San Ysidro, juillet 1984. De nombreux enfants et familles dégustent un hamburger dans leur McDonald's préféré, quand un individu armé entre et ouvre le feu sur tout le monde sans exceptions.
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00C'était une scène d'absolument confusion, des tirs sont sortis, le cauchemar s'est développé.
00:07Les clients qui étaient à l'intérieur du restaurant n'ont absolument pas eu de chance d'échapper.
00:19Tout s'est passé en environ une heure. Personne ne peut expliquer pourquoi.
00:22Il a tué suffisamment pour ralentir l'ensemble du pays
00:24et faire que cette petite ville se demande si ses rues seront jamais pareilles.
00:27En 1984, un homme entre dans un restaurant McDonald's du sud de San Diego
00:32et ouvre le feu sur tout ce qui s'y trouve, y compris de nombreux enfants.
00:37Cette fusillade, longtemps considérée comme la plus meurtrière des États-Unis commise par un seul tireur,
00:42a profondément bouleversé le reste du monde,
00:44notamment parce que la plus jeune des victimes n'avait que 8 mois.
00:48Mais le pire indant reste le fait qu'un simple appel aurait peut-être pu tout empêcher.
00:54Aujourd'hui, je vous raconte la tragique histoire du massacre du McDonald's de San Isidro.
01:01Générique.
01:02En 1984, le McDonald's, situé au 522 Ouest San Isidro Boulevard,
01:28est un véritable point de ralliement pour beaucoup d'habitants du quartier
01:31parce que son air de jeu est extrêmement populaire auprès de leurs enfants.
01:35En bref, le restaurant est très fréquenté,
01:38tant et si bien qu'il désemplit rarement, surtout en été,
01:40alors c'est sans surprise que le 18 juillet, vers 15h30,
01:44de nombreuses personnes sont attablées, à l'intérieur comme à l'extérieur,
01:48et profitent tranquillement de leur repas dans une ambiance plutôt joviale.
01:52Les employés, eux, sont à pied d'œuvre,
01:54supervisés par Neva Denise Kane, une manager de 22 ans,
01:57qui, bien qu'elle se soit barriée il y a à peine un mois et rentre tout juste de sa lune de miel,
02:02a déjà repris le travail.
02:03Du haut de ses 16 ans, Alberto Leos, qui a longuement hésité ce matin-là
02:07entre aller travailler ou aller à la plage avec ses copains,
02:10a finalement décidé d'agir en adulte et de se rendre au McDonald's, où il est équipier.
02:24Du côté des clients, Maria Laetitia et Victor Rivera
02:28ont déjà pris leur quartier dans le McDonald's,
02:30en compagnie de leurs deux filles, Mireya et Mira, âgées de 4 et 1 an,
02:35parce que c'est le restaurant préféré des fillettes.
02:37Cela dit, tous les enfants ne sont pas à compagnie de leurs parents.
02:40David, Flores, Delgado, Omar, Alonso-Hernandez et Joshua Coleman, par exemple,
02:46trois garçons de 11 ans, qui viennent d'aller manger des donuts
02:49juste après avoir fini leur soirée.
02:51D'autres encore, comme Keith Thomas, sont venus avec les parents d'un copain.
02:54Cet adolescent de 12 ans rentre tout juste d'une virée camping de 5 jours au Mexique
02:58avec son ami Matao et les parents de ce dernier, Ronald et Blit, Regan et Réa.
03:03Ils sont sur le trajet du retour, et tout ce petit monde se dit
03:05qu'une petite pause hamburger-frites, ça ne serait pas de refus.
03:09Il est presque 16 heures, le temps est radieux
03:11et le McDonald's est rempli de petits copains.
03:13Il y en a quelques-uns qui viennent d'aller à la plage avec leurs copains.
03:17Bref, si l'on en croit les rires des enfants et les sourires des parents,
03:22tout le monde semble heureux.
03:23Ce qui ne semble pas être le cas d'un homme
03:26qui vit au 135 Avril en Rhône, à moins de 200 mètres de là.
03:31Pour lui, c'est même tout l'inverse.
03:33Il passe une très mauvaise journée, et en plus, il n'y a pas d'eau.
03:36Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau.
03:39Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau.
03:42Pour lui, c'est même tout l'inverse.
