Lacanau, comme de nombreuses communes situées en bord de mer, doit faire face au recul de son trait de côte. Un phénomène naturel, amplifié par le réchauffement climatique, qui menace les espaces naturels, mais aussi les zones urbanisées.
La commune a été la première commune en France à établir une stratégie d’adaptation de son territoire.
Accompagnée par le groupement d’intérêt public (GIP) de Nouvelle-Aquitaine, Lacanau a engagé une réflexion pour imaginer le devenir de la station balnéaire et la transformer en une ville « Quatre saisons ».
La commune a été la première commune en France à établir une stratégie d’adaptation de son territoire.
Accompagnée par le groupement d’intérêt public (GIP) de Nouvelle-Aquitaine, Lacanau a engagé une réflexion pour imaginer le devenir de la station balnéaire et la transformer en une ville « Quatre saisons ».
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00:00Sous-titrage MFP.
00:30La commune de Lacanau, c'est un territoire immense qui fait plus de 220 km², c'est 220 000 hectares de nature, c'est un littoral de 16 km.
00:43C'est 4% seulement de surface urbanisée.
00:47Et en fait, de 2014 en France, en particulier sur le littoral atlantique, on a mis à bas l'ouvrage qui avait été mis en place dans les années 80 et 90, qui avait été renforcé.
00:56Ça a été une vraie prise de conscience. Mais on s'est aperçu aussi que cet ouvrage et ses ouvrages qui avaient été édifiés ont permis de nous protéger, en particulier le fonds sématique qui fait à peu près 1 km sur 16 km de littoral.
01:08Donc cette prise de conscience, ça nous a aidé à engager la participation des habitants à travers différents comités de concertation et de pouvoir imaginer nos stratégies.
01:16La problématique à Lacanau, c'est qu'on a un front bâti et donc on a, à travers les études qui ont pu être conduites,
01:32défini un périmètre de vulnérabilité qui comprend environ 1200 logements.
01:36Et au-delà de ce front bâti, la façade littorale de Lacanau s'étend sur plus de 10 km.
01:42Et on a d'autres secteurs sur lesquels le mode de gestion consiste plutôt à accompagner le processus naturel, à s'adapter, à reculer.
01:53Ici, sur le front de mer bâti, aujourd'hui, la stratégie de Lacanau, elle prévoit déjà des actions de relocalisation partout où c'est possible.
02:03Et là où c'est possible, ce sont sur les bâtiments publics, parce que sur ces bâtiments-là, on n'a pas de sujet d'acquisition, de gestion.
02:10Et donc, on a la possibilité, notamment sur le poste de secours et la maison de l'église, d'envisager un repli de ces équipements publics.
02:18Sur tout le reste des bâtiments qui sont en concurrence périmètre de vulnérabilité, se posent des questions d'acquisition.
02:25Ce sont des biens privés, des questions de gestion de ces biens, le temps d'amorcer la relocalisation.
02:30Mais aussi des questions en matière de recomposition en arrière et de relocalisation d'un certain nombre des fonctions qui sont aujourd'hui présentes dans le bérimètre de vulnérabilité.
02:41Vous voyez ici un exemple d'action de l'EPF en front de mer à Lacanot.
03:02Il s'agit d'un local de discothèque que nous avons préempté suite à un sinistre.
03:08L'EPF en est devenu propriétaire et depuis, nous l'avons revendu à la commune de Lacanot.
03:14L'usage du droit de préemption par l'établissement se fait surtout sur des locaux à usage d'activité ou des biens vacants qui sont inoccupés depuis plusieurs années.
03:23En fait, on profite du moment où ils sont mis en vente pour se substituer à l'acquareur à la demande de la mairie pour devenir propriétaire lors de la vente sans que ça lèse le propriétaire initial qui est vendeur.
03:37Et donc l'idée, c'est vraiment de préparer l'avenir et de ne pas se retrouver au dépourvu au moment où les biens deviendront inhabitables.
