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Il y a un an jour pour jour, une "mise en situation" était organisée au Haut-Vernet en présence de 17 personnes convoquées par les enquêteurs. Parmi eux, plusieurs membres de la famille, dont les quatre placés en garde à vue en début de semaine.

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00:00C'est au milieu de ces collines de roches et de pinèdes, entre Aix-en-Provence et
00:08Aubagne, qu'est posé le village provençal de la Bouilladis, le fief de la famille d'Émile.
00:16Après 48 heures de garde à vue, toutes les générations des Védovignes se retrouvent
00:23ici, au calme, dans cette bâtisse cossue, aux couleurs typiques du sud, réunie autour
00:30du grand-père.
00:31Dans la demeure familiale, il y a donc les grands-parents maternels d'Émile qui sont
00:37rentrés et on a aussi vu les parents du petit Émile, Marie et Colomban-Soleil, qui sont
00:44venus.
00:45Ils avaient un autre enfant avec eux, qui sont venus sans doute voir les grands-parents,
00:49les parents de Marie en l'occurrence, qui sortaient de garde à vue.
00:51Une maison comme un refuge, après ce coup de tonnerre dans l'enquête sur la mort d'Émile.
01:00Deux jours plus tôt, les grands-parents du petit garçon et deux de leurs enfants ont
01:06été placés en garde à vue pour homicide volontaire et recel de cadavres.
01:10Ils en sont finalement ressortis libres, sans aucune charge retenue contre eux.
01:1720 mois d'enquête, 287 auditions, des dizaines de pistes explorées et une famille toujours
01:25sans réponse.
01:26Un clan implanté depuis toujours dans cette petite commune tranquille.
01:32La Bouilladis, c'est le cocon familial de la famille Védovigny.
01:40Les grands-parents d'Émile vivent là depuis presque toujours, mais également les arrières
01:45grands-parents, l'arrière-grand-père d'Émile qui est installée depuis de très nombreuses années.
01:51L'arrière-grand-mère d'Émile, ça a été une institutrice pendant de très nombreuses
01:55années à l'école communale de la Bouilladis.
01:58Il faut savoir que Coulomban et Marie, les parents d'Émile, vivent également dans
02:02cette commune de la Bouilladis, pas au même endroit, mais un petit peu plus loin dans
02:06le centre de cette commune, et Émile y a grandi également.
02:09Ses frères et soeurs y sont toujours.
02:12Philippe Védovigny, 59 ans, exerce de longues dates comme kinésithérapeute dans cette
02:18petite commune.
02:19Ses patients le décrivent comme un praticien agréable.
02:22J'ai eu affaire à lui pour des soins, j'ai eu une dizaine de séances, c'est un monsieur
02:29très très bien pour moi.
02:30Il aimait les conversations, on parlait un peu de tout, naturellement, comme je vous
02:33l'ai dit, la montagne, voilà, il aimait la montagne, il aimait les bonnes choses apparemment.
02:38C'était quelqu'un qui aimait la nature.
02:41Il aimait la nature, il aimait en profiter.
02:43Pour moi, il était très bien, il m'a soigné très bien, jamais d'histoire, rien du tout.
02:52Son épouse, Anne Védovigny, la grand-mère d'Émile, s'occupe, elle, pleinement du foyer.
02:58Elle fait l'école à ses enfants dans cette grande maison.
03:01C'est une dame très discrète, c'est une dame qui a quand même dix enfants, et des
03:07petits-enfants aussi, c'est une dame qui est passionnée de musique, musique classique,
03:12très pieuse, très religieuse aussi.
03:14Il faut savoir que tous les enfants Védovigny ne vont pas à l'école, c'est ce qu'on
03:19appelle l'école à la maison, jusqu'à, il me semble, l'entrée au lycée, donc
03:24elle donnait des cours également à la maison, donc c'est une dame très occupée et qui
03:29s'occupe énormément de sa famille.
03:32Le maire de la Bouilladis décrit une famille catholique très croyante, très discrète
03:38qui vivait un peu en autarcie.
03:43Une manière de vivre que les Védovigny transposent dans leur résidence secondaire, à deux
03:49heures de route de là, au Auvergné.
03:53Dans ce paysage de cartes postales entre pâturages et montagnes, au cœur des Alpes de Haute-Provence.
04:02Le 8 juillet 2023, Emile vient d'y rejoindre ses grands-parents.
04:08Depuis plus de 20 ans, la famille passe tous ses étés dans une grande maison au cœur
04:13du Havre.
04:18Ce qui frappe tout de suite, c'est vraiment une maison de montagne, donc c'est hyper
04:22rustique, on a de la pierre, on a du bois, on a une grande table, hyper solide, une table
04:28sur laquelle il y a toujours un café ou un morceau de tarte, et du coup on est vraiment
04:34plongé dans l'intimité d'une famille, une famille pleine de vie.
04:39Samuel Pruveau, de l'hebdomadaire famille chrétienne, est le seul journaliste à y
04:44être entré, et à avoir rencontré les parents et les grands-parents d'Emile.
04:49C'est les grands-parents plutôt qu'on se sent actifs, ils sont très créatifs, le
04:54grand-père il fait des cabanes dans les bois, et puis avec un côté pas du tout néo-rural,
05:01parce qu'ils n'ont pas besoin d'être néo, parce qu'en fait ils sont de là, et donc
05:05ils sont super bien implantés dans les Alpes de Provence.
05:11Pour ce début des grandes vacances d'été, ils accueillent Emile dont les parents sont
05:15restés à la bouilladisse.
05:17Dans la maison, se trouvent aussi les oncles et tantes du petit garçon.
05:22La journée de sa disparition, il a profité de la journée comme d'habitude avec ses oncles
05:28et tantes.
05:29Ensuite l'après-midi, il aurait fait une sieste jusqu'aux alentours de 17h, ensuite
05:35il aurait été changé par sa grand-mère, et peu après 17h, le grand-père, les oncles
05:42et tantes, jeunes, devaient s'en aller pour monter une clôture en bois sur le secteur
05:48du Haut-Vernay.
05:49Et au moment où les grands-parents sont en train de charger le coffre de la voiture,
05:52on est aux alentours de 17h, 17h15, ils se rendent compte que le petit Emile qui était
05:57en train de jouer dans le jardin, juste à côté de la voiture qu'ils sont en train
06:01de charger, a disparu.
06:03Et à 18h environ, la grand-mère du petit garçon va contacter le 17 pour donner l'alerte.
06:09Et du coup elle leur explique que leur petit-fils a disparu, qu'il a échappé à leur surveillance,
06:14qu'il porte un short blanc, un tee-shirt jaune.
06:19Sur place, au Haut-Vernay, la panique s'est emparée de tout un village.
06:23Les gendarmes arrivent à 18h40.
06:30Les gendarmes vont tout de suite prendre l'appel très au sérieux parce qu'il faut savoir
06:33qu'en matière de disparition d'enfants, toute disparition est jugée inquiétante d'emblée.
06:39Très rapidement, de gros moyens ont été déployés.
06:43Moyens aériens également, avec un hélicoptère qui a été dépêché sur place.
06:50Des volontaires affluent de toute la région pour participer aux recherches.
06:55Il y a même des entreprises qui ont mis leurs salariés au repos pour monter et prêter
07:01la main et essayer de retrouver le petit garçon.
07:03On a tous des enfants, des frères, des soeurs, des neveux.
07:05Donc un petit qui disparaît, c'est pas rien.