03:44Il passe une très mauvaise journée, et en conséquence,
03:47il quitte l'appartement numéro 9 du complexe Avril Villa,
03:50où il vit avec sa femme et leurs deux filles de 10 et 12 ans.
03:54En sortant, il croise l'aîné et il lui dit
03:57« Au revoir, je ne reviendrai pas. »
03:59Puis il prend le volant de sa Mercury Marquis Noir
04:02et descend le Saint-Isidre au boulevard.
04:04Dans un premier temps, il se dirige vers un supermarché Big Bear,
04:07puis vers un bureau de poste.
04:09Mais finalement, à 15h56, il décide de s'engager sur le parking du McDonald's
04:13situé juste à côté de chez lui.
04:15L'homme se gare, sort de sa voiture, mais il n'en sort pas les mains vides,
04:19parce qu'il en extrait un pistolet semi-automatique Browning HP 9mm,
04:23un Uzi 9mm,
04:25un fusil à pompe Winchester 1200 calibre 12,
04:28ainsi qu'une boîte et un sac en tissu remplis de centaines de munitions pour chaque arme.
04:34À ce moment-là, 45 personnes se trouvent dans le restaurant,
04:37et sans le savoir, elles sont déjà les futures victimes d'une tragédie qui va durer 77 minutes
04:43et qui va marquer les États-Unis au fer rouge.
04:53Dans les cinq minutes qui suivent l'arrivée de l'individu armé,
04:55Marisela Felix arrive également au McDonald's avec son mari, Astolfo,
04:59et leur fille de quatre mois, Carlita Maria.
05:02Astolfo se gare près du bureau de poste situé juste à côté
05:05et remarque que certaines des vitres du restaurant sont abîmées,
05:08mais étant réparateur de métier, il pense que c'est dû à un accident
05:11et que l'homme qui se tient d'ailleurs non loin de là est sûrement là pour s'occuper des réparations.
05:15Du coup, la famille poursuit sa route.
05:36Vous l'avez compris, à ce moment-là, l'individu armé a en fait déjà commencé à tirer.
05:41Les impacts aperçus sur les vitres par Astolfo ont une origine qui n'a rien d'accidentelle.
05:46Après ça, c'est l'escalade.
06:05Les balles ne cessent de siffler. Alors, séparés d'Astolfo et de Carlita,
06:29Marisela fuit tout en restant accroupie, mais quand elle parvient enfin à rejoindre son époux,
06:34n'est pas avec lui parce qu'il l'a confié à quelqu'un sans pouvoir lui dire à qui.
06:38Après ce nouveau choc, la jeune mère de 23 ans perd connaissance. Le tireur, de son côté,
06:43prend tous les clients pour cible sans aucun discernement et vise même les nombreux enfants
06:48qui se trouvent à l'intérieur du restaurant. Parmi eux, David, Omar et Joshua, les trois
06:54garçons de 11 ans qui arrivent en vélo sur le parking à ce moment-là.
07:04Après ça, bien que grièvement blessé, Joshua reste conscient, mais ces deux amis
07:31n'ont pas la même chance parce que dans les minutes qui suivent, Omar appelle sa mère,
07:35convulse, puis se met à vomir. David, quant à lui, a en réalité été touché également à la tête et
07:40il ne bouge plus du tout depuis qu'on l'aura tiré dessus. Joshua réalise que ses amis ont peu de
07:45chance de s'en sortir et décide donc de faire le mort pour ne pas attirer l'attention de l'homme
07:50armé sur lui pendant que ces derniers continuent de mitrailler les voitures aux alentours.
07:54Puis, l'individu remarque un couple de personnes âgées qui se dirigent vers l'entrée du restaurant.
07:58Miguel Victoria Ulloa est en train d'ouvrir la porte à son épouse Aida Velazquez Victoria
08:03quand le tireur ouvre le feu sur eux. Il touche la femme de 69 ans à la tête, la tuant sur le
08:09cou et blesse l'homme de 74 ans qui, en guise de premier réflexe, se précipite vers le corps
08:14de son épouse. Sous le choc, Miguel berce Aida en essayant d'essuyer le sang qui macule son
08:19visage tout en maudissant le tireur qui de son côté s'approche de la porte, l'insulte en retour
08:25et lui tire froidement une balle dans la tête. A l'intérieur du restaurant, c'est la panique la
08:30plus totale et certains adultes tentent tant bien que mal de protéger leurs familles ou ceux qui
08:36les accompagnent.
