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  • 16/04/2025
Dans cette nouvelle édition de LA GRANDE QUESTION, Patrick Chêne vous invite à plonger au cœur d’un débat captivant : le sport, entre business et passion. Le sport, longtemps perçu comme un simple vecteur de dépassement de soi et de communion humaine, est aujourd’hui devenu une industrie mondiale pesant des centaines de milliards d’euros. Entre les droits TV, le sponsoring, le merchandising et les investissements privés, le sport moderne redéfinit ses règles, parfois au détriment de ses valeurs originelles.

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Sport
Transcription
00:00Musique
00:00Et c'est la grande question, 5ème édition, le sport entre passion et business.
00:19Rendez-vous compte de ce beau titre, il n'est pas de moi, alors bravo à celui qui l'a trouvé.
00:23En tout cas, on va évidemment dire qu'on est tous des passionnés ici, mais qu'on va parler de business.
00:28Parce qu'il faut quand même être réaliste, si le sport fonctionne encore, c'est bien parce qu'il y a les moyens de le faire.
00:34Et voilà, alors on pourrait dire, est-ce que c'est entre passion et business ?
00:37On va tout de suite dire, c'est passion et business, puisque sans passion, il n'y a pas de sport, mais sans business, il y en a encore moins.
00:43Il faut le dire aujourd'hui, à part le petit sport du dimanche, comme je le pratique moi, je n'ai pas vraiment besoin de business pour pratiquer mon sport.
00:50Je me balade dans mes vignes et c'est la passion.
00:52Voilà, en revanche, on est plutôt là pour parler business.
00:54D'ailleurs, on a Virgile Cahier qui est là, directeur général Union Sport et Cycle.
00:59Je n'ai jamais bien compris ce titre d'ailleurs.
01:01On l'expliquera.
01:02En fait, c'est une organisation patronale qui rassemble toutes les entreprises du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active.
01:08C'est un petit peu le MEDEF ou la CPME du sport.
01:11Oui, mais comme vous avez de l'autorité dans cette association, vous ne pourriez pas changer de nom, parce que Union Sport et Cycle, je ne sais pas ce que vous en pensez.
01:16Ça ne traduit pas forcément le périmètre des entreprises que nous représentons, puisque effectivement, il y a les gens qui fabriquent les terrains de sport.
01:22Il y a les marques de sport, les distributeurs, les salles de sport.
01:25Et c'est un des sujets de réflexion.
01:27Ah !
01:28On se coupe.
01:30D'accord.
01:30On changera un jour.
01:31On change de nom.
01:32Bon, on fait un petit brainstorming pour vous donner un nom.
01:34Non, pas aujourd'hui peut-être.
01:35Après, Virgile, avec nous, David Mignot, directeur académique de la Sport Management School.
01:41C'est ça, bonjour.
01:42Voilà, bonjour, bienvenue.
01:43Merci.
01:44Avec nous également, je me retourne de l'autre côté, vers Alain Jou, rédacteur en chef du magazine B2B Sport Stratégie.
01:50Bonjour.
01:50Ça en dit beaucoup.
01:52Et on retrouve également en position 4, si je veux dire, Antoine Pasquini, directeur des ventes chez Infront Sport.
01:58On donnera quelques détails tout à l'heure.
01:59Et puis en duplex, celui qui va animer l'émission mieux que moi, c'est Steve Chanel, ex-cycliste professionnel et consultant à la télévision,
02:08et qui a beaucoup de choses à dire sur ce sujet.
02:12Alors, entre passion et business, on va tout de suite mettre la passion de côté.
02:16On l'a tous.
02:17On s'excite lorsqu'on met des chaussures de sport.
02:19On s'excite quand on est dans les stades.
02:21Mais s'il n'y avait pas de business autour de tout ça, il y aurait évidemment moins de choses.
02:25Alors, on va quand même remettre juste en perspective quelques chiffres.
02:29Deux sources de financement fondamentaux ou fondamentales, si c'est les sources,
02:33le financement public et le financement privé.
02:36Et évidemment, avec une activité qui est née il y a quelques décennies maintenant, le sponsoring sportif,
02:43sans lequel évidemment on n'aurait plus de passion et plus de sport.
02:46Alors, le sponsoring sportif, 36% avec des clubs professionnels, 40% presque égalité avec les clubs amateurs.
02:53Il faut bien les faire vivre.
02:53Les fédérations et les événements récurrents.
02:57Évidemment, le secteur privé joue un rôle absolument capital.
03:01On n'est plus dans le sport d'État.
03:03Sponsoring partenariat, investissement privé, des fonds d'investissement même qui possèdent des clubs sportifs, des équipes.
03:10Et puis la billetterie, le merchandising, les droits télé, évidemment.
03:14Et quand on regarde, avant de vous donner la parole, les sources de revenus selon les sports,
03:18mes sources sont la Direction nationale de contrôle de gestion, la CNA-CG et les échos.
03:26C'était en 2022.
03:27Eh bien, on s'aperçoit que les droits télé représentent pour le football, par exemple, 36% du business.
03:32Pour Roland-Garros, 37%.
03:34Alors qu'il y a vraiment une grande inégalité, puisque dans le basket, on est à 4% seulement pour les droits télé.
03:40Et on est, bien sûr, bien plus gros, à 50% pour le sponsoring.
03:44Je ne vous donne pas tous les détails.
03:45Alors, depuis plusieurs années, on parle, et ce n'est pas un gros mot, de sport business.
03:49Alors, j'aimerais savoir juste, Virgile, peut-être, Alain, les définitions pour vous du sport business.
03:55Est-ce que c'est un gros mot, d'abord ?
03:57Alors, ce n'est pas du tout un gros mot.
03:59Et comme vous l'avez dit, évidemment, aujourd'hui, le sport génère une économie tout à fait substantielle.
04:06Et il faut la revendiquer.
04:07Il faut être capable de l'assumer.
04:08Parce que trop souvent, nous, acteurs du sport, on s'excuse de demander pardon.
04:12Exactement.
04:13On demande de l'argent, etc.
04:14Alors qu'en fait, et je vais revenir avec quelques chiffres sans vous assommer de trop de chiffres, mais je pense qu'il faut être pédagogique avec les chiffres.
04:22Et donc, c'est la passion et l'émotion qui donnent aussi sa valeur et qui génèrent aussi du business.
04:28Donc, il ne faut pas les dissocier.
04:29Ils sont intrinsèquement liés de toute façon.
04:32Pour revenir sur le poids économique du sport en France, aujourd'hui, on considère qu'il représente à peu près 70 milliards d'euros.
04:3770 milliards d'euros.
04:40Ça représente 2,6% du PIB français.
04:43C'est autant que le secteur de l'hôtellerie-restauration.
04:48Voilà.
04:48Donc, si on dit ça, déjà, ça positionne le sport comme un interlocuteur légitime sur tout un sujet de société.
04:55Et il ne faut surtout pas qu'on se sous-estime qu'on ait un complexe d'infériorité par rapport à d'autres secteurs industriels.
05:03Et pour répondre pleinement à votre question sur la notion de sport business, sur ces 70 milliards, la contribution économique la plus importante, c'est celle des ménages.
05:12C'est la consommation des sportifs quotidiens.
05:15Des gens qui achètent des licences, qui achètent du...
05:17Oui, ou qui achètent de la billetterie, mais qui achètent aussi des équipements, du matériel de sport, etc.
05:22Et en fait, le sport business, le marketing sportif, tout mouillé, tout mouillé avec les droits télé, les clubs pro, c'est 7 milliards.
05:34Et ça permet aussi de relativiser parce qu'on est extrêmement influencé, conditionné par les médias.
05:38Parce que dès qu'on parle de sport, on parle du salaire de Neymar, du PSG, etc.
05:42Et en fait, la plus grosse contribution du sport, c'est le sport de tous les jours.
05:46Et c'est ça qui est important aussi de souligner parce que 70 milliards, ça commence à peser.
05:51Vous qui êtes dans le business du sport, est-ce que vous sentez toujours le cliché ?
05:58C'était les hommes politiques, un homme politique qui arrivait avec l'équipe sous le bras au Conseil des ministres
06:02et tout le monde le regardait de travers, M. Delors.
06:05Est-ce qu'aujourd'hui, vous sentez que ça a changé quand même ?
06:07Est-ce que vous êtes des vilains petits canards ou est-ce que vous faites vraiment partie du business dans ce pays ?
06:12Non, je pense que l'image a complètement changé.
06:15Heureusement, on est conscients aujourd'hui qu'il faut justement des entreprises,
06:21il faut un domaine privé pour aider justement le sport et pour financer.
06:25Donc je pense que David est d'accord avec ça.
06:29La partie formation a évolué aussi.
06:30C'est vrai qu'il y a encore 15 ans, il n'y avait pas des écoles comme la nôtre.
06:33Il y avait des STAPS qui étaient là pour potentiellement créer des profs d'EPS.
06:38Et c'est vrai que depuis une quinzaine d'années, on forme maintenant des jeunes à devenir marketeurs,
06:43créer de l'événementiel, trouver des sponsors, gérer des fédérations.
06:46Donc c'est vrai que le business, il n'est pas simplement sur une marque qui va sponsoriser un club,
06:50mais il y a tout un écosystème qui s'est mis en place.
06:52Donc il a beaucoup évolué, c'est clair.
06:54Dans cet écosystème, on parle souvent de la télé, des droits télé.
06:57Aujourd'hui, comment ont évolué ces droits télé ?
07:01Avant, ça signait sur le bureau de Robert Chapat sur un petit papier.
07:05Aujourd'hui, c'est des grosses, grosses entreprises comme Infront, évidemment.
07:09Comment ça évolue ? Est-ce qu'il y a un essoufflement ?
07:11Est-ce qu'il y a un resserrement vers deux ou trois disciplines ?
07:15Quelle est l'évolution aujourd'hui des droits ?
07:16Je pense qu'il faut déjà avoir en tête aussi que c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
07:19c'est qu'il y a deux sources de revenus aujourd'hui pour les clubs.
07:21Les subventions publiques, ce qui vient de l'état des collectivités,
07:23et toute la partie privée.
07:24Sur la partie privée, on a parlé, il y a les droits télé, le merchandising, l'hospitalité, le sponsoring.
07:30Si on prend l'exemple du football, qui est aujourd'hui le sport,
07:32qui va parler, je pense, à toutes les personnes qui nous regardent,
07:35vous le savez, il y a une crise aujourd'hui autour des droits télé,
07:37notamment du championnat de France de Ligue 1.
07:39Une crise qui a eu lieu il y a quelques années avec Mediapro,
07:42qui a laissé quand même le football français dans une grande incertitude,
07:47un gros problème financier.
07:49On a trouvé un nouveau diffuseur aujourd'hui qui s'appelle Dazen,
07:51et vous le voyez que les relations avec la Ligue sont quand même très compliquées.
07:54Je regardais un petit peu avant de venir,
07:56c'est 30% de baisse de revenus droits télé pour les clubs de Ligue 1.
07:59Cette baisse des 30% de revenus, il faut la compenser.
08:03Donc l'affluence dans les stades, d'après les chiffres qu'on a,
08:06l'affluence est plutôt bonne.
08:07On voit que les stades, le taux de remplissage, etc., ça fonctionne bien.
08:10Et il faut trouver des nouvelles sources de revenus,
08:11parmi lesquelles le sponsoring.
08:13Et tout l'intérêt aujourd'hui des clubs, c'est justement de réussir à se réinventer.
08:16C'est-à-dire que le sponsoring qu'on vendait il y a quelques années
08:18doit être différent du sponsoring de demain.
08:20Et donc ça, ça passe par plein d'innovations,
08:22par la formation justement des nouvelles personnes
08:24qui vont arriver sur le marché du sport
08:26et qui bénéficient de formations spécialisées,
08:28comme peuvent le faire le Sports Management School.
