Dominique Baron délégué de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) dans le Loiret
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00:00Nous allons évoquer la réunion publique qui est organisée cet après-midi à Orléans sur le thème « Loi sur la fin de vie. Où en est-on ? Que peut-on en attendre ? »
00:08Le projet de loi a été mis de côté suite à la dissolution de l'Assemblée nationale l'année dernière, on s'en souvient.
00:14Mais les députés vont reprendre les discussions dans quelques jours. On va faire le point tout de suite avec notre invité. Restez avec nous, ici Orléans.
00:22Ici Matin, revient dans un instant.
00:41Ici Orléans, jusqu'à 9h.
00:43Ici Matin.
00:45Nous espérons que vous allez bien. Merci d'être avec nous ce vendredi matin ici Orléans.
00:49Il est 8h14. Bonjour Antoine Van Dendriche.
00:52Bonjour Marc, bonjour à toutes et à tous.
00:54Il y a presque un an, le projet de loi sur la fin de vie arrivait en débat à l'Assemblée nationale, balayé deux mois plus tard par la dissolution.
01:01Il va revenir à partir de la semaine prochaine devant les députés de la Commission des affaires sociales.
01:06Le débat dans l'hémicycle est prévu en mai, Antoine.
01:09Et on en parle avec le délégué dans le loiret de l'ADMDC, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité.
01:16Bonjour Dominique Baron.
01:18Bonjour.
01:19Alors ce projet de loi sur la fin de vie avait été lancé dans les débats il y a un an, interrompu.
01:25Cela revient sur la table de l'Assemblée nationale la semaine prochaine.
01:29Les députés reprennent le dossier, enfin on peut dire.
01:32Ah oui, enfin oui.
01:33Donc ça fait presque un an qu'on attend qu'on poursuive les débats qui étaient déjà bien avancés.
01:38Puisque déjà dès le 29 mai, les soins palliatifs, tous les articles concernant les soins palliatifs avaient été acquis.
01:47Et on avait commencé à parler de l'aide active à mourir.
01:50Donc une définition avait été déterminée.
01:52Et on avait également défini que l'aide active à mourir devait être pratiquée par un soignant ou par le patient lui-même.
02:02Mais il y a eu la dissolution entre temps.
02:04Donc ces avancées-là ont été réduites à néant.
02:07On repart de zéro aujourd'hui ?
02:10Oui, parce que le texte a été scindé en deux.
02:14D'un côté les soins palliatifs et de l'autre côté l'aide active à mourir.
02:17Cela veut dire qu'on va tout recommencer à zéro.
02:19Les soins palliatifs vont être ré-étudiés sur une première semaine.
02:23Et ensuite, après, on va étudier l'aide active à mourir.
02:27Donc le texte étant scindé en deux, on ne comprend pas bien pourquoi.
02:31C'est le Premier ministre, François Bayrou, qui l'a décidé en janvier dernier ?
02:34Oui, tout à fait.
02:35Il a passé par différentes étapes.
02:38Au départ, pour sa déclaration de politique générale,
02:41il avait laissé entendre que l'Assemblée pourrait reprendre les débats dès qu'elle serait prête.
02:46Ensuite, après, il a tenu des propos qui étaient un peu étonnants
02:50sur ce qui se passait en Belgique et sur ce qui pourrait se passer en France
02:53s'il y avait une loi sur la fin de vie.
02:55Et après, il a décidé de scinder le texte en deux.
02:58Et concrètement, ça ne vous convient pas ?
03:00Non, parce que les soins palliatifs et l'aide active à mourir,
03:04c'est une suite logique.
03:07On peut très bien être en soins palliatifs,
03:09on nous soulage nos douleurs pendant un temps,
03:12puis au bout d'un certain temps, ces souffrances ne sont plus apaisables.
03:15On doit pouvoir demander autre chose.
03:17Donc, il y a une aide active à mourir.
03:19Donc, chacun choisit de le demander ou de ne pas le demander.
03:23C'est vraiment la liberté de chacun.
03:25C'est-à-dire qu'il y a un texte scindé en deux,
03:28soins palliatifs, aide active à mourir.
03:30Ça veut dire que dans les débats,
03:32il va y avoir une différence entre les deux textes,
03:35selon les députés ?
03:37Tout à fait.
03:38Quand il y avait qu'un seul texte,
03:40on était obligé de tout étudier
03:42pour pouvoir passer à un vote définitif.
