Face à l’érosion du littoral, habitants et élus de Bidart, Guéthary et Saint-Jean-de-Luz se mobilisent pour imaginer le territoire de demain.
En 2023, les autorités ont lancé une expérimentation sur les 35 kilomètres de littoral de la côte basque pour s’adapter au recul du trait de côte.
En 2023, les autorités ont lancé une expérimentation sur les 35 kilomètres de littoral de la côte basque pour s’adapter au recul du trait de côte.
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00:00On arrive sur le site le plus récent sur lequel il y a eu, ici sur Aretega, un éboulement il y a
00:28quelques semaines, suite à des précipitations un petit peu marquées. Donc on a un épisode assez
00:33conséquent quand même, on le voit. Déboulement et c'est une manifestation très tangible, très
00:37concrète du recul du trait de côte. Dans cette vidéo prise par un surfeur anglais, on voit des
00:47blocs entiers de falaises se détacher, prendre de la vitesse et s'éclater sur la plage. Là on a
00:53certainement perdu quelques mètres en sommet de falaises et donc ça grignote, ça recule.
00:57Il suffit de se promener semaine après semaine sur ce site et on voit que la dégradation elle est
01:05quasi continue. Si ce n'est des gros blocs qui vont tomber, ça peut être les parties plus meubles en
01:10tête de falaises qui vont glisser en fonction de la pluviométrie notamment. L'activité elle est
01:15relativement permanente. Elle se traduit si on prend l'ensemble du littoral basque sur un taux de recul
01:20qui est de l'ordre de 25 cm en moyenne par an. Tant que l'océan est là, ce moteur sur le long terme
01:31de cette activité érosive va se poursuivre. Donc on s'attend effectivement à ce que le recul se
01:37traduise par des départs de plusieurs mètres, plusieurs dizaines de mètres sur une échéance
01:41plus longue. On réalise des inspections régulières pour mettre en évidence des menaces dites imminentes.
01:47Cela permet à la mairie notamment de pouvoir prendre des dispositions particulières si cette
01:52menace imminente est avérée.
02:05On travaille ensemble, la mairie de Saint-Jean-de-Luz, la mairie de Guétary, la mairie de Vidard,
02:09dans le cadre de l'agglomération Payslasque où on est regroupés et on essaie d'avoir des instances de
02:13travail où on partage nos problématiques, c'est les mêmes. Sur la zone de Saint-Jean-de-Luz, on a une
02:18zone en particulier, la partie nord du littoral de Saint-Jean-de-Luz, vers le quartier Aéro-Mardi,
02:22où on a des enjeux majeurs qui sont menacés par le recul du trait de côte.
02:26Les enjeux essentiellement balnéaires et touristiques, on va dire, c'est-à-dire des bars, des restaurants,
02:33des campings. Mais il faut penser aussi qu'il y a d'autres natures d'équipements qui sont touchés.
02:39L'équipement public de première importance, c'est la station d'épuration d'Archillois qui doit être
02:44décalée, reculée, pour permettre d'assurer la continuité du service au moment où,
02:49immanquablement, la station qui est aujourd'hui en tête de falaise, vraiment immédiatement sur
02:53la falaise, pourrait être menacée. Une des actions phares du PPA, c'est celui de faire reculer la
03:00voiture par rapport au littoral, c'est-à-dire d'essayer d'encourager les gens à ne pas venir en voiture
03:04jusque sur la plage, comme ça pouvait se faire jusqu'à présent. Donc pour ça, en particulier,
03:09sur Saint-Jean-de-Luz, il y a deux parkings-relais qui ont été créés. On dépose sa voiture et il y a
03:13une navette qui vous amène à la plage. C'est des actions vertueuses destinées à relâcher un peu
03:17la pression. Il faut penser aussi à des activités commerciales qui subissent le recul et qui,
03:22surtout, attendent des élus des directions pour savoir comment on se projette pour anticiper ce
03:27qui peut l'être de ce phénomène de plus en plus prégnant.
