Dans cet épisode de la série Nazi Hunters, partez sur les traces de deux des pires criminels de guerre nazis : Franz Stangl, responsable de près de 900 000 morts à Treblinka, et Gustave Wagner, surnommé "la bête de Sobibor". Après la Seconde Guerre mondiale, ces hommes fuient en Amérique du Sud, où ils vivent sous de fausses identités. Grâce à la ténacité de Simon Wiesenthal et à un réseau d’informateurs, leur passé ressurgit pour les confronter à leurs crimes.
Plongez dans une enquête captivante, entre archives, témoignages et révélations, sur l’un des chapitres les plus sombres de l’Histoire du XXe siècle.
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00:00Franz Stengel était à la tête d'une puissante machine meurtrière.
00:07Il était responsable de la mort de 800 000 personnes.
00:11Wiesenthal s'est attelé à la tâche.
00:14Il espérait le débusquer.
00:18Ils étaient d'une loyauté indéfectible envers la vieille Allemagne et le Reich.
00:24C'était une belle prise pour les Allemands.
00:26Il avait des élèves.
00:29Gustav Wagner était l'un d'eux.
00:32On le surnommait la bête.
00:56Simon Wiesenthal est le chasseur de nazis le plus acharné qu'il soit.
01:08Dans son bureau, au centre de documentation juive, s'empilent les dossiers de centaines de criminels de guerre qui échappent toujours à la justice.
01:15Il travaille en solitaire.
01:16Mais ce jour-là, les choses prennent une tournure inattendue.
01:22Un homme en état d'ébriété est arrivé dans son bureau en lui disant
01:40« Donnez-moi 7 000 dollars et je vous dirai où se cache Franz Stengel. »
01:51Stengel était à la tête d'une puissante machine meurtrière.
01:56Il a causé la mort de 800 000 personnes.
02:00Le mot « massacre » n'est pas assez fort.
02:03Voilà qui suscite la curiosité de Wiesenthal.
02:06Le nom de Franz Stengel figure en tête de liste des criminels de guerre qu'il recherche.
02:11Mais il demeure méfiant.
02:13Stengel était un monstre, mais Wiesenthal voulait s'assurer qu'il pouvait faire confiance à cet homme.
02:17Wiesenthal conclut un marché avec l'inconnu.
02:27Mais il ne respectera son engagement qu'au moment de la capture de Stengel.
02:30L'homme lui a révélé le lieu de travail et l'adresse de Stengel.
02:42La famille s'était réfugiée à Sao Paulo, au Brésil.
02:50Simon Wiesenthal ne revoit jamais son mystérieux informateur.
02:53Il garde une photo de Franz Stengel dans son portefeuille depuis des années.
03:03Il est maintenant temps de traduire le nazi en justice.
03:09Franz Stengel était un policier autrichien.
03:13Avec la montée du nazisme, il s'est joint au parti et il s'est engagé dans les SS.
03:18Il s'est engagé dans les SS.
03:20Il a gravi les échelons du parti nazi.
03:27Stengel a été nommé responsable d'un programme spécial au château de Artem, en Autriche.
03:37Il s'agissait du programme T4.
03:40Les infirmes et les handicapés intellectuels étaient gazés sous prétexte qu'ils étaient des êtres inférieurs.
03:45Des Untermenschen, qui veut dire sous-hommes en allemand.
03:48C'était une école pour les meurtriers de masse.
03:52Ils étaient préparés à tuer.
03:55Qui était capable de regarder ces gens se faire piquer ?
03:59Qui supportait la vue de ces gens entassés dans des chambres à gaz ?
04:04Il prenait plaisir à tuer à Artem.
04:07C'était un fervent partisan des théories d'Hitler sur la supériorité de la race aryenne.
04:13C'est Himmler lui-même, le commandant des SS, qui a choisi Franz Stengel pour superviser l'endroit.
04:24Il l'a nommé à ce poste parce qu'il savait que Stengel en était capable.
04:30À la fin de l'opération, ils avaient tué environ 30 000 personnes.
04:34Après la guerre, Franz Stengel se réfugie au Brésil avec sa femme et leurs trois filles, où ils mènent une vie paisible.
04:52Il y avait une importante communauté allemande à Sao Paulo.
05:00C'était devenu un second chez-soi pour Stengel.
05:03Il était heureux.
05:13Ils avaient leurs saucisses allemandes et leurs escalopes viennoises.
05:16Ils fêtaient l'anniversaire d'Hitler et ils chantaient de vieilles chansons à boire allemandes.
05:27Les Stengel étaient de bons voisins et des membres actifs au sein de leur communauté.
05:32Il travaillait pour un constructeur automobile. Il gagnait très bien sa vie.
05:39La famille du criminel de guerre emménage dans une nouvelle maison plus spacieuse.
05:43Il se disait qu'il avait enfin réussi à se libérer du passé et que ses crimes tomberaient dans l'oubli.
05:56Mais Wiesenthal n'a pas oublié.
06:00Comme toutes les victimes de la cruauté des nazis, il ne pourra jamais oublier.
06:05Sa femme Sila et lui ont perdu 89 membres de leur famille dans l'Holocauste.