07:07C'est un choc déjà pour le village, c'est un choc pour la famille.
07:11Donc on est bien obligés de venir.
07:14Il y a une effervescence en fait.
07:15Tout le monde se mélange.
07:16Les gendarmes, les volontaires, les pompiers, les journalistes.
07:19Et tout le monde se mélange sur moins d'une centaine de mètres.
07:24Le centre communal a été réquisitionné par la gendarmerie pour en faire le centre opérationnel de recherche.
07:30La petite blancherie ou l'ex-blancherie désaffectée est déjà prévue pour servir éventuellement
07:34de salle d'interrogatoire.
07:36Juste à côté, il y a le petit café où les journalistes se sont déjà installés.
07:40Donc c'est un microcosme déjà qui est en place.
07:44Les gendarmes vont expliquer à ces volontaires comment fonctionne une battue.
07:48Ils vont les organiser par groupe.
07:50Le but c'est de converger vers le Vernet, on vous aiguille.
07:52Là-bas, on fait une vague énorme parce qu'on est quand même très nombreux.
07:56Le but c'est de faire un éventail pour revenir jusqu'ici,
07:58pour verrouiller toute la zone qui n'a pas encore été couverte jusqu'à hier.
08:01Il y a un vrai système qui va se mettre en place avec un ratissage assez précis et minutieux
08:07de la part de ces citoyens.
08:10On resserre à droite, on resserre à droite, on fait un maillage serré.
08:16On est sur le massif des Trois-Evêchés, perché à 1300 mètres d'altitude.
08:20On est avec des montagnes aux alentours, des champs à perte de vue,
08:25un milieu très naturel, escarpé et accidenté.
08:33Les premières heures dans une disparition d'enfants sont cruciales.
08:37François Balik, le maire du Vernet, se souvient de son désarroi.
08:42J'ai cherché, j'ai cherché. Je l'ai appelé, j'ai appelé Emile.
08:46Parce que c'est comme si je cherchais mon petit-fils.
08:49Ça a été tellement fort que c'est encore en moi,
08:51cette angoisse de vite retrouver Emile, en voulant absolument éviter qu'il passe une nuit dehors.
09:00Un nouveau drame pour cette commune, déjà très marquée par le crash de la Germanwings en 2015.
09:06150 morts dans le massif des Trois-Evêchés, à quelques kilomètres de là.
09:14Cette fois-ci, la tragédie touche un enfant de deux ans et demi.
09:18Que s'est-il vraiment passé ?
09:20Tout le village s'interroge et s'épie.
09:24La réaction des proches d'Emile étonne certains habitants.
09:28La grand-mère d'Emile m'a dit qu'il avait fait la sieste de midi à 17h.
09:32Ça m'a paru bizarre pour un petit.
09:34Et l'un de ses oncles, de 15-16 ans, il avait l'air en colère et il répétait,
09:38ça devait arriver de toute façon, Emile est intenable.
09:41Les parents, on les a côtoyés de près, mais ils sont quand même restés groupés là-haut.
09:46On sentait surtout qu'ils avaient besoin d'être en retrait de cette folie qui s'était emparée du village.
09:53Donc on voyait bien évidemment qu'ils étaient très affectés dans leurs réactions,
09:56parfois virulentes, mais qu'on peut comprendre.
09:58Il y a des habitants effectivement qui ont été surpris par l'attitude du papa,
10:04mais il s'en est expliqué.
10:06D'une, il était forcément très peiné, comme on peut l'imaginer,
10:10parce que son petit garçon avait disparu.
10:12Et il voyait bien aussi que beaucoup de monde partait dans tous les sens,
10:16donc il a été sans doute peut-être directif.
10:22Dans le même temps, un hélicoptère et des drones thermiques survolent la zone.
10:28Les maisons sont toutes fouillées, les voitures inspectées,
10:31les puits et les points d'eau sondés.
10:3412 hectares vont être ratissés.
10:37Il y a même un instrument de l'armée qui a été utilisé pour scanner les balles de foin.
10:40Ils se sont dit très logiquement, on ne sait jamais s'il était dans un champ,
10:43peut-être qu'il a été pris malencontreusement.
10:45Et donc ce scanner haut de gamme permet de détecter même un bouton de pantalon.
10:52Au bout de 48 heures de recherche,
10:55le procureur vient faire le terrible constat devant des dizaines de journalistes.
11:00À l'heure où je vous parle, le petit Émile n'a pas été retrouvé.
11:05Nous ne disposons d'aucun indice, d'aucune information,
11:11d'aucun élément qui puisse nous aider à comprendre cette disparition.
11:19On bascule dans l'autre chose, et puis bien sûr le procureur le dit de manière assez pudique,
11:23mais il explique qu'après 48 heures, étant donné l'âge du petit, 2 ans et demi,
11:28il y a très peu de chances de le retrouver désormais en vie,
11:31en tout cas s'il s'est perdu bien sûr,
11:33puisque fortiori le pronostic vital est à ce stade plus qu'engagé.
11:39Son corps non plus n'a pas été retrouvé.
11:42Un corps, malheureusement, ça les étrase, il peut y avoir des prédateurs qui tournent autour.
11:46Donc on le trouve.
11:48Là, je pense qu'à 99%, on peut exclure que le petit se trouve là et que personne ne l'ait vu.
11:58Les autorités changent de stratégie.
12:00Les bénévoles sont remerciés, le village bouclé.
12:0580 gendarmes et militaires poursuivent les fouilles ciblées.
12:10C'est donc la recherche éventuellement de mégots,
12:14de traces de textiles qui auraient pu être accrochées à des branches,
12:18des traces de sang, on ne peut pas l'exclure,
12:21des traces de foulages, des traces diverses et variées,
12:25tout ce qui pourrait être exploité notamment scientifiquement par la suite.
12:30La piste criminelle devient prioritaire.
12:34Pour les parents d'Emile, c'est une épreuve supplémentaire.
12:38L'incertitude est un supplice.
12:41Quand on les rencontre, on est soi-même ravagé par la douleur qu'ils portent.
12:47C'est quelque chose qui est survenu il y a peu de temps et qui n'est pas élucidé.
12:52En plus, c'est un jeune enfant, c'est le maximum de l'horreur.
12:55Je sens des gens qui sont sous pression.
12:58Je suis moi-même écrasé par la douleur qui est la leur.
13:05De son côté, le parquet d'Aix-en-Provence ouvre une information judiciaire
13:10pour enlèvement et séquestration.
13:14Qu'est-il arrivé au petit garçon ?
13:17Comment a-t-il pu se volatiliser à 17h15 au milieu de la place d'un hameau aussi paisible ?
13:25L'enquête démarre avec cette première question cruciale.
13:29Où Emile a-t-il été vu pour la dernière fois ?
13:35Des chiens à l'odorat exceptionnel sont déployés dans le hameau
13:38pour tenter de retracer le trajet qu'aurait pu emprunter le petit garçon
13:42à partir de la maison de ses grands-parents.
13:46Soit il est parti à droite, vers une cabane construite avec ses oncles et tantes qu'il adorait.
13:53Soit il est descendu à gauche, vers le centre du Auvergné.
13:57Ce que confirment deux témoins.
14:00D'abord, un adolescent du village.
14:03Ce témoin m'a expliqué qu'il faisait des travaux dans son habitation cet après-midi-là,
14:10qu'il avait vu, aperçu le petit garçon.
14:14Pour lui, il était entre 16h45 et 17h, il a vu que le petit descendait.
