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Au programme de ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! », l’austérité est-elle pour demain ? Cette semaine plusieurs ministres ont participé à un « comité d’alerte budgétaire » avec cette question : comment réaliser 40 milliards d’euros d’économies en 2026 ? Côté international, lors de sa prise de fonction, Donald Trump promettait de mettre fin à la guerre en Ukraine en 48 heures, il a pour cela dès son retour au pouvoir lancer des pourparlers directs avec le chef du Kremlin, mais cela fait maintenant 3 mois que Trump est à la Maison Blanche et les bombardements russes continuent. Aussi, c’est reparti pour un tour entre la France et l’Algérie, après un bref moment de répit, la crise a rebondi cette semaine avec l’annonce par Alger de l’expulsion de douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur. En réponse, la France a annoncé l’expulsion de 12 agents diplomatiques algériens et le rappel pour consultation de son ambassadeur à Alger. Autre sujet : pourquoi Donald Trump s’en prend-t-il à Harvard ? cette semaine le ton est encore monté d’un cran entre le président américain et la prestigieuse université. Le premier l’accusant de laisser prospérer l'antisémitisme sur le campus. il a demandé à l’université de mettre en place toute une série de mesures ainsi qu’un audit des opinions des étudiants, refus net et déterminé de la présidence de Harvard, en réaction Trump a ordonné gel de 2,2 milliards de subventions à l’établissement avec effet immédiat. Et enfin, cette semaine, le RN a officialisé le plan B comme Bardella. Le procès en appel de Marine Le Pen pour détournements de fonds publics aura lieu à l’été 2026 et si sa peine était confirmée, le parti ne fait désormais plus mystère de l’identité de son candidat pour la présidentielle 2027. Année de Production :

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Transcription
00:00Amis téléspectateurs, bonjour, soyez les bienvenus.
00:14Vous regardez Et Maintenant, l'émission qui revient avec plaisir et avec vous sur l'actualité politique de la semaine.
00:18Hashtag Et Maintenant si vous souhaitez réagir.
00:21Week-end de Pâques oblige, nous avons réuni la famille autour de cette table.
00:25Ils vont distiller leurs analyses comme de bons petits chocolats.
00:28Ah ça tombe bien, nous sommes gourmands, on est avec le chef Fabrice Dalméida.
00:32Bonjour, vous êtes historien, vice-président de l'université Panthéon-Assas.
00:38Votre dernier livre s'intitule Génie du mal, comment ils font l'histoire, c'est-à-dire chez Plon.
00:44Bonjour Anne de Guignet, vous êtes grand reporter au service économique du Figaro.
00:48Vous avez signé Ils se sont si souvent trompés.
00:51Vous revenez sur les dix grandes erreurs politiques qui ont bouleversé l'économie mondiale.
00:55On peut vous lire aux éditions du Rocher.
00:58Docteur Devers, bonjour.
00:59Bonjour.
00:59Bonjour Nathan, vous êtes écrivain et philosophe.
01:01On vous doit le livre « Penser contre soi-même ».
01:03C'est à retrouver aux éditions Albin Michel.
01:07Madame Riva est également avec nous.
01:08Bonjour Virginie.
01:09Vous êtes journaliste politique chez Contexte.
01:12Ravi de vous avoir avec nous.
01:14Dans cette émission, on se demandera s'il faut s'estimer heureux d'être un plan B.
01:19B comme Bardella.
01:21On verra si les étudiants de Harvard ont des cervelles de moineaux,
01:24comme le dit Donald Trump.
01:25On ira au chevet des relations franco-algériennes.
01:28On se demandera qui a laissé les mains libres à Vladimir Poutine en Ukraine.
01:33Bonjour Président Larcher.
01:35Mais d'abord, l'austérité est-elle pour demain ?
01:38Cette semaine, plusieurs ministres ont participé à un comité d'alerte budgétaire.
01:42Une grande question flottait dans l'air.
01:44Comment réaliser au moins 40 milliards d'euros d'économie en 2026 ?
01:49Dans la foulée de La Réunion, le professeur François Bayrou a livré son diagnostic sur la situation de la France.
01:54Écoutez-le.
01:55Seule une prise de conscience de nos concitoyens,
02:00seule la confrontation, les yeux ouverts,
02:04avec la vérité de notre situation,
02:06peut soutenir une action déterminée.
02:09Nous n'avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez.
02:13Nous manquons de ressources parce que nous ne produisons pas assez pour les créer.
02:20La survie de notre pays est menacée, dit-il.
02:23Nous ne travaillons pas assez, nous ne produisons pas assez.
02:27Anne, est-ce que le diagnostic est juste ?
02:30Oui, il est juste.
02:31On a un vrai problème en France de finances publiques.
02:35Et c'est vrai que ça fait des années qu'on le dit,
02:37mais là, on arrive à un moment donné où ça devient compliqué.
02:40Alors, c'est un peu de finances, mais c'est quand même assez carré.
02:41Vous savez, les agences de notation nous ont dégradés.
02:45Et on arrive à un moment donné, si on est encore dégradé,
02:48si la France descend d'un cran,
02:50il y a beaucoup de grands prêteurs qui ne prêteront plus à la France.
02:54Notamment les institutionnels japonais,
02:55beaucoup de grands fonds souverains asiatiques,
02:58ne veulent prêter qu'à des pays qui ont des notes très élevées.
03:01Ils ne veulent prendre...
03:02Leur promesse à leur population, c'est de prendre aucun risque.
03:04Ils ont l'argent de la retraite de leur population.
03:07Et si la France tombe en dessous de ce niveau-là,
03:10ce qui nous prend, on est...
03:11On ne parle plus de trucs théoriques.
03:13On va perdre tous ces grands prêteurs.
03:15Et ce qui peut créer vraiment un choc de marché rapidement.
03:19Donc, il faut remercier...
03:20Enfin, il faut remercier...
03:21Moi, je suis assez reconnaissante à François Bayrou
03:22d'essayer de mettre le sujet sur la table.
03:24C'est un vrai sujet qui nous concerne.
03:25Mettre le sujet sur la table.
03:27Et puis, il y a aussi les mots que François Bayrou utilise.
03:29La survie de notre pays est menacée.
03:31On en est vraiment à ce point-là ?
03:33Il n'est pas un peu alarmiste, François Bayrou, là ?
03:35Il a volontairement dramatisé.
03:36C'était le but de la conférence.
03:38Il y a effectivement...
03:39Il y a le fond.
03:40Et effectivement, je pense que François Bayrou s'en est bien sorti de ce point de vue-là.
03:44Après, oui, c'était...
03:45Il y avait sorti de l'article Rilourde.
03:47Et les références, et Trotsky, et la vérité seule permet d'agir.
03:51Et on est dans un...
03:53Mais après, ce truc de la transparence, il faut savoir aussi d'où on part.
03:55On part de l'année dernière, d'erreurs de prévision,
03:59d'un budget fait par Bruno Le Maire, on ne sait pas trop comment,
04:03d'un budget fait par Michel Barnier dans l'urgence.
04:05Là, il a voulu mettre les cartes sur table.
04:08Et effectivement, il est l'héritier de Michel Barnier tombé censuré, en fait, sur son budget.
04:15Donc, il y a tout cette historique qui explique aussi, aujourd'hui, cette dramatisation
04:19et ce côté de dire, écoutez, les oppositions, vous allez devoir être responsables.
04:24Donc, si vous me faites tomber, ok, mais voyez la situation économique.
04:27Et il y a la question, effectivement, de la responsabilité.
04:29Il y a un, peut-être, personne qui est responsable à l'Élysée, qui est là depuis 2017.
04:34Est-ce que la situation actuelle n'est pas aussi due à Emmanuel Macron
04:37et ce qu'on appelle aussi la politique de l'offre, pour faire simple, Fabrice ?
04:39Je crois que ça fait 50 ans sans budget à l'équilibre.
04:43Oui, donc ce n'est pas Macron.
04:43On peut dire que même Giscard, malgré toute l'affection qu'on peut lui porter
04:48pour le droit de vote à 18 ans, l'avortement, etc.,
04:51même Giscard avait des budgets déséquilibrés
04:54et a commencé, lui aussi, à endetter la France.
04:57Et c'est vrai que, depuis ces années-là,
05:01il y a un problème supplémentaire qui s'est greffé.
05:03Avant, quand on avait un problème de déficit budgétaire,
05:07de risque d'endettement, ce qu'on faisait, c'est qu'on dévaluait.
05:09Donc la monnaie perdait de la valeur, on remboursait en quelque sorte en monnaie de singe
05:14et par ailleurs, ça nous facilitait un petit peu les exportations.
05:18Mais là, maintenant, on ne peut plus le faire parce qu'on est dans l'euro.
05:20Donc la seule solution que les présidents ont trouvée à chaque fois qu'ils ont été confrontés
05:24à ces difficultés, que ce soit Sarkozy, Hollande, ça peut se discuter un peu plus,
05:28mais surtout Macron, c'est la dette.
05:31Donc on en arrive à cette situation-là parce qu'au fond,
05:34il y a une forme de dérélection depuis les années 2000
05:37qui fait que la seule solution pour ne pas se retrouver face aux râleries des Français,
05:42c'est de s'endetter.
05:43Il dit aussi quelque chose d'intéressant, enfin d'intéressant en tout cas,
05:46de sujet à controverse, mais on ne travaille pas assez, Nathan.
05:48Est-ce qu'il faut travailler plus ? C'est ça ce qu'il nous dit le Premier ministre ?
05:52– C'est une question, à mon avis, qu'il ne faut pas poser de manière abstraite.
05:56Le travail en soi n'existe pas.
05:59Quand on parle de la valeur travail, comme si le fait de travailler
06:02signifiait la même chose pour un citoyen français,
06:05quelle que soit la profession qu'il exerce,
06:07ça me semble être véritablement à l'heure.
06:09Il ne faut pas oublier que…
06:10– Les jeunes ne travaillent pas assez, grosso modo, ils ciblent la jeunesse.
06:14– Oui, bien sûr, mais de quoi on parle ?
06:16Est-ce qu'on parle de temps de travail ?
06:18Est-ce qu'on parle de production ? Vous voyez ce que je veux dire ?
06:20Il y a aujourd'hui énormément de métiers,
06:24ce qu'on appelle, certains appellent ça des bullshit jobs,
06:27dont on a le sentiment que s'ils disparaissaient,
06:30au sein d'une entreprise par exemple,
06:32ils n'affecteraient absolument pas les bénéfices généraux
06:35qui peuvent être faits.
06:36Donc moi, ce discours-là sur la valeur travail,
06:39comme si le travail était en soi un support d'épanouissement
06:43personnel, individuel ou patriotique,
06:46ça me semble assez suspect.
06:47Mais je voulais juste revenir sur un point,
06:49c'est que quand même, François Bayrou,
06:50il est cohérent dans la mesure où,
06:52quand il s'était même présenté aux élections présidentielles successives,
06:55il avait posé le sujet de la dette
06:57à un moment où ça ne prenait pas,
06:58si vous voulez, ce n'était pas une thématique de campagne
07:02qui était très forte.
07:03Et cette culture du quoi qu'il en coûte,
07:04Emmanuel Macron n'en est pas le seul responsable,
07:07c'est une culture qui a été collective.
07:08Souvenons-nous quand même que pendant la crise sanitaire,
07:11la réaction immédiate,
07:12immédiate, non seulement des gouvernants,
07:14mais de l'opinion publique,
07:16c'était de dire qu'il fallait aller dans le quoi qu'il en coûte.
07:18Et ceux qui avaient un tout petit peu de regard critique là-dessus,
07:21on les traitait d'irresponsables.
07:22Peut-être qu'il y a eu une inversion.