08:30Mais oui, en effet, on sent qu'il y a quelque chose qui se passe,
08:32que l'Eldorado pouvait être les droits télé auparavant pour les clubs,
08:35n'est plus forcément ce qu'il est aujourd'hui.
08:37Alors le football, on ne va pas parler que de football, évidemment.
08:40C'est quand même un exemple frappant de gens qui se sont mis à rêver,
08:44qui ont pensé que les coups réussis étaient devenus une habitude.
08:47On a aujourd'hui une situation que je l'estime dramatique,
08:50parce que je crois quand même qu'il y a 80% des clubs
08:53qui vont vraiment, vraiment souffrir.
08:54Est-ce qu'on se trompe de voix en s'accrochant à un diffuseur ?
08:58Parce qu'on dit, c'est bien beau de dire,
08:59il y a d'autres sources de financement,
09:01mais le football, c'est facile.
09:03C'est quand même plus de...
09:05Enfin, c'est 36% du business qui vient de la télévision,
09:09d'un seul acteur.
09:09Alors 36%, et je pense, Patrick, qu'on peut même relativiser,
09:13parce qu'évidemment, on prend en compte les 18 clubs,
09:16et autant dire que le PSG, il n'est pas à 36% de part des droits télé.
09:21Donc en fait, la vérité, c'est que pour l'ensemble des clubs,
09:23c'est bien plus que ça.
09:25On est plus entre 50, voire 60% pour certains clubs,
09:28de dépendance des droits télé.
09:30C'est une faute ?
09:31Alors c'est évidemment une faute de gestion,
09:33non pas immédiate, c'est plutôt par le passé,
09:38où il aurait fallu que, effectivement, la Ligue,
09:40alors c'est toujours facile de dire, il n'y a qu'à Faucon,
09:42mais il aurait fallu anticiper l'évolution des modèles,
09:45anticiper l'évolution de la nouvelle façon de consommer le sport
09:50et notamment le football dans les médias,
09:52qui fait que le direct n'est plus le seul axe cardinal
09:56des droits qu'on peut obtenir.
10:01Là, on est devant une situation
10:03où la bulle spéculative des droits télé a explosé.
10:08Elle a explosé d'abord en France
10:10parce qu'il y a eu une succession de mauvais choix.
10:12Et puis aussi, je suis désolé, au-delà de la Ligue
10:15qu'on épingle sur ses choix,
10:18il faut remettre le caillou dans le jardin des présidents de clubs.
10:23Après la crise Covid, ils ont eu quand même un apport d'un milliard cinq.
10:27Qu'est-ce qu'ils ont fait de cet argent ?
10:28Si ce n'est payer des joueurs moyens encore plus cher.
10:31Alors que c'était là où il fallait justement profiter de cet apport
10:33pour modifier le modèle, anticiper, etc.
10:36Donc là, on est non seulement dans une crise des droits télé,
10:39mais en plus, on a consommé cet argent
10:42qui aurait pu nous permettre de construire un nouveau modèle.
10:46Donc, vous le disiez à l'instant,
10:49moi, je pense qu'on va vers une Ligue 1 à 12 ou 14 clubs.
10:53Enfin, je ne vois pas comment les clubs aujourd'hui…
10:54– Nous, on a l'air d'accord.
10:56– Oui, c'est sûr.
10:56– Non, mais quand on enlève à une entreprise
10:5930% de ses revenus d'une année sur l'autre,
11:01je ne vois pas comment elle réinvente son modèle en un an.
11:04Je ne vois pas.
11:05– Et à ça, on va ajouter les baisses aussi des donations des collectivités, etc.
11:09– Bien sûr.
11:10– Et aussi la baisse du sponsoring,
11:12parce qu'on pourra en rediscuter par la suite,
11:14mais les entreprises sont de plus en plus héroïstes.
11:16Donc, c'est-à-dire que pour un euro investi,
11:18il faut deux ou trois euros en retombée.
11:20Sauf qu'aujourd'hui, on n'a aucune audience de la part de Dazen
11:22ni quoi que ce soit qui nous permet de justifier
11:23que les marques sont visibles à la télévision.
11:25Donc, en fait, c'est toute une bulle, comme disait Virgil,
11:27qui va finir par exploser.
11:28– Alors, on va parler plus précisément de cyclisme
11:31et puis globalement de sponsoring avec Steve Chanel qui est avec nous.
11:33Steve, merci d'être là, vraiment.
11:35On est très contents de vous recevoir.
11:36Ancien cycliste professionnel, consultant à la télévision.
11:41Parlons d'abord, même si vous avez une vision plus globale
11:43du sponsoring et des relations en ce moment
11:46entre la passion et le business,
11:47parlons de la situation du cyclisme.
11:49Est-ce que finalement, le cyclisme n'est pas en train de devenir un exemple
11:51de compter sur le privé, le privé et le privé ?
11:56Est-ce que ce n'était pas ça la solution
11:57et c'est pour ça que le cyclisme ne supporte pas si mal que ça ?
12:01– Je participais et j'écoutais à cette discussion autour du football
12:05qui, pour moi, le football est l'arbre qui cache la forêt
12:09de nombreux sports qui arrivent à se démerder
12:10et qui génèrent, et d'ailleurs, j'aimerais savoir le chiffre
12:13de combien le vélo rapporte dans la bulle business
12:15entre toutes les marques de vélo, les casques, les accessoires, etc.,
12:19avec la mobilité.
12:20Et aujourd'hui, je pense que vous le savez tous,
12:22effectivement, le vélo est un sport gratuit.
12:24Donc, il n'y a pas de billetterie, il n'y a pas d'entrée.
12:26– Et les droits télé, alors j'ai été coureur professionnel pendant 10 ans,
12:29et en tant que coureur, on se disait, mais ce n'est quand même pas possible
12:31parce que le Tour de France, c'est l'événement numéro 1 chaque année
12:34après la Coupe du Monde et les JO qui ont lieu tous les 4 ans.
12:37Et nous, coureurs, on recevait quoi ?
12:39Une poignée de main et on recevait zéro.
12:41Et tout à l'heure, Patrick, ta question, elle était très bonne.
12:43C'était justement de parler qu'à l'époque,
12:45certains politiques aimaient aller à l'Assemblée avec le journal de l'équipe.
12:49Et tous les ans, sur le Tour de France,
12:51on aime quand même voir nos politiciens qui revendiquent le statut
12:54d'avoir eu ville étape, etc.
12:57Et puis moi, je suis maire de tel endroit.
12:59Moi, je suis président de la République, je viens en hélicoptère à La Plagne
13:01parce que c'est incroyable d'applaudir les champions.
13:04Donc, tout ça, c'est top.
13:05Et effectivement, le vélo est peut-être devenu un sport
13:08où on a envie de s'approprier l'image.
13:11Et excusez-moi, messieurs, j'ai l'impression quand même
13:13que le foot, il n'a pas une bonne image.
13:16Il n'a pas une bonne image parce qu'on parle sans arrêt des salaires
13:20qui sont mirobolants et qui, à mon sens, n'ont pas lieu de sortir,
13:23même si, comme vous pouvez le voir, je suis un fan de NBA
13:25et effectivement, un joueur, on le classifie via son salaire.
13:28Donc ça, c'est assez fou.
13:29Mais je trouve qu'effectivement, pour se renouveler dans certains sports,
13:33il faut aller chercher autre chose.
13:34Aller chercher autre chose que de la simple billetterie,
13:36que du simple merchandising parce que j'en laisse du pognon au PSG
13:39parce que mon gamin, je lui achète des survêtes parce qu'il adore le PSG.
13:42Mais je pense que ce n'est pas avec ça qu'on arrive, en tout cas,
13:44à rentabiliser peut-être un club.
13:47Et le vélo, en tout cas, pour avoir mon œil extérieur,
13:50je trouve en tout cas qu'en étant sport populaire et gratuit,
13:53on a envie d'aller voir.
13:55On a plein, plein de gens qui, finalement, s'intéressent à notre sport
13:58et qui, derrière, si effectivement le boulot de marketing est bien fait,
14:02va se dire, j'ai vu tel champion avec tel casque.
14:05Ce casque, il me plaît.
14:06Je vais à Decathlon, je vais l'acheter.
14:07Et c'est la masse qui va faire le business et générer le pognon.
14:11Donc, c'est super intéressant.
14:12Bravo Steve, je n'aurais pas dit mieux.
14:13Mais c'est vrai que c'est un peu un miracle, le cyclisme.
14:15Pas d'entrée payante.
14:16Complètement.
14:17Et c'est des entreprises qui viennent à des tarifs élevés,
14:20des gens qui commencent à bien gagner leur vie.
14:22Parce que Steve a raison.
14:23Moi, quand j'étais aux affaires dans le cyclisme,
14:24il y avait quand même quelques coureurs qui gagnaient une poignée de cerises
14:27pour des efforts colossaux.
14:28Et ce cyclisme a réussi, une évolution.
14:32Ça ne vous bluffe pas un peu, l'exemple du cyclisme ?
14:34Je peux vous donner quelques chiffres.
14:37Malheureusement, on est sur une situation qui est extrêmement contre-intuitive et paradoxale.
14:45Jamais les Français n'ont fait autant de vélo.
14:47Jamais.
14:49On a beaucoup parlé du vélo l'an dernier.
14:51On a eu des Jeux olympiques et paralympiques cyclables, etc.
14:54La mobilité active est en pleine effervescence en France.
14:57Et pourtant, on a un marché du cycle qui se casse la gueule depuis deux ans.
15:02Je ne sais pas si vous savez combien de vélos neufs se vendent en France en moyenne par an.
15:06C'est un peu plus de 2 millions.
15:08Ça représente 42% des moyens de locomotion vendus en France.
15:12On est sur des baisses qui vont se situer à moins 10%, moins 12%,
15:17y compris sur la mobilité active.
15:19Donc, on est dans une situation politique, économique qui est assez anxiogène.
15:23Donc, forcément, les foyers arbitrent.
15:26Et effectivement, on est sur une situation tout à fait paradoxale
15:29quand on voit l'attractivité de la mobilité active et puis les résultats de nos entreprises.
15:34Donc, c'est à peu près 2,3 milliards le marché global du vélo.
15:39Je parle du...
15:40On est en train de parler des vélos, des pièces, accessoires, etc.
15:42Donc, si on rajoute les pièces accessoires, on arrondit à 3 milliards.
15:45Donc, c'est un gros, gros marché.
15:47Mais pour autant, aujourd'hui, les entreprises sont en difficulté.
15:50Je parle de l'industrie et du commerce en difficulté sur un marché qui est pourtant plutôt attractif.
15:57Alain Joux, votre avis là-dessus ?
15:58Oui, je suis d'accord.
15:59Après, peut-être que Virgile pourra compléter, mais j'ai aussi le sentiment qu'on est arrivé à un seuil.
16:07Enfin, il s'est vendu énormément de vélos après Covid.
16:11Ça, c'est une certitude.
16:12Et je pense qu'il y a même beaucoup d'acteurs qui sont rentrés sur le marché à ce moment-là.
16:15Ou en tout cas, qui étaient déjà présents et qui ont continué de développer des modèles.
16:21Aujourd'hui, on est globalement, je pense, plutôt très bien équipés en France.
16:26Même s'il y a encore des modèles qui se vendent plus.
16:29Les cargos, par exemple, se vendent énormément.
16:31Je sais que les vélos à assistance électrique fonctionnent plutôt pas mal.
16:35Et on est très en retard sur ce segment de marché.
16:38On est très en retard par rapport à nos voisins.
16:40Aujourd'hui, en France, ça va être, allez, cette année, ça va être 700 000 unités.
