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La ministre déléguée aux PME et au Commerce, Olivia Grégoire, était l’invitée de Sonia Mabrouk dans #LaGrandeInterview sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1

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Transcription
00:00 - Et bienvenue dans la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04 Bonjour, Olivia Grégoire.
00:05 - Bonjour, Sonia Mamreuk.
00:06 - Vous êtes la ministre en charge des petites et moyennes entreprises,
00:09 du commerce, de l'artisanat et du tourisme.
00:11 Alors bien sûr, on va beaucoup parler d'inflation, d'impôts, de prix.
00:15 C'est le triptyque qui préoccupe les Français.
00:17 Mais tout d'abord, Olivia Grégoire, votre réaction ce matin
00:20 à une note choc de l'Institut Montaigne.
00:22 Selon cette note, si la population française augmente,
00:25 c'est du fait de l'immigration.
00:27 L'immigration qui viendra donc combler le déclin de la démocratie française.
00:32 Est-ce que ça vous rassure ou est-ce que ça vous inquiète ?
00:35 - Déjà, ça ne m'étonne pas, cette note de l'Institut Montaigne.
00:39 Et ça n'est pas le cas que de la France.
00:42 C'est un prisme européen.
00:44 En réalité, toutes les démocraties européennes, la plupart d'entre elles,
00:47 ont ce sujet démographique.
00:49 Les Allemands ne sont pas en reste.
00:50 On a deux phénomènes.
00:51 A la fois des femmes qui font moins d'enfants, vous le savez,
00:54 et beaucoup plus tard.
00:55 Mais aussi effectivement un vieillissement de notre population.
00:58 Que je remarque déjà depuis plusieurs années dans le champ économique.
01:01 Si je vous dis par exemple qu'un quart des dirigeants de PME,
01:04 un quart d'entre eux, ont plus de 60 ans au moment où on se parle.
01:07 Si je vous dis qu'on a des centaines de milliers d'entreprises
01:11 qui vont devoir se transmettre dans les années qui viennent.
01:13 C'est aussi pour deux raisons que sont à la fois l'âge des dirigeants,
01:16 leur vieillissement, mais aussi une problématique
01:19 que les artisans et les commerçants connaissent dans leur chair,
01:21 la pénurie de main d'oeuvre.
01:23 On voit déjà les effets de la note de l'institut Montaigne.
01:25 Donc c'est un constat pour vous, ni rassurant ni inquiétant.
01:28 C'est plus un constat, une photographie à instanter de la réalité
01:32 qui est le vieillissement de la population française
01:35 et qui aura un impact économique majeur.
01:37 Le président du RN, Olivier Grégoire, va demander à Emmanuel Macron
01:40 demain à ce sujet sur l'immigration.
01:43 Il va le demander lors de ses rencontres organisées par le président à Saint-Denis.
01:47 Un référendum sur l'immigration en même temps que les européennes.
01:50 Dans une lettre, Jordan Bardella fait le lien entre les émeutes
01:54 qui ont eu lieu et l'immigration.
01:56 Il dit ceci, on va le voir.
01:58 "Il ne saurait-il y avoir de sursaut national et républicain
02:00 sans prise de conscience des dangers d'une immigration de peuplement ?"
02:04 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
02:06 Je réponds plusieurs choses.
02:08 D'abord, je réponds que le positionnement, la posture du RN
02:14 sur les enjeux migratoires, malgré toutes les tentatives
02:17 d'évolution du RN n'a pas changé.
02:20 En réalité, tout ce qui relève de l'immigration,
02:23 peu importe la réalité démographique, on vient d'en parler,
02:25 est profondément rejeté par le RN.
02:28 Ce que je note aussi, et je suis une femme honnête,
02:30 dans la vie commune politique, c'est qu'on a beaucoup râlé,
02:33 notamment dans la majorité et à juste titre,
02:36 sur le fait qu'on manquait de propositions, souvent des oppositions.
02:39 Voilà une proposition, donc on ne peut pas s'en plaindre.
02:41 D'un référendum, d'un retour au peuple.
02:43 Troisièmement, j'aime aussi les règles, j'aime la méthode.
02:48 On a un outil qui s'appelle une constitution, qui date de 1958.