14:20Et un autre témoin qui dit l'avoir vu, un autre témoin un peu plus loin,
14:25qui dit l'avoir vu, un autre témoin un peu plus âgé,
14:28qui était à ce moment-là avec son chien, chien qui n'aurait pas aboyé par ailleurs,
14:31qui dit aussi avoir vu le petit garçon.
14:33Ces deux témoins disent avoir vu le petit garçon en train de descendre vers le Vernet,
14:38vers le cœur du village, près d'une fontaine, du Lavoir, qu'il n'y en a qu'un dans ce hameau.
14:43Et on est sur un terrain qui descend, sur une pente,
14:46donc c'est vrai que ceux qui ont eu des enfants et qui connaissent ces enfants,
14:49un enfant de deux ans, deux ans et demi,
14:51on a du mal à imaginer que naturellement il va monter.
14:55Et c'est d'ailleurs sur ce chemin que les chiens ont repéré sa trace.
14:59Ils ont arrêté de marquer ici, là, ici, au Lavoir.
15:03Et il semble, celles et ceux qui connaissent le petit et sa famille,
15:07que le petit Emile aimait venir ici, pourquoi ?
15:09Parce que là, il y a des lapins dans une cage,
15:12et apparemment il aimait beaucoup venir voir les lapins.
15:16Donc il n'y a rien de surprenant à ce qu'il soit peut-être venu ici,
15:19s'il en avait l'habitude, voir les lapins, donner à manger aux lapins.
15:22C'est la dernière trace qu'on a d'Emile, à priori.
15:26À priori, oui, c'est là, c'est ici.
15:30Les Saint-Hubert, eux, ils ont cette particularité
15:32d'être capables de retrouver une trace relativement précise.
15:35Ils vont marquer un endroit, repartir, revenir en arrière, c'est comme ça.
15:38Ils finissent par faire des cercles concentriques
15:40et puis à se rapprocher du dernier endroit où ils arrivent à sentir quelque chose.
15:43Et là, en l'occurrence, les Saint-Hubert, ils ont marqué près du Lavoir,
15:46et après, plus rien.
15:48Donc le petit, c'est comme s'il s'était volatilisé à cet endroit-là,
15:51où il avait été soulevé de terre.
15:56Toutes les hypothèses sont alors envisagées.
15:59L'accident de voiture ou de tracteur, le rôdeur, délinquants sexuels.
16:04S'il y a eu intervention humaine,
16:06la clé de l'énigme se trouve forcément au Haut-Vernay.
16:10Et donc, les gendarmes, ils sont au cœur de ce clouet d'eau,
16:13en train d'essayer de rassembler les éléments,
16:15mais on est vraiment dans un tout petit périmètre,
16:18avec peu de possibilités qu'un étranger monte dans le village sans être aperçu.
16:22C'est tellement petit que tout le monde s'autosurveille, finalement,
16:24et tout le monde voit un véhicule qu'il ne connaît pas.
16:28Les gendarmes procèdent aux auditions des habitants.
16:31Certains sont entendus plusieurs fois.
16:34Les emplois du temps vérifiés, recoupés.
16:37Dans ce village, l'atmosphère se tend.
16:41Gilles est un voisin du Bas-Vernay.
16:45Soixante ans qu'il est tombé amoureux de ces paysages grandioses.
16:50Il déplore les suspicions qui rongent déjà le hameau.
16:53Il y a beaucoup de gens qui...
16:56On ne sait pas pourquoi ont raconté des choses,
16:59alors qu'il n'y avait rien à raconter.
17:02Les gens parlent et parlent mal.
17:04Il ne faut pas accuser le voisin.
17:06Nous ne sommes pas la brigade d'investigation.
17:10Chacun son travail.
17:13Moi, j'attends. C'est tout.
17:15C'est pas Pierre, c'est Paul, c'est Jacques.
17:18On ne se croirait pas dans la guerre.
17:20Quand il y a eu les dénonciations, c'est la même chose.
17:23On a accusé des gens à tort
17:25qui ont dû passer de longs interrogatoires,
17:28alors qu'ils n'y étaient, bien sûr, pour rien.
17:31C'est comme pas dans la guerre.
17:33Il y a un peu d'évangence personnelle qui se sont passées.
17:37Les habitants, les voisins, les familles
17:40ont ici leur maison secondaire.
17:42Personne ne veut croire que l'un des leurs
17:45ne soit mêlé à cette disparition sordide.
17:50C'est vrai que si une voiture extérieure ou inconnue
17:54était montée là-haut,
17:56on a tendance à penser qu'elle aurait été remarquée.
17:59Après, tout est possible,
18:01et le village est quand même traversant.
18:04Une hypothèse difficile à croire,
18:06mais pas totalement impossible.
18:09En effet, le village est en cul-de-sac.
18:12On y accède par le bas de la vallée,
18:14par une route départementale.
18:16En haut, c'est une impasse.
18:18En bas à droite, là encore, la route s'arrête.
18:22Mais il existe un tout petit chemin,
18:25caillouteux, escarpé,
18:27quasiment jamais emprunté
18:29qui permet de sortir d'un autre côté du hameau.
18:32Autre possibilité,
18:34celle de l'accident de la route avec des lits de fuite.
18:37Le petit garçon aurait-il pu être renversé par un chauffard ?
18:41Il y a la possibilité qu'on ait caché un véhicule.
18:44On ne peut pas l'exclure.
18:46Que le véhicule en question
18:48était mis à l'abri quelque part, nettoyé aussi.
18:50On a pu le constater, nous journalistes,
18:52quand nous y étions,
18:54il y a vraiment beaucoup de tracteurs
18:56qui circulent dans ce village,
18:58parfois à vive allure.
19:00Et puis, c'était l'époque des foins.
19:02Du coup, les engins agricoles allaient, venaient.
19:04C'est une piste que les gendarmes ont d'ailleurs suivie.
19:07Un jeune agriculteur de 16 ans
19:09va se retrouver dans le viseur des enquêteurs.
19:12Nous l'appellerons Romain.
19:14Pour la première fois,
19:16sa mère a accepté de nous recevoir en sa présence,
19:19dans la ferme familiale située à 4 km du Haut-Vernay.
19:24Il y a une ségrégation de bêtes dans le bâtiment.
19:27Des génisses, des vaches, des taureaux,
19:30tout ce qu'il faut pour avoir une exploitation qui tourne.
19:33C'est du boulot.
19:35C'est du boulot.
19:37C'est une passion.
19:39C'est une histoire de famille.
19:41Avec mon fils, bientôt, on va s'associer,
19:44on va travailler tous les deux sur l'exploitation.
19:47C'est du boulot, mais c'est beau, c'est de la passion.
19:50Regardez comment elles s'en mêlent.
19:52Elle et son fils ont été entendus plusieurs fois par les gendarmes.
19:56Leur exploitation perquisitionnée.
19:59Leur véhicule et leur tracteur inspectés.
20:03Car Romain a eu un litige avec le grand-père d'Emile.
20:09Quelques jours avant la disparition du petit garçon,
20:12il a effectué des travaux de terrassement
20:15devant la maison de son cousin,
20:17située en face de celle de la famille d'Emile.
20:20Le matin du 8 juillet 2023,
20:22alors que Romain repassait chez son cousin dans le hameau,
20:26le grand-père lui a reproché vertement
20:29d'avoir abîmé une partie de son terrain avec son tracteur.
20:32Ce jeune agriculteur,
20:34il a eu une altercation le matin avec le grand-père.
