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  • 19/03/2025
Algérie : quelle position pour la France ? L'Ukraine amputée par la Russie avec l'aval de Donald Trump ? La retraite à 62 ans enterrée par François Bayrou ?
Les députés, Marc de Fleurian, député RN du Pas-de-Calais, et Sabrina Sebaihi, députée Ecologiste et social des Hauts-de-Seine, ont répondu aux questions de Maël Morin, Hugo Couturier (Hugo au perchoir), Elsa Margueritat et du chat en live sur Twitch.

Légi'Stream présenté par Maël Morin, c'est tous les mercredis à 16h30 en live sur la chaîne Twitch de LCP-Assemblée nationale.

#Retraites #Bayrou #RéformedesRetraites #Algérie #Ukraine #Russie #Poutine #Trump #France #Armées #Guerre #AssembléeNationale

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Transcription
00:00:00Et salut, tout le monde, j'espère que vous allez bien.
00:00:02De retour dans l'Egistrim.
00:00:04Avec moi, cette semaine, autour de la table,
00:00:07on est avec Elsa.
00:00:09Salut, Elsa.
00:00:10Et évidemment, avec Hugo. Salut, Hugo.
00:00:13De quoi on va parler cette semaine ?
00:00:16On va parler de la suite des négociations
00:00:18avec l'Ukraine, de la proposition de loi
00:00:21sur le narcotrafic ou encore des accords France-Algérie.
00:00:25On va en parler tout de suite avec notre 1re invitée,
00:00:28qui n'est autre que Marc Deflorian.
00:00:30Bonjour. Bienvenue dans l'Egistrim.
00:00:32Vous êtes députée Rassemblement national du Pas-de-Calais
00:00:36et membre de la Commission des affaires étrangères.
00:00:39Vous avez été élue députée en juillet 2024
00:00:42et avant cela, vous étiez officier de la Légion étrangère.
00:00:45Jusque-là, c'est tout bon.
00:00:47Donc, ce que je vous propose, c'est qu'on va démarrer sur l'Ukraine.
00:00:51Vous avez dit démissionner et aller au front,
00:00:55aux députés, face à vous, il y a quelques jours.
00:00:59Est-ce que vous trouvez qu'on n'en fait pas assez
00:01:02pour aider les Ukrainiens ?
00:01:04Non, en fait, ce que je voulais faire,
00:01:06c'était mettre les députés qui appelaient à plus de soutien
00:01:09envers l'Ukraine, qui appellent l'Ukraine à mener une guerre totale
00:01:13face à la Russie, à mettre leur peau au bout de leurs idées,
00:01:16à s'engager eux aussi pour aider l'Ukraine
00:01:19à gagner cette victoire militaire contre la Russie,
00:01:22qui n'est possible que si on mobilise 2 millions d'hommes
00:01:25Et, justement, le groupe RN s'est abstenu
00:01:28sur la proposition de résolution, celle dont on parle,
00:01:31pour renforcer le soutien à l'Ukraine. Pourquoi ?
00:01:33Il y avait deux raisons. La première, c'était
00:01:36qu'il y avait dans la résolution la proposition d'aider l'Ukraine
00:01:40à rentrer dans l'Union européenne, et ça, pour nous, c'est non,
00:01:43parce que ça mettrait à mort tous nos agriculteurs.
00:01:46La deuxième raison, c'était un alinéa
00:01:48qui évoquait l'extension des garanties de sécurité occidentale
00:01:51à l'Ukraine, qui n'étaient pas définies,
00:01:54ni dans le temps, ni dans le délai, ni dans les moyens.
00:01:57Et donc, c'était non aussi, on n'engage pas comme ça
00:02:00sur un texte où on ne sait pas où ça va nous mener.
00:02:02C'était une PPRE, donc il n'y avait rien de contraignant
00:02:05ni d'obligeant.
00:02:07Oui, mais soit ça sert à quelque chose,
00:02:09on pense qu'on dit, on pense qu'on écrit,
00:02:11ou alors on ne l'écrit pas.
00:02:13Sinon, on n'est pas crédible.
00:02:15Si on met des déclarations d'intention,
00:02:17on ne se dit pas qu'on va se donner les moyens de la mettre en oeuvre,
00:02:21Très simplement,
00:02:23la ligne du Rassemblement national sur la question de l'Ukraine,
00:02:26elle est quand même un peu floue.
00:02:28On sent que, parfois, certains sont embêtés
00:02:31avec le passé quelque peu pro-russe
00:02:33qu'il y a pu avoir au Rassemblement national.
00:02:35Maintenant, aujourd'hui, avec ce qui s'est passé,
00:02:38l'élection de Donald Trump, le contexte ukrainien,
00:02:41quelle est la ligne du Rassemblement national
00:02:44sur cette question ?
00:02:45Est-ce qu'on aide les Ukrainiens ?
00:02:47Comment est-ce que ça se passe ?
00:02:49On aide les Ukrainiens,
00:02:51mais pas au prix de centaines de milliers d'Ukrainiens supplémentaires
00:02:55ni au prix de la sueur des ouvriers français
00:02:57qu'on appauvrirait en produisant un effort de guerre
00:03:00qui serait voué à l'inutilité,
00:03:02parce que gagner la guerre militairement contre la Russie,
00:03:05ça veut dire qu'il faut envoyer 2 millions d'hommes.
00:03:08Pour l'instant, c'est 1 million d'hommes,
00:03:10hommes et femmes, ukrainiens et alliés,
00:03:12contre 1 million d'hommes russes, ukrainiens et alliés.
00:03:15Si vous voulez que le front bouge,
00:03:17il faut envoyer 2 millions de personnes.
00:03:20On verra s'il y a des volontaires.
00:03:22On l'a déjà fait dans l'histoire.
00:03:24Je pense à la guerre de Corée, où on a envoyé des forces militaires
00:03:27pour soutenir dans des rapports de force.
00:03:30On rappelle, l'armée de l'URSS était allée
00:03:32prendre toute la péninsule coréenne et puis l'aide...
00:03:35C'était l'armée chinoise, mais oui.
00:03:37Du matériel soviétique et des soldats chinois.
00:03:40Les soviétiques, voilà,
00:03:41soutenaient le soutien logistique,
00:03:43et puis le résultat de la guerre de Corée,
00:03:45il n'est pas fameux, semble-t-il.