02:51 Le référendum est la prérogative absolue du Président de la République.
02:55 Je pense que Jordan Bardella, s'il propose ça dans le cadre
02:59 des échanges qui sont prévus par le Président de la République demain,
03:02 aura une réponse et un avis du Président de la République.
03:05 Mais vous n'avez pas peur d'un référendum sur l'immigration ?
03:09 La peur n'est ni mon allié ni mon ami, c'est un sentiment
03:12 dont je me départis depuis très longtemps.
03:14 Je n'ai pas peur, la question ce n'est pas est-ce que j'ai peur,
03:16 la question c'est est-ce que c'est adapté, comment on fait les choses,
03:19 comment on pose les choses et est-ce que c'est le bon allant ?
03:21 Pourquoi ça devient compliqué quand il s'agit d'immigration ?
03:23 Pourquoi un référendum et demander l'avis des Français devient compliqué à ce moment-là ?
03:26 D'abord, c'est un outil un peu spécial.
03:30 À double tranchant ?
03:32 Oui, c'est un outil qui peut être, et l'histoire l'a démontré,
03:34 en 1969 en tête, que c'est un outil qui peut être à double tranchant,
03:38 mais ce n'est pas tellement ça.
03:39 Il doit être utilisé à bon escient sur des questions qui intéressent la société,
03:43 sur la question sur laquelle la société est légitime pour répondre et dispose des outils.
03:47 C'est possiblement le cas comme d'autres sujets,
03:49 la fin de vie ou d'autres sujets qui pourraient être soumis à référendum.
03:53 Après, si le référendum devient un outil fréquent, normal, quotidien,
03:57 je pense qu'on déflore l'esprit de la Constitution
03:59 et que ce n'est pas l'objet du référendum qui doit être utilisé à bon escient,
04:03 sur certaines thématiques, au bon moment.
04:05 C'est possiblement sur la table des demains pour ces rencontres à Saint-Denis.
04:09 Et connaissant le président de la République,
04:11 je ne doute pas que les forces politiques qui feront des propositions auront des réponses.
04:14 Alors justement, autre proposition, je vous cite encore le président du RN,
04:17 parce que dans cette même lettre, il demande un moratoire,
04:19 ça va vous intéresser sur les impôts et les taxes.
04:22 Je vais dire, ça c'est une proposition à laquelle tous les Français vont dire oui.
04:25 Oui, c'est une proposition qui ne mange pas de pain, vous me l'accorderez.
04:28 Mais qui peut donner des résultats dans le portefeuille des Français.
04:31 Oui, je l'oserais aussi.
04:33 C'est bien joli ces déclarations à l'emporte-pièce.
04:36 Quand on gouverne un pays, quand on est à la manœuvre, on doit être responsable.
04:41 Voilà, c'est très joli les expressions de moratoire, on stoppe.
04:44 Mais ce n'est pas la télé, là, il n'y a pas une télécommande avec pause,
04:47 on reprend dans trois ans. Comment on finance le pays pendant les années qui viennent ?
04:49 Je ne sais pas, c'est la promesse que vous faites.
04:50 Vous dites qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts, vous le martelez, vous le réflétez.
04:53 On le fait, donc on n'a pas besoin de le demander, on le fait.
04:55 Les demandes, les grandes déclarations à l'emporte-pièce,
04:58 qui sont souvent suivies de positions contradictoires au Parlement dès qu'il y a des sujets,
05:02 notamment par les députés du Rassemblement national,
05:05 on n'a pas besoin de ça.
05:06 Nous, depuis 2017, c'est 52 milliards d'euros qu'on a baissés pour les ménages et les entreprises.
05:10 26 milliards de baisse pour les ménages, 26 milliards de baisse pour les entreprises.
05:14 Et nous continuons. Nous continuons avec le dernier tiers de la taxe d'habitation.
05:17 Nous avons continué l'an dernier avec la suppression de la redevance audiovisuelle.
05:20 Donc, encore une fois, je le dis souvent au Parlement, très simplement,
05:23 il y a ceux qui causent qui font des lettres, qui font des plateaux,
05:26 et puis il y a ceux qui font. Nous, on fait. On ne fait pas de grandes déclarations, on le fait.
