La porte-parole du gouvernement Sophie Primas était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Sophie Prima. Bonjour Sonia Mabouk.
00:07Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1. Vous êtes la porte-parole du gouvernement.
00:11Il y a beaucoup de sujets ce matin à traiter avec vous et on démarre évidemment cet entretien par l'information de la nuit.
00:16Donald Trump pense avoir un accord avec Vladimir Poutine.
00:20Le président américain Sophie Prima qui met la pression sur Zelensky affirmant que c'est le président ukrainien qui bloque les pourparlers
00:27et qui ne veut donc pas en finir avec cette guerre alors que des missiles ont touché Kiev cette nuit.
00:32Que c'est la France de cet accord semble-t-il entre les USA et la Russie ?
00:35Alors ce matin à titre personnel je n'en sais pas plus que vous puisque en fait des pourparlers et des discussions ont eu lieu hier à Londres entre conseillers.
00:46Donc j'imagine que ce corpus de propositions a été évoqué mais dans le silence médiatique et politique.
00:52Ce que je regrette une fois de plus c'est que le président Zelensky qui tend la main depuis maintenant plusieurs semaines en disant
00:59je suis prêt à une trêve de 30 jours pour discuter les conditions de la paix avec Vladimir Poutine, avec les Européens et avec les Américains
01:07aujourd'hui se retrouve une nouvelle fois après une nuit de bombardement mortel, après les attaques qu'il y a eu pendant Pâques.
01:15Nous sommes très très loin de la trêve et nous sommes très très loin aujourd'hui des conditions d'une paix qui soit acceptable pour les Ukrainiens
01:22et qui soit une paix acceptable aussi pour les Européens dans la condition d'une durabilité de la paix.
01:28Donc il y a beaucoup d'annonces, souvent, régulièrement, de la part du président Trump, de la part du président Poutine
01:34mais la paix ne peut être acquise qu'avec l'Ukraine et avec l'accord de l'Ukraine.
01:40Et vous avez parlé de conditions acceptables. Le vice-président américain J. Devens a suggéré, je cite,
01:45de geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu'elles sont aujourd'hui, de procéder, dit-il, à des échanges territoriaux entre l'Ukraine et la Russie.
01:53On a bien compris qu'il fallait abandonner la Crimée et tout cela. Là encore, si je vous entends bien, la France, l'Europe dirait non.
02:00Mais c'est l'Ukraine qui doit décider des conditions. Je le redis, l'Ukraine est au centre. L'Ukraine est le pays agressé.
02:07L'Ukraine est le pays qui, dans ces conditions-là, laisserait une partie de son territoire.
02:11Elle doit donc être au cœur de cet accord et c'est l'Ukraine qui doit décider quelles sont les conditions,
02:16évidemment, pour sa propre protection, dans le temps, de façon durable et aussi pour la protection de l'Europe.
02:24Et nous devons être aussi au cœur des négociations.
02:26J'en viens, Sophie Prima, à l'actualité en France. Elle est très chargée.
02:29Tout d'abord, une actualité judiciaire qui provoque des remous autour du lycée musulman Averroès à Lille,
02:34qui a obtenu, je le rappelle, gain de cause, puisque la justice, je le précise à nos auditeurs et téléspectateurs,
02:39rétablit son contrat avec l'État.
02:41Le tribunal administratif vient d'annuler la décision prise en 2023 par le préfet de l'époque
02:46de suspendre les subventions du lycée.
02:48Établissement accusé d'entrisme islamiste.
02:50La justice administrative estime qu'il y a des vices de forme et des preuves insuffisantes.
02:55Est-ce que l'État peut ne pas faire appel de cette décision ?
03:00D'abord, je voudrais dire que moi, je salue le fait qu'un préfet fasse des contrôles,
03:05regarde ce qui se passe dans les établissements sous contrat,
03:08quel qu'il soit d'ailleurs, et quelle que soit la religion qui soit portée derrière.
