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  • il y a 3 jours
[#InstantSanté] Dr Manguinga Guitouka : "La tuberculose reste une urgence"

La tuberculose tue encore, et le Gabon n’est pas épargné. Le Dr Strédice Manguinga Guitouka directeur du programme national de lutte contre la tuberculose fait le point sur la situation dans notre pays. État des lieux, défis, solutions…

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00:00Bienvenue dans Instant Santé sur JMT TV, votre émission dédiée à l'information et à la prévention en matière de santé publique.
00:08Alors que Le Monde a célébré le 24 mars dernier la journée mondiale de la lutte contre la tuberculose,
00:15le Gabon, à l'instar d'autres pays d'Afrique subsaharienne, continue d'affronter cette maladie infectieuse,
00:21une réalité préoccupante malgré les efforts engagés par le Programme National de Lutte contre la tuberculose.
00:27Pour en parler, nous recevons aujourd'hui le Dr Stredis Mondingagitouka,
00:33directeur du Programme National de Lutte contre la tuberculose.
00:36Ensemble, nous dresserons un état des lieux de la situation éthédémiologique au Gabon.
00:40Nous évoquerons les stratégies mises en place, mais également les solutions envisageables
00:44pour réduire l'impact de la tuberculose dans notre système de santé.
00:49Alors déjà, merci Dr Mondingagitouka pour avoir accepté bien évidemment l'invitation sur JMT TV.
01:01Merci, bonjour, c'est moi qui vous remercie.
01:04Alors à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose,
01:08plusieurs rapports internationaux ont rappelé que la maladie reste un enjeu de santé publique.
01:14Pouvez-vous donc dresser dans le même temps un tableau actualisé de la situation au Gabon
01:19en termes de prévalence, de diagnostic et de prise en charge ?
01:24Merci. Je voudrais remercier le service de promotion de la santé du ministère de la Santé
01:32qui nécessite de ménager d'efforts par rapport à la nouvelle méthodologie de travail
01:39dans le cadre de la sensibilisation. Donc, je vais vous expliquer un peu la situation épidémiologique
01:45de la tuberculose, mais avant d'aborder ce sujet, je voudrais remercier le gouvernement
01:51gabonais, le ministère de la Santé en matière des efforts fournis dans la lutte contre la tuberculose.
01:59Bien, la tuberculose est une ancienne maladie. C'est une maladie de l'antiquité,
02:05mais elle demeure jusqu'à aujourd'hui un problème majeur de santé publique dans le monde
02:11et même au niveau national. Donc, en 1997, un programme national a été mis en place
02:18pour l'objectif de réduire la mortalité, la morabilité et la transmission de la tuberculose
02:25dans le pays afin que la tuberculose ne soit plus un problème de santé publique.
02:31Malheureusement, aujourd'hui, le taux d'incidence de la tuberculose au Gabon, il est élevé.
02:39Il est à 505 cas pour 100 000 habitants. Ce qui a fait en sorte que dans le plan stratégique
02:47national de santé, la tuberculose soit placée parmi les priorités en matière de santé.
02:55Alors, en tuberculose, on parle souvent de la notification de N-Weser, c'est-à-dire que
03:01nous sommes en 2025 et la situation épidémiologique que je pourrais vous présenter est celle de
03:08la notification de 2024.
