Apple, Amazon, Dell, Alphabet… Au lendemain de l’annonce des droits de douane par Donald Trump, les valeurs de la tech américaine dégringolaient en bourse. Des puces électroniques aux usines délocalisées, la tech mondiale est plus que jamais sous l’influence directe des politiques commerciales.
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00:00800e édition de Smartech pour un grand débrief aujourd'hui avec Henri Dagrin, bonjour Henri, délégué général du CIGREF, Henri Le Kellenek, bonjour, avocat spécialiste en numérique au cabinet Flichy-Grand-G, bienvenue également, et Alain Garnier, bonjour Alain, président fondateur de Jamespot.
00:23Voilà, la super team avec qui on va confronter nos points de vue sur les surtaxes douanières et les impacts dans la tech, même si on a d'un seul coup un petit répit, trois mois de répit pour y réfléchir.
00:37On va parler aussi de GaiaX, il paraît qu'il faut qu'on crée plein d'espaces de données, on va voir ce qu'il y a derrière ce projet.
00:43Mais on commence avec la loi Résilience qui passe côté Assemblée nationale. Alors pour lancer cette discussion, je propose qu'on réécoute Clara Chappaz, c'était à propos du texte qui venait d'être voté au Sénat.
00:59La question n'est donc plus de savoir si, mais quand elle sera attaquée. Nous devons collectivement sortir de la logique du ça n'arrive qu'aux autres et apporter une réponse forte.
01:10C'est ce que je vous propose aujourd'hui avec le projet de loi Résilience. Ce projet de loi s'articule autour de trois grands axes.
01:17Le titre premier s'attache à transposer la directive REC afin de renforcer la...
01:22Alors, donc ce texte est une réponse nécessaire, ambitieuse face à la menace croissante qui pèse sur notre nation.
01:30Elle parle des ingérences étrangères qui testent nos limites dans les airs, en mer, dans l'espace derrière nos écrans.
01:36Est-ce que ce texte vous semble évidemment essentiel, Henri Dagrin ?
01:41Je crois que c'est un texte effectivement qui est tout à fait essentiel, qui a été attendu par beaucoup de monde et notamment par tous ceux qui se posent la question de la résilience des chaînes de valeur.
01:54Il y a eu beaucoup de travail qui a été fait sur ce qu'on appelle les opérateurs d'importance vitale, sur les opérateurs de services essentiels à travers la loi de programmation militaire ou la directive NIS 1.
02:06Aujourd'hui, il s'agit d'aller beaucoup plus loin dans les chaînes de valeur, dans les collectivités territoriales, les collectivités hospitalières
02:13et de renforcer globalement la résilience de l'ensemble de ce qui fait, qui constitue le fonctionnement de la société et de son économie.
02:23Alors, ce texte, il est passé au Sénat. Là, il va y avoir des travaux à l'Assemblée nationale menés par les députés Philippe Platon, Éric Bottorel, Anne Louénanf, qui ne s'occupera plus particulièrement de NIS 2.
02:36Qu'est-ce qui va faire débat ? Sur quoi ils vont travailler, d'après vous ?
02:39Parce qu'on a l'impression qu'il y a une sorte de consensus quand même.
02:42Ce projet de loi Résilience, c'est la transposition de trois textes européens.
02:47Le règlement REC sur la résilience physique des infrastructures critiques.
02:55DORA, qui concerne directement tous les établissements financiers.
03:01Et c'est pas rien.
03:03Et donc, c'est la résilience des systèmes numériques financiers.
03:06Comment ça va s'articuler aussi entre NIS 2, DORA ?
03:09– Et puis, NIS 2. Et NIS 2, c'est Network and Information Security, numéro 2, qui suit NIS 1.
03:18En fait, ce qui intéresse tout le monde, c'est NIS 2, c'est la transposition de NIS 2.
03:23Et donc là, il y a plusieurs sujets qui sont importants.
03:26C'est d'abord qu'il y ait une transposition qui soit homogène sur l'ensemble des pays européens,
03:32qui n'est pas des États, qui fassent de la surtransposition, qui fassent du zèle sur cette transposition.
03:37Et notamment, quand on est une entreprise qui travaille sur plusieurs pays européens, c'est essentiel.
03:43Deuxièmement, il y a un calendrier qui doit être réaliste de mise en œuvre.
03:47Et ça, ça appartient également aux législateurs.
03:51Et puis, il y a un sujet qui est important, c'est celui de l'information.
03:55Parce que passer de 300 opérateurs concernés à plus de 15 000,
04:00nous, notre conviction, c'est que la majorité des entreprises,
04:04des PME ou des ETI qui sont censées être concernées,
04:09elles ne sont même pas au courant de ce que c'est NIS 2.
04:10Elles ne savent même pas que ça existe et qu'elles vont être concernées.
04:12Il faut qu'elles regardent Smartech un petit peu.
04:15Absolument.
04:16Alors, précisément, très attendue, cette transposition de la directive NIS 2.
04:20Moi, ça fait deux ans que je travaille sur ce sujet-là,
04:23mais avec des clients internationaux, figurez-vous.
