"1000 pays pour demain", le magazine qui nous entraîne à la rencontre de ceux et celles, entrepreneurs, ingénieurs, artisans ou encore designers qui innovent ou remettent au goût du jour des savoir-faire ancestraux de nos territoires.
Tous excellent dans leur domaine et contribuent au dynamisme de leur "pays", tous se battent pour que vive le "Made in France".
Rebecca Fitoussi reçoit en fin d'émission un sénateur, élu de la région qui réagit aux reportages et met à l'honneur une entreprise de son choix . Année de Production :
Tous excellent dans leur domaine et contribuent au dynamisme de leur "pays", tous se battent pour que vive le "Made in France".
Rebecca Fitoussi reçoit en fin d'émission un sénateur, élu de la région qui réagit aux reportages et met à l'honneur une entreprise de son choix . Année de Production :
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00:00Générique
00:30Bonjour à tous, bienvenue dans 1000 Pays pour Demain.
00:34Nous sommes aujourd'hui à Nice, dans les Alpes-Maritimes.
00:37Vous avez la baie des Anges, la promenade des Anglais, les Alpes-Maritimes,
00:41département ô combien attractif pour la douceur de son climat,
00:45la beauté de son littoral et sa proximité avec l'Italie.
00:49Plus d'un million cent mille personnes y vivent toute l'année,
00:51plus de onze millions y passent pour faire du tourisme.
00:54Nice est même la deuxième ville hôtelière de France.
00:57Mais attention, les Alpes-Maritimes, ce n'est pas seulement Nice.
01:00C'est aussi Cannes et son centre spatial, c'est Grasse et sa parfumerie,
01:04c'est Sofia Antipolis et les nouvelles technologies.
01:07Et puis, des artisans qu'on aime bien vous faire découvrir dans cette émission.
01:11Il y a des dizaines d'ateliers sur la côte et dans le haut et moyen pays.
01:16On en a choisi trois où on fait leur connaissance dans un instant
01:19avec une sénatrice qui est née ici et qu'on retrouve à une centaine de mètres d'ici.
01:231000 Pays pour Demain dans les Alpes-Maritimes. Suivez-nous.
01:27Dominique Estrosi-Sassonne, bonjour.
01:29Bonjour.
01:30Merci de nous accueillir chez vous.
01:32Je sais que vous êtes une enfant du pays, vous êtes vraiment née à Nice.
01:36C'est ici aussi que votre engagement politique n'a cessé de se développer.
01:39Et aujourd'hui, vous êtes sénatrice LR des Alpes-Maritimes.
01:42Vous avez choisi de nous accueillir ici au musée Masséna.
01:45C'est un lieu sublime, chargé d'histoire.
01:48Nous sommes précisément dans ce qu'on appelle la salle à manger.
01:50Quel est votre lien à ce lieu ?
01:52D'abord, ce lieu, il est au cœur de la promenade des Anglais.
01:56Donc, c'est un lieu qui retrace l'histoire.
01:58Mais c'est aussi, aujourd'hui, un lieu ouvert, ouvert sur la ville,
02:02parce qu'on y accueille de belles expositions,
02:05des grands événements nationaux, internationaux.
02:08C'est là que viennent aussi les invités prestigieux
02:11ou les autres qui fréquentent la Côte d'Azur, la ville de Nice.
02:15Et moi, j'ai plaisir à rappeler que c'est un trait d'union permanent
02:18entre la tradition et la modernité et l'avenir.
02:23Vous avez parlé de la Côte d'Azur.
02:24C'est vrai que l'un des grands atouts du département, c'est son littoral.
02:28J'imagine que d'un point de vue économique aussi, c'est très attractif, le littoral.
02:32C'est énorme.
02:33Bien évidemment, le tourisme est de l'activité principale de notre département,
02:37de notre territoire.
02:38Mais il y a aussi des activités que nous employons à développer
02:42parce qu'on a besoin aussi d'activités industrielles.
02:44Oui, lesquelles par exemple ?
02:46On développe beaucoup l'industrie en lien avec les biotechnologies,
02:51avec tout ce qui touche à la santé connectée, aux compléments alimentaires.
02:55Il y a de belles industries dans une zone industrielle importante
02:58du département des Alpes-Marie de Sine.
03:00C'est où ? Tout ça, c'est où ? C'est Sophia Antipolis ?