03:15Je suis plutôt satisfaite de voir que l'État regarde ce qui se passe dans ces établissements sous contrat.
03:20Le préfet avait un jugement qui indiquait qu'il y avait des faits qui étaient reprochés à cet établissement.
03:27Il a rompu le contrat.
03:28Il y a aujourd'hui une décision du tribunal administratif.
03:30Évidemment, ça ne me revient pas de commenter cette décision.
03:35Néanmoins, le dossier est aujourd'hui sur la table d'Elisabeth Borne,
03:38qui prend le temps de le regarder,
03:40puisqu'il y avait une question sur la profondeur et la solidité des preuves qui étaient apportées par le préfet.
03:47Et donc, elle décidera avec le Premier ministre s'il y a un appel ou s'il n'y a pas d'appel.
03:51J'entends, mais imaginons que l'État ne fasse pas appel,
03:54alors qu'en même temps, le ministre de l'Intérieur va déclassifier un dossier, dit-il,
03:59« choc sur les frères musulmans ».
04:01Quel message est-ce que vous envoyez aujourd'hui dans ce cas-là ?
04:04Le message qu'on envoie, c'est un, il y a des contrôles, deux, il faut qu'il y ait des preuves.
04:07S'il y a des preuves, je pense qu'on ne faiblira pas dans la volonté de fermer ces établissements.
04:12Donc, si j'ai bien compris, l'appel n'est pas du tout exclu, au contraire.
04:14L'appel n'est pas exclu, elle n'est pas décidée.
04:17Voilà, en fonction de la solidité des preuves,
04:19l'appréciation de la ministre de l'Éducation, ministre d'État Elisabeth Borne sera là.
04:25J'entends, même s'il faut respecter les décisions de justice, quand même, elles peuvent interroger.
04:28Est-ce qu'une telle décision peut marquer aussi un recul de la République face à l'islamisme ?
04:32Il faut simplement savoir si ces preuves sont avérées ou pas.
04:35Si elles sont avérées, il faut continuer le combat juridique et fermer, car il est insupportable pour nous,
04:42évidemment, que dans des établissements, il y ait de l'antrisme, qu'il soit de quelque religion que ce soit, d'ailleurs.
04:47Mais là, en l'occurrence, des fréristes.
04:48Donc, ça, c'est absolument impossible.
04:50Mais il faut que ces preuves soient avérées.
04:53On voit la difficulté, quand même, justement, d'avoir des preuves objectives.
04:59Marine Le Pen propose une autre solution, plus, entre guillemets, plus radicale.
05:03Elle dit qu'il faut interdire, comme le font d'ailleurs de nombreux pays arabes, les frères musulmans.
05:07Elle a exprimé hier sur le réseau Social X.
05:10Ça veut dire interdire aussi les vecteurs, les proxys, évidemment, de cette idéologie.
05:14Pourquoi vous ne le faites pas ?
05:16Je crois que nous sommes dans un pays particulier où la liberté, le culte, la liberté de penser doit être respectée.
05:23Vous savez, la phrase d'Aristide Briand, elle commence par « la loi doit protéger la foi, même si la foi ne doit pas dicter la loi ».
05:28Je ne parle pas de foi, je parle de radicalisme.
05:32Donc, il faut que nous soyons en capacité d'accueillir cela.
05:35Maintenant, le radicalisme doit être combattu sous toutes ses formes.
05:38Et donc, s'il faut avoir une pensée, une réflexion autour de ce qu'il faut interdire, pourquoi pas ?
05:44Mais en tout cas, on est dans cette configuration où nous devons lutter.
05:48Les propositions de loi qui ont été adoptées au Sénat, par exemple, sur le sport, sur l'interdiction des prières dans les salles de sport, etc.
05:55Tout ça fait partie de cette lutte contre l'entrisme et le frérisme, en l'occurrence, qui n'est pas compatible avec les données de la République.
