Invité du podcast Legend, Sébastien Chabal a révélé souffrir de problèmes de mémoire et ne plus se souvenir "d'une seule seconde" des matchs joués au cours de sa carrière.
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00:00C'est vrai que peut-être qu'on n'a pas pris conscience de la santé à tel point que la santé du joueur était primordiale.
00:08Donc il n'y a peut-être ça, il n'y a peut-être le...
00:11Mais on s'en préoccupe de plus en plus, donc je trouve quand même que depuis des années, on fait attention à la santé du joueur.
00:19Il y a une évolution extraordinaire.
00:21Moi, il y a 30 ans, par exemple, vous prenez un KO.
00:24Moi, je vous donne un exemple très simple.
00:26Un KO le dimanche, le lundi, vous étiez en entraînement.
00:28Ça vous est arrivé ?
00:28Mais bien sûr, mais c'est insensé, mais à tous les joueurs, ça arrivait.
00:31Il y avait cette histoire de l'éponge magique.
00:35Tu mettais un coup d'éponge comme ça, le mec était KO, il restait sur le terrain.
00:38Mais en plus, on ne le sortait jamais du terrain, pratiquement.
00:40Donc il faut bien se rendre compte que l'évolution de 30 ans, elle est extraordinaire.
00:45Mais est-ce qu'il y a pas quelque chose de très pervers ?
00:47Parce que c'est une partie aussi de ce que demande le public, de ce que...
00:50Mais bien sûr, l'attention du public, c'est d'avoir des églignateurs aujourd'hui, de plus en plus.
00:53Mais avant, c'était moins le cas.
00:54Avant, il y avait une culture rugby qui était plutôt liée...
00:59Le rugby des clochers, des villages, du terroir, on va dire, le rugby du terroir.
01:02Ça, c'est le rugby de l'église.
01:03Et aujourd'hui, c'est un rugby pour le grand public, on le sait.
01:06On voit les audiences, les audiences sont extraordinaires.
01:09Il y a beaucoup de chocs.
01:09Pourquoi les audiences sont devenues extraordinaires ?
01:11Pourquoi ça marche ?
01:12Parce qu'il y a une attractivité, forcément, vous l'avez dit.
01:15Comme le MMA est un succès remarquable, mais qu'on n'aurait jamais imaginé.
01:18Mais le rugby reste un sport de combat.
01:20Arrêtons de se mentir.
01:22Donc après, effectivement, peut-être qu'un papa ou un maman a moins envie de mettre un enfant au rugby.
01:27C'est la question que j'allais vous poser.
01:28Qu'est-ce qu'on dit à tous les parents qui nous regardent ce matin et qui se disent,
01:32mais attendez, commotion cérébrale, à 47 ans, il a perdu la mémoire.
01:36Il y a des tas de joueurs qui sont comme des armoires à glace et qui risquent de fuir.
01:40On leur interdit quoi ? La boxe ? On leur interdit tout ? Le hockey ? Tout ?
01:43Il y a beaucoup de sport de combat.
01:46Le hockey est un sport de combat, d'ailleurs.
01:47Moi, je vais vous dire, ça serait une question que je me poserais en tant que père.
01:51J'avais un fils.
01:52J'ai des filles, mais...
01:54Elles peuvent faire du rugby aussi.
01:55Oui, elles peuvent faire du rugby, exactement.
01:57Mais par exemple, Denis, tu vas voir...
01:58Ma fille, elle a fait du rugby.
01:59Ma fille est née, elle a fait...
02:01Je ne sais pas, je me poserais la question, mais en même temps,
02:04on ne peut pas interdire un gamin de vivre sa passion.
02:06Mais est-ce que, par exemple, moi je pense à Raphaël Poulain,
02:09qui a perdu, il faut quand même se souvenir, un testicule d'enjustement...
02:13C'est qui Raphaël Poulain ?
02:14Raphaël Poulain, c'est un ancien rugbyman...
02:16International du stade français, oui, qui a été champion de France avec le stade français.
02:19Et qui a perdu un testicule.
02:20Et lui, du coup, la symbolique était très forte,
02:22parce qu'il était de retour sur le terrain, quasi dans la foulée.
02:25Et il a dit, mais il y a quelque chose d'une forme de masculinité, d'un virilisme, en fait.
02:29On est en train de vriller, ce n'est plus du tout le même sport.
02:32Comment est-ce qu'on fait pour retrouver,
02:33et on pense effectivement aux parents qui ont des enfants, filles ou garçons, là-dedans,
02:37comment on sort de cette logique de gladiateur ?
02:40Comment on sort de cette logique de sport de combat ?
02:42Même si on accompagne, on n'est quand même pas dans la prévention.
02:45En fait, les chocs existent.
02:47Donc, est-ce qu'il ne faut pas changer de modèle ?
02:49Mais vous savez, quand on est jeune, on est jeune joueur, moi je l'ai été,
02:53vous croyez que vous pensez au choc ?
02:54Vous croyez que vous pensez à cette virilité ?
02:56Quand on a 6-7 ans, moi j'ai commencé le rugby il y a 6 ans,
02:58c'est les garçons qui m'ont fait rêver.
03:02C'est les Jérôme Gagnon, Jean-Pierry-Rive.
03:03Donc, moi je t'allais rugby parce que j'ai identifié le mythe.
03:09Mais le mythe Jean-Pierry-Rive, c'est la fameuse image
03:11où il sort d'un match où il a le visage absolument en sang,
03:14il devient un mythe ce jour-là.
03:16Le sang n'était pas ce qui m'a attiré.
03:17Moi j'étais le beau jeu, c'était Didier Codorniou, c'était Jomaso,
03:20donc c'était des esthètes.
03:22C'est ça !