20:37Ca ne fait pas de lui quelqu'un de suspect.
20:39Une gueulante dans un village ou dans un hameau,
20:42ça existe comme partout tout le temps.
20:44Il s'avère que le grand-père d'Emile est quelqu'un qui a son caractère
20:48et qui n'est pas le dernier pour pousser des gueulantes.
20:51Une gueulante parmi tant d'autres.
20:53Mais il s'avère aussi que ce jeune agriculteur
20:55a pris l'habitude de rouler vite avec son tracteur
20:58ou avec son quad.
20:59Il a eu par le passé des petits accidents ici et là
21:02avec des touristes, des gens du coin.
21:06Romain et sa mère contestent avoir abîmé le terrain du grand-père.
21:10Quant à la conduite rapide et dangereuse de Romain,
21:13il ne s'agit pour eux que de rumeurs et de ragots
21:16colportés par des habitants du village.
21:19On connaît la bêtise humaine,
21:21on sait de quoi les gens sont capables,
21:23donc on n'est pas étonnés non plus.
21:25Les enquêteurs font quand même la part des choses
21:27et ils nous l'ont dit dans tous les cas.
21:30Ils ont bien dit à mon fils, dans tous les cas,
21:33si les journalistes te demandent,
21:35tu leur diras que toi t'es pas mis en examen.
21:38Le jeune homme a été entendu en tant que témoin.
21:41Il n'a jamais été placé en garde à vue ni mis en examen.
21:48Gilles a suivi cette affaire dans l'affaire depuis le début.
21:54Lui qui connaît très bien la famille
21:56a vu les ravages qu'ont pu faire ses accusations sur Romain.
22:00On peut dire qu'il a été accusé d'avoir commis quelque chose.
22:05Alors qu'il n'y a rien du tout,
22:09parce que s'il y avait eu quelque chose,
22:11la police l'aurait emporté.
22:13Parce que depuis le début,
22:15c'est un enfant qui a toujours son téléphone avec lui.
22:18Donc les enquêteurs savent très bien,
22:20minute par minute,
22:22où il était quand le petit a disparu.
22:26Selon ses proches,
22:28des éléments de téléphonie permettent de dire
22:30que Romain ne se trouvait pas au Auvergné
22:32l'après-midi du 8 juillet,
22:34au moment de la disparition d'Emile.
22:40L'analyse de la téléphonie,
22:42un outil précieux dans la main des enquêteurs,
22:44cela peut leur permettre d'avoir une idée précise
22:47des personnes présentes sur place
22:49le jour de la disparition du petit garçon.
22:53C'est maintenant une arme extrêmement importante
22:55dans les enquêtes.
22:571 600 appels,
22:591 600 conversations téléphoniques,
23:01messages qui ont été échangés dans une zone assez large,
23:04qu'il faut analyser.
23:06La gendarmerie a pu s'appuyer pour ça sur Anacrim,
23:09qui est un logiciel qui permet de recouper
23:11des éléments qui a priori n'ont rien à voir entre eux,
23:13une plaque d'immatriculation,
23:15un téléphone portable, des choses comme ça.
23:17Au mois de novembre 2023,
23:19ce travail d'analyse long et fastidieux
23:21va conduire les gendarmes à mener
23:23des perquisitions chez 36 personnes
23:25au Haut-Vernay,
23:27mais aussi dans d'autres départements.
23:29Ont été concernées toutes celles et ceux
23:31qui étaient présents physiquement
23:33au Hamon du Haut-Vernay
23:35le jour de la disparition d'Emile,
23:37à la fois leur résidence secondaire
23:39mais aussi leur résidence principale.
23:41C'est pour ça qu'il y a eu également des perquisitions
23:43dans d'autres départements,
23:45les Bougeronnes, mais même du côté de Saint-Etienne.
23:47Et à l'heure où l'on se parle,
23:49ils sont toujours en train d'éplucher
23:51ces données qu'ils ont récupérées.
23:57Une équipe de 15 enquêteurs
23:59est dédiée jour et nuit à l'affaire.
24:01Tout est passé au peigne fin,
24:03rien n'est laissé au hasard,
24:05aucun doute ne doit subsister.
24:07Une dalle en béton
24:09coulée par des ouvriers dans une maison du Haut-Vernay
24:11au moment de la disparition d'Emile
24:13a par exemple été sondée
24:15à deux reprises.
24:17Il va y avoir un sonar
24:19qui va être passé sur une dalle en béton
24:21qui a été construite et on se rend compte
24:23qu'il y a quelque chose de pas clair sous cette dalle.
24:25Dans un premier temps, une partie de la dalle
24:27est détruite
24:29par les enquêteurs.
24:31Il s'avère que c'était un bout de polystyrène
24:33qui avait été oublié
24:35par les ouvriers.
24:37Mais n'empêche que quelques semaines plus tard,
24:39ils sont revenus
24:41finir le travail.
24:43Avec un marteau-piqueur, ils ont passé la journée,
24:45tout démonté.
24:47Il y a par exemple aussi un étang qui a été sondé.
24:49C'est encore une fois
24:51une manière de fermer les portes pour des gendarmes
24:53et de dire, ce n'est pas là,
24:55on avance.
24:57Reste en point d'interrogation
24:59le profil
25:01de la famille d'Emile.
25:11En faisant leurs recherches,
25:13on découvre une famille catholique
25:15traditionnaliste
25:17et des parents
25:19engagés un temps à l'ultra-droite.
25:23Marie et Colomban
25:25ont fait partie du bastion social.
25:29Un mouvement néofasciste fondé
25:31par des anciens membres de l'action française,
25:33aujourd'hui dissous.
25:37On les voit ici sur cette photo,
25:39entourés de leurs camarades.
25:43Le père d'Emile,
25:45qui est alors étudiant-ingénieur,
25:47comparaît en 2018,
25:49devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence
25:51pour avoir molesté
25:53un couple d'origine maghrébine.
25:55L'un de ses camarades
25:57est condamné.
25:59Lui sera relaxé.
26:01Colomban a tenu
26:03à donner des précisions sur cet épisode
26:05de leur vie dans l'hebdomadaire famille chrétienne.
26:09On a largement commenté notre adhésion
26:11et nous avons fait, en effet,
26:13un bref passage avant de le quitter
26:15car il ne correspondait pas à nos convictions catholiques,
26:17sans jamais y avoir commis
26:19quoi que ce soit de répréhensible.
26:21Ils m'ont expliqué
26:23pourquoi ils l'ont quitté.
26:25Ils se rendent compte que dans ce groupe,
26:27il y a des thèses néo-païennes.
26:29Les thèses néo-païennes, c'est assez simple,
26:31c'est-à-dire le judo-christianisme
26:33égale, comme dirait Nietzsche, la faiblesse.
26:35Et donc, Jésus,
26:37c'est un problème parce que c'est un prédicateur juif.
26:39Et là, tous les deux se disent
26:41nous, en fait, on est chrétiens catholiques,
26:43on ne peut pas cautionner un discours comme ça.
26:47Une famille aux valeurs traditionnelles
26:49affirmées et perpétuées
26:51de génération en génération.
26:55Boulard, Petit Hameau,
26:57à 12 kilomètres du Haut-Verné.
27:01En 1968, les arrières-grands-parents d'Émile
27:03achètent avec trois copains
27:05les maisons et l'église du village.
27:07Catholiques,
27:09utopistes, ils rêvent d'un lieu
27:11de vacances où ils vivraient heureux.
