu plusieurs incidents
24:54qui nous ont amené
24:55à prendre des mesures
24:57de type sanctions
24:57ou prendre des décisions
25:00de la mise en place
25:00de conseils de discipline
25:01ça passe parfois
25:02par des violences physiques
25:04on a une situation
25:05de harcèlement
25:05on a des échanges vifs
25:07et de menaces
25:08sur les réseaux sociaux
25:09voilà ce qui peut marquer
25:11le fonctionnement
25:12d'un établissement scolaire
25:13notre travail
25:14c'est d'être évidemment
25:15à la hauteur
25:16et au rendez-vous
25:16et de convoquer les élèves
25:18convoquer les familles
25:20et sanctionner
25:21ce qui doit l'être
25:21je me souviens
25:22la figure
25:23du principal
25:24lorsque nous étions enfants
25:26c'était une figure
25:27d'autorité
25:28qui faisait peur
25:30aux élèves
25:31est-ce que vous avez
25:33le sentiment
25:33lorsque vous entrez
25:34dans une classe
25:35que les élèves
25:37d'aujourd'hui
25:38craignent
25:38l'autorité
25:39que vous représentez
25:40j'ai l'impression
25:42en tout cas
25:43c'est ce que j'en perçois
25:46je ne cherche pas
25:47forcément à faire peur
25:48mais en tout cas
25:49l'idée c'est qu'effectivement
25:51chacun comprenne
25:52les responsabilités
25:54des uns et des autres
25:55et je crois que
25:56dans un établissement
25:57comme le mien aujourd'hui
25:58ou dans les établissements
25:59parfois plus complexes
26:00que j'ai pu diriger
26:01je pense à ces lycées
26:03de Seine-Saint-Denis
26:04que j'ai eu l'occasion
26:04de diriger
26:04il y a quelques années
26:05il y a une autorité
26:08un vrai respect
26:09pour les personnes
26:10quoi qu'on en pense
26:11et quoi qu'on en dise
26:11il y a évidemment
26:12des contre-exemples
26:13mais le lycéen
26:15le collégien
26:16aujourd'hui
26:16continue à respecter
26:18son enseignant
26:19et son proviseur
26:20puisque vous m'interrogez
26:21sur la fonction de proviseur
26:22Sur les violences
26:23est-ce que vous diriez
26:24qu'il y a une différence
26:24entre les jeunes garçons
26:26et les jeunes filles
26:27ou est-ce que
26:28la violence
26:29comme on peut l'imaginer
26:30elle est quand même
26:31plutôt du côté
26:32des jeunes garçons ?
26:34Je ne suis pas capable
26:34de mesurer ça
26:35je crois qu'on n'a pas
26:36d'éléments statistiques
26:37d'ailleurs
26:37sur cette question-là
26:39C'était les garçons
26:41qui se battaient
26:41dans les cours d'école
26:42il y a 40 ans
26:43Oui mais on a aussi
26:44beaucoup parlé
26:45à une époque
26:45de bandes de filles
26:47notamment
26:48qui avaient des comportements
26:50violents
26:50donc je ne suis pas
26:52en mesure de vous dire
26:53si ces attitudes
26:54sont genrées
26:56en l'occurrence
26:56je n'ai pas d'éléments
26:57à vous donner
26:58je pourrais vous parler
27:00d'un ressenti personnel
27:01mais ça n'a pas
27:01beaucoup d'intérêt
27:02Le jeune homme
27:03hier
27:04qui a donc
27:05tué et assassiné
27:07cette jeune fille
27:08ce matin
27:09j'apprends qu'il est
27:09inapte à la garde à vue
27:11mais il était apte
27:13à la vie scolaire
27:14Alors encore une fois
27:16ce n'est pas mon métier
27:17que de l'évaluer
27:18mais c'est effectivement
27:20la question
27:21de l'identification
27:23potentielle
27:23des signaux
27:24qui aurait pu permettre
27:25d'éviter
27:26tout ça
27:27j'ai bien entendu
27:28les questions
27:28que vous avez posées
27:29aux psychiatres
27:30tout à l'heure
27:31est-ce qu'on a
27:32aujourd'hui
27:32les moyens
27:33dans nos établissements
27:35ou dans l'environnement
27:36des adolescents
27:37et bien d'anticiper
27:38d'avoir capacité
27:40à identifier
27:41ces situations
27:42pour éviter
27:42le...
27:43Mais ça vous est arrivé
27:43par exemple
27:44qu'un prof
27:45vienne un jour
27:46dans votre bureau
27:46et vous dise
27:47il y a quelqu'un
27:48qui n'est pas clair
27:49dans ma classe
27:50et j'ai peur
27:51oui j'ai peur
27:52qu'il puisse
27:53passer à l'acte
27:55Alors pas avoir peur
27:56de passer à l'acte
27:56mais en tout cas
27:57que des personnels
27:58viennent nous signaler
27:59des élèves
28:00qu'ils considèrent
28:01comme ne pas bien aller
28:02nécessiter une prise en charge
28:05oui
28:05c'est notre travail
28:06Et qu'est-ce que vous avez fait
28:07dans ces cas-là ?