08:55Par chance, Maria parvient à retrouver rapidement sa fille aînée et retourne avec elle près de la plus jeune avant de se cacher avec ses deux enfants sous une table. Au même moment, Keith, Matao et ses parents, qui sont eux assis à l'arrière du restaurant, l'endroit où situe l'air de jeu, sont également pris pour cible.
09:25L'adolescent de 12 ans n'en a pas encore conscience, mais s'il n'a été touché qu'au niveau des bras, c'est parce que Ronald, le père de son ami Matao, qui lui répète de ne pas bouger, l'a en réalité protégé en grande partie des projectiles en utilisant son propre corps comme bouclier.
09:50Ce jour-là, l'homme prend 7 balles pour sauver la vie de Keith. Heureusement, très rapidement après les premiers coups de feu, un appel est passé au 911 et les officiers de police sur le terrain sont immédiatement prévenus par radio.
10:02Le problème, c'est que tout ne se passe pas comme prévu.
10:32Le réel nombre de minutes que cette erreur a fait perdre aux autorités varie, selon les personnes interrogées, parce que certains affirment que la première voiture de police aurait mis près d'une dizaine de minutes à arriver sur place.
11:01Quoi qu'il en soit, quand Miguel Rosario rejoint le bon restaurant, le tireur se trouve déjà à l'intérieur depuis un moment et s'il ne parvient à l'apercevoir que pendant un très court instant, c'est assez pour lui permettre de réaliser que la puissance de feu de l'individu est bien supérieure à la sienne.
11:19Depuis l'intérieur du McDonald's, l'homme remarque également le policier et mitraille dans sa direction avec son usine, forçant l'officier à se mettre à couvert derrière un camion.
11:27Dans l'établissement, la peur paralyse tous les clients et les employés, même si certains tentent tant bien que mal de prendre sur eux et d'appliquer les consignes données par l'homme armé en espérant qu'il les épargnera.
11:57Les adultes qui tentent de fuir sont eux immédiatement criblés de balles, comme Neva, la jeune mariée de 22 ans qui dirigeait l'équipe du McDonald's, dont le corps a été littéralement projeté par les coups de feu.
12:13Au milieu des tirs qui claquent, des gens qui tentent désespérément de se cacher et des parents qui font au mieux pour assurer leurs enfants parfois blessés qui crient, les alarmes des friteuses et autres machines que plus personne ne surveille résonnent, ajoutant à l'angoisse ambiante.
12:27A l'extérieur de l'établissement, la police, maintenant présente en masse, s'organise. Alors que les officiers bloquent toute une zone de six patées de maisons autour du site de la fusillade, un poste de commandement est établi à proximité.
12:40Bientôt, c'est 175 membres des forces de l'ordre qui se trouvent sur les lieux, mais malgré leur nombre, ils semblent avoir des difficultés à neutraliser le tireur, qui du coup, continue de faire feu.
12:51Il se trouve que les policiers rassemblés autour du restaurant sont dans l'impossibilité d'agir, malgré leur nombre, et ce, pour plusieurs raisons.
12:57Pour commencer, il leur est impossible de savoir ce qu'il se passe réellement dans le McDonald's, parce que la plupart des vitres sont à la fois teintées et criblées d'impact de balles, ce qui fait qu'avoir une vue claire sur l'intérieur du restaurant est quasi impossible.
13:10Et en plus, le tireur ouvre régulièrement le feu sur les policiers avec trois armes différentes, donc ces derniers pensent avoir affaire non pas à un, mais à plusieurs individus hostiles dans le restaurant.
13:21Les forces de l'ordre ne savent pas non plus s'il y a des otages, et si c'est le cas, où ils sont gardés, et combien ils sont, ce qui rend toute opération coup de poing impossible, parce que beaucoup trop risqué.
13:32La cadence de tir de l'auteur de la fusillade, elle, ne faiblit pas. Il ne s'arrête que pour recharger, et continue de mitrailler les policiers à l'extérieur, mais aussi les gens qu'il voit bouger dans le restaurant,
13:42et même ceux qui sont déjà à terre, quand ils ne tirent pas directement sur les murs de l'établissement, des tirs dont les ricochets des balles empêchent les personnes qui peuvent encore bouger de le faire.
