Retrouvez L' Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaires Criminelles de McSkysz.
Avec Yael Mellul, avocate spécialiste des violences faites aux femmes et Michel Fines, journaliste.
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##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-04-24##
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TVTranscription
00:00Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
00:04Bonjour, bienvenue à tous pour votre rendez-vous du fait divers, du fait de société,
00:08une émission que nous réalisons en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles.
00:13Avec moi la fine équipe de l'affaire dans l'affaire, Jade Serrano, journaliste d'investigation, bonjour.
00:18Bonjour Stéphane Simon.
00:19Jean-Marie Bordry, la voix des matinales sur Sud Radio.
00:22Le week-end, bonjour à vous Stéphane.
00:24Et nous accueillons aujourd'hui Yael Melul, ancienne avocate, spécialiste des violences faites aux femmes,
00:29présidente de l'association Femmes et Libres.
00:33Bonjour.
00:33Bonjour.
00:34Et Michel Fin, journaliste renommée, particulièrement dans les affaires de police-justice.
00:40On vous connaît évidemment, on a déjà vu votre visage.
00:43Et puis, on vous a vu récemment dans un documentaire très remarqué sur Netflix autour de l'affaire Quanta.
00:50Et c'est un peu de cela dont on va parler aujourd'hui.
00:53Bonjour donc à toutes les deux.
00:55Nous allons parler de l'affaire Quanta, plus exactement des affaires Quanta.
00:58Tout le monde a encore présent à l'esprit le drame survenu à Vilnius, le 27 juillet 2003,
01:03sur le tournage du film dans lequel la comédienne Marie Trintignan jouait.
01:07Tout le monde se souvient des coups mortels portés par le chanteur sur sa compagne.
01:11Le procès, en mars 2004, la condamnation à huit ans de réclusion criminelle.
01:16Peine que le chanteur de Noir Désir effectuera à la prison des Murets, près de Toulouse,
01:20avant d'obtenir la liberté conditionnelle en 2007, puis la liberté totale en juillet 2010.
01:27Nous allons y revenir, mais nous allons aussi nous interroger sur d'autres faits restés,
01:32là pour le coup, plus énigmatiques et qui n'ont curieusement pas attiré la même curiosité de la justice.
01:37Le suicide de sa première femme, Christina Radhi, avec laquelle Bertrand Quanta a été revenu.
01:44Tout porte à dire qu'elle souffrait également de l'emprise qu'exerçait le chanteur sur elle.
01:48Nous allons y revenir avec Yaël Mélule.
01:51Mais si vous le voulez bien, revenons d'abord sur l'affaire Quanta-Trintignant, sur les événements de 2010.
01:57Voici le récit des faits.
01:58En 2002, l'actrice Marie Trintignant se prépare à incarner Janet Joplin,
02:06dans le film Janice & John, réalisé par son époux de l'époque, Samuel Benchetrit.
02:11Pour préparer au mieux son rôle, elle décide d'assister à un concert de Noir Désir,
02:15le groupe de rock phare des années 2000, incarné par le charismatique Bertrand Quanta.
02:20En coulisses, le chanteur et l'actrice se découvrent, et entre eux, c'est le coup de foudre.
02:24Marie quitte Samuel Benchetrit, Bertrand sa femme, Christina Raddy,
02:29qui vient à peine d'accoucher de leur second enfant.
02:33Bertrand et Marie l'ont décidé, ils se l'aimeront, peu importe les obstacles.
02:37Une relation passionnée, mais pas sans faille.
02:39Au fil du temps, Bertrand Quanta se dévoile, colérique, jaloux, possessif.
02:45A l'été 2003, Marie Trintignant s'envole pour la Lituanie.
02:48Elle joue dans un long métrage réalisé par sa mère Nadine.
02:51Chose étrange pour une actrice, son compagnon Bertrand Quanta est aussi du voyage.
02:56Il ne peut supporter d'être sans elle.
02:58Il contrôle tout, jusqu'à l'appeler dix fois par jour alors qu'elle travaille.
03:03Systématiquement, elle s'empresse de lui répondre,
03:04et Marie Trintignant a même caché son téléphone dans sa bottine,
03:08pour être certaine de ne pas louper les appels incessants de son compagnon.
03:13Marie Trintignant est sous tension.
03:15Le 26 juillet, elle reçoit un SMS de son ex-mari, père d'un de ses fils, Samuel Benchetrit.
03:22Quanta l'intercepte et entre dans une rage folle.
03:25Il la roue de coup, une vingtaine reçus au visage.
03:28Bertrand chevauche Marie pour la maintenir sa jambe à pied sur son cou.
03:32Elle est inerte.
03:33Marie Trintignant agonise.
03:38Ignominie.
03:39Bertrand Quanta ne prévient pas les secours.
03:41Cette longue heure s'écoule quand au petit matin,
03:45il se décide enfin à passer un coup de fil,
03:47mais toujours pas aux pompiers, aux frères de Marie qui accourent à leur hôtel.
03:51L'état dans lequel il retrouve sa sœur est indicible.
03:54Marie Trintignant est immédiatement conduite à l'hôpital de Vilmus.
03:58La version que Quanta donne aux médecins est claire.
04:01Ils se sont disputés.
04:02Marie est tombée.
04:04Elle s'est cognée sur un radiateur de la chambre d'hôtel.
04:07Le 1er août, Marie Trintignant décède.
04:10Elle succombe à ses multiples fractures.
04:14La presse s'emballe et relaie la version de Bertrand Quanta,
04:18celle de l'accident.
04:19Mais rapidement, l'autopie de l'actrice va faire basculer le drame en affaires criminelles.
04:24Marie Trintignant est morte, pas après s'être cognée,
04:27mais sous les coups de son compagnon Bertrand Quanta.
04:30Les médias, téléguidés par l'entourage du chanteur de Noir Désir,
04:34ont alors évoqué un crime passionnel.
04:36Il dresse un portrait immonde de Marie Trintignant,
04:40celui d'une femme hystérique, volage, droguée,
04:43qui a poussé Bertrand Quanta à la tuer.
04:47La famille de Trintignant va prendre à son tour la parole pour défendre Marie,
04:51ses anciens époux aussi.
04:53Non, Marie n'est pas folle,
04:54ni une droguée, ni une femme dépravée.
04:57Tous veulent aussi que Quanta soit jugée en France.
05:00Malgré leurs multiples demandes,
05:02le procédure cœur se tient en Lituanie.
05:03Quanta ne tombe pas sous le joug de la loi française.
05:09À Vilnius, en 2004, son procès s'ouvre
05:12avec une question au cœur des débats judiciaires.
05:16Bertrand Quanta est-il un homme violent envers les femmes ?
05:20L'une d'elles est un témoin clé.
05:22C'est Christina Hadi, la mère de ses deux enfants,
05:25s'accompagne pendant des années.
05:27Elle s'avance à la barre,
05:30l'audience retient son souffle,
05:32et elle le jure,
05:34Bertrand Quanta n'a jamais levé la main sur elle.
05:37Un mensonge qui lui coûtera sans doute la vie
05:40et sauvera celle du chanteur.
05:43Bertrand Quanta écope de huit ans de prison.
05:46Trois ans plus tard,
05:47il en sort sous bracelet électronique,
05:50grâce encore à Christina Hadi.
05:51En 2007, ils reprennent une vie commune,
05:55et Christina revit l'enfer aux côtés du père de ses enfants.
05:59Trois ans plus tard, le 10 janvier 2010,
06:02elle est retrouvée pendue à son domicile
06:03par son fils de 12 ans.
06:06Bertrand Quanta est présent,
06:08il dort.
06:09Six mois avant son suicide,
06:11Christina Hadi avait lancé un appel à l'aide,
06:14un message vocal laissé à ses parents.
06:17« Bertrand est fou,
06:18il fait des choses horribles avec moi devant sa famille,
06:20j'espère que vous pourrez encore entendre ma voix,
06:23je ne peux pas m'en sortir saine et sauve. »
06:26Et pourtant, son suicide en est resté un.