28:07Alors on a capacité
28:09potentiellement
28:09quand on a les moyens en main
28:10pour le faire
28:11dans nos établissements
28:12aller faire rencontrer
28:13notre psychologue
28:14de l'éducation nationale
28:15Qui sont dans l'établissement
28:16les psychologues
28:16Ça peut arriver
28:17voilà
28:17Il y en a par exemple
28:18à Buffon
28:19Il y en a un peu
28:19Mais un peu
28:20il y a des psychologues
28:21qui ne font que ça
28:22qui n'écoutent
28:23qui sont là pour écouter
28:24Psychologue de l'éducation nationale
28:25aujourd'hui
28:26dans les collèges et lycées
28:28sont des personnels
28:29qui ont des compétences
28:30à la fois
28:30d'un point de vue psychologique
28:32mais aussi
28:32sur la question
28:33de l'orientation
28:34C'est ce qu'on appelait avant
28:36les conseillers d'orientation
28:37D'accord
28:38Ils sont multifonctions
28:38Voilà
28:39Mais on a parfois
28:41des partenariats
28:42qui nous permettent
28:42de solliciter
28:43des psychologues
28:44qui vont pouvoir intervenir
28:45Et surtout
28:46la question
28:46c'est le lien
28:47qu'on met en place
28:48avec les familles
28:49et pouvoir
28:50alerter les familles
28:51sur la nécessité
28:52d'une prise en charge
28:53Certains le feront
28:54immédiatement
28:55D'autres ne vont pas
28:57forcément suivre
28:57les préconisations
28:58qui sont faites
28:59par les professionnels
29:01de l'éducation nationale
29:01Bruno Bobkiewicz
29:03qui représente
29:03les chefs d'établissement
29:05Il est également
29:06proviseur
29:06de la cité scolaire
29:07Buffon de Paris
29:08On va être avec un auditeur
29:10dans une seconde
29:10Une dernière chose
29:11Au début d'année
29:12vous demandez
29:13les profils des jeunes élèves
29:14Est-ce que vous savez
29:15tous deux ?
29:15Est-ce que vous savez
29:15s'ils sont divorcés ?
29:17Si les parents sont divorcés ?
29:18S'ils font tel sport ?
29:20S'ils ont eu
29:21telles expériences
29:22dans d'autres domaines
29:24que l'école
29:25mais l'artistique
29:27Est-ce qu'il y a
29:27une sorte de profil
29:29qui est fait
29:30de chaque élève
29:31pour avoir des renseignements
29:32personnels
29:33sur l'élève ?
29:34Sur une situation
29:35classique
29:36j'ai envie de vous répondre
29:38non
29:38par contre
29:39quand on constate
29:40un problème
29:41et on est en capacité
29:42parfois de creuser
29:43un peu
29:43d'avoir quelques éléments
29:45complémentaires
29:46sur la situation
29:47personnelle de l'élève
29:48notamment en rencontrant
29:49sa famille
29:50donc effectivement
29:51mais de façon classique
29:52pour répondre
29:53de façon caricaturale
29:54on n'a pas de fiche
29:55pour chacun
29:57de nos élèves
29:58accueillis
29:59Alors je crois
30:00que nous sommes avec Luc
30:00Luc bonjour
30:02qui veut peut-être
30:02vous interroger
30:03Bonjour Luc
30:04vous nous habitez
30:05vous habitez où ?
30:07Quimper
30:08Quimper
30:08vous avez quel âge
30:09Luc ?
30:1064 ans
30:12Donc vous n'avez plus
30:12d'enfants a priori
30:13scolarisés
30:14peut-être des petits-enfants
30:15J'ai une fille
30:17qui est toujours étudiante
30:18qui a 23 ans
30:19Oui
30:20Et donc justement
30:21c'était tout à fait intéressant
30:24ce que j'entendais
30:24tout à l'heure
30:25avec Stéphane Clerget
30:27La question que je me pose
30:29c'est parce que ma fille
30:30bon elle a eu quand même
30:31pas mal de choses
30:31qui lui sont arrivées
30:32notamment
30:33une agression
30:34où elle s'est fait séquestrer
30:36et ça aurait pu
30:37très très mal finir
30:38et donc
30:39elle a été
30:40hyper choquée
30:41par tout ça
30:41bon nous aussi
30:42évidemment
30:42bien sûr
30:43et le truc
30:46c'est que depuis
30:46que ça s'est passé
30:48la police s'est intervenue
30:49il lui a sauvé la vie
30:50et merci
30:52et maintenant
30:53il y a la suite
30:54la suite c'est quoi ?