13:52Beaucoup de blessés feignent la mort quand le tireur passe à côté d'eux en espérant qu'il y croit et qu'il ne les achève pas, et c'est d'ailleurs ce qui sauve Maria et ses deux filles, qu'elle parvient à convaincre de faire semblant de dormir, alors que toutes les trois baignent dans une mare de sang.
14:06Une balle a effleuré la mère de famille au bras, et Mireya, qui n'a que 4 ans, en a une logée dans la jambe, mais quand le tueur s'approche et frappe la première, personne ne bouge, et il s'éloigne.
14:18Pendant une trentaine de minutes, Alberto ainsi que quelques collègues et clients réussissent à se cacher dans la zone privée réservée aux équipes du restaurant,
14:26mais malheureusement, les femmes présentes peinent à garder leur calme, et les bruits étouffés de leurs sanglots finissent par attirer l'attention de l'auteur de la fusillade, qui ouvre le feu sur le petit groupe.
14:36Chacun prend alors la fuite pour trouver une autre cachette, le tout en tentant d'éviter les balles, mais sans surprise, tous n'y parviennent pas.
14:56Ce jour-là, Margarita perd la vie il y a seulement 18 ans en tentant de s'enfuir, quand 6 autres personnes, dont Wendy qui vient de livrer ce témoignage, parviennent à trouver refuge dans un placard après s'être retrouvées devant une issue de secours, cadenassées.
15:26Alberto, de son côté, a été touché pas moins de 5 fois dans sa course. Il ne doit s'assurer qu'au fait que le tireur soit arrivé miraculeusement à court de munition au moment où il le prenait pour cible, et qu'il ait dû s'éloigner pour recharger son arme.
15:46Un adolescent de 16 ans profite alors de cette imprévue pour ramper hors de son champ de vision et rassemble ses dernières forces pour descendre les 25 marches, au bout desquelles il trouve le fameux placard dans lequel se sont entassés les autres rescapés.
15:59Après être entré dans le placard, Alberto perd connaissance, mais quand il se réveille, il sait qu'il ne doit pas faire de bruit malgré l'immense douleur qu'il ressent, douleur qui est d'ailleurs décuplée par la position qu'il doit adopter à cause du manque de place.
16:26Pour ne pas que l'homme armé l'entende, il mord dans un bout de tissu, puis utilise les lacets de ses chaussures pour se faire des garrots, histoire d'essayer de limiter la perte de sang au maximum.
16:36A l'extérieur, toujours intimement convaincu qu'il y a plusieurs tireurs, tout le monde attend avec anxiété l'arrivée du SWAT, le seul groupe d'intervention en mesure de mettre un terme aux agissements des suspects.
16:46Seulement, comme vous le savez, des suspects, il n'y en a en fait qu'un seul. Et il se trouve que quand on en apprend plus sur lui et notamment sur les propos qu'il a tenus quelques jours avant la fusillade, ses agissements ne paraissent en réalité pas si étonnants.
17:01Le 15 juillet 1984, soit trois jours avant les faits, James Oliver Huberty, 41 ans, confie à Etna, son épouse, qu'il pense être atteint de troubles psychologiques, et le 17 juillet dans la matinée, il téléphone au centre médical du quartier pour obtenir un rendez-vous.
17:25La personne qui décroche lui assure que la clinique le rappellera sous quelques heures, mais durant la conversation, James parle calmement, refuse de décrire la nature exacte de son problème et explique qu'il n'a jamais été hospitalisé pour ça, ni même jamais été sous traitement tout court.
17:41Des raisons qui font que son interlocuteur décide que l'appel n'a aucun caractère urgent.
17:45En plus de ça, une erreur est commise durant la prise de ses coordonnées, parce qu'une faute d'orthographe est faite à son nom, qui est écrite Suberty au lieu de Huberty, un détail important qui rallonge encore le délai de traitement de sa demande.
17:58Résultat des courses, James attend plusieurs heures à côté du téléphone, mais ce dernier ne sonne pas, donc il finit par s'agacer et par faire une balade à moto dont il revient calmé une heure plus tard.
18:09Après ça, la soirée se déroule tout à fait normalement, entre sortie à vélo au parc du coin avec les enfants, et plus tard le visionnage d'un film avec son épouse.
18:18Mais malgré cette apparente normalité, le lendemain matin, soit le jour des fées, l'ambiance change radicalement.