07:23Les irresponsables d'hier, aujourd'hui,
07:25on découvre qu'ils n'étaient pas forcément si irresponsables que ça.
07:28C'est très difficile d'expliquer.
07:30Merci beaucoup Nicolas Sarkozy.
07:32Comment réaliser 40 milliards d'euros d'économie en 2026 ?
07:35C'est la question qui est posée.
07:37Au moins 40 milliards d'euros d'économie en 2026.
07:39Il pose la question, François Bayrou,
07:40mais il ne donne pas de pistes. Pourquoi il ne donne pas de pistes, Anne ?
07:43Parce que, là, on est dans la méthode.
07:45Il ouvre de grandes négociations
07:47avec tous les partenaires politiques,
07:49partenaires sociaux, patronats.
07:51Donc, s'il entame les négociations
07:52avec déjà ces quatre pistes prédéfinies,
07:55ça va un peu démotiver les participants
07:57d'y aller.
07:58Il y a quand même...
08:00On souligne, vous avez quand même quelques pistes.
08:02Lesquelles ? Dites-nous, en gros.
08:04Déjà, grosso modo, vous savez qu'il y a à peu près 20 milliards
08:06qui seront sous la sphère sociale.
08:075 collectivités locales,
08:1015 sur l'État.
08:12Ça va se discuter,
08:13mais c'est ce qu'on entend en ce moment à Bercy.
08:15Vous avez des baisses de niches fiscales
08:17que la ministre du Budget a annoncées.
08:19Ça, ils vont le faire.
08:21Vous savez, le fameux impôt différentiel
08:24sur les hautes fortunes,
08:25ils vont le maintenir.
08:26Pérenniser, c'est ça ?
08:27Pérenniser.
08:28Donc là, c'est vraiment,
08:29pour les plus aisés,
08:3150 000 personnes
08:31qui arrivent à faire...
08:34Ce n'est pas de la fraude fiscale,
08:35mais beaucoup de sur-optimisation fiscale.
08:38Donc, ils arrivent à avoir un impôt très bas.
08:40Et ensuite, oui, des économies.
08:43Mais il ne faut pas non plus se faire trop peur.
08:44Vous savez, en 3 ans,
08:46les dépenses de la sphère sociale
08:48ont augmenté de 40 milliards.
08:50Donc, pour vous, ce n'est pas l'austérité ?
08:51On a utilisé ce thème,
08:52et maintenant l'austérité ?
08:53Non, mais en 2022,
08:54est-ce que la France était à feu et à sang ?
08:56Est-ce qu'on n'était pas remboursé ?
08:57En 3 ans, ça a augmenté déjà de 40 milliards.
08:59Donc, évidemment, chaque année,
09:02il y a un train d'augmentation des dépenses
09:03qui est incroyable.
09:04Et c'est 40 milliards,
09:06pas d'économies en soi, évidemment,
09:0840 milliards d'économies
09:09sur le train naturel d'augmentation
09:11qui est fabuleux.
09:12Donc, restons calmes.
09:14Donc, voilà, chaque année,
09:14ça augmente énormément.
09:15On va essayer un peu de restreindre ça.
09:17C'est faisable.
09:18Honnêtement, c'est faisable.
09:19Alors, je ne sais pas si les syndicats
09:20sont d'accord avec vous.
09:21La CGT assistait au comité d'alerte budgétaire
09:24du début de semaine,
09:25mais sa secrétaire générale, Sophie Binet,
09:27a quitté la salle
09:28avant la fin de la réunion.
09:29La patronne de la CFDT
09:31n'est pas non plus très emballée.
09:32Écoutez.
09:33C'est une forme très particulière.
09:35Il n'y a eu aucun dialogue
09:36puisque ce matin,
09:37on a pu s'exprimer deux minutes.
09:39Il n'y a eu aucune réponse
09:40à nos interrogations
09:42et à nos interpellations.
09:44Et donc, on nous demande,
09:46on nous invite à assister
09:47à l'opération de com du gouvernement.
09:49C'est très particulier comme exercice.
09:51Ça ne s'appelle pas du dialogue.
09:52Donc, la méthode,
09:53elle est perfectible,
09:54mais c'est une première bonne étape
09:58qui ne peut pas suffire
09:59à avoir juste eu cet échange
10:02hier matin.
10:04Prochaine étape,
10:05nous, on veut des discussions concrètes
10:06pour pouvoir faire nos propositions.
10:09On a bien entendu
10:10qu'il y avait un certain nombre
10:11de champs ouverts.
10:13Le dialogue social
10:14n'est pas forcément bien parti,
10:16là, Virginie.
10:17Non, je crois que c'est...
10:18De la part de Sophie Binet,
10:19c'est un peu de mauvaise foi
10:20parce qu'effectivement,
10:20comme le rappelait ma consoeur,
10:21là, on commence à peine.
10:23On est dans le tempo assez naturel
10:24de préparation du budget
10:26et les entretiens vont commencer.
10:28Évidemment qu'elles sont reçues,
10:30elles vont être consultées
10:31puisqu'elles sont au cœur du dispositif
10:33dans le sens où la dépense sociale
10:35doit être limitée.
10:37Donc, non, tout est assez normal.
10:40Le tempo, les négociations
10:41vont avoir lieu.
10:42Les collectivités locales,
10:43par exemple,
10:45certaines associations
10:46n'étaient pas présentes
10:47parce que là aussi,
10:48elles savent qu'elles vont
10:48devoir négocier.
10:50Il y a un chiffre posé
10:51et puis, elles vont essayer
10:52de devoir contribuer
10:54et que l'effort soit moindre.
10:55Donc, non, je crois
10:56que les choses se poursuivent,
10:58d'autant qu'en parallèle,
10:59on a quand même aussi
11:00le conclave sur les retraites
11:01qui se poursuit,
11:02dont les discussions
11:04doivent se terminer fin mai.
11:06Donc, c'est bientôt.
11:07Mais il y a quand même
11:07des divergences de fonds
11:09et de points de vue,
11:10notamment sur l'impôt.
11:10C'est-à-dire que
11:11si on écoute les syndicats,
11:13on dit que ces 40 milliards,
11:14ou les forces de gauche
11:15en général,
11:16ces 40 milliards,
11:17on peut les trouver
11:17dans une augmentation des impôts.
11:18Oui, c'est ce que disait
11:19Sophie Binet.
11:20Voilà.
11:20Et Macron dit
11:21pas d'augmentation d'impôt
11:22depuis 2017.
11:23En fait, c'est toute la question.
11:25C'est-à-dire que
11:25si on regarde
11:27dans la longue durée,
11:29il y a deux positions
11:31qui s'affrontent.
11:32Il y a une position
11:33généralement plutôt de gauche
11:34qui consiste à dire
11:35qu'il y a un trou,
11:36essayons de trouver
11:37de nouvelles ressources fiscales
11:38pour pouvoir le combler
11:39et augmenter la fiscalité,
11:43notamment sur les plus riches.
11:45Et puis, il y a une autre position
11:46généralement
11:46qui est la position
11:47centre-droit.
11:49Comme vous l'avez rappelé,
11:50François Bayrou était déjà
11:51sur des positions de ce type.
11:52François Fillon,
11:53à un moment donné,
11:54en avait fait son cheval de bataille
11:55avant justement
11:56que sa carrière politique
11:57ne s'arrête.
11:58Et donc,
11:58la seule solution
11:59pour ces gens-là,
12:00c'est réduire
12:01le train de dépenses de l'État.
12:02Et en général...
12:03En général,
12:05il faut essayer
12:05de faire un petit peu les deux.
12:07Mais c'est vrai
12:08que quand on écoute
12:09ceux qui disent
12:09qu'il faut réduire
12:09le train de vie de l'État,
12:11on a vraiment l'impression
12:12qu'il y a des marges
12:13mais énormes.
12:14C'est-à-dire,
12:14on vous dit
12:14ici, il y a 20 milliards
12:15qui font dépenser n'importe comment.
12:17Sur les entreprises,
12:18il y a 15 milliards à prendre.
12:19Et on a tout d'un coup
12:20l'impression
12:20que notre budget
12:21a été élaboré
12:22par des enfants inconscients
12:24qui font absolument
12:24n'importe quoi
12:25depuis des décennies.
12:26Alors, c'est peut-être vrai.
12:27C'est possible.
12:28Les marges ne sont pas
12:29si conséquentes.
12:30À chaque fois,
12:3140 milliards, en fait,
12:32c'est souvent une dépense
12:34très, très lourde
12:34et ça correspond généralement
12:35à la marge d'investissement
12:37possible de l'État.
12:38Donc, ce n'est pas petit,
12:40en fait.
12:40C'est plutôt lourd.
12:42Et ce qui me frappe
12:43en écoutant les uns
12:44et les autres,
12:45c'est les collectivités
12:45territoriales, par exemple.
12:46Elles disent que c'est un drame
12:48qu'on leur prélève
12:49quoi que ce soit
12:50parce qu'elles disent
12:51qu'elles ont été
12:51plus responsables que l'État
12:53alors qu'en réalité,
12:53on se souvient
12:54qu'elles avaient planté
12:55leur budget
12:56pendant des décennies
12:57qu'elles ont même fait
12:58faire faillite pratiquement
13:00tellement elles avaient fait
13:02d'emprunts.
13:03Et on sait,
13:04quand on lit un petit peu
13:05des auteurs,
13:05je sais, un peu diaboliques
13:06type Agnès Verdier-Molinier,
13:08on sait quand même
13:09que la productivité
13:10des administrations territoriales
13:12n'est pas forcément
13:13la plus grande.
13:14Donc, il y a ces espèces
13:15de jeux de rôle
13:16et ce que j'espère,
13:17c'est qu'en s'y prenant
13:18longtemps à l'avance
13:19comme ça,
13:19je me tais dans une seconde,
13:21Bayrou permettra peut-être
13:24de sortir un petit peu
13:25des rôles convenus
13:26parce que c'est ça
13:27qui m'exaspère,
13:28c'est que chacun,
13:29je pense qu'on est
13:30dans un moment
13:30où il faut essayer
13:31de réorganiser
13:32un petit peu
13:32les finances publiques.
13:34Donc, voilà,
13:35ce serait bien
13:35qu'on ne s'enferme pas
13:36dans les habitudes
13:37et les rôles
13:38et les réponses.
13:38Vous n'êtes pas raisonnable.
13:40On va changer de sujet.
13:41Donald Trump s'est-il fait
13:42rouler dans la farine
13:43par Vladimir Poutine.
13:44Souvenez-vous,
13:45le président américain
13:46promettait de mettre fin
13:47à la guerre en Ukraine
13:48en 48 heures.
13:49Il a pour cela,
13:50dès son retour,
13:50au pouvoir,
13:51lancé des pourparlers
13:52directs avec le chef
13:53du Kremlin.
13:53Mais ça fait maintenant
13:54trois mois
13:54que Trump est à la Maison Blanche
13:56et les bombardements
13:57sur l'Ukraine
14:00Depuis 35 jours maintenant,
14:04Poutine ignore
14:05la proposition américaine
14:06de cesser le feu complet.
14:08Les récentes frappes russes
14:09sur Krivirig,
14:10Soumy et d'autres villes,
14:12démontrent que les russes
14:12sont non seulement déterminés
14:13à poursuivre la guerre,
14:15mais qu'ils exercent
14:16eux-mêmes des pressions
14:17sur l'Occident
14:17plutôt que de subir la pression.
14:20Le week-end dernier,
14:22l'attaque russe
14:22sur la ville de Soumy
14:23dans le nord-est de l'Ukraine
14:24a été particulièrement meurtrière.
14:26Elle a fait au moins
14:2635 morts,
14:28tous,
14:28des civils.