03:01C'est Sophia Antipolis pour tout ce qui est laboratoire de recherche,
03:05nouvelles technologies, IA.
03:07Mais c'est aussi la zone industrielle de Carrosse-le-Broc
03:10qui accueille de grands groupes internationaux
03:12et spécifiquement dans des domaines assez novateurs.
03:17Et là, on a de grands et beaux leaders mondiaux.
03:19Donc tout ça est très développé.
03:20Est-ce que ça se fait un petit peu au détriment du haut et moyen pays ?
03:23Est-ce que ce haut et moyen pays est un peu délaissé ?
03:24Alors on pourrait le penser.
03:26Mais aujourd'hui, je crois que parce qu'il y a aussi une forte appétence
03:28pour le tourisme durable,
03:30pour le tourisme quatre saisons,
03:32le tourisme vert,
03:33et bien justement, le moyen et le haut pays
03:35permettent de répondre à cette demande
03:38d'une clientèle qui recherche l'authenticité.
03:42Et là aussi, on a la chance de pouvoir pratiquer
03:44des sports de pleine nature.
03:45On a un parc national du Mercantour
03:48qui abrite une faune et une flore exceptionnelles.
03:51On a également de beaux villages,
03:53des villages perchés,
03:54avec un beau patrimoine tourné sur l'art baroque.
03:57Et puis on a aussi des stations de sport d'hiver.
04:00Oui, les Alpes-Maritimes.
04:01On a tendance à l'oublier, mais c'est vrai.
04:03Les Alpes qui plongent dans la mer.
04:05Et des stations de sport d'hiver
04:06qui sont classées au même titre
04:08que les stations, par exemple, des Savoies.
04:10Alors vous le savez peut-être, Dominique Estrosi-Sasson,
04:12dans cette émission,
04:13on aime bien faire découvrir à nos téléspectateurs
04:15des artisans et des entrepreneurs rarement exposés.
04:19C'est le cas de Sylvain Brévaud.
04:21Il est maître syrié,
04:23c'est-à-dire qu'il fabrique des bougies.
04:25Il n'y en a plus que huit en France
04:26qui ont ce diplôme, maître syrié.
04:28Et Sylvain Brévaud, lui, cela fait plus de 40 ans
04:30qu'il fabrique des cierges, des bougies,
04:32mais aussi des tablettes de senteurs.
04:35Et son atelier se trouve en plein milieu du pays grassois,
04:38la capitale mondiale des senteurs.
04:40On y va, c'est à Horibaud-sur-Syagne.
04:43Pas facile à dire, on y va.
04:44Et bonjour, Marine.
04:59Quel bonheur.
05:01Oh, quel bonheur.
05:03Ce soleil méditerranéen, il est vraiment exceptionnel.
05:06Chaque mois correspond à une floraison.
05:09Et du coup, chaque mois, il y a moyen de faire une bougie
05:12avec un parfum et un producteur de fleurs à mettre en avant.
05:17Et ce mois-ci, évidemment, c'est le Mimosa.
05:19Il va être parfait pour les tablettes de senteurs
05:23qu'on va fabriquer.
05:24On compte sur toi pour nous envoyer le résultat.
05:27Ah ben, cet après-midi.
05:28Avec le Mimosa.
05:29Avec, bah oui.
05:30Bon, bah merci en tout cas.
05:31Avec plaisir.
05:36Tous les matins, la première chose que je fais,
05:39c'est que j'allume mes feux
05:40pour ma cuisine quotidienne de cire.
05:48Cette gamme de bougies qui, en fait, n'ont pas de mèche,
05:50ce sont des tablettes de senteurs.
05:51Ça sert à avoir une diffusion olfactive dans une maison,
05:54dans une armoire.
05:55Alors là, je suis en train de faire un mélange de couleurs,
06:00avant toute chose.
06:06La couleur est pas mal.
06:08C'est l'armoire de Merlin, l'enchanteur.
06:11Je fais de la composition de parfum avec mon parfumeur,
06:14à qui on travaille depuis des générations également.
06:15Là, on est dans Mimosa, miel, tiare, on est dans la fleur.
06:22Après avoir ajouté les colorants et le parfum,
06:28on va la couler dans ces moules-là faits maison, bien évidemment.