06:09Quiconque a vécu l'Holocauste ne pourra jamais chasser ces images de son esprit.
06:17Wiesenthal l'avait vécu et il se devait de poursuivre sa croisade.
06:21Avec sa nouvelle piste, Wiesenthal contacte ses relations au Brésil pour confirmer la présence du fugitif.
06:33Mais trouver Stengel n'est qu'une première étape.
06:36L'extrader en Europe pour le traduire en justice s'avérera beaucoup plus complexe.
06:41Après avoir découvert où se cachait Stengel, Wiesenthal ne pouvait pas décrocher le téléphone pour demander aux Brésiliens d'entamer les procédures d'extradition.
06:49Il aurait risqué que Stengel soit prévenu et prenne de nouveau la fuite.
06:58Afin de ne pas ébruiter l'affaire, Wiesenthal ne traite qu'avec un réseau de contacts fiables.
07:02Il ne veut surtout pas alerter les sympathisants nazis au Brésil.
07:09Les principaux pays d'Amérique du Sud avaient servi de terre d'accueil aux Allemands.
07:16Ils étaient d'une loyauté indéfectible envers la vieille Allemagne et le Reich.
07:22Cette fidélité nazie pourrait compromettre l'opération de Wiesenthal.
07:27Franz Stengel a peut-être des amis désireux de le protéger.
07:29Des amis qui ne reculeront devant rien pour stopper le célèbre chasseur de nazis.
07:44À partir de son bureau de Vienne, Simon Wiesenthal s'affaire à piéger le criminel de guerre nazi Franz Stengel.
07:51Il consulte des sources gouvernementales et des archives historiques dans l'espoir de dénicher des informations oubliées.
08:04À une époque où le sujet se heurtait à l'indifférence générale, le public avait besoin d'un héros qui continuait le combat.
08:12C'était Wiesenthal.
08:13Vingt ans après la guerre, Wiesenthal est l'un des rares chasseurs de nazis encore actifs.
08:23Les gens en avaient assez des histoires de guerre.
08:27Des chasseurs de nazis comme Simon Wiesenthal s'y consacraient encore.
08:31Mais le reste du monde avait laissé tomber.
08:34On s'intéressait davantage à la chasse aux communistes.
08:36Malgré le désintérêt général, Wiesenthal ne renonce pas.
08:45Il scrute la carrière de Stengel, un parcours jalonné des pires atrocités.
08:55Stengel a impressionné ses supérieurs au château de Artem.
08:58Plus tard, il a participé au vaste programme nazi d'extermination appelé Opération Reinhardt.
09:03Opération Reinhardt est le nom-code du massacre des Juifs polonais dans les camps de la mort.
09:11Le seul et unique objectif des camps de la mort était de tuer.
09:16L'est de la Pologne en comptait trois.
09:19Belzec, Sobibor et Treblinka.
09:22C'était des usines de la mort.
09:24Et Stengel s'est retrouvé à la tête de ces camps.
09:27On pouvait espérer survivre à Auschwitz.
09:29Mais on n'avait aucune chance de sortir vivant de ces trois camps d'extermination.
09:33Très rares sont ceux qui en ont réchappé.
09:44Mais Wiesenthal parvient à en retrouver quelques-uns.
09:49Témoin du génocide, il lui explique les rouages de l'opération d'extermination des nazis,
09:54tout en décrivant le rôle fondamental joué par Stengel.
09:56Les Juifs étaient entassés comme du bétail dans des trains qui traversaient les terres en friche de cette partie de la Pologne.
10:07Ils arrivaient dans une jolie gare au milieu de nulle part, avec des fleurs, une horloge et un horaire.
10:13Les Juifs qui débarquaient du train après un long et pénible voyage depuis Varsovie pouvaient croire que la situation n'était pas si terrible.
10:24Mais Franz Stengel les attendait.
10:26Il était responsable des opérations.
10:34Sa tenue était toujours impeccable.
10:36Il était vêtu d'un manteau et de gants blancs, avec un pantalon parfaitement repassé et des chaussures bien cirées.
10:44Derrière la gare régnait une horreur indicible.
10:47Ils empruntaient un long passage, et ensuite on les faisait déshabiller, on les gazait et on brûlait leurs cadavres.
10:58Du sifflement du train à la fumée, ils s'écoulaient 30 minutes.
11:04Ils arrivaient à la gare et une heure plus tard, ils étaient morts.
11:07Wiesenthal promet à chacun de ces survivants qu'il traquera l'ex-commandant du camp jusqu'à ce que justice soit rendue.
11:27Au même moment en Allemagne, un procès historique vient souligner l'urgence de la mission de Wiesenthal.
11:37Dix anciens SS de Treblinka sont accusés de crimes de guerre.
11:46Franz Stengel n'en fait pas partie.
11:50Il était responsable de la mort de 800 000 personnes à Treblinka,
11:55et pourtant, le nom de Stengel ne figurait pas sur la liste des criminels de guerre.
12:00C'était le grand patron. Il ne se salissait pas les mains.
12:04Ce n'était pas lui qui tranchait les gorges.
12:07Au cours des dix mois que dure le procès,
12:12l'horreur des crimes de Stengel et de ses anciens collègues est enfin révélée au grand jour.