06:30La justice a décidé de ne pas diligenter d'enquête,
06:33de plainte, classée sans suite.
06:35Quanta ne sera jamais inquiétée.
06:4210 janvier 2010,
06:44Christina Hadi se suicide par pendaison à son domicile,
06:48à Bordeaux,
06:49tandis que son conjoint Bertrand Quanta dort.
06:52Son fils de 12 ans découvre son corps sans vie.
06:56Alors,
06:57Yaël Mélule,
06:58avocate, je disais,
07:00longtemps spécialisée,
07:01toujours spécialisée des violences faites aux femmes,
07:03présidente de l'association Femmes et Libres,
07:06vous vous êtes penchée sur ce suicide,
07:08et le moins qu'on puisse dire,
07:09c'est que vous êtes une des rares
07:11à avoir enquêté,
07:14regardé de près les choses,
07:16et que la curiosité n'a pas été générale.
07:20Ce qui m'a paru assez extraordinaire,
07:23littéralement,
07:24c'est que lorsque je suis tombée en 2012,
07:29à peu près,
07:30sur le message laissé par Christina Hadi
07:33à ses parents en juillet 2009,
07:37donc six mois avant son passage à l'acte suicidaire,
07:41je me suis rendu compte qu'en réalité,
07:45personne n'en parlait.
07:48Personne ne s'en était fait écho.
07:50Mais pire que ça,
07:51pire que ça,
07:52le parquet ne s'était pas saisi d'office
07:55lorsque ce message a été rendu public,
08:00parce qu'il était public,
08:02et moi je suis tombée par le plus grand des hasards dessus,
08:04et n'importe qui qui l'écoute,
08:07il dure sept minutes,
08:08c'est long sept minutes,
08:09c'est très très long sept minutes.
08:11Absolument.
08:12Alors je voudrais profiter de la présence de Michel Fin,
08:14qui a été depuis le début de l'affaire Cantat,
08:17la première,
08:18aux loges médiatiques,
08:20pour regarder ce que ses confrères,
08:23ce qu'elle-même pouvait dire,
08:25est-ce que vous avez eu l'impression
08:26que tout au long de cette affaire Cantat,
08:28la presse pêche ?
08:31Non, moi je dirais que
08:32la presse est le reflet de la société.
08:35Moi je n'ai pas l'impression, par exemple,
08:37d'être passée à côté de quelque chose,
08:38je pense que la société à l'époque
08:40passe complètement à côté
08:42d'un fait de société majeure,
08:45et je pense que l'aveuglement collectif
08:48qui a été le nôtre à l'époque
08:50de la mort de Marie Trintignant
08:54est aussi l'aveuglement collectif
08:56qui est encore le nôtre,
08:57aujourd'hui,
08:59au moment de la mort de Christina Radier,
09:01après, dans les années après,
09:03sur la thématique du suicide forcé.
09:05C'est-à-dire qu'on passe à côté du féminicide
09:07au début des années 2000,
09:09et aujourd'hui,
09:10on ne comprend pas ce qu'est
09:11et ce que peut être le suicide forcé,
09:13c'est-à-dire le harcèlement dans le couple
09:15qui peut mener à la mort.
09:17Alors, dans un instant,
09:18on va revenir sur les circonstances
09:19de ce suicide
09:20et revenir sur le manque de curiosité
09:23des uns et des autres,
09:24sur ce ratage, on va dire, collectif.
09:27On revient dans un instant sur Sud Radio.
09:29Sud Radio, l'affaire dans l'affaire,
09:32Stéphane Simon.
09:33De retour dans l'affaire dans l'affaire,
09:35une émission en partenariat
09:36avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles.
09:38Aujourd'hui, nous parlons des affaires Cantat.
09:40Je dis bien des affaires Cantat,
09:42car tout le monde, évidemment,
09:43se souvient du drame survenu à Vilnius.
09:46Bertrand Cantat avait frappé à mort sa compagne,
09:47Marie Trintignant, mais aujourd'hui,
09:50le spectre d'une autre affaire revient,
09:52le suicide de Christina Raddy,
09:53la première femme de Bertrand Cantat,
09:55mais aussi celle qu'il avait soutenue
09:57durant le précès de Vilnius
09:59et avec qui il était revenu
10:01pendant qu'il purgeait sa peine de prison,
10:03avant qu'elle ne décide de se suicider,
10:06épuisée de cette vie avec Bertrand Cantat.
10:08Nos invités sont
10:09Yaël Mellu,
10:10l'ancienne avocate spécialisée
10:12des violences faites aux femmes.
10:13Rebonjour.
10:15Bonjour.
10:15Oui, Michel Finesse, journaliste,
10:17que l'on est ravis, réalisatrice,
10:19qu'on est ravis de retrouver.
10:20Avec nous, également,
10:22Jade Serrano,
10:23journaliste, enquêtrice.
10:24Rebonjour.
10:25Et Jean-Marie Bordry.
10:26Rebonjour.
10:27Alors, Yaël Mellul,
10:29ce que l'on sait des circonstances
10:30du suicide de Christina Raddy,
10:33il faut en parler,
10:34elle a laissé un long message,
10:37quelques semaines auparavant,
10:38vous en parliez,
10:39à ses parents.
10:40Qu'est-ce que dit ce message ?
10:41Alors, c'est un long message
10:42que Christina Raddy laisse
10:45sur le répondeur de ses parents,
10:46donc en juillet 2009,
10:47six mois avant
10:49qu'elle ne se donne la mort.
10:51Et dans ce long message,
10:53elle explique de manière
10:54assez explicite
10:56et assez clairement,
10:58en réalité,
10:59les violences à la fois
11:01physiques et psychologiques
11:03qu'elle subit
11:03de la part de Bertrand Cantat,
11:04qu'elle nomme.
11:05qu'elle nomme.
11:06Vous l'avez dit tout à l'heure
11:07en préambule,
11:08elle dit clairement
11:09Bertrand est fou
11:10et je ne sais pas
11:11si je sortirai saine et sauve
11:13de tout cela.
11:14Donc, il y a déjà
11:15le spectre de la mort,
11:16en réalité,
11:17dès le mois de juillet
11:18et elle avertit
11:20ses parents
11:21de l'issue
11:24qui semble être déjà
11:25fatale à ce moment-là.
11:28Mais en réalité,
11:29ses parents n'ont pas été
11:30les seuls
11:30à être informés
11:31des violences
11:34qu'elle subissait,
11:35de la terreur
11:36dans laquelle
11:37elle vivait,
11:39de l'enfer
11:39dans lequel
11:40Bertrand Cantat
11:42la maintenait.
11:43Elle a quasiment
11:44informé
11:46tout son entourage
11:47et le...
11:49Ce qui est terrible,
11:51en fait,
11:51et d'une très grande tristesse
11:53pour Christina Raddy,
11:55c'est de constater
11:55à quel point...
11:57Personne ne l'écoute.
11:58Personne ne l'écoute.
11:59Absolument.
12:00Personne ne lui tend la main
12:01et qu'elle se retrouve
12:03complètement seule
12:04en réalité
12:05face à son bourreau.
12:08Et c'est d'ailleurs
12:09parce que
12:10les victimes
12:11sont dans ce sentiment
12:12d'abandon total
12:13à la fois
12:14de leur entourage
12:15et en même temps
12:16du système
12:17qu'elles en viennent
12:19à se dire
12:20que la seule manière
12:21de se libérer
12:22de l'enfer
12:24dans lequel
12:24elles sont,
12:25ça va être
12:26de se donner la mort.
12:27Et c'est précisément
12:28ce que Christina Raddy
12:30a fait
12:30le 10 janvier 2010.
12:33Alors vous,
12:33vous avez été,
12:34je crois me souvenir,
12:35mais peut-être
12:35vous allez me corriger,
12:36mais vous avez été
12:37l'avocate
12:37du dernier compagnon.
12:38Absolument.
