Le 3 avril 1966, Johnny Hallyday accorde une rare interview à la radio CKRS lors de son passage à Chikoutimi, au Québec. Dans cet échange unique, l'idole des jeunes évoque sa carrière, sa relation avec le public québécois et livre un témoignage sincère sur sa vie d’artiste. Un précieux moment d’archives pour tous les fans du rockeur français.
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00:00On parle d'entrée de Chicoutimi, il ne fallait pas que je l'oublie.
00:05On vous présente Jean-Henri Olédé, tout le monde le connaît.
00:07Jean-Henri Olédé, moi je ne sais pas, tout le monde a dû vous poser des questions,
00:11vous harasser, ne pas vous lâcher une seconde depuis que vous êtes entré au Canada.
00:16Les questions surtout qu'on me pose, c'est si j'aime le Canada ou pas.
00:19Bon, alors disons qu'on va commencer par celle-là.
00:23Moi je trouve ça formidable, surtout les accueils qu'on a reçus dans chaque ville,
00:28je trouve ça très gentil, très sympa.
00:31Et Jean-Henri Olédé, depuis le temps que vous faites de la chanson,
00:34est-ce que le public canadien, ça se compare au public français ou s'il y a une grande différence?
00:39Parce qu'on sait que le public français est un peu plus tapagère.
00:41Oui, ça dépend les villes.
00:43Il y a certaines villes où ils sont plus tapagères qu'en France,
00:48et certaines autres villes où ils sont plus calmes.
00:50Et également, Jean-Henri Olédé, est-ce que vous projetez par exemple,
00:54en quittant ici le Canada, qu'est-ce que vous projetez de faire?
00:56Un autre film, quelque chose?
00:56Non, en quittant le Canada, je vais à Paris, je fais une télévision,
01:03ensuite je pars en Turquie,
01:08ensuite je reviens de Turquie, je vais en Espagne, en Allemagne, au Japon,
01:14ensuite je reviens, je fais une tournée d'été en France,
01:17et ensuite, j'ai d'autres engagements,
01:23je ne sais pas, je ne sais pas là, je ne l'ai pas dans ma tête exactement où,
01:30et ensuite l'Olympia pour le mois d'octobre-novembre, par là.
01:35Ce ne sera pas ça l'Olympia qui vous aura lancé, vous, Jean-Henri Olédé?
01:39Non, parce que j'étais déjà connu quand j'ai fait l'Olympia.
01:41On ne fait pas l'Olympia quand elle n'est pas connue en général.
01:43Justement.
01:44Jean-Henri Olédé, avant de quitter l'Europe, avant de venir ici au Canada,
01:49est-ce que vous étiez sorti de l'Europe pour donner des spectacles?
01:53Non.
01:55Jamais?
01:55Non.
01:55Votre première grande tournée en dehors de l'Europe?
01:57Je suis déjà venu à New York, à Chicago, enfin, j'ai fait pas mal de villes des États-Unis.
02:05Avec Sylvie Vertin?
02:06Non, tout seul.
02:06Tout seul?
02:07Mais ce n'était pas pour chanter en spectacle, c'était pour faire des disques,
02:11et puis c'était aussi pour mon plaisir personnel, pour visiter un peu les États-Unis.
02:15On a dit, Jean-Henri Olédé, que votre dernière grande dépense, c'était l'achat d'un avion.
02:20On sait également que vous êtes un peu casse-coup.
02:22Est-ce que c'est vrai?
02:25Pourquoi c'est un défaut?
02:26Ben non, non.
02:31Oui, je suis un peu casse-coup.
02:34Mais quand on vit sans risque, qui ne risque rien n'a rien, n'est-ce pas?
02:40Justement, oui.
02:41Et ensuite de ça, Dieu en est validé.
02:43Est-ce que, par exemple, un de ces jours, vous allez revenir ici au Canada?
02:48J'espère.
02:50Prochainement?
02:51Ça, je ne peux pas vous dire, puisque j'y suis encore.
02:54Je ne sais pas, moi, je vais aller dans l'avenir un peu plus loin, à savoir, tu sais.
02:58J'en reviendrai certainement, évidemment, oui.
03:00Et cette fois-là, est-ce que, par exemple, votre épouse vous accompagnerait?
03:04Si c'est possible, oui.
03:05Si c'est possible.
03:06Et également, Jean-Henri Olédé, je présume, je ne sais pas, je vais aller du côté personnel, du côté familial, si on peut dire.
03:12Vous ne devez sûrement pas avoir l'occasion de vous rencontrer tellement souvent, Sylvie Vartan et vous.
03:18Oui, le problème est là.
03:21Je vois plus souvent mon public que ma femme.
03:23Et Jean-Henri Olédé, lorsque vous êtes allé faire votre service militaire, si vous avez pensé de ça, vous levez tôt le matin.
03:30Je me coucher tôt le soir.
03:31C'était affreux.
03:32C'était affreux.
03:33Parce que je ne pouvais pas me coucher tôt, mais j'ai été obligé de me lever tôt.
03:36Oui.
03:37Alors je dormais entre 3 et 4 heures par nuit.
03:40Mais t'as quand même?
03:41Non, je n'ai pas travaillé.
03:45Quand on est, enfin, je ne sais pas au Canada, mais en France, on n'a pas le droit, étant militaire, d'exercer son métier.
03:53Et vous avez composé également des chansons lorsque vous étiez à faire votre service militaire.
03:58Et puis ces dernières chansons, on les a sur un dernier micro-sillon qui est sorti d'ici au Canada.
04:03C'est exact, oui.
04:04Et qu'est-ce que vous en pensez de cette nouvelle expérience-là de composer des chansons vous-même?
04:09Bien, ce n'est pas une nouvelle expérience.