04:25Ils sont très stressés parce qu'il y a cette nouvelle sanction
04:28qui va apparaître sur le défaut de notification auprès du régulateur
04:31qui est donc l'ANSI en France, 2% du chiffre d'affaires annuel mondial
04:34jusqu'à 10 millions d'euros.
04:36Et on prend évidemment ce qu'il y a de plus important selon les cas.
04:39Défaut de notification de ?
04:40Violation de sécurité.
04:42Un petit peu comme on l'avait sur les violations de données personnelles
04:44dans le RGPD.
04:46Et là, effectivement, on voit que par rapport à ces acteurs au capitaux étrangers,
04:51il faut dire les choses vraiment telles que je les perçois sur le terrain,
04:55il y a une grande fébrilité et il y a aussi le souhait d'avoir l'appui du régulateur
05:00qui est donc, encore une fois, l'ANSI en termes de supervision proactive.
05:03Donc, il y a une grande attente.
05:05Il y avait une déception sur le fait que le délai de transposition,
05:07normalement, c'était en octobre l'an dernier.
05:10Voilà, mais avec les soubresauts politiques, il a fallu attendre un petit peu.
05:13Donc, c'est vraiment très attendu et on souhaite d'avoir la feuille de route.
05:17En même temps, tout le monde a envie que le législateur prenne son temps, j'ai l'impression.
05:19Oui, sachant qu'évidemment...
05:21Voilà, d'une part, on sait bien et je crois que la ministre elle-même a dit qu'il n'y aurait pas de gold plating,
05:28donc pas de surtransposition et que sur cette base-là, ensuite, c'est bien entendu au niveau de l'ANSI
05:34qu'on va avoir les bons interlocuteurs aussi selon les secteurs concernés
05:37puisqu'évidemment, la cybersécurité dans la défense, l'aéronautique, la médecine ou les collectivités territoriales,
05:45ce n'est quand même pas tout à fait les mêmes enjeux.
05:46Oui. On espère plutôt y échapper quand on est une entreprise française ?
05:50On se dit, vu que je ne sois pas dans le scope, mais finalement, qui va pouvoir y échapper ?
05:53Parce que ça ruisselle à chaque fois, on parle des grandes entités,
05:57mais finalement, qui travaillent avec des sous-traitants, qui sont des plus petites boîtes, des PME,
06:01qui peuvent être concernés finalement.
06:02Complètement. Mais je pense qu'échapper, non.
06:05Non, on ne peut pas.
06:05C'était très juste. Je pense qu'il faut séparer...
06:07On ne peut pas et il ne faut pas, c'est ça.
06:08Il ne faut pas. Je pense que le fameux, ça n'arrive qu'aux autres.
06:11Mais simplement, il est où le problème ?
06:14Et on a quand même une opportunité, justement, à travers tout ça.
06:16C'est que, oui, les problèmes de cybersécurité sont de plus en plus importants.
06:20Oui, il faut que les entreprises montent en capacité, en savoir-faire, se doter d'outils,
06:25se doter, on parle de résilience aussi, de backup.
06:27Il n'y a pas d'avoir un seul outil qui fait une chose parce que sinon, ça, on est en risque.
06:31Ça, dans le Dora, c'est très explicite.
06:33Oui.
06:33Mais ça, c'est très explicite.
06:35Or, par exemple, aujourd'hui, on connaît l'habitude des boîtes françaises
06:38d'être que sur un seul outil.
06:40Voilà, ça, c'est bien.
06:41Justement, il va falloir changer de cette logique-là.
06:42Donc ça, ça ouvre aussi des questions intéressantes de diversité.
06:46Mais le problème, c'est que ce n'est pas seulement faire la sécurité,
06:50mais c'est souvent le problème de la norme, de la documentation.
06:53Et on a, par exemple, des études qui montrent des fois qu'on peut dépenser plus d'argent,
06:58plus de temps à expliquer ce qu'on fait que le faire.
07:02Et donc, ce qui se passe, c'est qu'à la fin...
07:03Ça, pour une PME, ça peut être très problématique.
07:04On peut se retrouver avec le fait que, du coup, les PME arbitrent plutôt pour faire
07:08plutôt du papier et de l'audit plutôt que de faire de l'amélioration de système.
07:13Et là, on voit le problème.
07:14Et ça, c'est le problème de la sur-réglementation.
07:18On a une opportunité, par contre.
07:20On a cité les noms.
07:21On a Philippe Latombe, Éric Bottorel et Anne, qui sont des gens qui...
07:25Anne Léneuve, qui ont...
07:27Merci.
07:28Je me disais son prénom tout de suite, mais c'est des gens, d'ailleurs, qu'on connaît dans le domaine.
07:32Et longtemps, on a dit que les politiques ne s'intéressaient pas au numérique, etc.
07:36C'est pas vrai.
07:37On a des gens qui sont...
07:38Là, on a des experts.
07:39Ils sont...
07:40Alors, après, ils ont des positions qui sont des fois, par rapport, justement, aux acteurs en présence,
07:46pour ou contre, en bon politique.
07:49Ils amènent une vision politique.
07:50Mais c'est des gens qui connaissent l'action du numérique.