00:03:47Est-ce que ça valait le coup de passer par ces millions de morts ?
00:03:51On est revenus au point de départ.
00:03:53Comment est-ce qu'on met ça en place ?
00:03:55On perpétue les sanctions économiques ?
00:03:57Les relations internationales,
00:03:59ce n'est pas bien, mal, gentil, méchant.
00:04:02C'est ce que l'autre veut et ce que nous, on veut.
00:04:04Qu'est-ce que veulent les Russes, les Ukrainiens,
00:04:07et qu'est-ce qu'on peut faire pour les aider à obtenir ce qu'ils veulent ?
00:04:11Il y avait le plan 10 points de Zelensky.
00:04:13On sait que quand on demande 10 points en négociation internationale,
00:04:17on n'obtiendra pas les 10. C'est impossible.
00:04:20Donc, qu'est-ce qu'on va chercher, qu'est-ce qu'on va donner ?
00:04:23Ce sont des négociations qui s'appuient sur les rapports de force
00:04:26et également sur un peu d'empathie.
00:04:28Si je ne comprends pas ce que veut l'autre en face,
00:04:31je ne vais pas obtenir des résultats.
00:04:33On ne peut pas lui demander d'avoir de l'empathie
00:04:36envers un pays qui agresse le sien.
00:04:38L'empathie intellectuelle, savoir ce que veut l'autre en face,
00:04:41c'est ce qu'il va donner pour obtenir ce que je veux.
00:04:44Ce que veut Vladimir Poutine, c'est un nostalgique de la Grande-Russie.
00:04:48Ce n'est pas tellement un secret.
00:04:50En fait, si, forcément, il y a des choses qu'il veut.
00:04:53Il y a forcément quelque chose qu'il veut.
00:04:55Il veut la soumission de l'Occident.
00:04:57Il ne va pas obtenir ça ni par les négociations ni par la guerre.
00:05:01Il y a autre chose à lui proposer.
00:05:02Il veut retrouver les territoires qu'il considère
00:05:05comme irrédents à la Russie.
00:05:07Il ne peut pas les obtenir.
00:05:08Il demande beaucoup pour obtenir un peu.
00:05:11L'objectif, c'est que ce petit peu qu'il réclame
00:05:14soit le plus bas possible et que ça nous coûte le moins possible,
00:05:17surtout aux Ukrainiens.
00:05:18Il y a une question pour vous dans le tchat.
00:05:21En tant qu'ancien légionnaire,
00:05:23comment voyez-vous le réarmement de l'Europe ?
00:05:25Le réarmement de l'Europe, ça n'existe pas.
00:05:28Il y a le réarmement des nations européennes.
00:05:30Si vous essayez de faire combattre ensemble un Portugais,
00:05:33un Letton, un Roumain, un Britannique et un Italien,
00:05:37ça ne va pas marcher.
00:05:38Si vous le faites, c'est uniquement dans le cadre de l'OTAN.
00:05:41Ce n'est pas le réarmement de l'Europe,
00:05:43c'est le réarmement de l'OTAN.
00:05:45On peut créer cette défense européenne
00:05:47qui ne serait pas sous l'égide de l'OTAN.
00:05:49On a mis 500 ans à construire l'armée française.
00:05:52On ne construira pas la défense européenne en 5 ans,
00:05:55ni en 50 ans. Comme disait De Gaulle,
00:05:57on ne fait pas d'omelette avec des oeufs durs.
00:05:59Vous ne ferez pas combattre ensemble
00:06:02des gens de différentes nations
00:06:03qui n'ont pas les mêmes objectifs économiques,
00:06:06ni les mêmes objectifs diplomatiques,
00:06:08ni les mêmes modes d'action militaire.
00:06:10On voit les négociations en cours entre Trump et Poutine.
00:06:13L'Europe n'est pas du tout conviée, encore moins la France.
00:06:17On est hors-jeu, ça y est ?
00:06:19On s'est mis hors-jeu
00:06:20parce qu'on a eu une vision idéologique
00:06:22des relations internationales.
00:06:24On a dit les Russes, les méchants,
00:06:26et on leur fait la guerre totale.
00:06:28Sauf que la guerre totale, on ne l'en fait pas,
00:06:30on n'est pas prêts à la faire.
00:06:32On n'aboutit à rien.
00:06:33Les relations internationales, ce n'est pas de l'idéologie.
00:06:36C'est un outil opérationnel
00:06:38qu'il faut mettre au service de la défense,
00:06:40de la sécurité et des intérêts de son peuple,
00:06:42et ensuite, par cercle concentrique,
00:06:44de ses amis, de ses alliés, de ses partenaires.
00:06:47La France considère que ses intérêts,
00:06:49c'est soutenir le peuple ukrainien.
00:06:51Non, enfin, alors, en quoi...
00:06:53Pardon, mais en quoi soutenir le peuple ukrainien
00:06:56revient à défendre les intérêts de la France ?
00:06:59Sur quel plan ?
00:07:00Un affaiblissement du continent européen
00:07:02ne va pas aider les intérêts de la France.
00:07:04Il n'y a pas d'intérêt commun au continent européen.
00:07:07Chacun a des intérêts différents.
00:07:09On voit bien qu'on est en désaccord.
00:07:11Les Allemands sont pour l'accord de Mercosur
00:07:13pour vendre leurs voitures,
00:07:15et nous, on est contre l'accord du Mercosur
00:07:17parce que ça va tuer nos agriculteurs.
00:07:19Le continent européen, ça n'existe pas.
00:07:22Il y a des nations européennes qui ont toute leur légitimité,
00:07:25chacune leur charme et leur beauté,
00:07:27mais on ne peut pas dire qu'elles puissent constituer un tout
00:07:30qui puisse parler d'une seule voix.
00:07:32Ca n'existe pas, c'est un rêve.
00:07:34L'intérêt de la France, il devrait être où ?
00:07:36L'intérêt de la France, comme l'a rappelé Jean-Yves Le Drian,
00:07:40il y a une quinzaine de jours,
00:07:42ancien ministre de la Défense et ancien ministre des Affaires étrangères,
00:07:46il a rappelé que le rôle d'une diplomatie
00:07:49et d'une politique étrangère,
00:07:51c'était de défendre la sécurité et les intérêts d'un pays
00:07:54et de son peuple.
