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Mercredi 9 avril 2025, retrouvez Sébastien Lagarde (Directeur général et directeur de la gestion, Alphajet Fair Investors) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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Transcription
00:00Le dernier quart d'heure de SmartBourse chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème ce soir, c'est celui des micro-caps qu'on peut bien définir comme une classe d'actifs,
00:18presque à part entière, ou en tout cas un segment de marché bien spécifique.
00:22Et nous avons un expert micro-caps à nos côtés en platon, Sébastien Lagarde, cofondateur
00:27et directeur des investissements d'AlphaJet Fair Investors.
00:30Bonsoir Sébastien.
00:31Bonsoir Grégoire.
00:31Merci beaucoup d'être avec nous.
00:33Oui, micro-caps, juste définir effectivement ce que ça représente pour vous dans l'univers d'investissement.
00:38Et puis partons de la situation de marché qu'on connaît depuis une petite semaine maintenant.
00:44C'est une situation intéressante dans le sens où c'est un stress test pour toutes les classes d'actifs mondiales.
00:48Et donc ça m'intéresse de savoir comment les micro-caps se comportent dans cette phase de stress test, on va dire Sébastien.
00:54D'autant qu'elles sont souvent perçues comme des objets financiers très risqués.
01:00Alors moi quand j'ai regardé mon emploi du temps lundi matin, je me suis dit mince, pas de chance, je vais chez Grégoire.
01:07Je suis gérant actions, je vais aller parler de micro-caps dans un contexte de marché qui s'effondre.
01:12Et puis finalement en faisant le point, c'est pas si inintéressant que ça d'intervenir maintenant.
01:19Parce qu'elles ont, évidemment elles ont beaucoup baissé comme tout le reste, mais elles ont nettement amorti la chute.
01:27À lundi soir, bon il y a eu un beau rebond hier, elles ont un petit peu moins rebondi les micro-caps que les grandes valeurs.
01:34Mais aujourd'hui, grosso modo, on repère tout ce qu'on a gagné hier.
01:39Donc les chiffres à lundi soir, c'était sur le mois de mai, les micro-caps à moins 7,6% contre moins 10,8% pour les grandes valeurs européennes.
01:48Donc 300 points de base de surperformance en quelques jours.
01:53En sachant qu'on vient d'un mois de mars où ça avait déjà été le même scénario.
01:57Alors évidemment, il n'y avait pas de krach, on en a moins parlé, mais les grandes valeurs européennes...
02:00Non, mais le mois de mars était déjà plus chahuté que le mois précédent.
02:03Il était compliqué pour les grandes valeurs.
02:05Les grandes valeurs européennes, c'était moins 4,3%, alors que les micro-caps, c'était moins 1,3%.
02:11Voilà, donc une belle séquence.
02:13C'est intéressant.
02:14Alors si on dézoome effectivement en dehors de cette séquence de marché un peu tourmentée, c'est le moins qu'on puisse dire, Sébastien.
02:20Et faisons le point sur les forces, faiblesses de ce segment des micro-caps.
02:24Si on regarde les 3, 4 dernières années, c'est quand même un segment qui a souffert en relatif,
02:29notamment par rapport aux autres classes d'actifs, aux grandes valeurs, Sébastien.
02:33Dans quelle mesure ce segment a souffert ?
02:36Et quand on regarde devant, quels sont les catalyseurs potentiels sur lesquels on peut éventuellement compter pour réveiller cette classe d'actifs ?
02:44Oui.
02:44Alors bon, tout d'abord, dans le contexte actuel, une des raisons principales de leur bonne résistance depuis un mois et demi,
02:54c'est évidemment des sociétés qui économiquement sont encore relativement petites,
03:00donc moins exportatrices, donc potentiellement moins impactées par tout ce qui est annoncé par l'administration Trump, etc.
03:07Donc c'est un catalyseur assez important pour ces sociétés-là.
03:12La crise des tarifs les touche moins, touche moins ces entreprises que d'autres multinationales en l'occurrence.
03:18Une estimation fac 7 dit que les grandes capitalisations européennes sont exposées à hauteur de quasiment un quart de leur chiffre d'affaires aux États-Unis.
03:31C'est nettement moins de 10% pour les micro-caps.
03:36Après, pour répondre à la question d'où on vient, on vient d'un petit historique de 3 ans et demi relativement compliqué pour ces sociétés-là.
03:48Moi, mon point de départ, c'est la fin de l'été 2021.
03:51C'est parce que deux éléments.
03:52Le premier, c'est qu'on a lancé notre fonds de micro-caps à ce moment-là.
03:56Mais hélas pour nous, c'était aussi le moment du pic de surperformance des petites valeurs et notamment des micro-capitalisations par rapport aux grandes.
04:05Depuis, il faut bien se tenir quand même, il y a 43 mois qui se sont écoulés.
04:13Sur les 43 mois, il y en a 31 qui ont été des mois de sous-performance pour les micro-caps.
04:17Sur la période, les grandes valeurs européennes, elles ont progressé de plus de 21% quasiment.
04:24Les micro-caps se sont écroulés de 26%.