27:13Mais en 2019,
27:15le Hameau est la cible
27:17d'un incendie intentionnel.
27:19Plusieurs mises à feu sont
27:21découvertes dans les ruines.
27:23La police ne retrouvera jamais
27:25l'auteur.
27:27La famille d'Émile aurait-elle pu être
27:29victime d'une vengeance ?
27:31Cette piste est rapidement
27:33écartée.
27:37Les gendarmes
27:39doivent explorer toutes les hypothèses,
27:41y compris la plus sensible,
27:43la responsabilité d'un membre de la famille.
27:45Le petit garçon
27:47aurait-il pu être victime d'un accident
27:49domestique, d'une correction
27:51qui tourne mal ?
27:53Les proches, les dernières
27:55personnes à avoir vu un disparu
27:57sont toujours les premières suspectées.
27:59C'est-à-dire que les enquêteurs
28:01vérifient d'abord auprès des personnes
28:03qui ont vu le
28:05disparu pour la dernière fois.
28:07La famille fait légitimement partie
28:09de ce tableau général
28:11des suspects potentiels.
28:13La personnalité
28:15des grands-parents est passée au crible.
28:17Des voisins décrivent une grand-mère
28:19soumise et discrète
28:21et un grand-père austère et rigide.
28:23J'ai jamais vu de gestes
28:25déplacés. C'est sûr qu'ils sont rigoureux.
28:27C'est des enfants
28:29qui ne mangent pas.
28:31On voit qu'ils ont été habitués
28:33à respecter
28:35les consignes qu'on leur donne.
28:37Point barre.
28:39C'est quelqu'un
28:41qui a du caractère,
28:43qui ne se laisse pas faire, qui est capable
28:45de gueulante et qui veut
28:47le meilleur pour sa famille.
28:49Certains m'ont dit que c'était un peu
28:51à l'ancienne. Ça marche droit,
28:53ça file droit.
28:55Un événement
28:57retient particulièrement
28:59l'attention des enquêteurs.
29:01Dans sa jeunesse, Philippe Védovigny
29:03a été encadrant dans une école privée
29:05hors contrat.
29:07L'Institut Sainte-Croix
29:09de Riomont.
29:11Ne vous inquiétez pas.
29:13Ici, on ne sépare jamais personne.
29:15Le voici
29:17sur cette photo, au cœur de cette
29:19communauté religieuse qui accueille des
29:21enfants, uniquement des garçons,
29:23venant tous de familles catholiques
29:25traditionnelles.
29:27Ils sont essentiellement
29:29arrivés là parce que c'est des enfants
29:31qui sont difficiles, qui sont
29:33réticents à l'autorité,
29:35qui ne rentrent pas dans le rang, qui ont déjà fait pas mal
29:37d'écoles catho-tradies.
29:39Et disons que Riomont, c'est un peu
29:41l'école de la dernière chance. Et on sait
29:43qu'ils y seront encadrés
29:45de manière extrêmement sévère,
29:47extrêmement serrée.
29:49C'est des prêtres, ceux qui y sont,
29:51c'est des anciens militaires,
29:53c'est des anciens parachutistes, c'est des gens qui sont forts,
29:55qui sont durs.
29:57Adrien Bonnel,
29:5943 ans, a été
30:01élève à Riomont entre 1992
30:03et jusqu'à la fin
30:05de l'année 1995.
30:09Lorsqu'il franchit les portes
30:11de cette immense forteresse,
30:13il n'est alors âgé que d'une dizaine d'années.
30:17J'étais un enfant qui était turbulent,
30:19qui faisait une crise de pré-ado, qui répondait à
30:21tout le monde. Ma mère
30:23en a parlé au père Argouache, donc le père prieur,
30:25et donc m'a proposé de
30:27venir.
30:29Derrière ses murs,
30:31il découvre la discipline poussée à l'extrême,
30:33une éducation religieuse
30:35stricte et une violence
30:37décomplexée.
30:39J'ai eu notamment un temps
30:41perforé. Tout ça parce que
30:43il y en a un qui a décidé de donner les coups
30:45dans la tronche, pour ainsi dire,
30:47à coup de pompe. Pareil, les baffes,
30:49les gifs.
30:51Selon Adrien Bonnel,
30:53parmi les religieux à l'origine
30:55de ces pratiques, le frère Philippe,
30:57le grand-père d'Emile.
30:59Entre 1991
31:01et 1993, il côtoie
31:03les élèves de ce pensionnat.
31:05Au début, ça allait.
31:07Et puis après,
31:09on s'est vite rendu compte que
31:11en fait, il n'était pas mieux
31:13que les autres, qu'il connaît malgré tout,
31:15et ça s'est vérifié aussi.
31:17Il ne fallait pas qu'on se moque de son petit accent du sud,
31:19parce que ça l'énervait.
31:21Je me souviens bien d'une fois
31:23où on l'a bien vu bien prendre son élan
31:25avec sa main
31:27pour justement dégommer une
31:29à beaucoup plus petit que lui.
31:35Adrien Bonnel n'a jamais reçu de coups
31:37de la part de Philippe Védovigny.
31:39Mais un de ses camarades
31:41a lui déposé une plainte
31:43pour des faits de violence qui remontraient
31:45à 1993.
31:47Le grand-père d'Emile
31:49a auditionné à ce sujet en 2018.
32:19Et qui a eu un différent financier.
32:23Le grand-père d'Emile
32:25est alors entendu comme témoin,
32:27mais n'a pas été mis en examen.
32:29Cette affaire éclaire
32:31sa personnalité, mais n'a pas
32:33de lien avec la disparition de son petit-fils.
32:37Il ne faut pas oublier qu'on a une famille qui est dans la douleur,
32:39qui a perdu un petit de 2 ans et demi,
32:41et qu'il ne s'agit pas de rajouter
32:43de la douleur à la douleur.
32:45D'ailleurs, ce passé ne
32:47semble pas peser sur cette famille
32:49très nombreuse, qui se réunit régulièrement,
32:51et qui, au moment
32:53de la disparition d'Emile,
32:55semble faire front.
32:57Je sens des gens
32:59qui sont très dignes,
33:01mais qui sont en grande souffrance,
33:03et qui, loin de s'accuser mutuellement,
33:05essayent au mieux de se soutenir.
33:07Et je vois
33:09les enfants qui manifestement
33:11continuent, évidemment,
33:13de faire confiance aux parents
33:15et, encore une fois, aux grands-parents qui avaient la garde.
33:17Ça me sidère de voir
33:19effectivement une famille unie.
33:21Alors que l'enfant est toujours
33:23porté disparu, les parents
33:25s'accrochent à leur foi pour tenir,
33:27ainsi qu'aux dizaines et dizaines
33:29de messages qu'ils reçoivent du monde entier.
33:33On imagine forcément le pire,
33:35mais on ne peut pas s'empêcher
33:37d'espérer.
33:39Parfois, nous sommes submergés
33:41par le chagrin et l'angoisse.
33:43On désespère un moment,
33:45et ensuite, on est soulevé par l'espérance,
33:47à cause d'une lettre ou d'un signe qui nous touche.
33:51Des parents
33:53qui vivent alors entre espoir et abattement.
33:57Le 24 novembre 2023,
33:59cinq mois après la disparition
34:01de leur fils,
34:03ils enregistrent un message audio
34:05à la veille du troisième anniversaire
34:07de leur petit garçon.