30:55C'est des visites
30:56chez un psychiatre
30:57elle une vie
30:59qui est compliquée
31:00parce qu'elle se réveille
31:01régulièrement
31:02à l'heure
31:02où l'agression
31:03a eu lieu
31:03et maintenant
31:06on la dirige
31:07vers des psychologues
31:09en tout cas
31:09un psychologue
31:10et je me dis que
31:10j'entends
31:11les politiques
31:12parler
31:13de soins
31:14de ce type
31:15de prise en charge
31:16chez les jeunes
31:16et il y a un truc
31:19qui m'interpelle
31:19c'est que là
31:20justement
31:20ma fille a 23 ans
31:21et on est toujours
31:23obligé de payer
31:23pour faire soigner
31:25en tout cas
31:25le psychologue
31:27on est toujours
31:27obligé de payer
31:28moi ça me surprend
31:30c'est à dire
31:30bon est-ce que
31:31c'est pris en charge
31:32c'est pas pris en charge
31:33jusqu'où
31:34ils sont prêts
31:36à aller
31:36pour que
31:37les jeunes
31:38soient suivis
31:39en fin de compte
31:39moi je mets
31:40ces 50 euros
31:41je mets les 50 euros
31:42c'est ma fille
31:43je vais pas la laisser
31:44sur le bord de la route
31:45alors c'est vrai que
31:47votre témoignage
31:48c'est un pas de côté
31:49par rapport à la situation
31:50qu'on traite ce matin
31:52c'est à dire
31:52la violence
31:53notamment à l'école
31:54et la jeune génération
31:55et là votre fille
31:57a été agressée
31:58et j'entends
31:59évidemment ce sujet
32:00de la santé psychologique
32:01et puis comment
32:02mettre en place
32:03un suivi
32:04de la santé psychologique
32:05je sais pas si
32:07monsieur le proviseur
32:08veut réagir là-dessus
32:10puisqu'on n'est pas au coeur
32:12forcément de la discussion
32:13que nous avions
32:15non mais ça pose
32:15effectivement la question
32:16de l'accompagnement
32:18en cas de problèmes majeurs
32:20et de la prise en charge
32:21et là j'entends plus
32:22la question de la prise en charge
32:23financière
32:24que de la capacité
32:25effectivement
32:26à avoir un suivi
32:27c'est une question
32:28qui mérite d'être posée
32:29je sais pas de réponse
32:30forcément
32:30parce que c'est pas mon domaine
32:32en l'occurrence
32:32mais la capacité
32:34à suivre
32:35à accompagner
32:36le plus longtemps
32:37et le plus efficacement possible
32:38est effectivement un sujet
32:40parce qu'on parle bien
32:41là pour le coup
32:42de moyens
32:42et de long terme
32:43et donc tout ça
32:44ça coûte de l'argent
32:45et il faut s'en donner
32:46évidemment les moyens
32:47Merci Luc
32:48et puis courage
32:50à vous bien sûr
32:51parce que lorsque
32:52sa fille a subi
32:54ce qu'a subi
32:54votre fille
32:55on a une inquiétude
32:57qui est décuplée
32:57bien sûr
32:58quand on est parent
32:59et je vous remercie
33:00d'avoir témoigné
33:02on peut d'ailleurs rappeler
33:03le numéro de téléphone
33:04Trina
33:05Bien sûr
33:05le 01 80 20 39 21
33:08si vous souhaitez réagir
33:09comme Luc
33:10suite à l'attaque au couteau
33:11hier dans un collège lycée
33:12privé de Nantes
33:13avez-vous peur
33:14pour vos enfants
33:1401 80 20 39 21
33:17Et vous pouvez nous appeler
33:19évidemment
33:19si vous êtes même
33:20jeune lycéen
33:21collégien
33:22pour nous raconter
33:23ce que vous vivez
33:24au quotidien
33:25dans les collèges
33:26dans les lycées
33:27est-ce que vous avez le sentiment
33:28qu'il y a une grande violence
33:30est-ce que vous avez le sentiment
33:32parfois
33:32que certains
33:33de vos camarades
33:34peuvent être
33:35en difficulté
33:36sur le plan psychique
33:37mental
33:38est-ce que
33:38vous apercevez de cela
33:40ou au contraire
33:41vous-même
33:41est-ce que vous souffrez
33:43depuis quelques années
33:45d'une tristesse
33:46et pourquoi pas
33:47d'une dépression
33:47je sais que c'est toujours
33:49difficile
33:49pour les jeunes gens
33:50qui sont mineurs
33:51de prendre le téléphone
33:52et d'appeler
33:53mais vos témoignages
33:54nous intéressent
33:55il est 11h43
33:56à tout de suite
33:56à tout de suite
33:57à tout de suite

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