12:39En fait,
12:40elle avait
12:41une idylle
12:42naissante
12:42avec un homme
12:43qu'on ne nommera pas,
12:45mais qui,
12:47lui,
12:47a très bien compris
12:49quand même
12:49qu'elle était empêchée
12:51quelque part
12:52par Bertrand Cantat,
12:53empêchée de le voir,
12:54empêchée de mener
12:55son idylle
12:56comme elle aurait aimé
12:57le faire certainement.
12:59C'est même pire
12:59qu'empêchée,
13:00elle était sous emprise totale
13:04et elle était soumise
13:06à un harcèlement terrible
13:10de la part de Bertrand Cantat
13:11qui n'hésitait pas
13:12à les suivre en voiture,
13:14qui n'hésitait pas
13:15à lui faire du chantage
13:17au suicide
13:18dans la maison
13:20qu'il partageait
13:22parce qu'en réalité,
13:23à partir du moment
13:23où Christina Raddy...
13:24Et que les gens comprennent bien,
13:26il est à la fois,
13:27il purge encore
13:28une peine de prison
13:29et il a obtenu
13:30un régime un peu plus assoupli,
13:32on va dire.
13:33Il passe donc
13:33une partie de son temps
13:34chez Christina,
13:36au domicile
13:36avec leurs enfants
13:38et puis une partie
13:39en prison.
13:40Il a un régime aménagé
13:41et c'est ça
13:43qui explique
13:45qu'il est là
13:45et qu'il est,
13:46entre guillemets,
13:47de nouveau avec elle.
13:48C'est même pire que ça,
13:49Stéphane,
13:49si je peux me permettre.
13:50C'est-à-dire d'abord
13:51que lors du procès à Vilnius,
13:53à la suite de la mort
13:54de Marie Trintignant,
13:55c'est probablement
13:55Christina Raddy
13:56qui a sauvé Bertrand Cantat
13:57d'une peine de prison
13:58beaucoup plus lourde.
13:59Elle l'a sauvée.
13:59Puisqu'elle est venue témoigner
14:01en expliquant
14:01qu'il avait toujours
14:02été un homme doux
14:03et il allait dans le dialogue
14:04avec elle lorsqu'ils étaient
14:05en couple
14:05et par conséquent,
14:06c'est le témoignage
14:07qui a permis une certaine
14:08clémence envers Bertrand Cantat.
14:10La deuxième chose,
14:11c'est quand il est libéré
14:12sous condition,
14:13c'est pour aller vivre
14:14chez son ex-femme
14:15et chez ses enfants
14:16à la demande de Christina Raddy
14:17et c'est même elle
14:18qui assiste au rendez-vous
14:19avec le juge
14:24Bertrand Cantat avait l'air
14:25d'un ado attardé
14:26un peu la tête dans les étoiles
14:28et c'était elle
14:28qui prenait des notes
14:29pour renforcer
14:30le dossier de Bertrand Cantat.
14:32Elle l'a sauvée.
14:33C'est une...
14:34Moi, elle m'a toujours
14:35beaucoup émue
14:36Christina Raddy.
14:37Oui.
14:40Il y a elle, toi aussi,
14:41j'imagine.
14:42Moi, je l'avais vue à Vilnius
14:43et j'avais été un peu fascinée
14:45par l'image de cette femme
14:46qui était grande,
14:47qui était d'une beauté,
14:48d'une dignité incroyable
14:49et qui était là,
14:51qui était la femme bafouée,
14:52qui avait été quittée
14:54alors qu'elle était enceinte
14:55du deuxième enfant
14:56de la fille de Bertrand Cantat.
14:57Il l'a quittée à la clinique.
14:58Il l'a quittée à la clinique.
15:00Mais malgré tout,
15:01elle vient.
15:02Malgré tout,
15:04elle est au tribunal.
15:05Malgré tout,
15:06elle est à l'hôpital.
15:08Malgré tout ça,
15:09elle est là tout le temps
15:10jusqu'au tribunal
15:11où l'attend Kiechman
15:13qui est l'avocat
15:13de la famille Trintignant
15:14parce que c'est son atout maître
15:16et il veut lui faire dire
15:17quelque chose
15:18qu'elle a dit à la maquilleuse
15:19quand elle est arrivée,
15:20c'est que Bertrand
15:20a été violent avec elle.
15:22Et donc, il pense qu'au tribunal,
15:23il va arriver à la faire parler
15:24et il lui dit
15:26Christina Raddy
15:28est-ce que Bertrand Cantat
15:29a été violent avec vous ?
15:31Et elle répond
15:31je n'aurais jamais été
15:33avec un cogneur.
15:34Il n'a jamais été
15:35violent avec moi.
15:36Et là, Kiechman
15:37a cette phrase incroyable.
15:38Il se tourne vers Cantat
15:39et il dit
15:40monsieur,
15:41vous avez une chance extraordinaire
15:42d'avoir une femme comme elle.
15:44Et c'est terrible
15:44quand on sait
15:45ce qui lui est arrivé.
15:46C'est terrible
15:46parce qu'elle se tait
15:49pour le protéger
15:49et elle sera la victime d'après.
15:51Mais c'est le principe
15:52de l'emprise même, non ?
15:54Absolument.
15:55Absolument.
15:56Et c'est une histoire d'emprise.
15:59Alors là, on comprend
16:00que finalement
16:01son faux témoignage
16:02entre guillemets
16:03va sauver
16:05Bertrand Cantat
16:06d'une peine
16:07certainement alourdie
16:08et qu'elle change
16:11le cours de la justice
16:12totalement.
16:14On est d'accord là-dessus.
16:14C'est votre sentiment également.
16:17Il risquait 15 ans
16:18et il n'en aura que 8
16:19grâce à elle.
16:20Et à côté de ça,
16:21la presse en France
16:21parle de crime passionnel.
16:23C'est des termes
16:24qui sont incroyables
16:24à l'époque.
16:25Alors que j'en garde
16:26de souvenirs très précis.
16:28Je n'avais pas du tout
16:28souvenir.
16:29Là, on parle de crime passionnel.
16:30C'est elle qui avait frappé
16:31Bertrand Cantat en premier.
16:33C'était exceptionnel.
16:34Lui qui n'a jamais frappé personne.
16:35Ça, c'est sa version à lui.
16:36Et c'est celle qu'on relait
16:37globalement dans les journaux ?
16:40Pas tout à fait.
16:41Les médias à l'époque,
16:43pour avoir beaucoup discuté
16:44avec les journalistes
16:45qui ont suivi l'affaire,
16:46ils étaient vraiment partagés.
16:47Il y avait deux camps.
16:49Vraiment,
16:49on s'était scindé
16:50en deux camps.
16:51Il y avait les journalistes
16:52pro-Quentin
16:52et il y avait les journalistes
16:54qui étaient pro-trintignants.
16:56Il y avait vraiment
16:57deux...
16:58Et Michel Fine,
16:59vous aviez cette impression
17:00qu'il y avait deux clans
17:02médiatiques comme ça
17:03quand même
17:03qui étaient évidemment
17:04plus ou moins instrumentalisés
17:06chacun de leur côté
17:07par les avocats respectifs.
17:09L'instrumentalisation,
17:10oui,
17:10c'est un peu le boulot
17:11des avocats.
17:11Ils se servent beaucoup
17:12des journalistes.
17:14Moi,
17:14je n'ai pas eu l'impression
17:15d'avoir été instrumentalisée.
17:17J'étais à TF1...
17:18C'est pour ça que vous êtes là.
17:19C'est parce qu'on vous avait
17:19un point de vue très équilibré,
17:21justement.
17:22J'ai toujours essayé
17:23parce que...
17:26Voilà,
17:27je n'étais ni d'un côté
17:27ni de l'autre.
17:28Aucun des deux clans
17:29ne nous aimait.
17:31On avait vraiment l'impression
17:31d'être des vautours.
17:32On était assez mal traités
17:34et il nous éloignait,
17:35il nous tenait à distance
17:36les uns et les autres.
17:37Donc,
17:38on n'était pas instrumentalisés.