04:28Donc, on a un écart de 47 points.
04:31C'est-à-dire que maintenant, il va falloir, on sait quand on est à 60 pour venir à 100, il ne faut pas prendre 40%, il faut en prendre plus de 60.
04:38Donc voilà, il y a un écart massif qui s'est constitué.
04:41Donc aujourd'hui, on est sur un terrain de jeu.
04:43Alors, c'était la question de départ, je n'y ai pas répondu, mais le terrain de jeu, c'est toutes les sociétés qui ont une capitalisation boursière inférieure à 750 millions d'euros.
04:52Il y en a beaucoup.
04:54Il y en a 3000 en Europe, c'est plus de la moitié des sociétés cotées, mais c'est moins de 2% de la capitalisation boursière totale.
05:02Ça, c'est le terrain de jeu.
05:05C'est l'univers d'investissement, ça.
05:06Et qui a beaucoup souffert dans cette période, essentiellement une période de forte remontée des taux, voilà, donc où on a privilégié plutôt, enfin, moins la croissance, etc.
05:20Les thématiques value sont revenues.
05:24Et donc, ces sociétés-là, qui étaient quand même plutôt bien valorisées à la fin de l'été 2021, post-rebond Covid, ont énormément souffert.
05:32Et puis, même si elles sont en moyenne moins endettées que les grandes valeurs, elles sont plus endettées sur des taux variables.
05:39Et donc, elles prennent plein pot les hausses de taux, voilà, plus les incertitudes que ça met sur les plans de financement de leur développement,
05:47parce que c'est des sociétés qui innovent beaucoup, qui ont besoin de cash pour investir dans leur croissance future.
05:55Voilà, donc ça a été une période relativement difficile.
05:58Et j'espère qu'on est à un moment où on est au point de rebond d'un point de vue relatif.
06:05– Cet espoir, il peut être supporté par quel type d'argument, Sébastien ?
06:09Des arguments fondamentaux, des arguments techniques également.
06:12Peut-être aussi ce qui joue dans la résilience de ces micros ou small caps,
06:16c'est le fait qu'elles soient considérablement sous-détenues aujourd'hui par les investisseurs.
06:21Est-ce qu'il y a déjà une logique de flux qui peut revenir sur ce segment-là ?
06:26– Alors, effectivement, là, on le voit avec les performances, plus de 50 points de sous-performance, évidemment.
06:34Ça fait qu'aujourd'hui, on a des sociétés qui ont des valorisations qui sont vraiment à la cave.
06:39Elles ont continué à délivrer en termes de croissance,
06:42mais leurs valorisations, donc en relatif aux grandes valeurs, sont aujourd'hui extrêmement attractives.
06:48Donc on a vu déjà des retours d'OPA, de retrait de la cote, etc.
06:52Pensez à HealthCare, Believe.
06:54– C'est vrai.
06:54– Et puis au-delà de la France, énormément d'OPA dans les pays scandinaves, etc.
07:01Donc ça, c'est un premier élément.
07:02Le deuxième, effectivement, donc s'il y a eu cette performance-là,
07:06c'est que beaucoup d'investisseurs ont délaissé la classe d'actifs.
07:11Donc forcément, quand ils cherchent quelque chose à vendre aujourd'hui,
07:15ils ne peuvent pas aller piger dans la classe micro-cap.
07:18– Plus de micro-cap.
07:18– Dans la classe micro-cap, ils n'en ont plus.
07:19Donc ça, c'est très bien.
07:21Un autre élément technique aussi, enfin, il faut le rappeler,
07:24c'est qu'il n'y a pas d'ETF sur les micro-cap.
07:26– Ah, intéressant.
07:27– Et donc, on le sait, les grands mouvements entrant et sortant des marchés actions,
07:32ils se font de plus en plus via des ETF.
07:35– Par le passif.
07:35– Et là, elles ne sont pas du tout impactées.
07:38Et après, pour voir maintenant, c'est l'explication de la surperformance très récente,
07:44pour les espoirs de demain, il y a des catalyseurs, effectivement, qui sont mis en place.
07:49Ce n'est pas des espoirs de catalyseurs, c'est des choses qui sont mises en place.
07:52Donc typiquement, et ça me fait penser un petit peu à ce qui s'était passé
07:57quand le PEA-PME avait été mis en place en France,
08:01ou l'équivalent en Italie qui s'appelle le PIR,
08:03on a un nouveau plan qui a été élaboré sur un peu plus d'un an.
08:09Moi, j'avais parti d'un groupe à l'AFG sur la redynamisation des PME cotées.
08:16Et donc, il y a tout un plan qui s'appelle « Initiative PME 2030 »
08:19qui aboutit à un manifeste pour le financement des PME sur les marchés, etc.
08:25Et de manière concomitante, la Caisse des dépôts et consignations a été mandatée
08:31pour lancer un nouveau fonds, un fonds de fonds,
08:34qui va investir dans les PME essentiellement françaises.
08:38Donc c'est un fonds qui s'appelle CDC Croissance Sélection PME.