07:52Et ça, je pense qu'il faut dire aussi qu'on n'est plus dans le temps où il fallait expliquer aux députés ce qu'était le numérique.
07:57On a des gens vraiment qui sont...
07:59Enfin, à quelques députés, parce que ça reste quand même une poignée de députés.
08:02La poignée, vous les connaissez tous.
08:04Non, mais Anne Lénenf, notamment, c'est elle qui va être rapporteure sur la transposition de la directive ministre 2.
08:11Et elle a conduit un groupe de travail très important et auquel j'ai participé,
08:17avec de nombreuses, notamment, organisations professionnelles,
08:20sur, justement, dans le cadre de la Commission supérieure du numérique et des postes,
08:24un groupe de travail sur la transposition de la directive ministre 2.
08:27Elle a écouté, entendu et auditionné tous les gens concernés d'une manière ou d'une autre.
08:34Ça a été un très gros travail qui a été réalisé.
08:37Et moi, j'invite à aller voir, lire son rapport, son avis,
08:41qui est publié sur le site de la Commission supérieure du numérique et des postes,
08:45publié en octobre 2024, travail remarquable.
08:49Et donc, Anne Lénenf, elle connaît super bien le sujet
08:53et je pense que ça va être un rapporteur particulièrement intéressant.
08:57Bon, je précise qu'on devait l'avoir avec nous, là, dans le débrief,
09:00mais à l'éternité à l'Assemblée pour un vote important.
09:04On en a fini, sinon, avec les polémiques autour du chiffrement, là ?
09:08– Quelle polémique !
09:09– Certaines articles 16 bis, par exemple.
09:13Donc, en effet, on revient sur cette question de
09:15est-ce qu'il faut ouvrir ou pas, obligatoirement, une backdoor
09:18sur tous les systèmes de messagerie instantanée, tout particulièrement.
09:23Alors, on a eu des tentatives contre le narcotrafic d'introduction,
09:28précisément, d'une disposition législative permettant ou obligeant
09:33les éditeurs de ce type de services de messagerie a créé une telle backdoor,
09:38en fait, qui concerne finalement une clé de déchiffrement maîtresse.
09:41Et puis, à l'inverse, dans ce projet de loi de transposition de la directive NIS2,
09:47des députés ont cru beau introduire le fait que ça devait être interdit,
09:52quelle que soit, effectivement, la raison, à tout jamais.
09:54Donc, on voit quand même qu'on est dans deux logiques totalement irréconciliables
09:58et qu'à ce niveau-là, on est quand même tenu, au niveau européen,
10:01de rappeler que la Cour européenne des droits de l'homme, de toute façon,
10:05a déjà jugé que c'était interdit de manière générale et absolue.
10:09Ah, ben ça, c'est bien de le rappeler.
10:10Donc, est-ce qu'il est vraiment utile ?
10:11Ben voilà, c'était en février 2024, c'est pas si vieux.
10:14Et est-ce qu'il est vraiment...
10:15On a la mémoire courte, parfois, sur certains sujets.
10:17Je suis là pour ça.
10:18Oui, mais pas le législateur.
10:20Enfin, le législateur ne devrait pas avoir cette mémoire courte.
10:22C'est ce que j'ai dit, il n'est pas censé avoir la mémoire courte.
10:24Absolument.
10:25Donc, on voit qu'on est, peut-être, dans une inflation législative.
10:30Est-ce vraiment si indispensable que ça ?
10:32Est-ce qu'il ne faut pas laisser aussi le juge faire son métier
10:34et appliquer des textes qui sont déjà, par ailleurs, très précis,
10:37que ce soit sur les écoutes, sous toutes leurs formes,
10:40comme dans leur application concrète ?
10:41Voilà.
10:41Et là, sur ces trois textes, justement, il y a déjà suffisamment de travail.
10:46On passe à notre autre sujet, c'est la majoration des droits de douane.
10:49Alors, répit accordé par Donald Trump hier soir, pendant trois mois,
10:54on va pouvoir retourner cette question.
10:57Moi, ça m'intéressait d'avoir votre sentiment.
10:59Déjà, votre première réaction, pour le secteur du numérique et de la tech,
11:04quels seraient les impacts ?
11:07Les impacts sont déjà arrivés, en fait.
11:10C'est-à-dire que d'un système mondialisé dans lequel on avait construit
11:13notre système numérique en interdépendance complète,
11:17sachant que dans le même temps, il y avait cette volonté d'autonomie stratégique
11:20qui monte parce qu'on sent bien qu'il y a ces risques,
11:22Donald Trump nous montre qu'il est capable, à n'importe quel moment,
11:24de prendre des décisions d'arrêt, de stop and go sur les systèmes.
11:28Ça, on l'a vu sur l'Ukraine.
11:29Et donc, ça, c'est un vrai sujet de fond.
11:31Et sur l'action du prix.
11:33Donc, la disponibilité du produit et son prix.
11:36Donc, en fait, tout d'un coup, tout le monde se réveille en se disant
11:38« Maintenant, il va falloir peut-être réfléchir autrement
11:40ce rapport à cette logique de mondialisation dite « heureuse » et « intriquée ».
11:45Donc, on est là sur le moment.