17:39Pour autant,
17:41les auditions de Quanta,
17:42qui sont des auditions
17:43où Quanta dit,
17:45comme tous les gens
17:46qui commettent
17:47des violences faites aux femmes,
17:48où il est dans le déni,
17:49où ce n'est pas lui
17:50qui a commencé,
17:50c'est elle.
17:51C'est ça qu'il dit en audition.
17:52Elle m'a sauté dessus,
17:53elle m'a frappé,
17:54elle a frappé la première.
17:55Évidemment,
17:55ce n'est pas lui.
17:56Il sait même de l'humour,
17:56par un moment.
17:57Voilà.
17:58J'ai vu rouge,
17:59j'étais dans une colère noire.
18:00Et il dit,
18:01cette phrase qui est quand même
18:02extraordinaire,
18:03la prochaine fois,
18:04je prendrai des notes.
18:05S'il y a une prochaine fois,
18:06je prendrai des notes.
18:07Quand il lui pose des questions
18:08sur les détails.
18:09C'est quand même hallucinant.
18:11Donc,
18:11cette version
18:12qui est la version de Quanta,
18:14nous,
18:14on ne l'a pas à l'époque.
18:15Elle est relayée
18:16par ses avocats.
18:17Et donc,
18:18il y a Metzner,
18:19qui est avocat de Quanta,
18:20qui arrive très très vite
18:21et qui va donner
18:21la version de Quanta.
18:23On n'a que la version de Quanta.
18:24On n'a pas la version
18:25de Marie-Trentine.
18:25Évidemment,
18:26elle est en train de mourir
18:26où elle est morte.
18:28Donc,
18:28on n'a que la version de Quanta.
18:30Et la famille va mettre du temps
18:31à prendre la parole
18:33dans les médias.
18:35Ils parlent off.
18:37Ils parlent off.
18:39Les Quanta ne parlent pas.
18:41On a deux avocats qui parlent.
18:42Le groupe ne parle pas.
18:44La famille Trintignant parle off.
18:46C'est tout.
18:48Mais,
18:49il y a
18:50une communication
18:51de Maître Metzner
18:52qui est assez maligne.
18:53Il est assez fin,
18:54Metzner.
18:54Je me rappelle très bien
18:55la deuxième audition
18:56de Quanta
18:57pour l'affaire Trintignant.
18:58Quand la juge française vient
19:00et les policiers
19:01de la brigade criminelle
19:02viennent parce qu'une enquête
19:03a été ouverte parallèlement
19:04en France,
19:04parallèlement à la Lituanie,
19:06ils viennent l'auditionner
19:07et la Metzner descend
19:08et tout s'en bat à attendre
19:10et il dit
19:11ce mot
19:12qui a l'air anodin.
19:13Il dit
19:13qu'elle était hystérique.
19:15Il a dit
19:15qu'elle était hystérique.
19:17Et il va y avoir
19:17derrière
19:18toute une communication
19:19du clan Quanta
19:20qui va reprendre
19:21l'idée
19:21d'une hystérisation.
19:23Évidemment,
19:23c'est la victime.
19:24C'est la faute de la victime.
19:25La femme est hystérique.
19:27Et on va aller plus loin
19:28et on va dire
19:30finalement
19:31elle avait
19:33quatre enfants
19:35avec quatre hommes
19:36donc
19:36elle le mérite.
19:38On va y revenir
19:39d'ailleurs
19:39parce qu'il y a eu
19:39des déclarations
19:40dans les talk shows
19:41à l'époque
19:42qui n'étaient pas tendres
19:43avec notamment
19:44du frère
19:44de Bertrand Quanta.
19:46On va y revenir
19:48dans un instant.
19:49On va parler aussi
19:49du juge chargé
19:50de l'application des peines.
19:52Et puis,
19:53on va se demander
19:54si le chanteur
19:55a bénéficié
19:56d'un traitement
19:57de faveur.
19:57Bien sûr,
19:58on en parle
19:58tout de suite
19:59sur Sud Radio.
20:00Sud Radio,
20:01l'affaire dans l'affaire,
20:03Stéphane Simon.
20:04Retour dans notre émission
20:05sur Sud Radio
20:06avec la revue
20:08Affaires criminelles
20:08en partenariat.
20:09Aujourd'hui,
20:10nous parlons
20:10des affaires Quanta.
20:11Après les coups mortels
20:13portés sur Marie Trintignant,
20:14une autre affaire
20:15mérite un peu de lumière.
20:16Le suicide de Christina Raddy,
20:18la première femme
20:18de Bertrand Quanta,
20:20celle qu'il avait soutenue
20:21durant le procès
20:22à Vilnius,
20:23avec qui il était revenu
20:24avant qu'elle ne décide
20:25de mettre fin
20:26à ses jours.
20:27Nous allons y revenir.
20:29Je salue nos invités,
20:31Yael Mélule,
20:32avocate,
20:33enfin ancienne avocate,
20:34spécialiste des affaires
20:35de violences faites aux femmes,
20:37et Michel Fine
20:38qui est avec nous,
20:39journaliste.
20:40Jade Serrano également.
20:42Toujours là.
20:42Et Jean-Marie Bordry,
20:44les voix des affaires
20:45dans l'affaire.
20:46Merci à tous
20:47d'être,
20:48à toutes et à tous
20:49d'être là.
20:49Alors,
20:50Michel Fine,
20:52nous revenons à un mot
20:54encore sur l'entourage
20:55de Bertrand Quanta.
20:56Après le drame
20:58de Vilnius,
20:59évidemment,
20:59il y a eu une stratégie
21:00à l'œuvre,
21:02une stratégie juridique
21:03de l'entourage
21:04de Bertrand Quanta,
21:05de sa maison de disques
21:07également.
21:09Tout a été déployé
21:10pour qu'en fait,
21:11on s'alisse
21:12la mémoire
21:13de Marie Trintignant,
21:16c'est surtout ça.
21:17donc ça passe
21:18par une parole
21:19dans les talk shows
21:20où on va dire,
21:21je me souviens
21:22en particulier
21:23du frère
21:24de Bertrand Quanta,
21:25Xavier Quanta,
21:25qui va dire
21:26eh bien,
21:27on ne va quand même
21:28pas en faire
21:29une sainte.
21:30Donc,
21:30il y a une stratégie
21:31de diabolisation
21:32de la victime,
21:34clairement à l'œuvre
21:35à cette époque.
21:35Oui,
21:36qui marche bien
21:37parce que pour le coup,
21:38effectivement,
21:39une certaine presse
21:40se laisse manipuler
21:41dans ce sens-là.
21:43Mais moi,
21:43j'ai envie de dire,
21:44c'est toujours pareil.
21:45il y a toujours
21:47dans ces affaires-là
21:48une stratégie
21:49qui consiste
21:50à salir la victime,
21:51qui consiste à dire
21:52que certes,
21:54l'auteur des faits
21:54a porté des coups,
21:55mais peut-être
21:56que la femme
21:56a tapé la première,
21:58peut-être que la femme
21:58l'a énervée
21:59et finalement,
22:00c'est peut-être
22:00la femme la coupable.
22:01Moi,
22:01ce qui m'intéresse
22:02dans cette affaire
22:03rétrospectivement,
22:04dans l'affaire Trintignant,
22:06ce que je me suis demandé
22:07à l'époque
22:08et en revenant
22:09sur l'affaire
22:09pour Netflix,
22:10la question
22:10que je me posais encore,
22:12c'était
22:12est-ce que c'est
22:12un coup de folie ?
22:13Est-ce qu'il s'est énervé
22:14tout seul ?
22:14Ils avaient bu,
22:15etc.
22:16Ou est-ce que c'est
22:17quelque chose
22:17de systémique ?
22:18Est-ce qu'on a
22:18quelque chose
22:19de la violence
22:20faite aux femmes ?
22:20Et en reprenant l'affaire,
22:22je me suis rendu compte
22:23qu'on trouve
22:23dans cette affaire
22:24quant à tous les éléments,
22:26les ingrédients
22:27de la violence
22:27faite aux femmes.
