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  • 21/03/2025
Cette semaine dans le Club, la Fédération Française de Tir nous rend visite ! L'occasion de faire un bilan des JOP de Paris 2024, avec 4 médailles au compteur, un record ! Mais Los Angeles 2028 est déjà dans le viseur avec un tout nouveau président, Hugues Senger, pour démarrer cette olympiade !

Catégorie

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Sport
Transcription
00:00Salut à toutes et à tous, quel plaisir de vous retrouver pour un nouvel opus du club,
00:14votre émission préférée, j'en suis sûr, sur l'antenne de sport en France, un nouvel
00:18opus où il va être question de digestion de l'après Paris 2024, comment faire quand
00:24on revient un petit peu sur le quotidien, quel nouvel élan trouver ? Eh bien ces questions
00:29on va les poser à une fédération qui a brillé cet été, la fédération française
00:33de tir et l'état-major de cette fédération qui nous fait l'amitié vient de venir pour
00:39répondre à ces questions qui sont quasi existentielles six mois après la fin de ces
00:43Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
00:46Autour de ce plateau, le nouveau président de cette fédération française de tir, Hugues
00:51Senguer, est avec nous.
00:52Bonjour Hugues.
00:53Bonjour Maxime.
00:54Comment allez-vous ? Très bien, très bien, merci.
00:56Super, merci d'avoir répondu à notre invitation et d'être venu surtout en compagnie du gratin
01:03et notamment sportif, Annabelle Pioche est avec nous.
01:06Bonjour Annabelle.
01:07Bonjour.
01:08Championne d'Europe par équipe, c'était il y a quelques mois maintenant, et vous nous
01:12faites l'amitié d'être avec nous pour évoquer le pistolet, mais pas que évidemment, à
01:17l'occasion de cette émission.
01:19Avec vous également l'un des coches de cette équipe de France, Walter Lappert qui est
01:25également avec nous en survête, prêt à nous donner ses tips et ses conseils pour
01:30relever le challenge de Los Angeles 2028.
01:33Bonjour Walter, merci d'être à nos côtés, un béarnais au milieu des Alsaciens, on aura
01:39l'occasion d'en reparler dans cette émission.
01:42Didier Richard, un carabinier, est également avec nous.
01:45Bonjour Didier.
01:46Bonjour.
01:47Merci d'être avec nous, membre de l'équipe de France de paratire qui avait disputé ses
01:525e Paralympiades à l'occasion de Paris 2024.
01:56Félicitations à vous, c'est déjà en soi une immense performance.
02:00Et puis last but not least, le DTN de cette fédération, Gilles Mulaire, nous fait l'amabilité
02:05de débriefer Paris 2024 et de prendre l'élan vers la suite j'espère.
02:09J'espère aussi.
02:10Super, on va être focussé là-dessus, on aura bientôt la fédération française aéronautique
02:15avec nous sur ce plateau, donc l'élan et le nouveau décollage, c'est ce dont il va
02:20être question lors de la prochaine demi-heure.
02:23Merci d'être avec nous.
02:24C'est parti pour ce nouvel opus.
02:25Évidemment, oui, le bilan, calmement, on va le faire après ce semestre passé, à revenir
02:38sur ces performances, à les analyser, j'imagine pour vous, au sein de la fédération française
02:43de tir et puis se projeter.
02:45Revenir sur ces JOP de Paris 2024 pour le tir français, c'était à Châteauroux, sur
02:50le fameux site du CNTS, créé deux ans auparavant, 24 tireurs tricolores étaient engagés, 15
02:56en ollie, 9 en para, au total 4 médailles, une en or pour Tanguy Delaforêt, 2 en argent
03:03pour Camille Jodrzewski et Tanguy également, double médaillé, une en bronze pour Jean-Louis
03:09Michaud.
03:10C'est un record pour la fédération française de tir.
03:12Gilles, il me semble que l'objectif qui avait été un petit peu assigné, c'était trois
03:16et trois, je crois, trois médailles pour les ollies et trois en para.
03:21Le DTN que vous êtes, il met quelle note finalement à ce CRU Paris 2024, une note
03:26sur 10 et puis on va filer la métaphore jusqu'au bout, l'appréciation ?
03:30Alors effectivement, si on se projette et si on regarde un petit peu en dissociant entre
03:37les Olympiques et les paras, on est plutôt sur un 6 sur 10 au niveau ollie puisque c'est
03:42une médaille alors que potentiellement on était sur trois médailles et puis pour nos
03:47amis paralympiques, là, cette fois-ci, on est sur un 9,5 parce qu'on ne peut pas avoir
03:50la note parfaite mais toujours est-il qu'effectivement, trois médailles, c'est objectif rempli.