05:29 Ils causent et ils font aussi. Ce sont les dirigeants d'entreprises et patrons.
05:32 Pourquoi ils sont inquiets, alors, Olivier Grégoire ?
05:34 Vous martelez qu'il y aura pas de hausse d'impôts, mais hier, justement,
05:36 lors de la rentrée des universités d'été du MEDEF, ils vous disent, nous,
05:39 "chat échaudé, craint l'eau froide".
05:41 Oui, alors, moi, j'aime bien cette expression de "chat échaudé, craint l'eau froide".
05:45 Et Nietzsche avait une jolie phrase qui était "au malheur, je suis nuance".
05:51 Ce que je veux dire, c'est qu'il est normal, je le comprends, ce point de vue des patrons.
05:55 Pourquoi ? Parce que l'histoire a démontré, et pas au calan grec, il y a une dizaine d'années,
06:00 sous le gouvernement de François Hollande, par exemple,
06:02 qu'un certain nombre de propositions, et surtout de promesses, n'avaient pas été tenues.
06:06 Je pense à deux choses que je veux remettre...
06:08 Vous vous souviens qu'il y avait un ministre qui s'appelait Emmanuel Macron ?
06:10 Oui, mais en l'occurrence, la proposition dont je parle, et qui avait été portée par le président Hollande,
06:14 datait d'avant. Vous vous souvenez de cette histoire de "on va baisser le taux d'imposition des TPE à 15%".
06:19 Vous vous souvenez de cette histoire de "on va régler la fiscalité locale
06:23 en fonction de l'investissement des entreprises sur les territoires".
06:26 Tout ça n'est resté que lettre morte, et effectivement, on peut entendre,
06:29 parce que l'histoire des impôts en France l'a démontré,
06:32 qu'il y a une forme d'appréhension des dirigeants d'entreprises,
06:35 qui ont toujours peur, et c'est normal, de l'instabilité financière.
06:38 Mais Olivier Grégoire, pourquoi ils ont peur ? Ils vous ont vu ce que vous avez fait,
06:41 vous avez fait un jeu de braquet sur la CVE, l'impôt sur la...
06:44 Parce qu'on a fait en six ans...
06:45 Juste, je précise, l'impôt sur la production, vous aviez promis de le supprimer sur deux ans,
06:49 et finalement, 4 milliards sur quatre ans.
06:51 Oui, mais alors là, je vais le dire avec le sourire, mais avec un peu de force,
06:55 il faut quand même regarder les choses avec un peu de sérieux.
06:59 À qui vous le dites ?
07:01 Je le dis aux entrepreneurs.
07:02 Ah bon ? Ils ne le regardent pas avec sérieux ?
07:04 Je pense qu'il faut regarder les choses avec sérieux.
07:06 Et je leur dis, dans les échanges très francs que nous avons,
07:08 et que j'ai eu avec eux encore hier au Medef,
07:10 1) peut-être, très basiquement peut-on croire, un peu plus,
07:14 ceux qui ont fait des baisses d'impôts. C'est nous.
07:17 26 milliards sur cinq ans. On continue.
07:20 La droite, par exemple, pendant 25 ans, et je connais bien les sujets à droite,
07:24 a parlé de cette baisse d'impôt de production.
07:26 Tout le monde en a causé, personne ne l'a fait.
07:29 8 milliards de baisse de CV à eux.
07:31 Ça n'est pas anodin, 8 milliards, c'est deux fois le budget du ministère de la Culture.
07:35 Donc, nous allons le faire.
07:37 Vous m'accorderez, pour ceux qui nous entendent,
07:39 à dire que baisser de 4 milliards en quatre ans, ça demeure baisser de 4 milliards.
07:43 J'entends, mais vous m'accorderez que vous avez changé de braquet.
07:45 Nous tenons compte d'une situation financière mondiale,
07:49 qui n'impacte d'ailleurs pas que la France.
07:50 C'est joliment dit pour dire que vous avez changé votre promesse.
07:52 Non.
07:53 Mais pourquoi ne pas le dire directement ?
07:54 Parce qu'on ne change pas la promesse. La promesse, elle sera tenue.