11:49Et donc, chacun, entre ceux qui pensent que rien n'est possible
11:52et qu'il faut faire comme avant, vite, il faut retrouver le modèle d'avant,
11:54ceux qui pensent que rien ne sera jamais comme avant,
11:57ceux qui pensent qu'effectivement, il faut justement profiter de cette opportunité
12:00pour, d'une certaine manière, transformer notre dépendance numérique,
12:05moi, je pense qu'effectivement, ça y est, ça fait bouger les lignes très fortement.
12:08Et que ça a des conséquences économiques.
12:12On en parlait, typiquement, nos amis d'OVH Cloud ont eu leur co-rembourse
12:17qui a explosé.
12:19On a nos cloudistes français Scaleway, Outscale et OVH qui ont le grand sourire
12:23parce qu'effectivement, ils ont un afflux aujourd'hui de demandes.
12:27Nous, pour la première fois, on voit des sorties GAFAM,
12:29c'est-à-dire des gens qui n'imaginaient pas être en dehors du GAFAM
12:33venir voir ce qui existe en dehors du GAFAM en se disant « Et alors ? »
12:37pour des raisons, encore une fois, de risque et de prix.
12:39Donc moi, je pense qu'on est en cette évolution-là.
12:41Et après, on a Trump qui joue chaud-froid.
12:43C'est-à-dire qu'hier soir, effectivement, on avait des taxes à 30%.
12:46C'est plus que 10%.
12:47Demain, ça peut revenir.
12:49Il peut toucher à un truc.
12:50Là-dessus, l'imprévisibilité trumpienne, elle est encore là.
12:53Oui. J'ai quand même une réaction de Maya Noël, la directrice générale de France Digitale,
12:58qui dit qu'en gros, quand même, le secteur est sidéré.
13:02Oui. Enfin, il faut sidérer.
13:04D'abord, il faut garder la tête froide.
13:06Je crois qu'il faut raisonner avec son cerveau
13:10et non pas avec ses tripes.
13:12Raisonner de manière rationnelle et pas émotionnelle.
13:14Ça, c'est la première chose.
13:15Deuxièmement, je crois qu'il ne faut pas confondre deux objectifs.
13:19Il y a un objectif de long terme qui nécessite des politiques publiques de long terme,
13:26fermes, ambitieuses, pour restaurer une certaine forme de maîtrise de nos dépendances technologiques.
13:32Ça va prendre du temps.
13:33Mais il ne faut surtout pas confondre ces objectifs avec les objectifs conjoncturels
13:38de réponse aux oses tarifaires imposées par les États-Unis dans le cadre de ces droits de douane.
13:45Parce que quand on amène des mesures dans la négociation,
13:49parce que le but, c'est de négocier.
13:51Si on veut qu'il enlève ses droits de douane,
13:53il faut qu'on soit capable d'enlever les mesures que l'on aura proposées.
13:58Or, si ce sont des mesures pour restaurer notre autonomie technologique à long terme,
14:03on se retrouve gros gens comme devant en disant
14:05« Bon, finalement, on va les retirer parce que vous retirez vos droits de douane. »
14:09Ça n'aurait pas de sens.
14:10On ne peut pas monnayer cette autonomie.
14:12Enfin, il ne faut pas la monnayer et il faut donc disjoindre les deux objectifs.
14:17Ce sont des objectifs fondamentalement différents.
14:19Et vous pensez qu'il y a des pressions, Henri, quand vous dites ça ?
14:22Vous pensez qu'il y a des pressions sur ces sujets ?
14:23Moi, j'ai rencontré, il y a beaucoup de gens qui nous ont sollicités au CYF
14:27pour nous dire « C'est le moment, il faut associer les deux sujets. »
14:31Nous, au contraire, on pense qu'il faut les dissocier
14:33parce que ça serait terrible de les associer
14:35parce qu'à un moment, ça voudrait dire que ce sont des instruments de négociation.
14:39Ce n'est pas de la négociation.
14:41On ne négocie pas sur la restauration de cette autonomie technologique,
14:45sur la maîtrise de nos dépendances numériques.
14:48Et enfin, les réponses, elles ne peuvent être qu'européennes.
14:53Il n'y a pas de voie pour des réponses qui soient désordonnées
14:58entre les différents États membres.
14:59Et si ça commence comme ça, Trump aura gagné
15:02et il aura mis le coin qu'il cherche à mettre entre les Européens.
15:07Bon, et après, de toute façon, si on voulait taxer...
15:10Parce qu'attention, les tarifs.
15:12Ce n'est pas Trump qui va mettre des droits de douane
15:13sur les services numériques qu'il exporte des États-Unis vers l'Europe.
15:18Ce n'est pas comme ça que, en général, les choses se passent.
15:20C'est l'inverse.
15:21Mais les Européens, est-ce qu'on va mettre des droits de douane
15:25sur des flux commerciaux ?
15:26Il n'existe pas, ces flux commerciaux.
15:29Et comment on fait pour taxer des services numériques ?
15:31Parce que les services numériques, d'abord,
15:33ils sont commercialisés en intra-européen.
15:36On ne sait bien taxer que ce que l'on mesure bien.