03:55Donc, on est sur une appréciation qui est très favorable avec évidemment un lancement
04:03pour Los Angeles des meilleures augures.
04:06Le témoin est transmis jusqu'à Walter sur votre gauche après ce bilan un petit peu plus général
04:13du côté ollie et du pistolet bien évidemment qui vous concerne, Walter Lapert.
04:17Évidemment, il y a eu la très belle médaille d'argent de Camille Jodrzewski,
04:20on en parlait tout à l'heure au tir au pistolet à 25 mègues que vous entraînez.
04:23Elle était évidemment, elle faisait partie des potentiels médaillables mais j'imagine qu'à
04:28eu égard à la pression qu'avaient vos tireurs comme tous les athlètes français,
04:33il doit y avoir une forme de soulagement en plus de la satisfaction d'être allé jusqu'au bout
04:39de ce fameux potentiel olympique, non ?
04:41Soulagement, je ne sais pas mais c'était une vraie satisfaction en tout cas de voir Camille
04:46sur ce podium, c'était quelque chose qu'on avait annoncé, qu'elle avait annoncé.
04:50Elle était ambitieuse déjà il y a quelques temps et cette préparation est montée tranquillement.
04:56La pression aussi, on a eu la chance de pouvoir bien se préparer aussi sur Châteauroux
04:59parce que c'était un stand qu'on connaissait bien sur.
05:01Un début d'Olympiade compliqué, il faut se rappeler aussi le 10 mètres qui a été un petit peu difficile
05:06pour elle et Florian aussi et puis voilà une remise en question rapide sur place
05:12pour aborder le 25 mètres différemment et puis cette belle médaille d'argent au bout.
05:16Il y a eu vraiment la nécessité non pas de tirer une sonnette mais de savoir dans les mots
05:22faire une forme de reset pour dire dans un mauvais anglais et reconcentrer les troupes ?
05:28Complètement, ça a été ça. C'est-à-dire qu'il y a eu deux Olympiades pour Camille.
05:32Une première où elle était en difficulté mais on a fait en sorte en tout cas que ça n'impacte pas tant que ça
05:39pour se remobiliser rapidement pour le 25 mètres, ce qu'elle a su faire brillamment.
05:43Annabelle, de votre côté, spécialiste également du pistolet, il y a eu une déception j'imagine personnelle
05:51de ne pas aller voir les quotas pour ces Jeux Olympiques.
05:55Vous avez eu la force d'aller soutenir vos copines à Châteauroux ou vous avez préféré mettre un petit peu de côté cet événement ?
06:03J'ai soutenu bien sûr, à distance par contre. J'étais en contact avec Camille régulièrement.
06:09Je lui ai envoyé plein de messages de soutien aussi pendant ses entraînements, ses matchs, tout ça.
06:13Beaucoup de fierté surtout en fait. C'est quelqu'un que je connais depuis longtemps.
06:18J'ai fait des années d'internat avec elle et de l'avoir réussie vraiment à ce niveau, c'est de la fierté et ça fait rêver.
06:24Tout à l'heure, je me suis permis un petit peu de parler au nom des sportifs.
06:27Finalement, c'est mieux de vous demander.
06:28Forcément, cette pression de préparation olympique, vous l'avez, vous le senti ?
06:34Ça a été quelque chose de notoire d'un point de vue médiatique ou même des proches, des entourages ?
06:41Cette préparation pour essayer d'avoir les quotas, pour cette course-là, c'était compliqué ?
06:46Pour ma part, pas tant que ça.
06:48Après, je trouve qu'on est resté quand même assez soudés en tant qu'équipe.
06:51On s'est mis aussi un peu dans une bulle tous ensemble et du coup, pas tant que ça.
06:56Je pense qu'on s'est aussi un peu isolés chacun des médias, tout ça,
06:59et de vraiment se concentrer sur nous, notre équipe et ce qu'on valait.
07:02Didier, ça change une approche, ces JO à Paris, on en apprend quoi ?
07:08Quelles leçons on tire de ce rendez-vous où tout le monde était encore plus attendu ?
07:13Tous les yeux de la France sont portés sur vous le jour de votre compétition ?
07:17C'est une compétition qui a été très dure personnellement
07:20puisque je n'ai pas réussi à avoir la médaille,
07:25puisque j'étais un peu pressenti pour avoir une médaille.
07:28Mais j'ai passé complètement à côté.
07:31Moi, j'étais content de faire les jeux à Châteauroux
07:33parce qu'en plus, on a un super CNTS, un centre national.