14:29On rappelle que
14:29sous la pression de Trump
14:30Kiev avait accepté
14:33une cessation
14:33sans condition
14:34des combats
14:34pour 30 jours.
14:35Jamais Vladimir Poutine
14:38n'a respecté
14:39ce cessez-le-feu.
14:40Est-ce que c'est l'échec
14:41de la stratégie Trump,
14:42Nathan ?
14:43Je ne sais pas
14:44si Donald Trump
14:45s'est fait rouler
14:45dans la farine
14:46par Vladimir Poutine.
14:47Je dirais plutôt
14:48que Donald Trump
14:49est quelqu'un
14:50qui se comporte
14:51presque comme un allié
14:53à certains égards
14:54de Vladimir Poutine.
14:55Si vous réfléchissez
14:56au langage
14:57qu'il a utilisé
14:58pour décrire
14:58la guerre en Ukraine
14:59ces derniers mois,
15:00vous avez Zelensky
15:01qui est à ses yeux
15:02un dictateur
15:02et qui est un homme
15:04qui veut la guerre,
15:05qui a tout fait
15:06pour précipiter le monde
15:07dans la troisième guerre mondiale,
15:10qui joue avec des millions de vies.
15:12Vous avez en face
15:13ce genre de lexique
15:14qui n'a jamais été employé
15:15pour décrire
15:16Vladimir Poutine.
15:17Tout au plus,
15:18M. Trump a dit
15:19deux ou trois fois
15:19qu'il était énervé
15:20parce que Poutine
15:21ne lui donnait pas
15:22les signes qu'il voulait.
15:24La vérité est simple,
15:25Donald Trump,
15:26on ne sait pas exactement
15:27quels sont précisément
15:29les liens anciens
15:30qu'il peut avoir
15:30avec la Russie.
15:31Mais en tout cas,
15:32pendant son premier mandat,
15:34il avait clairement dit
15:34dans une conférence de presse
15:36qu'il accordait
15:36plus de confiance
15:37à Vladimir Poutine
15:38qu'à ses propres services
15:39de renseignement.
15:40Vous vous demandez quelque chose
15:40sur le passé de Donald Trump ?
15:42En tout cas,
15:42je dis que c'est quelqu'un
15:43qui roule
15:44pour les autocraties
15:45du monde entier
15:46et pareil sur l'Iran.
15:48C'est un autre sujet.
15:49Mais regardez la manière
15:50dont certains de ses discours
15:51belliqueux jadis sur l'Iran
15:52aujourd'hui
15:53consistent
15:54à signer peut-être
15:55ou à faire des négociations
15:57qui vont refaire de l'Iran
15:58une puissance potentiellement
15:59très menaçante.
16:00Merci Donald Trump.
16:01Est-ce que Trump a sous-estimé
16:02d'une certaine manière
16:03Vladimir Poutine, Fabrice ?
16:05Il avait un rêve,
16:06il avait un fantasme,
16:07c'est qu'il allait arriver
16:08et par la force
16:09de sa bonne volonté,
16:10sa capacité d'influence,
16:12la puissance des États-Unis
16:12derrière lui,
16:13il allait tout résoudre.
16:14En fait,
16:14il avait,
16:15je pense,
16:16peut-être je me trompe,
16:16mais il avait un modèle
16:17qui a un président américain
16:18du début du XXe siècle
16:19qui s'appelait
16:19Theodore Roosevelt.
16:20On l'a oublié,
16:21mais Teddy Roosevelt,
16:23d'ailleurs c'est celui
16:23qui a donné le nom
16:24du Teddy Beer,
16:25le gentil petit ours,
16:27ourson qu'on avait
16:27parce qu'il allait
16:29à la chasse à l'ours,
16:30et Theodore Roosevelt
16:31a réussi une médiation
16:32dans la guerre russo-japonaise.
16:33Il y avait ce conflit
16:34en 1905
16:35entre deux grandes puissances,
16:37les États-Unis
16:38ont mis en place
16:39une médiation
16:40et Roosevelt a réussi
16:41à faire la paix.
16:42Je pense qu'il y avait
16:43ce fantasme chez Donald Trump
16:44et mieux,
16:45Roosevelt a reçu en 1906
16:46le prix Nobel de la paix.
16:48Et moi,
16:48je soupçonne Trump
16:49d'avoir eu ce fantasme
16:50parce que si Obama,
16:52ce qu'il déteste tant,
16:54a pu l'avoir,
16:54pourquoi lui
16:55ne pourrait pas avoir
16:56un grand et beau
16:57prix Nobel de la paix ?
16:58Surestimer peut-être aussi
16:59ses connaissances historiques.
17:00Non, non, non,
17:01justement,
17:02en fait,
17:03sur l'histoire américaine,
17:04il est assez...
17:05Et surtout,
17:05sur les présidents républicains,
17:06il est très, très, très fou.
17:08Je ne sais pas.
17:09Il est toujours crédible
17:10aujourd'hui,
17:11Donald Trump,
17:11sur cette question ukrainienne,
17:13Virginie ?
17:13Disons que lui,
17:15sa stratégie,
17:15c'est vraiment
17:16que les États-Unis
17:17cessent leur engagement.
17:19La sécurité en Europe,
17:20la sécurité de l'Ukraine,
17:21ce n'est pas son sujet.
17:22Donc,
17:23tout n'est mu
17:23que par cette volonté-là.
17:25Effectivement,
17:26il y a peut-être
17:26des erreurs d'appréciation
17:27de la force
17:28de Vladimir Poutine,
17:29mais il a déjà changé
17:31un peu de stratégie
17:31parce que jeudi,
17:32ce qui s'est passé à Paris,
17:34c'est que quand même,
17:34les diplomates européens
17:36ont été remis
17:37dans la boucle
17:37des négociations
17:38avec les États-Unis.
17:39Et ça,
17:39ce n'est pas rien.
17:40On en était totalement exclus
17:41puisque tout se passait
17:42en Arabie saoudite.
17:43Là,
17:43vous avez eu autour de la table
17:44Emmanuel Macron,
17:45des Ukrainiens,
17:45des Allemands.
17:46On va effectivement en parler
17:48et je vous redonne
17:48la parole tout de suite,
17:49Virginie.
17:49Ce jeudi,
17:50le chef de la diplomatie américaine,
17:52Marco Rubio,
17:52et l'émissaire spécial Steve Witkoff
17:54étaient reçus effectivement
17:55par Emmanuel Macron
17:56pour des discussions
17:57sur l'Ukraine.
17:58Et si l'on en croit
17:58notre ministre
17:59des Affaires étrangères,
18:01les choses se sont
18:01extrêmement bien passées.
18:03Écoutez.
18:04Nous avons eu aujourd'hui
18:06des destructions positives
18:08et très constructives
18:10à Paris,
18:11à l'évitation
18:12du président de la République.
18:13pendant longtemps
18:15craint
18:17que les Européens
18:18ne soient pas
18:19autour de la table.
18:20Aujourd'hui,
18:22c'est à Paris
18:22que se sont retrouvés
18:24pour la première fois
18:25les Européens,
18:26les Américains
18:27et les Ukrainiens.
18:28Virginie,
18:29c'est à vous.
18:30Oui.
18:30Ça témoigne que la France
18:31n'est pas incontournable,
18:32je ne sais pas comment
18:33il faut le qualifier,
18:33mais on revient un peu
18:34au centre du jeu ?
18:36L'Europe.
18:37Sous le leadership
18:38d'Emmanuel Macron.
18:39Mais effectivement,
18:40il y a la France,
18:41l'Allemagne,
18:41la Grande-Bretagne,
18:42ensemble,
18:43peuvent compter,
18:43oui.
18:44D'accord.
18:44Effectivement.
18:45Donc,
18:45le couple franco-allemand
18:47est très fort
18:48et l'Allemagne
18:49va se réimposer
18:49dans la discussion.
18:50C'est vrai que c'est
18:51sous le leadership
18:51d'Emmanuel Macron
18:52et on réussit
18:54petit à petit
18:54parce qu'on a fait
18:55des propositions,
18:56notamment sur les questions
18:57de maintien,
18:57de garantie
18:58en cas d'accord de paix
18:59avec potentiellement
19:01l'envoi de forces
19:01françaises et britanniques.
19:03Donc,
19:03il y a eu des propositions
19:04faites effectivement
19:05par ces deux pays
19:05et dans l'impasse
19:07dans laquelle on est,
19:09les Américains
19:10reviennent en tout cas
19:11nous parler.
19:11On ne sait pas
19:12ce qu'ils vont...
19:12Alors que jusque-là,
19:13on était complètement
19:14à l'écart,
19:14on comptait pour rien,
19:15Nathan.
19:16Oui, bien sûr.
19:16Et je crois que,
19:17précisément,
19:18j'ai parlé d'alliance
19:19tout à l'heure
19:19entre Trump et Poutine.
19:22Ce n'est pas une alliance
19:22géopolitique
19:23mais c'est une convergence
19:25presque philosophique
19:27sur leur conception
19:28de l'Europe.
19:29Quand vous lisez
19:30les idéologues
19:30qui entourent Poutine,
19:32quelqu'un comme
19:32Alexandre Douguin,
19:33décrivant l'Europe,
19:34notre Europe,
19:35l'Europe qu'a choisie
19:36l'Ukraine en 2014,
19:37l'origine de la guerre
19:38en Ukraine,
19:38c'est précisément
19:39la révolte du Maïdan
19:40où l'Ukraine décide
19:41de faire son avenir
19:42dans notre Europe.
19:43Les idéologues poutiniens
19:45décrivent notre Europe
19:46comme une civilisation
19:47décadente
19:48qui a détruit ses valeurs,
19:49qui a détruit
19:50l'héritage grec,
19:52qui a détruit
19:52l'héritage chrétien,
19:53qui est la civilisation
19:54de l'État libéral,
19:55des minorités,
19:56enfin tout ce qu'elle déteste.
19:57Quand vous écoutez
19:58le discours
19:58de M. Vence
19:59à Munich,
20:02vice-président américain,
20:03vice-président américain,
20:04quand vous lisez
20:05ce qu'il a pu redire
20:07ici ou là,
20:08même à Paris,
20:09etc.,
20:10et vous avez une conception
20:11qui n'est pas très éloignée.
20:12L'Europe libérale,
20:14l'Europe de l'État de droit,
20:15l'Europe de l'individu
20:17qui a des droits inaliénables,
20:19c'est une Europe
20:19qui est décadente,
20:20c'est une Europe
20:21qui a perdu ses valeurs.
20:22Vous avez là deux visions
20:22qui prennent l'Europe
20:23en étau,
20:24et à partir de là,
20:25il est nécessaire,
20:26et c'est pour ça,
20:26à mon avis,
20:27que l'Europe est en train
20:28de se réveiller
20:29face à ses deux adversaires.
20:30On a appris que la semaine prochaine,
20:33les Américains allaient signer
20:34ce fameux accord
20:36sur les minerais
20:37entre les États-Unis
20:38et l'Ukraine.
20:39Est-ce que ça permet
20:41de débloquer certaines choses,
20:42cet accord sur les minerais, Anne ?
20:44C'était clairement
20:44un objectif de Donald Trump
20:46depuis le début,
20:47et c'est ça qui est compliqué
20:48dans les négociations actuelles,
20:49c'est que vous avez
20:49tous les enjeux diplomatiques
20:51et puis beaucoup
20:51d'enjeux économiques,
20:53et d'ailleurs,
20:53il ne faut pas sous-estimer
20:54les divisions
20:55au sein de la Maison-Blanche.