16:46En Allemagne, on est à 2 millions d'unités vendues en vélo à assistance électrique.
16:50Donc, on est dans une situation totalement inexplicable.
16:54Je regarde les chiffres, je ne sais pas l'expliquer.
16:56Pas de saturation du marché ?
16:57Alors, je ne pense pas que ce soit un marché mature, complètement mature,
17:01en particulier sur la mobilité active, sur le vélo à assistance électrique.
17:06Et ce qui est paradoxal, encore une fois, c'est que sur les marchés,
17:09les chiffres qu'on va annoncer là très bientôt sur les chiffres 2024,
17:12en fait, il y a deux segments qui sont en progression.
17:14Le vélo de course, qui est devenu un truc à la mode.
17:18Tous les mecs du CAC 40 font du vélo de route.
17:21Ils ont tous des vélos à 10 000 euros.
17:23Votre avis ?
17:25Moi, je pense qu'il y a un sujet sur le cyclisme,
17:27et ils ont été très malins, c'est que ce n'est pas simplement du vélo.
17:30Ce n'est pas simplement le Tour de France, c'est une caravane.
17:33C'est une caravane qui va mettre en avant les marques
17:35et qui va permettre à des spectateurs de vivre une autre expérience.
17:37Ce n'est pas simplement l'ensemble de nos coureurs
17:40qui vont faire une activité sportive avec des watts de folie
17:44et puis des temps records.
17:45Mais je trouve que cette partie de sponsoring, elle est différente.
17:49C'est certes une équipe qui vaut de l'argent
17:51avec des sponsors et des athlètes,
17:54mais à côté, ils ont transformé le vélo
17:56en une activité complémentaire avec cette caravane
17:59et tout ce qu'il y a autour.
18:00Et ce qui fait la richesse du Tour de France, c'est ça.
18:02Et pour finir, le point spécifique de France Télé, c'est quoi ?
18:06C'est qu'on parle de territoire.
18:07On met en avant le territoire.
18:09Donc en utilisant tout ce dispositif,
18:12on arrive à générer de l'argent différemment
18:14et autrement pour un secteur qui est...
18:16Steve, vous êtes content là, vous êtes un exemple, le cyclisme.
18:19Alors, moi, je vais être plutôt poil à gratter.
18:21Est-ce que c'est pas trop le Tour de France, j'allais dire ?
18:24Parce que quand on fait la totalité, on va dire
18:26qu'il y a une petite fragilité quand même
18:27avec un interlocuteur presque unique.
18:29Je suis bien placé pour en parler.
18:31Mais c'est vrai que le Tour de France, c'est...
18:33Alors, j'aime pas l'arbre qui cache la forêt.
18:34J'essaie d'éviter les clichés.
18:36Mais il y a un petit problème quand même, non ?
18:38Non, le Tour de France, effectivement, c'est la vitrine.
18:41Dans tous les sports, il y a des éléments moteurs.
18:45Et effectivement, le Tour de France, c'est la grosse vitrine.
18:47Et tous les petits clubs qui vont voir un partenaire,
18:50un boucher, un boulanger en général,
18:53ils vendent le fait de dire
18:54« Mais écoute, tu seras au départ de l'aventure
18:55et peut-être que dans cinq ans,
18:57on sera au départ du Tour de France. »
18:58Donc oui, c'est la vitrine.
18:59Mais là où, effectivement, le bas blesse,
19:01et je suis complètement d'accord avec le marché
19:02qui est bizarrement en perte de vitesse
19:04parce qu'effectivement, il y a eu tellement de ventes post-Covid.
19:08Mais c'est tellement qu'ils sont surpris d'entendre ça
19:10de la part de Virgil, que le marché n'est pas dynamique.
19:13Alors, pour moi, deux choses.
19:17Déjà, effectivement, on a tellement vendu après Covid
19:19que tout le monde était content de pouvoir prendre son vélo
19:20et aller se balader.
19:22Et puis surtout, messieurs,
19:23on va quand même mettre le pied dedans.
19:25C'est le prix des vélos.
19:27Il faut être honnête.
19:28Aujourd'hui, un gamin, on parle de sport populaire.
19:30Moi, j'ai quatre enfants.
19:32S'il fallait que j'achète un vélo à 3 000 balles
19:33à chacun de mes gosses,
19:34je vous laisse imaginer comment ça coûte.
19:36Et pourtant, je trouve en tant qu'amoureux vraiment de vélo
19:40que c'est très, très cher
19:41et que l'accès au vélo reste difficile.
19:44Heureusement qu'on a ce sport de masse,
19:46ce déplacement qui fait que voilà,
19:49monsieur tout le monde ou mon père va acheter un vélo
19:51à 1 500 ou 2 000 balles parce qu'il va le rentabiliser.
19:54Mais le sport compétition, la vitrine,
19:55effectivement, elle n'est pas superbe.
19:58Et je ne sais plus qui disait.
19:59Effectivement, la caravane globale du vélo,
20:02c'est ça en fait.
20:03C'est de pouvoir avoir un chef d'entreprise du CAC 40
20:06qui achète un vélo à 20 000,
20:07qui se fait plaisir, etc.
20:09Et monsieur et madame tout le monde,
20:11avec son gamin qui a juste envie de pédaler.
20:13Et donc, on touche un public qui est extra large.
20:16Mais malgré tout, ce qui fait la base, la masse,
20:19aujourd'hui, le vélo est un sport cher.
20:21Vous avez parlé de vélo entre 1 500 et 1 15 000.
20:24Je suis désolé.
20:25La personne qui va acheter un vélo pour son gamin,
20:26il met plutôt 300 ou 400 balles, non ?
20:29Oui, alors le prix, ça reste très cher.
20:30Le prix moyen d'un vélo mécanique,
20:33d'un vélo traditionnel, classique,
20:35c'est à peu près 800 euros aujourd'hui.
20:39Et un vélo à assistance électrique,
20:40le prix moyen, c'est 1 900 euros.
20:42Ah oui, non, mais j'oubliais l'assistance électrique,
20:44je parlais de sport.
20:44Donc là, le prix, le vélo mécanique,
20:47c'est 800 euros en moyenne.
20:50En fait, le marché subit aussi
20:53le contre-coup de ce qu'il est très vertueux,
20:57puisque le vélo est à 95 % réparable.
21:01Et donc, la seconde main, les vélos reconditionnés,
21:04on voit apparaître tout un tas de nouveaux marchés
21:06qui permettent aux vélos de circuler.
21:09Donc, on en achète un petit peu moins des vélos neufs.
21:12Et je switche sur un autre sujet,
21:14mais sur le sujet vélo.
21:15Le vélo doit aussi réinventer son modèle.
21:19On voit bien que les équipes françaises sont à l'agonie.
21:21Pour réunir 40 millions, ça devient très, très dur.
21:24On avait un sponsor emblématique avant.
21:26Maintenant, on en est à trois quasiment.
21:28Donc, le naming des équipes devient un peu moins percutant
21:31puisqu'on est obligé de citer trois marques.
21:35En revanche, il y a une initiative,
21:36et je pense que Steve doit la suivre avec intérêt,
21:39d'une équipe qui ambitionne d'être pro-tour bientôt
21:43et qui, elle, a complètement réinventé son modèle
21:46en disant, nous, on ne va pas mettre en avant une marque.
21:49En revanche, on va s'attacher à des petites PME
21:52qui vont mettre 3 000 euros, 5 000 euros chacune.
21:55Et c'est le volume qui va nous permettre d'atteindre
21:57un niveau de budget satisfaisant
22:00pour faire tourner une équipe de pro-tour.
22:02Je ne sais pas jusqu'où ça ira,
22:03mais je trouve que l'idée est intéressante.
22:05L'idée ?
22:05Non, mais l'idée est intéressante.
22:07Il faut voir comment ils vont séduire des cyclistes
22:09pour rentrer dans cette équipe pro.
22:11Moi, j'aime bien ton idée sur la seconde main.
22:13Antoine, j'ai le dit, c'est ouvert ici, c'est open.
22:15Seconde main, on parle de business.
22:18Et là, il y a un vrai business.
22:20C'est-à-dire que la seconde main,
22:21que ce soit le vélo, que ce soit les freins,
22:22que ce soit tout ce qui est en train de se faire autour du sport,
22:25il y a de la seconde main partout.
22:26Et je trouve que c'est un vrai intérêt d'ouvrir ce champ-là.
22:30Un, parce que ça devient écologique.
22:32Deux, il n'y a pas, on va parler batterie,
22:34mais on peut parler de plein d'autres choses
22:35qui ne vont pas être recyclées.
22:37Et trois, ça permet à des petits jeunes
22:39ou à des personnes qui ont moins d'argent
22:40de retrouver une activité et donc un vélo.
22:43Et ça, je pense qu'il y a un vrai business autour.
22:45Je voulais compléter sur ce qu'on disait justement
22:46pour revenir au Tour de France et à la partie business.
22:49Aujourd'hui, l'épreuve, elle se déroule aussi
22:51parce qu'il y a des partenaires et des sponsors
22:52qui sont là depuis un bout de temps.
22:54Et il faut aussi louer et remettre en avant aussi certaines choses,
22:57notamment le lancement du Tour de France féminin,
22:58qui est une chose qu'on va peut-être aborder par la suite,
23:01mais qui a permis aussi d'aller capter des nouveaux publics,
23:03ce qu'on disait tout à l'heure,
23:04d'aller toucher des nouvelles cibles
23:05et aussi d'attirer des nouveaux sponsors.
23:07Et je pense que ça mérite aussi qu'on en rediscute par la suite,
23:10mais tout l'engouement qu'il peut y avoir en ce moment
23:12autour du sport féminin,
23:13ASO l'a parfaitement compris en lançant ce Tour Femmes.
23:16Et ça permet de générer des retombées aussi
23:17qui sont hyper intéressantes.
23:18Alors, puisqu'on parle de business,
23:20et c'est Steve qui m'y fait penser aussi,
23:22est-ce que des séries,
23:23est-ce que ce qu'on a vu par exemple sur le Tour de France,
23:26qui est remarquablement bien fait
23:27et qui va fédérer,
23:29alors je ne connais pas les chiffres d'audience,
23:30mais qui va sûrement susciter,
23:32est-ce que vous avez une idée de l'impact, Steve,
23:33de lorsqu'on sort de son créneau,
23:36de son chemin pour aller chercher un peu ailleurs,
23:40il y a sûrement un impact formidable.
23:41Est-ce que ce n'est pas là qu'il faut aller prioritairement
23:43plutôt que dans les chemins déjà très étalonnés ?
23:46C'est ce qu'a fait la réflexion.
23:47Oui, alors la série effectivement qui est sortie sur Netflix,
23:51où j'ai eu la chance d'être intervenant,
23:53effectivement l'idée était d'aller chercher des nouveaux suiveurs,
23:55parce que nous, comme Français,
23:57on connaît forcément le Tour de France,
23:58on ne connaît pas les Roubaix,
23:59mais en fait il y a des pays
24:01qui sont tout neufs dans le vélo,
24:03vous savez, Jonas Wiengegaard, il est danois,
24:05au Danemark, c'est en plein essor seulement depuis quelques années finalement.
24:09Donc il y a beaucoup, beaucoup de pays
24:10qui sont dans le vélo déplacement,
24:12mais qui ne sont pas dans le vélo de compétition,
24:14parce qu'on parle quand même pour moi de deux choses différentes.
24:16Et effectivement, moi je trouve que ça fait de la pub,
24:19alors soit de la bonne pub, soit de la mauvaise pub,
24:22mais en tout cas ça fait de la pub
24:23et ça génère des vues,
24:25ça génère forcément du flux,
24:26ça génère des envies peut-être particulières
24:29de la part de qui regardera cette série.
24:32Et effectivement, j'entendais le Formula One Drive to Survive.