00:07:55Comment défendre la sécurité française
00:07:58quand on a des preuves que la Russie a mené des opérations,
00:08:01notamment de hacking sur le territoire français,
00:08:04des opérations contre des hôpitaux ?
00:08:06On rappelle aussi qu'elle s'oppose à nos intérêts en Afrique.
00:08:09C'est pas non plus un...
00:08:11C'est pas du tout nos amis, les Russes.
00:08:13Ce ne sont pas nos amis, ce ne sont pas nos ennemis non plus.
00:08:16C'est un élément de la scène internationale.
00:08:19C'est un concurrent, un compétiteur.
00:08:21Ce ne sont pas plus nos ennemis que les Chinois
00:08:23ou que les Américains.
00:08:25Quand les Américains...
00:08:26Je termine, s'il vous plaît.
00:08:28Quand les Américains nous pompent les données de nos entreprises,
00:08:31ce ne sont pas nos amis,
00:08:32ils mettent des milliers d'ouvriers à la porte.
00:08:35Quand les Russes attaquent nos hôpitaux
00:08:37et mettent en danger des dizaines, des centaines,
00:08:40peut-être même des milliers de vies françaises,
00:08:43c'est un mode d'action particulièrement déloyal
00:08:46et qui, je le crois, en tout cas, je l'espère,
00:08:48et je le souhaite, a fait l'objet de rétorsions dures,
00:08:51pas forcément officielles,
00:08:52parce que la diplomatie, le principe,
00:08:55c'est que l'autre puisse se retourner
00:08:57vers sa population sans être humilié.
00:08:59Sinon, on ne peut plus négocier
00:09:01une fois qu'on a humilié le partenaire de négociation.
00:09:04Comment allez-vous vous débarrasser
00:09:06du sparadrap du capitaine ad hoc qui a été le soutien
00:09:09par et à Vladimir Poutine de Marine Le Pen ?
00:09:11Ce soutien est partout.
00:09:12On le reproche à Mélenchon.
00:09:14Il accueille des opposants à Vladimir Poutine
00:09:17à l'Assemblée nationale.
00:09:18De fait, on lui reprochait sa russophilie.
00:09:21François Fillon, Gerhard Schröder, PS, PS allemand...
00:09:24On parle de Marine Le Pen.
00:09:26Ce que je veux dire, c'est qu'en fait,
00:09:28c'est une minorité de gens qui ont une vision idéologique
00:09:31des relations internationales,
00:09:33en l'occurrence, les socialo-macronistes,
00:09:36et qui reprochent à tous les autres d'avoir une vision réaliste.
00:09:39Le conflit, il est là.
00:09:41Mélenchon ou Schröder n'ont jamais mis une photo
00:09:43de Marine Le Pen qui serrait la main de Vladimir Poutine.
00:09:47Les tweeters vont vérifier.
00:09:48C'est pas grave de poser en photo.
00:09:50Sur un tract électoral, ça a quand même une valeur politique.
00:09:54La valeur politique, c'est que nous,
00:09:56on est pour faire une politique étrangère réaliste,
00:09:59on assume tout à fait, et qui soit, pour priorité,
00:10:02non pas les anathèmes qu'on jette en disant
00:10:04que c'est un méchant, mais qu'il y a le mieux
00:10:06pour les intérêts de la France et des Français.
00:10:09Nous, on accepte de serrer la main à des dictateurs.
00:10:12Les macronistes aussi.
00:10:13Le ministre des Affaires étrangères,
00:10:16Jean-Noël Barraud, s'est précipité à Syrie
00:10:18pour ramper devant le nouveau dictateur islamiste.
00:10:21On les a pas attaqués là-dessus.
00:10:23Je préfère serrer la main de Poutine
00:10:25que la main du dictateur islamiste qui a pris le pouvoir en Syrie.
00:10:28Pourquoi ?
00:10:29En termes d'échelle, comment vous faites la différence
00:10:32de le bon dictateur et le mauvais dictateur ?
00:10:35Il y en a un qui est idéologue, l'islamiste.
00:10:37Il est pas idéologue, Vladimir Poutine.
00:10:40Il est idéologue, mais il y a plus de moyens de négociation
00:10:43contre lui.
00:10:44L'islamiste défend les intérêts de son peuple.
00:10:47Il défend les intérêts de la Houmma.
00:10:49Il défend les homosexuels en Russie.
00:10:51En Syrie ?
00:10:52En Syrie aussi.
00:10:53Il n'y a pas de soucis à dénoncer l'homophobie où qu'elle soit.
00:10:58Ce qui se passe en Syrie, c'est aussi l'aboutissement
00:11:01de ce qu'a fait l'ancien dictateur Bachar el-Assad,
00:11:04qui n'était pas un enfant de coeur.
00:11:06Et chez qui a-t-il été hébergé, Bachar ?
00:11:08Tu parlais tout à l'heure de membres de la France insoumise.
00:11:11Mais Giscard a accueilli l'Adiatollah Khomeini.
00:11:14C'est le bloc central.
00:11:15Il est responsable de la révolution islamiste.
00:11:19On ne dit pas qu'il est responsable.
00:11:21On pourra continuer cette espèce d'archéologie depuis longtemps.
00:11:25On décide juste de dire que le RN a serré la main à Poutine.
00:11:28La question, c'est est-ce que ce soutien passé
00:11:30de Marine Le Pen à Vladimir Poutine...
00:11:33Il n'y a pas de soutien passé de Marine Le Pen à Vladimir Poutine.
00:11:36On travaille avec tout le monde.
00:11:38On travaille avec tout le monde.
00:11:40Même avec les islamistes en Syrie ?
00:11:42On travaille plus ou moins.
00:11:44Il faut voir ce qu'on peut obtenir.
00:11:46Il faut voir aussi si on ne peut pas trouver une alternative.
00:11:49Je vous propose de revenir à la France,
00:11:52puisqu'on continue un peu dans cette idée-là.
00:11:55Emmanuel Macron a annoncé vouloir réformer le SNU,
00:11:59le Service national universel.
00:12:01Le soldat SNU, est-ce qu'il est encore sauvable, aujourd'hui ?
