Le rapport de la commission d'enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans la culture a été rendu public mercredi 9 avril après six mois d'auditions auprès de 350 personnalités du cinéma, de l'audiovisuel ou du spectacle vivant. Ce rapport livre près de 90 recommandations pour freiner "la machine à broyer les talents".
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00:00:00Avant de commencer mon allocution, juste un mot sur cette salle qui s'appelle Colbert.
00:00:05Colbert ayant été la personne qui a fait le code noir, c'est la salle d'honneur de l'Assemblée nationale
00:00:11et je voudrais dire que la République française s'enorgueillerait de renommer cette salle,
00:00:16par exemple, d'esclaves qui ont milité et qui ont donné de leur corps et de leur énergie pour l'abolition de l'esclavage.
00:00:30Mesdames et Messieurs, permettez qu'avec un peu de solennité et d'émotion aussi,
00:00:37mes premiers mots aillent à Judith Gaudrech, elle qui, par sa parole, a inspiré la mise en place de cette commission d'enquête,
00:00:44ainsi qu'à Francesca Pasquini qui a repris cette proposition au vol.
00:00:49Je voudrais aussi saluer toutes les personnes qui sont venues témoigner dans cette commission.
00:00:55Je commence par évidemment les victimes dont les paroles ont été importantes dans cette commission d'enquête
00:01:02et je leur dis, vos paroles ont été importantes, vraiment.
00:01:09En tant que présidente, je voudrais vous dire toute la reconnaissance, la gratitude que j'ai pour vous qui avez parlé.
00:01:17Je sais combien ces paroles ont été pour vous douloureuses, dangereuses.
00:01:23Combien elles vous ont semblées lourdes.
00:01:27Chaque mot que vous avez posé semblait avoir été posé, supposé, réfléchi, écrit, ciselé.
00:01:35Vous avez semblé parfois être emporté par l'émotion,
00:01:40mais je voudrais vous dire que ce que nous retenons, nous, de vos auditions,
00:01:45c'est la puissance transformatrice de ces paroles et de vos témoignages.
00:01:51Leur force, évidemment, et votre courage à tous et toutes.
00:01:57Pour tout cela, et d'un seigneur de l'Assemblée nationale française, je vous le redis, merci.
00:02:04Je voudrais aussi remercier toutes les autres personnes non-victimes,
00:02:16journalistes, christiques, responsables d'institutions, de structures, directeurs, directrices, agents, producteurs, réalisateurs, etc.
00:02:23qui sont venus parler.
00:02:25Cela n'est jamais ni simple ni anodin.
00:02:28Certains et certaines, d'ailleurs, journalistes, christiques, responsables d'institutions, de structures, directeurs, directrices, agents, producteurs, réalisateurs, etc.
00:02:37qui sont venus parler.
00:02:39Cela n'est jamais ni simple ni anodin.
00:02:42Certains et certaines, d'ailleurs, ont fui leur responsabilité en refusant de venir.
00:02:47Mais beaucoup, la majorité, même quand cela n'était pas confortable, sont venus,
00:02:52montrant ainsi une véritable volonté de faire bouger les choses.
00:02:56Cela a permis d'éclairer les travaux de notre commission.
00:03:01Donc, pour cela aussi, merci.
00:03:03Un mot à ce stade, peut-être un peu particulier sur les journalistes,
00:03:09que l'on accuse bien souvent de trahir la présomption d'innocence et de verser dans le tribunal médiatique.
00:03:14Je voudrais ici dire combien leurs enquêtes et leur travail est indispensable,
00:03:18a été indispensable et le sera encore,
00:03:20à donner à voir ce que tout un système, toute une organisation cherche à cacher.
00:03:26Après six mois de travaux, 85 auditions et 350 personnes entendues,
00:03:38sans compter les quelques semaines pendant lesquelles la première commission d'enquête
00:03:41a eu le temps de travailler avant la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:03:46le constat est clair, il est sans appel.
00:03:49Les violences dans les secteurs étudiés, à savoir le cinéma, l'audiovisuel, le théâtre, la danse, la musique principalement,
00:03:58sont persistantes, elles sont endémiques et donc elles sont systémiques.
00:04:05Elles sont de toute nature, morales, sexistes, sexuelles, économiques aussi, physiques parfois.
00:04:12Il vous aura suffi, je pense, de regarder quelques-unes de nos auditions pour vous en convaincre.
00:04:19Je dois dire aujourd'hui que ces auditions nous ont nous-mêmes mis à l'épreuve.
00:04:23Nous avons tous et toutes eu la voix qui a tremblé,
00:04:27les larmes parfois au bord des yeux en vous écoutant.
00:04:30Cette commission n'a pas été qu'un travail politique, elle a été une aventure humaine.
00:04:35La question à laquelle nous avons souhaité répondre était en quoi ces violences sont-elles particulières au monde de la culture ?
00:04:43Ces professions sont-elles surexposées au risque de violence par rapport à d'autres milieux professionnels ?
00:04:49Je ne ferai pas le résumé des épisodes précédents, mais il nous apparaît que la réponse est nécessairement positive,
00:04:55compte tenu des facteurs de risque très particuliers que partagent ces secteurs.
00:05:00Des métiers passion à l'aune de laquelle tous les sacrifices semblent être possibles.
00:05:05La pression du temps, la pression de l'argent, la familiarité et la promiscuité lors des tournages ou des tournées,
00:05:13un sentiment d'appartenance à une grande famille, de ne pas être dans une relation de travail,
00:05:20un intérêt supérieur à servir celui de la création.
00:05:25La précarité économique, évidemment, qui domine, une forte hiérarchisation,
00:05:30un recrutement quasi-exclusif par le biais des réseaux professionnels et un très fort entre-soi.
00:05:38Enfin, un culte absolu de l'auteur, de la création, qui autorise toutes les dérives et entretienne l'omerta.
00:05:46Parce que oui, omerta, il y a.
00:05:49Complaisance même, dirais-je, avec celles et ceux qui commettent les violences.
00:05:54Je vous épargnerai la litanie de ces violences qui figurent dans mon avant-propos et qui énervent également le rapport.
00:06:01Elle illustre, hélas, combien ces violences sont en réalité continues
00:06:05et s'exercent tout au long de la carrière de femmes et d'hommes,
00:06:08comme de nombreux témoignages l'ont mis en avant devant la commission, mais aussi par écrit.
00:06:13Cela débute dans les écoles, se poursuit dans les castings, les tournages, les festivals, les promotions, les cérémonies.
00:06:21Nous en avons reçu énormément, y compris ces derniers jours, y compris ces dernières heures, cette dernière heure même,
00:06:28comme si la commission d'enquête était le seul lieu de parole possible.
00:06:33C'est bien là que réside le problème.
00:06:35La police, la justice n'apparaissent pas comme des lieux de recueil possibles de la parole des victimes.
00:06:39Or, c'est bien là que ces violences doivent être traitées in fine.
00:06:43Le rapporteur consacre une grande partie du rapport, d'ailleurs, à la procédure judiciaire en général, et il a raison de le faire.
00:06:51Les pistes qu'il propose sont pour toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles,
00:06:56pas uniquement dans le monde de la culture, et elles me paraissent très importantes.
00:07:01L'autre constat que nous avons fait et que je souhaite rappeler ici est celui d'une forme d'incurie,
00:07:06et je pèse mes mots, des employeurs du secteur.
00:07:10En tout cas, de la plupart d'entre eux.
00:07:12La création passe avant tout, y compris avant le droit du travail.
00:07:16L'argent passe avant tout, y compris avant le droit pénal.
00:07:20Je pense notamment à la constance avec laquelle Canal+, par exemple, défend encore aujourd'hui Jean-Marc Morandini,
00:07:28et se cache encore, après quatre condamnations au total,
00:07:31derrière la présomption d'innocence pour justifier son maintien à l'antenne tout en avouant en commission la véritable raison de cette décision,
00:07:43il fait de très bonnes audiences.
00:07:45Où sont les victimes dans cette histoire ? On ne les voit pas, on ne les écoute pas.
00:07:50Beaucoup l'ont reconnu, on n'a pas voulu voir.
00:07:55Il est temps d'ouvrir grand les yeux et les oreilles,
00:07:57de cesser de réserver son humanité aux seuls auteurs de violences,
00:08:00et de traiter les victimes avec le respect et la dignité qui leur est due.
00:08:06La question à laquelle...
00:08:07Pardon, je reprends mon discours.
00:08:09Je voudrais juste terminer ces mots en remerciant très chaleureusement les députés
00:08:15qui ont assisté de manière assidue à la commission d'enquête,
00:08:19et un merci particulier à Sarah Legrain qui a fait un grand nombre d'auditions.
00:08:24Je voudrais aussi remercier les administrateurs et administratrices de l'Assemblée,
00:08:27sans qui tout ce travail n'aurait pas été possible,
00:08:29ainsi que nos collaborateurs et collaboratrices parlementaires
00:08:33qui, eux aussi, ont été récipiendaires de témoignages forts,
00:08:38parfois douloureux, et sans eux, notre travail de députés
00:08:41ne pourrait pas être le même.
00:08:43Merci à vous tous et toutes.
00:08:48Et le voilà.
00:08:48Je vais commencer, moi aussi, par des remerciements.
00:09:06Déjà remercier Sandrine Rousseau, ma présidente, pendant tout ce travail.
00:09:10On a su, je crois, travailler dans un esprit transpartisan et avec une seule volonté,
00:09:18comme vous l'avez compris, vous écouter et proposer un certain nombre de solutions.
00:09:25Remercier évidemment Francesca Pasquini, qui a été avec moi à l'origine de la première commission d'enquête.
00:09:32Elle ne pouvait pas être là aujourd'hui, mais elle nous a envoyé des cœurs, des petits cœurs.
00:09:38Remercier évidemment vous toutes, Judith, Sarah, Agathe.
00:09:44En commençant à vous citer, je vais en oublier, mais c'est vraiment un merci collectif.