06:32Et on va rajouter des petits morceaux de ces fleurs.
06:40C'est magnifique.
06:41Ça fait du bien au cœur.
06:44On ne pourra pas dire que ce n'est pas fait à la main.
06:46J'aime me définir comme un créateur de lumière.
07:02Et c'est vrai que lorsque je crée une bougie,
07:04je suis en permanence dans la recherche de l'excellence de la lumière.
07:08Et ensuite, on définit la couleur
07:09et le rendu de la forme de la bougie.
07:11Les moules sont hyper importants
07:16parce que ça permet d'avoir des créations originales,
07:19d'où le titre de maître serrier.
07:21Maître, ça veut dire maîtrise.
07:23Donc il est important de maîtriser, en l'occurrence,
07:25la fabrication des moules.
07:36C'est un travail de précision.
07:37Ah oui, c'est un travail de précision et de patience surtout.
07:40Et maintenant, j'ai bavuré la bougie des différentes imperfections.
07:46En fait, c'est un moment de concentration.
07:49On a toujours cette recherche de la bougie parfaite.
07:56Maintenant, je vais les tremper dans une cire un peu plus soyeuse
08:00de façon à avoir un rendu beaucoup plus lisse,
08:06mais il est surtout plus soyeux.
08:08Le fait de retromper apporte un peu plus de douceur.
08:11Et effectivement, on voit bien la différence entre le brut et le retromper.
08:17fabriquer des choses, voir que ça plaît aux gens, c'est vraiment une fierté.
08:23Il y a une certaine responsabilité dans ce métier-là, du coup.
08:27D'être un des huit derniers pour le faire perdurer et ne pas lâcher la bride.
08:32Qu'est-ce que c'est beau d'entendre la fierté de cet homme, de Sylvain Bréveau,
08:38tellement amoureux de son métier,
08:39à l'heure où beaucoup de gens cherchent un peu du sens à leur travail, à leur quotidien.
08:44C'est vrai que l'artisanat offre cette forme de bonheur au travail de bien-être,
08:48au travail dont on parle si souvent.
08:49Oui, je crois qu'aujourd'hui, l'artisanat, c'est d'abord transmettre un savoir-faire d'exception.
08:54On l'a vu dans le reportage, il y a une expertise unique, dépositaire de tradition.
08:59Et je crois que, bien sûr, il faut tout faire pour entretenir cette flamme de la fierté française,
09:04mais aussi, bien évidemment, faire en sorte que les artisans puissent continuer
09:08à vivre de leur métier, à transmettre leur savoir-faire.
09:12Mais alors, justement, c'est toute la question.
09:13Maître Syrier, par exemple, il n'en reste plus que huit en France.
09:16Que font les politiques publiques pour essayer de protéger ces savoir-faire,
09:19ces diplômes, ces métiers ? Est-ce qu'elles peuvent faire quelque chose ?
09:22Alors, déjà, aujourd'hui, il y a un label.
09:23Un label « Entreprise du patrimoine vivant ».
09:26C'est vrai.
09:26Ce label, on a souhaité, dans le dernier projet de loi de finances,
09:31en tout cas au Sénat, préserver son budget.
09:33Et puis, je crois qu'il faut développer tout ce qui touche à la formation.
09:38Vous faisiez allusion au maître Syrier.
09:40Il n'y a pas de formation initiale.
09:42Et comme il n'y a pas de formation initiale, il faut que ce soit le maître Syrier
09:46lui-même qui forme la personne qui pourra reprendre son savoir-faire, son flambeau.
09:52Et ça, il faut qu'il puisse être mieux accompagné
09:54parce que souvent, il manque de temps, il manque de financement.
09:58Il y a une complexité telle que ça peut le décourager
10:01et qu'à ce moment-là, il pourrait arriver à ne pas transmettre son métier.
10:05Pour la petite anecdote, et ça va dans le sens de ce que vous dites,
10:07un cierge industriel va brûler entre une à deux heures,
10:11alors qu'un cierge fait à la main, comme le fait Sylvain Brevaux justement,
10:15va brûler environ 14 à 15 heures.
10:17Et pourtant, on a tous ce réflexe d'aller potentiellement acheter des bougies industrielles
10:22plutôt qu'artisanales.
10:24Est-ce qu'il ne faut pas aussi peut-être responsabiliser le consommateur,
10:27en tout cas lui faire prendre conscience de tout cela, l'informer ?