12:19Mais au Brésil, Stengel demeure un homme libre.
12:25Wiesenthal a pressé les autorités brésiliennes d'agir pour faire bouger les choses.
12:29En janvier 1967, ces efforts commencent enfin à porter fruit.
12:38Les autorités brésiliennes promettent d'arrêter Stengel si l'Allemagne leur soumet une demande d'extradition officielle.
12:47Wiesenthal aide les procureurs en leur fournissant un dossier détaillé sur les crimes de Stengel.
12:52Au Brésil, le chef de police de Sao Paulo, Roméo Touma, prépare le terrain pour l'arrestation du nazi.
13:02Ils ont identifié le secteur et ils ont défini leur stratégie.
13:14Il s'agissait d'abord de surveiller le domicile des Stengel.
13:20Ils ont observé les allées et venues de la famille,
13:25dans le but de savoir à quelle heure ils rentraient à la maison.
13:28Stengel ne sait pas qu'il est surveillé par la police.
13:35La crainte de se faire arrêter a cessé de le tourmenter depuis longtemps.
13:43Après la guerre, Stengel a passé deux ans aux mains des Américains dans un camp de prisonniers de guerre,
13:48mais les alliés n'étaient pas au courant de ces crimes atroces.
13:52Il était détenu par les Américains qui ne savaient pas qui il était.
13:55Stengel était conscient que la pendaison l'attendait.
14:01On aimerait croire que Stengel a dû déployer des trésors d'ingéniosité pour réussir à s'évader du camp,
14:06mais ça a été un jeu d'enfant.
14:09La sécurité était plutôt relâchée dans ces camps.
14:14Il a gagné l'Autriche, plus précisément la ville de Graz,
14:18et avec un autre fugitif, ils se sont servis de la filière de l'Église catholique pour fuir.
14:23On les appelait les filières clandestines, ou ratline en anglais,
14:29comme dans l'expression « les rats quittent le navire ».
14:31La plus célèbre filière clandestine était celle du Vatican, à Rome.
14:37Stengel avait entendu parler d'Aloïs Houdal, un évêque autrichien en poste à Rome.
14:42Houdal était au centre de ce réseau d'exfiltration de nazis.
14:46Il a accueilli Stengel en lui disant « Je vous attendais ».
14:50Il a ajouté « Pouvez-vous m'écrire un petit résumé de votre carrière pendant la guerre ? »
14:55Curieusement, les noms de Treblinka et de Sobibor ne figurent pas sur ce document.
15:02L'évêque a remis de faux papiers d'identité à Stengel pour lui permettre de se rendre en Syrie.
15:07En 1951, Stengel et sa famille ont quitté la Syrie pour repartir à Neuf, en Amérique du Sud.
15:18Seize ans plus tard, le destin de Stengel est sur le point de basculer.
15:24Cet homme vivait en toute impunité depuis plusieurs années.
15:28Le moment était venu de l'arrêter.
15:37Février 1967.
15:41Les policiers de Sao Paulo veillent au dernier préparatif en vue de l'arrestation de l'ex-nazi Franz Stengel, commandant de camp de la mort.
15:55Le chef de police Touma reçoit le document d'extradition crucial qui donne le feu vert à son opération.
16:01C'était une journée comme les autres pour Stengel.
16:08Après le travail, il a rejoint sa fille dans un petit bar pas très loin de chez lui.
16:14En rentrant à la maison,
16:18tout à coup, une voiture de police est arrivée
16:21et les policiers en sont sortis.
16:24Il était foutu.
16:32Il n'avait aucune chance de leur échapper.
16:39Il s'était toujours senti invincible.
16:46Ils l'ont poussé sans ménagement à l'arrière de la voiture pendant que sa fille hurlait.
16:50C'est certainement déchirant de voir son père se faire arrêter.
17:10Les policiers gardent Stengel en détention dans l'attente de son extradition.
17:15A 8000 kilomètres de là,
17:20Simon Wiesenthal ignore encore
17:22que la capture de Stengel
17:24le lancera sur la piste d'un autre important criminel de guerre.
17:31Au cours de son interrogatoire,
17:34l'ex-commandant du camp de la mort
17:35prétend que son travail consistait uniquement
17:38à noter les noms des victimes avant leur exécution.
17:41Tous les nazis invoquaient la même excuse banale.
17:46Je n'ai fait qu'obéir aux ordres.
17:49Je ne baisserai pas la tête en avouant que j'ai fait quelque chose de mal
17:52parce que je n'ai rien fait de mal.
17:56Il n'a pas eu la force morale de dire à ses supérieurs
17:59que c'était mal et qu'il refusait de le faire.
18:04Stengel était le genre d'homme sans qui le nazisme n'aurait pas pu fonctionner.
18:07Quelques jours plus tard,
18:16son mystérieux informateur contacte Wiesenthal
18:18qui accepte d'honorer son engagement.
18:27Mais il ne révélera jamais son identité.
18:32Certains ont laissé entendre qu'il s'agissait de l'ex-gendre de Stengel
18:35qu'il leur ait trahi en renseignant Wiesenthal.