07:56 La promesse, c'est 4 milliards sur quatre, c'est la fin du quinquennat, c'est pas 4 milliards sur deux ans.
07:58 La promesse, c'est 4 milliards.
07:59 Ce qui pèse sur le compte des entreprises, c'est les 4 milliards.
08:01 OK, si on peut le faire plus vite, la première ministre l'a dit, on le fera plus vite.
08:05 Pourquoi vous ne le faites pas plus vite ?
08:06 Parce qu'on a une situation budgétaire qui est tendue,
08:09 parce que nous avons énormément investi.
08:11 Vous voyez, on ne parle jamais du plan de relance 100 milliards d'euros qu'a porté Jean Castex,
08:15 mais qui est allé aussi pour beaucoup dans l'investissement des entreprises.
08:18 Ce n'est pas des baisses d'impôts, c'est de l'investissement.
08:19 On a fait les deux en même temps.
08:21 Et en réalité, nous avons aujourd'hui, vous l'avez bien vu,
08:23 les Français le voient, une remontée des taux d'intérêt, des tensions internationales
08:26 et une situation macroéconomique mondiale qui est un peu plus tendue.
08:29 Alors, vous savez, on reste une minute à ce sujet.
08:31 Mais pourquoi faire peser tout ça sur le dos de certains entrepreneurs ?
08:33 Mais ce n'est pas peser sur le dos, les 4 milliards, on va le faire.
08:38 Si on fait 4 milliards maintenant, la réalité, c'est qu'on risque, sans être technique,
08:42 de faire déraper le budget.
08:44 On va un tout petit peu plus loin.
08:45 Si le budget dérape, ça a des conséquences, vous le savez,
08:48 les taux d'intérêt de remonter.
08:50 Mais ce qui m'énerve un peu, moi, dans le débat public,
08:52 c'est qu'on a l'impression, quand on parle des taux d'intérêt,
08:54 ça ne concerne que l'entreprise France.
08:56 Mais non, si les taux d'intérêt augmentent,
08:59 le petit entrepreneur dans le bâtiment qui veut investir,
09:02 ses taux d'intérêt pour son investissement vont augmenter.
09:04 Les conditions de financement seront plus compliquées.
09:06 Il n'y a pas d'intérêt à ça et nombre de chefs d'entreprise l'entendent.
09:10 Olivier Grégoire, vous vous inquiétez tout à fait normal de la dette qui a explosé.
09:14 C'est combien ? C'est quasiment 700 milliards d'euros de dette supplémentaire depuis 2017.
09:18 On en est là.
09:20 Est-ce que vous êtes à quelques milliards près aujourd'hui par rapport à ces entrepreneurs ?
09:24 À ce rythme-là, on ne redresse plus les comptes de l'État.
09:26 On est toujours à quelques milliards près.
09:28 Et les mêmes chefs d'entreprise, vous savez, parce qu'il y a ce qu'on en dit,
09:31 et puis il y a ce qu'on a vécu.
09:32 On a passé la journée hier à la REF du Medef.
09:36 En réalité, les chefs d'entreprise savent très bien pourquoi on s'est aussi endettés.
09:40 Et on s'est endettés aussi pour être à leur côté.
09:43 Je ne voudrais pas rappeler quelques souvenirs, mais quand même, il n'y a pas beaucoup de pays.
09:46 Ils s'en rappellent. Ils sont pessimistes.
09:47 C'est toujours important.
09:48 J'ai Zé au téléphone, il parle de crise économique qui arrive.
09:51 Il y a un ralentissement sur certains secteurs.
09:53 Mais dans l'immobilier, quand le bâtiment ne va pas.
09:55 Oui, il y a quelques ralentissements.
09:58 Je crois qu'avec Bruno Le Maire, notre mission, et Bruno l'a démontré depuis quelques années,
10:02 c'est aussi de garder la tête froide.
10:04 Je n'ai pas dit tout va bien, sous le soleil, dormir tranquille.
10:07 Il y a des secteurs en tension, principalement notamment pour l'histoire de main-d'oeuvre.
10:11 Il y a des secteurs qui fonctionnent très bien, l'aéronautique, l'automobile va très bien.