10:30Oui, certainement.
10:31Mais aujourd'hui, il faut prendre en considération une situation
10:34qui a été pendant quelques mois, une situation inflationniste forte
10:38et qui fait que nos concitoyens ont vu leur pouvoir d'achat baisser.
10:43Et quand leur pouvoir d'achat baisse, la consommation baisse.
10:46Et forcément, ils ont tendance à se tourner plutôt vers de la production industrielle.
10:51Mais je crois qu'il faut leur faire comprendre qu'un objet artisanal,
10:55il a une durée de vie qui est beaucoup plus longue qu'un produit industriel.
10:58Donc si peut-être au démarrage, il coûte un peu plus cher,
11:02on récupère sur la durée de vie.
11:04Et je crois qu'effectivement, c'est important de continuer à le montrer.
11:08Et je pense que ça peut participer effectivement à continuer à faire en sorte
11:13que la filière artisanale ait de beaux jours devant elle.
11:16Partons maintenant sur les traces de Picasso.
11:18Alors pourquoi Picasso ?
11:19Parce que l'immense artiste a eu la très bonne idée de s'installer dans les années 40,
11:23à une trentaine de kilomètres d'ici, à Valoris.
11:26Et diffère lui-même de la poterie.
11:28Il faut savoir que Valoris, c'est le temple de la céramique,
11:31reconnu dans le monde entier.
11:32Eh bien, c'est là-bas que l'on va retrouver Lorraine Jeannette.
11:35Elle est artiste entrepreneuse.
11:37Elle y a créé son atelier de céramique,
11:39des pièces inspirées par la nature.
11:41On va faire sa connaissance ?
11:42Allez, on est parti.
11:43Le but, c'est de compresser, tasser, chasser l'air.
12:00Ça, on n'en veut pas.
12:02C'est vraiment un ennemi.
12:05Pétrir, ça m'échauffe, ça me met en mouvement,
12:08ça me met dans un rythme de travail, très clairement.
12:12Ensuite, je vais tourner.
12:14Donc, je vais m'installer à mon poste de tournage.
12:16C'est surtout l'étape magique,
12:24parce que d'un point de vue visuel,
12:27c'est assez hypnotisant.
12:29On rentre nous-mêmes dans une forme de méditation
12:31quand on est en train de tourner.
12:35Je suis dans un état d'esprit là
12:38où il faut être au moment présent.
12:41J'aime que les pièces servent au quotidien.
12:47Des objets qui prennent la poussière,
12:49oui, deux, trois, OK.
12:51Mais on est envahis d'objets
12:53qu'on n'utilise pas.
12:56Et je suis plutôt dans le...
12:58Utiliser les choses.
13:00Et puis parce que ça rend encore plus,
13:02beaucoup plus beau ce qu'on mange, en fait.
13:04Ça donne une autre dimension au repas.
13:11Donc là, je suis en train de mélanger mon bain d'émail.
13:17L'émail, c'est le revêtement final
13:19qui est cette fine couche qu'on vient appliquer sur une pièce.
13:24Moi, la caractéristique aussi, dans mon atelier,
13:25je fabrique mes propres émaux.
13:27Donc vraiment, j'achète mes matières premières
13:29et je compose les couleurs.
13:31Donc là, vraiment, je joue avec les variations d'émail.
13:35Et moi, un peu comme de la peinture, quoi,
13:40où je...
13:41Plus il y a de couches, plus je vais avoir quelque chose d'épais.
13:45Je vais venir faire ma nuance.
13:47Voilà.
13:47Donc tout ça, ça va fondre ensemble.
13:49Ça va être cuit à 1280 degrés, exactement.
13:53Et quand j'ouvrirai mon four,
13:56j'aurai quelque chose comme ça, à peu près.
13:59Donc on voit bien la tâche qui a été mise en dessous.
14:02J'ai la chance, là, de re-travailler
14:06parce que ça va faire la troisième fois
14:07pour un restaurant qui est sur Antibes.
14:09Il y a 60 assiettes à faire
14:11avec tout plein de petits objets aussi à côté.
14:13Mais la table, en arrivant, sera dressée dans un univers.
14:16Voilà.
14:18Pour ces quelques années à venir, là,
14:20avec ce modèle-là, en tout cas.