03:09Bon, en 2024, nous avons notifié 6539 cas de tuberculose sensible. Il faut reconnaître
03:18que tous ces cas ont été diagnostiqués dans toutes les provinces du Gabon. Donc, il y a
03:22la circulation de deux types de... On peut dire trois faciès épidémiologiques, la tuberculose
03:31sensible, la tuberculose pharmacorésistante ou multirésistante et la co-infection tuberculose
03:38VIH. Celle-là, c'est la situation épidémiologique de la tuberculose au Gabon. Donc, avec 6539
03:47cas de tuberculose sensible, nous avons également notifié 116 cas de tuberculose pharmacorésistante,
03:54c'est-à-dire que ce sont des patients qui ne répondent pas au traitement de première
03:59ligne parce qu'ils présentent une souche résistante. Et nous avons également notifié
04:06les cas de co-infection. Tuberculose, VIH, en général, c'est un couple. C'est un couple
04:12qu'on ne peut pas séparer parce que les personnes vivant avec le VIH, étant donné que leur système
04:19immunitaire est affaibli, s'ils ne prennent pas leur traitement des ARV, ils ont un risque
04:25élevé. Ils ont 16 fois le risque élevé de développer la tuberculose. Donc, c'est pourquoi,
04:33en matière de lutte contre ces deux épidémies, nous travaillons avec le programme des maladies
04:39sexuellement transmissibles afin de mener des architectes ensemble sur le terrain. Alors,
04:46je vais un peu essayer de stratifier la notification des cas du côté du Gabon. La région sanitaire
04:53Libreville-Ovendo, bien évidemment, nous sommes à la capitale, à notifier plus de cas que les
04:58autres provinces, avec plus de 4 000 et tels que cas. Et ce qui nous inquiète un peu plus,
05:04c'est qu'il y avait des provinces à l'époque qui étaient silencieuses, qui ne notifiaient pas
05:08beaucoup de cas de tuberculose. Aujourd'hui, qui en notifient les trois dernières années,
05:12je citerais la province de Logoué-Maritime, qui vient en deuxième position avec 434 cas de tuberculose
05:20sensibles notifiés, suivi de la province de Logoué, du Haut-Togoué, avec 313 cas de tuberculose
05:27pharmacoresistantes. Les provinces qui ont notifié peu de cas, en 2014, c'est la province de Lanyanga,
05:33avec 61 cas, également la province de Logoué-Lolo et de Logoué-Vindo. Donc, voilà plus ou moins la
05:47situation épidémiologique de la tuberculose au Gabon. Pour l'âge, la tranche d'âge qui est un peu plus touchée au Gabon,
05:56bon, vraiment, les chiffres sont alarmants, parce que la tranche d'âge varie entre 15 et 44 ans,
06:05qui a été notifiée dans nos structures de prise en charge, et la tranche d'âge la plus touchée est celle
06:11de 15 ans à 34 ans. Vous comprenez que c'est une tranche d'âge qui est vraiment active, et c'est de là que
06:18nous devions plus accentuer les activités de sensibilisation. Également, comme dans le monde,
06:25le sexe masculin est plus touché par la tuberculose au Gabon. Donc, 64% de nos cas tuberculaires
06:32diagnostiqués étaient du sexe masculin. Et là, nous avons notifié également des enfants avec un taux de 4%.
06:40Donc, dire que la tuberculose ne touche pas seulement les adultes, mais également les enfants. Dans le cas de la
06:46tuberculose, nous parlons de la tranche d'âge de 0 à 14 ans. Donc, voilà plus ou moins la situation épidémiologique
06:53au Gabon en 2024.
06:56Alors, Docteur, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé,
07:00le Gabon reste classé parmi les pays à forte incidence de la tuberculose.
07:07Quelles seraient donc, selon vous, les principales raisons qui expliquent cette situation épidémiologique persistante ?
07:15Merci pour la question. Effectivement, depuis 2021, le Gabon a été classé parmi les 30 pays à forte charge de la tuberculose.
07:23Je vous disais qu'actuellement, le taux de l'incidence de la tuberculose au Gabon est de 505K pour 100 000 habitants.
07:34Nous sommes le deuxième pays dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale après la RCA.
07:40Cela pourrait s'expliquer autant pour moi par plusieurs facteurs.
07:47Le premier facteur, c'est qu'il y a des estimations qui sont souvent données par an.
07:51Et nous, nous avons beaucoup de cas manquants.
07:54Je vous disais que nous avons notifié 6 539 cas.
07:58Or, normalement, nous attendions diagnostiquer plus de 8 000 cas.
08:03Donc, vous voyez qu'il y a eu 1 000 et quelques cas qui sont restés sans être diagnostiqués.
08:09Donc, on peut parler du phénomène de perdu de vue également au niveau des personnes atteintes de tuberculose ?
08:15Effectivement, on va en parler.
08:18Donc, je disais que les cas qui ne sont pas diagnostiqués, c'est-à-dire les cas non diagnostiqués qui sont dans la nature
08:24et les patients également qui ont été diagnostiqués mais qui ont mal suivi le traitement,
08:29ce sont ceux-là qui continuent normalement à contaminer les autres.