15:38Alors, les voitures, dans un sens,
15:40on sait les mesurer à l'unité près.
15:42Les tonnes de blé, également.
15:46Ou le nombre de carcasses,
15:47les tonnes de carcasses de bovins ou d'auvins.
15:50Enfin, bref.
15:50Mais le temps passé sur Instagram...
15:52Mais les services numériques
15:54qui viennent des États-Unis,
15:56il n'y a pas de flux commerciaux.
15:59Ce sont des flux intra-européens.
16:00Et il y a des flux financiers,
16:02également très opaques,
16:04qui ne repartent pas, d'ailleurs,
16:05vers les États-Unis directement,
16:06mais via des paradis fiscaux.
16:07Tout ça étant sciemment organisé,
16:10de manière consciente,
16:12pour faire de l'évasion fiscale,
16:14ou de l'optimisation, si on va être poli,
16:17par ces grands opéraux.
16:19Dans la mondialisation heureuse,
16:21il y avait l'OMC,
16:22qui pouvait réguler un petit peu
16:24et permettre aux États,
16:25ce n'étaient pas les acteurs eux-mêmes
16:27qui intervenaient,
16:28d'obtenir des arbitrages
16:29lorsque, manifestement,
16:30on était en dehors, précisément,
16:32des règles de liberté du commerce.
16:34C'est fini,
16:34parce que depuis 2019,
16:36il n'y a plus de nomination de juge,
16:38il n'y a plus les fonds qui vont bien,
16:39et en plus, tout est paralysé.
16:41En revanche,
16:42je pense que,
16:43même si la mondialisation n'est plus heureuse,
16:45il reste la mondialisation.
16:46Il y a un adage qui s'applique toujours,
16:48c'est « think global, act local ».
16:50Je pense qu'en effet,
16:52c'est en cultivant son jardin
16:53auprès de son marché et de ses clients
16:54qu'on peut survivre
16:55et sortir la tête haute.
16:57Je vous propose qu'on écoute
16:58Jean-Noël Barraud à l'Assemblée nationale.
17:01Je vais citer les services
17:02et nous disposons depuis 2023
17:04d'instruments qui permettent
17:06à la Commission européenne,
17:07lorsque les intérêts européens sont en jeu,
17:09de s'en prendre, si je puis dire,
17:11à l'accès au marché public,
17:13à l'accès de certains services
17:15sur le marché unique européen.
17:17Je crois que vous avez...
17:18Donc, Jean-Noël Barraud
17:19parle quand même
17:20des précisions dévastatrices
17:22de droits de douane extravagants
17:23et nous dit
17:24« mais on a les instruments aujourd'hui ».
17:26Oui, c'est là où j'entends ce que dit Henri.
17:28Simplement, c'est que ce qui se passe,
17:30c'est que dans la tête déjà des consommateurs,
17:32déjà, les deux sujets ont un petit peu...
17:35Il y a eu un petit court-circuit.
17:36C'est-à-dire que tout d'un coup...
17:37Absolument.
17:37On se dit...
17:38Il faut faire de la pédagogie,
17:39il faut expliquer que ce n'est pas lié les deux.
17:41La pédagogie, de toute façon,
17:43c'est toujours bien.
17:44Après, la pédagogie,
17:45c'est la pédagogie de quoi ?
17:46Je pense que ce que dit juste Jean-Noël Barraud,
17:48c'est qu'on ne peut pas...
17:50Étant donné le déficit aussi,
17:51il faut voir la question
17:53des balances commerciales.
17:55Notre problématique, effectivement,
17:56c'est qu'on a plus de 260 milliards
17:57sur la question des services numériques
17:59au niveau européen.
18:00Alors là, Jean-Jean-Henri,
18:01il faut être au niveau européen.
18:02Pour moi, il n'y a pas de sujet là-dessus.
18:04Mais simplement,
18:05c'est qu'une fois qu'on a dit ça,
18:06oui, il faudra bien aller sur ce terrain-là,
18:10à un moment donné, en négociation,
18:12pour peut-être, à la fin,
18:13baisser en intensité,
18:14mais en attendant,
18:15aller en négociation.
18:16Ce n'est pas juste avec le bourbon,
18:18le fameux bourbon qu'on met,
18:19qu'on enlève, qu'on met, qu'on enlève,
18:20qu'on va régler les problèmes systémiques
18:23de notre économie,
18:24qui aujourd'hui est dépendante.
18:25Donc quelque part,
18:26Trump nous donne aussi l'opportunité,
18:28là-dessus,
18:29de reprendre pied sur cette chose-là.
18:33Est-ce qu'on pourrait imaginer...
18:34C'est là où on n'est pas d'accord.
18:35Il n'y a pas de consensus.
18:36Est-ce qu'on pourrait imaginer
18:37que l'accès à certains services numériques
18:40soit rendu plus compliqué, plus cher ?
18:43Si c'est plus cher...
18:44Je prends un exemple.
18:45Allez, on va dire M365 versus Jamespot.
18:49Microsoft 365.
18:50Dans une grande entreprise,
18:52sortir de Microsoft 365,
18:54c'est un projet industriel extrêmement coûteux,
18:57en ressources, en compétences,
18:59et en change management.
