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L'invité d'ICI Matin : Sylvie Dubois, vice-présidente à la Région Centre Val de Loire, chargée de la santé et de la prévention.

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00:00On commence la journée avec vous et votre invitée maintenant, ce matin vous recevez en direct en studio Sylvie Dubois, la vice-présidente à la région Centre-Val-de-Loire, chargée de la santé et de la prévention.
00:10Exactement, bonjour Sylvie Dubois. Merci d'être là. Il y a cinq ans, la région Centre-Val-de-Loire lançait son plan de recrutement de médecins salariés dans les centres de santé.
00:20L'objectif chiffré était d'en avoir 300 d'ici 2028 sur le territoire des six départements de la région. Où est-ce qu'on en est aujourd'hui précisément ? Quel est le bilan chiffré ?
00:29Alors déjà, il faut se rappeler que la création du GIP Pro Santé, c'est une volonté forte politique de la région de se lancer sur une compétence qui n'est pas la sienne, puisque je rappelle que c'est une compétence de l'État.
00:43Sauf devant la situation dramatique, on va dire, et particulièrement de la région Centre-Val-de-Loire, puisque nous sommes la dernière région en matière de démographie médicale, c'est un choix fort.
00:53D'ailleurs, on a eu la Chambre régionale des comptes qui nous l'a reproché à un moment, et puis aujourd'hui, le ministère nous sert en exemple, et il y a d'autres régions aujourd'hui qui se sont investies dedans.
01:07Où en sommes-nous ? Oui, on a un objectif fort. Après, on ne va pas remplacer non plus des décennies d'une politique où il n'y a pas eu de formation, réduction de formation de médecins en se disant qu'il y allait avoir une économie s'il y avait moins d'offres de santé.
01:22On économiserait sur les dépenses de santé. Il s'avère qu'aujourd'hui, on est dans une telle situation qu'on est en région Centre-Val-de-Loire un habitant sur cinq qui n'a pas de médecin traitant.
01:34Ce chiffre de 300 d'ici 2028, on en est à 63, c'est ce qu'on entendait dans le journal.
01:40Voilà, le dernier contrat signé mardi soir à Beaujancy.
01:43On peut imaginer qu'on soit à 150 à la fin de l'actuel mandat ?
01:47C'est difficile de se donner un chiffre. Le tout, c'est d'essayer d'avoir une vraie montée en charge pour une vraie réponse aux besoins de santé.
01:54Après, les chiffres, je dirais tant mieux si on atteint le maximum.
01:59Après, il faut se donner des objectifs dans la vie pour essayer de mettre toutes les forces de notre côté.
02:06Mais le problème de fond, c'est celui de la formation.
02:09On n'a pas de baguette magique. L'essentiel, c'est d'attirer sur la région l'installation, de ne pas faire du déplacement.
02:16Parce que si on fait venir un médecin et qu'il vient d'une autre région, qu'il était installé ailleurs, ce n'est pas forcément ce qu'on attend.
02:24Ce qu'on veut, c'est effectivement qu'il y ait plus de médecins sur l'ensemble du territoire.
02:28Former un médecin, ça prend du temps, évidemment. L'attractivité du territoire s'ajoute aussi.
02:34Certainement.
02:36C'est peut-être un écueil aussi pour notre région.
02:39On est une région accueillante en matière de tourisme, c'est sûr.
02:43Mais on a aussi beaucoup d'autres atouts. On est une région qui a la capacité d'ouvrir des formations de haut niveau.
02:50Bien sûr, pour faire venir un médecin, souvent, il faut qu'il soit issu du territoire.
02:56D'où l'importance d'avoir eu le centre hospitalier qui passe en centre universitaire, le CHU d'Orléans.
03:04Et puis, évidemment, la fac d'Orléans qui va de pair pour la formation des professionnels.
03:09Donc, on sait très bien que souvent, c'est au niveau de la formation qu'on fait sa vie.
03:17La réalité du terrain vous rattrape. Elle est plus forte que l'ambition politique du départ.
03:22Finalement, quand on regarde les chiffres, ce n'est pas facile d'attirer des médecins et de les fidéliser aussi.
03:29Tout à fait. Mais c'est une réponse.
03:32Alors, quand on dit qu'on s'est lancé sur les GIP au Pro Santé pour développer le salariat,
03:38c'est une réponse complémentaire. C'est tout à fait complémentaire.