06:02Un entrisme, Sophie Préma, qui parfois se confond avec la géopolitique et le contexte international.
06:08C'est ce qui s'est passé à Lyon 2.
06:10Et la présidente de Lyon 2, qui est au cœur des critiques, cette présidente, je le rappelle, qui avait dénoncé la prise de position du professeur Fabrice Ballange, dont le cours avait été interrompu.
06:20On voit de nouveau ces images, et je les décris à nos auditeurs d'Europe 1, quand même violentes, où on voit des militants encagoulés venir interrompre le cours d'un professeur.
06:29Et ce matin, dans le Figaro, le ministre de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, dit attendre des présidents d'universités une protection sans ambiguïté des enseignants.
06:38Ce matin, je vous pose une question directe.
06:40Au-delà des injonctions, que faites-vous ?
06:42De quels moyens d'action vous disposez pour enfin protéger nos professeurs ?
06:46Mais il faut, évidemment, on le connaît, on connaît ce sujet depuis Samuel Paty, évidemment, malheureusement, on le voit ici, à l'université, qui, on en parlait un petit peu tout à l'heure en off, est le temple de la réflexion, le temple de la concertation, le temple de la confrontation des idées, où chacun doit se respecter.
07:04C'est encore le cas ?
07:06Écoutez, on peut se poser la question, effectivement, quand on voit des actions comme celle-ci, qui sont absolument insupportables.
07:11Donc, vous me demandez quels sont les moyens que nous devons mettre en place.
07:14Nous devons redire au corps professoral que nous les protégerons dans leur diversité intellectuelle, de pensée, etc., que nous devons les soutenir.
07:23Nous devons redire au président de l'université, Philippe Baptiste a été très clair là-dessus, qu'il y a un devoir de protection de ces présidents d'universités.
07:30Elle-même, d'ailleurs, maintenant, fait l'objet de menaces et on est obligé de les protéger.
07:35Oui, ce qui était aussi inacceptable.
07:36Malgré tout, elle est sortie de son droit de réserve en critiquant un professeur.
07:39Écoutez, elle a probablement été trop loin et trop vite, mais en l'occurrence, on ne peut pas injurier et on ne peut pas menacer un président d'université de la sorte.
07:49Donc, il faut aussi la protéger.
07:50Il faut surtout revenir au calme, se reposer des questions sur qu'est-ce que c'est que l'université,
07:55et puis poursuivre les personnes qui sont évidemment coupables de ces actes.
07:59Bien sûr, qu'est-ce que c'est que l'université ?
08:01Que dire de l'islamo-gauchisme que le professeur lui-même, Fabrice Ballange, dénonce à Lyon 2 ? C'est une réalité ?
08:06Écoutez, je pense qu'il y a des mouvements dans l'université qui sont toujours des mouvements très très forts.
08:10L'université est le lieu de la confrontation intellectuelle, confrontation des idées.
08:15Donc, il y a toujours eu l'extrême gauche, l'extrême droite.
08:18L'université est un lieu où les convictions...
08:21Ce sont plutôt des militants, je parle d'un temps où ça me gauche, une génération, pratiquement mai 68, j'étais toute petite.
08:27Donc, il y a des mouvements qui sont toujours...
08:27Mais vous parlez d'un temps que les moins de 20 ans ne connaissent plus, et les moins de 20 ans viennent aujourd'hui encagouler pour certains.
08:32Mais c'est insupportable.
08:33Et donc, il faut redonner les guides de l'université.
08:37Ce sont des lieux de confrontation politique, intellectuelle, de la pensée, et nous devons protéger.
08:42Par exemple, l'État...
08:45Enfin, punir, vraiment, punir.
08:47L'État en appelle à des chercheurs, à des professeurs à l'étranger.
08:51Mais quand ils vont venir ici, ils disent, mais où est la liberté intellectuelle ? Où est la liberté d'enseigner ?