07:37Mais le problème, c'est que je ne me suis pas vraiment senti comme si c'était les jeux
07:43parce qu'on n'était pas dans le village olympique.
07:46Il n'y avait pas le petit bonus de rencontrer les autres sportifs.
07:52Mais après, on a super bien géré parce que j'avais les entraîneurs qui nous prenaient en charge.
07:57Et s'il y avait trop de monde qui venait nous questionner ou bien nous poser des questions,
08:02il y avait les entraîneurs qui étaient là pour calmer un peu le jeu aussi.
08:06Pour vous permettre d'être dans la bulle.
08:08Et c'est une facette sur laquelle, de manière un peu plus générale,
08:10j'aimerais revenir peut-être avec vous sur le volet élite sportive, Walter et Gilles.
08:16Il y a eu, oui, quelques déceptions.
08:18Ce 6,5 mètres que vous donnez le prouve.
08:21On pense notamment aux hommes sur pistolet à 25 mètres avec Clément Bessaguet ou Jean-Kik Ampoy.
08:25Évidemment, la gestion humaine des déçus ou des événements à gérer comme ça,
08:32c'est quelque chose qui n'est pas visible, qui n'est pas tangible face à la performance
08:35qui a été celle de nos sportifs.
08:38Comment cette partie-là, qui est la partie de la coulisse peut-être la plus importante
08:42de vos jobs respectifs, vous arrivez à la tenir ?
08:46Comment ça se passe ? Comment on gère un rendez-vous comme celui-là ?
08:50Plus généralement, quand on a le poste au niveau de la direction technique,
08:55on essaie d'anticiper énormément de choses.
08:57Anticiper énormément de choses, ça veut dire anticiper notamment le public,
09:00c'est anticiper les médias, c'est anticiper les réactions du public.
09:04Et puis, évidemment, le point central, ça va être par rapport à l'athlète,
09:07c'est d'anticiper cette projection qu'il peut avoir avec un résultat
09:11qui, bien évidemment, est celui d'obtenir une médaille.
09:13Et là, après, forcément, il y a la douche froide.
09:16Donc là, cette gestion-là, elle est très rapide.
09:18C'est-à-dire que derrière, on bascule tout de suite dans j'efface
09:21et puis je vais me reprogrammer sur autre chose.
09:24Je vais tout de suite essayer de me re-challenger sur autre chose.
09:26Je vais avoir un nouveau projet, je vais avoir à digérer très, très vite
09:29parce que tout simplement, c'est le rythme des jeux qui fait ça.
09:32On ne peut pas.
09:33Walter, ça veut dire déléguer, ça veut dire raréfier la parole ?
09:35Au contraire, être omniprésent, en tout cas, dans la tête du compétiteur ?
09:40Nous, on a vraiment essayé de tout anticiper.
09:43Alors, c'était peut-être un peu illusoire parce que forcément,
09:46anticiper les Jeux en France, personne ne connaissait.
09:49Le tir, l'aléa, c'est quand même…
09:52Ceci dit, on a beaucoup échangé avec les athlètes pour imaginer ce que ça pouvait être
09:57et essayer d'anticiper au maximum sur les réseaux, sur les médias, sur la famille,
10:02aidés évidemment par la fédération qui a mis à disposition aussi du personnel pour ça,
10:08pour mieux aider nos athlètes à gérer les Jeux en France.
10:12Mais ça a été assez anticipé.
10:14On a beaucoup échangé, on a beaucoup parlé.
10:18Ça nous a permis de mieux aborder cette compétition qui reste quand même assez singulière.
10:25Et dans l'après, Didier, vous nous le disiez tout à l'heure,
10:28on n'a pas eu l'occasion de le détailler.
10:30Vous arriviez sur ces Jeux paralympiques avec le statut de double vice-champion du monde
10:35sur le tir à 10 mètres à la carabine,
10:38ancien champion d'Europe à la carabine 3 positions à 50 mètres,
10:41deux épreuves sur lesquelles vous concouriez lors de ces JPs.
10:45L'après, déception de non finale, là aussi sur la gestion humaine,
10:50vous avez ressenti des besoins, des choses pour digérer ces rendez-vous-là ?
10:56Oui, des gros besoins même parce que je pense que je n'ai même pas encore digéré à fond
11:00parce que la déception était grande.
11:04Mais je prends une année, là c'est une année pour moi assez sympathique,
11:08je ne veux pas dire que je ne tire pas,
11:09mais je n'ai pas une année que je me mets à fond dedans.
11:12Sympathique ou sabbatique ?
11:13Oui, vraiment pas,
11:17parce que moi l'année qui est plus importante c'est l'année prochaine
11:20qu'il y aura les championnats du monde et les qualifications pour les prochains quotas.