00:12:06Le SNU part d'une bonne intention,
00:12:08mais d'une mauvaise exécution,
00:12:09comme souvent pour beaucoup de projets d'Emmanuel Macron.
00:12:13En fait, le SNU, il ne marche pas pour deux raisons.
00:12:17D'abord, parce que c'est trop court.
00:12:19Ensuite, parce qu'il n'a pas de vocation opérationnelle.
00:12:22Pour que le SNU fonctionne,
00:12:23il faut que ce soit des gens qui soient volontaires,
00:12:26que ça dure longtemps, que ça rende service,
00:12:29que ce soit utile aux administrations.
00:12:31C'est combien ?
00:12:32Ca dure quelques mois, mais l'idéal, c'est une année scolaire.
00:12:36Peut-être même dans certaines unités opérationnelles,
00:12:39les pompiers, la police, les armées,
00:12:41c'est peut-être même...
00:12:43Ce serait même l'idéal que ça puisse durer deux ans.
00:12:46Ca paraît compliqué de le proposer maintenant.
00:12:48Vous avez une jeune classe d'âge pendant un an,
00:12:51et une classe d'âge déjà formée et opérationnelle
00:12:54pendant la deuxième année.
00:12:55Mais ça peut être les pompiers, les policiers, les armées,
00:12:58les hôpitaux.
00:13:00Il y a plein de manières de servir son pays
00:13:03sans forcément porter un fusil.
00:13:05Vous attendez quoi quand il dit qu'on va faire une réforme ?
00:13:08Vous attendez qu'on...
00:13:10qu'on adapte un peu ça ou qu'on reparte carrément de zéro ?
00:13:14Parce qu'en plus, en période là où,
00:13:16maintenant, avec les déficits budgétaires,
00:13:19c'est pas le même contexte qu'au départ.
00:13:21Oui, alors, justement, pour que ça soit opérationnel,
00:13:26il faut que ça rende service aux ministères
00:13:29qui font appel à ces gens qui font leur service national.
00:13:33Sinon, ça va coûter de l'argent pour rien.
00:13:35Si ça coûte de l'argent, il faut que ça serve à quelque chose.
00:13:38Plus de gens dans les hôpitaux, dans les soins palliatifs,
00:13:42chez les pompiers, les policiers, les militaires.
00:13:44Dans tous les services ministères,
00:13:46pour les cours du soir à l'éducation nationale,
00:13:49il faut que ce soit utile.
00:13:50Service national utile.
00:13:52C'est comme ça que je le rebaptiserais.
00:13:54C'est pas que militaire ?
00:13:55C'est pas que militaire, non.
00:13:57Il y a le service national, et dans le service national,
00:14:00il y a le service militaire pour les volontaires.
00:14:03Ca sert à rien de dire à quelqu'un
00:14:05de faire son service militaire s'il n'y arrivera pas,
00:14:08il ne voudra pas tenir un fusil, il ne sera pas utile,
00:14:11il va nous faire perdre notre temps.
00:14:13Il y a 40 % des 18-24 ans qui sont prêts à faire le service militaire
00:14:16s'ils considèrent que c'est pour préparer
00:14:20une défense juste et légitime de notre pays.
00:14:23Je trouve ça pas mal, 43 %, je trouve ça beaucoup.
00:14:26Vous en pensez quoi, de la proposition de Clément Beaune
00:14:29sur le service civique universel ?
00:14:32Il faut que ça serve à quelque chose, encore une fois.
00:14:35Il faut que ce soit opérationnel,
00:14:37pour les services publics dont bénéficient les Français.
00:14:40Si c'est juste pour faire des...
00:14:43Je sais pas, moi, des ateliers de sensibilisation
00:14:47dans les... Je sais pas quoi, il n'y aura pas d'intérêt,
00:14:50ça va être de l'argent gaspillé.
00:14:52Il faut que ça rende service aux gens.
00:14:54Vous craignez qu'il y en ait une JAPD bis, quoi ?
00:14:57Oui, c'est ça, et qui dure longtemps,
00:14:59pendant plusieurs jours, plusieurs semaines.
00:15:01Si il était parti sur nous à la JAPD, c'était très sympathique.
00:15:05Il y a des gens qui demandent, dans le tchat,
00:15:07des précisions, l'ERN et pour le rétablissement
00:15:10du service militaire, si je ne me trompe pas.
00:15:13Quelle différence entre SNU et service militaire ?
00:15:15En fait, il y a service national,
00:15:17et dans le service national, il y a le service militaire.
00:15:20Le service militaire, c'est que des volontaires,
00:15:23et puis le service national, il faut que ça puisse octroyer.
00:15:27C'est une vision personnelle, c'est un travail
00:15:29qui doit se faire sur le long terme avec beaucoup de gens,
00:15:32mais service national, ça inclut les policiers, les pompiers,
00:15:36les hôpitaux, l'éducation nationale, etc.
00:15:38Il faut que les gens qui fassent leur service national
00:15:41aient des avantages par rapport à ceux qui ne le font pas.
00:15:44Les études payées, des prêts pour monter leur entreprise
00:15:48à l'issue de leur service national, voilà.
00:15:50Ceux qui ne veulent pas le faire, on ne va pas s'embêter
00:15:53à aller chercher ceux qui ne veulent pas y aller,
00:15:56mais ils ne bénéficieront pas de ces avantages.
00:15:59Vous, vous prenez quelque chose de plus grand
00:16:02que juste une expérimentation dans quelques départements.
00:16:06Ca rentre un peu dans le projet de société,
00:16:08c'est ce que je dirais.
00:16:10Oui, absolument, c'est très bien,
00:16:12mais c'est d'ailleurs la fondation du statut de citoyen,
00:16:17c'est celui qui travaille et qui combat pour sa cité.
00:16:20C'est le citoyen-soldat d'Athènes.
00:16:23Il est à la fois paysan, soldat,
00:16:26et c'est ce qui lui confère sa légitimité
00:16:28pour voter ensuite à l'Assemblée.
00:16:32Et on financerait comment, ça ?
00:16:34Encore une fois, on utilise des fonds ministériels
00:16:37qui existent déjà, car c'est un impact opérationnel.
00:16:40Il y a des économies à faire.