14:23C'est une fierté, bien sûr, d'avoir la chance
14:25de pouvoir faire en plus grand
14:27que juste une petite assiette,
14:30quelque part sur une table.
14:31Quand on change de volume et de dimension,
14:34c'est waouh, OK, il y a tout ça.
14:37Donc ça, c'est cool.
14:38Tu vas bien ?
14:39Oui.
14:40Alors ?
14:41Tu passes pour la collab.
14:44Savoir si tu avais terminé les pièces
14:46par rapport au carnet, tu sais, qu'on avait mis en place.
14:49Oui, tout à fait.
14:50Donc je suis partie vraiment sur ce gabarit-là.
14:52Oui, ça a été assez rapide.
14:54C'est ça.
14:54C'était un petit challenge que tu m'as demandé,
14:56comme d'habitude.
14:58Mais voilà.
14:58Parfait, c'est top.
14:59Jonathan est un designer
15:01et qui vient régulièrement me passer des commandes.
15:04Alors moi, ça m'apporte de sortir complètement
15:06de ce que je fais, de ma petite tasse à café, tout ça.
15:09J'aime bien travailler avec Lorraine
15:11parce que je la fais sortir de son carcan.
15:13Et ça permet aussi de montrer
15:15qu'il y a des savoir-faire un peu partout
15:17et qu'il est important aussi de les préserver
15:19et de les mettre en avant.
15:21Et après, il faut vraiment valoriser l'artisanat,
15:25nous mettre dans un système plus...
15:28J'ai envie de dire, plus comme tout le monde, en fait,
15:30qu'on soit avec une possibilité d'arrêt de travail,
15:36de congés.
15:38Je pense qu'il y a beaucoup qui ne sont pas au courant
15:40de comment on vit,
15:43quelle quantité d'heures de travail on fournit
15:44et on va dire ce qui reste à la fin.
15:47Donc là-dessus, oui, il y a un peu une crise en ce moment.
15:52Je voudrais qu'on soit comme tout le monde
15:53avec une possibilité d'arrêt de travail et de congés.
15:57Voilà ce que nous dit de façon assez touchante,
15:59il faut bien le dire, Lorraine Jeannette.
16:00C'est vrai que les artisans sont quand même
16:02un peu à part dans l'univers professionnel,
16:05qu'ils ne sont pas forcément logés à la même enseigne ?
16:07En tout cas, ils sont souvent seuls
16:09ou avec très peu d'employés à leur côté.
16:13On parle beaucoup d'auto-entrepreneurs,
16:15d'ailleurs, ce statut s'est beaucoup développé
16:17et c'est vrai que certainement pour eux,
16:19c'est une charge lourde de devoir gérer
16:22un certain nombre de démarches administratives,
16:25de pouvoir appeler des aides,
16:28consulter des banques
16:29et de ce point de vue-là,
16:30effectivement, ils sont peut-être un petit peu à part,
16:33ils se sentent peut-être un peu seuls
16:34et puis ils travaillent énormément.
16:36Énormément d'heures de travail,
16:37et souvent pas rémunérées en tout cas,
16:39pas à leur juste valeur.
16:40Un mot de Valoris quand même,
16:42c'est une fierté locale j'imagine.
16:45Locale, nationale, internationale.
16:46C'est vrai, internationale, vous avez raison.
16:48Je lisais quand même que la céramique
16:49était en déclin à Valoris,
16:50environ 250 ateliers dans les années 60,
16:53à peine quelques unités aujourd'hui,
16:55qu'est-ce qui se passe ?
16:55Je crois qu'il y a eu un manque d'attractivité.
16:58Et en tout cas, le maire de Valoris,
17:00la commune de Valoris,
17:01ont décidé vraiment de relever
17:02la question de la transmission,
17:04la question aussi de la formation.
17:06Il y a une école d'art céramique
17:08qui a été créée à Valoris,
17:09justement pour attirer de nouvelles générations.
17:12Il y a des coopérations internationales
17:14qui se font aussi avec le monde entier.
17:16Il y a un patrimoine qui est valorisé.
17:19Et puis, on l'a vu dans le reportage,
17:21il y a aussi ces associations
17:22entre des designers et des artisans.