10:16 Il y en a d'autres qui souffrent un peu plus de la nuance.
10:18 L'inflation est un impôt, Olivier Grégoire, qui pèse sur les plus modestes.
10:22 Les factures d'électricité, gaz, fournitures scolaires ont augmenté.
10:26 Vous allez recevoir avec Bruno Le Maire à Bercy, entre aujourd'hui et demain à la fois,
10:30 les industriels et les responsables d'enseignes de distribution.
10:33 Qu'est-ce que vous allez encore leur dire ? Encore un effort ?
10:35 Plus d'effort.
10:37 Et pourquoi ils vont vous écouter cette fois-ci ?
10:40 Parce qu'ils ont déjà commencé à nous écouter depuis plusieurs mois.
10:43 Non, mais on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
10:45 J'avais hier un éditorialiste plutôt libéral qui me disait
10:48 "mais vous êtes plutôt une libérale, il ne faut pas d'interventionnisme.
10:51 La meilleure garantie pour faire baisser les prix, c'est la concurrence".
10:54 C'est pas absurde. Qu'est-ce que je vois, moi ?
10:57 Depuis le mois de janvier, on a fait venir les distributeurs,
11:00 qui à l'origine n'avaient pas l'intention de faire un panier ou un trimestre anti-inflation.
11:04 Ils l'ont fait.
11:06 Sur combien de produits ?
11:08 Sur des centaines de produits.
11:10 Avec une baisse moyenne sur les produits du panier anti-inflation qui était supérieure à 10%.
11:13 Mais sur un an, pas de baisse des prix en réellement.
11:15 Deuxièmement, sur les industriels, parce que nous n'avons pas été en reste,
11:18 on les a reçus avec Bruno Le Maire.
11:20 Il y a 75 très grandes marques industrielles mondiales
11:23 qu'on trouve dans les hypermarchés et les supermarchés.
11:26 On a une quarantaine d'industriels qui se sont engagés à une baisse de prix.
11:30 On a, au moment où on se parle, il faut être précis,
11:33 un peu plus de 1 000 références produits qui sont en baisse.
11:36 Là où le bas blesse, on va se dire les choses simplement,
11:38 et c'est pour ça qu'on les revoit, c'est qu'il y a 20 000 références dans un hypermarché,
11:41 comme on vient de le voir.
11:42 Donc, il en faut plus. Plus de baisse sur plus de produits.
11:45 C'est la pression qu'on va continuer à mettre.
11:47 - Vous nous dites, et on a tendance à vous croire, on a envie de vous croire,
11:50 Olivier Grégoire, que vous êtes une femme de promesses tenues.
11:52 Voici ce que vous déclariez, vous assuriez fin avril.
11:55 On va voir votre déclaration. C'est vous-même, hein ?
11:58 - Oui, oui. La preuve du contraire. Je vois l'image, mais je pense que...
12:01 - Vous allez le voir. "Je peux avec une certaine certitude vous assurer
12:04 qu'à la rentrée, nous aurons une baisse visible des prix dans les rayons."
12:09 Mais j'ai envie de vous demander, vous parlez de quelle rentrée ? Dans deux ans ?
12:11 - Je parle de sept rentrées. - C'est raté.
12:13 - Non, je parle de baisse d'entre 5 et 10 % sur plusieurs milliers de références.
12:19 Je parle des pâtes, on va être très précis. Je parle de l'huile de tournesol.
12:24 Je parle aussi d'un certain nombre de céréales, de yaourts nature.
12:29 Je ne vais pas enquiquiner tout le monde avec des listes de courses, mais la réalité...
12:32 - Ça intéresse tout le monde. - Oui, mais c'est difficile.
12:34 Et je sais que vous avez un peu de distinction dans tous ces sujets.
12:38 Il y a des prix qui baissent. Est-ce que le panier à la caisse, il baisse suffisamment ?
12:42 Non. Donc c'est tout l'enjeu de la pression qu'on va remettre avec Bruno Le Maire.
12:46 Et je rappelle, Bruno Le Maire l'avait dit avec force, il faut le rappeler,
12:49 qu'on rentre aussi en période de PLF.