24:35Moi, la Formule 1, à part Jean Lézy et Mickaël Schumer,
24:38je ne connaissais pas.
24:38J'ai regardé cette série et forcément,
24:41que ce soit vrai ou faux,
24:43on s'accroche à un pilote,
24:45on s'accroche à une histoire,
24:46on s'accroche à une écurie.
24:48Vrai ou pas vrai, ce n'est pas le débat.
24:49Mais en tout cas, ce qui est sûr,
24:50c'est que maintenant, je regarde les résultats
24:52et quand un partenaire privé peut-être met un peu de rond,
24:55un petit peu, beaucoup de rond dans la Formule 1,
24:57effectivement, il va avoir ce retour de se dire
25:00« moi, j'ai tant de personnes qui suivent maintenant l'équipe »
25:02et ça, ça crée de la vue du business.
25:05C'est hyper important ce qu'il dit en effet
25:07parce que c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
25:08on a du mal aujourd'hui à quantifier le retour sur investissement
25:10pour les entreprises.
25:11Bien sûr.
25:11Et c'est vrai qu'avec ce type de programme
25:13diffusé sur Netflix ou d'autres plateformes,
25:14peu importe,
25:15il y a des retombées quand même
25:16qui sont immenses pour les sponsors
25:17et c'est aussi une histoire
25:19qu'on peut leur raconter additionnelle
25:20et qui peut permettre de contrecarrer des fois l'argument
25:22de « on n'a pas d'audience sur Dazen,
25:24pas d'audience sur telle chaîne »
25:25et ce qui est hyper important
25:26pour le discours commercial
25:27qu'on peut tenir aux annonceurs.
25:28Et c'est ce qui fait le succès de l'AF1 maintenant.
25:30Tout à fait.
25:31Il y a 10 ans, l'AF1,
25:32tout le monde ne voulait plus des droits,
25:33tout le monde commençait à se poser des grosses questions.
25:35Sans « drive to survive »,
25:36l'AF1, elle ne serait pas là actuellement.
25:39En fait, ce qu'on se dit depuis tout à l'heure,
25:41c'est quand même l'économie du sport
25:44arrive, je pense, à un carrefour.
25:47On voit bien qu'il y a une profonde mutation
25:48dans plein de modèles.
25:50On en parle sur le foot,
25:51il va falloir se réinventer,
25:52probablement qu'il va falloir soit créer sa propre chaîne,
25:55soit imaginer d'autres moyens,
25:57d'autres sources de revenus.
25:58Sur le vélo, on voit bien que ça tâtonne.
26:00Ces nouveaux modèles de suivi et de diffusion du sport,
26:04parce qu'il y a encore 10 ans en arrière,
26:06le direct était le graal absolu.
26:08Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
26:09On a évoqué aussi la partie industrielle ou commerciale,
26:13parce qu'on dit que c'est très bien,
26:14c'est très vertueux, très écologique,
26:16la réparation, etc.
26:17Mais si on ne vend plus de produits neufs,
26:19il va bien falloir que les industriels
26:20retournent leur modèle.
26:21Ils ne vont pas rester inactifs à attendre que ça se passe.
26:24Donc ça veut dire que dans les magasins,
26:25il va falloir réinventer des métiers.
26:27Même chose sur l'industrie.
26:30Ça veut dire que si les marques commencent à faire de la seconde main,
26:33les acteurs de l'économie sociale et solidaire,
26:36qu'est-ce qu'ils vont faire ?
26:37Donc en fait, on voit qu'on est arrivé là à un modèle,
26:40à une bascule, à un carrefour, je ne sais pas comment le dire,
26:43mais c'est le moment pour les plus créatifs,
26:47les plus malins et les plus courageux,
26:50de vraiment prendre des initiatives,
26:53parce que là, on est sur un terrain assez inexploré,
26:57j'oserais dire.
26:58Alors, il y a encore des freins culturels,
27:00il y a encore des modèles qui tournent,
27:01mais que ce soit le sport professionnel,
27:04que ce soit le modèle...
27:05Plus concrètement, vers où peut-on aller ?
27:08Pour casser ce modèle, pour bousculer ça ?
27:10La monétisation, les produits digitaux, le streaming,
27:14enfin surfer sur tout ce qui est possible de surfer.
27:16En fait, pour attirer des entreprises,
27:19dans un contexte aussi anxiogène que le nôtre,
27:21il ne faut pas qu'il y ait de risque industriel.
27:24Et ce que je vais dire est une hérésie totale,
27:26mais les montées décentes, c'est un risque industriel.
27:30Voilà.
27:30Une entreprise va pouvoir s'associer dans la durée
27:33à un club, à un événement, etc.
27:36Mais s'il n'y a pas de risque ?
27:38Et c'est toute la difficulté.
27:40Donc, on parle beaucoup du modèle sport.
27:42Donc, il faut enlever la quintessence du sport ?
27:44C'est assez dangereux tout ça ?
27:46C'est une vraie question.
27:47Il n'y a pas plus profond que cette question.
27:49Est-ce qu'il faut rassurer le sponsor
27:52en lui disant de toute façon,
27:53Coco, ne t'inquiète pas, il n'y aura pas d'accident ?
27:55Ce qui est quand même l'inverse de l'approche
27:58qu'on a réellement du sport.
27:59Alors, est-ce qu'effectivement,
28:00on bascule résolument vers le spectacle sportif
28:02ou est-ce qu'on en reste à la glorieuse incertitude du sport ?
28:05On a des étapes du Tour de France
28:06qui sont totalement soporifiques,
28:09qui sont des échecs de spectacles.
28:12Mais c'est tellement fort,
28:13l'événement est tellement fort,
28:15que la personne a passé six heures de danse à télé
28:16en se disant ça va bouger, ça va bouger.
28:18Ça ne bouge pas, Steve.
28:19Mais les gens sont contents quand même.
28:21C'est un miracle, le vélo.
28:23Patrick, juste un mot.
28:24Je vous pose la question.
28:26Est-ce que la Champions League,
28:28dans son format aujourd'hui,
28:30est-ce que ça laisse la porte ouverte
28:32à la glorieuse incertitude du sport ?
28:34Oui, mais si vous demandez à la politique...
28:36Non, mais si vous demandez à l'action sociale, politique
28:39d'accepter l'incertitude, on est mort.
28:42C'est le public.
28:43Je parle de la Champions League.
28:44Le UFA qui aujourd'hui fait une Champions League,
28:46où finalement, l'incertitude, elle n'y est pas jamais.
28:49C'est toujours les mêmes à la fin.
28:50Toujours, toujours, toujours.
28:52La nouvelle formule a peut-être...
28:54Encore bien, il y a plus de matchs.
28:57À la sortie, ils ne sont pas là.
28:58Mais on les a vus quelques instants.
29:00Pour compléter ce que dit Virgile,
29:02qui est totalement vrai,
29:02c'est que je pense qu'il faut aussi habituer les consommateurs
29:04à consommer le sport autrement.
29:06Et c'est pour ça qu'on voit émerger en ce moment
29:08des nouvelles compétitions.
29:09Alors, la Kings League est un exemple.
29:10On en entend beaucoup parler.
29:12Le tennis, à son équivalent avec l'Ultimate Tennis Showdown,
29:14qui est une compétition beaucoup plus rapide,
29:17si je puis dire.
29:18Et on ne passe pas trois heures à garder un match de tennis.
29:20Le paddle ?
29:20Le paddle, exactement.
29:22Et c'est ce genre de contenu, je pense,
29:23que les fans viennent chercher.
29:24C'est-à-dire que le fan se lasse peut-être
29:26un petit peu du sport traditionnel,
29:27parce qu'il y a moins ce spectacle, etc.,
29:29qui rentre en compte.
29:30Et les marques, maintenant, se détournent
29:31un peu vers ces nouveaux sports.
29:33Alors, on n'est pas obligatoirement d'accord
29:35avec ce que vous venez de dire.
29:36D'ailleurs, je vais appeler mon joker, Steve.
29:40Est-ce qu'on est obligé de se dire...
29:42Et l'exemple du Tour de France, pardon,
29:43que je connais par cœur,
29:45qui a des étapes soporifiques,
29:47qui a des problèmes avec le dopage,
29:49avec des scandales, etc.,
29:50et qui est toujours là-haut, toujours là-haut,
29:52est-ce que ce n'est pas finalement un contre-exemple ?
29:53C'est qu'au lieu d'aller chercher du moderne
29:55pour le moderne, d'aller casser les règles,
29:57même si on a des choses formidables
29:59qu'on peut découvrir au fil du temps,
30:01mais le noyau dur,
30:03le Tour de France, c'est un exemple formidable,
30:05est-ce qu'il faut, Steve, tout bousculer
30:07en se disant toutes les secondes,
30:09il faut faire attention,
30:10il faut que le public soit là ?
30:11Le Tour s'offre des étapes de 6-7 heures.
30:14Le Tour ne dit pas,
30:15comme j'ai entendu à une époque
30:16quand j'étais aux affaires,
30:17où là, il faut faire 120 bornes maxi,
30:18comme ça, ça va être nerveux, etc.
30:20Pas du tout.
30:20Ce n'est pas du tout ce que réclame le public.
30:23Alors, le cycliste, c'est une exception, Steve ?
30:26Non, là, je pense qu'on parle vraiment
30:27de deux choses complètement différentes.
30:30Effectivement, alors Patrick,
30:31tu sais que toi,
30:32tu ne faisais pas les intégralités d'étape,
30:33mais quand tu fais une intégralité d'étape
30:35de 190 km,
30:36tu as intérêt de broder
30:36pour garder justement l'auditeur
30:38et parler de tout ce qui tourne autour.
30:40Moi, je voulais juste réagir
30:41par rapport justement
30:42à peut-être se différencier.
30:44Je pense que dans le vélo,
30:45il y a des courses amateurs
30:46qui sont par moments
30:47beaucoup plus spectaculaires.
30:48J'imagine que dans le tennis,
30:50on ne diffuse que l'ATP
30:52ou les Master 1000.
30:53Pourquoi ne pas aller chercher
30:54sur la jeunesse, par exemple,
30:56pour permettre à justement
30:57certains sponsors,
30:59certains partenaires
31:00qui n'auraient pas forcément
31:01des millions
31:02pour être sur les routes
31:03de Tour de France,
31:04mais de se dire,
31:04OK, il va y avoir un stream
31:06où c'est que là,
31:07tous les meilleurs,
31:08moins de 18 ans,
31:09par exemple,
31:09vont jouer au tennis.
31:10Moi, je me mets derrière en bandeau
31:12et je trouve qu'aujourd'hui,
31:13qu'avec tous les canals
31:14de communication qu'on a,
31:15que ce soit le digital,
31:16effectivement,
31:17parce que ça pousse énormément,
31:17aujourd'hui,
31:18vous faites un live Insta
31:19avec Cristiano Ronaldo.
31:21Je crois que c'est trois fois plus
31:24rentable en termes d'investissement.
31:27Donc, du coup,
31:27je pense qu'on peut aller là-dedans.
31:28Vous êtes en train de donner
31:30la contre-argumentation
31:31de votre argumentation
31:31en disant que Cristiano Ronaldo,
31:33vous faites.
31:34Mais si vous mettez des mômes
31:35de 18 ans,
31:36allez chercher l'audience.
31:37Je crois que ce sont,
31:38pardon,
31:38mais un peu des vœux pieux.
31:39Il y a un moment,
31:40il faut assumer totalement
31:42que l'audience et la monétisation
31:44se fera avec les stars.
31:45Et le reste,
31:46il faut trouver d'autres modèles.
31:47Mais pas que, Patrick.
31:48C'est là où c'est assez troublant.
31:50Et en vérité,
31:51moi,
31:51je ne prétends pas avoir la solution.