17:25Je crois que c'est extrêmement important
17:27parce que ça permet aussi
17:28de montrer au grand public,
17:30à la clientèle,
17:31la modernisation de la céramique,
17:33une céramique contemporaine.
17:35Ah oui, donc il y a plein de choses
17:35qui sont faites.
17:36On est rassurés là.
17:37Vous nous rassurez complètement.
17:38En tout cas,
17:38ça en prendra peut-être un peu de temps.
17:40Mais c'est vrai qu'il y a vraiment
17:41une volonté de retrouver un regain
17:43pour ce qui a fait
17:45cette renommée internationale
17:46de la ville de Valoris,
17:48mais forcément des Alpes-Maritimes.
17:49Alors, c'est l'heure d'un rituel
17:51dans cette émission qu'on aime bien.
17:52C'est l'heure de nous parler
17:53de votre entreprise coup de cœur,
17:55Dominique Estrosi-Sassonne.
17:56Elle s'appelle Rani
17:57et elle fabrique des luminaires
17:59et je crois qu'elle est à Cagnes-sur-Mer,
18:00c'est ça ?
18:01Pourquoi cette entreprise-là ?
18:03Parce que c'est une belle aventure familiale.
18:05C'est un grand-père
18:05qui est parti d'Italie
18:06au début du XXe siècle,
18:09qui est arrivé à Cagnes-sur-Mer
18:10et qui a commencé à fabriquer
18:12des lanternes dans les villages.
18:14Et à partir de ce moment-là,
18:16toute sa descendance
18:17a créé l'entreprise Rani
18:19qui est un des leaders mondiaux
18:21de l'éclairage public.
18:23Mondiaux ?
18:23Mondiaux.
18:24Et ce qui me plaît dans cette entreprise,
18:25c'est qu'elle a conservé
18:26de véritables valeurs.
18:28D'accord.
18:28Des valeurs humaines,
18:29des valeurs familiales,
18:31sociales et sociétales,
18:32environnementales,
18:33parce qu'on y fait
18:35de l'éclairage public,
18:36mais on s'adapte
18:36aux nouvelles technologies
18:37pour faire en sorte
18:39que les matériaux
18:40prennent en compte
18:41la diminution
18:42de la pollution lumineuse.
18:43et je crois que véritablement,
18:45c'est une entreprise
18:45qui a cheval
18:46entre l'artisanat,
18:48la tradition,
18:49mais l'industrie,
18:51la modernité,
18:52l'innovation.
18:53Elle coche toutes les cases
18:54pour notre émission,
18:55vous savez que c'est exactement
18:55ce qu'on adore
18:56dans Mille Pays pour Demain.
18:58Allez, encore un savoir-faire
18:59qui se raréfie,
19:00c'est le travail
19:00du bois d'olivier.
19:02Guillaume Dubosque
19:03est l'un des derniers ébénistes
19:04à façonner ce bois
19:05emblématique, évidemment,
19:07du sud de la France.
19:08Il a décidé
19:08de perpétuer
19:10l'art de son père
19:11qui s'appelle
19:11Pierre Dubosque,
19:12là aussi une histoire
19:13de famille et de transmission,
19:15labellisé entreprise
19:16du patrimoine vivant,
19:17vous en parliez tout à l'heure.
19:19Il travaille aujourd'hui
19:19avec les plus grands
19:20restaurants étoilés
19:22de la Côte d'Azur.
19:23On va y revenir.
19:24On y va d'abord,
19:24on le retrouve
19:25à Tourette-sur-Loup
19:26dans le Moyen-Pays.
19:27Très bien,
19:27très beau village.
19:32Alors ça, c'est mon village,
19:33mon village médiéval.
19:35C'est mon village de cœur
19:37et c'est là que j'ai grandi,
19:38que j'ai passé mon enfance
19:39et toutes mes journées
19:40aujourd'hui.
19:42même pendant les années
19:43où j'étais à l'extérieur
19:44de Tourette,
19:44à Nice
19:45pour apprendre mon métier,
19:47à l'ébénisterie.
19:48Et j'ai toujours voulu
19:49revenir ici.
19:50C'est ici que je me sens bien.
19:51J'ai mes repères ici
19:52et je suis très heureux
19:53de pouvoir vivre et travailler
19:54surtout dans cette cité.
19:55Salut Arnaud.
19:56Alors ça, c'est ma salle au trésor.