22:28C'est-à-dire qu'il commence
22:28par isoler la victime,
22:30l'équipe l'explique très bien
22:32sur le tournage
22:33du film,
22:35Nadine Trintignant s'énerve
22:37parce que sa fille
22:38n'est pas disponible,
22:40elle est tout le temps
22:41avec lui,
22:41lui est tout le temps là.
22:42Et en même temps,
22:43à l'époque où on n'est pas
22:43sensibilisés là-dessus,
22:44quoi de plus classique
22:45qu'une mère qui s'énerve
22:46contre sa fille
22:47qui n'a de regard
22:48que pour son amoureux ?
22:49Mais c'est anormal,
22:50c'est pas normal.
22:51Et puis le fiancé
22:53qui est toujours là
22:53pendant le tournage,
22:55y compris pendant le maquillage,
22:56dans le film,
22:58dans la série,
22:58il y a cette image
22:59extraordinaire d'elle
23:00au maquillage,
23:01lui il est juste derrière,
23:02il la tient par la main.
23:03Moi quand je vois cette image,
23:04j'ai l'impression
23:04qu'il la tient par une laisse,
23:06il ne la lâche pas.
23:07Elle a son téléphone
23:08dans la bottine
23:09pour lui répondre
23:10alors qu'elle est en tournage.
23:11Il envoie 20 messages par jour
23:13alors qu'il est là,
23:14alors qu'il est à Vénus.
23:16Ça c'est le contrôle,
23:17c'est le contrôle coercitif
23:18qui est sans hasard,
23:20est aujourd'hui
23:21en discussion
23:22à l'Assemblée nationale,
23:23entre l'Assemblée nationale
23:25et le Sénat.
23:26Il est d'une jalousie débridée,
23:28débordante.
23:29Il s'énerve
23:30parce qu'il y a un message
23:31de l'ex de Marie Trintignant
23:34sur le film Janice Joplin
23:36qui finit par
23:37Ma Petite Janice.
23:39Ma Petite Janice,
23:40c'est quand même pas très grave.
23:41Non, c'est pas très grave
23:42mais ça montre
23:43qu'il regarde,
23:44il est totalement intrusif,
23:45il regarde en permanence
23:47ses communications,
23:48il fait de sa femme
23:50sa chose.
23:52C'est sa chose.
23:55Et moi,
23:55la question que je me pose,
23:57je ne sais pas,
23:57Yaël,
23:58si tu as la réponse,
23:59mais la question
23:59que je me suis toujours posée
24:00à laquelle personne n'a répondu,
24:03c'est est-ce que ce soir-là
24:03elle ne dit pas qu'elle le quitte ?
24:05Est-ce qu'elle n'en a pas marre ?
24:06Est-ce que ce n'est pas ça
24:07qui déclenche la rage
24:09et la violence ?
24:09Alors,
24:10en effet,
24:11il semblerait
24:13qu'elle lui ait manifesté
24:17sa volonté
24:18de le quitter.
24:20Effectivement.
24:21Et ça rend encore plus
24:22vraisemblable.
24:24Sur quoi vous appuyez ?
24:25Parce que ça,
24:26c'est un élément nouveau,
24:27on ne le sait pas
24:27ou on l'a peu dit.
24:29Ça a été dit,
24:30ça a été dit.
24:31Ça a été posé,
24:32mais Lio l'a dit
24:34une fois ou deux.
24:35La chanteuse Lio
24:36qui était une proche
24:37de Marie Trintignant
24:38et qui était celle
24:38qui l'a le plus défendue
24:40après sa mort,
24:41malheureusement,
24:42à la télévision
24:43dans les premiers mois.
24:44Il me semble aussi
24:44que Nadine Trintignant...
24:47C'est quelque chose
24:48de plausible,
24:49c'est pas quelque chose
24:50d'avéré par contre.
24:50On peut l'imaginer,
24:52mais...
24:52Oui,
24:53mais il semblerait
24:54que la maman
24:55de Marie Trintignant
24:56ait eu aussi
24:57cette conviction
24:58parce que sa fille
25:02le lui avait dit
25:03vraisemblablement
25:05dans la journée.
25:06Oui,
25:06qu'elle devait souffrir
25:07un peu.
25:08Et moi,
25:09j'ai eu...
25:10J'ai passé quelques heures
25:12avec Nadine Trintignant
25:13il y a quelques années
25:14de cela.
25:15Elle me l'avait répété
25:16et puis elle m'avait dit
25:17cette phrase
25:18qui m'a...
25:19Enfin,
25:19que je ne pourrais jamais,
25:20jamais oublier
25:21de ma vie.
25:22Elle m'avait dit...
25:23Il avait effacé son visage
25:25quand elle est arrivée
25:26à l'hôpital
25:27la première fois
25:28et qu'elle a vu
25:28celle-ci.
25:30Il l'a tuée
25:31de plus d'une quinzaine
25:32de coups de poing
25:32au visage.
25:34Qui ont été fatales.
25:35C'est ça qu'il a...
25:36Des suites de ses coups
25:37qu'elle est décédée
25:38alors qu'au début
25:39il avait prétexté
25:40un petit échange de coups
25:41et le fait
25:41qu'elle était tombée
25:42sur un radiateur.
25:43Une paire de claques
25:43il dira au début
25:44si mes souvenirs sont bons
25:46et en fait
25:46on retrouvera
25:47une vingtaine d'impacts
25:48sur son visage.
25:50Le nez est écrasé,
25:51les nerfs optiques
25:53sont déchirés
25:55comme le syndrome
25:56du bébé secoué.
25:57Il l'a tellement secoué
25:58qu'il lui a arraché
25:59les nerfs optiques.
26:00C'est absolument terrifiant.
26:03Alors c'est cet homme-là
26:04qui quelques années plus tard
26:07va donc purger
26:08sa peine de prison
26:09et puis bénéficier
26:11d'un aménagement
26:12de sa peine
26:12et avoir la possibilité
26:14de retourner
26:15chez ses enfants
26:16et sa première compagne
26:18Christina Arradi.
26:20Et curieusement
26:21cet homme
26:22qui certainement
26:25n'a pas un comportement
26:26parfait
26:27on va le découvrir
26:27un peu plus tard
26:29et bien cet homme
26:31il est tenu
26:32de faire
26:32des visites régulières
26:34auprès du juge
26:35d'application des peines
26:36et le juge
26:36d'application des peines
26:38lui ne voit pas
26:39la véritable nature
26:41des relations
26:41qu'il entretient
26:42avec Christina Arradi.
26:43Il ne voit pas
26:44qu'elle est elle aussi
26:45sous emprise.
26:46Il ne voit absolument rien.
26:48Il ne voit
26:49il ne voit pas
26:51l'emprise
26:52dans laquelle
26:53se trouve Christina Arradi
26:55et il ne voit pas
26:56non plus
26:56qu'il a affaire
26:58à un très très
26:59grand manipulateur.