31:53J'ai dit juste
31:53qu'on est dans une période
31:54où il faut tester,
31:55il va falloir expérimenter
31:56des nouveaux modèles.
31:57Moi,
31:57je suis bluffé
31:58et objectivement,
31:59à mon âge,
32:00je ne comprends pas
32:01les performances
32:02en termes d'audience
32:04de faux matchs
32:05entre des influenceurs
32:07et des mecs
32:07qu'on ne connaît pas.
32:08Enfin,
32:08en tout cas,
32:08moi,
32:08je ne les connais pas.
32:09manifestement,
32:10ils ont des communautés
32:10monstrueuses.
32:12Il y a eu une course
32:13de voiture aussi,
32:15une course automobile.
32:16Organisée par Squeezie.
32:17Voilà,
32:18par Squeezie.
32:19Et on se retrouve
32:19avec des audiences,
32:20mais bien plus fortes
32:21que les audiences
32:22de sport traditionnel.
32:25Là,
32:25Bihine fait une tentative
32:26sur des matchs amicaux
32:28de décades de district
32:29qui vont faire
32:30des scores supérieurs
32:31à un match de Ligue 1
32:32complètement inintéressant.
32:34J'aimerais les preuves.
32:35Ah,
32:35mais...
32:35Moi aussi,
32:37c'est vrai.
32:37Alors,
32:38au-delà de la partie
32:38visite direct,
32:39c'est toutes les retombées
32:40hors direct qui sont intéressantes.
32:41C'est des contenus
32:42qui sont hyper virales,
32:43qui sont relayés partout
32:44sur les réseaux.
32:44Alors,
32:45c'est troublant.
32:46C'est très...
32:46Alors,
32:46sur le viral,
32:47je vous suis tout à fait,
32:48il y a des modèles.
32:49Là où je suis un peu provocateur,
32:51c'est que sur la retransmission classique,
32:53d'aller me dire,
32:54comme dit Steve,
32:55mais ça part d'une belle idée,
32:57on va mettre des jeunes
32:58parce que c'est plus passionnant,
32:59etc.
33:00Je n'y crois pas une seconde.
33:01En revanche,
33:02inventer d'autres manières
33:04de diffuser
33:04qui ne s'appuient pas seulement
33:06sur notre retransmission en direct,
33:07mais sur une communauté
33:08qui va réagir,
33:09qui va...
33:10Là, d'accord,
33:10on invente quelque chose,
33:12mais d'aller se dire,
33:12on ne va mettre qu'une course de...
33:14On ne dit plus les juniors
33:15ou les cadets aujourd'hui
33:16parce que ça m'incarne
33:18dans tous les sens.
33:18Pardon,
33:19aucune chance.
33:20Il faut inventer des produits.
33:21En fait,
33:22c'est les nouveaux
33:22conneaux de communication
33:23qui ont bougé.
33:24C'est-à-dire qu'avant,
33:24on a eu YouTube,
33:25on a eu Dailymotion,
33:26on a eu toutes ces plateformes
33:27qui ont amené du contenu.
33:28Là, maintenant,
33:29Twitch,
33:29on fait du direct,
33:30on a ces communautés
33:31qui sont présentes,
33:32on réagit au direct.
33:33Ça ne coûte pas cher.
33:34Ça ne coûte pas cher.
33:35Exactement.
33:35On va chercher des communautés
33:37qui peuvent s'affronter
33:38en battle d'une certaine manière
33:39en communiquant entre eux
33:41et ça cartonne.
33:42Enfin, je crois que c'est...
33:43Le profil de l'audience
33:43est intéressant aussi
33:44à capter pour les marques.
33:45C'est-à-dire que c'est
33:45beaucoup plus jeune
33:45que la télévision.
33:45Mais est-ce que le gros business
33:46est là ?
33:47Parce qu'on parle quand même
33:48de gros business.
33:48Ça est très déstabilisant,
33:49Patrick.
33:50En vérité,
33:50on tâtonne.
33:51C'est pour ça que je disais,
33:52le sport,
33:53l'économie du sport
33:54est vraiment un carrefour.
33:56Antoine le disait tout à l'heure,
33:57on est aussi face
33:58à des marques aujourd'hui
34:00qui ne sont plus du tout
34:01sur un schéma
34:02de marketing sportif
34:03tel qu'on le connaissait
34:05auparavant.
34:06Elles sont à la recherche
34:06de sens.
34:07Elles sont à la recherche
34:08de communautés.
34:10Donc là encore,
34:11ça change les lignes.
34:12Faire mettre un logo
34:13sur un maillot,
34:15on sait tous que c'est Hasbin.
34:17Donc qu'est-ce qu'on invente
34:18pour les attirer
34:19et qu'est-ce qu'on répond...
34:20Enfin,
34:21quelles sont nos réponses
34:22à leurs problématiques d'entreprise,
34:24soit d'étoffer leur communauté,
34:25de faire du business, etc.
34:26Donc tout est un peu à plat
34:28et il va falloir trouver
34:30ces nouveaux modèles,
34:30donc de la créativité.
34:32Alain Jouve et David,
34:33j'aimerais votre avis.
34:35D'abord vous,
34:35par exemple,
34:35par rapport à votre école.
34:39Est-ce que...
34:40Comment...
34:41Est-ce que les futurs leaders
34:42du sponsoring sportif
34:44se remettent assez en cause ?
34:46Est-ce que la vieille école
34:48n'est pas trop rigide ?
34:49Est-ce qu'on arrive
34:50à bousculer les lignes
34:50et à inventer
34:51un nouveau monde ?
34:52On est là pour ça en fait.
34:54Moi, mon monde,
34:54il est terminé.
34:55Pardon,
34:55ma relation au sponsoring sportif,
34:58il est terminé.
34:58Même le note.
34:59Quand on voit
34:59l'ingéniosité des étudiants
35:01à mettre en avant
35:02par des petites vidéos,
35:04par des reels,
35:05que ce soit sur Instagram,
35:06sur LinkedIn,
35:07ce qu'ils font,
35:08comment ils le font,
35:08comment ils racontent
35:09les histoires,
35:10en fait,
35:10c'est un autre monde.
35:12Ils arrivent à transformer
35:13une petite idée
35:14en un projet,
35:15ils arrivent à transformer
35:16un pitch qu'ils ont pu faire
35:18à l'école
35:18en une vidéo
35:19qui sera virale ou non.
35:21Mais en fait,
35:22ils transforment
35:22le tout petit
35:23en quelque chose
35:24d'assez puissant.
35:25C'est ce que fait Twitch.
35:26Avec le partenariat
35:26que vous avez mis en place
35:27avec le PSG Handball.
35:28Le PSG,
35:29c'est une histoire
35:30assez fabuleuse.
35:31On a un contrat
35:32de trois ans
35:32avec le PSG
35:33et on a souhaité
35:35faire pitcher
35:36les étudiants
35:37pour savoir
35:37quel serait
35:38le meilleur match
35:39et comment on pourrait
35:39axer le match
35:41sur de l'activation.
35:42Donc,
35:42ils ont pitché,
35:43ils sont passés
35:43devant le PSG.
35:44Il y a une agence,
35:45on avait deux agences
35:45en pitch,
35:46une agence à gagner
35:47et là,
35:48on se retrouve
35:48et ils se retrouvent
35:49à faire que
35:50sur le match
35:51PSG-Limoges
35:52au mois de mai,
35:54ils organisent tout.
35:55Donc,
35:55l'avant,
35:56le pendant,
35:56l'après-match,
35:57l'organisation générale,
35:59bien sûr,
35:59pas du sportif
36:00et c'est une première.
36:01La ligue dit oui,
36:02le PSG dit oui.
36:03Donc,
36:03on va avoir
36:04trente petits jeunes
36:05qui vont se retrouver
36:05à Coubertin
36:06à organiser
36:07non pas le match sportif
36:09mais tous les à côté
36:10pour que d'une certaine manière,
36:11ils soient confrontés
36:12à une réalité de terrain.
36:13C'est fabuleux
36:14et c'est ça
36:15que je trouve intéressant.
36:16C'est qu'ils vont réussir
36:17à se confronter
36:18à une vie professionnelle
36:19au travers
36:20d'un événement
36:21qui va être,
36:22croisons les doigts,
36:23peut-être diffusé.
36:24Donc,
36:24en fait,
36:24la boucle sera bouclée.
36:26Steve a quelque chose
36:27à dire
36:27et c'est une bonne nouvelle.
36:29Ah.
36:29Ouais,
36:30non mais je trouvais ça génial.
36:31Effectivement,
36:32aujourd'hui,
36:32c'est les alentours
36:33de l'événement sportif
36:34qui sont hyper importants
36:35et c'est là
36:35où les Américains
36:36ont compris,
36:37même si,
36:38c'est devenu aujourd'hui,
36:39on a plus des spots pub
36:40sur les écrans
36:41dans les matchs NBA
36:42que l'ancienne pom-pom girl.
36:44Effectivement,
36:44aujourd'hui,
36:45quand moi,
36:45je vais avec mon gamin
36:46à un événement sportif,
36:48que ce soit du foot,
36:49du rugby,
36:49du handball,
36:49du basket,
36:50qu'est-ce qui fait
36:51que je vais avoir envie
36:51de revenir ?
36:52Puisque la seule chose
36:53qu'on ne maîtrise pas,
36:54c'est le score
36:54et le spectacle
36:55qui est proposé.
36:56En revanche,
36:57si on va
36:58à un événement sportif
36:59et qu'effectivement,
37:00autour,
37:01il y a de l'ambiance,
37:02il y a des jeux concours,
37:03il y a la possibilité
37:04de tâter le terrain,
37:05il y a la possibilité
37:06d'avoir des immersions
37:07peut-être dans telle
37:08ou telle vestiaire,
37:09après, etc.
37:10C'est là où finalement,
37:11on se dit,
37:11mais moi,
37:11je vais aller au match,
37:12mais je vais aller au match
37:13pas forcément pour voir le match,
37:15mais pour vivre vraiment
37:16une aventure.
37:17Et c'est là où le vélo aussi
37:18a peut-être
37:19un nouveau truc à proposer,
37:21c'est effectivement,
37:21aujourd'hui,
37:22on sait que
37:22aller dans une voiture
37:24de directeur sportif,
37:25intégrer un camion d'équipe,
37:27peut-être venir en stage,
37:28voir comment les mecs
37:29se préparent.
37:29Parce qu'aujourd'hui,
37:30quand je vous parle
37:31de juin à la Philippe,
37:32on n'imagine pas
37:33qu'il fait peut-être
37:3325 heures de vélo semaine,
37:34qu'il a 5 séances kiné,
37:35ostéo, etc.,
37:36que sa mécanique
37:37est préparée
37:38depuis tant de temps.
37:39Donc effectivement,
37:40je pense que là où aussi,
37:41on peut dynamiser
37:42et encore impulser
37:43du business,
37:44de la visibilité
37:45et des bonnes ondes
37:46et des bonnes images,
37:47c'est tout ce qui est
37:48autour du sport.
37:50Alors moi,
37:50le vélo,
37:51j'aimerais pouvoir
37:52faire proposer
37:53à tous les gamins
37:54qui veulent
37:54le dernier kilomètre
37:56du Tour de France.
37:57C'est une route
37:57qui est fermée le matin.
37:58Pourquoi tous les gamins
37:59ne pourraient pas
38:01expériences de se dire
38:01« Ok, le dernier kilomètre
38:03de telle étape,
38:04elle est ouverte
38:04à tous les jeunes ? »
38:05Alors il y en a qui vont dire
38:06« Mais le préfet ne voudra pas,
38:07ça va être trop dangereux, etc. »
38:08Mais si on veut dynamiser,
38:10si on veut créer des choses,
38:11c'est effectivement
38:12les jeunes des écoles
38:13de marketing sportif
38:14et autres
38:15qui doivent avoir
38:16ce genre d'idées
38:16et pousser
38:17pour les mettre en place
38:18parce que je trouve
38:19que c'est effectivement génial
38:20toutes les expériences autour.