34:09En fait, ce message,
34:11pour prendre une image,
34:13c'est une bouteille à la mer.
34:15Le message audio, ce qui est important,
34:17c'est qu'ils l'ont pensé eux-mêmes,
34:19ils l'ont écrit eux-mêmes,
34:21ils l'ont enregistré aussi eux-mêmes,
34:23tous les deux, même si c'est
34:25Marie qui parle plus que Colomban.
34:29Colomban et Marie, les parents d'Émile.
34:33Nous voulons nous adresser aujourd'hui
34:35à celui ou ceux qui savent ce qui lui est arrivé.
34:39C'est un cri du cœur des parents
34:41parce que leur douleur est insupportable,
34:43de dire, nous parents,
34:45nous voulons savoir
34:47à tout prix.
34:49S'il s'agit d'un accident,
34:51peut-être avez-vous paniqué.
34:53Si vous avez commis l'irréparable,
34:55peut-être le regrettez-vous.
34:57Peut-être craignez-vous les conséquences
34:59et ne savez comment vous en sortir.
35:01Tout cela,
35:03nous pouvons le comprendre,
35:05mais nous en appelons à votre cœur.
35:07Comprenez notre détresse.
35:09Dites-nous où est Émile.
35:11Par pitié,
35:13s'il est vivant,
35:15ne nous laissez pas vivre sans lui.
35:17Rendez-le-nous.
35:19Par pitié,
35:21s'il est mort,
35:23dites-nous où il se trouve.
35:25Rendez-le-nous.
35:27Ne nous laissez pas sans une tombe
35:29pour nous recueillir.
35:31Tout cela,
35:33vous pouvez le faire de mille manières,
35:35mais ne nous laissez pas dénoncer.
35:37Ne nous laissez pas vivre
35:39le restant de nos jours,
35:41ainsi que nos familles,
35:43avec cette affreuse angoisse
35:45qui nous broie le cœur.
35:47Nous vous en supplions.
35:49Dites-nous où il se trouve.
35:51Rendez-nous, Émile.
35:53Pendant des mois,
35:55l'affaire semble s'enliser.
35:57Mais le 28 mars 2024,
35:59les enquêteurs vont tenter
36:01une nouvelle approche
36:03En ce début de journée humide et froid,
36:05une vingtaine d'enquêteurs investissent
36:07cette petite route qui mène
36:09au hameau du Haut-Verné.
36:11Derrière ces barrières
36:13se rejoue à huis clos
36:15la fin d'après-midi
36:17où Émile a disparu.
36:2517 personnes au total
36:27sont rassemblées dans le hameau.
36:29La famille de l'enfant,
36:31ses grands-parents,
36:33ses oncles et tantes,
36:35mais aussi les témoins
36:37qui disent l'avoir aperçu ce jour-là.
36:41Le principe de cette mise en situation
36:43c'est que vous remettez tout le monde
36:45dans le contexte
36:47et qu'un des témoins peut quand même
36:49à un moment soit se contredire
36:51ou craquer littéralement
36:53et dire je sais ce qui s'est passé.
36:55Après dix heures sur place,
36:57les parents d'Émile repartent
36:59La mère de famille, Marie,
37:01est au volant avec son écharpe sur la tête
37:03aux côtés de son mari
37:05colombant sur le siège passager.
37:07Juste derrière eux,
37:09dans un autre véhicule,
37:11le grand-père de l'enfant.
37:15Le coupable
37:17se trouve-t-il parmi les 17 participants ?
37:19Cette mise en situation
37:21a-t-elle un lien avec ce nouveau
37:23rebondissement qui va
37:25intervenir deux jours plus tard ?
37:29Édition spéciale sur BFMTV
37:31avec le corps du petit Émile
37:33a été retrouvé,
37:35des ossements qui ont été retrouvés
37:37par un randonneur
37:39dans le hameau du Haut-Vernay.
37:43Le 30 mars 2024,
37:45une retraitée d'une soixantaine d'années
37:47que nous appellerons Manon,
37:49randonneuse expérimentée,
37:51habituée à sillonner les chemins
37:53de la région,
37:55part se promener sur les sentiers
37:57aux alentours du Haut-Vernay.
37:59Alors qu'elle marche,
38:01soudain, quelque chose attire son attention.
38:03Un crâne,
38:05à même le sol.
38:07Immédiatement, elle fait le lien
38:09avec le petit garçon disparu.
38:11Sous couvert d'anonymat,
38:13elle accepte de nous raconter
38:15cette découverte glaçante.
38:17Il était en plein milieu
38:19du chemin.
38:21Centré,
38:23millimétré,
38:25en plein milieu.
38:27Comme si quelqu'un avait pris une règle
38:29et avait mesuré pour le mettre
38:31au milieu du chemin.
38:33C'est impressionnant.
38:35Je savais que c'était lui.
38:37Parce qu'on habite Haut-Vernay,
38:39il y a eu cet incident,
38:41donc on fait vite le rapprochement.
38:45Manon n'a pas de téléphone portable.
38:47Seule,
38:49sans aucun moyen de joindre les gendarmes
38:51dans l'immédiat,
38:53elle décide de ramasser le crâne
38:55et de l'emballer dans deux sacs plastiques
38:57qu'elle a sur elle, sans le toucher,
38:59pour l'amener aux enquêteurs.
39:01Je l'ai ramassé.
39:03C'était l'instant.
39:05Comme il y avait beaucoup de vent,
39:07je l'ai pris pour ne pas qu'il s'envole.
39:11Vers 14h, Manon arrive chez elle
39:13et prévient les gendarmes.
39:15Pour éviter les regards des voisins
39:17et d'éventuels soupçons,
39:19elle leur donne rendez-vous au bout de la rue
39:21et leur explique sa découverte.
39:23L'un des enquêteurs
39:25mesure le crâne,
39:27puis emmène Manon pour l'interroger.
39:29Il a fallu que je retourne après.
39:31Pour montrer le lieu ?
39:33Oui, donc redemi-tour.
39:35Je n'avais plus mes petites jambes.
39:37Le cardio, ce jour-là,
39:39c'était...
39:41J'en pouvais plus.
39:43Ensuite, nous sommes allées à la gendarmerie.
39:45Et là,
39:47ils m'ont raccompagnée à la maison
39:49pendant minuit.
39:51Ils m'ont posé plein de questions.
39:55Après 9h d'audition,
39:57la retraitée est autorisée à rentrer chez elle.
39:59Les analyses pratiquées en urgence
40:01confirment que le crâne
40:03est bien celui du petit garçon.
40:07Dès le lendemain de cette découverte,
40:09des enquêteurs sont à nouveau déployés
40:11sur la zone.
40:13Ils retrouvent des vêtements appartenant
40:15à Emile en contrebas,
40:17dans la maison.
40:19Se trouvaient-ils là depuis les premiers jours
40:21de la disparition du petit garçon ?
40:23Ont-ils été déposés plus récemment ?
40:29Samuel Fléchet est droniste.
40:31Il habite à 17 km du Vernet.
40:33Depuis le 8 juillet 2023,
40:35il a suivi tous les rebondissements
40:37dans l'affaire de la disparition de l'enfant.
40:39Et il peine à croire
40:41à la piste accidentelle.
40:43Quand j'ai appris
40:45l'endroit où
40:47il a été découvert,
40:49je me dis, c'est pas possible.
40:51Parce que c'est un lieu qui a beaucoup trop de passages.
40:53Il y a des randonneurs,
40:55il y a une piste à côté qui est souvent empruntée
40:57par les gens du Vernet.