00:16:42On a eu l'occasion d'en débattre beaucoup
00:16:44lors du précédent budget, on en redébattra
00:16:47pendant le budget qui arrivera à l'automne prochain,
00:16:50mais c'est, encore une fois, si c'est un outil opérationnel,
00:16:53si c'est plus d'aides-soignants dans les hôpitaux,
00:16:57plus de cours du soir dans l'éducation nationale,
00:16:59plus de pompiers sur la voie publique,
00:17:02c'est de l'argent bien dépensé et personne ne pourra s'y opposer.
00:17:05Si vous n'avez pas d'autres questions,
00:17:08je vous propose, puisque le temps avance,
00:17:11de passer au troisième thème,
00:17:13puisque en ce moment même, à l'Assemblée,
00:17:15on discute de la proposition de loi
00:17:17pour sortir la France du piège du narcotrafic...
00:17:21Du narcotrafic, pardon.
00:17:23Cette proposition de loi,
00:17:24vous allez la voter ?
00:17:25Bien sûr. On est encore en train de l'amender.
00:17:28Elle est en discussion.
00:17:29Dès que j'ai fini, je retourne dans le hémicycle.
00:17:32On essaie de la durcir au maximum
00:17:34pour être le plus impitoyable possible,
00:17:37avec aussi bien les chouffes
00:17:40qui sont tout en bas de l'échelle
00:17:42jusqu'aux têtes de réseau.
00:17:44Il faut être impitoyable.
00:17:45C'est quoi, là, les mesures principales
00:17:47pour vous qu'il faut voter en priorité ?
00:17:50Pour qu'on puisse expliquer aussi
00:17:52un peu aux gens qui nous écoutent
00:17:54ce qu'il en est.
00:17:55Il y a la création du parquet national
00:17:57anti-criminalité organisé, le PNACO,
00:18:00qui suivrait l'exemple du PNAT,
00:18:03le parquet national antiterroriste,
00:18:05et du...
00:18:09PNF, parquet national financier.
00:18:11Je n'explique pas d'acronyme.
00:18:13Ce sont des juridictions
00:18:14qui sont spécialisées
00:18:16et qui ont pour objet de se préoccuper
00:18:18d'un seul domaine.
00:18:19Les procédures sont plus rodées,
00:18:21les dossiers sont plus suivis.
00:18:23Ca, c'est une disposition
00:18:24à laquelle on n'est pas défavorable.
00:18:27Plus globalement, sur l'ensemble d'une mandature,
00:18:30on est favorable à l'augmentation des moyens,
00:18:33un durcissement des peines,
00:18:35une mise à l'isolement des narcotrafiquants.
00:18:39Et puis, c'est déjà pas mal.
00:18:42Il y a déjà quoi faire.
00:18:43Pardon, moi, je voulais juste vous parler du coup d'un...
00:18:47Le gouvernement, dans cette loi,
00:18:49voudrait créer le statut de repenti
00:18:52pour inciter, évidemment,
00:18:54certains à parler.
00:18:56Alors, je l'ai pas inventé,
00:18:58ça a fait quand même un peu couler de l'encre,
00:19:01puisque beaucoup de gens considèrent que ça va...
00:19:04Comment dire ?
00:19:05Inciter des criminels à négocier une forme d'impunité.
00:19:10Quelle est la ligne du RN là-dessus ?
00:19:12Encore une fois, c'est comme en politique étrangère.
00:19:15On n'exclut pas d'utiliser un outil opérationnel
00:19:18et qui permette de lutter contre les réseaux.
00:19:21Il y a encore des discussions sur ce sujet dans l'hémicycle,
00:19:25mais le fait d'utiliser le statut de repenti,
00:19:29en soi, n'est pas un problème.
00:19:32Il faut pas non plus que le repenti s'en sorte trop facilement.
00:19:36Il faut qu'il paye sa dette à la société.
00:19:38Il y a une question pour vous dans le tchat de Christelle.
00:19:48Le narcotrafic nécessite plus que le système mafieux.
00:19:51Il ne nécessite pas plus, il nécessite autant.
00:19:54Pourquoi on l'a pas fait avant ? On n'est pas au gouvernement.
00:19:57Vous votez pour le RN et vous nous donnez une majorité.
00:20:00Il n'y a pas de souci.
00:20:01Est-ce qu'il n'y a pas une forme d'hypocrisie sur le cannabis ?
00:20:05Un Français sur deux, si j'en crois les études,
00:20:07a déjà consommé du cannabis dans la vie.
00:20:09Il y a le cannabis thérapeutique.
00:20:11Il y en a, ils consomment du cannabis
00:20:13pour surmonter des traumas, etc.
00:20:16C'est pas plus meurtrier que l'alcool,
00:20:19qui fait 50 000 morts en France,
00:20:20ou le tabac, qui fait peut-être 20 000 morts par an en France.
00:20:24Y a-t-il une hypocrisie folle à l'Assemblée ?
00:20:26Il y a un député sur deux qui en a déjà consommé.
00:20:29Vous allez nous dire, peut-être.
00:20:31Y a-t-il une hypocrisie sur uniquement le cannabis ?
00:20:34En fait, sur le cannabis...
00:20:36Non, le cannabis, c'est la porte d'entrée
00:20:38vers les drogues dures.
00:20:40En quoi c'est plus une porte d'entrée
00:20:42que l'alcool ou le tabac ?
00:20:43Il y a des effets immédiats du cannabis.
00:20:46Je suis pas addictologue,
00:20:48donc je vais peut-être dire des bêtises,
00:20:50il faudra pas hésiter à me corriger,
00:20:52mais il y a un impact directement sur le système neuronal
00:20:56par la consommation du THC qui fait...
00:21:00Voilà, on m'avait expliqué ça,
00:21:02qui abîme tout de suite le système neuronal.
00:21:05Donc, non, la légalisation du cannabis, c'est non.
00:21:09Y a Masquillili qui rebondit là-dessus,
00:21:12qui dit que vous avez une posture de réalisme.
00:21:15et le plus gros consommateur.
00:21:17Comment résolvez-vous cette contradiction ?
00:21:19Il y a plusieurs solutions, mais effectivement,
00:21:22le développement du sport, par exemple,
00:21:24parce que quand on est sportif, on a moins envie de fumer du cannabis,
00:21:28c'est très contradictoire.