18:25Pendant une visite familiale au zoo, James dit à Etna qu'il croit que sa vie est terminée, et mentionne le fait que la clinique ne l'a pas rappelée la veille, en ajoutant que, je cite, « la société a eu sa chance ».
18:37Je crois qu'ensuite, plus le sujet, pendant le repas de midi qu'ils prennent dans un McDonald's du quartier Clermont, mais une fois rentrés chez eux, les choses se gâtent irrévocablement.
18:46Alors qu'Etna se détend, tranquillement allongée sur le lit dans la chambre parentale, James y fait irruption, vêtue d'un tee-shirt rouge foncé et d'un pantalon camouflage vert, puis lui dit qu'il veut l'embrasser pour lui dire au revoir.
18:59Sa femme lui demande où il va, et l'homme répond dans le plus grand des calmes qu'il part à la chasse aux humains, pour reprendre ses mots, avant de prendre ses armes, des munitions, et de sortir de la maison.
19:11La suite, vous la connaissez, James s'est dirigé vers le McDonald's, situé juste à côté de chez lui, et il a ouvert le feu sur tous les gens présents, sans exception.
19:20D'ailleurs, le restaurant est si proche de chez les Huberti qu'on peut le voir depuis leur appartement et que, de ce fait, Zelia, qui a vu son père sortir avec une arme sur l'épaule, a assisté de loin au début de la fusillade qui a commencé sur le parking.
19:33La fillette de 12 ans était même copine avec certains des enfants qu'il a tués.
19:37Et si l'on pourrait s'interroger sur les raisons pour lesquelles Etna ne l'a pas dénoncée à la police avant que tout ça ne se produise, eh bien, il semblerait qu'elle ait essayé, sans toutefois réussir à aller jusqu'au bout de sa démarche.
19:48Le jour des faits, le National City Health Center a reçu un appel de la part d'une femme qui s'est présentée comme étant l'épouse d'un certain James Huberti, et elle leur a affirmé que son mari avait des armes et qu'il allait tuer des gens.
20:00On lui a bien évidemment répondu qu'il fallait qu'elle contacte les forces de l'ordre, mais elle ne l'a jamais fait.
20:05James avait pressenti qu'il n'allait pas bien du tout psychologiquement, et il ne s'était pas trompé.
20:10Parce qu'il a effectivement pété les plombs, d'ailleurs, pendant la fusillade, il tient des propos complètement incohérents, boit tranquillement des sodas, écoute du rock via une radio portative, et il jette même des frites sur l'une de ses victimes.
20:23Bref, dès qu'il a ouvert le feu, il n'y avait en réalité plus rien à faire pour lui, mais le manque d'informations retenait les policiers ainsi que l'équipe du SWAT qui les a rejoints, jusqu'à ce que quelqu'un réussisse enfin à s'échapper du McDonald's.
20:36Le survivant alors confirme que le tireur est seul, qu'il a déjà tué nombre de gens sans aucun discernement, et qu'en plus de ça, personne n'est vraiment retenu captif.
20:45Vers 17h, les forces de l'ordre reçoivent le feu vert. Elles sont autorisées à abattre l'auteur de la fusillade dès qu'elles en auront l'opportunité.
20:53Immédiatement, des tireurs d'élite du SWAT se dispersent un petit peu partout aux alentours, et parmi eux, Charles Foster qui grimpe avec son guetteur Barry Bennett sur le toit du bureau de poste situé juste en face du McDonald's.
21:12Dès 17h02, il a une vue plongeante sur le restaurant et commence à attendre que James entre dans son champ de vision, et ce qui n'est pas immédiat parce que, comme je vous le disais plus tôt, les vitres sont teintées et apparemment faites de verre feuilleté.
21:25Un grand nombre d'entre elles ont donc été traversées par des balles sans pour autant se briser. Néanmoins, ça n'était pas le cas des doubles portes du McDonald's, visiblement constituées de verres de sécurité vu que l'une d'elles est complètement détruite.
21:38Charles peut donc voir à travers et d'où il est. Il aperçoit le bas du corps de James qui semble recharger tranquillement l'une de ses armes, assis sur le comptoir du restaurant.
21:47La balle tirée par Charles sectionne la horte située juste sous le cœur de James et ressort par sa colonne vertébrale. Il est abattu à 17h17, et dans les minutes qui suivent, les autorités de l'ambulance arrivent.