00:09:49Parce que vous avez, et Sandrine vient de le dire, vous avez eu des témoignages qui n'étaient pas faciles,
00:09:59qui étaient durs, qui étaient difficiles.
00:10:01Même nous, ils nous ont ébranlés, n'est-ce pas Sarah ?
00:10:04Ils nous ont perturbés, mais ils nous ont beaucoup, beaucoup appris et ils nous ont permis de travailler.
00:10:10Ce que nous avons fait dans ce rapport, en réalité, c'est l'anatomie d'une machine à broyer des talents.
00:10:17Une machine à broyer des talents, Sandrine Rousseau vient de le dire,
00:10:22parce que nous sommes dans un système qui, par sa structuration,
00:10:29ne fait qu'amplifier la culture sexiste et patriarcale de notre société.
00:10:36Et il faut le dire, le monde du cinéma, le monde du spectacle vivant, le monde de la musique,
00:10:42n'est que le reflet de notre société.
00:10:44Et ça, c'est un constat qu'il faut le faire.
00:10:47Notre société est encore une société sexiste.
00:10:50Et le cinéma n'est pas plus mauvais que le reste du monde, évidemment.
00:10:56Il est juste, il amplifie juste des phénomènes qui sont persistants dans notre société.
00:11:02Je voudrais juste insister sur plusieurs points qui nous semblent les raisons de cette machine à broyer des talents.
00:11:12Et je vais commencer par celle qui n'est pas la première dans notre rapport,
00:11:16mais qui me semble être très symptomatique de cette société du spectacle.
00:11:23C'est la question du culte du talent.
00:11:27Nous avons dans notre pays la magnifique chance d'avoir cette grande exception culturelle française
00:11:34qui permet de financer la culture, qui permet de la faire vivre et d'avoir un écosystème qui crée des œuvres magnifiques.
00:11:44Mais nous avons encore une exception de génie, c'est-à-dire l'excuse du génie à qui on pardonne tout.
00:11:52Et je crois que c'est un des points sur lesquels il faudra fortement avancer.
00:11:56Ce génie qui, parce qu'il est génial, parce qu'il est peut-être supérieur,
00:12:03pense qu'il n'y a pas de code du travail, pense que sa création vaut plus que le cadre de notre société.
00:12:12Et je crois que ça, c'est un point sur lequel il faudra évidemment qu'on insiste et qu'on travaille.
00:12:19Et c'est ce qu'on va faire avec ces propositions.
00:12:22Avant de passer aux propositions, vous dire avec humilité que ce moment est la fin du premier acte.
00:12:32Mais ce n'est pas la fin de la pièce.
00:12:34Et ce moment est un moment où nous posons sur la table, nous mettons à l'agenda de notre société, à l'agenda public, un certain nombre de propositions.
00:12:45Ces propositions, certaines, seront de la responsabilité des acteurs de la filière.
00:12:52Ce sera à eux de les prendre en compte, puisque ce sont des choses qui ne sont pas nécessairement de l'ordre législatif.
00:12:59Un certain nombre d'autres propositions appartiendront à nous et au pouvoir public de les mettre en place, de les décliner,
00:13:08et parfois de mettre des moyens sur la table pour faire avancer les choses.
00:13:16Et puis, un troisième volet de propositions seront évidemment des propositions d'ordre législatif.
00:13:24Et nous allons travailler sur une loi qui permettra, je l'espère, d'apporter un certain nombre de solutions.
00:13:32Alors, avant de passer, comme vous l'avez vu, il y a 87 propositions.
00:13:38Mais ces propositions, elles ne sont pas le cœur du rapport.
00:13:46Je crois que le cœur du rapport, je le redis, c'est l'analyse que nous avons faite.
00:13:50Cette analyse précise, parfois désagréable, mais qui, je le redis, fait l'état des lieux d'un monde qui, aujourd'hui, a quand même pris conscience d'un certain nombre de choses.
00:14:08Et si nous avons une machine à broyer des talents, nous avons aussi un monde qui change.
00:14:13Et ça, il faut le signaler.
00:14:14Alors, avant de passer à la litanie des propositions, je ne vais pas les faire les 86, je les ai un petit peu classées,
00:14:22je vais refaire des remerciements, c'est-à-dire les remerciements à nos équipes,
00:14:28aux administrateurs de l'Assemblée nationale, aux agents de l'Assemblée nationale.
00:14:35Je vous le dis, une commission d'enquête, je pense que Madame la Présidente Sandrine Rousseau témoignera aussi là-dessus,
00:14:46c'est que quand vous la faites sérieusement, en réalité, c'est une vraie petite entreprise.
00:14:51C'est presque, j'ai calculé, il y a presque 10 personnes à temps plein qui travaillent sur une commission d'enquête pendant ces six mois.
00:15:00Donc, c'est beaucoup de travail, mais surtout, dans cette Assemblée, il y a beaucoup de gens et de personnalités qui ont des qualités extraordinaires.
00:15:10Et la qualité de ce rapport, enfin, c'est moi qui le signe, donc je peux le dire, il est de qualité.
00:15:15La qualité de ce rapport, nous devons, à leur travail, Rosalina, Bernard, Chloé, je vais citer qui je vais oublier,
00:15:25j'aurais fait une erreur, Anna, la collaboratrice de Sandrine, mes collaboratrices Candice et Alexia, Lorraine, Alexia, elle est là, Lorraine.
00:15:36Voilà, je voulais les remercier. Théo, ton collaborateur aussi, qui est où, on ne sait pas où il est.
00:15:43Voilà, je voulais le dire parce que sans, il est là, sans eux, nous ne sommes pas grand-chose.
00:15:48Alors, en fait, on est un peu comme au cinéma, on a des équipes. Nous, on essaye de bien les traiter. On essaye.
00:16:03Bon, alors, première grande série de préconisations.
00:16:08Donc, l'idée, c'est vraiment la question, on va prendre la question des enfants,
00:16:12parce que cette commission d'enquête, c'était aussi le point de départ.
00:16:16Je le rappelle que le point de départ de cette commission d'enquête, je crois que c'était le 14 mars 2024,
00:16:23audition de Judith devant la délégation aux droits des enfants et aux droits des femmes,
00:16:33avec Périne, la présidente de la délégation aux droits des enfants, qui était là.
00:16:37Alors, déjà, nous souhaitons étendre le cadre juridique actuel qui s'arrête à 16 ans,
00:16:42vous savez, sur la protection et les règles d'autorisation.
00:16:46Nous souhaitons l'étendre à 18 ans.
00:16:49Pourquoi 18 ans ?
00:16:51Tout simplement, ça me semble être du bon sens, parce qu'entre 16 ans et 18 ans, vous êtes fragile,
00:16:57et entre 16 ans et 18 ans, vous êtes évidemment potentiellement aussi une proie.
00:17:02C'est un âge qui est un âge charnière et qu'il faut protéger.
00:17:07On souhaite, une mesure que je pense forte et qui fera peut-être du bruit, mais qui me semble être de bon sens,
00:17:13on souhaite prohiber la représentation sexualisée des mineurs à l'écran, aidant les photographies de mode.
00:17:23Je pense que la photo d'un mannequin pour un maillot de bain peut parfaitement être une femme de plus de 18 ans,
00:17:31et je ne vois pas l'intérêt d'avoir une femme d'un âge inférieur.
00:17:37Évidemment, nous souhaitons étendre la présence obligatoire d'un responsable des enfants,
00:17:44ça nous semble être tout à fait logique, pour toutes les productions artistiques.
00:17:48On a vu qu'aujourd'hui, ça se mettait en place dans le cinéma, mais je pense que dans le spectacle vivant,
00:17:52dans la musique, il faut étendre ce poste de responsable des enfants.
00:17:58Et nous souhaitons aussi professionnaliser son statut par la création d'une certification qui permettra d'avoir des gens qui savent et qui connaissent ce métier.
00:18:08Ce n'est pas un métier qui est un métier anodin.
00:18:10Parallèlement à ça, nous pensons qu'il faut contrôler l'honorabilité de toutes les personnes amenées à encadrer les enfants dans le secteur culturel.
00:18:19Nous l'avons décidé récemment pour le sport.
00:18:22Je crois que dans le monde de la culture, où le rapport au corps est si important aussi, il faut contrôler l'honorabilité des personnes amenées à encadrer nos enfants.
00:18:35Évidemment, nous pensons qu'il faut responsabiliser les parents également et assurer leur pleine information,
00:18:42c'est-à-dire que ça passe par une transmission obligatoire du scénario par la production.
00:18:45Et je pense qu'il faut qu'on mette en place un module sur la plateforme de la Commission des enfants du spectacle,
00:18:52rappelant le cadre juridique qui est applicable et obligatoire aux enfants.
00:18:58Le dernier point sur les enfants, je pense qu'il nous faut un cadre plus protecteur pour les enfants de moins de 7 ans.
00:19:06Aujourd'hui, pour les petits, pour les tout-petits, je pense qu'il faut un encadrement renforcé.
00:19:13Et ça passe, à mon sens, par des visites médicales renforcées qui sont en capacité de faire l'évaluation psychologique des enfants.
00:19:22Dans vos témoignages, nous avons quand même eu des situations d'enfants mis sur un tournage de façon un peu protégée de façon insuffisante.
00:19:36Alors, le deuxième point important, si j'ai oublié un sujet important sur les mannequins et sur la mode.
00:19:45Aujourd'hui, vous le savez, les agences ont un agrément à l'année, mais pas individuel sur le mannequin.
00:19:54Et donc, nous pensons qu'il faut que ça soit individuel sur le mannequin en question et non pas le droit d'utiliser des mineurs.
00:20:00Vous voyez ce que je veux dire ? C'est pour chaque mannequin mineur, un agrément devra être mis en place.
00:20:08Alors, on a beaucoup parlé pendant ces auditions de la fonction de référent VHSS.