18:47Les soupçons à son égard sont nés à la suite d'une grave mésentente.
18:55Il avait divorcé de la fille de Stengel.
18:57Il aurait voulu se venger en les menaçant de contacter Simon Wiesenthal.
19:09Aujourd'hui encore, la famille Stengel est convaincue qu'il s'agit de lui.
19:16En juin 1967,
19:18Franz Stengel est de retour en Allemagne
19:20pour répondre à des accusations de génocide.
19:23C'était une belle prise pour les Allemands.
19:27Le procès de Stengel est l'un des moments clés de l'histoire de l'Holocauste,
19:32essentiellement parce qu'on n'avait pas encore réalisé
19:34toutes les horreurs commises dans ces camps.
19:38Sans oublier le fait que des criminels comme Stengel
19:40étaient encore vivants
19:42et qu'ils menaient une petite vie tranquille
19:44dans l'anonymat à l'autre bout du monde
19:45depuis toutes ces années.
19:46Ils n'avaient pas de cornes,
19:50ils n'avaient pas de sang sur les mains.
19:52On pouvait les confondre avec un chauffeur de taxi
19:54ou l'épicier du coin.
19:59Le 22 décembre 1970,
20:02Simon Wiesenthal est présent dans la salle d'audience
20:05quand tombe le verdict.
20:08Coupable.
20:10Franz Stengel est condamné à la prison à vie
20:12pour sa participation dans les meurtres de 900 000 personnes.
20:20Selon Wiesenthal,
20:22il aura fallu trois ans
20:23avant que Stengel ne soit traduit en justice.
20:27Bien sûr, sa famille a toujours soutenu qu'il était innocent,
20:31mais Franz Stengel était loin d'être innocent.
20:3625 ans après la chute du régime nazi,
20:39Simon Wiesenthal peut enfin clore le dossier de Franz Stengel.
20:47Quatre mois plus tard,
20:49le criminel accorde une entrevue
20:50à la célèbre journaliste Guita Sereni.
20:54Les confidences qu'il fera
20:55mettront Simon Wiesenthal
20:57sur la piste d'un autre criminel de guerre nazi.
21:01Pendant cette entrevue qu'il a donnée
21:03de sa cellule de prison,
21:06il a fait une révélation fracassante.
21:08Il a vendu son vieil ami Gustav Wagner
21:13sans se faire prier.
21:21Il a révélé que Wagner
21:23s'était lui aussi réfugié à Sao Paulo.
21:26Voilà ce que vaut la devise des SS.
21:29Mon honneur s'appelle fidélité.
21:30Quand ils se font prendre
21:32et que le bateau se met à couler,
21:33ils n'hésitent pas à se trahir.
21:38À l'abattoir du château de Artem,
21:41le savoir-faire de Stengel
21:42fait de lui un excellent professeur.
21:47Il avait des élèves.
21:49Gustav Wagner était l'un d'eux.
21:52Peu à peu,
21:53des hommes comme Wagner
21:55étaient initiés à la machine à tuer.
21:57C'était un test.
22:00Wagner l'a passé haut la main.
22:04C'était un bon élève.
22:07Il prenait plaisir à tuer.
22:08Franz Stengel dénonce
22:18son collègue SS
22:19et le lendemain,
22:22il meurt d'une crise cardiaque.
22:24Il a vécu une belle vie
22:26jusqu'à l'âge de 63 ans.
22:27Il a passé à peine un an
22:28dans une prison confortable
22:29de Dusseldorf.
22:33Après avoir appris
22:34que Wagner se trouvait au Brésil,
22:36Wiesenthal s'est attelé à la tâche.
22:38Gustav Wagner
22:43était l'un des assassins
22:44les plus vindicatifs
22:46et les plus sadiques
22:47de la planète.
22:50Il se prenait pour Dieu.
22:56Après leur affectation
22:58au château de Artem,
22:59les deux hommes partent
23:00au camp de la mort de Sobibor.
23:03Stengel est le nouveau commandant
23:04et Wagner est son adjoint.
23:07Quand Stengel est nommé
23:07à Treblinka,
23:08le camp de Sobibor
23:10a besoin d'un nouveau commandant.
23:13Stengel a suggéré
23:14que Wagner le remplace.
23:16Un homme inspirait la frayeur
23:17dans chacun des camps
23:18et à Sobibor,
23:18c'était Wagner.
23:22On le surnommait
23:23la bête.
23:25Dès qu'il arrivait
23:26quelque part,
23:26on savait que
23:27quelqu'un allait mourir.
23:28Juin 1971.
23:37Simon Wiesenthal
23:38a une nouvelle mission.
23:40Retrouver le criminel
23:41de guerre nazi
23:42Gustav Wagner
23:43à Sao Paulo,
23:44au Brésil.
23:45Wiesenthal savait
23:46que Wagner
23:47se trouvait là-bas,
23:48mais il ignorait
23:49son nom d'emprunt.
23:49Et il ne connaissait pas
23:54son adresse.
23:58Ses contacts au Brésil
23:59trouvent une copie
24:00du premier passeport
24:01brésilien de Wagner,
24:02mais l'adresse
24:03qui y est inscrite
24:04est périmée
24:05depuis longtemps.