20:57Il y a Steve Wyckoff
20:58qui est aujourd'hui
20:58en tête d'affiche,
20:59émissaire personnel
21:01qui a au départ
21:02un super agent,
21:03enfin un promoteur immobilier,
21:05donc c'est quand même
21:06très particulier,
21:06et d'ailleurs,
21:07quand il revient
21:07de sa discussion
21:08avec Vladimir Poutine,
21:10sa première réaction,
21:11c'est de dire
21:11qu'il y a quand même
21:12beaucoup d'opportunités
21:13commerciales avec la Russie,
21:14donc on est censé
21:15s'occuper d'une guerre.
21:17Et vous avez Marco Rubio
21:18là qu'on voit,
21:19qui lui,
21:19est quand même plus ferme.
21:22Marco Rubio,
21:23c'est le type
21:24le plus sérieux sans doute
21:25au sein de la Maison-Blanche
21:26sur ces sujets,
21:27et qui était plus ferme
21:28avec Poutine,
21:29on a l'impression
21:30que malheureusement
21:30sa ligne est en train
21:32de fléchir,
21:34et puis vous avez
21:35le calendrier qui passe,
21:36Trump s'est engagé
21:37sur 100 jours,
21:38il s'est donné 100 jours
21:38pour résoudre le conflit.
21:40Il avait commencé
21:41par...
21:41100 jours,
21:42voilà,
21:42100 jours,
21:43la fin des 100 jours,
21:44c'est dans 10 jours,
21:45c'est dans 10 jours,
21:46d'ailleurs Marco Rubio
21:47vendredi a laissé entendre
21:49qu'au fond,
21:49ils avaient bien d'autres
21:50soucis à Washington,
21:51et que...
21:52Ce n'est pas la priorité.
21:53Ce n'est pas la priorité.
21:54Et en effet,
21:55s'il peut y avoir
21:56ce deal sur les minerais,
21:57moi je crains
21:58que Trump dise,
21:59voilà,
21:59on a eu ce qu'on voulait,
22:00et maintenant,
22:01qu'il se débrouille,
22:02que Moscou se débrouille
22:03avec l'Ukraine.
22:05Mais dans toute
22:07cette administration de Trump,
22:07je pense qu'il faut
22:08toujours avoir en tête
22:08les dissensions
22:09à la Maison-Blanche
22:10qui sont très nombreuses.
22:10Mais ce qui est intéressant,
22:11c'est Steve Whitcoff,
22:12Fabrice,
22:13c'est l'interlocuteur américain
22:14direct de Poutine,
22:16mais il est aussi
22:16sur trois dossiers,
22:17donc il est sur l'Ukraine,
22:18il est sur le deal
22:19avec l'Iran,
22:20et il est sur le conflit
22:20israélo-palestinien.
22:22Ce n'est pas un peu beaucoup
22:23pour un peu...
22:23Et ses affaires immobilières.
22:24Et les affaires immobilières,
22:25éventuellement.
22:26C'est les trois dossiers
22:26où Trump prétend
22:28rebattre les cartes
22:29d'une manière
22:29complètement différente.
22:32Et sur chacun des dossiers,
22:33en fait,
22:33il est revenu
22:34sur des solutions
22:34qui n'étaient pas celles
22:37qu'il voulait au départ.
22:38C'est-à-dire que là,
22:38en fait,
22:39l'accord,
22:39s'il y a effectivement
22:40un accord sur le sous-sol,
22:41ça veut dire
22:42que l'accord,
22:42il est en échange d'armes,
22:43il est en échange du financement.
22:44Donc ça veut dire
22:44que la guerre se poursuit.
22:46C'est quand même ça,
22:47l'implicite.
22:48Il donne au moins...
22:49Ben oui,
22:49l'accord veut dire
22:50qu'il donne à l'Ukraine
22:51les moyens
22:52de continuer sa guerre
22:53financièrement,
22:54puisque en échange
22:55de minerais,
22:56il les alimente économiquement.
22:58Sur l'Iran,
22:59il avait rompu
22:59les accords de Vienne.
23:01Et donc,
23:02il disait
23:02que c'était des mauvais accords
23:03d'essayer de limiter
23:04l'armement iranien.
23:05Qu'est-ce qu'il fait ?
23:06Il revient
23:06et il est dans la même démarche
23:08en réalité
23:09que celle qu'il y avait
23:10en 2016-2017.
23:12Donc en fait,
23:12on se rend compte...
23:13Sur le conflit israélo-pastinien,
23:15il a inventé
23:15une solution
23:15gaz à plage
23:17dont je ne suis pas sûr
23:18qu'elle soit
23:18si possible
23:21à mettre en place
23:23que ça.
23:24Et on a vu
23:25ce que ça a déclenché
23:28en retour,
23:28même en France
23:29avec la réaction
23:29du président Macron.
23:30Donc en fait,
23:31je pense que
23:32ces trois dossiers,
23:33ce sont les dossiers
23:34où ils n'arrivent pas à agir.
23:36Et donc,
23:36les donner à la même personne,
23:38finalement,
23:38ce n'est pas si bête
23:39parce que ça sera
23:39une seule personne
23:41qui sera responsable
23:42de l'ensemble des échecs.
23:43C'est reparti pour un tour
23:44entre la France
23:45et l'Algérie.
23:45Il y a eu un bref
23:46moment de répit
23:47symbolisé par cette image.
23:49Notre ministre
23:50des Affaires étrangères
23:51en visite à Alger
23:52il y a dix jours.
23:53Mais patatras,
23:54la crise a rebondi
23:55cette semaine
23:55avec l'annonce
23:56par Alger
23:56de l'expulsion
23:57de 12 fonctionnaires français
23:59du ministère de l'Intérieur.
24:00En réponse,
24:01la France a annoncé
24:02l'expulsion
24:03de 12 agents
24:04diplomatiques algériens
24:05et le rappel
24:06pour consultation
24:07de son ambassadeur
24:08à Alger.
24:08Écoutez.
24:09En répliquant
24:11à la décision
24:12des autorités algériennes
24:13en expulsant
24:1412 agents algériens
24:16en poste...
24:18On est au maximum.
24:19En rappelant
24:19notre ambassadeur
24:21pour consultation,
24:22nous démontrons
24:23sans aucune forme
24:24d'ambiguïté
24:24notre capacité
24:26à répliquer
24:27sans hésiter
24:27et avec fermeté.
24:28Pourquoi ce regain
24:30de tension ?
24:31Ce regain de tension,
24:33si vous voulez...
24:34Il y a le terme
24:34regain de tension.
24:35Oui,
24:35il y a quelque chose
24:36que j'ai trouvé
24:37ubuesque
24:37dans la manière
24:38dont certains
24:40ont dit
24:40que dans cette situation,
24:42disons depuis
24:42l'arrestation
24:44arbitraire
24:45de Boilem Sansal
24:46qui a été
24:47embastillée
24:47pour avoir contesté
24:49le tracé
24:49des frontières
24:50de l'Algérie,
24:51c'est une situation
24:52lunaire,
24:53tous ceux
24:54qui ont été partisans
24:55d'une diplomatie
24:56un peu faible,
24:57amicale,
24:58consistant à saluer
24:59la clairvoyance
25:00d'un dictateur,
25:01ne voient pas
25:02que le régime algérien
25:04est dans une campagne
25:05de haine
25:06contre notre pays
25:07qui repose
25:09sur une rationalité
25:10comme il n'a pas
25:11de légitimité politique.
25:12Monsieur Tebboune
25:12est arrivé au pouvoir
25:13en réprimant le Irak.
25:14Eh bien,
25:15la seule manière
25:15de fédérer
25:17en quelque sorte
25:17son opinion publique,
25:19d'asseoir sa légitimité,
25:21en tout cas,
25:22une des seules,
25:23c'est de construire
25:24des adversaires
25:25du papier.
25:26Alors la France,
25:27alors les Juifs,
25:28alors aussi l'Église,
25:29alors la langue française,
25:31alors des éditeurs
25:31qui ferment.
25:32Et dans cette situation,
25:34je ne vois vraiment pas
25:35la logique consistant
25:37à estimer
25:37qu'il faut attendre
25:38de recevoir des coups
25:40pour reconnaître
25:41qu'il y a
25:42une animosité
25:43de la part,
25:44non pas de l'Algérie,
25:45mais d'une petite oligarchie
25:46qui tient ce régime
25:47autocratique.
25:49Dans ce que vous avez dit,
25:50il y a plusieurs choses,
25:50il y a beaucoup de choses
25:51en attendant,
25:51et notamment,
25:52vous dites,
25:52il y a ceux
25:53qui étaient partisans
25:53d'un dialogue
25:54ou quelque chose
25:54de forme d'apaisement.
25:55Vous visez quelqu'un
25:56très spécifiquement,
25:59c'est Emmanuel Macron.
26:00C'est notamment
26:00Emmanuel Macron
26:01qui disait,
26:02voilà,
26:02il faut aller vers l'apaisement,
26:03le rapport de force
26:04façon Retailleau,
26:05ça ne fonctionne pas.
26:06Est-ce que c'est l'échec ?
26:07Là,
26:07on assiste à l'échec de,
26:09je ne sais pas
26:09s'il y a une ligne Macron
26:10parce que c'est le chef
26:11de la diplomatie française,
26:12mais voilà,
26:12une remise en cause
26:13de sa méthode,
26:14en tout cas, Virginie.
26:15Non,
26:15je ne crois pas du tout
26:15parce que,
26:17non,
26:17c'est le grand reproche
26:23qui est revenu
26:25vers Emmanuel Macron
26:25et c'est lui
26:26qui,
26:27alors que tout semblait
26:29s'apaiser,
26:30a remis en question
26:32une décision judiciaire
26:33quand même
26:33parce qu'il y a
26:34une indépendance
26:34des décisions.
26:35Ce n'est pas Bruno Retailleau,
26:37c'était une enquête.
26:38Je rappelle qu'Algérie
26:39a justifié sa décision
26:40d'expulser
26:40ses deux agents français
26:41comme une réponse
26:42à l'arrestation
26:43le 8 avril
26:43d'un agent
26:44de son consulat de Crétien.
26:46Voilà,
26:46donc en fait,
26:47non,
26:48c'est un problème
26:48de démocratie
26:49et d'État de droit.
26:50Le seul problème,
26:51c'est l'Algérie.
26:51Il n'y a pas aussi
26:53une question…
26:54Non, évidemment que…
26:55Non, mais politiquement,
26:56il y a un sujet,
26:56bien sûr,
26:56puisque sinon,
26:57on n'en parlerait pas
26:57depuis des mois.
26:58Évidemment que Bruno Retailleau
26:59demande plus de fermeté,
27:00Jordan Bardella
27:01demande plus de fermeté.
27:03En réalité,
27:04Emmanuel Macron,
27:05on a un dialogue
27:07et des engagements
27:08avec l'Algérie
27:09qui font qu'on ne peut pas
27:10faire une diplomatie
27:11de coup de menton.
27:13Emmanuel Macron…
27:14Vous vous disiez
27:14Bruno Retailleau
27:15cette fois-ci.
27:16Bruno Retailleau
27:17est engagé
27:19dans une conquête
27:20d'un parti politique.
27:21Tout le monde le sait.
27:22Et il est constamment
27:23accusé par son rival
27:24Laurent Wauquiez
27:25de ne pas être
27:25assez ferme.
27:26Il est constamment
27:27accusé par Jordan Bardella
27:28de ne pas être…
27:29que la France
27:30n'est pas assez ferme.
27:31Et il est ministre
27:31de l'Intérieur.
27:32Donc,
27:32il est prioritairement
27:34visé évidemment
27:35sur ces sujets
27:35puisque tous les sujets
27:36au QTF
27:37tournent autour
27:39du renvoi potentiel
27:40de migrants
27:41et d'égaux
27:42dans les pays d'origine,
27:43dont l'Algérie.