22:09Les survivants peuvent enfin être pris en charge et évacués. Malheureusement, comme la situation le laissait craindre, il y a de très nombreuses victimes.
22:27A l'extérieur de l'établissement, les policiers recouvrent les corps de David et Omar, 11 ans, qu'ils avaient sous les yeux depuis le départ. Des trois amis venus ensemble au McDonald's ce jour-là, seul Joshua a survécu. Malgré la gravité de ses blessures, il s'est fait passer pour mort pendant plus d'une heure en attendant que quelqu'un puisse lui venir en aide, parce que les secours ne pouvaient pas l'approcher sans risquer d'être à leur tour pris pour cible.
22:50A l'intérieur du restaurant, les autorités enchaînent les découvertes, toutes plus macabres les unes que les autres. Il y a des images de ce que la police a découvert en entrant, des images qui sont très dures et que je ne peux clairement pas vous montrer ici sur YouTube, je les mettrai à disposition sur Patreon pour les membres du palier détective.
23:08Le 18 juillet 1984, James Huberti a pris la vie de 21 personnes, incluant une femme enceinte, et il en a blessé 19 autres. La plus jeune de ces victimes n'avait que 8 mois. Ce petit garçon, nommé Carlos Riz Junior, était avec sa mère, Jacqueline, âgée elle-même d'à peine 18 ans. Elle a trouvé la mort avec son fils alors qu'elle attendait son deuxième enfant.
23:31La femme enceinte est décédée en protégeant des balles sa nièce de 11 ans, Aurora Peña, ce qui a permis à cette dernière de survivre au drame, tout comme sa meilleure amie, Imelda Perez, qui du haut de ses 15 ans a été blessée en tentant de venir en aide à Claudia, sa petite sœur, mais James ayant touché la fillette de 9 ans à 9 endroits différents, incluant la tête, elle est malheureusement morte quasi instantanément.
23:54Malgré toutes ces pertes tragiques, certains ont eu plus de chance ce jour-là, parce que Maricela Astolfo et leur fille Carlita s'en sont sortis tous les trois, même si à cause de ces graves blessures, la mère de famille a perdu son oeil gauche, ainsi que l'usage de sa main du même côté.
24:09Maria et ses deux filles, Mireya et Mira, s'en sont elles aussi tirées vivantes, mais Victor, son époux, a tenté de raisonner James Huberti qui, en guise de réponse, l'a abattu de 14 balles.
24:22L'homme de 25 ans a perdu la vie en faisant quelque chose d'héroïque, tout comme Ronald, qui a lui survécu aux blessures sérieuses qui lui ont été infligées quand il a protégé Keith, l'ami de son fils, un fils qu'il a d'ailleurs perdu le jour de la fusillade, tout comme sa femme lui a été arrachée.
24:40Plusieurs employés du restaurant ont également pu être évacués, incluant Wendy et Alberto, qui s'est lui aussi remis de ces graves blessures. Cette tragédie, surnommée Massacre du McDonald's de San Isidro, fait grand bruit à l'époque, notamment en raison du nombre important de victimes faites par un seul tireur, ce qui, au moment où ça s'est produit, fait de cette tuerie de masse la plus meurtrière du pays.
25:05Cela dit, elle n'a pas fait parler d'elle que pour ça, mais aussi en raison du conflit qui a opposé les victimes et leurs proches aux forces de l'ordre de San Diego, à qui il est reproché d'avoir commis beaucoup d'erreurs.
25:17Le principal problème, c'est que certains de ceux qui ont survécu au drame, et même des témoins oculaires qui étaient à l'extérieur, ne sont pas d'accord avec les déclarations qui ont été faites par les représentants des forces de l'ordre lorsque l'affaire a commencé à être médiatisée. Ils se montrent même plutôt critiques envers la façon dont les choses ont été gérées par les autorités ce jour-là.
25:43En effet, en premier lieu, les policiers se sont rendus au mauvais restaurant McDonald's, ce qui leur a fait perdre un temps précieux, et une fois sur place, il leur est reproché de n'avoir pas tenté d'abattre le tireur, laissant la fusillade s'étendre sur 77 longues minutes.
25:59L'opinion publique est choquée, parce qu'il y avait 175 officiers sur place qui n'ont tiré que 5 balles, alors que James, lui, était seul et a fait feu 251 fois.
