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L'invité d'ICI Matin : Maxime Buizard-Blondeau, le nouveau président de la Chambre régionale d'agriculture Centre-Val de Loire.

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00:00Ici Orléans, bon début de journée, merci d'être avec nous pour commencer ce mardi, et bonjour à vous Lydie Laje.
00:05Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:06C'est le plus jeune président des chambres d'agriculture en France.
00:10Maxime Buisard-Blondot dirige depuis quelques jours la chambre régionale agricole du centre Val-de-Loire,
00:16et il est votre invité Lydie.
00:18Exactement, bonjour Maxime Buisard-Blondot.
00:20Vous avez été élu le 14 mars, Maxime Buisard-Blondot, suite aux élections professionnelles.
00:25D'abord juste, est-ce que ça vous agace ou ça vous amuse quand on dit ça,
00:30plus jeune président d'une chambre régionale d'agriculture en France ?
00:33C'est une grande fierté, parce que je pense que c'est un signal adressé par la profession agricole,
00:38comme quoi les jeunes qui s'engagent, on leur laisse de la place,
00:41et on laisse de la place globalement à l'ensemble des jeunes qui viennent dans le monde agricole.
00:45Donc une grande fierté, et puis en même temps un message comme quoi,
00:49ce que porte mon syndicat, les jeunes agriculteurs,
00:51est en adéquation sans doute avec les priorités des agriculteurs.
00:55Un message sur l'adaptation au changement climatique,
00:57sur la réponse aux attentes sociétales qui sont assez fortes,
01:00un message peut-être un petit peu nouveau dans le monde agricole, mais qui fait du bien à entendre.
01:03Vous avez été critiqué, juste sur votre âge, justement ?
01:08Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas habituel qu'on devienne président de chambre régionale à 32 ans,
01:12comme Valentin est devenu président de la chambre départementale à 33 ans.
01:17Ce n'est pas habituel, ça ne s'est pas fait sans discussion,
01:20mais au final on a réussi à se mettre d'accord, et je pense que c'est un message positif.
01:23Vous avez dit, dès votre élection, notre région doit se montrer plus offensive et conquérante, ça veut dire quoi ?
01:29Ça veut dire qu'on a des grandes discussions,
01:32vous savez que le monde agricole en France c'est quasiment 10 milliards d'euros par an d'aides publiques,
01:36qui permettent d'orienter l'agriculture, de soutenir les agriculteurs et de soutenir la souveraineté agricole.
01:41On a des régions en France qui sont très bien organisées pour aller capter cet argent public,
01:46pour structurer les filières, pour maintenir de l'industrie et donc de l'emploi dans les territoires.
01:50Je prends l'exemple des Bretons ou par exemple de Auvergne-Rhône-Alpes qui sont très organisées.
01:55Nous historiquement on est moins organisés, donc lors des deux dernières réformes de la politique agricole commune depuis 12 ans,
02:00on a perdu beaucoup d'aides publiques.
02:02Aujourd'hui une exploitation au centre Val-de-Loire touche deux fois moins d'aides qu'une exploitation Bretonne ou Rhône-Alpine.
02:08Donc je dis qu'il faut qu'on s'organise, c'est ce que j'appelle aller chasser en meute,
02:12et donc le fait que nous tous syndicats agricoles, d'ailleurs quelle que soit notre couleur,
02:15la coordination rurale, la FNSEA, les JIA, la CONF, mais aussi les collectivités, les conseils départementaux,
02:20le conseil régional qui est le premier partenaire de la Chambre Régionale de l'Agriculture,
02:24les parlementaires, tout le monde doit serrer les coudes,
02:27et quand il y a de l'argent à aller chercher, par exemple pour aller sauver l'abattoir de Blancafort,
02:31par exemple pour soutenir une filière de soja, ou par exemple pour soutenir la filière viticole,
02:37il faut qu'on chasse en meute, on doit discuter entre nous en région,
02:40mais quand il faut monter à Paris, il faut qu'on soit mieux organisés.
02:43La coordination rurale, vous l'évoquiez, qui est arrivée en tête dans les chambres départementales,
02:48dans deux départements de la région sur six,
02:51et il y a un recours en justice pour le Loir-et-Cher,
02:54vous avez peur que ce soit tendu justement de travailler ensemble ?
02:57Il y a le moment des élections, et puis là on est parti pour un mois de date de six ans,
03:01tout le monde est légitime chez soi,
03:03moi j'ai appelé les présidents de chambre de la coordination rurale pour les féliciter,
03:07et leur dire que maintenant il fallait réussir à grouper nos idées,
03:11et grouper nos envies pour porter un projet régional,
03:14je doute pas qu'on y arrive, en tout cas c'est l'attente qu'ont les agriculteurs,
03:17ils ne comprendraient pas qu'on reste sur des logiques syndicales,
03:20à partir du moment où on est à la tête d'une chambre consulaire,
03:22il faut savoir travailler tous ensemble, et j'espère que ce sera le cas.