08:54Alors, il ne faut pas non plus généraliser ce que nous voyons à Lyon 2, ce que nous voyons là.
08:59Il y a beaucoup d'universités dans lesquelles les conditions d'enseignement, les conditions de débat, les conditions de recherche sont tout à fait magnifiques, sont tout à fait préservées.
09:07Il faut donc les prendre pour exemple, il faut donc les mettre en avant et ne pas s'attarder juste à des phénomènes comme nous voyons à Lyon 2.
09:15Vous ne voulez pas reprendre le mot d'islamo-gauchisme ?
09:17Il a l'air de brûler la bouche de le ministre de l'Enseignement.
09:21Non, il ne brûle pas la bouche. Vous savez bien que j'ai une parole assez libre.
09:23Je ne veux pas mettre de l'huile sur le feu.
09:25On est dans une période où tous les mots sont exacerbés.
09:28Mais qui met de l'huile sur le feu dans notre pays aujourd'hui ?
09:30Oui, tous ceux qui, aujourd'hui, ont des actes violents, considèrent que la violence est un moyen d'expression contre des politiques.
09:37Et tous ceux qui pensent qu'il y a ce qu'ils pensent et puis il y a le mal.
09:41Donc voilà, je pense qu'il faut revenir à une société des lumières en fait, où on peut partager des idées sans en arriver à la violence.
09:49Nous l'espérons, nous en sommes loin quand on voit certains cas.
09:51Et est-ce que la justice est également un rempart, en tous les cas, vient en soutien de ce combat ?
09:57La justice et notamment ce qui s'est passé autour de ce mineur, Sophie Prima, qui a été condamnée pour avoir agressé et l'affaire avait fait grand bruit à un rabbin.
10:06Alors il est condamné à 16 mois de prison.
10:08Les partis civils, effectivement, se contentent ou se réjouissent d'une telle décision, même si elles estiment qu'elle est insuffisante.
10:14Vous estimez que la justice, là, est aussi un garde-fou par rapport à la lutte contre l'antique ?
10:19Je pense que c'est un acte fort que vient de faire la justice.
10:22Vous savez qu'Aurore Berger, qui est ministre contre les discriminations, qui travaille sur ces questions d'antisémitisme,
10:29qui d'ailleurs va présenter un rapport et des actions dès lundi, se bat beaucoup pour qu'à la fois on ait un volet d'éducation renforcé sur ces questions-là,
10:41mais aussi un volet de sanctions lorsqu'il y a des dérives.
10:44Donc là, la justice a parfaitement fait son rôle. Elle a accompagné cette lutte que nous devons mener sans relâche contre l'antique.
10:51Alors les défis, Sophie Prima, sont nombreux. On poursuit notre entretien sur CNews et Europe 1 avec un énorme coup dur pour l'acier français.
10:57La direction d'ArcelorMittal a donc annoncé envisager la suppression de 600 emplois en France.
11:02Une décision due, selon elle, cette direction à un manque de compétitivité de l'acier en Europe.
11:07Autrement dit, pour résumer à des injonctions trop contraignantes sur la décarbonation de la part de l'Union Européenne,
11:13ArcelorMittal va donc délocaliser son activité en Inde très clairement.
11:16Que peut encore faire, s'il peut encore faire quelque chose, l'État français ?
11:19Alors d'abord, je voudrais dire que je voudrais penser aux salariés qui aujourd'hui sont dans l'incertitude,
11:25qui sont assez nombreux. Et je sais que le président de région, Xavier Bertrand,
11:29met toute son énergie justement à la réindustrialisation de cette région.
11:33Et donc ça, c'est vraiment une mauvaise nouvelle qui est due, vous avez raison,
11:37à la non-compétitivité de la sidérurgie européenne dans son ensemble.
11:41Il faut suivre le rapport Draghi sur la compétitivité.