27:44Et effectivement,
27:45leur impossibilité
27:46liée à la crise diplomatique.
27:47Il y a la ligne Macron
27:48et donc il y a la ligne
27:49Retailleau,
27:49le ministre de l'Intérieur
27:50qui plaide
27:51pour la méthode forte
27:52avec l'Algérie.
27:53Écoutez-le.
27:54J'ai toujours pensé
27:55qu'avec l'Algérie,
27:56nous devions poser
27:57un rapport de force
27:58parce que trop souvent,
27:59le régime
28:00a profité de nos faiblesses
28:02ou en tout cas,
28:03la France
28:04a été pour lui
28:06une sorte de bouc émissaire
28:08pour expliquer
28:10ce qu'il ne réussissait pas
28:12sur le plan interne.
28:13Donc,
28:14il est inacceptable,
28:16vraiment inadmissible
28:17que la France
28:18soit un terrain de jeu
28:19pour les services algériens.
28:22C'est une semaine
28:23qui donne raison
28:24à Bruno Retailleau.
28:26Oui,
28:26oui,
28:27plutôt.
28:27Mais moi,
28:28je vais me distinguer
28:29de ma consoeur.
28:30Je pense qu'Emmanuel Macron
28:32sur le dossier algérien
28:33a été très maladroit.
28:35Il s'est vraiment distingué
28:36de ses prédécesseurs.
28:37C'est le premier président
28:38de la France
28:39qui était à ce point
28:40en recherche
28:41d'essayer de faire un pas
28:42vers l'Algérie.
28:44Pourquoi pas ?
28:44Moi,
28:44j'étais un peu dubitative,
28:46mais pourquoi pas ?
28:47Il a été plusieurs fois Alger.
28:48Il a vraiment tout fait.
28:50Il a essayé de...
28:51Et repenser l'histoire
28:52de la colonisation,
28:53c'est important.
28:53Mais je pense qu'il l'a fait
28:54dans des termes maladroits,
28:55un peu unilatéral.
28:57Et donc,
28:57il a fait quand même
28:58beaucoup d'efforts
28:59jusqu'au moment
28:59où on a reconnu
29:01la partie du Sahara occidental
29:03que le Sahara occidental
29:05appartenait au Maroc.
29:06Et donc,
29:06il y a eu une espèce
29:06de retour de veste
29:07qui a absolument...
29:09qui a rendu...
29:10qui a rendu
29:11très agressif.
29:14Et j'ai l'impression
29:16qu'Emmanuel Macron
29:16a manqué de...
29:18Il est toujours très persuadé
29:19de la force
29:19de son charme personnel.
29:21Il s'est dit, voilà,
29:22qu'il allait réussir
29:23à le séduire,
29:23à planir tout ça.
29:25Bon, le résultat est quand même...
29:26C'est un échec.
29:27...me semble un échec.
29:28Et d'ailleurs,
29:28c'est étonnant.
29:28Il continue à ménager
29:29Téboune dans les communautés
29:31de l'Elysée.
29:31Vous avez l'impression
29:32qu'il y a le président clairvoyant
29:33qui veut le bien
29:35de son peuple.
29:35Et puis,
29:36une espèce de clique horrible
29:37qui fait des tas de choses.
29:38Bon,
29:38tout ça me semble
29:39assez lié,
29:40personnellement.
29:41Donc, non,
29:41moi, je trouve
29:42qu'Emmanuel Macron
29:43a beaucoup louvoyé,
29:44a beaucoup cru
29:45à la magie de son charme
29:46et qu'on arrive
29:47à un résultat
29:48quand même calamiteux.
29:49Et que Retailleau,
29:50là-dedans,
29:50pour moi,
29:51est vraiment en mineur.
29:53Voilà,
29:53il joue le jeu
29:54de la fermeté.
29:56Et vous candidat aussi
29:57à la présidence
29:57des républicains.
29:58La sortie du contexte,
29:59le monde où on vit.
30:00C'est l'échec de Macron.
30:05J'ai...
30:06Enfin,
30:07moi,
30:07j'ai tendance
30:07à regarder
30:08comme historien
30:08tout ça
30:09sur la longue durée.
30:09Oui, alors expliquez-nous.
30:11Non, mais c'est vrai,
30:11sur la longue durée,
30:12en fait,
30:12les phases de réchauffement,
30:14de glaciation
30:15entre la France
30:16et l'Algérie,
30:17il y en a eu beaucoup.
30:18C'est pas immédiat, là ?
30:19Ça va un peu plus loin
30:21que d'habitude,
30:22mais ça va se recoudre.
30:24On a vu,
30:24en trois semaines,
30:25un mois,
30:26on a vu une nouvelle phase
30:27de glaciation,
30:27une micro-phase
30:28de réchauffement
30:29et puis à nouveau
30:30une glaciation.
30:31L'expulsion
30:32des gens diplomatiques.
30:33Oui, oui,
30:33mais il y avait
30:35le retrait
30:35de l'ambassadeur,
30:36ils avaient le rappel
30:37de l'ambassadeur algérien.
30:39Donc, il y a quand même...
30:41Ça bouge comme ça,
30:42en fait,
30:42depuis l'indépendance.
30:43Ce qui est intéressant
30:44quand on regarde
30:44sur la très longue durée,
30:46c'est qu'on voit,
30:47malgré tout,
30:47des stratégies d'acteurs.
30:48Il y a deux stratégies
30:49d'acteurs
30:49qui sont très différentes.
30:50La stratégie de la France,
30:51malgré tout,
30:52c'est de maintenir
30:53le lien avec l'Algérie
30:54et avec une forme de,
30:57comment dirais-je,
30:58pas seulement
30:59de sentiment de culpabilité
31:01par rapport
31:01à ce qui s'est passé
31:02sous la colonisation,
31:03mais avec l'idée aussi
31:04qu'il y a quelque chose
31:06comme du développement
31:06à faire avec ce pays
31:08qui, malgré tout,
31:09a pris son indépendance
31:10et on a une gauche française
31:12qui était assez solidaire
31:13au fond de l'image du FLN.
31:15C'était la mecque
31:16des révolutions.
31:16Bon.
31:17Côté algérien,
31:18en fait,
31:18depuis le début,
31:19depuis 1962,
31:21ils ont un objectif
31:22qui est que les Français
31:23soient foutus dehors.
31:25Que les choses soient claires.
31:26Ils l'ont fait en 1962,
31:27ils veulent continuer.
31:28Et à chaque réchauffement
31:29et à chaque crise,
31:31les Algériens
31:31continuent systématiquement
31:32d'évincer un petit peu plus
31:35ce qui reste
31:35de la présence française
31:37en Algérie.
31:37En réduisant la part
31:38de scolarisation
31:39en langue française,
31:40en réduisant la part
31:41de scolarisation
31:42et de lycées français,
31:43en réduisant la place culturelle
31:45en Algérie,
31:46en réduisant aussi
31:47même le commerce
31:48avec la France.
31:49Et ce dont on parle
31:50dans cette dernière crise,
31:52c'est effectivement
31:52la manière
31:53dont ils nous font monter
31:54et dont ils nous disent
31:55montent d'autres partenaires économiques,
31:57que ce soit les Italiens,
31:59que ce soit même,
32:00éventuellement,
32:00s'il le faut les Russes.
32:01C'est un pays qui se détourne
32:02de tous ces anciens liens
32:03éventuels.
32:04Je parle vraiment
32:05du point de vue
32:06des élites.
32:06Les élites algériennes
32:08et les élites
32:09qui sont au pouvoir,
32:10c'est-à-dire la LN,
32:11le FLN,
32:12les différentes clics politiques,
32:15leur objectif,
32:15c'est effectivement
32:16d'avoir le moins
32:18d'impact français
32:19chez eux.
32:20Rapidement, Nathan.
32:20Très rapidement,
32:21je voulais juste faire une précision.
32:22Je ne suis pas partisan
32:22d'un rapport de force
32:23avec l'Algérie,
32:24mais avec ce président
32:26et ce régime.
32:27Je fais cette distinction.
32:28Par exemple,
32:29je suis, à titre personnel,
32:30vraiment partisan
32:31du fait que la France
32:31présente officiellement
32:33ses excuses
32:34sur ce qui s'est passé
32:35de 1830 à 18962
32:38qu'elle n'a jamais fait,
32:39comme ça,
32:40en ces termes,
32:41explicitement,
32:41comme quand Chirac
32:42avait fait le discours
32:43du Veldiv.
32:44Ce régime,
32:45il faut voir,
32:46ce n'est pas la même chose.
32:47C'est un régime
32:48qui est arrivé au pouvoir
32:49en jugulant
32:50un magnifique mouvement
32:51de révolte
32:52pour la liberté
32:53qui s'appelait le Irak,
32:54qui était un mouvement
32:54qui était pro-démocratie,
32:56qui est un mouvement
32:56qui était d'ailleurs
32:57non-violent,
32:58qui a été extraordinaire
32:59et qui,
32:59aujourd'hui,
33:00depuis qu'il est au pouvoir,
33:01depuis que M. Tebboune
33:02est au pouvoir,
33:03ne cesse de restreindre
33:04les droits les uns
33:05après les autres,
33:05de faire fermer
33:06des maisons d'édition,
33:07d'aller de plus en plus loin
33:08dans l'antisémitisme d'État,
33:09d'être évidemment
33:10dans la haine contre la France.
33:11On ne peut pas être ferme
33:12contre Poutine
33:12si on est complaisant
33:14vis-à-vis d'un président
33:15qui a décidé
33:15de se rapprocher
33:16de Vladimir Poutine.
33:17C'est ce qu'a fait
33:17M. Tebboune.
33:18Ce n'est pas l'Algérie.
33:19C'est vraiment,
33:20il faut que cette distinction,
33:21elle est centrale.
33:22Je vous ai compris,
33:23cher Nathan.
33:24Pourquoi Donald Trump
33:24s'en prend-il à Harvard
33:25cette semaine ?
33:27Le ton est monté d'un cran
33:28encore entre le président américain
33:30et la prestigieuse université.
33:32Donald Trump l'accuse
33:33de laisser prospérer
33:34l'antisémitisme
33:35sur le campus.
33:36Écoutez.
33:37Il veut voir Harvard
33:38s'excuser
33:39et Harvard doit s'excuser
33:40pour l'antisémitisme flagrant
33:42qui s'est produit
33:43sur son campus universitaire
33:44à l'encontre
33:45des étudiants juifs américains.
33:46Certains professeurs
33:48ont déclaré
33:48qu'ils avaient adopté
33:49un comportement discriminatoire
33:51à l'égard des étudiants juifs.
33:53Bien entendu,
33:54l'ancien président de l'université
33:55a déclaré
33:56que l'intimidation
33:57et le harcèlement
33:58dépendaient du contexte.
33:59Il y a également
34:00eu un campement
34:01dans la cour de Harvard
34:02que nous avons tous
34:03vu se dérouler
34:04devant les caméras.
34:05L'université
34:06n'a pas pris
34:06de mesures disciplinaires
34:08formelles
34:08à l'encontre
34:09des étudiants
34:10pour la violation
34:10des règles de conduite
34:12antisémite,
34:13y compris
34:13l'occupation
34:14d'un bâtiment
34:15du campus
34:15et la perturbation
34:16des cours
34:17par des mégaphones.
34:18Le président estime
34:19que Harvard
34:20devrait présenter
34:21des excuses
34:21à ses étudiants juifs
34:22américains
34:23pour avoir permis
34:24un tel comportement.
34:26Donald Trump
34:27qui a publié
34:27le message suivant
34:28sur ses réseaux sociaux.
34:30Harvard ne peut plus
34:30être considéré
34:31comme un lieu d'enseignement
34:32digne de ce nom
34:33et ne devrait figurer
34:34sur aucune liste
34:35des meilleures universités
34:36du monde.