11:25Et Annabelle aussi est déjà tournée vers la suite,
11:27on aura l'occasion de se projeter vers nos sportifs et leurs prochaines échéances
11:31dans les prochaines minutes.
11:33Mais avant cela, dans ce moment où l'on revient en arrière,
11:38Président, là c'est à vous que je m'adresse,
11:40même si vous n'étiez pas là pour ces JOP de manière tangible,
11:45vous avez été élu le 15 décembre dernier,
11:48le lag qu'on entend beaucoup sur les infrastructures,
11:51est-ce que cet élan-là, sportivement parlant, il est tangible aussi ?
11:56Là je parle de l'élite, je ne parle pas forcément de la base,
11:58mais est-ce que vous le sentez vous depuis quelques mois
12:01où vous avez fait, j'imagine, cette audite ?
12:03J'ai eu la chance déjà d'assister aux Jeux Olympiques
12:05puisque je faisais partie de la fédération mondiale,
12:08surtout pour la partie aux libres, les JOP,
12:11j'ai fait un court passage à l'occasion d'un médaille,
12:13donc j'ai eu beaucoup de chance, j'étais gâté pour ça.
12:16Donc comme j'ai fait du haut niveau aussi,
12:17j'ai appréhendé cette compétition au travers de ce prisme-là.
12:22Il est clair que nous avons tous immédiatement porté notre regard
12:26sur les Jeux de 2028 par rapport justement à ce ressenti à chaud,
12:31en disant les gars, vous avez ressenti des choses fortes ici,
12:35vous avez compris beaucoup de choses aussi,
12:37vous avez un ressenti sur l'écart entre ce que vous imaginiez
12:41et la réalité que vous avez vécu,
12:43donc ça c'est vraiment un point essentiel
12:47qui vous aidera à vous tourner immédiatement sur Los Angeles 2028.
12:50Et le grand sujet c'est ça.
12:52J'ai été surpris, Gilles Walter,
12:54vous pourrez évidemment en témoigner, de l'ambiance,
12:57alors je les ai vécues depuis Paris pour le travail,
13:01mais de l'ambiance autour de ce tir et à Châteauroux.
13:06Est-ce que justement parmi les remarques des champions, des championnes,
13:10cette vie qui n'est pas forcément le quotidien en Coupe du Monde ou ailleurs,
13:14a été quelque chose qui a pu surprendre, inhiber ou au contraire s'en nourrir ?
13:21Ça a été le cas, en fonction de chaque athlète,
13:24chacun a réagi de façon très différente.
13:27Si on prend, Walter pour le dire, avec Camille, on s'est sentis portés,
13:31c'est-à-dire que c'était d'utiliser cette ferveur qui était vraiment assez exceptionnelle pour nous
13:37par rapport à une compétition traditionnelle que l'on peut connaître,
13:39voire même des Jeux pour ceux qui avaient déjà connu des Jeux.
13:41Donc cette ferveur portée, on a utilisé ça comme quelque chose de très positif
13:46et d'autres l'ont subi, même s'il y avait eu des anticipations,
13:49même si effectivement on n'avait plus travaillé dessus,
13:51jamais on n'aurait pu imaginer un tel engouement et surtout une telle sollicitation.
13:55C'est-à-dire que c'est de la sollicitation depuis le matin,
13:57le matin en arrivant, en posant les pieds au centre de tir,
13:59c'était tout le long du parcours, il y avait des petits mots, des petites sollicitations.
14:05Donc tout ça, c'est un parcours de star qui pouvait être très déstabilisant
14:11et donc forcément inhibant pour certains, puis au contraire galvaniseur pour d'autres.
14:15Walter, il y a eu une forme de gueule de bois début octobre pour les champions,
14:20peut-être même pour vous, ce retour à l'ordinaire, mais au sens premier du terme, j'entends.
14:27Oui, oui, parce que ce n'est pas évident pour moi d'avoir…
14:32il y a un petit retour sur soi, un retour sur ce qu'on a pu aussi accomplir avec le groupe.
14:37Bon, il y a la médaille de Camille, mais c'est un vrai questionnement
14:40sur ce qu'on a pu produire pendant ces trois années depuis Tokyo.
14:45Et derrière, il peut y avoir des remises en question.
14:47En tout cas, moi, je me voyais bien repartir avec ce groupe-là, mais en faisant différemment.
14:51Mais il y a un temps quand même d'analyse, un temps où il y a ce temps-là de bilan à faire,
14:57où on a voulu prendre du temps aussi pour ça, de bien réfléchir à ce qui avait fonctionné,
15:01moins bien fonctionné, ce qu'on aurait pu améliorer.
