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Philippe ZELLER Ambassadeur de France auprès du Saint-Siège (2016 à 2018), il l'a rencontré en tête à tête lors de sa prise de fonction en 2016 puis lors de son départ en 2018 à quelques semaines de la visite d'Emmanuel Macron et Benoît PAYAN Maire de Marseille ; il l'a reçu à Marseille en septembre 2023.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 21 avril 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi, Agnès Bonfillon, RTL Soir, édition spéciale, disparition du pape François.
00:06Il est 18h20, bonsoir Philippe Zeller.
00:10Bonsoir.
00:11Vous êtes notre ancien ambassadeur de France au Vatican.
00:13Merci beaucoup de prendre la parole pour la première fois sur RTL.
00:16Depuis l'annonce du décès du pape François, vous avez rencontré le pape à deux reprises entre 2016 et 2018.
00:22Quelles traces ces rencontres vous ont-elles laissées ?
00:25Ce sont d'abord des rencontres protocolaires.
00:30Je représentais la République auprès du Saint-Siège.
00:33Et donc, il y a une dimension officielle, ce qui n'empêche pas aussi une dimension plus personnelle.
00:41Ce qui est important, c'est lors de la remise des lettres de créance,
00:44l'ambassadeur est reçu à peu près une demi-heure par le Saint-Père et donc par François,
00:50occasion tout à la fois bien de se présenter, de présenter son propre parcours,
00:55de faire un petit tour d'horizon des relations entre le Saint-Siège et la République,
01:00puisque, bien entendu, il y a là une rencontre officielle entre les représentants de deux États souverains.
01:07Et comme dans d'autres pays, évidemment, l'ambassadeur vient se présenter auprès du chef de l'État,
01:14mais n'oublie pas qu'il a en face de lui le chef de l'Église.
01:17Bien entendu, à ce moment-là, nous étions encore dans une première phase du pontificat,
01:25posé de bien vouloir venir en France.
01:29Il ne l'a pas fait en tant que visite officielle.
01:32Il a néanmoins eu trois occasions de venir dans d'autres pays.
01:37Et puis, alors, à l'issue de la mission d'ambassadeur,
01:40nous avons quelques minutes, au fond, pour prendre congé.
01:46Ça s'est passé pour moi fin juin 2018, dans des circonstances tout à fait particulières,
01:53puisque c'était deux jours après la visite officielle que lui rendait le président Emmanuel Macron.
02:01Il est de tradition qu'évidemment, vis-à-vis de tout nouveau peuple,
02:04le chef de l'État français, le président de la République,
02:07vienne le rencontrer au Vatican.
02:09Et donc, il y avait une ambiance tout à fait positive,
02:12parce que les entretiens avec le président Macron avaient été très riches, très utiles.
02:19Et c'est un souvenir là qui...
02:21Bien sûr, l'entretien ne dure que quelques minutes.
02:23J'étais avec mon épouse et notre fille.
02:27Nous avons échangé très brièvement sur, finalement, la réussite de cette visite du président Macron.
02:33Mais nous avons eu aussi quelques échanges personnels.
02:36Et nous avons été très frappés, d'ailleurs, qu'à l'issue de ces quelques minutes,
02:41qu'il a mené en langue française.
02:43Il n'avait pas demandé de la présence d'un interprète.
02:48Nous avons, et mon épouse lui a dit, comme il l'appelait à l'issue de chaque cérémonie,
02:55place Saint-Pierre, et bien sûr, très Saint-Père, nous prierons pour vous.
03:01Et il a eu, à ce moment-là, ce mot tout à fait étonnant.
03:06Il a opiné de la tête et il nous a dit, oui, c'est difficile.
03:10Il l'a dit en français.
03:12Et pour nous, ça a été un moment extrêmement intense,
03:14parce qu'au fond, à travers ces trois mots,
03:16il disait tout à la fois, certes,
03:18qu'il assumait cette fonction tout à fait étonnante.
03:21Il a le titre de vicaire du Christ sur terre, évêque de Rome.
03:27Il dirige cette église catholique extraordinairement répandue à travers le monde.
03:34Et en même temps, c'était très humble.
03:37Ça voulait dire, je ne suis qu'un homme chargé, certes, d'une très grande responsabilité,
03:41mais qui doit faire face à toutes les difficultés que l'on peut avoir
03:47quand on a la responsabilité d'une telle organisation, d'une telle institution.