34:37Harvard est une blague,
34:38enseigne la haine
34:39et la stupidité
34:40et ne devrait plus
34:41recevoir
34:42de fonds fédéraux.
34:43C'est signé Donald Trump.
34:44C'est quoi le problème
34:45avec Harvard,
34:46Fabrice ?
34:46Il n'a pas fait Harvard
34:47déjà, Trump.
34:47Ça, c'est un petit
34:50élément de détail.
34:52Non, mais tout ce qui
34:53vient d'être dit,
34:54en gros,
34:55on voit le réquisitoire.
34:57Au fond,
34:58depuis qu'il arrive
34:59au pouvoir,
34:59il y a quelques sujets
35:00qui lui paraissent
35:02être symptomatiques
35:04d'une gauche américaine
35:06qu'il essaie
35:07de détruire.
35:08Il y a la question
35:08climatique.
35:09Sur la question climatique,
35:11il s'en est pris
35:11très violemment
35:12à des chercheurs
35:12et à des instituts
35:13qui donnaient régulièrement
35:15des bulletins d'information
35:16sur la situation,
35:17l'état du monde
35:18et qui donnaient des points.
35:19Il a déjà coupé les fonds.
35:22C'était bien avant ça.
35:23C'est une fake news.
35:25Non, non, non,
35:26ce n'est pas une fake news.
35:28Et à telle enseigne
35:29qu'on avait eu
35:30une réunion
35:31il y a déjà
35:31quelques mois
35:32avec différents ministères
35:35pour voir
35:35si on pouvait récupérer
35:36ces chercheurs
35:37sur le climat.
35:38Donc, c'est pour vous dire
35:39que le dossier
35:39n'est pas...
35:41Ah, ça, c'est vrai.
35:42Non, non, non.
35:43Bon, je ne vais pas
35:43dire les ministères
35:45mais enfin, voilà.
35:45D'accord.
35:46Il y avait deux ministères
35:46que ça concernait
35:47et que ça concernait
35:48directement,
35:48notamment autour de tout
35:49ce qui concerne
35:50le numérique.
35:51Comme ça, on aura
35:51une vision
35:52un peu plus de faire des choses.
35:53Donc, voilà.
35:53Donc, on avait déjà
35:55cette discussion
35:55et là, en fait,
35:57la discussion est renforcée
35:58parce que derrière Harvard,
35:59il y a l'idée
36:00qu'il fait la politique
36:01alors anti-woke
36:02parce que dans son idée,
36:04la gauche américaine,
36:05c'est le wokisme
36:08un paquet de sujets
36:10qui ne sont pas seulement liés
36:11à la question du genre,
36:13à la question
36:13d'orientation sexuelle
36:14mais qui concernent
36:15effectivement l'engagement
36:16en faveur de Gaza, etc.
36:18Dans lequel, effectivement,
36:19Harvard a été très visible
36:21avec des situations
36:22qui sont très discutables
36:23comme à Columbia, d'ailleurs.
36:24Donc, c'est ça
36:25qu'il veut essayer de casser
36:27et c'est pour ça
36:27qu'il y a une réaction
36:28un peu, comment dirais-je,
36:31saisie d'une bonne partie
36:33de l'opinion mondiale.
36:35C'est que les universités américaines
36:36justement étaient en avant
36:37du point de vue
36:38de leur liberté
36:38et de leur autonomie.
36:39Donc là, la liberté est menacée.
36:41Et là, l'impression qu'on a,
36:42c'est qu'il veut dicter
36:43la conduite
36:44au monde de la recherche,
36:45au monde intellectuel.
36:45Harvard, c'est 30 000 étudiants,
36:48162 lauréats de prix Nobel
36:49et un patrimoine
36:50de plus de 50 milliards de dollars.
36:52C'est tout simplement
36:53l'université la plus riche du monde.
36:55Et la première université,
36:56enfin, dans tous les classements,
36:57c'est la première université.
36:57Et la première, effectivement.
36:58Et elle a les moyens
36:59de s'opposer à la politique de Trump ?
37:01Il y a un sujet financier important.
37:03Donc, il y a 2 milliards
37:04de subventions fédérales
37:05qui sont en jeu.
37:06Et Trump les menace aussi
37:07d'un impôt
37:09sur des revenus de capitaux.
37:12Bon, je vous passe les détails.
37:13Ce sont des exemptions fiscales aussi.
37:14Ce qui peut toucher.
37:16Donc, ça risque de toucher directement
37:17la recherche médicale.
37:19Et ça, c'est grave
37:21parce qu'à Harvard,
37:21il y a beaucoup de recherches
37:22scientifiques, donc biologiques,
37:25et qui dépendent
37:27des subventions fédérales.
37:30Le reste des cursus
37:32n'est pas menacé.
37:33Et je crois qu'il ne faut pas
37:35espérer non plus
37:36une fuite
37:37de tous les cerveaux américains
37:39en Europe,
37:40s'il faut rester clair.
37:41Un prof aux Etats-Unis
37:42est payé à peu près
37:434 fois plus
37:44qu'un prof,
37:45notamment en France.
37:46Ah bon ?
37:46Et...
37:47Il est temps...
37:48On va l'arrêter.
37:49On va l'arrêter au Eiffel.
37:51Et donc, il faut rester...
37:53Malheureusement,
37:54on entend parfois
37:56des beaux discours
37:56en disant
37:56qu'il va y avoir
37:57un printemps de la science
37:58en Europe et en France.
38:00Non.
38:00Donc, c'est un choc
38:02important, surtout
38:03ce qui est très dur
38:03en ce moment.
38:04Je parlais cette semaine
38:05avec un prof à Harvard
38:07qui me disait
38:07que c'est très dur
38:08pour les personnes étrangères,
38:09les profs et les étudiants
38:10d'origine étrangère.
38:11Si vous avez en ce moment,
38:12il y a des décisions arbitraires
38:14qui tombent dans les grandes facs
38:15comme ça,
38:16des révocations de visas
38:17complètement arbitraires.
38:19À peu près,
38:19chaque grande université
38:20a eu une trentaine
38:21d'étudiants
38:22qui ont été remerciés
38:23et pas des gens
38:24spécialement militants
38:25sur les réseaux sociaux
38:26qui critiqueraient Trump.
38:27Et puis,
38:27vous avez des trucs
38:28quand même compliqués.
38:29C'est à la frontière
38:30quand vous rentrez chez vous
38:32pour pas,
38:32que vous vous revenez.
38:33Vous avez des téléphones,
38:35des portables,
38:37des ordinateurs
38:38qui ont été pris
38:38d'étudiants
38:39et de professeurs
38:40d'origine étrangère.
38:41Donc, il y a quand même
38:42un climat très difficile.
38:43Selon Trump,
38:44Harvard reculterait
38:44essentiellement
38:45des gauchistes radicaux,
38:47des idiots
38:47et des cervelles de moineaux.
38:49C'est ce que dit
38:49le président américain.
38:51Il y a un profil
38:51d'étudiant particulier à Harvard.
38:53Alors, évidemment,
38:53pas de cervelle de moineaux,
38:54mais il y a quelque chose ?
38:56Non, qu'il y ait une politisation,
38:58je ne sais pas,
38:59enquêtez sur le sujet.
38:59La question, voilà,
39:00c'est la politisation des campus.
39:02Oui, mais c'est un sujet,
39:02d'ailleurs, partout.
39:03C'est un sujet en France aussi,
39:05c'est un sujet en Europe.
39:06Et d'ailleurs,
39:07c'est là le maître mot,
39:07c'est ce que Fabrice disait.
39:08Je pense que c'est la question
39:09de l'autonomie
39:10et de l'indépendance.
39:10On voit bien,
39:11avec cet arrivée
39:12de régimes illibéraux,
39:14l'importance
39:14d'une parole libre,
39:16qui est celle
39:16d'Alan Graber, justement.
39:18Et alors, lui,
39:18il en a les moyens
39:19parce que Harvard,
39:20c'est un petit État
39:21dans l'État.
39:21Ils ont une force de police,
39:23ils ont une autonomie
39:24énergétique, sanitaire.
39:27En fait, c'est vraiment
39:28un mini-État.
39:29Donc, ça n'est absolument
39:30pas comparable.
39:30Mais l'autonomie
39:31de nos universités
39:32doit être préservée
39:33dans ces temps troublés.
39:34Justement,
39:36pensons à des exemples
39:37comme, vous vous souvenez,
39:38cette ministre
39:39qui voulait faire une enquête
39:40sur l'islamophobie
39:41au CNRS.
39:42On a eu Gabriel Attal
39:44qui allait à Sciences Po
39:45aussi exactement
39:46sur les mêmes sujets.
39:47Alors là,
39:47on parle d'un gouvernement
39:48totalement libéral
39:49et qui n'a jamais remis
39:50en question vraiment
39:51la recherche.
39:53Mais si on se projette
39:55dans 5 ans,
39:56dans 10 ans,
39:57dans un régime
39:58effectivement autocratique,
40:00si on voit que
40:01même des ministres
40:02très libéraux
40:03et respectueux
40:04de l'autonomie
40:04de nos universités
40:05sont capables
40:06de faire ce genre
40:06de saïd,
40:08on peut s'inquiéter
40:09et je pense que
40:10la sortie d'Alan Graber
40:11est vraiment à saluer.
40:13C'est un message d'espoir.
40:13C'est un message d'espoir.
40:14Il dit qu'Harvard
40:14a failli à la protection
40:15des étudiants juifs,
40:17notamment pendant
40:17toutes les mobilisations
40:18pro-Gaza.
40:19C'est un argument
40:20recevable, Nathan ?
40:21On a vu des images aussi.
40:23Il peut y avoir des problèmes
40:24à Harvard
40:25ou à l'université
40:25dans toutes les institutions.
40:26On peut y trouver des problèmes
40:28et ces problèmes,
40:28il faut les critiquer.
40:30Je crois que là,
40:30on est dans une
40:31toute autre dimension.
40:32Pour Donald Trump,
40:34ses attaques en règle
40:35contre l'université,
40:37contre la recherche,
40:38contre le savoir
40:38et même contre la vérité,
40:40la vérité la plus élémentaire,
40:41la vérité factuelle.
40:42Vous savez,
40:42quand il était arrivé
40:43en janvier 2017
40:44à la Maison Blanche,
40:45sa conseillère en communication,
40:47le jour même de son investiture,
40:48avait eu cette phrase
40:48sur les alternative facts.
40:50Donc,
40:50les choses étaient claires
40:51dans cette guerre
40:51contre la vérité.
40:52Cette guerre contre la vérité
40:54est, je pense,
40:55la méthode principale
40:57du combat
40:58qu'il mène
40:58contre la démocratie.
40:59Parce qu'il y a un lien
41:00extrêmement profond
41:01entre la construction
41:02des démocraties représentatives
41:04modernes, libérales,
41:05et l'importance
41:06que revêt
41:07l'université.
41:08tous les grands penseurs
41:09de la démocratie libérale
41:10à partir du XVIIIe siècle
41:12ont vraiment montré cela,
41:14que la production du savoir,
41:16c'était précisément
41:17ce qui permettrait
41:18à la parole publique
41:19et à la parole privée
41:20de pouvoir permettre
41:21une élévation
41:22du débat public,
41:23une sorte d'éclairage
41:25qui allait être amené
41:26dans le suffrage
41:29et dans la construction.
41:30La liberté au sein des universités
41:31doit être absolue,
41:31selon vous.