27:01Le juge
27:02Laflaquière
27:03l'a dit
27:04y compris
27:05dans un livre
27:06qu'il a écrit
27:07sur le droit
27:09à la réinsertion
27:11en parlant
27:11de Bertrand Cantar
27:12il a quand même dit
27:13on ne peut pas dire
27:14que c'est un meurtrier
27:15et on parle
27:17enfin je veux dire
27:18on peut le dire
27:19sans diffamation aucune
27:20que Bertrand Cantar
27:21est un meurtrier
27:22il a tué une femme
27:23donc on a un juge
27:25le juge Laflaquière
27:27qui vient quelque part
27:29adoucir en réalité
27:31le portrait
27:32de Bertrand Cantar
27:33pour en faire
27:34quelqu'un
27:34de gentil
27:37qui a pris conscience
27:38de la gravité
27:39de ses actes
27:40et qui mérite
27:41et qui mérite
27:42la libération
27:43sa libération
27:44conditionnelle
27:46il est soumis
27:48à des obligations
27:48qu'il était censé
27:50voir le juge Laflaquière
27:51pendant tout ce temps
27:51au moment du suicide
27:53de Christina Radhi
27:54il est soumis
27:55à ses obligations
27:55devant le juge Laflaquière
27:56Michel Fin
27:58aujourd'hui
27:59il dit
27:59je me suis trompée
28:00moi je l'ai
28:01on était ensemble
28:03sur un plateau
28:03de télévision
28:04il l'a dit
28:04la semaine dernière
28:05aujourd'hui
28:06je me suis trompée
28:07et il s'en veut
28:09et on a continué
28:11à discuter
28:11après le plateau
28:12et je peux le dire
28:14parce qu'il ne m'a pas dit
28:15de ne pas le dire
28:15mais il dit
28:16en fait
28:16on s'est fait manipuler
28:17je me suis fait manipuler
28:20et les experts
28:20se sont fait manipuler
28:22oui mais c'est très très grave
28:23en vrai
28:23j'entends
28:25ce mea culpa
28:26qui vient
28:26tardivement
28:28mieux vaut tard que jamais
28:30c'est un aveu d'échec
28:32aussi dramatique
28:32c'est un échec total
28:33parce que
28:34c'est pas simplement
28:35qu'il a accordé
28:36à la libération conditionnelle
28:38c'est pas simplement
28:39qu'il s'est trompé
28:40à ce moment là
28:41c'est que pendant
28:41des années
28:42des années
28:44il a pris la défense
28:45de Bertrand Conta
28:46dans les médias
28:46s'il y avait eu
28:50après le suicide
28:51de Christina Raddy
28:52un peu plus
28:53de diligence
28:54de la justice
28:55qu'est-ce que ça aurait pu
28:56changer
28:58dans le cours des choses
28:59tout
28:59absolument tout
29:01détailler un petit peu
29:02Alors il faut comprendre
29:03qu'au moment du suicide
29:05de Christina Raddy
29:06donc en janvier 2010
29:08Bertrand Conta
29:09est soumis
29:09à des obligations
29:10sous le régime
29:12de la libération conditionnelle
29:13ensuite
29:15d'une condamnation
29:16pour avoir tué
29:17une femme
29:18d'accord
29:19et on retrouve
29:21à son domicile
29:22sa femme
29:23pendue
29:24donc on peut
29:26quand même
29:27entrevoir
29:28une certaine
29:29on va dire
29:29sérialité
29:31voilà
29:31il y a l'apparence
29:33on va dire
29:34d'une sérialité
29:34si c'était pas
29:36Bertrand Quentin
29:36si c'était n'importe
29:38qui d'autre
29:38son contrôle
29:40aurait sauté
29:40il aurait été
29:41en détention
29:41provisoire
29:42à la seconde
29:44pas détention
29:46provisoire
29:46d'ailleurs détention
29:47tout court
29:47voilà
29:48c'est-à-dire que
29:49sa libération conditionnelle
29:50l'aurait sauté
29:51il aurait été
29:52en détention
29:53à la place
29:54de cela
29:54on a le parquet
29:56qui communique
29:57quelques jours
29:58après
29:59le suicide
30:00de Christina Raddy
30:01et qui dit
30:02très confortablement
30:04très tranquillement
30:05nous avons entendu
30:06Bertrand Quentin
30:07ni plus
30:08ni moins
30:09voilà
30:10c'est toi
30:10alors pardon
30:10mais autant qu'on en discute
30:12on est là pour ça
30:13Yael
30:13mais à quel titre
30:15une libération conditionnelle
30:17aurait pu sauter
30:18à quel titre
30:18il aurait pu se retrouver
30:19en détention provisoire
30:20après tout
30:21on a une femme
30:21qui s'est donné la mort
30:22qui a laissé une lettre
30:24dans laquelle elle explique
30:24qu'elle s'est donnée la mort
30:25par conséquent
30:26pour quelle raison
30:27même s'il est à côté
30:28et quoi il est commis avant
30:30pour quelle raison
30:31il aurait été
30:32en détention provisoire
30:33alors il aurait fallu
30:35d'une enquête
30:36à minima
30:37à minima
30:38ça c'est encore autre chose
30:38on avait le droit
30:39de vérifier
30:40qu'il n'y avait pas
30:40de sérialité
30:41mais
30:41là si vous voulez
30:43là il y a eu une enquête
30:44qui a duré
30:4530 heures
30:46qui est obligatoire
30:49pour toutes les affaires
30:50du suicide
30:50c'est absolument obligatoire
30:51pour lever le doute
30:52dire voilà
30:53c'est pas un meurtre
30:53un assassinat
30:54c'est un suicide
30:55merci au revoir
30:55c'est exactement
30:56ce qui s'est produit
30:57dans l'affaire Christina Raddy
30:58ils ont fait
30:59ils ont fait le minimum syndical
31:00sauf ce qu'ils auraient dû faire
31:02et à la lumière
31:03de ce que nous savons aujourd'hui
31:05et ce que nous avons su
31:072-3 ans après
31:08le suicide de Christina Raddy
31:09il aurait fallu
31:10auditionner son entourage
31:12les parents
31:13les parents
31:14bien sûr
31:15voilà
31:15qui avaient le message
31:16écoutez le message téléphonique
31:18et à ce moment là
31:19on aurait eu
31:20des indices
31:21graves
31:22et concordants
31:23sur l'existence
31:25de violences
31:26subies par Christina Raddy
31:27et à ce moment là
31:28il y a une véritable enquête
31:29qui est ouverte
31:30et là
31:30sa libération conditionnelle
31:32elle saute
31:33inévitablement
31:34ce qui se serait produit
31:37pour n'importe qui d'autre
31:38que Bertrand Cantin
31:40alors dans un instant
31:41je vais vous demander
31:42réfléchissez-y
31:43pendant la publicité
31:45et réfléchissez-y
31:46est-ce qu'il y a eu
31:48des pressions
31:48sur le parquet
31:49de Bordeaux
31:50on y revient
31:51dans un instant
31:52on va se demander aussi
31:53pourquoi
31:53et comment le droit
31:55a évolué
31:55ces dernières années
31:56aujourd'hui
31:57une incitation au suicide
31:59c'est quelque chose
31:59de beaucoup plus qualifié
32:01qu'il y a quelques années
32:03on revient dans un instant
32:04avec nos invités
32:04à tout de suite
32:05sur Sud Radio
32:05Sud Radio
32:07l'affaire dans l'affaire
32:08Stéphane Simon
32:09retour dans l'affaire dans l'affaire
32:11une émission en partenariat
32:12avec la revue trimestrielle
32:14affaires criminelles
32:15nous aujourd'hui
32:16parlons des affaires
32:18quant à de l'histoire
32:19de ce chanteur violent
32:20maladivement jaloux
32:21possessif
32:22jusqu'à la destruction
32:23de l'autre
32:24et nous sommes en compagnie
32:25de Yaël Melul
32:26ancienne avocate
32:27spécialiste des avocates
32:28des violences
32:29pardon
32:30faites aux femmes
32:30et Michel Fin
32:32journaliste
32:32réalisatrice
32:33que l'on retrouve
32:34dans le documentaire
32:35sur l'affaire Quanta
32:36actuellement en diffusion
32:38sur Netflix
32:38un documentaire
32:39que je vous engage
32:40évidemment vivement
32:41à regarder
32:42alors Yaël Melul
32:44nous racontions
32:45le suicide
32:45de Christina Raddy
32:47évidemment
32:47et de l'absence
32:48de réaction
32:49de la justice
32:50pour le moins
32:51totalement sidérante
32:53puisque
32:53on ne prend pas le temps
32:55d'enquêter
32:58de se poser
33:00sur le message
33:00qu'elle laisse
33:01à ses parents
33:02il n'y a aucun acte
33:03de diligenté
33:04après le suicide
33:05de Christina Raddy
33:06et pourtant
33:07il y a
33:07vous le rappeliez
33:08un risque de sérialité
33:10dans cette affaire
33:11alors est-ce que
33:12la question est brutale
33:13mais est-ce qu'il y a eu
33:14des pressions
33:15encore une fois
33:15sur le parquet de Bordeaux
33:17ou c'est parce que
33:19l'époque n'est pas
33:20encore mûre
33:22pour comprendre
33:23les violences faites
33:24aux femmes
33:24et les...