00:20:14C'est quelque chose d'important et je pense qu'il faut améliorer leur formation parce qu'améliorer leur formation, ça leur donnera plus, un, d'autorité et de pouvoir et deux, une meilleure capacité à écouter, entendre la parole et à avoir les bonnes réactions, les bonnes orientations vers les bonnes personnes.
00:20:40Nous souhaitons aussi que pour les tournages et les productions importantes, qu'il y ait un binôme paritaire, c'est-à-dire qu'il y ait deux référents à chaque fois et que ça soit un homme et une femme.
00:20:54Nous pensons évidemment que ces référents devraient faire, en lien avec le CNC et le CCHSCT, produire un rapport de fin de tournage.
00:21:09Un rapport de fin de tournage pour dire si tout s'est bien passé.
00:21:11Évidemment, si tout s'est bien passé, le rapport sera léger, court, mais si ça s'est mal passé, il sera évidemment plus conséquent.
00:21:18Je l'ai dit, je pense qu'il faut étendre cette obligation en production du spectacle vivant.
00:21:24Le spectacle vivant, le théâtre, on le sait, c'est parfois aussi difficile.
00:21:32Sur ces référents, je pense aussi qu'il faut créer un réseau de référents.
00:21:38C'est-à-dire que les référents se connaissent entre elles et entre eux et qu'ils puissent travailler ensemble, partager les bonnes pratiques.
00:21:46Et nous souhaitons pour les référents qu'il ne puisse pas être possible que c'est quelqu'un appartenant à la direction des structures.
00:21:55On pense également dans d'autres propositions, dans d'autres types de propositions.
00:22:10Évidemment, il faut renforcer le contrôle de l'État et l'information des partenaires sociaux en matière de violence.
00:22:15On pense qu'il pourrait y avoir un inspecteur du travail qui serait détaché auprès du CNM et du CNC, permettant à l'inspection du travail de mieux connaître encore le monde du cinéma et de s'adapter à celui-ci.
00:22:32Évidemment, on pense qu'il faut renforcer les moyens humains et financiers des CCHSCT.
00:22:37Et on pense aussi que le CCHSCT, qui n'existe pas pour le spectacle vivant et la mode, pourrait se mettre en place.
00:22:47Alors, un point sur lequel je pense qu'il faut faire des efforts, en réalité, amplifier ce qui a déjà été fait.
00:22:55Et là, je veux saluer le travail qui a été fait par le CNC depuis quelques années.
00:23:00Mais je pense qu'il participe à la prise de conscience.
00:23:04Et si notre rapport est dur et si notre rapport n'est pas simple pour ce monde, je crois qu'il faut quand même dire, il faut quand même reconnaître qu'une prise de conscience est en cours et que les choses sont en train de changer.
00:23:17Et le rôle et le moment que nous passons en ce moment, c'est d'amplifier ce changement.
00:23:24Donc, sur les formations, je pense qu'il faut inclure obligatoirement une formation au droit du travail et à la prévention des violences dès les écoles.
00:23:33C'est-à-dire que vous, artistes, vous devez être formés à la connaissance des violences et vous devez être formés au droit du travail.
00:23:41Ce n'est pas accessoire, en fait. C'est ce qui vous protège.
00:23:44On pense qu'il faut étendre les obligations de formation telles que celles qui ont été mises en place par le CNC aux autres milieux, c'est-à-dire à l'audiovisuel, au directeur de casting et au spectacle vivant.
00:24:01Alors, sur la formation, c'est un outil incroyable. C'est le meilleur outil pour la prévention.
00:24:12Et je redis, je salue l'initiative du CNC de faire une formation à chaque début de tournage.
00:24:19Ça permettra, on l'a vu, on y a été, on s'est déplacé à cette formation.
00:24:22Je pense qu'à chaque début de tournage, les techniciens, les techniciennes, les comédiens, les comédiennes, tout le monde sera rappelé à ce qu'il faut faire, sera rappelé au cadre, à notre cadre du Code du travail.
00:24:37Et je pense qu'à force, on avancera bien avec cette idée.
00:24:42Alors, sur la protection des professionnels que vous êtes, notamment les comédiens, dans les moments à risque de votre carrière.
00:24:52On l'a vu, un certain nombre d'entre vous nous ont raconté leur premier casting.
00:25:00Et dès le premier casting, des propos sexistes et parfois même des violences sexuelles.
00:25:08Et donc, nous souhaitons réglementer les castings.
00:25:11Les castings doivent être organisés dans des locaux professionnels, pendant des heures ouvrables, en présence de deux personnes au moins,
00:25:19et en interdisant évidemment les scènes d'intimité ou de nudité, même partielles.
00:25:25Évidemment, en cas de besoin sur une nudité ou sur une intimité, il faudra qu'elles soient nécessairement accompagnées d'un coordinateur d'intimité.
00:25:36Nous pensons qu'il faut réglementer à nouveau la profession d'agent.
00:25:41La profession d'agent a été déréglementée par la directive service, directive européenne.
00:25:48Et aujourd'hui, vous n'avez pas besoin de cartes professionnelles pour être agent.
00:25:51Et je pense que c'est une erreur.
00:25:56Les agents sont l'interface entre les productions et ce qu'ils appellent les talents, les comédiens et comédiennes.
00:26:03Je réserve le mot talent à aussi tous les techniciens qui travaillent sur tous les différents tournages et tous les différents spectacles de France et de Navarre.
00:26:14Donc, réglementer à nouveau la profession d'agent.
00:26:19Et à ce titre, nous avons saisi l'autorité de la concurrence parce que nous nous posons des questions sur la concentration et sur la concentration dans ce milieu.
00:26:29Aujourd'hui, vous avez deux grandes agences et puis quelques autres.
00:26:33Et je pense que ce n'est pas nécessairement ce qu'il y a de plus sain.
00:26:38Alors, une mesure qui est évidemment attendue, sur laquelle on a eu beaucoup de débats,
00:26:43ce que vous avez, qu'on en a beaucoup parlé, c'est la question de l'encadrement des scènes d'intimité dans les productions cinématographiques, audiovisuelles et le spectacle vivant.
00:26:55Nous pensons qu'il faut détailler les scénarios, que les scénarios soient même, ça a été proposé par les garçons d'ailleurs, par les acteurs,
00:27:05qu'ils soient storyboardés sur les questions de scènes d'intimité.
00:27:08On ne peut pas, pour une actrice ou pour un acteur, se contenter de la lecture d'un scénario et de voir scène d'amour.
00:27:15Scène d'amour, ça veut dire beaucoup de choses.
00:27:18Et pour un comédien, l'engagement pour ce film, il doit savoir ce qu'il aura à faire.
00:27:24Et donc, on souhaite que ça puisse être contractualisé.
00:27:27Et évidemment, dans le cas où une partie, un des acteurs souhaite la coordination d'intimité, elle sera obligatoire.
00:27:37Et nous souhaitons qu'elle soit à chaque fois proposée par la production.
00:27:42Évidemment, j'ai oublié de dire, ce métier de coordinateur d'intimité, il faudra qu'il soit, comment dire, certifié et qu'il soit encadré.
00:27:52Alors, sur la question, je reviens sur la question des mannequins.
00:27:57Nous souhaitons mettre un terme aux pratiques d'endettement des mannequins.
00:28:01Aujourd'hui, vous avez des pratiques qui s'appellent le statement et qui endettent des mannequins.
00:28:07Les mannequins ne sont pas payés.
00:28:09Elles sont payées parce qu'elles ont avancé, parce que l'agence a avancé des frais.
00:28:13Les frais d'hébergement, les frais de transport.
00:28:15Alors, je pense que dans notre société, tout travail mérite salaire, évidemment.
00:28:22Rassurez-vous, on a presque fini.
00:28:24Nous souhaitons mettre en œuvre des mesures pour limiter les phénomènes d'Omerta
00:28:30et mettre les employeurs du secteur culturel face à leurs responsabilités.
00:28:34Évidemment, en facilitant les enquêtes internes.
00:28:37Ces enquêtes internes sur lesquelles on a beaucoup parlé.
00:28:40et on pense qu'il faut certifier les organismes extérieurs qui font les enquêtes internes.
00:28:51Nous souhaitons obliger les employeurs à signaler au procureur les faits de violences sexuelles.
00:28:57C'est-à-dire que quelqu'un qui connaît et qui a été amené à savoir d'une violence sexuelle,
00:29:03il faudra qu'il y ait un dispositif qui l'oblige à les signaler au procureur.
00:29:06Enfin, sur les phénomènes d'Omerta, il nous est apparu qu'il y avait un vrai problème lié à l'argent, tout simplement.
00:29:20Enfin, simplement, le nerf de la guerre.
00:29:23Souvent, des personnes victimes ne souhaitent pas témoigner
00:29:28parce qu'elles savent qu'elles vont mettre en péril un projet
00:29:32et que leur témoignage va, entre guillemets, planter le film.
00:29:37Alors, pour cela, nous souhaitons rendre obligatoire la couverture assurantielle
00:29:40des risques de violences sexistes et sexuelles dans les productions culturelles.
00:29:47Le rendre obligatoire aura la vertu d'avoir plusieurs assurances
00:29:52qui seront obligées de travailler sur le sujet, de proposer des offres aux productions.
00:29:56Et je crois que tout le monde y gagnera.
00:29:58Les productions, évidemment, vous, et aussi l'œuvre finale.
00:30:04Alors, quelques mesures d'ordre plus générales pour conclure.
00:30:11Madame la présidente Sandrine, tu l'as dit, il faut que nous améliorons.
00:30:16Et ça, c'est une préoccupation que j'ai au regard de ce sujet qui vous concerne,
00:30:24mais aussi de l'ensemble de la société.
00:30:26Nous devons améliorer la prise en charge judiciaire des victimes de violences morales,
00:30:30sexistes ou sexuelles dans un cadre professionnel ou dans un cadre plus large.
00:30:36Je pense qu'il faut étendre aux violences professionnelles
00:30:39les juridictions spécialisées dans les violences intrafamiliales.