00:21:29Le cadre du service national, où on trouve un idéal
00:21:32vers lequel on se dirige quand on fume du cannabis,
00:21:35c'est qu'a priori, on s'ennuie un peu dans sa vie
00:21:38et qu'on cherche quelque chose à développer.
00:21:40Je vois pas beaucoup d'entrepreneurs
00:21:42du cannabis, je vois pas beaucoup de militaires
00:21:45qui ont envie de fumer du cannabis,
00:21:47je vois pas beaucoup de sportifs fumer du cannabis.
00:21:49Quand on a une vraie passion, on se passe du cannabis
00:21:52et qu'il n'est qu'un pisalet.
00:21:54Pour revenir sur certaines autres mesures
00:21:57de l'APPL narcotrafic, selon vous,
00:22:01est-ce qu'il faut permettre aux enquêteurs
00:22:03d'accéder aux conversations cryptées, privées,
00:22:06sur WhatsApp ou Telegram ?
00:22:08Oui, ça, c'est l'objet de l'article 8
00:22:10dont on n'a pas encore abordé la discussion,
00:22:14mais qui va arriver.
00:22:15Euh...
00:22:16Qui a fait beaucoup de débats,
00:22:18car ça a été supprimé en commission.
00:22:20Beaucoup d'experts disent que c'est même contre-productif.
00:22:23Je pense à Éric Botorel, député macroniste,
00:22:26qui est lui vent debout.
00:22:27Il y a Philippe Latombe, homodème,
00:22:29et qui sont, encore une fois,
00:22:31je parle de députés spécialistes,
00:22:33qui disent que c'est aux F sur 20,
00:22:35c'est inutile, les conséquences...
00:22:37C'est bon, j'ai confié aux F sur 20.
00:22:39J'explique pour les gens.
00:22:43Donc, nous, on est plutôt défavorables
00:22:45à cette ouverture des bacs d'or,
00:22:47car c'est une remise en cause des libertés publiques
00:22:50et des libertés numériques,
00:22:52avec effectivement un impact opérationnel assez faible.
00:22:56Et donc, on y est plutôt défavorables.
00:22:58On a plein d'autres moyens opérationnels à développer,
00:23:01si on veut attaquer.
00:23:03Encore une fois, on va voir comment ça se décante
00:23:05pendant le débat.
00:23:07Je ne vais pas vous dire exactement,
00:23:09on va voter ça dans 2, 3, 4, 5, 6 jours.
00:23:12La loi, elle va changer.
00:23:13Elle est en train de changer tous les jours.
00:23:16Je ne m'engage pas pour vous pérennes.
00:23:18Ne me ressortez pas le truc.
00:23:19Ils ont dit que...
00:23:21Mais pour préciser, parce que l'idée de base,
00:23:23c'était de dire, de voir avec les plateformes
00:23:26pour pouvoir s'introduire, en gros...
00:23:28Il y a différentes options qui ont été proposées,
00:23:31mais de pouvoir s'introduire au milieu de deux conversations
00:23:34dans le cas où il y aurait des suspicions.
00:23:37Ils ont bien répété, le ministre l'a bien répété,
00:23:39que l'idée n'était pas de contrôler tout le monde.
00:23:42Est-ce que, pour vous, ça crée aussi des risques
00:23:45en créant une faille, des risques d'ingérence aussi ?
00:23:48C'est beaucoup revenu, cette idée d'ingérence.
00:23:51D'ingérence étrangère, vous voulez dire,
00:23:53ou d'ingérence économique ou de...
00:23:55Tout ça, ça vous dénier, quoi.
00:23:57Ou d'ingérence, oui, de hackers ou de brouteurs.
00:24:00Dans le contexte actuel, avec la Russie, c'est vraiment ça.
00:24:03C'est pour ça qu'il faut...
00:24:05Vous parlez d'ingérence étrangère,
00:24:07pas des brouteurs ou des...
00:24:09Parce que ça existe aussi.
00:24:11Oui, bien sûr.
00:24:12C'est en gros ceux qui appellent les petits vieux
00:24:14en leur disant de faire un virement de 100 euros.
00:24:17Bref, c'est les...
00:24:18C'est comme dans l'histoire.
00:24:20Je pensais plus à des ingérences plus...
00:24:22Plus larges.
00:24:24Plus étrangères.
00:24:25On met en danger notre réseau économique,
00:24:27car beaucoup de gens communiquent par ces messageries.
00:24:30Si on affaiblit les systèmes de messagerie
00:24:34pour le commun des mortels que nous sommes,
00:24:37on va nous mettre en danger,
00:24:41et les trafiquants trouveront une autre solution.
00:24:44Il y a d'autres biais sur lesquels on pourrait développer.
00:24:47Là, il faut que vous réinvitez quelqu'un
00:24:49qui est plus spécialiste.
00:24:51Invitez Aurélien Lopez-Ligaurie,
00:24:52spécialiste de ce sujet pour nous.
00:24:54Il vous répondra mieux que moi.
00:24:56Parce que là, je... Voilà.
00:24:58Je sache un peu, je vous le dis.
00:25:00Je vais pas vous faire...
00:25:02Sur un autre sujet,
00:25:03puisqu'on va en parler avec notre autre invité
00:25:05dans cinq minutes,
00:25:07pourquoi est-ce que c'est si dur, selon vous,
00:25:09pour la France de reconnaître les crimes
00:25:11qu'on a commis en Algérie
00:25:13pendant la colonisation et la période de décolonisation ?
00:25:16On oublie beaucoup la colonisation de 1830-1840,
00:25:20crime qui sont documentés par les historiens,
00:25:23que nous, par ailleurs, la France,
00:25:25on a du mal, on a mis 50 ans à reconnaître,
00:25:27via Jacques Chirac,
00:25:28la responsabilité de l'Etat français
00:25:30et la déportation de milliers de Français juifs
00:25:33pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:25:35Pourquoi est-ce si compliqué ?
00:25:37En fait, d'abord, ce sont deux choses différentes.
00:25:40La colonisation de l'Algérie, elle a été violente,
00:25:43mais comme toutes les conquêtes de l'Algérie ont été violentes.
00:25:47Quand les Vandales arrivent en Algérie, c'est violent.