03:54Merci infiniment.
03:56Merci infiniment, Philippe Zeller.
03:57Excusez-moi de vous interrompre.
03:59Vous êtes notre ancien ambassadeur de France au Vatican.
04:02Et merci d'avoir pris la parole ce soir sur RTL.
04:04Bonsoir, Benoît Payan.
04:06Bonsoir, Yves Cali.
04:06Vous êtes le maire socialiste de Marseille.
04:08Merci de prendre la parole sur RTL.
04:10Quel souvenir gardez-vous de l'homme que vous avez, vous aussi, rencontré ?
04:14C'était en 2023, lors de sa venue dans la cité phocéenne.
04:17Son arrivée a été à Marseille un moment de communion absolument incroyable,
04:22ou croyant et non croyant, catholique, juif ou musulman.
04:26Tout le monde était d'abord très fier de recevoir le pape à Marseille.
04:30Et puis ensuite, ça a été deux jours exaltants, extraordinaires,
04:34avec des messages très forts, avec une unité de la ville très forte,
04:38puis une messe dans le stade Vélodrome historique.
04:41Quelque chose qu'on n'oublie pas, quelque chose qu'on ne peut pas oublier,
04:43qui m'a marqué et qui, je crois, me marquera longtemps.
04:46Et c'est extraordinaire parce que vous recevez un pape catholique
04:49et la façon dont vous en parlez laisse entendre que finalement,
04:52c'était toutes les communautés, même ceux qui n'étaient pas croyants,
04:55qui ont partagé ce moment que vous venez de nous décrire à Marseille.
04:59Ça fait aussi partie de cette spécificité.
05:03C'est quelqu'un qui a embarqué tout le monde,
05:04d'abord parce qu'il avait une lecture des évangiles absolument incroyable,
05:08qui permettait à tout le monde de se reconnaître dans ses paroles.
05:10C'est-à-dire vraiment, il a voulu, d'abord par le choix de son nom,
05:14le fait de choisir, s'appeler François,
05:17pour faire une église pauvre au service des pauvres,
05:20en parlant des plus humbles, en se battant contre les injustices du monde.
05:24C'est quelqu'un qui a vraiment porté les paroles de l'évangile au plus haut
05:28et avec une simplicité, un regard et une manière de faire qui était exceptionnelle.
05:33Je vais vous donner un seul exemple.
05:35Moi, je l'ai vu dans un moment, c'était le lendemain matin de son arrivée.
05:39Il devait y avoir 40 personnes.
05:40On était parmi les sœurs de Calcutta.
05:43Il y avait vraiment les damnés de la terre qui étaient là,
05:45vraiment des gens exclus de toutes parts.
05:48Il était lumineux, Yves Calvi.
05:50Il n'y avait pas de caméra, il n'y avait pas de journaliste,
05:52il n'y avait pas de mise en scène.
05:53On était frappés de le voir comme ça,
05:55de le voir se lever alors qu'il avait énormément de mal à marcher
05:58pour aller vers ces gens-là.
06:00Ça fait du bien de voir ça parce qu'il a porté,
06:03pendant tout son pontificat, et particulièrement à Marseille,
06:06mais pendant tout son pontificat,
06:07une vision très humaniste et un message de paix universel.
06:12C'était un pape de gauche ?
06:13Ça n'existe pas un pape de gauche ou un pape de droite.
06:16C'est une vision trop caricaturale des choses.
06:19Vous croyez que je n'étais pas fier, moi, homme de gauche,
06:21d'avoir dans ma ville un pape qui parle de cette manière-là.
06:24J'en étais extrêmement fier,
06:26mais je sais trop ce que tout ça veut dire
06:29pour ne pas récupérer ni son héritage, ni son histoire.
06:33L'Église, elle est une et universelle,
06:35même si elle est traversée de courant.
06:37Merci infiniment, Benoît Payan, maire socialiste de Marseille.
06:40Le pape était en visite chez vous, je le rappelle, en 2023.
06:43Pendant 12 années, le pape François a tissé un lien très particulier
06:46avec les croyants.
06:47Juste après le journal de 18h30,
06:49nous serons devant la cathédrale Notre-Dame de Paris,
06:52où se sont réunis beaucoup de jeunes fidèles
06:53venus du monde entier.
06:54A tout de suite sur RTL.

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