00:30:43Vous avez des personnalités, des juges, des magistrats, des enquêteurs
00:30:46qui ont maintenant une compétence sur les violences intrafamiliales.
00:30:52Alors, bien qu'elles ne soient pas exactement les mêmes que les vôtres,
00:30:54je pense que nous pouvons étendre ces juridictions spécialisées.
00:31:00Je souhaite ouvrir le débat sur la prescription glissante
00:31:05des violations sexuelles commises à l'encontre des majeurs.
00:31:08Nous l'avons fait pour les mineurs.
00:31:09Je pense que nous devons nous poser la question,
00:31:12analyser juridiquement la possibilité de le faire pour les violences sur les majeurs.
00:31:19La prescription glissante, c'est la possibilité,
00:31:24quand vous avez une victime prescrite,
00:31:28mais sur laquelle il y a d'autres victimes qui ont déclenché des procédures
00:31:33et que les procédures sont en cours,
00:31:35la possibilité d'ouvrir les enquêtes pour la personne
00:31:39qui est dans le cadre de la prescription.
00:31:42Je crois que c'est une question de justice
00:31:44et une question aussi de régler cette question de la prescription
00:31:48auquel moi je tiens, la prescription générale,
00:31:51mais de l'aménager pour pouvoir justement avancer sur cette question.
00:31:59Dans le cadre de cette idée d'améliorer la prise en charge judiciaire,
00:32:03je pense qu'il faut prévoir une aide juridictionnelle de plein droit
00:32:07pour accompagner les victimes lors du dépôt de plainte.
00:32:11Ça existe pour les mineurs.
00:32:13Je pense qu'on peut l'étendre pour les majeurs.
00:32:19Ensuite, un sujet qui est compliqué juridiquement,
00:32:25mais je pense que nous, représentation nationale,
00:32:28avec les éminents commissaires aux lois que nous avons ici,
00:32:31je pense qu'il faut qu'on ouvre la réflexion
00:32:35sur la possibilité de plainte anonyme pour les victimes.
00:32:38C'est-à-dire, quand vous avez plusieurs victimes ensemble
00:32:42et qu'elles ne veulent pas, parce qu'elles ont peur,
00:32:44parce qu'elles ont peur pour leur travail,
00:32:46elles ont peur pour leur famille, elles ont peur pour elles,
00:32:49qu'elles aient la possibilité de faire un dépôt de plainte anonyme.
00:32:53Je rappelle que normalement, le dépôt de plainte est anonyme
00:32:56puisque le secret de l'instruction devrait exister,
00:33:00mais ce n'est pas tout à fait le cas
00:33:01et je pense qu'il faut que nous renforcions ça.
00:33:04Et enfin, pour conclure,
00:33:07le monde de la culture
00:33:10doit être un monde
00:33:13qui permet
00:33:14de faire levier sur les changements de la société.
00:33:19Le monde de la culture
00:33:20est un monde qui permet
00:33:21d'être prescripteur
00:33:24d'un certain nombre d'idées
00:33:26dans cette société.
00:33:28Et moi, je le dis
00:33:29en tant qu'homme,
00:33:31notre monde doit changer,
00:33:33la perception des hommes doit changer
00:33:35vis-à-vis des femmes.
00:33:37Et je le dis en étant un homme
00:33:38qui a parfois été élevé
00:33:40dans le terreau de cette culture patriarcale.
00:33:43Quand nous sommes des hommes,
00:33:44nous avons parfois été lourds.
00:33:46Et je crois qu'il faut
00:33:48un minimum un peu plus pour d'autres.
00:33:51Nous devons, évidemment,
00:33:52nous devons faire notre examen de conscience.
00:33:57Et nous avons tout à gagner
00:33:58à une société plus inclusive,
00:34:01une société où il y a une vraie égalité femmes-hommes
00:34:04et une société avec moins de violence.
00:34:07Alors voilà une partie des mesures.
00:34:10J'ai essayé de les classer
00:34:11pour que je ne sois pas obligé
00:34:13de faire les 86.
00:34:14Le rapport est maintenant public.
00:34:16Le rapport est maintenant sur la table.
00:34:18Et le rapport maintenant a dit beaucoup de choses.
00:34:23Et je crois que plus personne ne pourra
00:34:24ignorer l'étendue des violences dans ce monde.
00:34:29Voilà, je vous remercie encore.
00:34:31Et on va ouvrir les questions.
00:34:32Alors les questions,
00:34:33on est à l'Assemblée,
00:34:35sur une conférence de presse de l'Assemblée.
00:34:38Et donc, elles ne sont ouvertes qu'aux journalistes.
00:34:40On sera là pour parler avec vous
00:34:42dans la suite sans aucun problème.
00:34:45Est-ce qu'il y a une question ?
00:34:46Oui, présentez-vous pour qu'on s'est...
00:34:50C'est normal parce que le rapport est publié
00:35:11normalement depuis ce matin 8 heures.
00:35:13Alors, premier élément,
00:35:21moi, je ne pense pas qu'il y ait de mesures
00:35:23qui l'emportent sur les autres.
00:35:26C'est une globalité.
00:35:27Ce plan est global.
00:35:29Et tout se tient dans tout.
00:35:32Sur les pouvoirs publics
00:35:35et sur le ministère de la Culture,
00:35:36nous avons vu que les services
00:35:40et le cabinet de la ministre
00:35:41et les services du ministère de la Culture
00:35:43ont suivi nos auditions.
00:35:47Elle a suivi notre commission d'enquête.
00:35:48Et dans la présentation du plan
00:35:50qui a été fait au mois de mars par la ministre,
00:35:53on a vu qu'un certain nombre
00:35:54de nos préconisations étaient reprises.
00:35:57Et nous, nous allons travailler
00:35:58avec Sandrine et avec tous les députés
00:36:00qui le veulent,
00:36:02continuer à porter ces questions.
00:36:05Mais je le redis,
00:36:06elles appartiennent aussi au monde économique
00:36:09et à la filière du monde de la culture
00:36:13visée par cette commission d'enquête.
00:36:16C'est à eux aussi de prendre leurs responsabilités.
00:36:19Ils l'ont déjà fait.
00:36:21Ils l'ont déjà fait.
00:36:22Il faut maintenant amplifier le mouvement.
00:36:24Et je vais vous dire,
00:36:27moi, je ne veux pas que dans 5 ans,
00:36:29il y ait une nouvelle actrice célèbre
00:36:32comme Judith qui pousse un coup de gueule
00:36:35sur ces sujets-là.
00:36:37Judith l'a fait.
00:36:38Avant elle, Adèle Haenel l'avait fait.
00:36:43Avant, il y a eu Anna Mougladis,
00:36:47qui l'a fait aussi.
00:36:48Vous avez eu Noémie Cochet,
00:36:51vous avez eu Fabi Favment,
00:36:53vous avez eu Maria Schneider.
00:36:54Et à chaque fois,
00:36:56la vague est retombée.
00:36:58Voilà, il y en a plein d'autres.
00:36:59Et nous, nous souhaitons qu'aujourd'hui,
00:37:02ce mouvement,
00:37:03nous souhaitons que ce mouvement
00:37:05s'amplifie
00:37:07et ce mouvement permette tout simplement
00:37:09aussi à la société
00:37:11de s'améliorer,
00:37:14plus que de s'améliorer d'ailleurs,
00:37:16d'en finir avec les inégalités femmes-hommes
00:37:19et les violences sexistes et sexuelles.
00:37:22Je crois que j'ai répondu à votre question en entier.
00:37:25Oui.
00:37:26Ah oui, peut-être Sandrine,
00:37:27tu veux compléter.
00:37:30Je soutiens absolument
00:37:31ce que vient de dire le rapporteur.
00:37:32Pour moi, il y a quand même une urgence,
00:37:34c'est les castings,
00:37:35qui sont quand même un lieu de violence
00:37:37très régulière et systémique.
00:37:39Et aujourd'hui, à l'heure où nous nous parlons,
00:37:40il y a probablement des enfants
00:37:41qui passent des castings.
00:37:43Et je pense qu'il y a quand même
00:37:44quelque chose qui relèverait
00:37:45du réglementaire très vite,
00:37:46qui consisterait à interdire
00:37:47les castings sauvages immédiatement.
00:37:50Oui, tout à fait.
00:37:53Moi, j'ai 86 propositions,
00:37:57évidemment, il y a une hiérarchie,
00:37:58mais je pense que si on se focalise
00:38:01et si l'opinion publique se focalise
00:38:02sur une seule des propositions,
00:38:04on risque de perdre l'ensemble des autres.
00:38:06Non, mais on est d'accord.
00:38:07De toute façon, on a souvent été d'accord.
00:38:09Oui.
00:38:10Merci.
00:38:11Merci.
00:38:12Merci.
00:38:13Merci.
00:38:14Merci.
00:38:15Merci.
00:38:16Merci.
00:38:17Merci.
00:38:18Merci.
00:38:19Merci.
00:38:20Merci.
00:38:21Merci.
00:38:22Merci.
00:38:23Merci.
00:38:24Merci.
00:38:25Merci.
00:38:26Merci.
00:38:27Merci.
00:38:28Merci.
00:38:29Merci.
00:38:30Merci.
00:38:31Merci.
00:38:32Merci.
00:38:33Merci.
00:38:34Merci.
00:38:35Merci.
00:38:36Merci.
00:38:37Merci.
00:38:38Merci.
00:38:39Merci.
00:38:40Merci.
00:38:41Merci.
00:38:42Merci.
00:38:43Merci.
00:38:44Merci.
00:38:45Merci.
00:38:46Merci.
00:38:47Merci.
00:38:48Merci.
00:38:49Merci.
00:38:50Merci.
00:38:51Merci.
00:38:52Merci.
00:38:53Merci.
00:38:54Merci.
00:38:55Merci.
00:38:56Merci.
00:38:57Merci.
