Un lycéen est entré dans l'enceinte d'un établissement scolaire, Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, muni d'un couteau en début d'après-midi ce jeudi 24 avril. L'assaillant, âgé de 15 ans, a poignardé au moins quatre élèves. Une des élèves est morte.
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00:00Il est 14h30, j'aimerais qu'on rappelle exactement ce qui s'est passé, ce qu'on sait de cette attaque, cette attaque terrible dans un lycée privé de Nantes.
00:08Ça s'est passé il y a quelques minutes maintenant, une élève, Vincent Vantiguem, est décédée à l'intérieur de cet établissement, poignardée par un camarade.
00:18Oui, exactement, c'est des faits qui se sont produits ce midi dans l'établissement Notre-Dame de Toutes-Aides, dans l'est de Nantes, un établissement privé.
00:25Et selon les premiers éléments, c'est un jeune élève de cet établissement, âgé de 15 ans, qui a pénétré dans l'enceinte de l'école armée d'un couteau.
00:33Il est d'abord monté au deuxième étage où il s'en est pris à une jeune fille dans une salle de classe avant de redescendre et de s'en prendre à trois autres camarades.
00:42Il a alors été maîtrisé par le personnel enseignant avant que la police ne vienne sur place et ne procède à son interpellation.
00:50Le bilan Prozor fait état d'une des victimes décédées, de trois autres qui sont blessées.
00:54Voilà, on en sait guère davantage.
00:57On ne sait pas dans quel état sont les trois autres élèves blessés ?
01:00Non, pour l'instant, on n'a pas d'informations très précises sur la gravité de leurs blessures.
01:05C'est en cours de stabilisation puisque les événements viennent de se produire et qu'il faut évidemment stabiliser le bilan avant de pouvoir le donner.
01:13Bruno Retailleau se rend sur place. Il sera sur place dès cet après-midi, le ministre de l'Intérieur.
01:18Il s'agit d'un établissement sans histoire, a priori. Vincent Vantiguem, Véronique Fèvre, je parle sous votre recontrôle.
01:27C'est un établissement qui est une grosse structure.
01:29Oui, 2 000 élèves.
01:30Oui, c'est important. C'est une structure importante. Pas d'informations spécifiques pour l'heure sur d'éventuelles violences.
01:38Mais ce qui est intéressant, c'est de remarquer que c'est un établissement privé et qu'on a toujours tendance à dire que l'établissement public est moins sécurisé qu'un établissement privé.
01:47Et là, on voit que ce fléau des couteaux, il touche tous les types d'établissements.
01:52Là, il s'agit d'un lycéen de 15 ans, un lycéen de seconde qui s'en est pris à ses camarades.
01:57Bonjour, Éric Henry. Vous êtes policier. Expliquez-nous désormais quelle est la procédure.
02:04J'imagine que lorsque l'on intervient dans un établissement scolaire, c'est très particulier.
02:09Bonjour. Oui, en effet, ça demande un processus particulier.
02:18Il est pris contact. Notre hiérarchie prend contact avec la hiérarchie de l'établissement en question.
02:23Et à partir de là, à partir de cette prise de contact, des décisions sont prises pour procéder à différents contrôles aux abords d'un établissement
02:32ou à l'intérieur de l'établissement, mais pour des raisons objectivées par rapport à des problèmes liés de délinquance,
02:39des problèmes de violence ou toute autre nature.
02:43Mais en tout cas, il y a des échanges constants, réguliers entre les services de police,
02:48la hiérarchie, mes collègues qui patrouillent régulièrement aux abords et à proximité,
02:52voire dans l'établissement scolaire s'ils sont invités,
02:54et évidemment, la chaîne pédagogique.
02:58Eric Henry, restez avec nous. Je me tourne vers Vincent Vantiguem.
03:01Les informations nous parviennent au fur et à mesure.
03:03Et on sait dans quel état sont les trois élèves blessés.
03:05Oui, on a quelques informations sur le bilan, je l'ai dit,
03:08puisque ce jeune garçon âgé de 15 ans s'en est pris à quatre de ses camarades.
03:13Malheureusement, l'une des victimes est décédée des suites des coups de couteau porté.
03:16Sur les trois autres victimes, un des élèves est aujourd'hui en urgence absolue.
03:20Un autre élève est en urgence relative.
03:22Quant au dernier, il a seulement été légèrement blessé.
03:24dans les événements qui sont produits ce midi.
03:27Donc voilà, le bilan fait état d'une personne décédée
03:29et de trois autres blessés, dont un élève qui est en urgence absolue.
03:33Un bilan dramatique.
03:36Ce qui s'est passé dans ce lycée est absolument gravissime.
03:39Eric Henry, vous êtes toujours avec nous.
03:42Il va désormais... L'enquête est en train de commencer.
03:45Il va désormais falloir identifier tous les élèves
03:48qui ont pu être témoins de ce qui s'est passé.
03:51Ils seront tous interrogés ?
03:53Alors tout à fait. C'est un drame absolu.
03:54Vous avez raison de le souligner.
03:56Nous partageons également, malheureusement, cette tristesse,
04:00une pensée pour les parents de la victime,
04:03pour les parents des enfants blessés,
04:06pour leurs camarades.
04:07C'est vraiment horrible.
04:09Il n'y a pas d'autre mot.
04:11En effet, oui, l'enquête commence
04:12avec une enquête relativement longue.
04:14Mais mes collègues vont faire preuve de réactivité
04:16parce qu'il s'agit d'une affaire extrêmement sensible
04:19qui suscite un émoi assez normal national,
04:22un émoi qui est vraiment extrêmement circonstancié.