19:01C'est un projet sur plusieurs années.
19:04Allez, on va dire 5 à 7 ans
19:06pour une très grande entreprise.
19:09Une hausse de 20% du tarif,
19:11vous pensez que ça va être un signal pour sortir ?
19:13Non, ce n'est pas ça qui va être un tarif,
19:15qui va être un signal pour une entreprise.
19:17Ce n'est pas ça.
19:18De toute façon, on est déjà sur,
19:20tendanciellement,
19:21des hausses tarifaires de 10% par an.
19:25Allez, 20% d'un coup,
19:26parce que...
19:27Et puis, ça vient dans une négociation,
19:29et puis demain, c'est supprimé,
19:31comme droit de douane.
19:33Ce n'est pas sérieux,
19:33d'autant plus que la situation politique,
19:36diplomatique, relationnelle, commerciale,
19:38entre l'Europe et les Etats-Unis dans 5 ans,
19:40qui peut prédire ce qu'elle sera,
19:41et puis se retrouver,
19:43mener un projet comme ça,
19:45complètement stérile,
19:46en termes de compétitivité,
19:47pour l'entreprise elle-même.
19:48Je pense que ce n'est pas un bon signal.
19:51Bon, c'est un argument intéressant.
19:53Ah mais complètement.
19:54Après, moi, ce que je vois...
19:54La taxe Google, elle vient, elle va...
19:56Ce que je veux dire, c'est que l'effet prix,
19:58on peut le voir dans l'autre sens,
20:00on a cité les noms de produits.
20:02Microsoft, par exemple, s'est déployée avec Teams
20:04parce qu'il a donné gratuitement.
20:05Donc, il a fait du dumping.
20:07Quelque part aussi,
20:08aujourd'hui, les entreprises ont bénéficié
20:10de ce dumping-là,
20:11et aujourd'hui, effectivement,
20:13quelque part,
20:13pour passer à une autre solution,
20:15non seulement, effectivement,
20:16il faut mettre ce manpower,
20:17mais effectivement,
20:18il faut payer peut-être le prix juste
20:19et non pas un prix avec du dumping.
20:20Quelque part, l'augmentation de tout ça
20:22en termes de prix,
20:23c'est de ramener à des prix de marché
20:24et non pas à des prix de dumping.
20:25Donc, je comprends que pour les entreprises,
20:27en particulier les grandes entreprises
20:28qui sont très dépendantes de ça...
20:30Oui, mais les prix de marché,
20:31est-ce que ça passe par des majorations
20:33de droits de douane ?
20:34Pas forcément.
20:35Ça, c'est de la régulation
20:36comme on peut le faire à Bruxelles.
20:37Ah, mais oui,
20:38mais il aurait encore fallu
20:40que Bruxelles, là-dessus,
20:42s'arme et non pas mettre en place
20:44un DMA,
20:45par exemple,
20:45un Digital Market Act,
20:46dans lequel on s'est réveillé le matin
20:47et, par exemple,
20:48le fameux Microsoft
20:49qui détient 80% du marché
20:50n'était pas dans le DMA.
20:52Donc, il y a aussi des choses
20:54qui n'ont pas été faites
20:54d'un point de vue juridique
20:55pour nous protéger
20:57selon nos règles,
20:58on va dire,
20:58les plus...
20:59Un petit peu quand même.
20:59On donne la parole à la défense.
21:00Oui, voilà.
21:02Dans le Data Act,
21:02vous avez déjà quelques dispositions
21:04qui, précisément,
21:05en termes de tarification
21:07des services cloud,
21:08viennent un petit peu...
21:09Dans le Data Act ?
21:10Eh bien oui,
21:10c'est un peu un camélier législatif.
21:12On a introduit...
21:13C'est à la marge.
21:14Le Digital Market Act...
21:16Mais c'est quand même
21:17au niveau pan-européen,
21:18j'ai envie de dire,
21:19et c'est un début.
21:20Je ne dis pas que ça suffit.
21:20C'est vraiment très à la marge.
21:23Mais sur le Digital Market Act,
21:24pourquoi, par exemple,
21:25les systèmes à la fois cloud
21:27et là,
21:28les outils dont vient de t'en parler...
21:29Sur les cloud services ?
21:30N'ont pas été intégrés.
21:32Absolument.
21:32Et ça, par exemple,
21:32c'est...
21:33Que AWS, Google Cloud
21:35et Microsoft Azure
21:36n'aient pas été désignés
21:37comme gatekeepers
21:38au titre du DMA
21:38sur les cloud services,
21:40c'est absolument scandaleux.
21:42Voilà.
21:42Il reste un chemin à parcourir.
21:43Ça, c'est une arme
21:44qu'on n'a pas encore utilisée.
21:46Mais il ne faut pas l'utiliser
21:47dans le cadre des droits de douane.
21:48Parce que ce n'est pas
21:49un sujet de négociation.
21:50Exactement.
21:51C'est une arme différente.
21:51J'aurais préféré qu'on le fasse
21:52dans le cadre du DMA.
21:53Et là-dessus,
21:53on va se retrouver avec Henri.
21:54Plutôt que sur le cadre des droits de douane.