24:07L'enquête
24:07de Wiesenthal
24:08piétine.
24:09Le nazi
24:10et ses crimes
24:10resteront toujours gravés
24:12dans la mémoire
24:13de Thomas Blatt,
24:14un survivant
24:15de Sobibor.
24:16Wagner était très grand.
24:21Il était colossal
24:22et puissant.
24:25Quand je le voyais,
24:27même s'il était
24:27à 200 mètres,
24:29j'en tremblais.
24:31C'était le pire tueur
24:32de Sobibor.
24:33Il était terrible,
24:35extrêmement sadique.
24:37Il m'a battu
24:38tellement de fois.
24:42Il s'amusait
24:43à tuer un père
24:44et son fils
24:45avec une seule balle.
24:46Il obligeait
24:47le père
24:48et le fils
24:48à appuyer
24:49leur tête
24:50l'une contre l'autre.
24:55Une femme
24:55avait réussi
24:56à cacher son bébé
24:57dans un sac à dos
24:57pour l'amener
24:58avec elle
24:58dans le camp.
25:00Quand il s'en est rendu compte,
25:02il a emmené
25:02la mère et l'enfant dehors,
25:03il a fait agenouiller
25:04la mère
25:05et il a abattu
25:06le bébé en premier.
25:10Je suis désolé.
25:12Je suis désolé.
25:14Et il a abattu
25:15la mère.
25:18Il a assassiné
25:19plus de 200 000 personnes.
25:24Tout comme son mentor
25:25Franz Stengel,
25:27Wagner échappe
25:27aux alliés
25:28après la guerre.
25:31Il rentre
25:32chez lui
25:32en Autriche.
25:34Il s'y trouve encore
25:35quand Stengel
25:36entre en contact
25:37avec le réseau
25:37d'exfiltration.
25:38Il est arrivé
25:39en Autriche
25:40et un jour
25:40dans la rue,
25:41il a entendu
25:41quelqu'un siffler.
25:43Bonjour Franz.
25:44Qui était-ce ?
25:45Son vieux copain
25:46Gustav Wagner.
25:51Ils ont décidé
25:53de refaire
25:53leur vie
25:54à l'étranger.
25:57Stengel et Wagner
25:58sont tous les deux
25:59partis au Brésil.
26:00Ils avaient commencé
26:00leur carrière ensemble
26:01et ils s'étaient
26:02finalement retrouvés.
26:03Ils habitaient
26:04à une cinquantaine
26:05de kilomètres
26:05l'un de l'autre.
26:06Ça donne froid
26:11dans le dos
26:11de penser
26:12que ces nazis
26:13en cavale
26:13qui repartaient
26:14à neuf
26:15étaient amis
26:16entre eux.
26:18Eichmann et Mengele
26:18se voyaient
26:19au café ABC
26:19de Buenos Aires.
26:21C'était la même chose
26:22pour Stengel et Wagner.
26:24Ils se rencontraient
26:25de temps en temps
26:25pour prendre un verre
26:26ou une bouchée.
26:27J'ose à peine
26:28imaginer
26:28leur sujet de conversation.
26:34Ils côtoyaient
26:35la communauté allemande
26:36des environs
26:37de Sao Paulo.
26:38Il a épousé
26:39une femme du coin
26:40avec qui
26:41il a eu des enfants.
26:43Quand elle est décédée,
26:44il s'est retrouvé seul.
26:52Après l'arrestation
26:53et l'extradition
26:54de Stengel,
26:55il a même tenté
26:56de séduire son épouse.
27:00Mais elle repousse
27:01ses avances.
27:03Elle lui offre
27:03même de l'argent
27:04pour qu'il la laisse
27:05tranquille.
27:09Simon Wiesenthal
27:10ne sait toujours pas
27:11où se cache
27:12Gustav Wagner.
27:15Son enquête
27:16piétine.
27:18L'affaire sera
27:19au point mort
27:20pendant sept ans.
27:26Jusqu'à ce qu'un jour,
27:28une nouvelle piste
27:29se dessine.
27:30Wiesenthal
27:32tombe sur un article
27:33de journal
27:33qui fait état
27:34d'une étrange
27:35célébration
27:35dans un hôtel
27:36du Brésil,
27:37une fête
27:37d'anniversaire
27:38pour Hitler.
27:40Un fervent nazi
27:41comme Gustav Wagner
27:42figurerait-il
27:44au nombre
27:44des invités.
27:46Wiesenthal
27:46appelle la journaliste
27:48sans tarder.
27:48A l'époque,
27:59j'étais photographe
28:00au journal
28:01d'Au Brasil.
28:02Mon patron m'a dit
28:04qu'il avait un boulot
28:05pour moi.
28:06Quelqu'un avait envoyé
28:07une invitation anonyme
28:08au journal
28:09au sujet
28:10d'une rencontre nazie
28:11pour célébrer
28:12l'anniversaire
28:13d'Hitler,
28:14mais c'était
28:15un message codé.
28:16J'ai répondu
28:19d'accord,
28:20partons à la chasse
28:21aux nazis.
