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Transcription
00:00C'est l'heure, ici c'est rugby.
00:02Oui on se pose 2 minutes 30 tous les matins pour parler rugby avec ce matin Guillaume Cooquet
00:05qui n'hésitera pas, t'es ancien rugbyman, salut Guillaume.
00:08Salut, bonjour tout le monde.
00:09Ça va, vous grouvez pas trop, vous avez l'air un peu rêveur ce matin.
00:11Ce matin, je me posais une question Clémence, c'est quoi votre premier souvenir rugby ?
00:16C'est quand j'ai joué, pour la première fois, j'étais en CO2 en centre de loisirs
00:20et j'avais pas peur, j'ai plaqué un animateur qui est tombé, je pense qu'il l'a fait exprès,
00:24mais ça m'a marqué, il était assez gaillard.
00:27Et vous ?
00:28Moi je crois que mon premier souvenir rugby, c'est plutôt une odeur.
00:31Celle des vestiaires, quand j'allais voir mon papa jouer, je me mettais dans un coin,
00:35je lui regardais se préparer, ça sentait le baume chauffant, mais celui vraiment l'ancienne.
00:39Je pense que maintenant il est interdit par l'OMS tellement son pouvoir corrosif était incroyable.
00:43Limite le kiné, il portait des gants pour l'appliquer, t'avais pas intérêt à te mettre un oeil dans l'oeil
00:48ou à te gratter là où je pense, sans peut-être laver les mains parce que sinon c'était la sanction.
00:52Brûlante.
00:53Alors cette odeur, moi je l'ai parfois ressenti à nouveau plus tard dans ma carrière.
00:56J'avais toujours ce joueur un peu en fin de carrière qui avait un tube qu'il traitait dans son sac.
01:00Et à chaque fois je me suis dit, tiens c'est cette odeur.
01:03Rassurez-nous, vous n'allez pas nous dire que vous parfumez au baume du tigre.
01:06Non, la nostalgie s'arrête là.
01:08Heureusement pour mon épouse d'ailleurs.
01:10Quoi que vous me direz, dans certaines situations un peu olé olé,
01:13un peu de chauffement articulaire avant le match, ça peut être...
01:16Enfin, là c'est pas le sujet du tout.
01:18Attention au claquage.
01:19Voilà, chauffez-vous, c'est important.
01:21Si je réfléchis bien, mon premier souvenir de rugby, ça devait être quand,
01:24haut comme trois pommes, j'envahissais le terrain avec les autres pichos à la fin du match,
01:27je faisais papa pour les imiter.
01:29A l'époque, le ballon paraissait complètement démesuré.
01:32Je me souviens, c'était ce soir plus clairsemé du rugby club de Kourou.
01:35C'est quand même beaucoup une histoire de papa à chaque fois, Guillaume.
01:38C'est vrai, maintenant que vous le dites, je ne sais pas par quelle magie,
01:41mais quand tu rentres sur un terrain de rugby et que tu jettes un regard dans le public,
01:44tu retrouves toujours ton papa du premier coup d'œil, direct.
01:47Alors, tu le repères, ton daron, le regard se croise une fois,
01:50puis plus jamais du match.
01:51Alors, tu sais qu'il est là, tu l'as vu, et c'est le plus important.
01:54Tu passes 80 minutes à courir après les rebonds capricieux du ballon,
01:57mais un jour, c'est la vie qui te fait un faux rebond,
02:00tu ne l'avais pas vu venir, elle te prend ton pilier,
02:03toujours là dans les tribunes, il s'en va, là-haut.
02:06Alors, tu rentres toujours sur le terrain en regardant les tribunes,
02:09des fois qu'il soit là, tu regardes vers le ciel, parce que tu sais que maintenant,
02:12c'est là qu'il faut regarder, et quand tu sens dans les vestiaires l'odeur du baume chauffant
02:15que tu connaissais bien, tu te dis qu'en fait, il est toujours un peu là, papa.
02:19Merci beaucoup, Guillaume Coquille.