Avec Samuel Mayol, Maître de conférence, secrétaire général du Comité Laïcité et signataire de la tribune de soutien à Fabrice Balanche
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00:00Plus précisément à l'université de Lyon 2, aujourd'hui dans le Figaro, tribune signée par une cinquantaine d'universitaires,
00:10deux anciens ministres de l'éducation nationale également, Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry,
00:13qui demandent la démission de la présidente de l'université de Lyon 2.
00:20On va en parler avec notre invité Samuel Mayol, bonjour.
00:23Bonjour.
00:24Bienvenue sur Sud Radio.
00:25Vous êtes maître de conférence, secrétaire général du comité laïcité république et signataire de cette tribune en soutien à l'universitaire Fabrice Balanche.
00:34Je vais faire un petit rappel des faits avant pour qu'on voit bien de quoi on parle.
00:38C'était il y a plusieurs semaines à l'université de Lyon 2.
00:41Le cours de l'universitaire Fabrice Balanche est interrompu en plein cours par une manifestation assez mouvementée d'autonomes.
00:50C'est comme ça qu'il s'appelle, des autonomes de Lyon 2, du coup proche j'imagine de la mouvance anarchiste.
00:54Il lui reproche plusieurs choses, des positions d'après eux inacceptables sur la Palestine, des positions d'après eux inacceptables sur la Syrie.
01:02Il le traite de sioniste notamment.
01:05Fabrice Balanche quitte son cours, le cours ne peut pas se tenir.
01:09La présidente de l'université a fini par réagir.
01:13Elle a dénoncé le franchissement d'une ligne rouge par ses étudiants qui ont coupé le cours.
01:17Mais elle a critiqué également les propos qu'elle a jugés inacceptables de Fabrice Balanche.
01:22En gros, est-ce qu'elle l'a lâché ?
01:24Oui, on peut dire clairement qu'elle l'a lâché, elle a été au départ un peu prudente.
01:27C'est-à-dire que de principe elle l'a soutenue, mais en même temps en tenant des propos qui le lâchent véritablement.
01:32Quand elle dit qu'elle n'est pas étonnée de savoir que cet enseignant-là est agressé par des élèves suite à ses prises de position,
01:38je pense qu'effectivement elle l'a bien lâché et c'est inacceptable de la part d'une présidente.
01:42Je ne suis pas étonné que cela tombe sur cet enseignant-là.
01:45Qu'est-ce qu'elle lui reproche ?
01:46Elle lui reproche visiblement des positions.
01:49Mais vous savez, un universitaire qui fait des recherches, il a effectivement des positions et ce n'est pas du tout incompatible avec le positionnement universitaire.
01:58L'université a toujours été un lieu de débat, mais il ne faut pas confondre un lieu de débat avec un lieu de combat.
02:03Ce n'est pas un lieu de militantisme.
02:04Et donc, si, à un moment donné, il y a des voies contradictoires par rapport aux théories avancées par cet enseignant,
02:11eh bien, ça se passe dans un cadre universitaire et scientifique.
02:14Alors ça, c'est le principe d'ailleurs du débat universitaire.
02:17Fabrice Ballange avait aussi, s'était aussi opposé publiquement à la tenue de l'organisation d'un événement
02:22qui était une rupture du jaune dans le cadre de l'université de Lyon 2.
02:26Ça lui a été aussi reproché par ses manifestants.
02:28C'est pourquoi il a parlé de premier blocage, ce sont ses mots à Fabrice Ballange,
02:33premier blocage islamiste de France dans une université.
02:36Ça, c'est un terme qu'elle n'a pas accepté, la présidente de l'université.
02:39Elle peut ne pas l'avoir accepté.
02:41C'est toujours utile que c'est totalement réel.
02:43Il n'est pas acceptable que l'université, qui est un lieu public,
02:47soit aujourd'hui entre les mains de religieux, quel qu'il soit.
02:50L'université n'est pas un lieu dans lequel les pratiques religieuses doivent s'exercer.
02:54Il y a eu d'autres exemples dans le passé, dans des universités,
02:57où effectivement, on doit réagir par rapport à ça.
02:59La neutralité doit s'imposer.
03:00Donc moi, je soutiens totalement Fabrice Ballange sur cette question-là également.
03:04Alors, vous demandez la démission d'Isabelle von Bültings-Leuven.
03:08Si elle ne la donne pas, est-ce que vous demanderez davantage, pourquoi pas, à son ministère de tutelle ?
03:13Bien sûr.
03:13Je pense qu'en responsabilité, et c'est l'objet de cette tribune que nous avons signée une cinquantaine d'universitaires,
03:19c'est qu'elle doit en responsabilité prendre ses responsabilités et démissionner de sa présidence d'université.
03:26Et puis, elle est quand même sous tutelle du ministère de l'enseignement supérieur.
03:29Et si, eh bien, elle n'entend pas raison.
03:31Et je pense que le ministre doit réagir en la mettant, soit en la suspendant de ses fonctions,
03:37soit effectivement le demandant de démissionner.
03:39Alors, revenons sur ce qui a été reproché à Fabrice Ballange, l'universitaire Fabrice Ballange,
03:45reproché par ses manifestants.
03:46Je cite,
03:47« Des positions inacceptables sur la Palestine, sur Gaza et sur la Syrie ».
03:51Vous avez vous-même travaillé sur ce sujet.
03:53Vous avez écrit notamment ce livre publié chez l'Armatan,
03:56« Fraternité fracturée, récit d'un voyage à Jérusalem entre violence et espoir ».
04:01Pour le coup, auprès de Palestiniens comme d'Israéliens dans ce livre auquel vous donnez la parole.