04:25Oui, tous les élèves vont être auditionnés.
04:28Évidemment, les caméras vidéoprotection de surveillance
04:32vont être aussi analysées.
04:34Les téléphones pourront être aussi analysés.
04:36Il va falloir connaître l'environnement de l'auteur,
04:38l'environnement des victimes
04:40pour savoir dans quel environnement ils baignaient,
04:45quelles étaient leurs fréquentations,
04:46quelles étaient les personnes qu'ils étaient amenées à côtoyer.
04:50Est-ce qu'il y avait des antécédents,
04:51des antagonistes notamment entre eux ?
04:53Quels sont les mobiles objectifs
04:55qui ont fait que, malheureusement,
04:57ce jeune ait passé à l'acte
04:59en entrant dans cet établissement
05:00et en portant des coups de couteau
05:02dont, pour l'instant, une victime est décédée ?
05:05Voilà, donc c'est tout un ensemble,
05:07toute une série d'investigations
05:09qui vont être menées
05:10pour connaître objectivement
05:12les mobiles de l'auteur,
05:14sans oublier des examens psychiatriques,
05:16sûrement des examens médicaux,
05:17pour voir si l'auteur avait son discernement
05:20plein et entier au moment des faits
05:21ou si son discernement était altéré ou aboli
05:24au moment des faits.
05:25Donc tout cet ensemble d'investigations
05:28qui vont permettre de déterminer
05:30les raisons qui ont fait que ce drame est arrivé.
05:33– Éric Henry, l'élève qui a poignardé
05:36ses camarades a été interpellé,
05:38il a pu être maîtrisé par des enseignants.
05:41Comment ça va se passer désormais ?
05:43Quelle est la procédure pour lui ?
05:44Il a été emmené dans un commissariat,
05:46il est interrogé tout de suite ?
05:48– Alors je rends déjà hommage aux enseignants
05:50qui ont quand même pris des risques
05:52eu égard à l'agressivité,
05:55à la dangosité de cet individu.
05:57Ce jeune, il a 15 ans,
05:59donc il est placé en garde à vie
06:00pour une durée de 24 heures
06:02qui pourra être renouvelée de 24 heures
06:05sur autorisation du magistrat.
06:07En tout cas, il vient ici
06:08de ce qu'on appelle l'excuse de minorité.
06:12Entre 13 et 16 ans,
06:14il y a une excuse automatique de minorité,
06:15ce qui veut dire que la peine encourue
06:16dans l'espèce,
06:17la peine pour meurtre,
06:20sera divisée par deux,
06:23quoi qu'il arrive,
06:24parce que c'est prévu dans le code pénal.
06:27– Vincent Ventiguem,
06:28je me tourne vers vous,
06:30il se trouve effectivement
06:31que cet agresseur est jeune,
06:33mineur, 15 ans,
06:35et ça, ça change quelque chose.
06:36– Évidemment, inconnu des services de police,
06:39de justice et de renseignement aussi,
06:41on peut le préciser à ce stade,
06:43et évidemment que l'âge de ce suspect,
06:45puisqu'à l'heure actuelle,
06:46il fait toujours office de suspect,
06:48change quelque chose dans la procédure
06:50qui va s'enclencher,
06:51on en est évidemment au tout début
06:52de cette procédure,
06:53mais évidemment,
06:54s'agissant d'un jeune qui n'est pas majeur,
06:56il y a ce qu'on appelle
06:56l'excuse de minorité,
06:58l'atténuation de la responsabilité,
07:00c'est-à-dire qu'on prend en compte aussi
07:01le fait que ce jeune homme n'est pas majeur,
07:04et on va en tenir compte
07:05dans l'examen de sa personnalité,
07:07qui va conduire à analyser
07:08les faits qu'il est accusé d'avoir commis,
07:10puisqu'aujourd'hui, effectivement,
07:11ça va être sans doute une procédure pour meurtre,
07:13voire pour assassinat,
07:14s'il a sans doute prémédité les faits
07:16en entrant au sein de cet établissement
07:19avec un couteau,
07:20est-ce qu'il l'a envisagé,
07:20est-ce qu'il l'a mûri,
07:22voilà, tout ça,
07:23ça fait partie des investigations
07:24qui vont être menées,
07:25des auditions de son entourage,
07:27de sa famille,
07:27de ses proches,
07:28des autres élèves,
07:29savoir comment il se comportait
07:30au sein de cet établissement,
07:32est-ce qu'il avait des amis,
07:32est-ce qu'il avait un ou une petite amie,
07:35est-ce qu'il était en contact,
07:37est-ce qu'il avait un profil particulier,
07:39est-ce qu'il avait fait état d'un mal-être,
07:41est-ce qu'il était victime de harcèlement,
07:42voilà, c'est beaucoup,
07:43beaucoup de questions
07:43qui vont être sur la table des enquêteurs,
07:45il va falloir du temps pour y répondre,
07:46puis il va falloir aussi examiner
07:48ce qu'on appelle
07:49la responsabilité pénale de ce jeune homme,
07:51c'est-à-dire prendre en compte
07:52son statut psychique, psychologique,
07:54est-ce qu'il était pleinement conscient
07:56de ce qu'il réalisait,
07:57est-ce que son état de discernement
07:58était altéré ou aboli,
07:59ça aussi, ce sont des questions
08:00qui vont se poser au cours de l'enquête
08:02qui débute à peine.