00:25:50Quand les Romains arrivent en Algérie, c'est violent.
00:25:53Quand les Phéniciens arrivent en Algérie, c'est violent.
00:25:56Quand les Arabes arrivent en Algérie, c'est très violent.
00:25:59C'est aussi notre histoire à nous.
00:26:01Si on l'évoque, on l'évoque pour tout le monde.
00:26:04La décolonisation de l'Algérie a été extrêmement violente,
00:26:07notamment du...
00:26:08L'armée française a commis des violences,
00:26:11mais le FLN a commis des violences inouïes
00:26:13contre le peuple algérien,
00:26:15notamment contre ses opposants,
00:26:17demandés aux descendants du Mouvement de libération nationale,
00:26:20le parti de Messaliha...
00:26:22Je parle des indépendantistes.
00:26:23Une violence inouïe contre les Algériens.
00:26:26Tout le monde a été violent en Algérie.
00:26:28Les Français ne l'ont pas été plus que les autres,
00:26:31les Arabes, les Berbères, les Phéniciens.
00:26:33Les Berbères ont fait les enfumades de Daraa, notamment.
00:26:36Je ne suis pas persuadé que...
00:26:38Les enfumades de Daraa, c'est quand même...
00:26:41La conquête arabe, c'était pas violent ?
00:26:43Les enfumades.
00:26:44Il y a les modes d'action qui peuvent être différents.
00:26:47Ca passe notamment par la réduction en esclavage
00:26:50et la mise des femmes dans les harems.
00:26:52Ca me paraît aussi violent que les enfumades.
00:26:55C'est un vrai sujet.
00:26:56Pourquoi quand on parle de nous, on dit que oui,
00:26:59mais les autres ?
00:27:00Est-ce que c'est pas se défausser ?
00:27:02Les autres n'ont pas été gentils ?
00:27:04Dites-le sur les autres.
00:27:05On parle de la France.
00:27:07Le problème, c'est que ça, je vois bien où vous voulez en venir.
00:27:10Le but, c'est de dire que les Français doivent réparation.
00:27:14Non, on ne doit réparation à personne.
00:27:16Si on doit des réparations aux autres,
00:27:18on demandera aussi des réparations
00:27:20pour l'esclavage dans lequel ont été réduits
00:27:23des dizaines ou des centaines de milliers de femmes
00:27:25par les Algériens.
00:27:27On demandera réparation aux Italiens
00:27:29car ils nous ont transformés en gallo-romains.
00:27:31C'est ça, le but.
00:27:33C'est ça qui a caché derrière le fait de reconnaître
00:27:36qu'on a été durs, qu'on a été violents.
00:27:39Si on ne fait pas reconnaître aux autres aussi,
00:27:41on se retrouve à devoir des réparations.
00:27:44On ne donnera rien.
00:27:45Juste pour revenir au temps actuel,
00:27:48la réponse graduée de Bruno Retailleau
00:27:52face à l'Algérie, vous en pensez quoi ?
00:27:54Il ne faut pas hésiter à chauffer la machine
00:27:57et à graduer plus vite et plus fort.
00:27:59Pour revenir sur les accords de 68 ?
00:28:01À terme, il ne faut pas hésiter.
00:28:03Il n'y a aucun problème.
00:28:04On peut même les remettre en cause.
00:28:07Dès maintenant, on soutiendra le gouvernement
00:28:09dans cette hypothèse.
00:28:11Sur un sujet un peu plus détente,
00:28:13j'ai regardé votre fiche à l'Assemblée.
00:28:15Vous êtes membre de 17 groupes d'amitié
00:28:17et de 36 groupes d'études.
00:28:19Pourquoi autant ? Choisir, c'est renoncer ?
00:28:22Je ne vais pas répondre à la dernière question,
00:28:24mais je vais expliquer pourquoi je suis membre
00:28:27de 17 groupes d'amitié avec des pays étrangers.
00:28:29Ce sont les pays dans lesquels j'ai travaillé,
00:28:32par exemple, Centrafrique, Tchad, Niger, Djibouti...
00:28:35Vous avez travaillé parce que vous étiez en...
00:28:37En communitaire, ou après,
00:28:39comme employé d'un réseau de parcs
00:28:43et de réserves naturelles.
00:28:44Ensuite, ce sont les pays dans lesquels...
00:28:47Les pays limitrophes de ma circonscription.
00:28:49Je suis député de Calais,
00:28:51donc il y a les Britanniques, les Luxembourgeois,
00:28:54les Allemands, les Belges, les Irlandais.
00:28:56Sur les 36 groupes d'études évoqués,
00:29:00il y en a plein qui me concernent.
00:29:02Je veux voir s'il y a des informations,
00:29:04des auditions qui m'intéressent.
00:29:06J'ai des forums sédentarisés,
00:29:08qui votent pour nous, donc je les remercie.
00:29:10Et puis, il y a, voilà, l'autisme, le cancer,
00:29:13tout ça, c'est des sujets qu'on a déjà évoqués
00:29:15avec moi en circonscription.
00:29:17Hop, j'attrape tous les trains qui passent.
00:29:20J'avais une dernière question, il nous reste très peu de temps.
00:29:23C'est terminé sur cette proposition
00:29:26du groupe droite républicaine
00:29:28pour mettre fin au désordre dans l'hémicycle.
00:29:30Ils proposent de modifier le règlement
00:29:33de l'Assemblée nationale en ajoutant une exclusion immédiate
00:29:36de 24 heures que pourrait présenter,
00:29:38prononcer la présidente.
00:29:40C'est une bonne idée, selon vous ?
00:29:42Je vois pas pourquoi la droite républicaine
00:29:44se permet de commenter l'état de l'hémicycle,
00:29:47mais ils sont jamais là.
00:29:48Ils risquent pas de mettre le désordre.
00:29:50Ils viennent en hémicycle, et après,
00:29:52ils se permettront de donner des leçons.
00:29:55Il n'y a pas besoin de revoir...
00:29:56Ils viennent en hémicycle, la droite républicaine.
00:29:59Le message leur sera adressé.
00:30:02Il est 17h, malheureusement, ça passe trop vite.