15:04On se pose des questions sur soi, en tout cas pour moi, ça a été une vraie introspection
15:10de qu'est-ce que j'aurais pu faire de mieux pour une médaille d'or aussi.
15:13Parce que bon, même s'il y a une belle médaille au bout, on se pose quand même cette question-là.
15:18Est-ce que ça aurait pu être mieux ?
15:20Et puis avec l'ensemble du groupe aussi, comment on repart,
15:22comment on se projette sur la suite des compétitions ?
15:25Eh bien, de manière beaucoup plus aisée, avec les mots, on va se projeter, nous,
15:29dans Faits Débat, sur les prochaines échéances pour la Fédération Française de tir
15:34et ses champions Faits Débat.
15:36On est bien entourés cette semaine dans le club avec cinq membres de la Fédération Française de tir
15:46qui nous font l'amitié d'être avec nous et notamment Hugues, son président.
15:50On le disait en introduction, vous avez été élu le 15 décembre 2024 à la tête de cette fédération.
15:5774% des votes, un petit peu plus, c'est un pourcentage important mais qui vous engage.
16:03J'imagine sur quelques chantiers importants que furent ceux de votre campagne,
16:08j'ai lu notamment l'optimisation du centre national de Châteauroux.
16:12En gros, ça veut dire quoi ?
16:13En assurer la vie au quotidien désormais après cette grosse montagne
16:19et ce gros pic que furent les JO, c'est ça ?
16:22Tout à fait.
16:24Il faut revenir en arrière pour dire que l'engouement des JO a surpris tout le monde.
16:28En particulier, certains invités qui sont venus aussi,
16:31Thomas Barre, Tony Estanguet, ne s'attendaient pas à cet engouement du public.
16:35Ils ont été agréablement surpris.
16:37Ensuite, effectivement, 74%, le terrain nous disait qu'apparemment,
16:47l'attente s'était effectivement concrétisée de cette manière-là.
16:50Par les terrains, je crois que je parle sous votre contrôle,
16:52pour la première fois, le scrutin donnait un petit peu la parole au club.
16:56Tout à fait, c'est exactement ça. C'est pour ça que je parle du terrain, tout à fait, Maxime.
16:59Et de dire aussi, par contre, nous ne nous attendions pas à l'importance de ce score
17:03qui, effectivement, nous met en face des réalités avec une attente extrêmement forte
17:09de la part des clubs, de la part des licenciés,
17:11de la part de la structure de la Fédération française de tir aussi.
17:14Et du coup, chaton, où ?
17:15Le CNTS, le Centre National de Tir Sportif.
17:19Donc, aujourd'hui, la définition d'un projet d'établissement,
17:22très clairement, un outil qui est au service du développement de notre fédération
17:26pour l'entraînement des équipes nationales, des équipes régionales de ligue,
17:32des clubs qui veulent venir s'entraîner.
17:33Vraiment, une machine à entraînement, une machine à formation aussi.
17:37Il faut que nous mettions l'accent toujours sur le développement de la formation,
17:41bien sûr, de nos entraîneurs, de nos moniteurs,
17:44mais aussi de nos arbitres, de nos dirigeants sportifs.
17:48Donc, continuer un gros effort puisque, même si on n'en parle pas beaucoup,
17:52c'est quelque chose que nous avons beaucoup développé sur les dix dernières années.
17:54Ça porte ses fruits, il faut continuer.
17:56Bien sûr, aussi, pour un centre de ce niveau-là, après les Jeux Olympiques,
18:03accueillir les compétitions internationales.
18:05Nous avons besoin de cette vitrine.
18:06Nous avons besoin de cela pour motiver, galvaniser nos troupes,
18:10tant les sportifs que notre public, que nos licenciés.
18:12C'est extrêmement important.
18:14Et après les France en février, il y a quelque chose qui arrive au contenu international ?
18:18Il y a le grand championnat d'Europe que nous organisons à peu près à la même date que les Jeux,
18:23du 23 juillet au 7 août, et bien sûr, accueillir nos licenciés à chaque fois que c'est possible.
18:28Donc là aussi, nous y travaillons, même si ce n'est pas encore autant développé
18:31que ce que nous voudrions, mais nous y travaillons.
18:34Une autre question sur un engagement, celui-là qui est plus large et qui vous a devancé,
18:42mais qui m'a entre guillemets surpris parce qu'on ne s'en rend pas forcément compte,
18:48c'est les 5 à 7 % annuels d'augmentation de votre nombre de licenciés.
18:53Et ça, ça date d'avant les Jeux.
18:56Comment vous expliquez cet engouement qui, effectivement, n'est pas accessoirement hyper communiqué ?