28:27Le mari
28:28de la journaliste
28:29qui accompagne
28:30Cynthia Brito
28:31offre de les y conduire.
28:35On a roulé
28:36pendant des heures
28:37et des heures
28:38sans jamais
28:39trouver personne.
28:41Pas même
28:42une vache.
28:46J'ai suggéré
28:50qu'on s'arrête
28:50pour manger
28:51un morceau.
28:53On est entré
28:54à l'Hôtel Thiel.
28:56On avait l'air
28:57allemande.
28:58Personne ne pouvait
28:59soupçonner
28:59qu'on était
29:00des journalistes
29:01brésiliennes.
29:04On est entré
29:06dans le restaurant.
29:08Des bibelots
29:09ont attiré
29:10mon attention.
29:11Je me suis dit
29:11« Oh mon Dieu,
29:14ce n'est pas possible. »
29:16Il y avait
29:20de la vaisselle
29:20de porcelaine
29:21et chacune
29:23des pièces
29:23portait
29:24la croix
29:24gammée.
29:29J'ai dit
29:30« Oh mon Dieu,
29:31c'est ici ! »
29:35En regardant
29:37par la fenêtre,
29:40on a vu
29:42un groupe
29:42d'Allemands
29:43en tenue
29:43folklorique.
29:44On est allé
30:00les rejoindre
30:00à l'arrière.
30:03J'ai essayé
30:04de photographier
30:05ma collègue
30:06et son mari
30:06dans un angle
30:07qui permettait
30:08de voir le groupe
30:09tout en laissant croire
30:10que je prenais
30:11une photo
30:11du couple.
30:12Quand les Allemands
30:25se sont rendus compte
30:26que je les photographiais,
30:28on a décidé
30:28de prévenir
30:29la police.
30:36Nous avons eu peur.
30:37les festivités
30:41sont déjà terminées
30:42quand les policiers
30:43arrivent au restaurant.
30:45Il ne reste plus
30:45que quelques convives.
30:49Je me rappelle
30:50qu'un policier
30:50a demandé son passeport
30:52à un des nazis
30:52pour s'assurer
30:54qu'il était entré
30:55légalement au pays.
30:59Une dispute
30:59a éclaté
31:00entre les policiers
31:01et le propriétaire
31:02de l'hôtel.
31:02Le client
31:08de l'hôtel
31:09furieux
31:09cherche
31:10querelle
31:10au policier.
31:11Il décide
31:12de fouiller
31:12sa chambre.
31:14Les policiers
31:16sont entrés
31:16dans sa chambre
31:17et ils ont ouvert
31:18le tiroir
31:19de la table
31:19de chevet.
31:22Il y avait
31:22un revolver
31:23chargé
31:24et des munitions.
31:27Il n'était pas là
31:28simplement
31:29pour s'amuser.
31:30quand les policiers
31:34ont trouvé
31:35le revolver
31:35l'homme
31:36a perdu
31:37la tête.
31:38Le propriétaire
31:39de l'hôtel
31:39hurlait.
31:46Il a couru
31:47après nous.
31:48On sentait
32:02qu'on avait
32:02le matériel
32:03pour un excellent
32:03article.
32:06Mais on n'avait
32:08pas la moindre idée
32:09des répercussions
32:09qu'aurait nos gestes.
32:10des journalistes
32:19brésiliens
32:20ont été conviés
32:21anonymement
32:21à une étrange fête
32:23en l'honneur
32:23de l'anniversaire
32:24d'Hitler.
32:25Les photos
32:26compromettantes
32:26de l'événement
32:27font le tour
32:28du monde.
32:34Simon Wiesenthal
32:35contacte la rédaction
32:36du Journal
32:37d'au-Brasil
32:38pour obtenir
32:39l'ensemble
32:39des photos
32:40de Cynthia Brito.
32:42Mais en les observant
32:44minutieusement,
32:45il n'aperçoit pas
32:46le visage
32:46de Wagner.
32:50Wiesenthal
32:50ne se décourage
32:51pas pour autant.
32:53Il décide
32:53de s'y prendre
32:54autrement.
33:00Il craignait
33:01que Wagner
33:01ait vent
33:02de la controverse
33:03et décide
33:04de s'enfuir.
33:08Il a donc décidé
33:09de jouer
33:09à un petit jeu
33:10digne de Wagner
33:11lui-même.
33:14Il a renvoyé
33:15l'une des photos
33:15à la journaliste
33:16en écrivant
33:16le nom de Wagner
33:17au verso
33:18avec son numéro
33:19de matricule SS.
33:22Le journal brésilien
33:23publie un article
33:24relatant les crimes
33:25de guerre
33:25de Wagner.
33:27Wiesenthal
33:28a dit
33:28au monde entier
33:29que l'homme
33:30sur cette photo
33:32était Gustav Wagner,
33:34l'assassin recherché
33:35de Sobibor
33:36et qu'il fallait
33:38l'arrêter.
33:41Quand Wiesenthal
33:42a fait cette déclaration,
33:44il savait
33:44qu'il ne s'agissait
33:45pas de Wagner,
33:46mais il espérait
33:47le débusquer.
33:52Pour Wagner,
33:53l'article est à la fois
33:54inquiétant
33:55et troublant.