03:43Parce que souvent, on essaye d'opposer le salariat par rapport au libéral.
03:47Non, puisqu'on a des jeunes médecins qui s'installent dans nos centres de santé,
03:50qui réfléchissent peut-être à du libéral dans un ou deux ans.
03:53Il plaît particulièrement ce système à de jeunes médecins. On disait 1 sur 3, finalement.
03:59Il plaît. C'est une autre conception de la médecine.
04:02Parce que d'abord, c'est celle d'une médecine coordonnée.
04:05Les médecins qui peuvent travailler ensemble.
04:07L'idée aussi des centres de santé, c'est de pouvoir avoir une partie prévention.
04:11Et puis, bien sûr, un médecin seul, ce n'est pas la santé.
04:14La santé, le patient, c'est un ensemble.
04:19On s'installe quand on sait qu'il y a le cabinet d'infirmière,
04:22qu'il y a le kiné, qu'il y a la pharmacie et les services publics autour.
04:26Ça, c'est important aussi pour avoir l'installation.
04:28On agit souvent la contrainte, l'obligation d'installation,
04:31pour dire qu'il faut lutter contre la pénurie médicale,
04:33mais obligeons les médecins à s'installer dans les territoires.
04:35Est-ce que vous y êtes favorable, vous Sylvie Dubois ?
04:37Alors, il y a eu cette loi transpartisane qui a été portée par beaucoup d'élus.
04:43Je suis pour la régulation.
04:45C'est-à-dire que la proposition qui est faite quand un médecin, par exemple,
04:50sur la côte d'Azur, puisque c'est là où il y a le moins de pénurie,
04:54c'est-à-dire qu'un médecin qui s'installe, il faudrait qu'il ait l'autorisation de s'installer
04:59pour un départ en retraite, ce qui permettrait de réguler.
05:02Maintenant, obliger les jeunes à s'installer, je n'ai pas d'idée préconçue.
05:09Je ne peux pas dire qu'il faut faire comme ça,
05:11parce que je me dis, est-ce que c'est aux jeunes médecins aujourd'hui
05:13qui eux font l'effort de venir s'installer sur des territoires
05:17et payer la politique qui a été menée depuis des années de casse de la santé ?
05:21Est-ce que c'est aujourd'hui ?
05:23Je comprends, j'entends, il faut absolument répondre.
05:26Mais vous m'y allez convaincre, c'est pour moi pas forcément le meilleur remède.
05:30Le meilleur remède, c'est la possibilité justement d'augmenter les formations,
05:34puisque aujourd'hui, grâce à l'ouverture de la fac de médecine sur Orléans,
05:39c'est plus 300 médecins qui vont être formés, c'est 500 médecins qui vont être formés.
05:43C'est ça l'espoir, il faut en former plus.
05:45Un mot pour finir sur l'actualité nationale avec ce projet de loi de la sécurité sociale.
05:49Il y a des députés et des sénateurs en commission mixte hier qui ont réussi à se mettre d'accord.
05:53Vous en pensez quoi ? Est-ce que ça veut dire que la menace,
05:56alors vous, vous êtes élu un communiste à Sarran mais sur la métropole,
05:59la menace de la censure du gouvernement Barnet, elle s'éloigne aussi ?
06:02Alors moi ce que je crains effectivement, c'est si ça passe en 49-3, c'est dramatique.
06:07Parce que, je le disais tout à l'heure, la responsabilité de l'État
06:11de répondre aux besoins de santé de la population, c'est le plus important.
06:17Or, aujourd'hui, on est en train de parler des certifications médicales,
06:20de problèmes de formation, et le gouvernement aujourd'hui propose d'augmenter la consultation,
06:27je peux le comprendre, de l'instant où les gens sont couverts.
06:30Sauf qu'aujourd'hui, c'est 10 points de moins de remboursement.
06:33C'est-à-dire que remboursement d'une consultation, alors que je le rappelle,
06:36un habitant sur cinq n'a pas de médecin traitant,
06:40on trouve le moyen de baisser de 10 points le remboursement de la consultation médicale,
06:44baisser les remboursements de médicaments,
06:47alors que l'on sait qu'il y a les franchises médicales qui ont été augmentées.
06:51Donc c'est un problème, c'est un vrai frein à l'accès aux soins, et c'est dramatique.
06:55Merci beaucoup Sylvie Dubois d'être venue ce matin sur France Blanc-Léon, bonne journée.
06:58Merci à vous.

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