03:45Alors que là, à partir du moment où il y a deux textes distincts,
03:48le premier texte, sur les soins palliatifs,
03:50il est évident que personne ne peut être contre.
03:53Donc ça, il va être adopté,
03:55normalement, espérons, assez rapidement.
03:58Et après, seulement, on va pouvoir étudier l'aide active à mourir.
04:01On sait que là, il y a entre 10 et 15% des Français qui sont opposés.
04:05Notre Premier ministre, apparemment, doit en faire partie
04:08puisqu'il a toujours dit qu'il était contre une aide active à mourir.
04:12Et justement, à ce moment-là,
04:15quand il n'y aura plus que l'aide active à mourir
04:17qui va être à débattre,
04:19moi, je crains qu'il y ait beaucoup d'amendements,
04:21que ça retarde les débats.
04:22Et puis, il peut se passer des événements
04:24qui fassent qu'on ne puisse pas encore aller jusqu'au bout.
04:26Le soin palliatif, c'est plus au niveau des structures,
04:28aider les structures à proposer ces soins,
04:30alors que sur l'aide active à mourir,
04:32c'est plus un débat de conscience, finalement, de conviction.
04:35...philosophique, etc.
04:37Tout à fait, oui.
04:38Donc, ça touche certaines religions,
04:41et encore, pas forcément toutes les personnes qui sont croyantes.
04:47Parce qu'en fait, même, il y a eu un sondage auprès des catholiques,
04:51et ils étaient favorables qu'on puisse aider les gens à mourir.
04:55Donc, c'est uniquement au niveau des cadres,
04:59des autorités, qu'il y a une opposition.
05:03Qu'est-ce que vous demandez à l'Assemblée ?
05:05Le mot d'ordre sur cette aide active à mourir,
05:07c'est de laisser le malade, le patient, choisir ?
05:09Oui, c'est celui qui est dans le lit qui choisit.
05:12Les personnes qui sont autour n'ont pas la parole.
05:15Enfin, ils ont la parole, les soignants aussi,
05:17ils sont là, bien sûr, pour diagnostiquer.
05:19Ils nous annoncent si on a une maladie grave et incurable.
05:25Donc, à partir du moment où on sait qu'on a une maladie incurable,
05:29c'est à nous de décider jusqu'où on veut aller dans la maladie.
05:35C'est-à-dire que c'est nous qui savons si nos souffrances sont encore supportables ou pas.
05:40Personne d'autre ne peut nous le dire.
05:42Et puis, c'est aussi à nous de définir l'état de dépendance qu'on ne veut pas dépasser.
05:47Cette semaine, c'est la 19e semaine de mobilisation pour le droit à mourir
05:51dans la dignité de votre association, l'ADMD.
05:54Marc l'a dit, vous organisez aujourd'hui, cet après-midi, une réunion publique à Orléans.
05:59À l'image de la classe politique, est-ce que la question divise les Loiretains que vous rencontrez ?
06:04En général, j'ai plutôt des gens favorables.
06:07Parfois, il y a des gens qui se posent des questions
06:09parce que soit ils n'étaient pas bien au courant
06:11ou alors ils croyaient connaître des informations qui n'étaient pas forcément justifiées.
06:19Pour l'instant, il y a relativement peu de gens opposés qui viennent dans les réunions.
06:26Mais il y en a, il y en a.
06:29On sait qu'il y a des associations qui sont totalement opposées.
06:32On rappelle qu'il y a un an, votre association a lancé une convention nationale.
06:36Il y a une convention nationale sur le sujet qui a été lancée.
06:39Et les résultats, ça vous le voyez aussi, c'est que les gens veulent qu'on légifère sur ce sujet, qu'on avance.
06:44La convention n'a pas été lancée par l'association, elle a été lancée par le président.
06:48Et là, les résultats, c'était évident.
06:52C'est-à-dire que la situation actuelle était totalement insuffisante.
06:55Il fallait qu'on en arrive à une aide active à mourir.
06:59Et puis surtout aussi, bien sûr, rendre les soins palliatifs universels.
07:04C'est-à-dire que tout le monde puisse en bénéficier, n'importe où sur le territoire.
07:07Ce qui n'est pas le cas actuellement.
07:08Merci à Dominique Baron d'être venue ce matin dans nos studios.
07:11Je rappelle que vous êtes le délégué pour le Loiret de l'association
07:15pour le droit de mourir dans la dignité.
07:17Bonne journée à vous.
07:18Merci à vous.