08:34Donc, ce qui fait en sorte que nous avons été classés parmi les pays à force charge.
08:42Je prendrais un exemple typique.
08:44Lors de l'épidémie de COVID, nous avons vu qu'une fois qu'il y avait un cas positif de COVID,
08:49il y a eu le prélèvement des sujets contacts, que ce soit en milieu professionnel comme au niveau familial.
08:56Et c'est cette stratégie qu'il faut appliquer.
08:59Ici, au Gabon, dans le cadre de la tuberculose, il n'y a pas la recherche des sujets contacts.
09:04Nous, au niveau des structures, on soigne juste la personne qui est venue au diagnostic, au traitement,
09:12et au niveau de la famille, nous ne réalisons pas la recherche des sujets contacts.
09:17Donc, cela pourrait expliquer que nous avons un fort taux d'incidence,
09:23évidemment parce qu'ils ne sont pas diagnostiqués,
09:26mais ils sont toujours dans leur quartier en train de contaminer les personnes.
09:31Alors, pour les téléspectateurs, pouvez-vous donc rappeler les symptômes les plus courants déjà de la tuberculose
09:38et, bien évidemment, quels sont les protocoles du traitement actuel proposés aux patients dans les structures sanitaires publiques ?
09:47Je m'attendais à cette question. Il fallait commencer par la madame.
09:50Alors, c'est quoi la tuberculose, pour ceux qui nous suivent ?
09:54Alors, la tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse, causée par une bactérie
10:01qui appartient au complexe Mycobacterium tuberculosis, communement appelée le bassin de Koch.
10:08D'accord ? Parce que c'est M. Robert Koch qui avait découvert l'agent éthiologique dans les années 1882.
10:17Donc, cette maladie, c'est-à-dire la tuberculose, se transmet principalement par voie aérienne.
10:24Lorsqu'une personne malade tousse, éternue, crie, chante, expulse dans l'air les boutelettes qui contiennent le germe
10:36et puis les personnes qui sont autour de cette personne-là, de cette personne malade bien sûr, vont inhaler ces boutelettes-là.
10:45Donc, nous parlons d'exposition d'abord. Il faut être exposé. Et une fois que vous avez inhalé ces boutelettes,
10:52les boutelettes vont suivre le circuit de l'air et aller, les germes en temps poumons vont suivre le circuit de l'air
10:58et aller s'installer au niveau des poumons. J'ai souvent l'habitude de dire qu'au Gabon, pays peu peuplé,
11:10tous nous sommes déjà rentrés en contact de cette bactérie. Donc, nous l'avons dans notre organisme,
11:16mais elle est en forme latente. Donc, c'est une forme de tuberculose. Il y a la tuberculose latente et la tuberculose maladie.
11:24Donc, tous ceux que nous avons diagnostiqués, les 6000 cas que j'énumérais tout à l'heure,
11:31ce sont des personnes qui ont développé la tuberculose maladie. Mais il y a d'autres qui vivent avec la bactérie
11:38et la bactérie en forme latente. Ceux-là, ils ne transmettent pas et ils ne développent pas aussi les signes cliniques.
11:45Alors, cela veut dire qu'il ne faut pas avoir honte une fois que vous avez été diagnostiqué de la tuberculose.
11:52La question serait comment passer de la tuberculose latente à la tuberculose maladie pour présenter les symptômes.
11:59Les principaux symptômes seront en général, c'est la toux. Il y a quelques années, l'OMS recommandait une toux persistante
12:08pendant les deux semaines. Aujourd'hui, la définition a changé. C'est toute forme de toux.
12:16Donc, si vous avez une toux qui persiste, n'hésitez pas d'aller consulter.
12:22Autre symptôme également, vous pouvez avoir des douleurs thoraciques, c'est-à-dire au niveau de la poitine.
12:29Vous pouvez avoir des étouffements et des sueurs nocturnes ou des fièvres nocturnes.
12:34Mais également, un symptôme qui n'échappe pas les médecins, c'est la perte de poids.
12:40Mais également, la perte d'appétit. Voilà plus ou moins les symptômes qui sont communs.
12:47Et il y a un que j'ai failli oublier pour avancer des crachats mélangés au sang. D'accord.