00:38:58Merci.
00:38:59Merci.
00:39:00Merci.
00:39:01Merci.
00:39:02Merci.
00:39:03Merci.
00:39:04Merci.
00:39:05Un fort de tout ça c'est que c'est que c'est l'ensemble de la société qui est encore
00:39:11qui a encore besoin de changer beaucoup donc oui on reçoit mais moi moi je le dis
00:39:16je le dis et je pense que si on veut avancer il faut aussi reconnaître les travaux
00:39:21qui ont été faits par par les pouvoirs publics par les organisations par les syndicats
00:39:28de réalisateurs les syndicats d'acteurs tous ces gens là ont pris conscience d'un certain nombre
00:39:32de choses et juste cette commission d'enquête au départ surtout sur la première je vais vous
00:39:39dire on a galéré au départ parce que personne ne voulait témoigner personne ne voulait témoigner
00:39:44sur la première commission d'enquête évidemment et à nadege tu le dis il y avait des gens qui
00:39:50avaient peur de prendre des risques et on a ouvert on a ouvert un flot un robinet et aujourd'hui il
00:39:57coule et on reçoit on a reçu en plus des 400 personnes auditionnées on a reçu des je pense
00:40:05pas loin de centaines de témoignages écrits vous avez des organisations des organisations par exemple
00:40:13de réalisateurs ou des réalisateurs les maquilleuses qui ont fait des enquêtes internes et tout ça on a
00:40:20un certain nombre de choses qui remontent et qui vont nourrir et qui vont objectiver aussi la réalité
00:40:26et moi je le dis il y a une mesure aussi qui est importante c'est deux choses au niveau global au
00:40:33niveau national il faut refaire une enquête virage qui a été une enquête faite par l'INED qui date
00:40:38aujourd'hui de 2015 sur la prévalence et la la les violences sexistes et sexuelles dans l'ensemble
00:40:44de la société je pense qu'il faut la refaire cette étude parce qu'elle a dix ans et en dix ans il y a
00:40:49beaucoup de choses qui ont changé il ya l'émergence aussi de nouveaux dangers par rapport aux réseaux sociaux
00:40:53par rapport au harcèlement numérique etc et il nous faut aussi des statistiques au niveau du
00:40:58ministère de la culture avec ce que je souhaite avoir un baromètre des violences sexistes et sexuelles
00:41:04annuel ou bi annuel pour permettre de faire ce suivi pour voir si j'ai envie de dire la pression
00:41:11redescend si on compte si ça reste identique et si ça ne redescend pas il faudra qu'on aille encore plus
00:41:17loin donc voilà vas-y complète si je peux juste compléter sur les enquêtes il me semble extrêmement
00:41:25important à la fois d'avoir une évaluation objective de la situation puisque aujourd'hui
00:41:31nous en manquons et pourtant il y a des possibilités de d'utiliser des fichiers des ressources des
00:41:39data là dessus et donc il faut absolument que des chercheurs et chercheuses se mettent sur le sujet et nous
00:41:45donne quand même une photographie objectivable de la situation mais je voudrais aussi que cette
00:41:52photographie dise ce qu'on appelle l'intersectionnalité c'est à dire le cumul des discriminations le cumul des
00:41:59violences puisque nous avons eu des nous avons eu des témoignages sur des discriminations spécifiques
00:42:06sur les personnes en situation de handicap nous avons eu des témoignages extrêmement fort sur le racisme
00:42:11mais je vois nadej bosson diagnes dont je vous invite vraiment à écouter l'audition et en fait il y a
00:42:16il y a aussi ce cumul parce que nous avons par exemple eu beaucoup de mal dans la dans la commission à
00:42:22avoir ces paroles là parce qu'en fait elles étaient encore plus en danger que les autres et donc c'est
00:42:27pas parce qu'elles ne se sont pas exprimées massivement dans la commission qu'elles n'existent
00:42:31pas bien au contraire c'est même peut-être le signe que c'est encore plus fort sur ces populations là
00:42:35et donc l'enquête devra aussi éclairer ça est ce que vous avez il ya d'autres questions oui
00:42:49oui
00:43:19On n'a pas fait d'études comparées avec les autres pays.
00:43:32Ce fut été intéressant, mais le temps, six mois, nous était compté et nous n'avons pas pu le faire.
00:43:38Mais je pense que c'est une piste aussi pour s'améliorer.
00:43:41Je sais qu'un certain nombre de personnes l'ont fait.
00:43:44D'ailleurs, c'est étonnant parce que ce qui a été mis en place par le CNC inspire les autres pays.
00:43:55Après, je pense qu'une des raisons pour lesquelles il y a des freins dans notre pays, c'est ce culte de l'auteur.
00:44:05Ce culte de l'auteur, l'auteur tout-puissant à qui on pardonne tout, l'auteur tout-puissant qui a tous les droits.
00:44:11Alors, on l'a vu, on l'a vu avec les paroles de monsieur, oui, quand je dis l'auteur, c'est le talent, le talent tout-puissant.
00:44:20C'est vrai, ce n'est pas l'auteur, ce n'est pas l'auteur.
00:44:23C'est juste quand on dit le culte de l'auteur, la formule n'est rarement le culte du talent.
00:44:28Mais c'est ça la réalité, c'est le culte du talent.
00:44:31C'est-à-dire cette personne qui, parce qu'il est doué, parce qu'il est fort, est au-dessus du reste.
00:44:37Et on l'a vu, c'était quelque chose qui nous a frappé, et c'est ce qui avait frappé d'ailleurs le CNC à l'époque dans la mise en place des programmes de formation des producteurs.
00:44:47Vous aviez des gens qui n'étaient pas suffisamment au point, qui étaient défaillants sur la question du droit du travail.
00:44:53Et donc le droit du travail doit être non pas renforcé, il existe, on a un cadre extrêmement protecteur dans notre pays, mais il doit tout simplement être appliqué.
00:45:02Et je crois qu'il faut cette culture de continuer à produire des œuvres en respectant le droit du travail, en respectant les personnalités, chaque personnalité.
00:45:13Voilà.
00:45:14Quand tu peux compléter.
00:45:15Oui, c'est une question de talent, et ça, le rapporteur a absolument raison.
00:45:19C'est aussi une question de concentration des pouvoirs, je tiens à le dire.
00:45:22On en a parlé sur les agents, c'est-à-dire qu'il y a un faible nombre d'agents qui possèdent des portefeuilles de talent énormes,
00:45:29de sorte que si une personne dénonce une autre personne dans ce portefeuille,
00:45:33eh bien, il y a la possibilité pour un agent de rompre du jour au lendemain la carrière de la personne qui a parlé.
00:45:40Donc, c'est un vrai sujet de protection des personnes, mais il y a aussi les structures qui, parfois, ont des personnes à leur tête,
00:45:50qui sont là depuis très longtemps et qui, parfois, ne font pas preuve d'une grande ouverture d'esprit.
00:45:54Je pense, par exemple, à la Cinémathèque, qui, avec Maria Schneider, a quand même fait preuve d'un conservatisme
00:46:02et d'une volonté de freiner la reconnaissance de ce qu'avait subi Maria Schneider sur le tournage.
00:46:12Moyennant quoi, d'ailleurs, ils ont obtenu à peu près l'exact inverse comme objectif,
00:46:16puisque maintenant, tout le monde sait ce qui s'est passé sur ce tournage-là.
00:46:19Mais ce que je veux dire aussi, c'est que, certes, il y a des talents, mais il y a aussi des positions de pouvoir.
00:46:23Et ça, ça relève du ministère qu'il va falloir quand même interroger, non seulement aujourd'hui, mais dans le temps,
00:46:30c'est-à-dire comment ces positions de pouvoir sont aussi des lieux où il y a une rotation des personnes,
00:46:36de sorte qu'il y ait aussi une rotation des profils et une ouverture des capacités à voir les différentes facettes de quelque chose.
00:46:46Et juste compléter, je pense qu'il faut qu'on ait, et c'est pour ça qu'on parle, nous, de transformer le bonus parité en bonus, en malus, en réalité.
00:46:57Je pense que ça reviendra au même.
00:46:58Pour les productions, ça reviendra au même à partir du moment où elles utiliseront et qu'elles mettront en valeur un certain nombre de talents féminins.
00:47:08Et je crois que dans notre pays, nous devons rappeler que nous avons des femmes artistes, des grandes femmes artistes.
00:47:16Et nous devons sans doute aussi peut-être faire en sorte qu'elles deviennent des rôles modèles pour nos petites filles,
00:47:23parce que souvent, nos petites filles...
00:47:26D'ailleurs, on l'a vu, vous avez vu, par exemple, c'est la saut symptomatique, il y a eu une audition des acteurs.
00:47:33Médiatiquement, le bruit, il a été presque dix fois plus important que l'audition des actrices.
00:47:41Voilà. Et c'est assez révélateur.
00:47:43C'est assez révélateur, alors que ces actrices sont des grandes actrices, de la même façon, d'ailleurs, que ces acteurs sont des grands acteurs.
00:47:49Mais il y a quand même toujours cette différence de perception et de cette différence d'amplification médiatique.
00:47:57À chaque fois qu'il s'agit d'hommes, c'est toujours plus amplifié que quand il s'agit de femmes.
00:48:01Et je trouve ça toujours très surprenant.
00:48:03Il y avait une autre question, une question avant et après, vous, madame.
00:48:05Je crois que, bon, dès cette année, la présidente sera une femme.
00:48:25Ce n'est pas la première fois, mais c'est un signe fort.
00:48:28Oui, s'ils peuvent continuer, ce qu'ils ont un petit peu commencé, ça serait bien.
00:48:34Oui, ça serait bien.
00:48:35Mais on resuivra ça avec intérêt.
00:48:38Oui, il faut plus que ça.
00:48:38Mais moi, je suis modéré et Sandrine est un peu moins modérée.
00:48:41Donc, il va y aller.
00:48:42Non, mais il faut que...
