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00:00Rémi Bonneville, technicien à la Fédération des chasseurs du Gers, bonjour !
00:05Bonjour !
00:06La préfecture du Gers allège les restrictions en matière de chasse aux sangliers
00:10et autorise jusqu'au 31 mai les tirs à l'affût, les tirs postés,
00:15et davantage de battues administratives. C'est une bonne chose ?
00:20Disons que nous avons aujourd'hui une conjoncture qui fait qu'on a un accroissement des populations de sangliers
00:26dans certaines zones du département qui font qu'on a dû demander aux préfets d'augmenter un petit peu les périodes de chasse
00:33dans le sens où on avait des dégâts occasionnés aux cultures qui sont de plus en plus importants
00:39et donc des moyens d'action qui étaient modérés jusqu'à maintenant
00:43puisque seuls les lieutenants de l'ouvriterie pouvaient réaliser des interventions.
00:48Aujourd'hui, il y a une petite extension qui est faite de par le fait que les lieutenants de l'ouvriterie
00:53peuvent déléguer, si vous voulez, ces battues aux sociétés de chasse
00:57pour essayer d'une part de prévenir les dégâts, c'est-à-dire ne pas attendre que les dégâts aient lieu,
01:02et d'autre part, quand des dégâts ont lieu, pouvoir intervenir pour qu'on essaye de réguler un peu les populations.
01:09Justement, en termes de population, vous savez combien on compte de sangliers ?
01:12C'est par rapport au prélèvement que vous faites chaque année, vous ?
01:15Exactement. Malheureusement, il n'y a pas de méthode de recensement des populations de sangliers.
01:20Le seul indice que l'on peut suivre, c'est l'évolution des prélèvements.
01:26D'ailleurs, à ce sujet, pour vous donner un petit ordre d'idée de l'évolution qu'on a pu avoir dans le département du Gers,
01:34il faut savoir qu'il y a quelques années de cela, dans les années 2010 par exemple,
01:40on était en gros à 3.000 sangliers de prélevés dans le département, pour être cette année à plus de 8.500.
01:48Ça a bien augmenté. En Haute-Garonne, d'ailleurs, la fédération a mis en place le projet Hoc Sanglier,
01:53qui combine un suivi GPS des populations de sangliers et du débroussaillement pour, en plus, intervenir des battus,
02:02puisque le nombre de chasseurs diminue aussi pour chasser le sanglier. Est-ce que vous trouvez que c'est une bonne idée ?
02:08Alors, écoutez, il y a un phénomène qui est un petit peu nouveau.
02:12Depuis quelques années, on s'aperçoit que les sangliers, de par leur nombre, commencent à aller dans les villes,
02:19donc zones où la chasse est relativement compliquée.
02:23Le but de cette étude était de voir comment les sangliers occupaient l'espace dans les villes.
02:30On sait aujourd'hui qu'il y a pas mal de dégâts qui sont faits chez les particuliers, sur des pelouses, sur des stades de foot.
02:38Des golfs, on entendait aussi.
02:40Des golfs, exactement, avec un coût émérant, justement, grâce à ce type de pratique qui est quand même relativement important.
02:47Et vous soulignez une chose, quand même, qui est intéressante, c'est que, en fait, si vous voulez,
02:51si on s'intéresse un petit peu au nombre de chasseurs et à la pratique de la chasse, pour vous donner un ordre d'idée,
02:58dans le GRC, en gros, dans les années 2000, on était en gros 15 000 pratiquants dans le département.
03:05Pour être aujourd'hui, 8 000.
03:07Donc la population de chasseurs a diminué de moitié, alors que, comme je vous le disais auparavant,
03:13le principe des dégâts a été multiplié par 3 sur l'espace de 15 ans.
03:18Avez-vous constaté des dégâts liés aux sangliers près de chez vous ?
03:21Vous qui nous regardez, qui nous écoutez, c'est votre quart d'heure toulousain.
03:24Oui, vous pouvez vous exprimer 05 34 43 31 31.
03:28On répond à vos appels. C'est Christine qui vous accueille ce matin.
03:31Vous parlez, justement, Rémi Bonneville, technicien à la Fédération des chasseurs du Gers,
03:36de dégâts pour les agriculteurs, estimés à des centaines de milliers d'euros.
03:42Les sociétés de chasse, ce sont elles qui doivent indemniser les agriculteurs.
03:47Jusqu'ici, c'était le cas. Je crois que ça change.
03:50Une réforme est en vigueur depuis cette année qui met fin à ces indemnisations, faute de moyens.
03:55Alors, si vous voulez, historiquement, c'est une loi des finances en 1968
04:01qui a réformé le code rural en profondeur et qui a supprimé un droit qui était donné aux agriculteurs
04:06qui s'appelait le droit d'affût, obligeant les chasseurs à payer les dégâts qui étaient liés au grand gibier.