11:47Donc nous sommes dans l'urgence de cette prise de décision européenne sur les facteurs de compétitivité.
11:54Mais nous avons un deuxième problème.
11:55Et le deuxième problème, c'est la surproduction chinoise,
11:58notamment en acier, qui vient complètement bousculer les marchés de l'acier
12:03et qui font que nous sommes décrochés.
12:05Donc la France et huit autres pays européens demandent des mesures de protection contre l'acier chinois.
12:11On a pris des premières mesures, notamment sur des questions de quotas
12:15et d'entrée de quotas d'acier chinois.
12:17Mais nous devons aller plus loin et la France est en première ligne.
12:20En attendant, moi je voudrais juste rappeler d'abord les promesses des politiques,
12:24dont celle d'Emmanuel Macron pour accélérer la réindustrialisation,
12:27pour une souveraineté industrielle.
12:28Bon, ça fracasse quand même sur le mur de la réalité.
12:31ArcelorMittal, c'est au moins 390 millions d'euros de fonds publics,
12:34190 millions de crédits d'impôts, des millions pour alléger la facture d'électricité
12:38et au final un désastre social et industriel.
12:41Oui, bien sûr.
12:41Qu'est-ce que...
12:42On peut dire merci ArcelorMittal ?
12:43Non, pas merci ArcelorMittal.
12:44ArcelorMittal est sur un marché qui est un marché mondial,
12:48qui a des règles qui répondent aux règles mondiales.
12:50Et donc il faut regarder, c'est tout le travail de Mme von der Leyen,
12:54sur la volonté de décarbonation rapide.
12:57D'ailleurs, ArcelorMittal, trop contraignante.
12:59En tout cas, nous en payons aujourd'hui une partie, en partie les conséquences.
13:03Il faut travailler à la décarbonation, mais sans jamais oublier la compétitivité,
13:06parce que quand on oublie la compétitivité, il y a des catastrophes.
13:09Est-ce que vous dites ce matin à la direction d'ArcelorMittal,
13:12il faut se réunir, il faut que tous les élus concernés soient autour de la table
13:15pour trouver des solutions ?
13:16Alors, bien sûr, Marc Ferracci d'ailleurs est à la manœuvre,
13:19le ministre de l'Industrie rencontre ArcelorMittal.
13:22Nous allons voir quelle est l'ampleur en fait de ce plan social.
13:26Est-ce que ArcelorMittal renonce ou pas à son développement à Dunkerque,
13:30justement d'acierie décarbonée ?
13:32Dans quelles mesures on peut protéger l'emploi au maximum ?
13:35Et puis surtout, surtout, surtout, il faut accélérer les procédures
13:38au niveau européen, de protection de notre marché européen,
13:41parce que l'acier, ça fait les canons César, au passage.
13:45Vous dites ce matin, un tel plan est inacceptable pour l'État français.
13:49En tout cas, un tel plan a des conséquences fortes sur notre souveraineté,
13:53sur l'emploi bien sûr, et je pense encore une fois à ses salariés.
13:56Il a vraiment des conséquences dans la durabilité de notre industrie.
14:01Donc je pense qu'il faut se mettre autour de la table,
14:03discuter d'un plan avec l'Europe, avec la France,
14:06avec ArcelorMittal et l'ensemble de la Syrie française.
14:09Et dans le même temps, Sophie Prima,
14:10le gouvernement qui cherche des économies partout,
14:12vous dites que rien n'est tabou, rien n'est exclu.
14:14Que répondez-vous à David Lissnard ?
14:15Il était notre invité hier à cette même place.
14:17Très bien, un bon entendeur tout à fait, c'est votre famille politique aussi.
14:22Oui, oui, oui.
14:22Alors il n'est pas d'accord avec vous, en tous les cas, sur la suppression de l'abattement de 10% sur les retraites.
14:28Et d'ailleurs, ce qu'il dit est assez logique.
14:29Il dit supprimer une niche fiscale, c'est augmenter les impôts.