19:03Et comment la structure Club accueille et fait face à cette recrudescence, tout simplement ?
19:09Alors déjà, nous aimons surprendre.
19:11Surtout, nous ne sommes pas surpris par rapport à tout le travail qui a été fait ces dernières années.
19:15Autant en termes de formation d'investissement.
19:18Donc, nous nous communiquons beaucoup, beaucoup plus en interne, certes, vers les Clubs,
19:23mais c'est bien le cas.
19:24Nous avons beaucoup développé aussi la formation en interne,
19:28en mettant en place des formations supplémentaires vers les moniteurs, bien sûr.
19:32Nous avons développé les cibles couleurs qui existent dans tous les sports.
19:35Nous les avons systématisées chez nous aussi, avec la formation à l'accueil dans les Clubs, justement,
19:42qui permet aux Clubs de mieux accueillir et de se développer aussi,
19:46d'intégrer aussi, avec des chemins d'intégration, les nouveaux venus, les licenciés.
19:52Et forcément, les résultats que nous avons
19:54drainent toujours fortement les nouveaux licenciés vers nos Clubs.
19:57Et que nous voudrions aussi, bien sûr, dans notre politique de développement,
20:01encourager, renforcer, leur donner les moyens aussi d'accueillir tout ce public,
20:07de développer leurs infrastructures.
20:09Alors, Gilles se frotte les mains, évidemment.
20:11280 000 licenciés, ça veut dire que si la base est solide,
20:16ça risque de faire une élite, ça, dans quelques années, qui risque de grossir également.
20:21Au-delà du petit sourire et de l'onomatopée, Gilles,
20:23si on veut être un petit peu sérieux et se projeter,
20:27Walter a évoqué une forme d'introspection.
20:30Qu'est-ce qu'on a dans cette nouvelle Olympiade qui vous fait dire ?
20:35Bon, il y a eu un élan populaire de licenciés.
20:38Comment on fait fructifier, si l'expression soit juste dans le sport,
20:42comment on fait fructifier tout ça dans les quatre ans qui viennent ?
20:47En fait, on se requestionne.
20:48Là aussi, le temps du débriefing de ces JO nous a permis aussi
20:53de se reposer les questions sur la détection, par exemple, sur la filière d'accession.
20:58Donc autrement dit, comment, par rapport à une structuration avec une base,
21:03comme vous le soulignez, qui est très solide,
21:05comment, à un moment donné, on va susciter des vocations ?
21:07Comment, derrière, on va pouvoir détecter des talents ?
21:10Donc là, c'est tout le travail, en fait, de nos territoires.
21:13Et des pistes ? Vous avez des pistes autour de ça ?
21:15Oui, on a des pistes.
21:16On identifie, bien évidemment, certaines habiletés
21:18qu'on va rechercher dans les différentes armes
21:21pour pouvoir orienter, notamment, nos différents athlètes.
21:23Alors, si on reste sur les filières olympiques et paralympiques,
21:26dans les trois armes, carabine, pistolet et plateau, donc fusil.
21:30Donc là, on essaie de travailler très, très tôt, très, très jeune,
21:33de façon à pouvoir, quand on dit orienter,
21:35c'est-à-dire simplement mettre un accent sur un suivi
21:39qui va se faire au plus près, au niveau des clubs,
21:42là où, effectivement, ce n'était pas forcément le cas,
21:44parce qu'on manquait peut-être d'encadrement.
21:46Le fait d'avoir, aujourd'hui, beaucoup plus de monde,
21:48d'avoir des équipes technologiques régionales beaucoup plus structurées,
21:51on est au plus près des athlètes.
21:53Et donc, ça permet d'avoir un accompagnement,
21:55parce qu'on s'aperçoit que la concurrence internationale,
21:57tout simplement, nous démontre qu'elle est présente très tôt.
22:00Et le fait d'avoir Annabelle, aujourd'hui,
22:02en étant, je dirais, très jeune dans la catégorie,
22:05c'est tout à fait, on est dans cette logique-là,
22:06c'est-à-dire de mettre des trajectoires d'athlètes
22:09qui sont potentiellement issues ou sortant,
22:12il y a peu de temps, des catégories junior.
22:14Et là où le tir était toujours reconnu pour dire
22:17c'est un sport à maturité tardive, ce n'est plus le cas.
22:19Aujourd'hui, on peut être champion olympique à 17 ans, 16 ans,
22:22et on peut l'être, forcément, bien évidemment,
22:24entre 20 et 25 ans, de façon très naturelle.
22:27Avec Didier Richard, Annabelle Pioche, qui sont à ma gauche
22:30et qui représentent ces sportifs de haut niveau présents
22:32dans cette émission.