04:11Aujourd'hui, le contexte est un peu différent. On avait très peu de sangliers auparavant.
04:16Il y avait beaucoup d'ongulés tels que les serfs et les chevreuils.
04:21Aujourd'hui, si vous voulez, c'est les sociétés de chasse, par l'intermédiaire de cette loi,
04:25et c'est les chasseurs uniquement qui payent les dégâts qui sont occasionnés en culture,
04:29qui payent la facture de ces dégâts.
04:31Donc, c'est vrai qu'au jus de l'enveloppe que cela occasionne...
04:35Quelle enveloppe, par exemple, dans le Gers ?
04:37En gros, si on se réfère à l'année 2023-2024, c'était un peu plus de 400 000 euros
04:43qui ont été directement payés.
04:45Et vous avez les moyens d'indemniser ? L'État vous aide ?
04:49De plus en plus de difficultés, puisque comme je vous l'ai dit auparavant,
04:53on a un nombre de chasseurs qui diminue.
04:55On est encore dans le département du Gers, dans le sud-ouest de la France,
04:59sur une chasse que l'on veut populaire,
05:01où tout un chacun puisse chasser, avec des financements qui ne sont pas toujours importants.
05:08Donc, c'est vrai que de plus en plus, on a des difficultés à payer cette enveloppe.
05:14D'où le principe d'essayer d'avoir une régulation un peu plus importante de sangliers
05:20et d'étendre la période de chasse.
05:22On a une question, je crois.
05:23Oui, 05 34 43 31 31, on est au sud-ouest de Toulouse, à Saint-Lys, avec Christelle.
05:28Bonjour Christelle.
05:29Oui, bonjour.
05:30Bienvenue.
05:31Bonjour.
05:32Moi, je suis agricultrice sur la commune de Saint-Lys.
05:35L'exploitation est sur quatre communes autour de Saint-Lys.
05:39La problématique des sangliers est réelle,
05:41mais moi, ce qui me révolte le plus,
05:43c'est les maires qui prennent des arrêtés anti-chasse sur leur commune,
05:48qui fait que, du coup, ce sont des vrais réserves à sanglier sur ces territoires-là,
05:52parce qu'ils ne sont pas chassables.
05:54Et je considère que, par conséquent, quand on prend des arrêtés comme ça,
05:58ça veut dire que les mairies devraient s'engager à payer également les dégâts
06:02et que tout ne repose pas que sur les chasseurs.
06:05Donc, à Saint-Lys, il y a ce type d'arrêtés ?
06:07Non, pas à Saint-Lys, mais à Fruzens.
06:11On va écouter la réponse de Rémi Bonneville de la Fédération des chasseurs.
06:14Vous savez ça, Rémi Bonneville, des communes ?
06:17Nous, dans le GRC, on n'a pas trop ce cas de figure.
06:20Par contre, la question que relève l'auditrice est relativement intéressante.
06:24C'est le fait qu'aujourd'hui, on est des zones de non-chasse,
06:27des gens qui interdisent la chasse,
06:29au sein soit de leur propriété,
06:32ce qui nous font ce qu'on appelle des points noirs,
06:36c'est-à-dire des zones où se cumulent les sangliers.
06:38Ils vont rester là la journée et ensuite aller commettre des dégâts la nuit
06:42chez les exporteurs agricoles.
06:44C'est une chose qui est regrettable.
06:46Et donc, c'est vrai que ce que soulève votre auditrice,
06:48c'est le fait que les gens, s'ils prennent ce type...
06:53Ah, ça a coupé, ça a coupé, désolé Rémi Bonneville.
06:57On vous a perdu, la connexion a été coupée.
07:00On essaie de retrouver ça.
07:01Merci en tout cas d'avoir été invité.
07:04Si, on a retrouvé Rémi Bonneville.
07:06On vous a retrouvé Rémi Bonneville.
07:07Je vous entends très bien.
07:08Oui, mais ça a été coupé tout d'un coup.
07:10Je suis désolé, pourtant je ne bouge pas.
07:13Du fait de ce que je vous disais,
07:15en fait, ce qui est regrettable,
07:17c'est que des agriculteurs doivent subir des dégâts
07:21d'animaux qui ne viennent pas de leurs fonds,
07:24qui viennent des fonds qui sont entre guillemets en réserve,
07:28où les gens ne nous laissent pas chasser.
07:29Et donc, c'est vrai que c'est un problème réel
07:31que nous, on essaye un petit peu de résoudre dans le département,
07:34notamment par l'intervention des lieutenants de l'Obligatorie.
07:36Et la préfecture qui allège aussi les restrictions en matière de chasse.
07:40On l'entend.
07:41On n'a plus de temps, désolé Rémi Bonneville.
07:43En tout cas, merci d'avoir été invité d'ici Occitanie,
07:46ce matin, dans notre quart d'heure.