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  • 17/04/2025
Auditionné à l'Assemblée nationale, le patron de Safran s'est indigné de l'accueil fait par les écologistes de Rennes à son projet d'usine. Il veut désormais bannir les villes à majorité écologiste de ses projets d'implantation.

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Transcription
00:00Good morning business, l'édito.
00:03Le patron de Safran n'investira plus dans les villes écolos.
00:07Il l'a dû en début de semaine à l'Assemblée Nationale, Nicolas Dose.
00:11Est-ce que pour autant, il faut en déduire que les maires écolos vont tuer la réindustrialisation tant chère à Emmanuel Macron ?
00:17Ça me semble totalement évident. Je ne suis pas du tout du tout surpris.
00:21Le vrai truc, c'est que voilà, vous avez vu les sorties très marquantes de Florent Ménégaux devant le Sénat sur d'autres thématiques.
00:27C'est bien que ces chefs d'entreprise prennent la parole et disent les choses de manière simple, audible, compréhensible par tous.
00:34Parce que vous écoutiez Ménégaux, c'était d'une évidence totale.
00:38Il y a même l'impression d'ailleurs que les élus découvraient la lune sur des choses connues.
00:41Il faut parfois que ça vienne finalement de la base du terrain.
00:45Et je dis la base, même si c'est le directeur général d'un grand groupe.
00:48Alors je précise que le projet de Safran, il n'a pas été abandonné, il suit son cours.
00:53Il y a eu une résistance effectivement des écologistes dans une municipalité qui n'est pas à majorité écologiste,
00:59qui est à majorité socialiste.
01:00On parle de 10 000 mètres carrés.
01:02À Rennes, à horizon 2027, 80 millions d'euros, il s'agit de fabriquer les aubages de turbines de moteur pour les Rafales, les A320 et les B737.
01:11Je ne savais pas que c'était une activité ultra stratégique, mais visiblement, c'est une activité ultra stratégique.
01:15Et en plus, Olivier Andriès a bien rappelé qu'il respectait le ZAN, puisque l'usine va s'installer sur un ancien site de Stellantis.
01:23Zéro artificiel, question des sols.
01:25Et bien malgré tout, résistance de la part de la branche verte.
01:28Alors je ne suis pas du tout surpris, mais vous savez, c'est comme dans Télérama, il y avait une rubrique autrefois qui disait
01:34« ça va mieux en le disant ».
01:35Rien de le nombre de trucs que l'on sait, mais qu'on ne préfère pas trop dire.
01:39Ça va mieux en le disant.
01:40Jean-Marie Le Pen, il l'avait dit un jour en débarquant sur un plateau de télé, que c'est un fameux pastèque.
01:44Il avait dit « oui, les écologistes, c'est vert à l'extérieur et rouge à l'intérieur ».
01:48Il avait prédécoupé la pastèque.
01:49On a l'impression que quand on fait de l'écologie politique, d'abord on est d'extrême-gauche, avant d'être vert.
01:55Alors, ils ne sont pas tous pareils.
01:57Il y a plusieurs nuances de rouge et plusieurs nuances de vert.
02:00Mais je ne suis pas surpris que quand on a face à soi un élu vert, il préfère la décroissance à la croissance.
02:07Il soit plutôt anticapitaliste.
02:09Il ait une préférence pour le fait de planter des arbres plutôt que d'ouvrir des usines.
02:13qu'il veuille installer un sapin de Noël en bois, qu'il ait envie de sortir les voitures de son centre-ville et d'y mettre des vélos.
02:21Ce que je viens de vous dire, est-ce que vous êtes surpris ?
02:23Il n'est pas aberrant qu'un chef d'entreprise se dise « non, on ne va pas aller là-bas, c'est une ville verte ».
02:32Une ville verte que si j'y viens pour faire du business, de la production.
02:35Oui, la production, ça va supposer effectivement…
02:38Vous ne pouvez pas faire d'omelettes sans casser les oeufs.
02:41On peut le rappeler dix fois, c'est pareil, ça va mieux en le disant.
02:44Alors, en plus, là, on parle d'avions, on parle de militaires.
02:47Donc, en plus, on coche des casques qui sont un peu épidermiques pour des écologistes.
02:53Et il est clair que la question de souveraineté et de l'arrière-industrialisation…
02:57Vous me parlez d'un élu vert, je ne suis pas surpris que ce ne soit pas le spectre…
03:00Enfin, dans la priorité de son spectre.
03:03Ce qui veut dire que cette commission d'enquête de l'Assemblée,
03:06qui portait sur les freins à la réindustrialisation,
03:09on a l'habitude, quand on parle des freins, de dire le coût du travail,
03:12les impôts de production, la complexité administrative,
03:15l'alentement des procédures, les contraintes vertes, le ZAN notamment,
03:19le manque de main-d'oeuvre, le manque de compétences,
03:21et puis la résistance politique de base.
03:24Le truc, c'est qu'effectivement, cette fois-ci, c'est dit, c'est posé,
03:28et donc probablement que peut-être ça va infuser dans la tête de chefs d'entreprise
03:33qui éventuellement avaient des projets d'investissement.
03:35Mais ça n'arrange pas, finalement, ce paradoxe entre la question écolo et la question économique.
03:41Hier encore, on en parlait sur l'autoroute à 69.
03:43Éric Ducournon, il disait que si l'arrêt des travaux continuait comme ça,
03:47il changeait carrément de région pour installer ses usines.
03:50On est aussi dans cette question-là.
03:52C'est-à-dire qu'il n'y a pas de solution ?
03:55Ah non, il n'y a pas de solution pour changer.
03:57Vous n'allez pas changer la mentalité d'un écologiste.
04:00Je veux dire, l'écologie politique, elle est quand même très souvent,
04:03avant tout, d'extrême-gauche, avant d'être verte.
04:06Je pense que, si vous voulez, ce dont on parle sur BFM Business,
04:09le prisme objectivement pro-business, pro-croissance,
04:12plutôt libéral de cette chaîne,
04:14vous avez des gens qui sont foncièrement opposés à tous ces termes
04:18et à tout ce que ça suppose et qui le sont de manière intime
04:23et définitivement convaincus.
04:24Et vous n'allez pas les faire changer d'avis.
04:26Quelqu'un qui a la foi, il a la foi.
04:28Et quelquefois, il ne faut pas chercher à comprendre pourquoi.

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