22:33L'Olympiade a très bien débuté pour vous, d'ailleurs, Annabelle.
22:37Au demeurant, on va pouvoir détailler tout ça.
22:38Mais avant ça, Didier, gros travail fédéral
22:42depuis l'arrivée du para-tir en 2017,
22:45il me semble, au sein du giron fédéral.
22:48Où est-ce que vous l'attendez maintenant, la fédération,
22:50pour aller encore plus loin pour vous ?
22:53Très gros travail, parce qu'on est passé de...
22:56Enfin, je veux dire, question de sortie internationale,
22:58c'était une dans l'année, et quand il y en avait,
23:00que maintenant, on en fait trois, quatre,
23:03on a quand même beaucoup plus de moyens.
23:05Ce que j'attends, je ne vois pas ce qu'on peut attendre de plus
23:09que ce que la fédération nous donne.
23:11En ce moment, je pense qu'on est bien encadré,
23:12on a des très bons entraîneurs.
23:14On est venu beaucoup plus professionnel aussi, le para-tir.
23:18Je ne m'attends pas plus.
23:19Moi, je trouve que c'est bien comme ça.
23:22Pas mal, ça.
23:23Avoir un bivier derrière, pour avoir des personnes
23:26qui nous remplacent derrière, parce que c'est ce qui manque
23:28un petit peu sur le para-tir.
23:30Avec que 59 ans, tout va bien.
23:33Et sachez que vous savez évidemment que Tanguy de Laforêt
23:35a attendu sa sixième Paralympiade pour être médaillé.
23:37C'est vrai.
23:38Donc, tout est dans votre camp.
23:40Tous les voyants sont au vert, comme vous disiez.
23:44Les voyants sont un peu au vert aussi pour vous, Annabelle,
23:46dites donc.
23:47Ça va, oui.
23:47Ça va, ça va, pleine d'humilité, Annabelle,
23:51parce qu'il y avait ces championnats d'Europe à 10 mètres,
23:54en Croatie, c'est du côté d'Ozicek, début mars.
23:57Vous êtes devenue championne d'Europe avec vos coéquipières,
23:59Camille, on en a parlé, et Céline Gauberville aussi,
24:02qui était dans cette équipe.
24:05C'est une première médaille en senior.
24:08J'imagine pour vous que c'était une bonne manière
24:10de démarrer l'année.
24:12Vraiment, surtout avec quand même deux vice-championnats
24:15olympiques à mes côtés.
24:15Donc, c'était vraiment très bien.
24:18Beau travail d'équipe.
24:19Dixième en individuel, par ailleurs, c'est ça ?
24:22C'est un cycle que vous avez su reprendre à partir de quand ?
24:29On va dire à les post-JO,
24:31quand est-ce que vous avez mis l'ouvrage sur le métier ?
24:33Il a fallu digérer ces JO sans vous,
24:35ou vous étiez déjà concentrée pleinement sur la suite ?
24:39Digérer, ça a été assez rapide,
24:41parce que je n'étais pas censée forcément être dans la course
24:44pour les JO de 2024.
24:45Donc, c'était une très bonne surprise.
24:47Mais du coup, vraiment vite tourner vers l'avenir, vers 2028.
24:51Donc, repris et reprise dès septembre, comme une saison classique.
24:55Avec, au niveau français, au niveau hexagonal du côté de Châteauroux,
25:00lors de ces championnats de France dont on parlait tout à l'heure,
25:03également une troisième place dans cette catégorie
25:06où Mathilde, Camille vous ont certes devancé,
25:09mais avec en qualification un record de France quand même,
25:12qui en termes de précision à 588 est à noter.
25:16Impressionnant.
25:18C'est quelque chose qui, j'imagine, reste aussi comme une manière
25:23de vous dire que vous êtes capable à chaque fois de sortir du très gros en tir.
25:27Oui, c'est ça, ça pose le cadre, ça montre que le travail est bon,
25:32que ce que je fais au quotidien, c'est bon,
25:33ce qu'on met en place avec les entraîneurs, c'est bon.
25:36Et ça donne envie de plus aussi,
25:38de ne pas forcément s'arrêter là et de toujours vouloir un peu repousser ses limites.
25:41Donc, c'était génial.
25:43Émulation décisive, Walter, dans ces catégories-là,
25:47à 10 mètres, à 25 mètres, vous êtes un entraîneur heureux, j'imagine ?
25:51Complètement, une vraie satisfaction, un vrai plaisir,
25:54un vrai bonheur d'accompagner cette équipe au quotidien.
25:57Elles sont ambitieuses, elles l'affichent.