41:31Mais bien sûr,
41:32et cette manière
41:33d'insinuer
41:34que la recherche
41:35n'est pas de la recherche
41:36mais que c'est de l'idéologie,
41:37que finalement
41:37entre un chercheur,
41:39un universitaire
41:39et un idéologue stupide
41:42de son entourage,
41:43c'est du pareil au même,
41:44c'est blanc bonnet
41:44et bonnet blanc,
41:45c'est évidemment
41:46quelque chose
41:46d'extrêmement profond
41:48dans ce combat
41:49pour détruire,
41:50comme vous l'avez dit,
41:51transformer une démocratie
41:52en une démocratie malade
41:54ou en un régime autoritaire.
41:55Et détruire la vérité,
41:56là je suis totalement d'accord
41:58avec ce que vient de dire Nathan.
41:59C'est fondamental,
42:01on peut même dire
42:01que c'est un projet trumpiste,
42:03c'est-à-dire l'idée
42:03d'introduire du relativisme
42:05en réalité,
42:06de dire qu'il n'y a pas
42:06de vérité,
42:07que tout est idéologie
42:09et que la sienne
42:11est meilleure
42:11que celle des autres
42:11en fait,
42:12comme sur un marché.
42:13Donc il y a un projet politique,
42:14c'est un objectif.
42:16Et Harvard est par définition
42:18le lieu de la vérité
42:19d'une certaine manière.
42:20Cette semaine,
42:21le RN a officialisé
42:22le plan B,
42:23B comme ?
42:24Jordan Bardella.
42:25Jordan Bardella.
42:26Le procès en appel
42:27de Marine Le Pen
42:28pour détournement
42:28de fonds publics
42:29aura lieu à l'été 2026.
42:31Si sa peine était confirmée,
42:33le parti ne fait désormais plus
42:34mystère de l'identité
42:35de son candidat
42:36pour la présidentielle
42:37de 2027.
42:38Écoutez.
42:41Marine Le Pen,
42:41c'est la seule femme d'État
42:42de la Ve République,
42:44et même homme d'État
42:45avec un grand H,
42:46qui, alors qu'elle n'a jamais
42:47été aussi influente,
42:48a laissé, comment dire,
42:50une personnalité
42:51avec beaucoup de talent émerger.
42:52M. Bardella,
42:53il a toujours été
42:54sur la table,
42:55si je peux dire,
42:55puisqu'il est président
42:56de notre force politique
42:56et qu'il a beaucoup de talent.
42:58Mais ces espèces de rumeurs
42:59qui circulent dans tout Paris
43:00pour essayer de nous affaiblir
43:02alors qu'on n'a jamais été
43:02aussi forts
43:03et que l'alternative
43:04qu'on proposait aux Français
43:05n'a jamais été aussi forte,
43:06nous, comment dire,
43:07démarquera pas
43:08de notre chemin.
43:09Donc c'est Marine Le Pen
43:10qui est notre candidate.
43:11Si le jugement d'appel
43:13était négatif l'année prochaine,
43:15Marine Le Pen
43:15convoquera à la rentrée 2026
43:17un congrès du Rassemblement National
43:19chargé d'officialiser
43:20la nomination de Jordan Bardella
43:23comme candidat.
43:24C'est ce qu'on a appris cette semaine.
43:25C'est la fin du déni,
43:26d'une certaine manière, Virginie.
43:27On officialise progressivement,
43:30mais la candidature Bardella
43:31pour 2027 ?
43:32Je pense que c'est aussi
43:34un sujet interne.
43:36C'est-à-dire que la question se pose
43:39et effectivement,
43:40il y a deux clans.
43:40Il y a le clan Bardella,
43:42il y a le clan Le Pen.
43:44Ah, il y a des clans aujourd'hui
43:45au Rassemblement National ?
43:45Non, mais alors,
43:46si vous les interrogez,
43:47ils ne vous disent absolument pas,
43:48mais en réalité, oui,
43:49il y a deux ambitions.
43:50Donc, vous ne pouvez pas avoir
43:52la même loyauté pour l'un
43:53et pour l'autre
43:53selon avec qui vous êtes arrivé.
43:55C'est l'histoire de la politique.
43:56Et donc, évidemment,
43:57là, c'est une façon
43:58de poser le sujet
43:59puisqu'il risque d'y avoir.
44:02Il peut y avoir
44:02un risque de dissension.
44:03C'est l'inverse du discours du RN,
44:05mais c'est ça le sujet.
44:05Je ne sais pas
44:06si cette déclaration est vraie.
44:07Moi, je pense qu'elle est vraie.
44:08Et en fait, ça veut dire
44:09qu'en fait, c'est le début
44:10d'une guerre des clans,
44:11d'une certaine manière, Anne.
44:13C'est le...
44:13Mais pas forcément
44:14parce qu'il faut reconnaître
44:15à Marine Le Pen
44:17dans un monde politique
44:19où les gens ont beaucoup,
44:20beaucoup de mal
44:21à préparer leur...
44:22où les grands leaders
44:22ont le plus grand mal
44:23à préparer leur succession.
44:25En général,
44:25préfèrent que ce soit le chaos
44:26ou le camp adverse
44:27que leur camp qui succède.
44:29Il faut quand même
44:30lui reconnaître
44:30qu'elle admet
44:31qu'elle a un dauphin,
44:32elle le met en place.
44:34C'est assez rare.
44:35Franchement,
44:35c'est assez rare.
44:36Vous voyez souvent
44:37dans les circonscriptions
44:37que vous avez des barons
44:38très importants.
44:39Ils sont incapables
44:40de préparer la suite
44:42quel que soit le parti.
44:43Ça, vraiment,
44:43ça englobe tous les partis.
44:45Donc là,
44:47franchement,
44:48en termes politiques,
44:49c'est assez rare.
44:50Elle met en place ce dauphin.
44:52On va voir.
44:53Je pense que si elle...
44:54Elle ne l'officialise pas complètement.
44:56Elle ne l'officialise pas complètement,
44:56mais c'est quand même
44:57un pas important.
44:58La question, c'est
44:58est-ce que Bardella
44:59pourra...
45:02aura la même...
45:03Est-ce que les Français...
45:07Aujourd'hui, vous avez quand même
45:07Marine Le Pen
45:09et la femme...
45:10Enfin, comme dirait Tanguy,
45:11l'homme avec un grand H politique
45:13le plus populaire en France.
45:15Est-ce que Bardella
45:17peut atteindre ces niveaux-là ?
45:19Moi, je n'ai pas l'impression.
45:20Il est quand même très fragile
45:22sur beaucoup de sujets.
45:24Vous n'y croyez pas.
45:25Je rappelle juste
45:27la condamnation de Marine Le Pen
45:28en première instance.
45:29Elle a été condamnée
45:30pour détournement de fonds publics.
45:31Elle est copée
45:32de 4 ans de prison,
45:33dont 2 avec sursis,
45:35100 000 euros d'amende,
45:355 ans d'inéligibilité
45:37avec exécution provisoire.
45:39Et on nous dit
45:39que, en prévision
45:42de cet appel,
45:43du procès en appel,
45:44il n'y a pas de changement
45:45de stratégie
45:46côté Marine Le Pen.
45:48Est-ce que c'est suicidaire
45:49devant les juges, Nathan,
45:50de se présenter comme ça
45:51en disant
45:52« Non, non, on récuse
45:54toutes les accusations
45:54qui nous sont portées
45:56contre nous ? »
45:57– Alors, dans ce dossier,
45:59je n'ai pas pris conscience
46:01de l'intimité du dossier
46:03des centaines de pages,
46:04etc.,
46:04mais de ce que nous avons
46:05tous suivi,
46:06en effet,
46:06la stratégie de défense
46:07du Rassemblement national,
46:09sauf, je crois,
46:10d'un accusé,
46:11mais sinon,
46:12c'était de nier,
46:13de nier en bloc,
46:15de refuser de voir
46:16l'évidence des faits
46:19ou de nier la gravité
46:21de ce qui avait été commis.
46:23Manifestement,
46:23ça a joué
46:23dans ce verdict
46:25et dans cette décision
46:26qui était particulièrement sévère
46:28avec cette interrogation
46:29qu'on pouvait avoir
46:30sur l'application
46:31de l'inégibilité
46:34de façon provisoire.
46:36La question,
46:36à mon avis,
46:37que ça va poser,
46:38on parlait tout à l'heure
46:38des États-Unis,
46:39qu'elle va être
46:40à long terme,
46:41à supposer que Marine Le Pen,
46:42par exemple,
46:42ne puisse pas se présenter
46:43parce que ce soit confirmé
46:44en appel,
46:45qu'elle va être
46:46à long terme
46:46l'effet électoral
46:47de cette situation.
46:50Est-ce que ça va être
46:51comme aux États-Unis
46:52où les procès de Trump
46:53finalement se sont retournés
46:55en publicité
46:56et où son mugshot
46:57est devenu son portrait officiel
46:59ou est-ce que ça va être
47:00comme pendant la campagne Fillon
47:01où vous avez un candidat
47:02ou un parti
47:03qui est complètement discrédité
47:05par le poids des affaires ?
47:06Quant à Jordan Bardella,
47:07juste un tout petit mot,
47:08l'impression que j'ai,
47:09c'est que c'est quelqu'un
47:10qui a incontestablement
47:11un talent de rhétorique,
47:13de débat,
47:14de faire de la politique
47:15en plateau télévision,
47:16sur TikTok,
47:17etc.
47:17Une campagne présidentielle,
47:19ce n'est quand même pas ça.
47:20Et c'est à la fois
47:20aller au contact
47:21de la population,
47:22mais c'est surtout
47:23avoir des intuitions,
47:24des intuitions sur le programme,
47:25des intuitions sur la manière
47:26dont on réagit à l'actualité.
47:27Enfin, ça demande quand même,
47:28je crois,
47:29d'autres compétences
47:31qu'il n'a pas forcément,
47:33en tout cas,
47:33je n'en suis pas sûr.
47:34Marine Le Pen
47:34ou Jordan Bardella,
47:35au fond, peu importe,
47:36Nathan,
47:36si l'on en croit
47:37les responsables du RN,
47:38l'important,
47:39c'est le projet,
47:40nous dit par exemple
47:41Sébastien Chenu.
47:43Que ce soit Jordan
47:43ou Marine Le Pen,
47:44nous défendons
47:45les mêmes idées.
47:46Nous faisons,
47:47nous travaillons
47:47à redresser le pays,
47:49nous travaillons
47:49à préserver la France
47:51de toutes les atteintes
47:52qui soient.
47:53Donc, je l'ai déjà cité
47:54chez vous,
47:55Marine Le Pen,
47:56le héros de Victor Hugo
47:57et Hernani,
47:58qui dit
47:58je suis une force qui va.
48:00Eh bien oui,
48:00Marine Le Pen,
48:01elle est cette force qui va
48:02et Jordan Bardella avec.
48:04Fabrice,
48:05Jordan Bardella,
48:06Marine Le Pen,
48:07c'est kiff-kiff,
48:07c'est ce que nous dit...
48:08Dans les intentions de vote,
48:09il me semble que ça a été testé,
48:11à l'heure actuelle,
48:11c'est très semblable.
48:13Voilà,
48:13c'est très semblable.
48:15Après,
48:15effectivement,
48:16il y a la question
48:16que ça pose
48:17de résistance dans la durée.
48:19C'est intéressant
48:20ce que disait Anne,
48:21je me disais,
48:21c'est vrai,
48:22les leaders qui ont réussi
48:23à préparer un successeur,
48:26en réalité,
48:27quand on regarde,
48:27il n'y en a pas tant que...
48:28Si,
48:28on peut dire que quand même
48:29De Gaulle a un peu préparé Pompidou,
48:31d'accord,
48:31il y avait des désaccords,
48:32il y a eu des conflits,
48:33mais à un moment donné,
48:34il a eu une parole pour dire
48:35oui,
48:35c'est lui qui devrait
48:36prendre la suite.