03:43Les gens qui viennent à Lacanot-Océan, ce qu'ils veulent, c'est voir l'eau.
03:58On a une affaire qui sert 120 000 couverts à l'année.
04:01On emploie 70 personnes l'été.
04:03Alors, le scénario de relocalisation, pour moi, évidemment, il ne m'intéresse pas.
04:07Je suis un commerçant avant tout.
04:09Je pense qu'il faut continuer à défendre ce trait de côte.
04:12Il y a des systèmes qui existent.
04:14Donc, il est évident qu'on veut être mis au courant de ce qui va se passer.
04:24On a aujourd'hui des données qui nous font penser que la situation va évoluer significativement dans les 50, 60 prochaines années, peut-être même plus rapidement.
04:32Donc, il faut qu'on soit prêt.
04:33On est une espèce de boîte à outils avec des informations et des éléments économiques, des éléments urbains, pour modifier la station balnéaire telle qu'on la connaît, pour qu'elle s'adapte à ce nouveau contexte.
04:45C'est modifier son fonctionnement, ses logiques de traitement des eaux, ses réseaux, ses mobilités.
04:50Donc, tout ça doit faire l'objet d'un certain nombre d'études pour pouvoir anticiper les choses à horizon 2005.
04:55On somme devant les ouvrages qui défendent le bourg de Lacanau contre les assauts de l'océan.
05:08Et au-delà, on va voir la dune, qui est un espace naturel.
05:12Et lui, qui n'est pas du tout renforcé, donc qui recule presque spontanément devant les assauts des vagues.
05:17Le recul de la dune n'est pas du tout en phase avec la rigidité du rivage de Lacanau.
05:24Il va falloir anticiper, prévoir et assurer une adaptation progressive, à la fois en termes d'exposition au danger.
05:34Donc, faire évoluer la ville derrière l'ouvrage, mais également faire évoluer l'ouvrage lui-même,
05:39qui, du jour au lendemain, ne peut pas se transformer en une barrière de mètre de haut, parce que ce sera la situation future.
05:45La construction des digues a fait ses preuves sur certains ouvrages, on l'a vu.
05:57Après, est-ce que c'est durable, est-ce que c'est soutenable sur le temps long ?
05:59Ce n'est pas évident, ça représente des investissements qui sont massifs.
06:03Et le caractère inexorable du recul du trait de côte nous pousse à imaginer d'autres solutions qui soient soutenables financièrement.
06:11Lacanau a fait le choix courageux de regarder cette problématique les yeux dans les yeux,
06:16et d'adapter sa stratégie d'aménagement à cette réalité.
06:19C'est dans ce cadre que l'État et le préfet de Gironde, est aux côtés de la collectivité de Lacanau,
06:25a investi 5,5 millions d'euros, d'une part pour pouvoir réaliser, évidemment, les travaux de reconstruction et de sécurisation immédiat,
06:33mais également de pouvoir construire avec la population, avec la collectivité, une stratégie soutenable
06:39pour du comment vivre à Lacanau à horizon 2100.
06:48Et un des enjeux, ce sera de gérer ces différents horizons temporels, se donner le temps de la recomposition,
06:54sans négliger tout ce qu'un territoire a besoin de faire pour continuer à vivre,
07:00pour continuer à répondre aussi à ces enjeux démographiques, sociaux, économiques.
07:07C'est comment on va vivre dans cette ville, dans les Émectiviennes.
07:09On va être plutôt sur un balcon sur la mer, puisque la plage centrale, dans 10 ans, aura pratiquement disparu.
07:14Donc on imagine que la station de demain, elle est déjà dans les plans,
07:17et on s'aperçoit aujourd'hui que notre station est de plus en plus attractive,
07:21de par sa proximité de la métropole, mais aussi de toutes les actions qu'on a lancées,
07:25et que cette transition qui est en train de se passer,
07:28elle est accompagnée à la fois par les habitants et par les gens qui viennent en visiter.