00:48:45Vous voyez, pour se faire applaudir, c'est parfois...
00:48:47Mais je peux me faire...
00:48:49Tu t'es fait applaudir plein de fois.
00:48:51Le festival de Cannes doit être le lieu de ce renversement des mentalités.
00:48:57Il doit être le lieu où on dit haut et fort, on dit de manière institutionnelle,
00:49:01on dit dans les paillettes et les tapis rouges, on le dit haut, on le dit au micro, on le dit à la tribune,
00:49:05qu'enfin, on a envie, tous et toutes, tous les acteurs, tous les échelons de ces métiers, que ça change.
00:49:12Parce que ça n'est pas acceptable.
00:49:13Et en fait, je pense à toutes les personnes qui ont quitté des festivals en disant la honte
00:49:19ou celles qui ont parlé et qui se sont retrouvées après toutes seules dans des salles,
00:49:23dans des arrière-fonds de restaurants.
00:49:25Je vous le dis aujourd'hui.
00:49:27Et c'est un message que je lance au festival de Cannes.
00:49:29Vous avez une responsabilité.
00:49:30Cette responsabilité, elle est de dire, nous vous entendons, nous vous croyons, nous vous accompagnerons
00:49:36et nous ne voulons plus que ce monde-là soit structuré de cette manière-là.
00:49:45Le festival de Cannes fait partie des lieux de pouvoir.
00:49:52Et en tant que lieu de pouvoir, il a une responsabilité.
00:49:55Et en tant que lieu de pouvoir et en tant que responsabilité, ils ne peuvent plus aujourd'hui ignorer un certain nombre de choses.
00:50:02Je crois que nous les décrivons dans ce rapport de façon rigoureuse, de façon méthodique.
00:50:09Et évidemment, grâce à vos témoignages, de façon extrêmement puissante.
00:50:14Il y avait une autre question ?
00:50:15Sur le festival de Cannes, mais comme sur tous les festivals, il y a aussi un enjeu dont on n'a pas beaucoup parlé,
00:50:20qui sont les fêtes et les lieux festifs, les moments festifs, qui sont aussi des lieux de survenue de ces violences
00:50:27et qu'il convient aussi de réguler de manière ou de surveiller ou de donner la capacité aux personnes qui sont dans ces lieux festifs
00:50:35de pouvoir témoigner et signaler dès lors qu'il y a des comportements inappropriés.
00:50:40Et les fêtes n'en seront que plus bonnes.
00:50:43Mais c'est vrai, il faut continuer à faire la fête, mais dans des conditions sérieuses et en ne faisant pas n'importe quoi.
00:50:51Il y avait une question là-bas, et je crois qu'ici aussi, je ne sais plus.
00:50:54Oui, madame ?
00:50:56Alors, il faut qu'on expertise l'ensemble de nos propositions.
00:51:12Quand on est parlementaire, on a des idées.
00:51:18C'est aussi un acte créatif, la création de la loi.
00:51:21Non, mais c'est vrai.
00:51:23Et il faudra maintenant qu'on expertise ce qui relève du domaine réglementaire, ce qui domaine de la loi,
00:51:30ce qui relève du code pénal.
00:51:36Tout ça, nous allons continuer à travailler.
00:51:38On ne va pas vous annoncer un calendrier maintenant, mais je crois qu'on est un certain nombre à être déterminés.
00:51:44En tout cas, moi, je porterai le combat, évidemment.
00:51:51Il y avait une autre question ?
00:51:53Ah oui, c'était vous, madame, pardon.
00:51:55Je vous ai...
00:51:56Oui.
00:52:13Oui.
00:52:13Oui.
00:52:43Oui.
00:53:13Je vais répondre.
00:53:38Merci.
00:53:39Je vais vous répondre.
00:53:40Et je rappelle juste que les questions sont ouvertes aux journalistes.
00:53:44Moi, je vais me faire gronder par l'Assemblée nationale parce que c'est normalement la règle.
00:53:49Juste sur ce que vous venez de dire.
00:53:53Moi, je pense que déjà avancer sur la prescription glissante, ça serait déjà une très grosse avancée.
00:53:57Et je ne suis pas sûr que la prescription ou la non-prescription réglerait tout.
00:54:03Je suis désolé.
00:54:03Je suis avant d'être à la commission culture.
00:54:06J'ai été pendant huit ans commissaire aux lois.
00:54:09Et je crois qu'un certain nombre de personnes ici sont également commissaires aux lois.
00:54:14La prescription, si elle existe, elle a des raisons d'exister.
00:54:18Et il faut faire très attention.
00:54:20Non, non, attendez, attendez, je vous réponds.
00:54:22Je vous réponds.
00:54:23Ensuite, moi, je pense que le sujet de la justice, évidemment, il est important.
00:54:28Alors, juste vous rappeler que depuis un petit peu de temps, il y a un mouvement pour renforcer le budget de la justice.
00:54:35Ça a été conséquent.
00:54:36Est-ce que c'est suffisant ?
00:54:37Il faut aller plus loin, évidemment.
00:54:40Sur les chiffres des procès, quand il y a des procès, il y a des condamnations.
00:54:48Le sujet, c'est que les plaignantes n'arrivent pas au procès.
00:54:52Pourquoi elles n'arrivent pas au procès ?
00:54:54C'est ça la vraie question.
00:54:56Parce qu'elles sont parfois trop seules.
00:55:02Quand vous allez déposer plainte, c'est le moment crucial.
00:55:05Déjà, il faut avoir le courage d'aller déposer plainte.
00:55:07C'est un long processus.
00:55:08C'est un processus qui demande à être accompagné.
00:55:11Et quand vous déposez plainte, c'est le moment qui va jouer beaucoup sur le reste.
00:55:19Et moi, je propose que les plaintes puissent être accompagnées.
00:55:22Et qu'ensuite, durant tout ce processus judiciaire qui est très long, douloureux pour la victime, extrêmement douloureux,
00:55:33on puisse prévoir des accompagnements.
00:55:36Et je pense, par exemple, qu'aujourd'hui, audience qui est en capacité d'écouter, d'orienter, peut-être que donner des moyens supplémentaires à audience,
00:55:48et le budget d'audience est fait par le monde professionnel, par les employeurs.
00:55:56Et ils sont prêts à le faire, ils nous l'ont dit.
00:55:59Eh bien, l'accompagnement dû vers la plainte et vers l'instruction et vers le procès ensuite est important.
00:56:08C'est comme ça qu'on y arrivera.
00:56:09Mais moi, je vous le dis, peut-être que ça va vous paraître un peu dur,
00:56:13mais je ne crois vraiment pas que la prescription est la solution qui réglerait les sujets.
00:56:19Juste dire aussi que ce rapport s'attache beaucoup, alors certes, à ce que les conditions dans lesquelles les signalements sont faits, etc.,
00:56:29soient bien meilleures, l'accompagnement des victimes bien meilleur, etc.,
00:56:32mais aussi que ça ne se produise plus.
00:56:35Et en fait, je pense que nous devons vraiment aussi concentrer notre attention sur le fait que cela ne se produise plus.
00:56:41parce que le processus législatif et le processus judiciaire derrière est toujours un moment compliqué, douloureux.
00:56:50On peut multiplier les budgets.
00:56:52Aujourd'hui, on n'est pas encore arrivé à une justice parfaite.
00:56:57C'est le moins que l'on puisse dire sur la manière dont la parole des victimes de violences est accueillie, est instruite.
00:57:06Mais surtout, en fait, dans ce rapport, ce que nous voudrions, c'est que véritablement,
00:57:12la prévalence des violences sexistes, sexuelles diminue dans le monde de la culture,
00:57:18comme ailleurs dans la société, évidemment, mais diminue.
00:57:20Et là, alors, nous aurons atteint notre but premier.
00:57:23Et sur les questions de prescription, nous avons un loi qui va arriver sur le consentement,
00:57:27qui modifie déjà la définition de la loi qui est portée par mesdames Riotton et Garin.
00:57:32Et sur la prescriptibilité, sur les crimes sexuels, nous aurons un autre projet de loi à un autre moment.
00:57:39Ce rapport-là, c'est vraiment sur le monde de la culture.
00:57:42On va, à moins qu'il y ait d'autres questions de journalistes, on va conclure.
00:57:47Juste pour conclure, vous dire que pour continuer le débat et pour continuer la réflexion,
00:57:53on organise au mois de fin avril, j'ai la date qui m'échappe, le 30 avril.
00:58:01Le 30 avril, on va organiser deux tables rondes sur le sujet pour continuer à avoir cette réflexion.
00:58:07Évidemment, vous serez invité, un certain nombre d'entre vous seront invités à participer à cette table ronde.
00:58:14Et on aura une petite surprise dramaturgique à la fin.
00:58:22Écoutez, je trouve qu'il y a un travail colossal qui a été fait.
00:58:26Et je suis à la fois très émue, bouleversée, parce que c'est vrai que c'est une aventure, ce n'est pas le terme,
00:58:36mais en tout cas, c'est un combat que j'ai mené.
00:58:39Puisque lorsque cette première commission avait été votée il y a un an, à l'époque,
00:58:46avec en effet Francesca Pasquini, Erwan et tous les députés qui l'avaient soutenus,
00:58:53il avait fallu en convaincre certains qui n'étaient pas convaincus.
00:58:57Enfin voilà, c'est-à-dire que c'était un engagement qui a commencé il y a un an
00:59:01et que cette commission à l'époque était mort tenée,
00:59:06puisque avec la dissolution de l'Assemblée, la commission a été dissoute.
00:59:10Et que là, justement, alors que le courage et les questions se posaient
00:59:15et que beaucoup de personnes investissaient à l'époque cette commission,
00:59:19comme le disait Erwan, en se disant « je vais aller témoigner, est-ce que je vais témoigner ?