33:25Non
33:25l'époque
33:27c'est pas une question
33:28d'époque
33:28à ce stade-là
33:30j'ai envie de dire
33:31c'est une question
33:32purement factuelle
33:33on a
33:34deux femmes
33:36qui sont mortes
33:37voilà
33:37là c'est la deuxième femme
33:39qui meurt
33:40par passage
33:41à l'acte suicidaire
33:42donc pas passage
33:43à l'acte
33:44du conjoint
33:45mais elle meurt
33:46quand même
33:46et la question
33:47est de savoir
33:48dans quelles conditions
33:49pourquoi
33:50alors même
33:51qu'on a affaire
33:52à un individu
33:53qui a déjà été condamné
33:54pour des faits
33:55d'une exceptionnelle gravité
33:56donc il s'agit simplement
33:58en 2010
33:59je parle juste de 2010
34:01d'application
34:02enfin je veux dire
34:02de manifestation
34:04de la vérité
34:05et c'est pas
34:06ce n'est pas une question
34:07d'époque
34:07c'est juste
34:08faire son travail
34:10alors votre
34:11c'est une question de procédure
34:12voilà absolument
34:13c'est une question
34:13d'application de la loi
34:14justement
34:15alors c'est là
34:15c'est une défaillance
34:17du juge
34:18c'est
34:18comment vous appliquez
34:20comment vous
34:20alors écoutez
34:21moi quand je me suis saisie
34:22de
34:23en ma qualité de président
34:24de l'association Famille Libre
34:26quand je me suis
34:27plongée
34:28dans cette affaire
34:29en 2012
34:30ma première démarche
34:33ça a été
34:33de signaler
34:35au ministère
34:35de la justice
34:36madame Taubira
34:37à l'époque
34:38ce qui me semblait
34:39être un dysfonctionnement
34:40manifeste
34:41de la justice
34:43sur le traitement
34:44de l'enquête
34:45au moment
34:46du suicide
34:47de Christina Raddy
34:48et alors
34:48j'ai eu une réponse
34:50du ministère de la justice
34:50à l'époque
34:51qui me dit
34:52la procédure a été
34:53absolument
34:54respectée
34:56Bertrand Cantal
34:57a été auditionné
34:59et dans le cadre
35:00de l'enquête normale
35:01l'affaire a été
35:02clôturée
35:03circuler
35:04il n'y a rien à voir
35:05voilà
35:05sauf que
35:08déjà moi
35:08à l'époque
35:09je comprenais
35:10qu'il y avait là
35:11un sérieux
35:12problème
35:13et ce que je disais
35:14déjà à l'époque
35:15je le dis encore aujourd'hui
35:16un dysfonctionnement
35:17de la justice
35:19et cela
35:19enfin si vous voulez
35:20ce dysfonctionnement
35:21de mon point de vue
35:23a été
35:23confirmé
35:25lorsque j'ai déposé
35:27ma première plainte
35:28en 2013
35:28sur la base
35:32donc d'un élément
35:32nouveau
35:33puisque personne
35:35ce qui est inimaginable
35:37quand on y pense
35:37personne
35:38n'avait
35:39rajouté
35:41au dossier pénal
35:42ce message
35:43laissé par Christina Raddy
35:45à ses parents
35:46ce message
35:47où elle raconte
35:49sa vie de souffrance
35:50c'est un message
35:51de 9 minutes
35:527 minutes 33
35:53ce message
35:54de 7 minutes
35:55où elle raconte
35:56l'enfer
35:57la terreur
35:59dans laquelle
35:59Bertrand Cantat
36:01à la plonge
36:02où elle dit
36:03très clairement
36:03en fait
36:04je vais bientôt mourir
36:05je vais mourir
36:06en fait
36:06c'est ce qu'elle dit
36:07clairement
36:07donc
36:08ce message
36:09n'était pas
36:10dans le dossier pénal
36:11donc moi
36:11à l'appui
36:13de
36:14de cet élément
36:15nouveau
36:16vous déposez plainte
36:17grâce à cet élément
36:18nouveau
36:18je vais déposer plainte
36:20en ma qualité
36:20de présidente de l'association
36:21au parquet de Bordeaux
36:23et
36:24avec cela
36:25j'avais d'autres éléments nouveaux
36:27puisque j'avais une liste
36:28de 12 témoins
36:30des voisins
36:32des amis
36:33la nounou
36:34des enfants
36:36qui étaient donc là
36:3624 heures sur 24
36:38qui étaient en mesure
36:40mais je ne sais pas
36:42parce que moi
36:42je n'ai pas eu accès
36:43à elle en réalité
36:44et puis ce n'est pas
36:45si vous voulez
36:46ce n'était pas
36:46je n'ai pas les mêmes
36:48pouvoirs d'investigation
36:49que des enquêteurs
36:50vous ne pouvez que suggérer
36:51ou le parquet général
36:52de Bordeaux
36:52donc moi
36:53on me dit
36:54voilà
36:55le dernier compagnon
36:58de Christina Raddy
36:59m'atteste
37:01le dit
37:02à la procureure
37:03qu'il a été témoin direct
37:05de violence
37:07qu'il a été
37:08le confident
37:10de Christina Raddy
37:12qu'elle lui a dit
37:13qu'un soir
37:13elle était obligée
37:14de s'enfuir de la maison
37:15parce qu'elle était
37:16victime de violence
37:16chez les voisins
37:17donc moi je demande
37:18au parquet
37:19d'auditionner les voisins
37:20voilà
37:22donc il y a une liste
37:23de 12 personnes
37:23et la réponse
37:24c'est un classement sans suite
37:26c'est ça
37:27c'est terrible
37:27alors le droit
37:29à évoluer
37:30Jade Serrano
37:31désormais quelqu'un
37:32qui pousse
37:33au suicide
37:34c'est pas tout à fait
37:36assimiler un homicide
37:37mais on n'en est pas loin
37:38une incitation au suicide
37:39c'est aujourd'hui
37:40très lourdement condamné
37:41non ?