12:54D'accord. Ce n'est pas évident que vous faites tous les symptômes au même moment.
13:01Mais si vous avez un des deux symptômes qui se manifestent, vraiment, il faut aller vers une structure de prise en charge.
13:09Et parlons justement du protocole de traitement actuellement proposé aux patients dans les services sanitaires.
13:15Est-ce que vous pouvez justement vous en parler ?
13:17Bien sûr. Merci pour la question. Le Programme national de lutte contre la tubercleuse a pour mission d'élaborer les directives nationales en matière de lutte.
13:25Une fois que les guides, ce qu'on appelle les directives nationales, sont élaborés, mises à jour en fonction des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé,
13:34il est mis à disposition du personnel soignant au niveau des structures.
13:38Donc, le protocole de prise en charge mis au Gabon répond au protocole au niveau international.
13:46Pour la tuberculose sensible, parce que je vous parlais des formes sensibles, pour la tuberculose sensible, le traitement, il est de six mois.
13:55Donc, vous avez deux mois de phase intensive et quatre mois de phase de continuation.
14:02Et c'est là où il y a, c'est l'un des points de, je dirais, de la faiblesse du système de santé.
14:08Parce qu'une fois que le patient a déjà pris son traitement pendant les deux premiers mois, il s'est dit qu'il est guéri.
14:15Parce qu'au deuxième mois du traitement, il y a un examen de contrôle qui est réalisé.
14:20En général, le laboratoire vous dit que vous êtes positif, c'est-à-dire qu'on a vu les barres.
14:24Mais à deux mois de traitement, les barres disparaissent.
14:27Donc, vous changez de statut, vous êtes maintenant négatif.
14:30Et beaucoup de patients pensent qu'ils sont guéris.
14:33Il faut aller à la fin du traitement, il faut suivre le protocole, il faut suivre les informations du personnel soignant.
14:39Vous devez prendre votre traitement jusqu'à six mois pour bien éliminer la bactérie ou bien la souche qui est tendue.
14:48Et je voudrais d'abord commencer à dire que le traitement de la tuberculose, il est gratuit sur toute l'étendue du territoire gabonais.
14:55Parce que le gouvernement, avec des partenaires, ils achètent ces molécules-là pour que les patients puissent les prendre gratuitement.
15:04Et vraiment, je loue les efforts fournis par le ministère de la Santé pour ne pas dire par le gouvernement.
15:10Et pour la tuberculose extra-pulmonaire, excusez-moi parce que je n'ai pas dissocié les formes.
15:16Donc, il y a la tuberculose pulmonaire et la tuberculose extra-pulmonaire.
15:20C'est-à-dire que la bactérie peut se trouver hors le poumon.
15:24Donc, elle peut passer à tendre notre sanguine par le torrent sanguine bien sûr.
15:33D'accord ?
15:34Donc, il peut toucher les gangrions, il peut avoir la tuberculose meningite, il peut toucher également les os.
15:42Donc, il y a beaucoup de formes de tuberculose.
15:45Et au Gabon, celle qui prédomine, c'est la tuberculose pulmonaire.
15:48Et c'est celui qui a la tuberculose pulmonaire qui continue à contaminer normalement son entourage.
15:54Parce que la tuberculose extra-pulmonaire le contamine.
15:57D'accord.
15:58Alors, pour le traitement de la tuberculose extra-pulmonaire, le traitement est un peu long.
16:03Bien évidemment, il est de 1 an, c'est-à-dire 12 mois.
16:07Vous avez 2 mois de phase intensive et 10 mois de phase de continuation.
16:13Mais il y a également d'autres formes de tuberculose pulmonaire, comme la pleurésie, qui a eu le traitement de 6 mois.
16:22Concernant la tuberculose pharmacoresistante, là, je vous disais que c'est une souche résistante.
16:28La tuberculose pulmonaire, déjà, c'est souvent dû aux interruptions de traitement.
16:33Pour parler des perdus de vue.
16:35Souvent, ce sont ces perdus de vue-là qui pensent qu'ils sont guéris.
16:39Donc, ils disent qu'ils ne vont plus aller à l'hôpital parce qu'ils présentent tous les symptômes.
