[#Reportage] Autonomisation : la clé contre la violence faite aux femmes
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00:00En cette journée nationale des droits des femmes, l'heure est à l'action.
00:05Au Gabon, alors que les violences basées sur le genre persistent,
00:08certaines voix rappellent que la solution passe par l'autonomisation.
00:11Une autonomie à construire sur trois piliers fondamentaux.
00:14C'est ce que défend la présidente de l'ONG Cri de Femmes.
00:18Lorsqu'on parle de l'autonomisation de la femme, on ne voit que l'aspect économique.
00:23Lorsqu'on parle de l'autonomisation de la femme, il faut savoir que ça englobe trois grandes parties.
00:28Il y a l'autonomisation économique, il y a le développement humain,
00:34qui concerne la connaissance et l'acquisition des lois, formation et tout,
00:40et le développement social, donc l'indépendance sociale.
00:44Lorsqu'on atteint ces trois points, on est autonome.
00:47L'indépendance financière permet de ne plus dépendre d'un conjoint ou d'un parent.
00:51Le développement humain, lui, passe par l'éducation, la formation et la connaissance des droits.
00:56Enfin, la reconnaissance sociale et juridique est ce qui permet aux femmes d'exister et d'être protégées.
01:01Un exemple concret de cette approche, le centre Issu-Mounou, qui signifie refuge en langue locale.
01:08Et c'est ce que nous avons pu faire au niveau du centre d'accueil qui est dénommé Issu-Mounou.
01:15Issu-Mounou, et par la suite, nous avons mis un atelier de transformation des produits agroalimentaires.
01:23Parce que les femmes victimes de violences, lorsqu'elles arrivent au centre,
01:28c'est comme si la femme trahissait toute la famille.
01:34C'est une trahison.
01:35Et elle est automatiquement rejetée de la société.
01:38Et pour se remettre, il faut qu'elle soit autonome.
01:43Et d'où donc la construction de cet atelier.
01:46Dans cet atelier, les survivantes reprennent confiance à travers des activités génératrices de revenus.
01:51Transformation de produits agroalimentaires, cosmétiques, vanneries.
01:55Une manière de reconstruire leur vie malgré le rejet social.
01:58Car dans la réalité, la pauvreté est une violence en elle-même.
02:01Elle réduit les femmes au silence, face même à l'impensable.
02:04Vous savez que la plus grande guerre, c'est la pauvreté.
02:08Lorsqu'elle est pauvre, on va utiliser notre gabonitude, qui signifie « je vais encore faire comme moi ».
02:13Donc, même si mon mari viole ma fille, je vais encore faire comme moi.
02:19Mais c'est un crime.
02:20L'autonomie économique, le savoir et la protection juridique.
02:24Ensemble, ces trois piliers forment un bouclier.
02:27Un levier puissant pour combattre les violences faites aux femmes et bâtir une société plus équitable.