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00:00Bonjour François-Olivier Gisbert. Bonjour Nathalie Pounier.
00:02L'ERN dans la rue, ce n'est pas fréquent. Fallait-il que l'heure soit grave pour les militants et les sympathisants de Marine Le Pen ?
00:08Oui, je pense qu'elle est surtout grave pour le pays, parce qu'il s'est passé quelque chose qui va marquer longtemps les esprits, même si ça n'apparaît pas encore dans les sondages.
00:17Alors, c'est vrai que c'est un petit peu surprenant de voir toute cette foule politique qui sera dans les rues aujourd'hui,
00:24puisque la France Insoumise va se rassembler d'ici quelques minutes, une petite vingtaine de minutes à présent, place de la République, avec les écologistes.
00:30On a parlé de ce meeting de Gabriel Attal avec la majorité présidentielle à Saint-Denis. C'est un petit avant-goût de 2027, ça se dessine un petit peu, François-Olivier Gisbert ?
00:39Oui, enfin, en même temps, je ne suis pas sûr que Marine Le Pen pourra être candidate en 2027. C'est vrai l'appel en 2026, mais franchement personne ne peut préjuger du résultat de l'appel.
00:54Alors, est-ce que c'est le début d'une campagne ? Je ne crois pas. Moi, je crois qu'il y a eu un événement un peu sismique, qui est intervenu en France,
01:04qui me rappelle un peu ce qui s'est passé aux États-Unis en 2022 et 2023. Je ne suis pas sûr de l'année 2022, c'était Joe Biden, le président,
01:11qui avait demandé à l'Ontario General, c'est-à-dire le garde des Sceaux américain, de lancer des actions contre Donald Trump par l'entremise d'un procureur général indépendant, Jack Smith.
01:24Et puis ensuite, il y avait eu le procès, d'ailleurs, Stormy Daniels, vous savez, de cette actrice du porno, où il était apparu très clairement que Trump était coupable, mais de tout,
01:33c'est-à-dire y compris de tricherie, par rapport au fisc, et il a été condamné, mais il n'y avait pas de peine, ni de prison, ni rien, parce qu'il était déjà le candidat du Parti Républicain,
01:44enfin, pas encore tout à fait sacré, mais c'était en train de... Et si vous voulez, ça, ça l'a aidé beaucoup. Moi, je l'ai créé à l'époque, je pensais qu'il serait élu quand j'ai vu ça,
01:52parce qu'au fond, il y a eu un grand mouvement de moralisation de la vie politique, dans tous les pays du monde, dans les années 80, 90, 2000 encore.
02:04Et puis, aujourd'hui, vous savez, c'est l'effet boomerang, à un moment donné, les électeurs en ont marre. Je pense que dans tous les pays occidentaux, tous les pays démocratiques,
02:13vous avez un peu le même phénomène, c'est-à-dire que le peuple souverain veut reprendre la main, et trouve anormal que ce soient les juges qui décident.
02:20Qui décident, par exemple, en France, qu'un candidat, le mieux parti pour l'élection présidentielle de 2017, il est mis en examen quelques jours avant le premier tour, donc il est éliminé, c'est l'histoire Fillon.
02:34Et là, c'est vrai que les juges ont à nouveau essayé de faire une Fillon à Marine Le Pen. Marine Le Pen est coupable, ce n'est pas le souci, ça n'a rien à voir.
02:42Le problème, c'est la peine d'illégibilité, je crois qu'il faut vraiment se poser le problème. Qu'elle soit coupable, ben oui, c'est absolument une évidence,
02:48mais il n'y a pas d'enrichissement personnel, c'est une histoire de parti, et là, si vous voulez, l'illégibilité qui intervient, une illégibilité d'ailleurs automatique, votée par les députés, y compris par Marine Le Pen,
02:57c'est vraiment la loi idiote qu'est la loi Sapin, qui avait de l'intérêt, bien entendu, parce qu'il faut aussi moraliser, mais en même temps, pourquoi mettre de l'illégibilité automatique et systématique ?
03:10Et là, elle est dite provisoire, mais vous savez très bien qu'une fois que la personne devient illégible, c'est fini, sa carrière est finie, et ça, c'est quelque chose auquel on aurait dû réfléchir, et on voit très bien qu'aujourd'hui, le mouvement est inverse.
03:25Et puis alors, franchement, il y a un côté comique dans la situation d'aujourd'hui, c'est qu'on voit les partis soi-disant antifascistes qui lancent cette espèce de croisade,
03:35et si vous voulez, il faut toujours les renvoyer à cette phrase de Pierre Paolo Pasolini, qui était un grand artiste, et notamment metteur en scène d'un immense personnage qui était d'extrême-gauche, qui était un artiste,
03:45il disait quand même, le fascisme va revenir par l'antifascisme, et c'est vrai qu'aujourd'hui, on sait très bien où est l'antisémitisme, où sont les menaces, l'intimidation, tout ça est à l'extrême-gauche,
03:56et donc, je pense que personne n'est dupe de ce qui se passe aujourd'hui.
04:00Quant à Gabriel Attal, bon, il faut qu'il fasse attention aussi, parce que je pense qu'il y a beaucoup d'électeurs qui sont sensibles à son charme, à sa force, mais qui n'oublient pas qu'il a appelé à voter, elle et filles, aux élections législatives.
04:15Et donc, cette espèce de manifestation rappelle ce moment qui est un petit peu une tâche, quand même, dans son curriculum vitae, qui jusqu'à présent était vierge.
04:23Eh bien, on va suivre ça avec beaucoup d'intérêt, en tout cas, trois salles, trois ambiances, trois France, peut-être. Merci, François-Olivier Lisbeth, de nous avoir apporté votre éclairage sur ces trois grands rassemblements, donc, aujourd'hui, dimanche 6 avril.