03:29On a un trait de côte qui est malade et on a tous les partenaires, l'État, la région,
03:35le département, l'agglomération, les communes, qui sont ensemble pour essayer de trouver des solutions.
03:44L'État a mis en place un dispositif qui se veut une expérimentation d'abord. C'est le projet
03:50partenarial d'aménagement, c'est ce qu'on appelle les PPA. Et l'objectif, il est d'accompagner les
03:55collectivités locales dans les aménagements qu'elle veut mettre en place pour justement
04:00se préparer aux années et décennies qui viennent. On accompagne les collectivités à la fois en
04:05termes d'ingénierie, d'études et de financement. Ce sont des financements qui sont importants. On a
04:10sur le premier PPA, celui de Saint-Jean-de-Luz, on a 2 millions 6, issus du plan de relance. Et puis,
04:16pour le second PPA, Midar-Ghétari, on a 2 millions 8, qui sont issus du fonds vert. Donc,
04:20ces crédits servent à financer à la fois des études, mais aussi des travaux. On va réaménager
04:25l'espace, ramener vers l'intérieur des activités qui sont aujourd'hui vraiment sur le trait de côte et
04:30sur le littoral.
04:42Cette ligne pour le territoire, elle est majeure, vu qu'elle permet justement la circulation d'une
04:47quarantaine de trains, dont une vingtaine de TER et une dizaine de TGV. Sur l'horizon temporel de
04:532043, le trait de côte impactera la voie ferrée si aucune démarche n'est mise en oeuvre en termes de
05:01confortement de falaises. Notre point d'intérêt qu'on a, c'est vraiment d'accompagner les acteurs qui
05:06sont la mairie de Ghétari, l'agglomération du Pays-Bas, que la préfecture des Périnées-Atlantiques
05:10justement à la construction de cette réflexion. L'objectif des partenaires au travers du PPA
05:16Bidar-Ghétari, c'est vraiment de quantifier un programme d'aménagement qui permette de
05:21conforter et de stabiliser le trait de côte de telle sorte qu'il n'aille jamais reculer
05:25jusqu'à la voie ferrée. L'idée, c'est vraiment de laisser le linéaire là où il est en fait.
05:40On est ici dans le jardin botanique, on suit également le sentier du littoral. On a une
05:45situation en belvédère parce qu'on est sur la toiture de la steppe, donc c'est une
05:47station d'épuration qui est située en haut des falaises qui jouxte le jardin botanique et qui,
05:52selon les prévisions du BRGM à 2043, se situe sur une falaise qui va tomber à l'eau,
05:57comme une pluie d'assiettes qui va s'effondrer. Et donc il y a une réflexion qui est menée pour
06:01déjà lui trouver une nouvelle place. Donc on a imaginé qu'elle pouvait retrouver une place le
06:04long des grandes infrastructures parallèles à la mer, le long de la voie ferrée, le long des
06:08autoroutes, avec un lieu qui est plus pérenne, plus durable dans le temps. Et donc nous, on va
06:12profiter de ces nouveaux réseaux pour aménager aussi en surface de nouveaux cheminements. On
06:16imagine que ça peut aussi devenir des infrastructures piétonnes et cyclables dessus. Donc ça, ça me
06:20semble être un pas qui est assez important à ne pas rater. C'est d'être très exemplaire sur les
06:25terrains publics pour ensuite encourager, accompagner les lieux privés.
06:38Il y a une stratégie qui a été élaborée pour ceux les 35 kilomètres de linéaire. Les objectifs,
06:45c'est évidemment de conserver la qualité de vie qu'on a sur le littoral, de permettre aux
06:49générations futures de bénéficier, si ce n'est de ce qui existait, tout au moins de ce qui va rester.
06:54Et je crois que bon, le pli a été pris, la conscience est en fer là. Tout ça, c'est bien compris,
06:59et dorénavant plus personne ne piffe pour construire au plus près du bord de mer. Et on espère que ces
07:04pratiques-là vont au moins donner un peu d'air et de la perspective de temps pour pouvoir profiter
07:09et continuer de profiter dans des conditions très agréables du littoral et de ses attraits.