38:21Alain Jouve,
38:22il faut rapprocher un peu aussi
38:23le public du sport.
38:24Alors l'idée est très belle
38:25d'aller faire
38:26le dernier kilomètre.
38:27Est-ce que vous,
38:29vous êtes rédacteur en chef
38:32sport stratégie
38:33donc vous avez une vision
38:34très pragmatique
38:36de tout ça ?
38:37Par exemple,
38:38moi j'aimerais rebondir
38:39quand même,
38:39on est obligé
38:40sur Paris 2024.
38:41Est-ce que la recette
38:42elle est là ?
38:42Est-ce qu'on a réussi
38:43à rapprocher le public
38:44du sport
38:45avec ce petit grognon
38:47côté grognon des Français
38:48un mois avant,
38:48on pensait que ça allait
38:49être un vide évidemment
38:49avec un succès considérable ?
38:52Donc qu'est-ce qu'on fait
38:53de tout ça ?
38:54Les Jeux ont été un succès,
38:57ça c'est une certitude.
38:59Tout le monde a répondu
39:00à l'appel.
39:00Il y avait beaucoup
39:01de spectateurs
39:03qui étaient là.
39:04Les Français
39:05se sont clairement intéressés
39:08aux Jeux.
39:09En revanche,
39:10on pouvait espérer
39:11continuer sur cette lancée.
39:13On s'est rendu compte
39:14qu'il y a eu
39:14un coup de frein terrible
39:16à la fois côté sponsor
39:17et aussi côté budget.
39:19Expliquez-moi ça.
39:20Expliquez-moi ça quand même.
39:21Ça renvoie au sujet culturel
39:24dont on parlait tout à l'heure
39:25parce que c'est bien beau
39:25l'équipe sous le bras.
39:27Et on a oublié
39:28de nommer un secrétaire d'État
39:30au handisport.
39:32C'est constaté
39:33qu'il y a eu
39:33un coup de frein terrible.
39:35Aujourd'hui,
39:35les entreprises
39:36regardent deux fois
39:37avant d'aller sponsoriser
39:39un événement,
39:40un athlète
39:40ou une compétition.
39:43On pouvait espérer
39:44au regard du succès
39:45des Jeux
39:46que ça allait...
39:47C'est terrible
39:48ce que vous dites là.
39:49Imaginez le téléspectateur,
39:50on lui racontait
39:51que c'était
39:51les Jeux du siècle.
39:52Ça a été formidable
39:53en tout cas.
39:54On a vu le foot,
39:56mais je parle même
39:57des handis surtout.
39:59On a vu des trucs
40:00de dingo
40:00avec des tribunes combles.
40:01Le sport,
40:02le sport,
40:02le sport.
40:03Et derrière,
40:03vous êtes en train
40:04de me dire que...
40:05Boum !
40:06On a un arrêt.
40:06Tout le monde était à l'unisson,
40:07ça c'est indiscutable.
40:08On a eu cinq années
40:09de montée en puissance
40:10et franchement,
40:11on avait franchi des étapes
40:12et on était ravis
40:13de voir cette considération
40:15et cette reconnaissance
40:16du fait sportif,
40:17que ce soit sur la dimension économique,
40:19sur la dimension loisirs,
40:22sur les enjeux de santé publique.
40:23Toutes les composantes,
40:25que ce soit l'administration,
40:26les pouvoirs publics,
40:27les cabinets ministériels,
40:28avaient intégré
40:29cette dimension-là.
40:31Sauf que non,
40:31le sport,
40:32je suis désolé,
40:33je reviens sur le tout début
40:34du débat,
40:36malheureusement,
40:36on n'a pas franchi
40:37le plafond de verre culturel.
40:39Malheureusement.
40:40Et là,
40:41après les Jeux,
40:4215 jours après,
40:44le projet de loi de finances
40:452025 nous a rappelé
40:46à la dure réalité.
40:47Ça a été la douche froide,
40:48on a reculé de cinq cases,
40:50on est revenus
40:51avec des discussions
40:52à Bercy,
40:52complètement lunaires,
40:53sur l'intérêt du sport.
40:54Tout ça vient,
40:55ça, messieurs,
40:55allez-y, lâchez-vous.
40:56Tout ça vient,
40:57les politiques sont déconnectées
40:59complètement de la réalité.
40:59Ça fait peur
41:01parce que ça coûte
41:02tout le départ.
41:02On est un pays des lumières,
41:03des poètes,
41:04des philosophes.
41:05Le sport,
41:06ce n'est pas sérieux,
41:06on ne fait pas une politique
41:07publique avec du sport.
41:08On n'est pas une nation sportive.
41:09Voilà.
41:10La France,
41:11ça a rayonné à l'international.
41:12Mais il faut arrêter,
41:13ça fait 30 ans,
41:1340 ans que j'entends ça.
41:14On est une nation de sportifs.
41:15Ça a évolué.
41:16On est une nation de sportifs.
41:1734 millions de Français
41:18qui déclarent avoir
41:19une activité sportive régulière,
41:21c'est-à-dire toutes les semaines.
41:21Donc on est devenu
41:22une nation de sportifs
41:23indiscutablement.
41:25En revanche,
41:26le sujet culturel,
41:27c'est qu'on ne va pas considérer
41:29le sport à sa juste valeur
41:30à la fois sur ses retombées économiques,
41:32à la fois sur les coûts évités,
41:34sur le plan social,
41:35sur la santé,
41:37évidemment.
41:37Et ça,
41:38aujourd'hui,
41:39à Bercy,
41:40les hauts fonctionnaires,
41:41on a encore quelques étapes
41:43à franchir.
41:44J'aimerais entendre,
41:45Steve,
41:46là-dessus.
41:47On n'arrive pas à bouger assez.
41:49On est d'accord.
41:49On essaie de bousculer tout ça.
41:51Mais est-ce que les athlètes
41:54eux,
41:55paradoxalement,
41:56ne sentent pas l'inverse ?
41:57Est-ce que les athlètes,
41:58aujourd'hui,
41:58vous les représentez aujourd'hui,
42:00est-ce qu'ils ont encore
42:00la possibilité d'être eux-mêmes
42:02avec tous ces enjeux économiques,
42:04avec tout ce qu'ils entendent ?
42:05Ils n'entendent que des patrons
42:06d'équipes qui pleurent,
42:07qui n'ont pas assez de moyens.
42:08Les clubs de foot,
42:09je n'en parle pas
42:09avec l'histoire des droits.
42:11Je veux dire,
42:11est-ce qu'aujourd'hui,
42:12on peut sereinement,
42:13je parle des professionnels,
42:14évidemment,
42:15exercer son sport
42:16dans ce contexte-là
42:17alors qu'on sort
42:18de Jeux Olympiques en France
42:24et dire non,
42:24parce qu'il faut quand même
42:25savoir aujourd'hui
42:26qu'il y a quand même
42:27énormément d'athlètes
42:28de haut niveau
42:29qui vivent des fédérations
42:30et les fédérations
42:31sont quand même
42:32en train de vivre
42:33et par moments
42:34de payer des athlètes
42:35via les aides d'État,
42:36via le ministère des Sports.
42:38Moi,
42:38j'étais un pratiquant
42:39de cyclocross.
42:40Le cyclocross,
42:41n'étant pas une discipline olympique,
42:42la FFC n'accordait
42:43quasiment pas de budget
42:44pour pouvoir me préparer
42:45convenablement
42:46à aller chercher
42:47des titres mondiaux.
42:48Donc,
42:48quand on est athlète,
42:49par exemple,
42:50je dis n'importe quoi,
42:51un sport qui n'est pas olympique,
42:53mis à part le secteur privé
42:55pour pouvoir vivre
42:56de son sport
42:57et pour pouvoir
42:57se créer des stages,
42:58ça va être
42:59de plus en plus dur.
43:00Et ça,
43:01ça fait quand même
43:01depuis très,
43:02très, très longtemps
43:03que l'État français
43:05n'a pas cerné l'enjeu
43:07d'avoir des têtes d'affiches
43:09de très, très haut niveau
43:10pour pouvoir inciter
43:11les gamins
43:12dans les collèges
43:13et les écoles primaires
43:14à faire du sport.
43:15Il suffit de regarder
43:15le nombre d'heures de sport
43:16maintenant qui sont
43:17dans les collèges
43:18et les lycées.
43:18Si on va très,
43:19très, très, très, très,
43:20très bas
43:20dans la culture sportive française,
43:22aujourd'hui,
43:23le sport,
43:23vous avez la moitié
43:24des scolaires
43:25qui sont dispensés
43:26et un prof de PS
43:27aujourd'hui,
43:28qu'est-ce qu'il fait ?
43:29Bon, c'est terrible à dire,
43:30mais il fait plus
43:30de l'éducation
43:31que de la pratique sportive.
43:33Donc, c'est là
43:33où on n'a pas compris
43:34l'enjeu du sport.
43:36Alors, moi,
43:36je suis un sportif,
43:36je suis un passionné de sport,
43:37donc forcément,
43:38je vais défendre
43:39la pratique sportive.
43:41Mais finalement,
43:42je pense,
43:43en tout cas,
43:44que dans nos sphères d'État,
43:45on n'a pas compris
43:47tous ces enjeux-là
43:48et on n'a pas envie
43:49d'aller dedans.
43:50Alors, vous me mettez,
43:51attendez,
43:51vous me mettez un coup
43:52de vieux terrible,
43:52là, c'est normal,
43:53c'est légitime,
43:54mais vous me mettez aussi
43:55un coup de grâce.
43:56C'est des phrases
43:56que j'entends depuis 40 ans
43:57que la France n'est pas capable
43:59de passer,
44:00de franchir ce pas.
44:01Et j'aimerais parler,
44:02Antoine Pasquini,
44:03de ça.
44:03Est-ce que dans le sponsoring
44:04sportif aujourd'hui,
44:06vous avez dit tout à l'heure
44:07qu'ils avaient disparu
44:08ou en tout cas
44:09que c'est difficile
44:09de les trouver
44:10après les Jeux,
44:11est-ce qu'aujourd'hui,
44:12on est capable,
44:13parce qu'il faut aussi
44:13se remettre en cause
44:14le monde du sport.
44:15Est-ce qu'on est capable
44:16d'offrir un terrain
44:17pour les entreprises
44:18pour qu'on retrouve
44:20les moyens
44:20que l'État ne donne pas ?
44:22Est-ce que, bon,
44:23est-ce qu'on ferme
44:24cette émission,
44:25on ferme le rideau,
44:26on dit voilà,
44:26on est tous cuits,
44:27on va garder un peu
44:28d'optimisme ?
44:29Est-ce qu'aujourd'hui,
44:30il y a une évolution
44:31du sponsoring sportif,
44:32une approche différente,
44:33plus sociétale,
44:34plus écologique,
44:35je ne sais pas,
44:36qui va nous permettre
44:37de booster
44:38et de garder
44:39notre passion commune ?
44:40Parce qu'il y a quand même
44:40une chose en commun aujourd'hui,
44:42c'est qu'on est tous passionnés
44:43et des passionnés de sport
44:44en France,
44:45il y en a 15, 20 millions,
44:46des vrais, vrais, vrais,
44:47même plus,
44:48je parle des vrais,
44:48ceux qui vont vraiment
44:49mouiller le maillot.
44:50Alors, notre avenir ?