16:44Mais 2 mois après, les symptômes vont réapparaître.
16:47Parce que vous n'avez pas éliminé toutes les bactéries qui sont en vous.
16:50Donc, ils vont revenir à l'hôpital et, avant de leur mettre ce traitement, il faut les tester à nouveau pour savoir si la souche est sensible ou résistante.
17:00Mais, justement, Docteur, puisque nous sommes en train d'évoquer justement la tuberculose multirésistante, pharmacoresistante,
17:07combien de temps, donc, en moyenne, faut-il espérer justement pour qu'un patient atteint de cette forme-là de tuberculose espère être totalement guéri ?
17:19D'accord. Merci.
17:20J'allais chuter par là parce que vous m'avez demandé le protocole.
17:24Donc, dans le protocole, il y a celui-là de la tuberculose pharmacoresistante.
17:29Donc, selon les directives nationales, il y a deux protocoles qui existent.
17:33Il y a le protocole court et le protocole long pour soigner les patients diagnostiqués de tuberculose pharmacoresistante.
17:39Donc, le protocole court, il sera de 9 à 12 mois.
17:44Et le protocole long sera de 18 mois à 20 mois de traitement.
17:50Il faut souligner ici les innovations faites en matière de traitement de la tuberculose.
17:56Parce que le traitement de la tuberculose a été mis en évidence depuis les années 1950 avec des antibiotiques.
18:05Aujourd'hui, ces antibiotiques ont connu les évolutions.
18:08Donc, au Gabon, depuis 2020, sans me tromper, les formes injectables n'existent plus.
18:15Donc, le traitement de la tuberculose, que ce soit la tuberculose sensible pour la tuberculose pharmacoresistante, c'est un traitement oral.
18:22Ce sont des comprimés.
18:24Et pour la tuberculose sensible, le nombre de comprimés varie en fonction de votre poids.
18:29D'accord ?
18:30Pour revenir au protocole de la tuberculose pharmacoresistante.
18:33Donc, je disais qu'il y avait un protocole court et un protocole long.
18:37Et là, ce sont des molécules de deuxième ligne.
18:40Également, le traitement, il est gratuit sur toute l'étendue du territoire.
18:45Nous avons des médecins, des points focaux de la prise en charge de la tuberculose pharmacoresistante au niveau départemental, au niveau régional et au niveau central.
18:56Donc, il faut espérer, si vous répondez au protocole court, il faut espérer un an pour être guéri de la tuberculose.
19:04Si vous répondez au protocole long, il faut attendre 20 mois pour retrouver votre santé.
19:14La tuberculose n'est pas une fatalité.
19:18On guérit de la tuberculose.
19:20Mais il faut suivre le protocole pour bien éliminer la bactérie dans l'organisme.
19:27Alors, merci Docteur Stredis Mondenga Ditoka pour ces premiers éclairages.
19:34Donc, nous faisons une courte pause et nous revenons juste après pour aborder les stratégies de terrain mis en place,
19:42ainsi que les défis d'accès aux soins et de couverture territoriale du programme.
19:46Nous sommes donc de retour pour cette deuxième partie d'Instance Santé qui sera véritablement axée sur les stratégies de terrain mis en place,
20:10ainsi que les défis d'accès aux soins et de couverture territoriale du programme national de lutte contre la tuberculose.
20:16En matière d'infrastructure, le programme national de lutte contre la tuberculose fait face à un défi de couverture territoriale.
20:30A ce jour, le Gabon dispose-t-il suffisamment de structures dédiées, notamment en matière rurale,
20:36pour garantir une prise en charge équitable et continue des patients atteints de tuberculose ?
20:42Merci. Merci Madame. Vraiment, c'est une question très pertinente parce que, comme je vous disais à l'entame,
20:49le programme national de lutte contre la tuberculose est rattaché à la Direction Générale de la Santé.
20:55Donc, notre rôle est d'élaborer les directives nationales, de les mettre à disposition du personnel soignant.
21:01Les stratégies de lutte.
21:05Les stratégies de lutte contre la tuberculose répondent aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé.
21:11Nous avons calqué les recommandations pour les mettre au niveau du système de la pyramide sanitaire.