20:06J'ai tous mes saladiers
20:06que j'ai fabriqués
20:07en 2024 et début de l'année,
20:11début de 25.
20:12Donc ceux-là,
20:12ils vont passer une année ici
20:13à l'abri de la lumière
20:15le plus possible,
20:16la première année
20:16et à l'abri des changements
20:18d'hygrométrie trop rapide.
20:19Donc si jamais il y a du vent,
20:20du mistrage,
20:20je peux fermer les portes,
20:22humidifier un peu la pièce
20:23pour éviter que les pièces se fendent.
20:27Alors dans ce qu'il y a dit,
20:28j'ai un lot de saladiers
20:29qui attendent d'être terminés.
20:32Ils ont séché patiemment
20:33depuis mars 2021.
20:35Là, j'ai un 2018.
20:36Là, j'ai un janvier 2021.
20:38Donc ceux-là,
20:38le bois est parfaitement sec.
20:40Et maintenant,
20:40il va falloir que je m'attèle
20:41à réparer les fentes
20:42qu'on voit ici.
20:48Alors là, je viens réparer
20:49les défauts
20:49qu'il peut y avoir dans le bois,
20:50donc les petites fentes
20:51qui sont ouvertes au séchage.
20:53Et je viens les combler
20:53donc avec de la colle forte
20:55et des petits coins en bois
20:56qui s'appellent les fripeaux
20:57et qui me permettent
20:58d'avoir une belle couleur
20:59et la même résistance
21:00et quelque chose de très durable.
21:02C'est la meilleure technique
21:03pour réparer d'ailleurs
21:04les défauts dans le bois.
21:10C'est mon père
21:11qui a créé l'atelier
21:12dans les années 55, 56.
21:15Forcément, tout petit,
21:16j'étais avec lui dans l'atelier.
21:17Il m'a appris les gestes,
21:18il m'a appris son métier,
21:19son savoir-faire.
21:20Et donc, naturellement,
21:24ça s'est imposé à moi.
21:25J'ai appris le métier
21:26d'abéniste à l'école
21:27dans un lycée professionnel
21:28et ensuite, j'ai appris
21:29le métier de tabletier
21:30avec mon père dans son atelier.
21:31Et il faut savoir une chose aussi,
21:43c'est que le sens de pousse
21:44de l'arbre est comme ceci.
21:46L'arbre pousse comme ça
21:47et nous, on vient découper,
21:48creuser sur le côté le bois
21:50pour être en travers fil
21:52et pour avoir le plus
21:52de vénage possible.
21:54Donc là, on a un peu d'aubier
21:55qui est beaucoup plus clair
21:56et autour, le duramen.
21:57Là, le bois est parfaitement sec.
22:00On l'entend ?
22:01Quand on tape dessus, il sonne.
22:04Donc ça veut dire que là,
22:05c'est bien sec.
22:06Les défauts ont été réparés.
22:07On l'a vu tout à l'heure,
22:08on a poli tout ça.
22:09Maintenant, le bois, il est doux.
22:11Alors là, je vais appliquer du vernis,
22:17un vernis alimentaire
22:18qui est conçu pour le contact alimentaire
22:20et qui va permettre
22:21de révéler la couleur du bois.
22:26Ça va permettre de rendre
22:27très résistant le bois,
22:29étanche,
22:30et du coup, ça ne nécessite
22:32aucun entretien.
22:32On peut le garder comme ça
22:33pendant très longtemps
22:34sans que le bois se modifie.
22:39Voilà.
22:39C'est vrai qu'aujourd'hui,
22:47je suis l'un des derniers artisans
22:49à travailler le bois d'olivier
22:50dans la région, malheureusement.
22:52Et donc, c'est très important pour moi
22:54de faire durer cette activité,
22:55de pouvoir la passer à d'autres,
22:56de la montrer
22:57et de prouver que c'est possible.
23:01Et donc, j'essaye, moi,
23:02à ma petite échelle,
23:03de donner envie à d'autres jeunes
23:05d'apprendre ce métier
23:06pour pouvoir faire perdurer
23:07ce savoir-faire.
23:09Et oui, parce qu'il est peut-être
23:11un peu en danger,
23:12ce savoir-faire,
23:12comme le dit Guillaume Dubosc.
23:13En effet, il le dit,
23:15il essaie à sa petite échelle
23:17de donner envie aux jeunes
23:19de faire ce métier.