08:42500 millions d'euros, ce n'est pas rien.
08:44Ça va être distribué peut-être en une vingtaine de mandats.
08:46Pour les entreprises cotées françaises ?
08:47Exactement.
08:48Donc c'est un fonds de fonds, il va investir dans des fonds de small cap français.
08:52Et ça, ça va ramener de la liquidité.
08:53Et ça, évidemment, ça va ramener de la liquidité.
08:54Et 500 millions, au regard de la taille du marché, ce n'est pas rien.
08:58Ce n'est vraiment pas rien.
08:59C'est vraiment pas rien.
09:00Tautant que ces 500 millions, ils peuvent faire des petits.
09:03Parce que qu'est-ce qui manque aujourd'hui vraiment au micro-cap pour qu'on s'y réintéresse ?
09:08Ce n'est pas suffisant, la valo comme argument.
09:11Et donc, ce qui manque en fait, c'est la liquidité.
09:14Plus la liquidité baisse, moins d'investisseurs peuvent s'intéresser à la caisse d'actifs.
09:18Donc là, on a des flux concentrés sur le marché français.
09:22Dans un premier temps, mais donc qui vont permettre de...
09:25D'animer la cote, de réanimer la cote, c'est ça.
09:28Et puis de manière, par irrigation, ça va concerner aussi d'autres bourses européennes.
09:34Après, on a le plan Merz.
09:37Alors bon, ça y est, le gouvernement en Allemagne va être...
09:39Oui, il y a une bonne nouvelle aujourd'hui, c'est qu'on a un gouvernement en Allemagne.
09:43On a un gouvernement en Allemagne.
09:44C'est passé un peu sous les radars, mais il est là.
09:46Son plan de 1 000 milliards, s'il arrive, ça sera une excellente nouvelle pour le Mittelstand d'un moment.
09:52Le Mittelstand, c'est égal les PME allemandes.
09:57Et donc, on a aussi tout un autre pan de l'économie européenne, en termes de PME, qui risque d'être dynamisé.
10:04La plupart de ces PME, quand elles sont cotées, ce sont des micro-cânes.
10:06Non, mais c'est très intéressant, effectivement, d'avoir ces mécaniques de flux, de retour de liquidité,
10:12plus les perspectives d'investissement en Allemagne, qui jouent et qui auront une influence sur ce segment de marché.
10:17Il nous reste une minute, Sébastien.
10:19Vous avez choisi, en matière de gestion de votre stratégie micro-cânes chez Alphaget Fair Investor,
10:24une approche quant, quantitative, pour gérer le portefeuille.
10:28Qu'est-ce que ça apporte, justement, cette gestion quant ?
10:30Alors, ça apporte la connaissance de l'univers.
10:33Le problème de cet univers-là, c'est que c'est un univers de 3 000 sociétés,
10:37avec un taux de rotation annuel de plus de 30%.
10:40Donc, 1 000 nouvelles sociétés qui rentrent dans l'univers, 1 000 qui en sortent tous les ans.
10:45C'est impossible de connaître un univers aussi large, d'un point de vue fondamental.
10:49Donc, avoir un outil quantitatif, ça permet de bien cerner l'univers.
10:54Et puis, ça permet aussi de bien cerner son portefeuille, quand on est très diversifié.
10:58Nous, c'est le choix qu'on a fait.
10:59Micro-cap égale beaucoup d'espoir de rendement, mais aussi beaucoup de risques.
11:05Donc, il faut être très diversifié.
11:07Nous, on a plus de 160 sociétés différentes en portefeuille.
11:11Donc, avoir des outils quantitatifs pour suivre un portefeuille aussi diversifié au quotidien, c'est vraiment utile.
11:18Et 160 portefeuilles... Enfin, diversification avec 160 lignes, ça veut dire qu'il faut s'assurer
11:23qu'il n'y ait pas de corrélation trop forte entre chacune de ces lignes, c'est ça, Sébastien ?
11:27Alors, c'est tout le secret et toute la beauté des micro-capitalisations.
11:31C'est qu'effectivement, chacune prise isolément est très risquée.
11:35Mais comme elles sont relativement peu corrélées les unes par rapport aux autres,
11:39ça tasse complètement la volatilité du portefeuille.
11:42Et c'est aussi une des explications de la bonne résistance dans la baisse.
11:45Mais donc, l'idée, effectivement, c'est pour tirer le bénéfice de cette faible corrélation,
11:50il faut un portefeuille bien diversifié et notamment ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier,
11:54donc ne pas mettre de grosses pondérations sur une société donnée,
11:58parce que même si elle paraît la plus belle du monde, elle est peu diversifiée et donc elle reste risquée.
12:03Merci beaucoup Sébastien.
12:04Merci de nous éclairer sur ce segment des micro-caps que vous exploitez chez Alphadege Investors
12:12depuis l'été 2021 maintenant avec une stratégie dédiée.
12:15Et Sébastien Lagarde, cofondateur et directeur des investissements d'Alphadege Investors,
12:19était l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
12:27Smart Bourse vous a été présenté par Silex.
12:30Conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.

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