26:10Les représentants de la police ont affirmé qu'il était quasi impossible de voir ce qu'il se passait dans le restaurant à cause de l'état des vitres, et que personne ne pouvait être sûr que le tireur était seul.
26:20Pourtant, des témoins affirment que l'intérieur était visible.
26:24Toujours selon les forces de l'ordre, James aurait tiré sur la grande majorité des victimes durant les 10 premières minutes de la fusillade.
26:30En gros, elles ont sous-entendu que beaucoup de gens sont morts très rapidement, et n'auraient de toute façon pas pu être sauvés.
26:37Seulement, les survivants, eux, ne sont pas d'accord avec ça, parce que Ronald Herrera a par exemple été touché près de 45 minutes après l'arrivée du tireur sur les lieux.
26:47De même, certaines personnes grièvement blessées au début auraient peut-être pu être stabilisées si on leur avait prodigué les premiers soins plus rapidement.
26:55En bref, les versions des uns et des autres se contredisent, et loin de moi l'idée de dire qui a raison et qui a tort.
27:02Au final, il est possible que des erreurs aient bien été commises par la police, des erreurs qu'elle ne veut pas forcément admettre,
27:08mais au vu des circonstances aussi exceptionnelles que délicates qui se sont imposées sur le moment,
27:14les officiers présents sur place ont probablement fait du mieux qu'ils pouvaient.
27:19Ouais, parce que les héros qui rentrent tout seuls dans une tour truffée de sales types armés jusqu'aux dents et qui sauvent tout le monde,
27:25ça marche dans les films seulement, pas dans la vraie vie.
27:28Et j'ajouterais, par rapport à la différence de munitions tirées, que personnellement, je trouve pas ça si choquant que ça.
27:35Le tireur n'avait aucun état d'âme à mitrailler à 360° et à toucher aussi bien des flics que des femmes ou même des enfants,
27:42alors qu'à l'inverse, il est évident que les policiers présents sur place, en tirant en direction du restaurant,
27:48surtout s'ils n'avaient effectivement pas un bon visuel sur l'intérieur du McDo, auraient pris le risque d'ôter la vie d'innocents.
27:54Bref, une situation très compliquée à gérer, sans aucun doute.
27:58Un autre point qui fait grincer les dents, c'est le fait que James a tenté de demander de l'aide la veille du drame.
28:04Alors, à qui faut-il imputer la faute ?
28:06À la clinique, qu'il a contactée et qui ne l'a pas rappelée à temps ?
28:09À son épouse, qui n'a rien dit à la police alors qu'on lui avait dit qu'il fallait le faire ?
28:13Ou encore au National City Health Center, qui n'a pas non plus fait de signalement ?
28:18Qu'en pensez-vous ?
28:19Et croyez-vous que si James avait été rappelé, cette tragédie aurait pu être empêchée ?
28:25Il a un temps été question que le restaurant rouvre après les faits, mais il a finalement été démoli,
28:30et un centre d'enseignement supérieur a été bâti à la place, et un mémorial a été érigé juste à côté.
28:36Suite aux conséquences dramatiques de cette sombre journée, le programme d'entraînement du SWAT a été largement revu, puis amélioré.
28:44En parlant de force de police, sachez qu'après la tragédie, Alberto Leos a décidé de changer d'uniforme.
28:51Il a troqué celui d'équipier du McDonald's pour revêtir celui d'officier de police, dans le but de sauver des vies,
28:57après avoir vu tant de gens perdre la leur durant la fusillade sans rien pouvoir y faire.
29:02Et on peut dire qu'il a atteint son objectif, parce que dix ans plus tard, le 5 septembre 1994,
29:07il a héroïquement sorti un homme d'une voiture qui avait pris feu, sur une autoroute, en se mettant lui-même en grand danger.
29:14Aujourd'hui, il fait toujours partie de la police, et il a atteint le rang de capitaine.
29:18Cette tragédie n'est pas sans rappeler celle de la fusillade qui a eu lieu à Las Vegas, et que j'ai traitée dans cette vidéo.
29:25A lundi prochain, et comme d'habitude, n'oubliez pas, l'homme est un loup pour l'homme,
29:30il vaut bien souvent mieux se méfier de ses congénères, plutôt que de monstres ou créatures imaginaires.
29:37Salut.