21:21Vous savez que la pyramide sanitaire au Gabon reprend au niveau départemental, au niveau régional et au niveau central.
21:29Donc, le programme national de lutte contre la tuberculose n'a fait qu'adhérer à cette pyramide-là,
21:36a identifié les points focaux au niveau des structures sanitaires qui existent sur toutes les angles du territoire,
21:41les former sur la prise en charge, comment reconnaître les symptômes d'un cas présenté pour les tuberculoses,
21:50afin qu'on puisse les prendre en charge.
21:54Nous avons également identifié des points focaux au niveau du laboratoire.
21:58Donc, nous avons des points focaux au niveau de toutes les structures retenues dans la lutte contre la tuberculose.
22:04Je dirais ici, le seul défi que nous avons, c'est d'arriver à décentraliser la prise en charge de la tuberculose pour essayer de désengorger les plus grandes structures.
22:14Quand je parle de plus grandes structures, je vois l'hôpital spécialisé de Kembo qui notifie en une année 3000 cas de tuberculose.
22:23Or, nous avons d'autres structures à côté qui peuvent bien assurer la prise en charge de la tuberculose.
22:31Nous avons, du côté de la région sanitaire Libreville,
22:37si le centre de diagnostic et de traitement de la tuberculose,
22:42je citerais par exemple le CHUL, l'Institut Professeur Gaoman,
22:47qui a aussi emboîté l'OPA,
22:49la prison centrale de Libreville,
22:51qui est un centre de diagnostic et de traitement,
22:54où nous avons installé une machine appelée le GeneXpert,
23:00qui permet de réaliser le diagnostic de la tuberculose en milieu carcéral.
23:04et cette stratégie également, nous l'avons déployée au niveau des provinces.
23:11Donc, au niveau des CHR, nous avons installé des GeneXpert.
23:17Actuellement, le réseau de laboratoire de la tuberculose compte de 17 machines GeneXpert,
23:22dont 3 machines sont installées au niveau départemental.
23:26Au niveau de Bitam, il y a une machine GeneXpert, le 4 module.
23:31Ensuite, au niveau de Toum, une machine GeneXpert pour diagnostiquer la tuberculose,
23:37mais également du côté de l'hôpital effangélique de Bongolo,
23:41le GeneXpert qui avait été installé depuis 2018.
23:44Mais dans toutes les capitales provinciales, nous avons des techniciens,
23:48nous avons des médecins et des infirmiers qui sont formés pour la prise en charge de la tuberculose.
23:53Et je répète, le traitement est gratuit.
23:57Le patient présomptif de la tuberculose qui présente des symptômes
24:02paye son ticket modérateur pour la consultation.
24:05Une fois qu'il est reçu par le médecin, un bon examen.
24:10Après, bien évidemment, écouter le patient, regarder un peu les symptômes.
24:16S'il répond à la définition, il y a un bon examen qui est donné au patient.
24:20Et le patient, avec un crachoir bien sûr,
24:23le patient va réaliser le diagnostic de la tuberculose à l'aide du GeneXpert qui est également gratuit.
24:29Et si le résultat est positif, il est pris en charge.
24:32Donc, nous avons actuellement 77 structures de prise en charge de la tuberculose au Gabon,
24:40dont 24 ce sont des guichets uniques.
24:43Je vous disais que la co-infection de tuberculose VIH est également un défi en matière de lutte.
24:49Donc, les 24 structures de guichets uniques, c'est pour qu'une personne qui présente une co-infection,
24:55je suis rappelé que nous avons eu 929 cas co-infectés.
25:00Ils doivent prendre leur traitement dans une même structure pour éviter le déplacement dépassé.
25:05Le déci que le programme a, c'est la décentralisation.
25:09Beaucoup de responsables des structures ne veulent pas que la tuberculose soit prise en charge dans leur structure
25:16parce que, vous savez, comme je vous le dis, le traitement est gratuit, la prise en charge est gratuite, le diagnostic est gratuit.
25:24Donc, c'est souvent considéré comme un service non productif dans la structure.
25:30Donc, le défi que le programme a, c'est de convaincre les responsables des structures de réaliser la prise en charge de la tuberculose.