40:59Il y a eu des coupes de bois,
41:01si je ne me trompe pas, en automne.
41:03C'est un lieu qui est
41:05vachement fréquenté.
41:07Ce sentiment
41:09est aussi renforcé par son implication
41:11lors des fouilles pour retrouver Emile.
41:13Dès le lendemain de la disparition
41:15du petit garçon,
41:17il a été mobilisé par la gendarmerie.
41:19Son drone personnel
41:21a été mis à contribution.
41:23Quand je suis en altitude,
41:25dès que j'ai le moindre petit doute
41:27sur un objet,
41:29une couleur,
41:31ça peut être une branche,
41:33je peux descendre, aller vérifier.
41:35Je peux voler très bas,
41:37donc je peux avoir une image vraiment nette.
41:39Je peux également passer
41:41entre les arbres,
41:43entre certains buissons,
41:45descendre faire des vallons
41:47qui ne sont pas accessibles à pied.
41:49Avec son engin,
41:51il a passé au peigne fin la zone
41:53dans laquelle les ossements d'Emile
41:55ont été retrouvés.
41:57Certains ravines, je les ai faits
41:59au moins 5 ou 6, voire même
42:01il y en a que j'ai dû passer 7 fois.
42:03Ça me surprend vraiment
42:05qu'on soit passé au-dessus
42:08Accidents ou pistes criminelles,
42:10toutes les hypothèses restent
42:12alors ouvertes jusqu'à de nouveaux
42:14éléments déterminants.
42:20Pendant plusieurs mois,
42:22des expertises vont être menées
42:24sur les restes du petit garçon.
42:28Les conclusions de ces expertises
42:30permettent de considérer l'hypothèse
42:32que le corps n'est pas demeuré au même endroit
42:34et dans le même biotope
42:36au cours du processus de décomposition
42:38et qu'il n'a pas été enfoui.
42:40Vous aurez compris que les expertises
42:42introduisent la probabilité
42:44de l'intervention d'un tiers
42:46dans la disparition et la mort
42:48d'Emile Soleil.
42:50Quelqu'un a déplacé le corps
42:52et il apparaît sur le crâne
42:54un traumatisme facial à résultat d'un coup violent.
42:56On a maintenant la certitude
42:58qu'Emile ne s'est pas perdu seul,
43:00qu'il y a l'intervention d'un être humain
43:02pour expliquer la disparition
43:04Ça veut donc dire qu'à un moment donné
43:06quelqu'un a donné la mort à Emile
43:08volontairement ou involontairement.
43:10Autre élément troublant,
43:12les vêtements récupérés
43:14à proximité du crâne de l'enfant
43:16sont intacts.
43:18Ils auraient été transportés
43:20puis déposés peu de temps après leur découverte.
43:22Ça veut dire deux choses.
43:24Soit quand Emile est mort
43:26il n'avait pas les vêtements
43:28qui ont été retrouvés
43:30sur ce chemin forestier
43:32à proximité du hameau de Villevieille
43:34au Vernet.
43:36Soit il avait ses vêtements
43:38mais ils lui ont été retirés au moment de son décès
43:40pour ensuite être déposés
43:42avec ses ossements.
43:44Une avancée majeure pour les enquêteurs
43:46qui continuent de creuser la piste familiale.
43:48Pour autant,
43:50ils ne déclenchent aucune garde à vue
43:54et laissent les proches endeuillés se recueillir.
44:02Le 8 février 2025,
44:04sous la pluie et la grisaille,
44:06à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
44:08dans le Var,
44:10la famille d'Emile se presse
44:12sur le parvis de la basilique Sainte-Marie-Madeleine.
44:16Ses parents,
44:18Marie et Colomban,
44:20ici avec leur fille et leur nouveau-né dans sa poussette,
44:22s'apprêtent à enterrer leur fils,
44:24mort un an et demi plus tôt.
44:28Les grands-parents du petit garçon
44:30sont également présents,
44:32Anne Védovigny avec son chapeau jaune
44:34et son mari Philippe,
44:36ici avec son main-père
44:38et son écharpe à carreaux.
44:42Philippe et Anne Védovigny, ce jour-là,
44:44sont arrivés ensemble avec leurs enfants
44:46et c'est vrai que Philippe et Védovigny,
44:48on l'a vu sur les images,
44:50accueillaient beaucoup de personnes du public,
44:52les invitaient, une accolade, un sourire,
44:54un geste de remerciement,
44:56un geste de réconfort également.
44:58On a vu arriver les parents d'Emile
45:00et on a senti qu'il y avait
45:02moins d'échanges,
45:04moins de regards
45:06et que chacun était un peu de son côté,
45:08d'un côté les soleils
45:10et d'un côté Védovigny,
45:12mais peut-être aussi qu'ils s'étaient vus avant,
45:14qu'ils avaient discuté avant.
45:18Ce jour-là, pour la première fois
45:20depuis la mort de leur petit-fils,
45:22les époux Védovigny vont briser le silence
45:24et se confier à nos confrères de BFM DC.
45:28Le temps du silence doit laisser place
45:30à celui de la vérité.
45:32Nous ne pouvons plus vivre sans réponse,
45:34nous ignorons toujours ce qui est arrivé à Emile.
45:36Nous regrettons le peu d'avancée
45:38dans l'affaire malgré les moyens déployés.
45:44Des grands-parents qui vont être
45:46soumis à rude épreuve
45:48moins de deux mois plus tard.
45:50Ce mardi 25 mars 2025,
45:52les enquêteurs sonnent
45:54à la porte de la demeure familiale
45:56de la Bouilladis.
45:58Le jour est à peine levé.
46:00A l'intérieur,
46:02les plus jeunes de la fratrie dorment encore
46:04lorsque les enquêteurs
46:06annoncent aux grands-parents d'Emile
46:08et à deux de leurs enfants majeurs
46:10qu'ils sont placés en garde à vue
46:12pour homicide volontaire
46:14et recel de cadavres.
46:16Ils sont emmenés dans des lieux différents
46:18pour être auditionnés.
46:24Il y en avait deux,
46:26Anne et Philippe Védovigny,
46:28les époux qui étaient dans les locaux
46:30de la section de recherche de Marseille.
46:32Il y avait également leur fille
46:34qui, elle, était du côté de Roquevert,
46:36un village voisin,
46:38et puis leur fils qui semble
46:40être à Aubagne.
46:42Donc oui, chacun était dans un bureau
46:44face à des enquêteurs.
46:46Philippe Védovigny était, lui,
46:48face au directeur d'enquête.
46:50Ce n'est pas rien.
46:52Il était face à l'homme
46:54qui gère la cellule Emile
46:56depuis maintenant 20 mois.
46:58Ça veut aussi bien dire,
47:00quand on lit entre les lignes,
47:02que la personne prioritaire
47:04pour les enquêteurs ces dernières heures,
47:06c'était naturellement le grand-père
47:08Philippe Védovigny.
47:10Nous avions le directeur d'enquête
47:12des moments où il y avait plus de tensions
47:14que d'autres, des moments où c'était plus apaisé.
47:16Par moment, j'imagine, ils ont essayé
47:18de pousser votre client dans ses retranchements ?
47:20Oui, tout à fait. Et ça aussi,
47:22c'est habituel, ce n'est pas lié à ce dossier.
47:24Vous avez toujours ces méthodes
47:26des enquêteurs qui sont là pour obtenir
47:28des vérités et qui forcément
47:30vont parfois pousser le trait,
47:32parfois hausser le ton.