33:57Ses crimes de guerre
33:57sont maintenant révélés
33:58au grand jour.
33:59Mais le visage
34:01sur la photo
34:02n'est pas le sien.
34:11La photo a provoqué
34:13des remous
34:13dans les cercles intellectuels
34:14et quelques jours plus tard,
34:16l'Allemand
34:16qu'on avait identifié
34:17comme étant Wagner
34:18sur la photo
34:19a été assassiné.
34:20On ignore
34:21qui est l'auteur du crime.
34:29L'hypothèse
34:33que l'assassinat
34:34était l'œuvre
34:35des nazis
34:35a été avancée.
34:37Ses compatriotes
34:38craignaient probablement
34:39que Wagner
34:39ne les dénonce
34:40s'il était traduit
34:41en justice.
34:46Ce sont peut-être
34:47les nazis eux-mêmes
34:48qui l'ont tué.
34:52La nervosité
34:53a gagné Wagner.
34:55Il s'est dit
34:56que s'ils avaient réussi
34:57à tuer cet homme,
34:58il valait mieux
34:59demander la protection
35:00de la police.
35:02Il s'est donc livré
35:03aux autorités.
35:09Le stratagème
35:10du chasseur de nazis
35:11fonctionne à merveille.
35:14En détention,
35:15Wagner avoue
35:15avoir travaillé
35:16à Sobibor
35:17mais il nie
35:18avoir joué
35:19un rôle
35:19dans les atrocités.
35:21Les policiers
35:22constatent
35:22qu'il n'est pas
35:23l'homme sur les photos.
35:25S'ils n'arrivent pas
35:25à prouver
35:26qu'il est bel et bien
35:26un criminel de guerre,
35:28Wagner sera libéré
35:29dans 48 heures.
35:36Mais tout à coup,
35:38une extraordinaire
35:39coïncidence
35:39vient tout changer.
35:41Une coïncidence
35:42qui implique
35:42l'un des rares
35:43survivants
35:44de Sobibor,
35:45Shlomo Schmagener.
35:46Shlomo vivait au Brésil.
35:58Un soir,
35:59il a vu
35:59Gustav Wagner
36:00apparaître
36:00sur l'écran
36:00de son téléviseur.
36:04Il a explosé.
36:06Il ne pouvait pas croire
36:07qu'il respirait
36:07le même air
36:08que Wagner.
36:08Il a sauté
36:11dans le premier avion
36:12pour Sao Polo
36:13et s'est rendu
36:14directement
36:15au poste de police.
36:20Les autorités
36:21ont une occasion
36:22en or
36:22de coincer Wagner.
36:25Le chef de police,
36:26Touma,
36:26organise un face-à-face
36:27entre la victime
36:28et son bourreau.
36:29Il n'aurait jamais
36:48pu se douter
36:49qu'un des rares
36:50survivants
36:50de Sobibor
36:51se trouvait
36:52dans la même ville
36:53que lui
36:53et qu'il allait
36:54le dénoncer.
36:56Ils matavaient,
36:58fusilavaient
36:59et rebentavaient,
37:00faisaient qu'ils ne pouvaient
37:01pas à personne.
37:02Vous, aujourd'hui,
37:03après 36 ans,
37:05êtes un peu
37:05de macho,
37:06homme.
37:07Il a répondu
37:08à Schlomo
37:08« Tu devrais te compter
37:10chanceux
37:10que je t'ai laissé
37:11la vie sauve.
37:12Comme aveu de culpabilité,
37:14il ne se fait pas mieux. »
37:18Une fois son identité
37:20confirmée,
37:21Wagner est détenu
37:22dans l'attente
37:22de son extradition.
37:24Tout le monde
37:25réclamait Wagner.
37:27La Pologne le voulait
37:27à cause de Sobibor,
37:29l'Allemagne
37:30voulait l'accuser
37:31de graves crimes
37:31de guerre,
37:33Israël
37:33voulait le pendre.
37:37Il savait
37:37qu'il se dirigeait
37:38tout droit
37:39vers un procès
37:40et une condamnation
37:41à perpétuité,
37:42tout comme
37:43Stengel
37:43et plusieurs autres
37:44avant lui.
37:46Cette perspective
37:47le terrifiait.
37:51Wagner était
37:52sur le point
37:52de craquer
37:53dans sa cellule.
37:55Les prisons brésiliennes
37:56ne sont pas
37:57très accueillantes.
38:05Deux semaines
38:05après son incarcération,
38:07Wagner tente
38:08de se suicider
38:09en brisant
38:10ses lunettes
38:10et en avalant
38:11les églas de l'air.
38:14Bien franchement,
38:15il n'avait jamais
38:16été très équilibré.
38:17Avec toute cette pression,
38:19il est devenu
38:19de plus en plus suicidaire.
38:21Il menaçait
38:21de s'enlever la vie.
38:26On l'a enfermé
38:27dans l'aile psychiatrique
38:28d'une prison brésilienne.
38:34Wagner fait
38:35deux autres tentatives
38:36de suicide
38:37en se tranchant
38:38les poignets
38:38dans la baignoire
38:39et en se fracassant
38:41la tête contre un mur.