03:25En même temps, vous allez assister, vous Maxime Buzyn-Blondeau,
03:28au congrès national de la FNSEA qui s'ouvre aujourd'hui à Grenoble,
03:32vous y êtes invité, vous allez y aller ?
03:34Oui, parce qu'on est parti ensemble aux élections,
03:36nous avions une allance FNSEA-GIA qui est restée la première force syndicale de la région-centre,
03:40on a gagné dans trois départements, et dans les trois départements on a perdu,
03:43c'est de très peu de voix, donc je reste en parfaite alliance avec la FNSEA,
03:48et aujourd'hui c'est quand même le syndicat très largement majoritaire en France,
03:52aucune politique agricole ne sera contre la FNSEA, donc autant travailler main dans la main.
03:56On parle ce matin à l'antenne de cette étude sur l'installation des jeunes agriculteurs,
04:01de moins en moins souvent issus du monde agricole,
04:06qu'est-ce que ça dit de l'évolution de ce métier ?
04:09Qu'on est un métier qui attire, et qu'on est un métier qui a du sens,
04:12et je pense que depuis le Covid globalement, de plus en plus de personnes,
04:16jeunes ou en carrière, ont envie de trouver un métier qui a du sens,
04:19produire l'alimentation de chacun et de chacune, c'est une bonne chose,
04:23je pense qu'on doit se féliciter de cet attrait qu'on arrive à susciter,
04:28et en même temps le reportage explique bien les enjeux qui sont ceux de l'installation d'agriculture,
04:33c'est qu'on ne s'improvise pas agriculteur, les transitions on ne les fait pas du jour au lendemain,
04:36on doit être accompagné, c'est ça le rôle des chambres d'agriculture,
04:39c'est de préparer en amont de l'installation les porteurs de projets,
04:42et une fois qu'ils sont installés, les aider pour réaliser leurs projets professionnels,
04:46faire évoluer leurs exploitations, gagner en performances économiques aussi,
04:49pour pouvoir dégager un revenu et vivre correctement de son métier.
04:52Parce que la question de la rémunération évidemment...
04:54C'est la mère du bataille, si on veut installer davantage de jeunes demain en agriculture,
04:58faire en sorte qu'on ait moins de fermes qui disparaissent,
05:00il faut gagner la bataille de la rémunération,
05:03il y a affaire d'un point de vue structurel,
05:05et puis il y a aussi affaire dans chaque exploitation pour optimiser les charges et les coûts.
05:09Ce dossier là, ça sera le vôtre, aussi c'est le vôtre Maxime Puzard,
05:12depuis là quelques jours à la chambre France Agriculture, vous êtes entré au bureau national.
05:17Exactement, je suis au bureau national de la chambre d'agriculture de France,
05:19avec le dossier installation transmission,
05:22et on va devoir mettre en oeuvre la loi d'orientation agricole
05:25qui a été votée il y a quelques semaines maintenant,
05:27qui crée le service public de l'installation d'agriculture
05:30pour accompagner tous les porteurs de projet,
05:32issus ou non issus du milieu agricole,
05:34c'est le France Service Agriculture,
05:36c'est un énorme chantier qui sera en place au 1er janvier 2027,
05:41c'est un énorme chantier qui est devant nous,
05:43on a déjà beaucoup de compétences dans les chambres d'agriculture,
05:45même si c'est un petit peu disparate dans la région,
05:47là on va faire monter en compétence tout le monde,
05:49et s'assurer que n'importe quelle personne,
05:51qu'on ait 18 ans ou 45 ans, qui vienne toquer aux chambres d'agriculture,
05:55soit accompagnée pour monter son projet,
05:57pour trouver du foncier, et ensuite pour devenir agriculteur.
06:00Juste un dernier mot, une réponse brève,
06:02Maxime Buzard-Blondot, vous êtes élu conseiller municipal à Pithiviers
06:05depuis 10 ans, les élections municipales c'est l'an prochain,
06:07vous avez déjà plusieurs casquettes,
06:09est-ce que vous allez vous présenter à ces municipales ?
06:11Je serai candidat au municipal à Pithiviers,
06:14on discute actuellement avec les autres listes qui étaient en présence,
06:17vous savez qu'il y a eu 5 listes à Pithiviers en 2020,
06:19c'était beaucoup trop haut, c'est ça qui a conduit à la réélection de Philippe Noland,
06:22on souhaite créer le contexte pour qu'il y ait moins de listes,
06:24et que Philippe Noland ou son successeur soient battus,
06:27et donc je serai candidat au Pithiviers,
06:29ce sera le mieux placé qui sera tête de liste l'année prochaine.
06:31Merci beaucoup d'être venu ce matin, très bonne journée.
06:33Merci à vous.

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