04:06C'est devenu un sujet absolument impossible à débattre au calme dans le cadre de l'université, notamment aujourd'hui.
04:11Oui, c'est devenu complètement impossible.
04:13Et surtout, ce qui est intéressant, enfin, ce qui est plutôt inquiétant,
04:16c'est de voir à quel point ce sujet, qui est donc un sujet local sur un territoire particulier,
04:22a pris une telle emploi dans notre pays, avec des relents d'antisémitisme,
04:25notamment au sein des universités, et où il n'y a plus aucun débat.
04:28On est en réalité dans deux blocs qui s'affrontent complètement, et il n'y a plus de dialogue.
04:32Et donc, dans ces conditions-là, c'est une instrumentalisation, j'ai presque envie de dire de part et d'autre,
04:37mais voilà, de ce sujet-là.
04:39Et aujourd'hui, les répercussions sont nombreuses,
04:42parce qu'on accuse les Juifs de France d'être responsables de ce qui se passe en Israël.
04:46Et je ne pense pas qu'en l'occurrence, ils le soient véritablement.
04:50De toute façon, le sujet n'est pas là.
04:52Est-ce que ça veut dire aussi qu'on a eu une augmentation des actes antisémites,
04:54ou des propos antisémites, dans le cadre de l'université ?
04:57Ah oui, ils ont explosé. Ils ont explosé ces dernières années.
04:59C'est devenu aujourd'hui quasiment impossible, pour un étudiant de confession juive,
05:03de pouvoir le revendiquer ou l'affirmer.
05:05Donc, d'autres religions peuvent le faire, mais eux ne le font pas.
05:07Ils ne peuvent pas le faire, et quand ils le font, ils sont totalement agressés.
05:10Vous venez de dire aussi que l'université n'était pas un lieu
05:13où il fallait se livrer à des pratiques religieuses.
05:15Non, bien sûr. Je suis d'accord avec ça.
05:17Il n'est pas question qu'il y ait des pratiques religieuses.
05:20Maintenant, aujourd'hui, il est possible dans les universités
05:22de manifester sa religion à travers notamment le port de vêtements particuliers.
05:26On le rappelle, on a le droit de porter le voile ou la kippa dans le cadre de l'université.
05:29Exactement. La loi de 2004 qui régit le port des signes religieux
05:35ne concerne que les collèges et les lycées, et pas les universités.
05:38Mais, en l'occurrence, aujourd'hui, des étudiants de confession juive
05:41auront beaucoup plus de mal à pouvoir porter...
05:43S'ils portent une kippa, il y a des chances qu'ils se fassent insulter.
05:46Traité de sioniste, par exemple, ce qui est devenu, d'ailleurs,
05:48c'est très étonnant, une insulte aujourd'hui.
05:51Dernier point. Est-ce que vous êtes, d'ailleurs, favorable à ce statu quo
05:54en matière de port de signes religieux ostentatoires au sein de l'université ?
05:59Vous êtes universitaire vous-même, secrétaire général du Comité Laïcité République.
06:02C'est une question qui est très délicate, parce que la loi de 2004,
06:04elle se fonde sur le principe que, jusqu'à 18 ans,
06:07les élèves sont en acquisition de leur liberté de conscience.
06:10Et c'est au rôle de l'école que de leur permettre de pouvoir s'ouvrir
06:13sur d'autres connaissances, d'autres croyances et d'autres pratiques.
06:16Et à 18 ans, on est assez grand pour faire n'importe quoi ou faire ce qu'on veut ?
06:19En tout cas, on est assez grand, déjà, pour pouvoir voter
06:21et donc se positionner en tant que citoyen.
06:23Et donc, à l'université, on peut comprendre que ce soit également le cas.
06:26Le problème qu'on rencontre aujourd'hui, c'est que le communautarisme
06:29est devenu tel dans les universités qu'il perturbe les enseignements.
06:32On le voit, d'ailleurs. On le voit, notamment, dans ce qui vient de se passer à Lyon 2.
06:36Et le statu quo n'est donc plus possible.
06:38Non pas par rapport aux questions, peut-être, de laïcité,
06:41mais plutôt, d'ailleurs, par rapport aux questions de communautarisme
06:44et de sécession, presque, entre les étudiants
06:48qui, aujourd'hui, revendiquent davantage leur statut de religieux
06:52plutôt que leur statut d'étudiant.
06:54Et donc, moi, je pense qu'on devrait, en tout cas, ouvrir la réflexion
06:58de savoir si, pendant le temps des enseignements,
07:00donc pendant les cours en tant que tels,
07:02eh bien, on ne devrait pas imposer une neutralité politique et religieuse.
07:04Je ne parle pas du campus en tant que tel.
07:06Donc, ça veut dire que, vous savez bien,
07:08les campus universitaires sont souvent ouverts.
07:10Donc, c'est compliqué de savoir où ils commencent, où ils se terminent.
07:12Vous allez nous dire, étudiants, de ne pas faire certaines choses.
07:15Évidemment qu'on essaiera de les faire aussi.
07:16Oui. Mais pendant le moment des enseignements,
07:18aujourd'hui, on impose parfois certaines tenues
07:20pour des questions de sécurité.
07:22On pourrait aussi, je pense,
07:23le faire pour des questions liées au communautarisme.
07:25Merci d'être intervenu sur Sud Radio ce matin, Samuel Mayol.
07:30Je le rappelle, secrétaire général du comité de laïcité république,
07:33signataire de cette tribune publiée aujourd'hui dans le Figaro
07:37de soutien à l'universitaire Fabrice Balanche.