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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trébolet-Duller.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06Vincent, samedi plusieurs manifestations organisées par la gauche ont eu lieu en France en défense de l'état de droit,
00:12en fait surtout contre le Rassemblement National, qui mettrait en danger la démocratie en critiquant l'autorité judiciaire qui a rendu Marine Le Pen inéligible.
00:21La démocratie, Vincent, est-elle vraiment en danger en France ?
00:24Oui Dimitri, la démocratie est aujourd'hui directement menacée dans notre pays,
00:28mais ce n'est pas Marine Le Pen et son combat politico-judiciaire qui la remettent en cause,
00:32mais la gauche progressiste qui veut sortir des principes démocratiques pour en définir de nouveaux plus commodes pour elle.
00:38Je ne divague pas Dimitri, je ne fais que résumer la pensée de Pierre Rosanvallon qui s'expose sur deux pages dans Le Monde de ce week-end.
00:45Nos auditeurs ne savent peut-être pas tout ce qui est M. Rosanvallon, mais c'est depuis des décennies
00:49un penseur éminent qui influence une grande partie de l'université, du monde de l'édition, de l'audiovisuel public et du journal Le Monde.
00:56Il est aussi, selon la formule de Mathieu Bock-Côté, le point de contact entre l'extrême gauche et l'extrême centre.
01:02Et c'est vrai que Pierre Rosanvallon, c'est à la fois la forme tempérée du mélanchonisme et la forme radicale du macronisme.
01:08Mais alors en quoi les propos de Pierre Rosanvallon sont préoccupants pour la démocratie ?
01:12L'intellectuel remet franchement en cause deux principes de la démocratie, le fait majoritaire d'abord et la liberté de penser et d'expression ensuite.
01:20Sur la loi de la majorité, Rosanvallon crée la formule de « peuple arithmétique », c'est-à-dire un peuple de circonstances qui s'agrège au moment du vote.
01:28La majorité qu'il dégage a une valeur relative parce que, je cite l'intellectuel, la société n'est pas simplement composée d'électeurs, pas plus qu'elle n'est pleinement exprimée par une majorité.
01:38Cela signifie donc que la souveraineté populaire qui s'exprime dans les urnes est une procédure discutable et fragile.
01:43Et Rosanvallon le dit sans détour, j'ouvre les guillemets, l'instrument de la souveraineté et la justice qui veillent au respect de nos principes collectifs.
01:52En d'autres termes, la légitimité du pouvoir des juges est supérieure à celle des urnes.
01:56Mais si le peuple souverain ne peut décider les principes collectifs, qui le fait, Dimitri ?
02:01Avant la Révolution, les lois fondamentales, c'était Dieu, la tradition et ce qu'on appelait la loi naturelle.
02:06Mais aujourd'hui, si l'on comprend Rosanvallon, c'est la gauche divine appuyée sur l'autorité judiciaire qui définit les lois supérieures.
02:14Le droit qui devrait être l'expression de la souveraineté populaire devient le moyen de la museler.
02:20On voit là la pulsion autoritaire d'un courant qui panique devant la volonté des peuples occidentaux de reprendre le contrôle.
02:25Et sur le second principe, Vincent, la liberté de penser et d'expression ?
02:29Alors, Rosanvallon constate, je le cite, que la démonisation du populisme n'a plus d'effet.
02:33Donc, comme la diabolisation, ça ne marche plus, il veut passer au stade suivant.
02:38Il faut instaurer, dit-il, une vigilance du langage et poursuivre sans relâche les voleurs de mots et les trafiquants d'idées.
02:45Vigilance du langage, poursuivre les voleurs de mots et les trafiquants d'idées,
02:48on croirait lire un communiqué du régime algérien sur Kamel Daoud ou sur Boalem Sansal.
02:53Rosanvallon, comme au temps béni des démocraties populaires, propose sans complexe de mettre la parole et la pensée sous surveillance
03:00et de punir ceux qui en seraient déviants.
03:03Et ne croyez pas que ce soit des élucubrations intellectuelles sans conséquence.
03:06Son discours promu par le grand quotidien de la gauche mondaine,
03:10on le retrouve chez Gabriel Attal, Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon,
03:13ainsi qu'une partie de la magistrature et de nos autorités dites indépendantes.
03:18Toutes ces forces qui prétendent défendre la liberté politique,
03:21tout en réduisant drastiquement les libertés.
03:24Ce peut être la fermeture d'une chaîne de télévision,
03:27le harcèlement judiciaire des opposants,
03:29l'interdiction de paraître sur l'audiovisuel public
03:31ou l'impossibilité d'intervenir à l'université.
03:34Ces pseudo-démocrates assurent défendre l'état de droit,
03:37mais ce qu'ils défendent en vérité,
03:39c'est un droit inaliénable de la gauche à conserver le contrôle de l'état.
03:43L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villiers.

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