23:20La transmission des savoir-faire,
23:22on sent que c'est quelque chose
23:22de complexe.
23:23Est-ce qu'on peut y travailler ?
23:25Vous pouvez y travailler ?
23:26Je pense qu'il faut
23:27que les pouvoirs publics
23:28donnent de la stabilité,
23:31de la prévisibilité
23:32et de la visibilité.
23:34Aujourd'hui, on connaît
23:35l'instabilité politique
23:37et donc, forcément,
23:38ça a des conséquences
23:39sur toutes les activités économiques
23:41et ça en a aussi
23:42dans le monde de l'artisanat.
23:44Si aujourd'hui,
23:45les artisans ne savent pas
23:47que les aides
23:49auxquelles ils peuvent prétendre
23:51soient maintenues
23:52dans la durée,
23:53eh bien,
23:53ils vont peut-être renoncer
23:54à faire un contrat
23:56en alternance.
23:57Ils vont peut-être renoncer
23:58parce qu'il y aura eu
23:59un coup de rabot
24:00sur l'apprentissage
24:01à prendre un apprenti
24:02et ça,
24:03ça serait extrêmement préjudiciable
24:05pour tout le secteur
24:07et même un immobilisme.
24:09Et alors,
24:09Guillaume Dubosc a une particularité,
24:10j'ai trouvé ça formidable,
24:12c'est qu'il travaille aussi beaucoup
24:13avec les restaurants étoilés
24:14de la région.
24:16Eux aussi ont un rôle à jouer,
24:17c'est tout un écosystème
24:18qui doit fonctionner,
24:19qui doit jouer le jeu ?
24:20Oui,
24:20je pense qu'effectivement,
24:21les restaurateurs
24:22mais aussi les producteurs locaux,
24:25c'est une chaîne
24:26et c'est cette chaîne
24:27qui permet à l'écosystème
24:28de fonctionner convenablement
24:30et qui permet aussi
24:31à l'activité économique
24:33dans tous les secteurs
24:35de pouvoir se développer
24:36et apporter des réponses
24:39aux besoins,
24:40aux attentes de nos concitoyens
24:41mais aussi,
24:42bien évidemment,
24:42des visiteurs et des touristes
24:44qui viennent dans notre département.
24:45On peut les inciter,
24:46on peut les pousser à le faire ?
24:47Je crois qu'ils le font naturellement.
24:48Je crois qu'aujourd'hui,
24:49véritablement,
24:50il y a une prise de conscience
24:51qu'il faut produire local,
24:53qu'il faut consommer local
24:55et bien évidemment,
24:56c'est la solidarité
24:58entre ces différentes strates
24:59qui permet de continuer
25:01à faire en sorte
25:02que cet écosystème
25:03soit le plus performant possible
25:04et le plus attractif possible.
25:06Un dernier petit rituel
25:08avant de se quitter,
25:08Dominique Estrosi-Sasson,
25:10si vous deviez me donner
25:11trois bonnes raisons
25:12de venir m'installer
25:14ou installer mon entreprise
25:15ici dans les Alpes-Maritimes,
25:16quelle serait-elle ?
25:17Alors c'est difficile,
25:18c'est une conne ça, Rebecca,
25:19parce que trois,
25:19il y en aurait beaucoup plus
25:20pour le département des Alpes-Maritimes.
25:22Allez, essayez.
25:23Je vais dire d'abord
25:23un cadre de vie exceptionnel,
25:25un patrimoine naturel,
25:27un climat exceptionnel
25:28et puis enfin,
25:30un tissu économique
25:31qui va depuis la PME locale
25:34au grand groupe international.
25:37Bref, autant d'atouts
25:38qui font que toutes les entreprises
25:40sont les bienvenues
25:41dans le département des Alpes-Maritimes.
25:43On a tout ici, c'est dit.
25:44Merci beaucoup,
25:45Dominique Estrosi-Sasson,
25:47de nous avoir accueillis chez vous
25:48dans ce lieu magnifique.
25:49Merci aux équipes du musée Massena
25:51et merci à Nice
25:52de nous avoir accueillis,
25:52d'avoir accueilli notre équipe de tournage.
25:54On se retrouve très vite
25:55sur Public Sénat.
25:56Merci à vous.