12:52 Et donc on attend des efforts des industriels et on attend des distributeurs,
12:56 si tant est qu'il y ait des efforts des industriels, que les baisses de prix soient maintenant.
13:00 - Mais avec quoi, vous leur dites ? J'allais dire juste avec la force de votre voix.
13:04 - Mais ça joue, la force de conviction, ça joue.
13:07 Parce que vous savez que, figurez-vous, que quand les volumes baissent,
13:12 puisque comme les prix sont élevés, un certain nombre de volumes de grandes marques
13:15 sont en train de s'effondrer en France.
13:17 Peut-être que ça devient un problème aussi pour un certain nombre d'industriels,
13:20 donc ils n'ont pas intérêt à ce que les volumes s'effondrent.
13:22 Donc on va discuter de tout ça.
13:24 Et plutôt, encore une fois, j'ai pas dit que c'était facile,
13:27 j'ai pas dit qu'on avait tout réussi, c'est pas du tout l'esprit de ma réponse.
13:31 Ce que je dis, c'est qu'on avance. Ce que je dis, c'est qu'il faut plus de baisse de prix
13:34 dans les semaines qui viennent. Et ce que je dis, c'est qu'on va continuer à maintenir la pression.
13:37 Je dis enfin qu'on entre en période de projet de loi de finances
13:40 et qu'on a aussi possibilité, si on se rend compte que nous parlons dans le vent,
13:44 de prendre des mesures pour forcer un peu un certain nombre d'acteurs économiques à aller plus vite.
13:48 - Deux questions pour terminer. D'actualité, vous allez nous parler du tourisme.
13:51 Rapidement, je vous le demanderai, Olivier Grégoire.
13:53 Puis à l'instant, on vient d'apprendre que la France insoumise va saisir le Conseil d'État
13:57 sur l'interdiction de la baïa, telle qu'annoncée par Gabriel Attal.
14:02 La France insoumise qui dénonce une forme d'islamophobie, qui va saisir le Conseil d'État.
14:06 Quand vous réagissez ?
14:08 - Qui saisissent ? C'est à l'image du mouvement.
14:12 - C'est-à-dire ?
14:13 - Il y a ceux qui saisissent le Conseil d'État.
14:15 Il y a ceux qui mettent en œuvre des mesures de bon sens pour maintenir, protéger notre laïcité.
14:21 Je rappelle que 7 à 8 Français sur 10 sont absolument d'accord avec la mesure d'interdiction de la baïa.
14:25 - Ce sont des ennemis de la laïcité, la France insoumise ?
14:28 - Ce ne sont pas les meilleurs alliés ni les meilleurs amis.
14:30 Pendant qu'on se bat avec les industriels, avec Bruno Le Maire, avec les distributeurs,
14:34 certains font des saisines pour faire des plateaux, c'est très bien.
14:37 Moi, je crois que Gabriel Attal a eu raison.
14:39 Je pense que c'est une mesure qui était attendue.
14:41 Je pense qu'il a été clair et qu'en politique, la clarté, c'est important.
14:45 - On peut dire un dernier cocorico pour les chiffres du tourisme ?
14:48 Quelques mots, rapidement, Olivier Grégoire.
14:51 - Quelques mots.
14:52 Une très belle saison touristique.
14:54 Des Français qui sont partis pour 88% d'entre eux en France.
14:59 Le retour des clients internationaux, un chiffre, plus 29% d'arrivées de vols long courrier.
15:05 La France redevient une destination privilégiée pour les acteurs internationaux.
15:09 Nous aurons probablement plus de 58 milliards d'euros de recettes fiscales,
15:14 ce qui n'est pas anodin grâce à cet été.
15:17 Mais le tourisme français bouge et c'est intéressant.
15:20 La transition climatique, la météo ont fait bouger les Français.
15:24 Donc, on a une mutation.
15:25 Un peu moins de monde sur les plages, plus de monde à la montagne.
15:28 - Avec le défi à venir, évidemment, des JO.
15:30 On aura l'occasion d'en reparler.
15:31 Merci, Olivier Grégoire, ministre en charge des petites et moyennes entreprises,
15:35 du commerce, de l'artisanat et du tourisme.
15:38 Bonne journée à vous.
15:39 - Merci, belle journée.
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