25:37Les derniers chiffres publiés justement par le programme national de lutte contre la tuberculose en 2024
25:43font état de plus de 6000 cas de tuberculose sensibles incluant donc des cas de rechute.
25:49Alors, malgré les efforts justement du programme, ce chiffre reste préoccupant tout de même.
25:54Quelles sont les nouvelles approches ou stratégies que vous comptez déployer pour inverser cette tendance et renforcer l'efficacité de la lutte contre cette maladie ?
26:03Bien, merci. Je dirais que le programme national de lutte contre la tuberculose est en train d'œuvrer en collaboration avec d'autres directions.
26:15Je pense que notre système de santé présente des faiblesses au niveau de la santé communautaire.
26:21Et là également, il y a une direction nationale de santé communautaire qui a été mise en place
26:26parce que je vous parlais du gap qui existait entre les cas attendus et les cas diagnostiqués.
26:33Je vous parlais de l'insuffisance de la réalisation de la recherche des sujets contacts, que ce soit en tuberculose pharmacosensible ou en tuberculose pharmacoresistante.
26:45Je vous parlais de l'insuffisance du suivi des malades au niveau des structures.
26:51Donc ici, pour inverser la tendance, il faut encore capaciter le personnel de santé de telle sorte que le personnel de santé puisse bien réaliser l'éducation sanitaire au patient lors des rendez-vous,
27:05que le patient doit respecter les rendez-vous afin qu'il arrive à la fin de son traitement.
27:10Il faut également multiplier ce genre d'activité, c'est-à-dire la sensibilisation.
27:15Et le programme présente des défis d'insuffisance financière parce que pour réaliser des campagnes de sensibilisation de grande masse,
27:23il faut avoir des médias avec vous pour que l'information arrive jusqu'à la communauté.
27:31Il nous faut des relais communautaires.
27:33Je vous disais que c'est l'insuffisance du système de santé actuellement.
27:36Ce n'est pas comme en Afrique de l'Ouest comme on voit des gens sur les motos qui vont déposer des médicaments chez le chef de quartier ou chez le malade.
27:43Là encore, le programme est en train de travailler pour relever ce défi-là,
27:48afin d'attendre les cibles qui sont souvent estimées au niveau de notre plan stratégique national.
27:56Autre défi, comme je vous le disais, c'est de décentraliser.
28:00Nous avons les grandes structures qui ont été mises en place du côté de Libreville.
28:05Je pense qu'il faut décentraliser, continuer à discuter avec les responsables des structures pour qu'ils puissent intégrer dans leur structure la prise en charge de la tuberculose.
28:16Avant bien évidemment de conclure, n'y a-t-il pas un message à l'endroit des familles ?
28:23Parce que vous avez parlé du fait que lorsqu'une personne est infectée, elle vient toute seule.
28:28Entre temps, il y a certainement eu des cas contacts au niveau de la cellule familiale.
28:33Et à eux, est-ce qu'il n'y a rien à dire justement pour également permettre que la lutte contre la tuberculose s'intensifie ?
28:42Bien évidemment, toute personne malade a besoin d'un soutien.
28:47Quelle que soit la pathologie que vous avez, et la tuberculose, vraiment, le malade a besoin du soutien.
28:53Le soutien de la femme, pour ne pas dire le soutien de la communauté, le soutien même du personnel de santé.
28:59Je vais vous parler de la décentralisation.
29:02Aujourd'hui, il y a des patients, je vais vous prendre un exemple d'un centre de santé de Nzayon qui a emboîté l'OPA,
29:07qui prend déjà en charge les patients tuberculaires.
29:09Mais notre point focal nous fait comprendre que les patients vont toujours du côté des quimbos.
29:14Donc vous voyez là, il y a cet appui-là.
29:17Comment le personnel vous reçoit ? Comment vous êtes traité par le personnel ?
29:22L'appui est tellement important.
29:26Le message que je peux dire aux familles qui ont un parent qui a été diagnostiqué de tuberculose,
29:34de ne pas tourner le dos, c'est de l'accompagner.
29:37Parce que ce qui est souvent constaté, c'est qu'il est mis dans un coin de la maison,
29:41il a ses ustensiles à part et il a ses gobelets à part.
29:45Non !
29:46C'est une maladie qui se transmet parfois respiratoire.