21:55Ce que je veux juste dire,
21:56c'est que quand une situation
21:57devient totalement anormale,
22:00il faut sortir aussi des modèles,
22:03j'ai envie de dire,
22:03bien pensants et positifs.
22:04Moi aussi,
22:05je préfère la mondialisation heureuse.
22:06Moi aussi,
22:07je préfère qu'on n'ait pas
22:08des droits de douane.
22:08Moi aussi,
22:09je préfère qu'il y ait
22:09la circulation des hommes,
22:10des capitaux et des produits
22:11et non pas la fermeture des frontières.
22:14Moi, je ne vois absolument pas
22:15dans tout ça
22:15un truc positif en soi.
22:18Ce que je dis,
22:19c'est que nous,
22:19en tant qu'Européens,
22:21on a en face quelqu'un
22:22qui a un comportement
22:23et il faut qu'on adapte
22:24notre comportement.
22:24C'est tout.
22:25Il faut agir de la même façon.
22:26Bon, on passe à notre dernier sujet
22:27parce qu'il ne reste plus que 5 minutes
22:29et je voulais quand même
22:29qu'on parle de Gaïa X
22:30parce qu'on a le CIGREF
22:33qui est avec nous
22:34et qui est désormais
22:35le coordonnateur
22:36avec l'Institut Mines Télécom
22:39de ce hub français,
22:40Gaïa X France.
22:42Vous avez tenu une conférence
22:44à Bercy.
22:46Alors moi, du coup,
22:47j'ai découvert
22:47qu'on recensait 180 projets
22:50de...
22:51Oui, même 200,
22:52un peu plus de 200.
22:53Ok, d'accord.
22:54En Europe.
22:55Très bien.
22:56À quoi ça sert ?
22:57Est-ce que c'est ça,
22:57Gaïa X, finalement,
22:58le projet ?
22:59C'est créer des espaces de données ?
23:01Pour qui ?
23:01Pour quoi ?
23:02Un petit point, s'il vous plaît.
23:03Gaïa X, au départ,
23:03n'est pas un cloud provider
23:07ni même un fournisseur
23:09de services cloud.
23:09Est-ce que j'ai dit ça ?
23:10Non, il ne l'a jamais été.
23:11Non, mais il y a beaucoup
23:11de gens qui le pensent.
23:13Gaïa X, c'est une association...
23:15C'est une idée de créer
23:16un cadre de règles communes
23:17dans le cloud.
23:18Gaïa X est une association
23:18qui produit des frameworks
23:21de techniques juridiques
23:24de gouvernance,
23:26d'organisation
23:27sur les business models
23:29pour créer des espaces de données
23:32pour ceux qui en ont besoin,
23:33pour tout secteur d'activité,
23:35créer des espaces de données
23:36dans lesquels on peut partager
23:37des données
23:38de manière sécurisée
23:39afin de créer de la valeur,
23:42notamment en utilisant
23:43des systèmes d'intelligence artificielle
23:46qui vont pouvoir exploiter
23:47ces données de manière sécurisée
23:49pour celui qui est le propriétaire
23:51de la donnée
23:51et non pas se faire phagocyter
23:54ses propres données.
23:55Donc, ça marche vachement bien.
23:56Il y a quoi dans ces espaces
23:57de données aujourd'hui ?
23:58Vous avez des espaces de données.
24:00Par exemple, il y en a un
24:00qui est particulièrement intéressant,
24:02qui s'appelle Eona X,
24:04qui a été créé notamment
24:05par Aéroports de Paris,
24:07Air France, SNCF, Renault, Accor,
24:12et qui a été...
24:14Il y a eu une première utilisation
24:16de ces espaces de données
24:17dans le cadre des Jeux olympiques.
24:18C'est pour partager de la donnée
24:20et offrir à l'utilisateur
24:23de tout ce qui est mobilité,
24:25tourisme,
24:26des données,
24:28des services à valeur ajoutée
24:32en partageant ces données
24:33avec tous ces acteurs.
24:34Voilà.
24:35Et ça se multiplie
24:36dans plein de domaines différents.
24:38La culture,
24:39l'éducation...
24:40Mais l'idée, on est d'accord,
24:41c'est qu'on peut créer
24:41des règles communes.
24:42Est-ce qu'on peut dire
24:43que ça pourrait être
24:44une alternative à l'EUCS,
24:46par exemple,
24:46des règles communes
24:47au niveau européen
24:48sur le cloud,
24:49la sécurité,
24:50le partage de données ?
24:51L'EUCS,
24:52l'IUCS,
24:53c'est un schéma
24:54de certification de sécurité
24:55des services cloud
24:56à valeur légale.
24:58Donc là,
24:58il n'y a pas de valeur légale.
24:59Gaia X est une association européenne
25:02qui a produit un référentiel,
25:03effectivement,
25:04ou en matière de sécurité
25:05sur les labels de sécurité.
25:08Eh bien,
25:08le niveau 3 correspond
25:09à ce qu'on appelle
25:11les UCS I+,
25:12c'est-à-dire
25:12des critères d'immunité
25:13aux législations non européennes
25:14à portée extraterritoriale.