37:42oui c'est lourdement condamné
37:43mais il y a deux
37:44en fait
37:44deux qualificatifs différents
37:46c'est à dire qu'il y a
37:47l'incitation au suicide
37:48d'une part
37:49c'est à dire que quelqu'un
37:50qui va donner par exemple
37:51une corde à quelqu'un
37:52pour se pendre
37:54et puis il y a
37:54le suicide forcé
37:55le suicide forcé
37:56là c'est
37:57on est dans ce cas là
37:58peut-être
37:58présumément avec Christina Raddy
38:00c'est à dire que
38:00il y a tout un faisceau
38:02comportementaux
38:03qui existe
38:05pour pousser
38:06une personne
38:07à se donner la mort
38:08donc ça va
38:10du harcèlement
38:10au rabaissement
38:12quotidien
38:13voilà
38:14des menaces
38:15de l'isolement
38:16couper les vivres
38:17voilà
38:18il y a plein de
38:19plein de
38:19plein de raisons possibles
38:20le suicide forcé
38:21pour qu'on comprenne bien
38:22c'est le harcèlement
38:24moral dans le couple
38:25qui va mener
38:26un conjoint
38:26ou un ex-conjoint
38:28ou un concubin
38:28ou ex-concubin
38:29au suicide
38:29c'est une loi
38:31que Yael Melou
38:32l'a fait voter
38:33voilà
38:33à la suite
38:35de l'affaire Christina Raddy
38:36et pour moi
38:37c'est un peu
38:38la loi Christina Raddy
38:39c'est vraiment
38:40elle a été faite en mémoire
38:42de Christina Raddy
38:43cette loi
38:43absolument
38:44et aujourd'hui
38:44vous avez raison de le préciser
38:46oui
38:46c'est important
38:47c'est important
38:48parce que Yael
38:48elle a quand même
38:49déposé une plainte
38:51elle en a déposé
38:51une deuxième en 2018
38:53il faut le dire
38:54qui a été classée sans suite
38:55et à la fin de la plainte
38:57on a dit
38:57monsieur Cantat
38:58si vous voulez porter plainte
39:00contre cette dame
39:00qui vous harcèle
39:01mais allez-y
39:02monsieur Cantat
39:03déposé plainte
39:04et Cantat a déposé plainte
39:05contre elle
39:06contre Yael Melou
39:07la plainte a été classée
39:09Yael ne s'est pas arrêtée là
39:11elle est allée
39:12le grenais
39:13c'était le moment
39:13du grenais
39:14des violences faites aux femmes
39:16elle a poussé
39:17la loi
39:17qui enfin
39:18a été votée
39:20cette loi
39:20sur le suicide forcé
39:21qui n'est quasiment pas appliquée
39:23il n'y a pas eu
39:24de circulaire d'application
39:26il y en a très peu
39:27ça se compte
39:28sur les doigts
39:28d'une main
39:29mais je te remercie
39:30Michel de rappeler
39:31tous les cheminements
39:32parce que
39:32c'est vrai que
39:33cette loi
39:34qui a été adoptée
39:36en juillet 2020
39:37c'est l'aboutissement
39:39de plus
39:40à peu près
39:4115 ans de travail
39:42mais
39:42si vous voulez
39:43pour moi
39:43l'affaire
39:45du suicide
39:46de Christina Radhi
39:47qui soit dit en passant
39:48pour moi
39:48est un cold case
39:49puisqu'elle n'a pas été
39:50résolue
39:50encore aujourd'hui
39:51pour moi
39:53c'est cette affaire là
39:55qui symbolise
39:56le plus
39:57en réalité
39:58ce qu'est
40:00le suicide forcé
40:01et à quel point
40:02aussi
40:02on
40:03on invisibilise
40:06les victimes
40:08elles ne sont
40:09pas reconnues
40:11pas même
40:12après leur mort
40:13alors qu'est-ce que c'est
40:14que le suicide forcé
40:14c'est très important
40:15ce que tu as dit
40:16tout à l'heure
40:17la distinction
40:17entre l'incitation au suicide
40:19et le suicide forcé
40:20c'est une infraction pénale
40:23qui est instantanée
40:24c'est
40:24ceux par la fenêtre
40:26le suicide toi
40:27c'est un instant T
40:29le suicide forcé
40:30c'est ce qu'on appelle
40:31en droit pénal
40:33une infraction continue
40:34donc c'est quelque chose
40:34qui va s'étaler
40:35dans le temps
40:36dans la durée
40:36voilà dans la durée
40:37c'est tout le système
40:38en réalité
40:39de domination
40:40que va installer
40:42le conjoint violent
40:43sur la victime
40:45c'est toutes ces micro-violences
40:48les dénigrements
40:50les humiliations
40:51les injures
40:51les pressions
40:52le chantage
40:53l'isolement
40:55et la victimisation
40:57parce que c'est quelque chose
40:58qui revient tout le temps
40:59la victimisation
41:00le déni
41:00le déni des violences
41:02c'est toutes ces micro-violences
41:05qui vont en réalité
41:07conduire la victime
41:10à un moment donné
41:11à considérer
41:13qu'elle est aussi
41:14responsable
41:15de ce qu'elle subit
41:16et porter la culpabilité
41:18que l'autre ne porte pas
41:19et ce qui va la conduire
41:20à être dans un état
41:21de destruction psychique totale
41:23elle ne va plus avoir conscience
41:25de ce qui se passe
41:27en réalité
41:27elle ne va plus avoir
41:28de discernement
41:29et à un moment donné
41:31les souffrances
41:33vont être telles
41:35c'est-à-dire qu'elles vont
41:36imprégner
41:37chaque parcelle
41:38de son être
41:38quand bien même
41:40il y a des enfants
41:40ce qui est le cas
41:41de Christina Radin
41:42c'est ça aussi
41:45qu'il faut comprendre
41:45Christina Radin
41:46si elle a sauvé
41:47Bertrand Cantin
41:48lors du procès
41:48de Vilnius
41:49c'est pour protéger
41:50le père
41:51tout le monde
41:53l'a dit
41:54au sujet
41:54de Christina Radin
41:55elle voulait
41:56protéger ses enfants
41:58elle ne voulait pas
41:58que le père
41:59de ses enfants
42:00aille en prison
42:01c'était ça
42:02son objectif
42:02donc imaginez
42:04l'amour
42:04qu'elle avait
42:04pour ses enfants
42:05et l'en a ensuite
42:06fait sortir
42:06puisque c'est elle
42:07qui prend des notes
42:08au rendez-vous
42:08avec le juge
42:08d'application des peines
42:09absolument
42:10pour renforcer
42:11le dossier
42:11il y a autre chose
42:12aussi
42:13et c'est important
42:13de le rappeler
42:14parce qu'on l'a peu dit
42:15mais c'est une évidence
42:16c'est un immense artiste
42:17et compositeur
42:19et chanteur
42:20un an après sa liberté
42:21conditionnelle
42:22qu'il obtient
42:23grâce notamment
42:24à Christina Radin
42:25il sort un nouvel album
42:26qui est un énorme succès
42:27gagnant-perdant
42:28d'ailleurs
42:28qui est un très bel album
42:29et dedans
42:30vous avez notamment
42:30un chant
42:31qu'il reprend
42:31une superbe reprise
42:32du temps des cerises
42:34et qui a été plébiscité
42:36à l'époque
42:36et c'est important
42:37de relire les paroles
42:38qu'il chante lui-même
42:39à la première personne
42:40parce que
42:41moi qui ne crains pas
42:42les peines cruelles
42:43je ne vivrai pas
42:44sans souffrir un jour
42:45quand vous en serez
42:45autant des cerises
42:46vous aussi
42:47vous aurez des peines d'amour
42:48quand vous en serez
42:50autant des cerises
42:51si vous avez peur
42:51des chagrins d'amour
42:52évitez les belles
42:54c'est lui la victime
42:54en tout cas
42:55c'est pour ceci
42:56qu'il se fait passer
42:56absolument
42:57et ça c'est une constante
42:59Michel Fynne
43:00oui c'est une constante
43:00et il y a aussi une constante
43:02qui est que
43:02ce que ces gens-là
43:03nomment amour
43:04c'est pas de l'amour
43:05c'est de la possession
43:05c'est ça
43:06absolument
43:06et je voulais juste revenir
43:08sur cette notion
43:08de suicide forcé
43:09quand on voit
43:15à quel point
43:16il a dénigré
43:17Marie Trintignant
43:17en disant
43:18qu'elle est hystérique
43:19qu'elle est folle
43:20etc
43:20ça aussi
43:21ce sont des méthodes
43:21de manipulation
43:22pour détruire
43:23psychiquement l'autre
43:24merci d'avoir été
43:25avec nous
43:26merci Michel Fynne
43:28vous travaillez sur quoi
43:29en ce moment
43:30là je suis en montage
43:32d'un reportage
43:33sur la frontière
43:34entre Haïti
43:35et la République Dominicaine
43:36on a hâte de le voir
43:37parce que vraiment
43:38vous faites des choses
43:38de qualité
43:39merci
43:40merci d'avoir été avec nous
43:41vous pouvez retrouver
43:42notre émission
43:42sur la chaîne YouTube
43:43de Sud Radio
43:44la semaine prochaine
43:45on se retrouve
43:45de samedi 12h-13h
43:47pour une nouvelle affaire
43:48dans l'affaire
43:49et tout de suite
43:50c'est Alain Marty
43:51qui nous amène
43:51sur les routes
43:52des vins de France
43:53sans transition
43:54allez à tout de suite
43:55sur Sud Radio