47:34C'est parfaitement logique.
47:36Ces gardes à vue
47:38étaient prévus de longue date,
47:40les interrogatoires parfaitement préparés.
47:42On sait que les enquêteurs
47:44avaient un certain nombre
47:46d'éléments techniques, scientifiques.
47:48Ils ont recueilli énormément de choses
47:50au cours de l'enquête et qu'ils les ont présentées.
47:52Il y a une table, il y a
47:54différents documents, ça peut être des photographies,
47:56des textes, etc., toutes sortes d'éléments
47:58et on leur a demandé leur avis.
48:00Comment expliquez-vous que tel élément
48:02soit apparu à ce moment-là
48:04lors de la disparition du petit Emile ?
48:06Bref, ils ont vraiment été confrontés
48:08au détail de cette fameuse journée
48:10où le petit garçon a disparu dans le hameau du Auvergnay.
48:14Selon l'avocat Dan Védovigny,
48:16revenir sur cette journée
48:18tragique a été douloureux.
48:20Voilà une grand-mère
48:22endeuillée par la perte
48:24d'un petit-fils dans des circonstances
48:26que chacun sait pour être
48:28parfaitement épouvantables.
48:30On a forcément du mal à se figurer
48:32l'intensité qui règne alors
48:34dans cette situation parce qu'elle est, je le disais,
48:36terriblement originale, atrocement originale.
48:38Des détails sont dévoilés
48:40au gardé à vue,
48:42comme la certitude de l'intervention d'un tiers
48:44à l'attente de l'enfant.
48:46Elle a découvert effectivement
48:48cette information pendant le temps
48:50de la garde à vue.
48:52C'est effectivement
48:54un élément important
48:56qui l'a
48:58impacté. C'est une information
49:00qui a été importante
49:02à entendre
49:04et difficile aussi à entendre
49:06pour elle.
49:08Les enquêteurs analysent les réactions
49:10des proches d'Émile lorsqu'il leur révèle
49:12de nouvelles informations
49:14comme ils l'ont fait avec son grand-père.
49:18Parfois des choses qu'il a pu apprendre
49:20ont été particulièrement déstabilisantes pour lui
49:22et je pense surtout
49:24au coup dont
49:26Émile a été victime. C'est violent.
49:28Le premier communiqué de presse de monsieur le procureur
49:30de la République faisait état de fractures
49:32mortelles sur le crâne d'Émile
49:34et là on nous parle d'un traumatisme facial.
49:36Vous ne pouvez pas être
49:38insensible à cette information.
49:40Vous ne pouvez pas
49:42être déstabilisé.
49:44Mais malgré tout, il a réussi
49:46à se ressaisir et
49:48à parler, à donner toutes les explications,
49:50toutes les réponses qu'on lui a demandé.
49:52La garde à vue des grands-parents
49:54et de leurs deux enfants est prolongée
49:56quasiment jusqu'au bout de la durée
49:58légale maximum.
50:00Ils sont extrêmement
50:02épuisés, fatigués.
50:04Ils ont été enfermés pendant 48 heures.
50:06Une garde à vue, c'est extrêmement violent.
50:08On perd toute notion du temps puisqu'on a
50:10enfermé 24 heures sur 24.
50:12La grand-mère d'Émile, elle a été
50:14abattue, elle a été vraiment épuisée, marquée.
50:16Philippe Védovigny, lui étant
50:18le directeur d'enquête qui a mené
50:20les interrogatoires, lui a dit
50:22la garde à vue est levée, vous pouvez partir.
50:24La première réaction de Philippe Védovigny,
50:26ça a été, d'accord, mais je fais quoi ?
50:28Je vais où ? Il n'avait pas compris
50:30la fin de ce qu'il venait
50:32d'affronter et donc c'est son avocate
50:34qui lui a dit, mais Philippe, c'est bon,
50:36vous pouvez partir, vous pouvez maintenant rentrer
50:38chez vous.
50:40Les gardes à vue sont levés au milieu
50:42de la nuit, sans qu'aucun des proches
50:44d'Émile ne soit mis en examen.
50:46Une décision dont se
50:48réjouit l'avocate du grand-père
50:50qui assure que son client a pleinement
50:52coopéré.
50:54Les enquêteurs ont fait leur travail.
50:56Ils avaient, depuis hier,
50:58beaucoup de questions à nous poser.
51:00On a répondu à l'intégralité des questions.
51:02Je pensais qu'on pouvait s'expliquer sur tous les points.
51:04Il y avait peut-être des zones d'ombre
51:06à lever. C'était le but, on l'avait dit
51:08dès les obsèques d'Émile, qu'on voulait
51:10participer à l'œuvre de vérité.
51:12Voilà, c'est...
51:14Je vous avoue que c'est un soulagement
51:16pour eux, pour l'avocat aussi.
51:18Voilà, parce que c'est bien.
51:20Au-delà des aspects éprouvants
51:22de ces gardes à vue, elles ont eu
51:24au moins un intérêt pour la famille
51:26d'Émile.
51:28Cette mesure a présenté le mérite,
51:30du coup, de porter à la connaissance
51:32de ma cliente
51:34l'ampleur des investigations qui ont été
51:36conduites dans le cadre de cette
51:38mesure. Et nous avons pu toucher du doigt
51:40ce travail véritablement
51:42admirable de la section
51:44de recherche de Marseille
51:46qui a conduit depuis ce
51:48drame un nombre incalculable
51:50d'investigations. Cela a eu
51:52un effet, je dirais, rassurant pour la
51:54personne gardée à vue parce que, dans le même
51:56temps, elle savait qu'elle était
51:58le soin porté par ses enquêteurs.
52:00Elle lui a porté peut-être un jour
52:02la vérité.
52:06Ces fins de garde à vue mènent-elles
52:08à une impasse ? La piste
52:10familiale est-elle définitivement
52:12abandonnée ?
52:14Ils sont ressortis libres de garde à vue.
52:16C'est-à-dire qu'au moment où on se parle,
52:18ils sont totalement libres
52:20et ils ne sont pas poursuivis.
52:22Ils n'ont aucun statut qui fait
52:24qu'ils sont suspects dans cette procédure.
52:26Pour autant, ça ne veut pas dire que c'est fini.
52:28À ce stade,
52:30toutes les hypothèses restent
52:32envisagées par les enquêteurs.
52:34Nous avons
52:36approfondi la piste intrafamiliale
52:38à l'occasion
52:40des gardes à vue qui ont été réalisées
52:42et de l'ensemble des auditions qui les accompagnaient.
52:44Alors aujourd'hui,
52:46il y a une phase qui se termine
52:48dans cette piste. Ça ne veut pas dire
52:50qu'elle se termine définitivement.
52:52Il peut survenir
52:54au cours des investigations futures
52:56des éléments complémentaires,
52:58nouveaux, qui sont susceptibles
53:00de la prolonger.
53:02Les enquêteurs vont continuer à travailler sur l'univers de cette famille,
53:04sur leurs antécédents,
53:06sur d'éventuelles écoutes,
53:08d'éventuelles conversations qu'ils ont pu
53:10avoir les uns avec les autres.
53:12C'est une piste qui reste au cœur
53:14des investigations.
53:16En tout,
53:18une quinzaine de gendarmes spécialisés
53:20continueront à travailler sur ce dossier
53:22pour tenter
53:24d'élucider enfin
53:26le mystère autour de la mort d'Emy.

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