25:16Mais c'est une recommandation
25:18d'une association
25:19qui fait de la normalisation.
25:20Voilà,
25:20c'est un facilitateur.
25:22Ça a permis aussi
25:22le rapprochement
25:23de certains acteurs industriels.
25:25Après,
25:25si vous êtes en France
25:26et vous voulez sécuriser
25:27vos données,
25:27de toute façon,
25:28on en reviendra
25:28à Secnum Cloud
25:29version 3.2,
25:30il n'y a pas mieux
25:31actuellement sur le marché.
25:32Oui.
25:33Si on veut échanger en France.
25:34On est d'accord.
25:35Parce qu'en Europe,
25:36ça ne marche pas
25:36et l'échelle,
25:37elle doit être européenne.
25:38C'est pour ça que nous,
25:40Secnum Cloud,
25:41ça reste un petit truc national
25:44et ça ne permet pas
25:45de travailler.
25:46Un petit truc national
25:46qui fait ramer
25:48beaucoup de gens.
25:49Oui,
25:49mais qui ne permet pas
25:50de travailler
25:51au niveau européen
25:51de manière sécurisée.
25:53C'est pour ça
25:53qu'on a besoin
25:53de l'EUCS AI+.
25:55Oui.
25:56Mais pour revenir
25:57à ce sujet
25:58de Gaia X,
25:59là,
26:00ça se passe
26:00au niveau européen
26:02et vous travaillez
26:03avec les big tech
26:04américaines.
26:05Et ?
26:06Je ne sais pas,
26:07ça ne pose pas
26:07des problèmes
26:08sur les niveaux
26:08de règles
26:09et d'exigences
26:10que vous vous fixez.
26:11Ce que l'on demande
26:11à tout opérateur
26:12qui veut travailler
26:13dans le cadre
26:13de Gaia X
26:14et suivant
26:16les frameworks
26:16de Gaia X,
26:17c'est d'adopter
26:18ces frameworks
26:18et de faire en sorte
26:20qu'ils soient mis en œuvre.
26:21Et si ensuite,
26:22chaque producteur
26:23de données
26:24qui veut partager
26:24ces données
26:25a des exigences,
26:27si les hyperscalers
26:29américains
26:30ne répondent pas
26:31à ces exigences,
26:32ils seront exclus
26:33des travaux.
26:34Ça n'a rien changé
26:35la nouvelle situation
26:36géopolitique
26:37au sein de Gaia X ?
26:38Non.
26:39Je ne pense pas
26:40qu'il n'y a pas de raison
26:40pour l'instant
26:42en tous les cas.
26:42Il y a tous les cas
26:43de figure qui sont prévus
26:44par les frameworks.
26:45Après,
26:46c'est à chacun
26:46des utilisateurs
26:47de les prévoir.
26:48Et il faut savoir
26:49qu'il y a plus
26:49de 2,3 milliards
26:50d'euros
26:52qui sont déjà engagés
26:53pour la création
26:54de ces espaces
26:55de données
26:55au niveau européen
26:56d'argent public.
26:58Comment vous voyez ça,
26:59justement,
27:00ces initiatives
27:00telles que Gaia X ?
27:02Moi, je trouve que...
27:03Gaia X, pour moi,
27:04c'est un revival,
27:05en fait.
27:05Je vais le dire
27:05comme ça.
27:06Gaia X, la première...
27:08Le revival de quoi ?
27:09Le revival de l'idée
27:10d'un cloud
27:10au départ européen.
27:11Pas forcément opérateur,
27:12mais de se mettre d'accord.
27:13Il y a eu,
27:14après l'entrisme
27:15des Américains,
27:16et après, par contre,
27:17il y a eu des gens
27:17de bonne volonté
27:17qui se sont dit
27:18mais qu'est-ce qu'on peut faire
27:19et quelles sont nos problématiques ?
27:21Et la question des data space
27:22est un vrai sujet.
27:23Et là, par contre,
27:23on a un peu plus d'autarcie
27:24et effectivement d'autonomie.
27:26Et donc,
27:26c'est ce qui effectivement fait
27:27que Gaia X a un revival
27:29pour lequel, d'ailleurs,
27:30là, on voit bien
27:31qu'il y a à nouveau
27:31une autre dimension.
27:32Mais oui,
27:33il y a Gaia X 1
27:34et Gaia X 2
27:35et ils n'ont pas grand-chose
27:36à voir.
27:37Et c'est pour ça
27:37qu'on reste avec
27:38le vieux Gaia X
27:39qui était peut-être
27:40une chimère,
27:40mais en tout cas,
27:41on a un nouveau Gaia X
27:42qui peut-être est prometteur
27:43mais sur d'autres sujets
27:44que celui initiaux
27:46et qui sont moins intéressants.
27:47Voilà.
27:48C'est pour ça
27:48que j'avais envie
27:48de faire un point.
27:49On ne va jamais changer.
27:50Il est terminé.
27:50Point final de ce Smartech
27:52800e.
27:53Merci d'avoir été avec moi
27:54pour ce débrief.
27:56À très bientôt
27:57sur la chaîne
27:58Smart for Change.
28:02Sous-titrage Société Radio-Canada