14:32C'est QFD.
14:33Oui, alors c'est la raison pour laquelle je redis qu'ici, rien n'est arbitré aujourd'hui.
14:39Tout est ouvert, on regarde tout.
14:41Et Amélie de Montchalin, qui est ministre des Comptes publics, regarde chacune de ces niches.
14:46C'est 87 milliards de niches fiscales.
14:48Donc on a le droit de s'interroger.
14:49On regardait aussi les agences d'État.
14:50On regarde bien sûr les agences d'État.
14:52Il y a une classification aujourd'hui des agences qui est en train d'être opérée.
14:56Entre celles qu'il faut garder en améliorant l'efficience de son efficacité,
15:01celles qu'il faut fusionner,
15:02celles qu'il faut peut-être abandonner.
15:05Nous sommes dans ce travail de classification,
15:07avec les travaux du Sénat également.
15:09Et avec une épée de Damoclès de la censure sur la tête.
15:11Avec une épée de Damoclès de censure.
15:13Mais c'est la caractéristique de ce gouvernement
15:16et malheureusement de la situation politique
15:19dont nous avons hérité après la dissolution.
15:22Je voudrais conclure, Sophie Primard,
15:23par une question sur le Premier ministre
15:24qui fait face aux révélations de sa fille
15:26au sujet des violences à Bétaram,
15:29commise contre elle dans un camp d'été
15:30il y a de nombreuses années.
15:32La fille de François Bayrou,
15:33qui témoigne dans un livre à paraître aujourd'hui
15:34des violences subies.
15:36En tant que père de famille, dit François Bayrou,
15:38ça me poignarde le cœur,
15:39même si c'est une affaire très ancienne.
15:41En somme, le père de famille est meurtri,
15:44mais le responsable politique n'a rien vu.
15:46D'abord, je voudrais dire que c'est une histoire
15:48qui est générale, qui est malheureuse.
15:51Et là aussi, je veux penser aux nombreuses,
15:53voire très nombreuses, victimes de cet établissement
15:55et des méthodes de cet établissement,
15:58dont la fille de François Bayrou.
15:59C'est aussi une histoire personnelle
16:01qui est extrêmement blessante, je pense, pour lui.
16:05Difficile.
16:06On a tous des enfants.
16:08Et s'imaginer que pendant des années,
16:09ces enfants n'ont pas, par culpabilité,
16:12n'ont pas osé exprimer ce qu'ils avaient vécu.
16:15Ça doit être extrêmement difficile à titre personnel.
16:19Je pense que ça n'exonère pas le Premier ministre,
16:22mais ça n'exonère personne, en réalité,
16:24parce que pendant toutes ces dernières années,
16:26il y a un écosystème,
16:30il y a beaucoup d'élus,
16:31beaucoup de personnes autour de cet établissement,
16:33beaucoup d'élèves qui ont participé à cette vie.
16:39Le Premier ministre n'est pas au centre de tout,
16:43comme sa fille n'est pas au centre de tout,
16:45a-t-il dit hier.
16:46Il y a beaucoup de victimes.
16:48Il ne faut pas focaliser que sur elles, bien sûr.
16:51Il y a beaucoup de victimes.
16:53Donc, c'est une histoire terrible.
16:54Il faut aller au bout de cette histoire-là.
16:56Il faut regarder les responsabilités
16:58et prendre les dispositions rapidement possibles.
17:00C'est pour ça que je vous disais au début
17:01que je suis contente qu'il y ait des contrôles dans les écoles.
17:04On reboucle avec le début.
17:05Et on pense effectivement à toutes ces victimes,
17:07toutes ces années.
17:08Merci, Sophie Prima.
17:09Merci beaucoup.
17:09C'était votre grande interview.
17:10Je vous souhaite une bonne journée.
17:11Je vous dis à bientôt.
17:12Merci beaucoup, Sonia Mapoc.