26:00C'est un peu nouveau aussi, ça, pour nous, d'avoir des jeunes qui arrivent
26:02et qui disent « moi, je veux gagner, moi, je veux aller au jeu et je veux une médaille ».
26:07Ça nous remet en cause, nous aussi dans le staff,
26:09de mieux accompagner, de mieux comprendre ces jeunes, cette génération-là.
26:13Et c'est vraiment un plaisir.
26:16Je le dis des fois sans faire de mauvais jeu de mots,
26:19mais c'est elles qui m'entraînent aussi à me remettre en question,
26:22à leur proposer des choses nouvelles, à être assez créatif dans les stages.
26:28On souhaite faire des stages aussi à l'étranger.
26:32Ce n'est pas forcément une remise en question,
26:34mais c'est aller plus loin encore dans certains domaines.
26:39Parce que vraiment, elles s'investissent énormément, toutes,
26:42dans leurs stands, dans leurs clubs, dans leurs associations.
26:46Et en même temps, avec le Pôle à Bordeaux, on met en place aussi des choses.
26:50Et c'est un vrai challenge aujourd'hui,
26:54de pouvoir anticiper les Jeux de Paris, de Los Angeles en 2028,
27:00avec une équipe où on sait qu'on peut aller au bout et assez loin.
27:04C'est vrai la breloque, Annabelle, pour Los Angeles ?
27:06Oui, c'est vrai.
27:07Ah, vous en rêvez ? Déjà ?
27:09Déjà, oui.
27:10Mais il y a d'autres étapes avant, mais sur le cycle de quatre ans, ce serait bien.
27:15C'est chouette ça, Didier.
27:16Vous aussi, en février, vous futes vice-champion de France,
27:19derrière Jean-Louis Michaud, médaillé para.
27:23Vous aussi, il y a déjà une projection pour vous.
27:25Ou si encore un petit peu tôt, vous profitez de cette fameuse année sabbatique,
27:29pour remettre un cadre d'entraînement et d'objectif ?
27:33Je remets un cadre d'entraînement, c'est sûr.
27:35Mais l'objectif sera toujours le même.
27:37Je veux aller à Los Angeles.
27:38Après, j'arrêterai de moi-même,
27:41si je vois que je ne suis pas ou je ne suis plus du haut niveau.
27:46Si je ne peux plus faire une médaille, ou je ne suis plus capable de faire une médaille,
27:50ça ne sert à rien de continuer, mais je pense qu'il y a encore de mon reste.
27:54L'œil est encore pétillant.
27:58Hugues, est-ce que le mot de la fin, c'est finalement « émulation » ?
28:02On en a parlé dans la catégorie en ce qui concerne Adabelle.
28:05Est-ce que ça, c'est aussi quelque chose, un vecteur,
28:08et surtout un souhait qu'on peut vous demander pour 2025 ?
28:12Un souhait à vous formuler, pardon, pour 2025, l'émulation ?
28:16C'est évident, l'émulation, bien sûr.
28:18L'idée, c'est qu'avec Gilles et l'équipe d'entraîneurs,
28:21on va mettre tous les moyens à disposition
28:23pour que derrière, naturellement, nos sportifs remportent des médailles.
28:27Parce que je voudrais vraiment les voir sortir du pas de tir de finale
28:31en étant épanoui clairement.
28:33Et je leur souhaite vraiment de vivre des émotions fortes à ce point-là.
28:37Et l'idée, c'est tout simplement de mettre tout en œuvre
28:40pour les mettre sur orbite là-dessus.
28:42Et après, c'est à eux de faire leur job à eux.
28:44Et j'en serais très content quand ils ressortiront,
28:47justement, en ayant la banane, en étant heureux.
28:50Écoutez, on a vécu des émotions aussi, à vous entendre,
28:53déterminés et empathiques autour de ce plateau.
28:56Merci d'avoir été avec nous tous les cinq
28:58pour ce numéro spécial du club avec la Fédération française de tir.
29:03Merci aussi aux équipes en régie,
29:05sans qui on aurait été peut-être un peu moins beaux et intéressants à regarder.
29:09J'entends évidemment Nicolas Bayer, notre réalisateur,
29:13Albon de Berghe au son et Sandrine David au maquillage.
29:16N'oublie pas non plus Julien Peyronné dans l'oreillette
29:19pour nous aider à l'occasion de ce rendez-vous.
29:22Puis, on se retrouve donc dans 15 jours pour un nouvel opus du club.
29:25D'ici là, sportenfrance.com pour ne rien rater de nos rendez-vous.
29:28Bye bye.
29:29Merci, La Sport en France.

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