44:51J'aimerais vous dire oui,
44:52être optimiste évidemment,
44:53les premiers signaux
44:54qu'on a nous aujourd'hui
44:55pour être au quotidien
44:56sur le marché,
44:57des marchés au quotidien
44:58des annonceurs,
44:59ce n'est pas forcément
44:59des signaux très positifs.
45:01On s'attendait vraiment
45:02à avoir des retombées directes
45:04des JO,
45:05c'est-à-dire des entreprises
45:06qui se disent
45:06« Ah ouais, le sport c'est génial,
45:07ça véhicule des valeurs
45:08qui sont top,
45:09il faut que mon entreprise
45:10soit sponsor d'une fédération,
45:11d'une ligue, d'un club,
45:12peu importe »,
45:13ce n'est pas le cas aujourd'hui.
45:14Il y a certains sports
45:15qui fonctionnent très bien,
45:16les JO ont permis,
45:17je pense,
45:18sur certaines fédérations,
45:19je pense à la fédération
45:20de tennis de table
45:21ou de natation,
45:21parce qu'on a eu
45:22l'éclosion de marchands,
45:24des frères Lebrun,
45:25en termes de licenciés,
45:26je pense que c'est intéressant
45:27pour ces fédérations.
45:28Après, si on parle
45:29de sponsoring pur
45:30d'entreprises privées,
45:31c'est très compliqué,
45:36mais ce n'est pas le cas
45:37pour tout le monde
45:38et je le répète,
45:39on sent aujourd'hui
45:39que les entreprises
45:40sont de plus en plus frileuses
45:41par le climat aussi géopolitique
45:44qu'on connaît en ce moment,
45:45mais il faut vraiment
45:47leur justifier systématiquement
45:48que c'est rentable
45:49d'investir dans le sport,
45:50pas forcément que pour la notoriété,
45:51c'est ce que disait Virgile
45:52tout à l'heure aujourd'hui,
45:53le sponsoring,
45:54ce n'est pas mettre son logo
45:55sur un maillot,
45:55c'est s'associer à des valeurs,
45:57à une image
45:58et travailler sur un storytelling
46:00qui va permettre
46:01d'aller toucher le cœur de cible
46:02que l'entreprise veut toucher.
46:03Valeurs et images
46:03dont on a de plus en plus besoin
46:05dans ce contexte aujourd'hui,
46:06ça devrait être porteur au contraire.
46:07C'est porteur,
46:08sauf que le sport égale société,
46:10on n'a jamais été hors de la société
46:12et c'est un peu toute la société
46:13qui est frileuse aujourd'hui
46:14sur les investissements
46:16vu le contexte général.
46:17On peut espérer un redémarrage.
46:19C'est vrai qu'après les Jeux,
46:19vous le disiez tout à l'heure,
46:20on a été surpris
46:21de voir se recroqueviller
46:23le monde du sponsor.
46:24Il y a des sponsors
46:25qui ont bénéficié
46:26d'une certaine manière.
46:28Le running qui fonctionne
46:28extrêmement bien en ce moment,
46:30on sait que le marathon pour tous
46:32a eu un succès
46:33considérable.
46:35Et si vous voyez aujourd'hui
46:37des dossards partir
46:38en deux jours, trois jours
46:39comme c'est le cas,
46:41ce qui est complètement fou
46:42avec des milliers de coureurs
46:44qui s'alignent au départ,
46:47je pense que ça,
46:48c'est aussi...
46:48Alors le running se porte
46:50très très bien depuis des années,
46:51mais je pense que
46:52ce marathon pour tous
46:53a aussi donné une envie
46:55très forte.
46:56Il y a énormément de marathoniens
46:58qui se sont inscrits cette année.
46:59Le cœur nucléaire,
46:59c'est la passion.
47:00Vous êtes d'accord,
47:01le sport,
47:02il y a de la passion,
47:02donc de l'engouement,
47:03donc du merchandising,
47:04donc de la vente, etc.
47:06Cette passion,
47:07je la sens très forte
47:07dans notre pays en ce moment
47:08pour le sport, non ?
47:09Elle est très forte,
47:10mais ce qui nous manque
47:11absolument,
47:12c'est un portage politique,
47:14un message politique
47:15qui dit
47:16oui,
47:17on a confiance au sport,
47:18oui,
47:18le sport est un enjeu social,
47:20oui,
47:20c'est un enjeu de santé publique,
47:22oui,
47:22c'est aussi un secteur économique.
47:25Rendez-vous compte,
47:26aujourd'hui,
47:27le sport,
47:27on était un petit peu plus
47:28d'un milliard
47:29sur le budget
47:29du ministère des Sports,
47:30c'est juste des images
47:31parce qu'effectivement,
47:32quand je vous ai dit
47:33que tout à l'heure,
47:33le sport,
47:34ça pesait 70 milliards,
47:34vous imaginez,
47:35budget national des Sports,
47:36c'était un milliard,
47:37on est descendu
47:38à 800 millions
47:38après les Jeux,
47:39c'est-à-dire que je ne sais pas
47:40qui a eu le conseiller génial,
47:42il dit après les Jeux,
47:43super,
47:43maintenant on va réduire
47:44de 25%,
47:45parfait.
47:45de 20%,
47:471 milliard à 800 millions.
47:49Attendez,
47:49il y a des gens
47:49qui nous écoutent,
47:50qui calculent.
47:51Au départ,
47:51c'était plus radical que ça,
47:52en fait,
47:53on a réussi à sauver
47:54un peu les meubles.
47:55Ça représente 0,15%
47:57du budget de l'État.
47:58C'est la question.
47:590,15% du budget de l'État.
48:01Pour vous donner
48:01un ordre de comparaison,
48:02c'est moins que le budget du PSG.
48:04C'est juste une...
48:05Voilà.
48:06La France pose sur la table...
48:07Il y a des gens chez eux
48:08qui doivent faire des bons.
48:09Non, mais c'est juste
48:09pour avoir des éléments
48:10de compréhension.
48:10Le budget des Sports de la France
48:12est moins important
48:13en tout but de fait.
48:13Absolument.
48:14On en est compte ?
48:15Voilà.
48:16La culture, par exemple,
48:17c'est 3 milliards.
48:18Alors, il ne s'agit pas
48:18d'enlever de l'argent de la culture.
48:19Non, n'opposons pas.
48:20On ne les oppose pas.
48:21C'est juste une comparaison
48:22de dire,
48:23mais pourquoi le sport,
48:24aujourd'hui,
48:24ne peut pas être traité
48:26à un niveau équivalent
48:27de la culture ?
48:29Et autre élément,
48:30c'est pour Steve.
48:31Ça, c'est un petit cadeau
48:32pour Steve.
48:33C'est un combat
48:34qu'on mène depuis
48:35quasiment 18 mois
48:36et malgré les Jeux,
48:37on n'a pas réussi
48:37à le faire évoluer.
48:39Un certain nombre
48:40de sportifs
48:41arrivent à boucler leur saison
48:43grâce à des petits contrats.
48:44Je ne parle pas des gros,
48:45je parle des petits sportifs,
48:47des petits sportifs.
48:48Un petit 10 000 euros,
48:49un petit 5 000 euros.
48:49On en avait parlé
48:50dans une précédente émission.
48:51Donnez-moi des nouvelles.
48:52Absolument.
48:53Eh bien, nous sommes toujours
48:54confrontés à l'administration française,
48:56donc l'URSSAF,
48:56qui considère que les sportifs
48:58sont assimilables
48:59à des mannequins
49:00et donc requalifient
49:01en contrat de travail
49:02les contrats.
49:04Donc, ça veut dire
49:04qu'une boîte
49:05qui donnait 10 000 euros
49:06va devoir payer
49:06des cotisations sociales, etc.
49:08Résultat des courses,
49:09vous allez avoir
49:10un maximum d'entreprises
49:11qui vont dire
49:11« Oula, on arrête les frais, etc. »
49:13Le lobbying, là, les garçons,
49:14il faut faire du lobbying.
49:15C'est ça, la reconnaissance.
49:16La reconnaissance du sport,
49:17c'est ça,
49:18de dire les gens
49:19qui font chanter la Marseillaise,
49:22lever le drapeau français,
49:23on doit les considérer
49:24comme les intermittents
49:26du spectacle,
49:26comme d'autres secteurs
49:27où il y a une exception française.
49:30Là, on doit arriver
49:30à cultiver cette exception sportive.
49:32Alors, moi, je vais dire
49:33à Anthony Drevet
49:33qui a assuré l'édition
49:35de cette émission,
49:36il fallait inviter un politique,
49:39parce que...
49:40Non, mais c'est vrai,
49:40c'est bien beau tout ça.
49:41Généralement,
49:42ils ne veulent pas venir,
49:42je vous rassure.
49:43Mais il y a un truc
49:44qui ne va pas, là.
49:45Je rejoins tout ce qui est dit.
49:47Si on prend le champ
49:47de la formation,
49:48les étudiants ont été
49:49fortement mobilisés
49:51pendant les JO.
49:53Il y a eu des stages,
49:53de l'alternance,
49:54sauf que l'on a coupé aussi
49:55les ponts.
49:56Les aides qui permettaient
49:57aux jeunes de financer
49:58leurs études
49:59et d'être en alternance
50:00dans de nombreuses structures,
50:01il n'y en a plus,
50:02ou il y en a de moins en moins.
50:03Donc, les étudiants,
50:04ils galèrent à trouver
50:05un CDD, un CDI
50:06ou une alternance.
50:07Donc, on leur offre
50:08moins l'opportunité
50:09d'être en formation.
50:10Et les petits clubs
50:11qui avaient,
50:12j'irais,
50:12une manne financière possible
50:13avec des jeunes
50:14qui pouvaient les aider
50:15à aller plus loin,
50:16ils ne les ont plus.
50:17Donc, il y a un vrai sujet
50:18aussi autour de ça,
50:19c'est que le sponsoring,
50:21il baisse,
50:22la partie droite,
50:23elle baisse,
50:24la formation des jeunes,
50:25parce qu'il n'y a plus d'argent,
50:26elle n'est plus là.
50:27Donc, qui va s'occuper
50:27du sport dans peu de temps ?
50:29C'est une vraie question.
50:29Moi, j'aimerais bien
50:32que Steve Chanel
50:33nous redonne un peu le moral
50:34parce que là,
50:34on finit sur une note.
50:36C'est vrai que c'est un peu
50:36l'habitude des gens du sport
50:37de dire, allez,
50:38on va au combat,
50:38ce n'est pas grave,
50:39on continue.
50:40Mais là, c'est vrai
50:40qu'il y a des choses
50:40qui nous tombent sur les épaules
50:41qui sont quand même
50:42un petit peu rudes.
50:43Steve ?
50:45Non, alors,
50:45la seule chose positive,
50:47Patrick, quand même,
50:47c'est qu'il y a quand même
50:48toujours autant de passionnés.
50:50Quand on voit Paris 2024,
50:51le nombre de bénévoles,
50:53c'est assez incroyable.
50:54Mais bon,
50:54je vais quand même
50:55être encore un petit peu
50:57plus terre-à-terre malgré tout
50:58et vous avez totalement raison,
51:00messieurs,
51:01c'est aussi pour aujourd'hui
51:02organiser un événement sportif
51:04là où il y a peut-être
51:0510, 15 ou 20 ans,
51:06ça prenait deux mois,
51:07on avait besoin
51:08de 10 bénévoles
51:09et ça passait.
51:09Aujourd'hui,
51:10il y a un tel besoin
51:11de sécurité,
51:12de dossier administratif.
51:15Aujourd'hui,
51:15il y a beaucoup,
51:16beaucoup,
51:16beaucoup d'organisateurs,
51:17que ce soit le mini tournoi
51:18de foot,
51:18la petite course de quartier
51:19ou le tournoi de pétanque.
51:21Les mecs disent
51:21non, non, c'est bon,
51:22je n'y vais pas,
51:23c'est trop le bordel,
51:23j'en peux plus.