48:37Donc,
48:37il y avait quand même
48:38cette orientation.
48:40Parti socialiste,
48:41je n'ai pas l'impression
48:42que ça allait de soi.
48:44Je n'ai pas l'impression
48:44que Mitterrand avait un peu
48:45préparé Fabius,
48:46mais en même temps,
48:47on a vu que Rocard,
48:49il le haïssait,
48:50Jospin,
48:51il a surgi comme ça
48:52un petit peu bizarrement.
48:53Donc,
48:54c'est quand même
48:54un truc un peu particulier.
48:56Emmanuel Macron,
48:57pour l'instant,
48:57on voit qu'il a une approche,
49:00certains disent,
49:01sélectionniste,
49:01c'est-à-dire,
49:02il verra qui survivra.
49:04Darwiniste.
49:04Voilà,
49:05exactement.
49:05Mais en tout cas,
49:07là,
49:07il y a une situation
49:09un petit peu inédite.
49:10J'ai un peu le sentiment
49:12quand même
49:13que le Rassemblement National
49:16ne va pas voler en éclats.
49:17C'est-à-dire qu'on pourrait
49:18se dire effectivement
49:19qu'il y a une tension
49:20entre deux leaders.
49:22Ça pourrait déboucher sur...
49:24J'ai l'impression
49:25que ce n'est pas le cas.
49:26Et la deuxième chose,
49:27ce qui me frappe quand même,
49:28c'est que depuis un moment,
49:30Jordan Bardella dit
49:31qu'il veut aller vers
49:31la présidentielle
49:32et qu'il veut y aller
49:33en 27.
49:34Et le hasard de l'histoire...
49:36Voilà.
49:37Parce qu'une partie
49:39des gens de son entourage
49:40disent qu'il a l'inquiétude
49:42que sa popularité,
49:43en fait,
49:44puisse s'affaiblir
49:46au fur et à mesure
49:46qu'on le connaît,
49:47en fait.
49:48Oui, parce que...
49:49Vous connaissez la mystère.
49:49Non, mais quand on dure
49:50trop longtemps,
49:50en fait,
49:51dans l'échiquier politique,
49:53ça ne se traduit pas forcément
49:53par une hausse
49:54de la reconnaissance.
49:56Et donc,
49:56j'ai un peu l'impression
49:57que pour lui,
49:58c'est le scénario
49:58dont il rêvait.
49:59C'est le scénario
50:00qu'il fantasmait
50:00avec les hypothèques
50:03que Nathan a mentionnés.
50:05Je pense que vous sous-estimez
50:06à la fois les tensions internes
50:07et, par exemple,
50:08il y a une source
50:09qui nous disait
50:09pendant que Marine Le Pen
50:10se préparait
50:11à son marathon judiciaire,
50:15Jordan Bardella
50:16faisait signer son livre.
50:18Donc,
50:18il a beaucoup énervé
50:19à l'automne,
50:20en interne,
50:20et vous sous-estimez
50:21peut-être également
50:22la différence de ligne.
50:24Parce que je pense quand même
50:24qu'en tout cas
50:25dans l'incarnation,
50:27Bardella,
50:28vous l'avez vu,
50:29a signé une tribune
50:29très pro-libérale,
50:31pro-entreprise
50:31avec des termes
50:32assez proches
50:32de ceux d'Emmanuel Macron.
50:34Pareillement sur l'Ukraine,
50:35il avait été
50:36beaucoup plus prompt
50:37à condamner
50:38le danger
50:39que pouvait être
50:39Moscou
50:41par rapport
50:41à ce que faisait
50:41Marine Le Pen.
50:42Il a ce truc
50:43un peu de se chiraciser.
50:46Je suis un peu Mélanie.
50:48Georgia Mélanie,
50:49la présente du Conseil italien.
50:51Donc, il y a deux lignes,
50:51c'est ce que vous nous dites.
50:53Et pour le coup,
50:54Marine Le Pen
50:54a toujours été très claire,
50:55c'était Salvini,
50:56elle,
50:56si on doit faire la comparaison,
50:57ce n'est pas du tout
50:58Georgia Mélanie.
50:59Et je pense que quand même...
51:00Elle a toujours prétendu
51:01être dans la ligne gaulliste.
51:02Donc, elle, Marine Le Pen
51:04se pense plutôt
51:05en deux gaulles.
51:05Oui.
51:06Et je crois
51:07qu'il y a quand même...
51:08Il y a des petites inflexions
51:09quand même.
51:10Comme chaque semaine,
51:11on termine par un top-flop,
51:12les amis,
51:13une question simple
51:14qui a marqué l'actualité
51:15de la semaine en bien
51:15ou en mal.
51:16Vous avez vos petites notes ?
51:18J'ai complètement oublié.
51:18Alors, le top de la semaine,
51:19qu'est-ce que c'est pour vous ?
51:20Je crois que c'est une exposition,
51:22je crois.
51:22Ah oui, ça, oui, pardon.
51:25Non, parce qu'il se trouve
51:26que je suis allé voir
51:26l'exposition David Hockney 25
51:28à la Fondation de Louis Vuitton
51:30et franchement,
51:31c'est un éblouissement.
51:33C'est un peintre,
51:34David Hockney,
51:35qui a vécu aux Etats-Unis,
51:36qui a longtemps vécu en France,
51:37en Normandie notamment.
51:38Et il y a des paysages
51:40qui nous...
51:41J'allais dire
51:42qui font penser à Monet,
51:43qui sont presque des hommages
51:44à la peinture française,
51:46qu'elle soit impressionniste,
51:47qu'elle soit même
51:48un petit peu cubiste
51:49parce que par moments,
51:50il a un jeu de stylisation
51:52de la vision
51:54qui est vraiment passionnant.
51:56Donc franchement,
51:57allez-y,
51:57on passe un moment
51:58mais divin,
51:59absolument divin.
52:00Le flop, vous vous souvenez ?
52:01Ah, le flop.
52:02C'était les prix.
52:02Le flop, oui.
52:03Alors, le flop,
52:03parce que cette semaine,
52:04j'aime bien ce que ça fait vraiment.
52:07Je le dis pour les téléspectateurs,
52:09tout le monde se moque de mon âge.
52:10Il m'appelle le vieux dans l'équipe.
52:12Donc vous comprenez maintenant pourquoi ?
52:13Parce que j'ai plus de mémoire.
52:15Donc voilà.
52:15Le flop, c'est la prison.
52:16Voilà, la prison.
52:17Pourquoi ?
52:17Parce qu'effectivement,
52:18il y a eu ces tirs sur les prisons
52:19qui nous font à la fois
52:20prendre conscience
52:21de l'état de faiblesse,
52:23de délabrement
52:24de notre système pénitentiaire
52:25qui est une réalité
52:26et de l'autre côté,
52:28de la condition extrêmement difficile
52:29des gardiens de prison.
52:31Et je tenais aujourd'hui
52:32à en parler
52:33pour dire qu'on n'en est pas assez compte
52:35et je me tais.
52:36Merci Steve.
52:36Anne, le top de la semaine.
52:38Le top, c'était une...
52:39le début d'un espoir
52:41pour les personnes
52:42atteintes de la maladie de Charcot.
52:43Et c'est vrai que jusqu'à présent,
52:44quand vous avez vu ce diagnostic,
52:46c'était terrible.
52:46On pouvait juste faire
52:47un peu de palliatif
52:48et vous savez,
52:49c'est une dégénérescence rapide.
52:51Et bon, il n'y a pas encore...
52:52On n'est pas encore aux médicaments.
52:54Mais en tout cas,
52:55des chercheurs ont compris
52:56la mutation génétique
52:58qui provoquait cette maladie.
52:59Et qu'une fois que vous comprenez
53:00les ressorts,
53:01vous pouvez commencer à agir dessus.
53:03Et c'est vrai que c'était vraiment
53:04un des drames d'aujourd'hui.
53:05Donc voilà,
53:05un début d'espoir
53:06pour les malades de Charcot.
53:08Et le flop de la semaine ?
53:09Et le flop, là,
53:10j'avais bien assumé
53:11ma carte Figaro.
53:12C'est Éric Coquerel,
53:13président de la commission des finances.
53:15Et les filles.
53:16Et qui est incapable de lire
53:18qui paie l'impôt sur le revenu
53:19et qui a dit très gravement
53:20que c'était dramatique en France.
53:21Les personnes les plus modestes
53:23paient de plus en plus
53:23d'impôts sur le revenu.
53:24Il a juste pris à l'envers les chiffres.
53:26Elles ont de plus en plus
53:27de subventions.
53:28Et évidemment,
53:28ce sont que les personnes
53:29les plus aisées
53:30qui paient l'impôt sur le revenu
53:31en France.
53:31Nathan, le top de la semaine.
53:33Le top, alors ça fait écho
53:34à ce qu'on disait tout à l'heure.
53:35C'est un pasteur américain
53:36qui s'appelle Mark Burns,
53:38qui est un pasteur trumpiste,
53:40qui est un pasteur
53:41qui a été même considéré
53:42comme le maître spirituel,
53:44un peu le Rasputin de Trump,
53:47qui a toujours tenu
53:48des propos abominables
53:49sur l'Ukraine
53:49et qui est parti en Ukraine.
53:51Et qui, cette semaine,
53:53a fait des interviews
53:53à la presse ukrainienne
53:54en disant
53:55« Je renie tout ce que j'ai dit.
53:56Cette guerre est abominable.
53:57L'Amérique doit cesser
53:58sa position actuelle.
54:00Elle doit revenir
54:01au soutien à l'Ukraine.
54:02Et elle doit arrêter
54:03parce que cette complaisance
54:04vis-à-vis de Poutine
54:05qui incarne une forme
54:06de mal absolu.
54:07Comme quoi, le changement existe.
54:09Le flop rapidement.
54:10Le flop rapidement,
54:11c'est la mort de Mario Vargas-Lossard.
54:13Alors, pour aller très rapidement,
54:15il faut que tout le monde lise
54:16« La vie les légers ».
54:17C'était très rapide.
54:18Merci beaucoup.
54:19Nathan, Virginie,
54:20le top de la semaine.
54:21Le top, c'est un peu anecdotique,
54:23mais c'est le détournement
54:24de la campagne de communication
54:26faite par Saint-Pierre et Miquelon.
54:28Laurent Wauquiez,
54:28la proposition de Laurent Wauquiez.
54:29Voilà, en réaction
54:30à la proposition de Laurent Wauquiez
54:31d'envoyer les OQTF chez eux.
54:33Et c'est assez drôle,
54:34vous pourrez voir.
54:35Et puis, le flop,
54:36c'est les révélations
54:38de ces deux consoeurs journalistes
54:40sur l'antisémitisme
54:42très précoce des 44
54:43et puis sur tous les...
54:45Sur la Béthière.
54:47Surtout, les premières alertes,
54:48évidemment,
54:49sur les agressions sexuelles
54:50sur les femmes,
54:51sur les enfants.
54:51C'est absolument abominable.
54:53Tout ça a été dans les archives du...
54:55Oui, elles ont eu accès,
54:55c'est ça, aux archives du Vatican.
54:58Il faut lire ce livre.
54:59Merci beaucoup à tous les quatre.
55:00C'est le mot de la fin.
55:01Salut à vous derrière votre écran.
55:03C'est un long week-end
55:04qui nous attend en perspective.
55:05Alors, si vous voulez revoir
55:06cette émission plusieurs fois,
55:08vous pouvez la trouver
55:08en replay sur publicscénar.fr.
55:10Je vous souhaite
55:10un excellent week-end de Pâques.
55:13On se retrouve la semaine prochaine.
55:14Même jour, même heure
55:14et même endroit.
55:15Bye, bye, bye.

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