00:59:24Est-ce que je serai protégée ? Est-ce que c'est possible d'être en huis clos ? »
00:59:27Et toutes ces questions étaient des questions qui remuaient beaucoup des personnes
00:59:32qui, par ailleurs, je pense que c'est important de le dire,
00:59:34parce que je crois que la charge émotionnelle qu'on...
00:59:38J'imagine que Sandrine et Erwan portent aussi sur les épaules avec Sarah
00:59:43et tous les députés qui ont été là, j'imagine ce qu'ils ont vécu durant toutes ces auditions,
00:59:49c'est-à-dire qu'il y a aussi des personnes qui sont venues témoigner pour la première fois de leur vie
00:59:52de violences dont elles et ils ont été victimes.
00:59:58Et c'est vrai qu'à l'époque, justement, alors que le courage et que des personnes
01:00:01commençaient à prendre la décision de peut-être venir témoigner,
01:00:03cette commission a été dissoute.
01:00:06Et donc ensuite, c'est vrai que par un...
01:00:11Voilà, moi j'avais investi de beaucoup d'espoir cette commission
01:00:15et voilà maintenant qu'elle a eu lieu
01:00:19et que ce rapport est rendu public.
01:00:25Je ne suis pas étonnée et presque soulagée
01:00:30de voir qu'il est écrit noir sur blanc des choses que nous savions déjà
01:00:35et que ces souffrances et ces silences
01:00:39qui parfois sortent du silence grâce aussi à la force du collectif,
01:00:47grâce au fait de savoir qu'on n'est pas seul.
01:00:51Voilà, plus personne ne peut dire je ne savais pas.
01:00:54Ce que j'espère, c'est que les leaders,
01:01:00que ce soit les personnes qui ont du pouvoir,
01:01:04les hommes politiques, les femmes politiques,
01:01:07mais surtout sur les tournages,
01:01:08les personnes qui sont du meilleur côté,
01:01:14qui ont la plus grande loge,
01:01:15qui ont le plus gros cachet
01:01:17et qui ont le plus de pouvoir sur un plateau,
01:01:20les A-listers, comme on dit,
01:01:22et qui peut-être se disent
01:01:25eh ben j'avais pas vu,
01:01:27j'ai entendu mais j'ai pas vu,
01:01:29on m'a dit mais je ne suis pas sûre de croire,
01:01:32j'étais pas là,
01:01:33ah oui mais j'étais dans ma loge
01:01:37ou j'étais pas là ce jour-là, etc.
01:01:39Mais que ces personnes en fait
01:01:41aussi s'investissent presque comme de dire
01:01:45peut-être de se dire
01:01:46ben voilà moi j'ai un statut,
01:01:48j'ai quelque chose d'assez sécurisant,
01:01:50j'ai une notoriété qui me permet aussi de prendre,
01:01:54de porter sur mon dos
01:01:56ou d'être le radeau ou la locomotive
01:02:00et de dire à quelqu'un
01:02:02eh ben écoute toi,
01:02:03t'es peut-être technicienne, assistante,
01:02:06costumière,
01:02:08eh ben viens,
01:02:09allez on va parler,
01:02:11on va signaler ce qui vient de t'arriver,
01:02:13je te vois, je t'entends, je suis là.
01:02:15Parce qu'en fait la hiérarchisation aussi,
01:02:18l'aristocratie,
01:02:19la manière dont s'organise un tournage
01:02:21a quelque chose de féodal
01:02:23et je veux bien croire qu'il y a des gens
01:02:25qui en effet ont pu vivre une carrière entière
01:02:27sans voir ce qui se passait.
01:02:28Il m'est arrivé moi aussi
01:02:29de ne pas voir ce qui s'était passé sur des tournages,
01:02:31donc je me remets moi-même en question.
01:02:34J'ai eu ce statut-là à une époque
01:02:36d'être parmi les quatre noms du haut de l'affiche
01:02:40et je pense que c'est important
01:02:42qu'on se remette tous en question ensemble
01:02:44et qu'on se dise qu'il n'y a que le collectif
01:02:45qui puisse faire avancer les choses
01:02:47mais que souvent, malgré tout,
01:02:50on a toutes et tous besoin
01:02:52d'un bouclier, d'un rempart,
01:02:56de quelqu'un qui peut-être nous prendrait par la main
01:02:58et nous dit
01:02:59grâce à moi tu ne seras pas virée de ce tournage,
01:03:02je ne t'inquiète pas.
01:03:04Est-ce qu'il y a une mesure parmi toutes celles
01:03:05qui ont été préconisées ?
01:03:06Oui, ça va ?
01:03:08Est-ce qu'il y a une mesure parmi toutes celles-ci
01:03:11qui vous semblent la plus importante ?
01:03:12On va tous reculer un tout petit peu,
01:03:13ça sera mieux et vous aurez des meilleures images.
01:03:17Si c'est un tout petit peu,
01:03:18là il y a un peu de place, là, voilà.
01:03:19Un tout petit peu pour ne pas nous oppresser
01:03:21et nous écraser.
01:03:24On a tenté.
01:03:25Est-ce qu'il y a une mesure parmi toutes celles
01:03:27qui ont été préconisées,
01:03:28qui vous semblent fondamentales,
01:03:29qui vous semblent prioritées ?
01:03:32Je trouve qu'il y a une mesure qui est très forte,
01:03:38c'est celle de l'obligation des productions
01:03:39à faire un signalement au procureur
01:03:41et ça, il me semble,
01:03:42je vais peut-être dire des bêtises
01:03:44et j'en dis souvent,
01:03:45mais il me semble que c'est quelque chose
01:03:47qui va par contre,
01:03:48qui ne peut s'inscrire que dans la loi
01:03:49et qui du coup va avoir un effet boomerang
01:03:53parce que du coup,
01:03:53ça va être une mesure qui va être appliquée
01:03:55il me semble à toutes les professions.
01:03:58Oui, c'est vrai.
01:04:00Ça va devenir comme un article 40 en fait.
01:04:04C'est ça qu'il faut qu'on expertise
01:04:06et qu'on travaille maintenant.
01:04:07Voilà.
01:04:08Attention, il ne faut pas se défiler.
01:04:09Non, non, ne t'inquiète pas.
01:04:10C'est pour mon genre.
01:04:11Mais voilà, il y a cette mesure-là.
01:04:13Mais par ailleurs, évidemment,
01:04:14tout ce qui concerne les enfants,
01:04:16et c'est vrai que c'est là-dessus,
01:04:17je pense aussi qu'il faut que le CNC s'engage
01:04:19parce que, moi, alors, je, comment dire,
01:04:26il me semble qu'il faudrait qu'il y ait encore plus
01:04:28en ce qui concerne les enfants
01:04:30et je sais que c'est un travail en cours
01:04:31et que ces propositions ne sont pas,
01:04:34enfin, peuvent, comment dire, s'enrichir
01:04:36et se développer,
01:04:37notamment en ce qui concerne l'accompagnement des enfants.
01:04:40Et je pense qu'il faut plus qu'un accompagnateur
01:04:42absolument formé
01:04:43parce que le danger, toujours, c'est l'unilatéral.
01:04:47C'est la relation à une personne.
01:04:49Et plus il y a de personnes qui s'occupent d'un enfant,
01:04:51et je pense qu'il faudrait qu'il y ait une personne
01:04:53qui soit extérieure au tournage
01:04:56et que cette personne-là puisse être une sorte de garant
01:05:00de ce qui se passe, pardon, excusez-moi,
01:05:01sur le tournage,
01:05:03qu'il faut qu'il y ait un coach enfant,
01:05:04qu'il faut que les enfants,
01:05:05qu'ils jouent des rôles difficiles,
01:05:06soient, et un suivi psychologique.
01:05:08Après, enfin, voilà,
01:05:10il y a tout ce qui concerne les enfants.
01:05:12C'est la question du casting ?
01:05:13Est-ce que ça vous semble...
01:05:14Je trouve que c'est très bien, oui.
01:05:16Je trouve que ces mesures sont très bonnes.
01:05:18On a déjà parlé du Festival de Cannes.
01:05:20Est-ce que vous, personnellement,
01:05:21vous attendez un signe fort cette année ?
01:05:24Parce qu'on se rappelle tous de l'année dernière.
01:05:30Mon cerveau n'est pas tellement allé vers le Festival de Cannes.
01:05:34J'ai plutôt me concentré sur les propositions.
01:05:37Et, oui, enfin, je ne sais pas.
01:05:42Je n'ai pas pensé à ça, désolée.
01:05:43Je n'ai pas de réponse de signe fort.
01:05:46Je ne sais pas ce que c'est.
01:05:47Je pense que le problème des signes,
01:05:49c'est qu'ils existent l'espace de l'instant,
01:05:52du moment du signe.
01:05:53Je ne sais pas si la vie est faite de signes.
01:05:55Je pense que la vie doit être fait de grands changements
01:05:56et que le changement n'existe qu'en remettant beaucoup de choses en question,
01:06:01en se remettant en question.
01:06:02Et d'ailleurs, ces remises en question n'ont pas besoin d'être violentes,
01:06:07brutales et accusatrices,
01:06:09mais de tous se poser la question de la manière de comment on avance ensemble.
01:06:13Et je pense que c'est là-dessus aussi.
01:06:15Et malheureusement, on l'a vu lors de ces auditions,
01:06:17il y avait très souvent, comment on appelle ça,
01:06:21quand on se protège et qu'on est beaucoup de gens sur la défensive
01:06:25et qui faisait que cette défensive ne permettait pas, dans le fond,
01:06:28d'arriver à atteindre une partie d'eux-mêmes
01:06:33où ils pourraient se dire, j'ai peut-être merdé,
01:06:35j'ai peut-être pas vu, c'est vrai que c'était compliqué de voir.
01:06:38Et puis d'ailleurs, le problème aussi, c'est que
01:06:40quand on est sur un tournage et qu'il y a un leader
01:06:43et qu'on n'est pas dans une position de force,
01:06:46il y a un endroit humain
01:06:48qui est celui de s'accrocher à la carapace du leader.