51:24Donc effectivement,
51:25là où vous avez
51:26complètement raison,
51:28c'est aux politiques
51:29de se bouger le cul
51:30et de se dire
51:30OK,
51:31il y a un vrai enjeu,
51:32que ce soit pour les gamins,
51:34pour ceux qui veulent faire
51:34du sport de haut niveau,
51:35ceux qui veulent juste
51:36prendre soin de leur santé.
51:37On parle quand même
51:38de trois choses
51:38qui sont essentielles
51:40à la vie.
51:41Il y a des gens
51:41encore aujourd'hui
51:42qui se battent pour ça,
51:43qui sont prêts
51:44à ce qu'on leur mette
51:45les bracelets,
51:45parce que vous savez,
51:46un président de club,
51:47il y a un gamin
51:48qui se tue
51:48sur une course de vélo.
51:49Aujourd'hui,
51:49on lui met les bracelets.
51:50Il va en tôle.
51:52Mon père a été
51:52président de club,
51:53je peux te dire
51:53que pendant huit ans,
51:54ma mère,
51:54elle ne dormait pas.
51:55Quoi qu'il en soit,
51:56il a arrêté.
51:57Ceci étant dit,
51:58je pense qu'il faut quand même
51:59mettre un gros coup de pied
52:00dans la fourmière,
52:01que ce soit les charges d'URSSAF
52:02qui nous plombent la gueule
52:03quand on est athlète.
52:04On se dit
52:04mais ce n'est pas possible.
52:06Est-ce qu'on va quand même
52:08essayer d'avoir
52:08un tout petit peu de moyens ?
52:10Et derrière,
52:11en plus,
52:11c'est ces mêmes politiques
52:12qui vont dire
52:13les résultats sportifs,
52:14ils ne sont pas terribles.
52:15Mets un stage en altitude,
52:20l'argent,
52:21c'est le nerf de la guerre.
52:22Effectivement,
52:23il y a en plus
52:23possibilité derrière
52:24d'aller récupérer
52:25cet argent
52:26fois 10,
52:27fois 100,
52:28fois 1000.
52:28Tout à l'heure,
52:29l'exemple du rugby,
52:30il était extraordinaire.
52:32L'image du rugby aujourd'hui,
52:33elle est tellement forte
52:34qu'il y a des gens
52:35qui vont au stade
52:36qui n'y connaissent rien au rugby.
52:37Mais qui vont au rugby,
52:38pourquoi ?
52:39Parce que les mecs,
52:40ils se mettent des pourbis
52:41pendant 80 minutes
52:42et pour autant,
52:43derrière,
52:44les mecs,
52:44ils se tapent dans la main.
52:45Est-ce que ce n'est pas ça
52:46l'image du sport
52:46qu'on voudrait avoir ?
52:47Évidemment.
52:48Et la relation à l'arbitre,
52:49ce qui vaudra peut-être
52:50une prochaine émission.
52:51Tiens,
52:51je donne l'idée
52:51à Anthony Drevet,
52:53mais c'est vrai
52:53qu'on devrait faire
52:54un truc sur l'arbitrage
52:55parce qu'il y a quand même
52:55qui est tellement révélateur
52:56de notre société.
52:58Il y a une chose quand même,
52:58je vais quand même
52:59finir par une note optimiste.
53:00Cette émission,
53:01pardon,
53:01que j'ai trouvée passionnante
53:02avec plein d'envie
53:03avec des gens
53:03qui sont d'abord des experts
53:04mais aussi des passionnés,
53:06j'ai eu l'occasion
53:06de la faire déjà,
53:07évidemment,
53:08je suis un vieux de la vieille.
53:09Mais le sport,
53:10il y a quand même
53:11une petite magie quelque part.
53:12On s'en sort toujours.
53:13On a tous des raisons
53:13de pleurer ici.
53:14On a toutes des raisons
53:15de se dire
53:16que le sponsoring,
53:16c'est difficile.
53:18Mais il y a quelque chose.
53:19Il y a une flamme,
53:20il y a quelque chose.
53:20On est là pour l'animer,
53:21cette flamme.
53:22Mais c'est vrai
53:22que les pouvoirs publics,
53:24c'est quand même assez troublant
53:25de voir à quel point,
53:26peut-être parce qu'on a
53:26trop d'énergie
53:27dans le monde du sport.
53:28Peut-être parce qu'ils savent
53:29qu'on s'en sort sans eux.
53:30Parce qu'on a des idées,
53:31parce qu'on a des bénévoles,
53:32parce qu'il y a un miracle
53:34permanent dans le sport français.
53:35Je vais être plus trivial.
53:37Je pense qu'on ne fait pas jouer
53:39notre pouvoir de nuisance.
53:41Si on était capable
53:42de fermer le périph',
53:43je pense qu'on obtiendrait
53:44plus de choses.
53:45Aujourd'hui, en France,
53:46c'est près de 35 millions
53:47de Français
53:47qui font du sport.
53:50Je ne parle même pas
53:50de ceux qui regardent le sport.
53:52Il y a le sport qui se regarde,
53:53le sport qui se pratique.
53:54Mais il n'y a aucun autre secteur
53:57qui n'arrive à réunir comme ça.
53:59Aucun, aucun.
54:00Je ne parle même pas
54:01de la religion,
54:01de l'économie, etc.
54:02Mais même la culture,
54:03même la musique
54:04ne réunit pas autant
54:05et ne fédère pas autant
54:06les énergies.
54:07Quand on voit la Marseillaise
54:08qui était chantée
54:08par tout le monde,
54:10quelle que soit la couleur,
54:11la religion, l'origine,
54:12c'est génial.
54:13Il n'y a que le sport
54:13qui sait faire ça.
54:14Donc, c'est une prise de conscience.
54:16Les Champs-Elysées envahissent
54:17quand on a gagné un match
54:18de l'équipe de France de foot.
54:19Il n'y a que le sport
54:19qui permet de réunir
54:20autant de personnes.
54:21Vous vous prêchez
54:21à un convainclu, Charles.
54:23Les Jions étaient exceptionnels.
54:25Donc, soyons capables.
54:26On devrait aussi être fiers de ça.
54:27Moi, j'aime rebondir
54:28sur ce que vous dites.
54:29C'est que vous dites
54:30les Jions étaient exceptionnels.
54:32Moi, je trouve qu'on n'a
54:33pas autant d'occasion que cela
54:36de se dire qu'on peut être fier
54:38de ce qu'on est dans notre pays.
54:39Et l'organisation
54:40des Jeux olympiques, bravo.
54:42L'attitude du public,
54:43la présence du public
54:45pour les Jeux paralympiques,
54:47tout ça donne un dynamisme,
54:50un enthousiasme, un positif
54:52que peu de choses peuvent donner.
54:53On peut être fiers de ça,
54:54le monde du sport.
54:55On doit être fiers
54:56de ce qui a été fait.
54:57Donc, on demande juste
54:58un peu d'aide.
54:59Non, il faut le revendiquer.
55:00On ne demande même pas d'aide.
55:01Moi, je pense que c'est à nous
55:02de nous en sortir nous-mêmes.
55:03Sauf qu'on a besoin
55:04d'un portage politique
55:05parce que ça donne un élan,
55:07ça donne une légitimité
55:08à nos actions.
55:10Et là, le message de dire
55:11je vais réduire de 20%
55:12le budget des sports
55:13parce que les Jeux
55:13ont été réussis,
55:15on a du mal à comprendre quand même.
55:17Ça ne va pas dans le bon sens.
55:19Donc, c'est juste ça,
55:20ce petit portage politique
55:22qu'il nous faut
55:22pour donner l'élan.
55:23Et après, nous,
55:24entreprise, organisation...
55:26Vous me permettez
55:26de donner le mot de la fin, Steve,
55:27parce qu'on a terminé.
55:28Mais je le vois
55:29qu'il bouge sur son siège.
55:31Il prépare le sprint.
55:34Ministre des sports,
55:35il n'y a pas de problème.
55:36J'ai un peu d'expérience,
55:37un petit peu de vécu.
55:38Il n'y a pas de souci.
55:38Non, mais c'est vrai que...
55:40Non, non, non.
55:41Un peu trop cru peut-être,
55:42mais surtout un peu trop passionné,
55:44je pense.
55:45Mais non, effectivement,
55:46et tu as complètement raison,
55:47Patrick, de le souligner,
55:48c'est qu'est vrai.
55:49Quand on a la mentalité
55:50de sportif,
55:51peu importe les barrières,
55:53on se bat pour y arriver.
55:54Et je pense que
55:55toutes les personnes
55:55autour de cette table,
55:56elles y arrivent.
55:57Pourquoi ?
55:57Parce qu'elles ont
55:57cette mentalité de sportif.
55:59Et c'est presque limite ça
56:00qu'il faut retenir.
56:01C'est que tous ceux
56:02qui gravitent
56:03et qui travaillent
56:03autour du sport,
56:04c'est des gens besogneux,
56:05qui n'ont pas peur du travail,
56:07de se cracher dans les mains
56:08et d'aller au mastic
56:10comme un sportif,
56:11peu importe son sport,
56:12et aller chercher des résultats.
56:14Donc, merde à tous, les gars.
56:16Et que le sport rayonne
56:17à travers la France,
56:18l'Europe et le monde.
56:19Merci.
56:20Et moi,
56:21j'ai un petit témoignage personnel.
56:22Je suis président
56:22ou coprésident
56:23d'un club de basket
56:24qui joue en national 1,
56:27en troisième division,
56:28en quelque sorte.
56:28Eh bien, on n'y arrive pas.
56:30On n'y arrive pas.
56:30On a de l'enthousiasme,
56:31on se bat et tout.
56:32On n'y arrive pas.
56:33Donc, il y a quand même
56:34un petit problème
56:34de survie
56:35et de la relation
56:36avec l'entreprise aussi.
56:37Parce que les entreprises,
56:38elles ont trop, je pense,
56:39de soucis ailleurs
56:41pour consacrer du temps.
56:43Je dirais même pas de l'argent,
56:44mais du temps,
56:44un peu d'aide,
56:45un peu de...
56:45C'est une catastrophe.
56:46Mais on va rester optimistes.
56:48On fait la même émission
56:49dans un an
56:49et on dit que tout va mieux.
56:50D'accord ?
56:51Non, non, mais cela dit,
56:52il faut considérer
56:53que ce qui s'est passé
56:54au Jeux,
56:55olympiques et paralympiques,
56:56est quand même
56:57un cran supplémentaire.
56:59On ne reviendra pas là-dessus.
57:01Il faudrait qu'on réussisse
57:01les JO des Alpes 2030,
57:02quand même,
57:03ça sera bien.
57:03Mais en tout cas,
57:04on a cette perspective.
57:05Donc, il faut rester positif.
57:06Et c'est un sujet de passion,
57:08passion partagée
57:09par Anthony Drevet.
57:10Donc, je l'ai déjà cité deux fois,
57:11on va se calmer.
57:12À délicion.
57:13François Caudal,
57:14notre réalisateur.
57:15Merci François.
57:15Paul Lebrette au son
57:16et Sandrine au maquillage.
57:18Vous avez vu
57:18comment on est beaux
57:19grâce à Sandrine.
57:20Allez, bonne journée à tous.
57:21Vive le sport,
57:22comme disait mon ami Gégé.
57:24Et puis surtout,
57:24faites la même émission
57:25l'an prochain en se disant
57:26mais ça va beaucoup mieux.
57:27Le gouvernement a compris,
57:29les pouvoirs publics
57:29ont compris
57:30que cet enthousiasme
57:32du sport
57:32va porter
57:33au notre pays.
57:35Salut Steve,
57:35à bientôt.
57:36Allez, salut à tous.

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