29:50En général, les deux premières semaines de traitement, la charge bacillifère diminue.
29:55Ce qui fait que le malade, même ce qu'il tousse, même ce qu'il parle autour de vous,
30:01tout ce qu'il expulse, la charge n'est plus énorme.
30:04Donc il ne transmet plus la pathologie.
30:07Deux semaines à trois semaines de la mise au traitement.
30:09Donc le message ici, c'est de dire à la famille de l'accompagner, de rappeler aux parents de prendre son médicament,
30:15même ce qu'il se sent en forme, de respecter les rendez-vous et d'appliquer beaucoup les mesures de prévention.
30:23C'est-à-dire, il faut aérer la maison.
30:26Parce que comme je vous disais, c'est une maladie qui se transmet par voie respiratoire.
30:30Donc le malade qui tousse, qui tousse, qui expulse les bactéries, les bactéries vont rester dans l'air.
30:35Donc si vous n'ouvrez pas les fenêtres pour que l'air circule et pour que les rayons même du soleil tuent,
30:42les rayons du soleil tuent la bactérie.
30:44Donc un autre message que je pourrais dire du côté des mamans,
30:49parce que le premier moyen de prévention, c'est de faire vacciner les enfants contre le BCG.
30:54Donc le BCG, c'est le vaccin qui nous permet d'éviter les formes graves de la tuberculose.
30:59Les formes graves de la tuberculose, n'oubliez pas que je vous parlais de la méningite tuberculose.
31:03Cela ne veut pas dire que quand l'enfant sera adulte, il ne pourra pas développer une tuberculose.
31:07Non, le vaccin nous permet d'éviter de développer une tuberculose grave.
31:12Donc il faut faire vacciner les enfants, mais également adopter des comportements sains.
31:18Parce qu'il y a des facteurs qui favorisent que nous passions de la phase latente à la phase tuberculose.
31:24Parmi ces facteurs, nous avons les maladies qui affaiblissent l'organisme,
31:27comme le VIH, la malnutrition chez les enfants, le diabète,
31:33qui ne citent que cela.
31:35Donc le cancer par exemple, ils vont affaiblir l'organisme et la bactérie qui dort en nous va se rédaigner.
31:41C'est un comportement malsain.
31:44L'abus d'alcool, l'abus de tabac, l'abus de drogue également.
31:49Ce comportement-là fera en sorte que vous fragilisez votre système immunitaire et ce qui fait en sorte que vous pouvez développer la tuberculose maladie.
31:58Mot de fin ? Courage ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose.
32:04Nous répondrons à la stratégie mettre fin à la tuberculose qui est axée sur trois piliers.
32:09C'est-à-dire piliers 1, il faut se concentrer sur le patient.
32:13Il faut dépister, il faut traiter et qui doit arriver à la fin du traitement ?
32:18Piliers 2, ce sont les politiques audacieuses.
32:21Et c'est ce que le ministère de la Santé est en train de faire.
32:23Nous n'avons pas installé les djinns experts seulement à Libreville, mais les machines de diagnosis.
32:28Le traitement est disponible dans les structures de prise en charge.
32:32Et notre troisième pilier, c'est l'innovation.
32:35Donc là encore, c'est au niveau international.
32:38Au niveau du Gabon, il y a des recherches opérationnelles que nous avons réalisées du côté du programme national contre la tuberculose.
32:43Et là, la géolocalisation des patients.
32:47Le sixième arrondissement de Libreville, c'est le lieu où proviennent plus de patients tuberculés.
32:55Enregistré au CDT de Kembo, mais également au Vendo, qui regorge aussi beaucoup de cas de tuberculose.
33:04Alors, merci Docteur Stredis Manguinda Gitoka pour votre présence et surtout la clarté de vos explications.
33:12Votre intervention souligne une fois de plus l'importance d'une politique de santé proactive,
33:18à la fois fondée sur la prévention, la détection précoce et surtout une prise en charge décentralisée.
33:26La lutte contre la tuberculose est donc l'affaire de tous et passe aussi par une meilleure sensibilisation des populations.
33:34Merci à nos téléspectateurs pour leur fidélité à Instancent.
33:37Sous-titrage Société Radio-Canada
33:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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