01:06:51Et quand le leader est nocif, c'est compliqué de s'opposer.
01:06:58Dans la société, on le voit bien, qui s'oppose au leader ?
01:07:01Qui va prendre le risque d'être tout seul face à un groupe ?
01:07:05Et petit à petit, le groupe suit la personne qui a le pouvoir.
01:07:09Et puis un jour, on se dit, mais mince,
01:07:10on est en train de suivre quelqu'un qui se comporte mal.
01:07:13Donc le leader sur scène à Cannes qui dirait,
01:07:15voilà, j'ai merdé, ça serait quand même un signe fort.
01:07:17Je vous laisse la maternité de vos propos.
01:07:26Quelle va être la suite maintenant ?
01:07:27Parce qu'on a entendu de nombreuses propositions.
01:07:29Il y a une fête, il paraît, avec beaucoup d'alcool
01:07:32à l'Assemblée nationale derrière, qui vous attend.
01:07:34Quelle va être la nécessité ensuite ?
01:07:37On n'imagine plus.
01:07:39On n'a pas d'alcool.
01:07:40Le temps parlementaire peut être long.
01:07:42La suite, on l'a dit, on l'a posé,
01:07:47on pose ce rapport sur la table.
01:07:50Maintenant, à chacun, à chaque membre de cette filière,
01:07:54de ce monde, de la culture, de le lire, de l'analyser,
01:07:57de l'expertiser.
01:07:59Et surtout, de ne pas l'instrumentaliser pour se faire de la pub
01:08:01et à s'abriter derrière ou faire des caleportes
01:08:05à l'Assemblée nationale.
01:08:06Non, parce que vu l'épaisseur du rapport,
01:08:09si tu fais une caleporte, la porte va dégonder la porte
01:08:12et elle va tomber sur celui qui aura essayé
01:08:14de caler sa porte avec le rapport.
01:08:16Donc, on va continuer, Sandrine,
01:08:19les députés qui sont présents là,
01:08:20on va continuer sur le sujet.
01:08:21Avec tout le monde, avec Judith,
01:08:23avec les producteurs, avec les metteurs en scène,
01:08:26avec les réalisateurs, les techniciens, les techniciennes.
01:08:28Je le dis, c'est l'acte 1
01:08:30de la nécessité d'un grand changement.
01:08:33Je crains surtout qu'il se passe
01:08:46comme ce qui s'est passé pour la civise
01:08:48et pour les 80 préconisations de la civise.
01:08:50C'est-à-dire que, en effet,
01:08:52ces recommandations ne soient pas appliquées,
01:08:53ne se transforment pas en législation
01:08:55ou que tout le monde...
01:08:58Enfin, le problème, c'est que, de toute façon,
01:09:00il va y avoir forcément des choses
01:09:02qui n'arrangent pas certaines personnes.
01:09:04Il va y avoir des syndicats
01:09:08qui s'opposent à certaines recommandations.
01:09:10Ensuite, il va falloir tenir le bon
01:09:12et argumenter, ou pas, d'ailleurs.
01:09:15Je n'ai pas la parité de ce rapport
01:09:21ni de ces recommandations.
01:09:22Donc, c'est au patriarque à ma gauche.
01:09:27Non, mais en fait, là, le truc,
01:09:29c'est qu'il y a plusieurs échelons.
01:09:32Il faut bien l'entendre.
01:09:33Il y a un échelon...
01:09:35Il y a les recommandations.
01:09:37Ça va être transformé en partie dans la loi.
01:09:39Ça va être transformé en partie
01:09:41par des politiques publiques.
01:09:42Et ça va être aussi approprié
01:09:44par les personnes de ces secteurs-là.
01:09:47Et en fait, c'est ça, l'enjeu principal.
01:09:49Il est dans le domaine public, maintenant, ce rapport.
01:09:52Donc, il existe.
01:09:53Et c'est à chacun et chacune de s'en saisir
01:09:55et d'avancer sur sa propre réflexion.
01:09:59Et vraiment, je trouve que là, on doit penser...
01:10:01Et on a besoin du ministère de la Culture.
01:10:04Et c'est vrai qu'il y a cette recommandation
01:10:06qui serait de créer une cellule d'écoute, c'est ça ?
01:10:09Non, non, qui existe déjà,
01:10:10mais d'avoir un baromètre pour évaluer.
01:10:14Et pour voir comment les choses avancent.
01:10:16Il serait aussi bien que le ministère de la Culture
01:10:18ne donne pas la légion d'honneur à des agresseurs.
01:10:20Enfin, ensuite, il y a tout ça aussi.
01:10:22C'est-à-dire que c'est toujours l'idée, pardon,
01:10:24mais de donner le ton.
01:10:25Et de, justement, de se poser les questions
01:10:27au bon moment, au bon endroit,
01:10:29avant qu'il soit trop tard.
01:10:30Et de donner le sentiment que la société est scindée
01:10:33entre le pouvoir,
01:10:36qui n'a vraiment pas le temps de faire attention
01:10:37à tout ce qui se passe,
01:10:38et qui prend des décisions à l'emporte-pièce,
01:10:40en fonction du costume brillant de quelqu'un
01:10:44et de la manière dont cette personne a eu
01:10:48ou a eu une popularité,
01:10:50et se posent toutes les vraies questions
01:10:51pour donner la place, justement,
01:10:53à toutes ces voix anonymes, silencieuses,
01:10:55et qui, d'une certaine manière,
01:10:57comme le disait M. Balanant,
01:10:59c'est un reflet de la société.
01:11:01Et quand on voit ce qui se passe en ce moment,
01:11:03et justement cette commission d'enquête
01:11:05sur les écoles et les violences dans les écoles
01:11:08et avec Bétharum,
01:11:09enfin, je veux dire,
01:11:10il y a aussi cette reproduction à l'infini
01:11:12de la violence à partir du moment
01:11:14où il y a du pouvoir
01:11:15et à partir du moment où...
01:11:19Voilà, il y a...
01:11:21Enfin, voilà.
01:11:21Donc, en fait, c'est vrai que là...
01:11:22Ce qui est important de dire aussi, je trouve,
01:11:25ou en tout cas parce que moi, je suis actrice
01:11:27et que forcément, je suis bouleversée
01:11:29par les témoignages que j'ai entendus d'actrices,
01:11:32mais pas seulement.
01:11:33Enfin, c'est qu'il y a quelque chose, en fait,
01:11:35d'absolument universel dans ces témoignages
01:11:37et que les mêmes questions et les mêmes peurs
01:11:39se reproduisent, se retrouvent à l'infini,
01:11:42c'est-à-dire celle de l'effacement,
01:11:45celle de la solitude.
01:11:49Mais vraiment, là, maintenant,
01:11:50vous avez une responsabilité,
01:11:51toutes les personnes de pouvoir,
01:11:53vous avez une responsabilité,
01:11:54c'est à vous aussi de prendre la mesure
01:11:55de ce qui est en train de se passer.
01:11:56Vas-y.
01:11:57Non, non, non, je reste là,
01:11:58c'est juste que je vais coincer.
01:11:59Madame, vous voulez peut-être être
01:12:00un peu plus vers l'état des mains
01:12:02à ce moment-là ?
01:12:02C'est ça, c'est ça, parce que moi,
01:12:11je n'arriverai pas à être derrière la caméra,
01:12:12mais ce n'est pas plus mal.
01:12:13Ah oui, bien là, bien là.
01:12:16Je ne sais pas, je ne suis pas là.
01:12:17Est-ce qu'on peut me retient en deux mots,
01:12:20parce qu'on est un petit peu plus vers ces côtés caméra,
01:12:23quelle va être l'étape suivante ?
01:12:25Quelles sont les étapes suivantes ?
01:12:26Parce qu'un rapport, ça ne suffit pas,
01:12:27quelle est la suite ?
01:12:28En fait, ce rapport, c'est déjà beaucoup.
01:12:32C'est la première fois quand même
01:12:33qu'il y a une commission d'enquête
01:12:34sur les violences dans le monde de la culture.
01:12:35Je pense qu'on est le premier pays aussi
01:12:37qui fait véritablement ce travail d'introspection
01:12:39sous serment, sous serment de dire la vérité,
01:12:43toute la vérité, rien que la vérité.
01:12:45Et donc, en cela, on a passé une étape importante.
01:12:49Maintenant, il va y avoir trois étapes suivantes.
01:12:51Un, une transformation dans la loi,
01:12:54et ça, c'est le travail des députés présents dans la commission,
01:12:57mais pas que.
01:12:58Après, il va aussi y avoir des politiques publiques
01:13:00à mettre en place,
01:13:01et là, j'en appelle au ministère de la Culture
01:13:02d'entendre les propositions,
01:13:04mais Rachida Dati a dit sa volonté de lire
01:13:07et de prendre en considération les propositions.
01:13:11Et la troisième étape,
01:13:13et c'est sans doute l'aspect le plus important,
01:13:16c'est qu'il va falloir que le monde professionnel de la culture
01:13:19entendent, lisent, s'approprient ce qu'il est dans ce rapport,
01:13:24le contenu des auditions,
01:13:26et envoient non seulement des messages,
01:13:28mais aussi montrent une volonté de changement radical
01:13:32de la manière dont est organisé ce système-là,
01:13:35autour d'une précarité entretenue chez certaines personnes,
01:13:40une fragilité de carrière qui peut s'interrompre à chaque instant,
01:13:44et de l'autre côté, des positions de pouvoir
01:13:45qui sont quasi indéboulonnables.
01:13:46Et donc il faut vraiment qu'on arrive à remettre
01:13:49un tout petit peu d'égalité
01:13:50pour qu'enfin, il y ait une prise de conscience politique,
01:13:55avec un P majuscule,
01:13:57qu'il y ait une prise de conscience politique
01:13:58véritablement de la prévalence de ces violences
01:14:02à l'intérieur du monde du cinéma,
01:14:04du spectacle vivant d'une manière générale.