38:44Le destin de Wagner
38:45repose désormais
38:46entre les mains
38:47de la cour suprême
38:48du Brésil.
38:49Sa vie n'a plus
38:50jamais été la même.
38:51Il s'est écoulé
38:5535 ans
38:55depuis l'indicible
38:56règne de terreur
38:57de Gustave Wagner
38:58au camp
38:59de la mort
39:00de Sobibor.
39:01Il revient maintenant
39:02à la justice brésilienne
39:04de décider
39:05s'il sera jugé
39:06ou non
39:06pour ses crimes de guerre.
39:09Pour une raison technique,
39:14la cour suprême
39:15du Brésil
39:16a refusé
39:17d'extrader
39:18Gustave Wagner.
39:21Les Brésiliens
39:27ont libéré
39:28Wagner
39:28qui est rentré
39:29chez lui.
39:33Cette décision
39:34fait scandale
39:35aux quatre coins
39:36du monde.
39:39Aucune règle
39:40juridique
39:41ne justifiait
39:42d'empêcher
39:43l'extradition
39:44de Wagner.
39:44L'épreuve
39:46contre lui
39:46était tout aussi
39:47accablante
39:47que celle
39:48contre Stengel.
39:50Mais son avenir
39:51était tout de même
39:52sombre au Brésil.
39:57La vérité
39:58avait triomphé
39:58et il savait
39:59que désormais
40:00on le traquerait
40:01jusqu'à la fin
40:02de ses jours.
40:05Que ce soit
40:06par Wiesenthal
40:06ou par des survivants.
40:08on l'a relâché
40:10et l'instant
40:11d'après
40:11il était mort.
40:15Il s'était apparemment
40:17donné des coups
40:17de couteau.
40:21Sa famille
40:22a dit
40:22qu'il s'était suicidé
40:23en se poignardant
40:24à la poitrine.
40:29Plusieurs
40:29sont plutôt d'avis
40:30qu'il a été victime
40:31de meurtre.
40:33Il est bien difficile
40:34de se poignarder
40:35à mort de cette façon.
40:38L'une des hypothèses
40:40avancées
40:40pour expliquer
40:41sa mort
40:41suggère
40:42qu'un survivant
40:43des camps
40:43de concentration
40:44peut-être
40:44un survivant
40:45de Sobibor
40:46l'aurait suivi
40:47et l'aurait assassiné
40:52par vengeance.
41:00J'ai interrogé
41:02Shlomo
41:02au sujet
41:03de la mort
41:03de Wagner.
41:06Il m'a regardé
41:07avec un petit sourire
41:08en disant
41:08il s'est suicidé
41:11en se poignardant
41:12à la poitrine
41:12et il a éclaté
41:15de rire.
41:17J'aurais aimé
41:18le tuer
41:18mais je me serais
41:19retrouvé
41:20en prison.
41:21D'abord
41:21ma famille
41:22aurait été ruinée.
41:23Plusieurs choses
41:24entrent en ligne
41:25de compte
41:25mais si j'avais été seul
41:26je l'aurais probablement fait.
41:28Wagner a échappé
41:37à la justice.
41:39Il aurait dû
41:39subir un procès
41:40et connaître
41:41la souffrance
41:41de croupir
41:42très longtemps
41:43en prison.
41:44Il a vécu
41:45plusieurs années
41:46de bonheur
41:46au Brésil
41:47et il ne méritait
41:48absolument pas
41:49ce répit.
41:52Les circonstances
41:53de la mort
41:54de Wagner
41:54demeurent mystérieuses
41:55mais une chose
41:55est certaine
41:56il a connu
41:57une fin violente.
41:58Ceux qui croient
41:58en une justice divine
41:59ou éternelle
42:00peuvent se rassurer.
42:09Grâce à Simon Wiesenthal
42:10le chasseur de nazis
42:11le plus célèbre
42:12de l'histoire
42:13des centaines de criminels
42:14ont enfin été traduits
42:15en justice.
42:17Et Franz Stengel
42:18et Gustav Wagner
42:19comptent parmi
42:20ses meilleures prises.
42:21A eux deux
42:22Stengel et Wagner
42:23ont un million
42:24de victimes
42:25sur la conscience.
42:26C'est grâce
42:28à la détermination
42:28de Wiesenthal
42:29que des criminels
42:30comme Stengel
42:31et Wagner
42:31ont connu
42:32le sort
42:32qu'ils méritaient.
42:34Wiesenthal
42:34a poursuivi
42:35la chasse
42:35aux criminels
42:36de guerre nazis
42:37à une époque
42:37où cet épisode
42:38de l'histoire
42:39menaçait de sombrer
42:40dans l'oubli.
42:41En 2004
42:42la Grande-Bretagne
42:43desserne à Wiesenthal
42:45le titre honorifique
42:46de chevalier
42:46de l'ordre
42:47de l'Empire britannique.
42:49Il s'était en 2005
42:50à l'âge de 96 ans.
42:52Il aura survécu
42:53à la plupart
42:54des criminels
42:55qu'il a traqués.
42:56C'est un boom
42:58que le monde entier
42:59soit désormais
42:59au courant.