00:30:06Merci beaucoup, Marc Defleurin, d'être venu sur le plateau
00:30:09pour répondre à nos questions et à celle du tchat
00:30:12qui a bien suivi les différents sujets.
00:30:15Merci beaucoup. Je vais vous demander
00:30:17de laisser la place à notre deuxième invité
00:30:20qui va vous croiser.
00:30:22Merci beaucoup, en tout cas,
00:30:23d'avoir répondu à nos questions.
00:30:25On va accueillir Sabrina Sebaï,
00:30:27qui doit être juste derrière la porte.
00:30:32Merci, Marc Defleurin.
00:30:33A bientôt. A bientôt dans les J-Streams.
00:30:37Et nous devrions recevoir Sabrina Sebaï,
00:30:42qui se cache pour l'instant, en effet.
00:30:45Sabrina Sebaï, bonjour.
00:30:47Je vous en prie. Asseyez-vous.
00:30:49Bienvenue sur le plateau de les J-Streams,
00:30:52Hugo, Elsa.
00:30:56Donc, vous êtes députée...
00:30:58Je peux me présenter tout seul.
00:30:59Vous êtes députée écologiste et sociale des Hauts-de-Seine,
00:31:03membre de la commission des affaires étrangères
00:31:06et vice-présidente du groupe d'amitié France-Algérie.
00:31:10Je vous propose de commencer
00:31:12sur le sujet des relations entre la France et l'Algérie.
00:31:16Selon vous, est-ce qu'il faut sanctionner davantage
00:31:19l'Algérie, aujourd'hui, quand elle refuse
00:31:22de reprendre ses ressortissants sous OQTF ?
00:31:24Effectivement, on va commencer par le sujet
00:31:27qui fait couler le pouce d'encre de l'histoire.
00:31:29On rentre dans le dur.
00:31:31Non, je ne pense pas que la solution
00:31:33proposée aujourd'hui par le gouvernement,
00:31:35ni celle de la graduation, ni celle du rapport de force,
00:31:38ait fonctionné jusqu'à présent et ne fonctionnera pas.
00:31:41D'ailleurs, je tiens à dire aussi
00:31:43que l'Algérie ne refuse pas de reprendre ses ressortissants.
00:31:47Le dernier communiqué de presse qu'ils ont fait,
00:31:49je l'ai lu, je vois beaucoup qui disent qu'ils ont refusé,
00:31:53demande de repasser par la voie normale,
00:31:55celle de la coopération entre les préfectures et les consulats,
00:31:58pour retourner au cas par cas.
00:32:00Ils ne souhaitent pas avoir des listes de 60 personnes,
00:32:03comme ça a été le cas, sans pouvoir faire valoir
00:32:06des ressortissants, à pouvoir se défendre au cas par cas.
00:32:09Il faut préciser que Bruno Retailleau a envoyé
00:32:11une liste de 60 personnes à reprendre
00:32:13et l'Algérie a refusé.
00:32:15Et puis, par ailleurs, si on reprend la question des OQTF,
00:32:18parce que c'est le sujet qui cristallise en ce moment,
00:32:21d'abord, il y a un fait qui est objectif,
00:32:23c'est qu'on fait de plus en plus d'OQTF.
00:32:26Aujourd'hui, vous avez des personnes
00:32:28qui arrivent avec un titre de séjour de 10 ans,
00:32:30qui est en fin de vie,
00:32:31et donc, on ne fait pas les papiers tout de suite,
00:32:34alors qu'elle est insérée, travaille, est mariée, a des enfants.
00:32:37Donc, on a un volume d'OQTF qui augmente.
00:32:40Ce qui fait que, de fait,
00:32:41nous avons de plus en plus de demandes d'OQTF
00:32:43envers certains pays.
00:32:45L'Algérie, en termes de volume,
00:32:47en reprend le plus, ce qui est normal,
00:32:49puisqu'on a énormément de ressortissants,
00:32:51que ce soit algériens, sur nos territoires.
00:32:53Mais quand on regarde le ratio des OQTF qui sont émis
00:32:56et de ceux qui sont réalisés,
00:32:58finalement, l'Algérie est, malheureusement,
00:33:01dans une moyenne basse, avec d'autres pays,
00:33:03le Maroc, autour de 5 %, la Tunisie aussi,
00:33:05le Pakistan, autour de 2 %.
00:33:07Cette question des OQTF dépasse largement
00:33:09le cadre de cette relation bilatérale
00:33:12entre la France et l'Algérie.
00:33:13Malheureusement, ce à quoi on assiste
00:33:15depuis plusieurs semaines,
00:33:17c'est pas un rapport de force sur la question des OQTF.
00:33:20Il y a un calendrier politique,
00:33:22qui est celui du ministre de l'Intérieur,
00:33:24qui utilise l'Algérie pour pouvoir avancer
00:33:26sur son propre calendrier.
00:33:28Cette méthode du gouvernement actuel,
00:33:30qui est celle du bras de fer,
00:33:33qui est celle de la réponse graduée,
00:33:35ce que dit Bonoro Taïo,
00:33:36pour vous, il faut maintenir ce bras de fer avec l'Algérie ?
00:33:40Non, je pense qu'il faut retourner
00:33:42à des relations de discrétion et de diplomatie,
00:33:44tel que ça a toujours été le cas quand ça a fonctionné.
00:33:47Il me semble que le précédent ministre de l'Intérieur,
00:33:50Gérald Darmanin, avait un peu plus avancé sur la question
00:33:53parce qu'il avait choisi cette voie de la discrétion
00:33:56et de la diplomatie.
00:33:57Là, on est dans la communication à outrance.
00:34:00Un ministre de l'Intérieur qui occupe les plateaux télévisés
00:34:03pour dire tout le bien et le mal qu'il pense de l'Algérie
00:34:06à longueur de journée,
00:34:08ça n'est pas de nature à restaurer des relations
00:34:10de réciprocité et de travail ensemble.
00:34:12On le voit bien sur d'autres sujets.
00:34:15On pourrait parler de la sécurité des informations
00:34:17qui sont coupées alors qu'on a besoin
00:34:19d'un travail de coopération de renseignement
00:34:22avec l'Algérie, que ce soit sur plein d'autres sujets.
00:34:25On a énormément de choses qui nous lient à l'Algérie.
00:34:28On est en train de couper les ponts.
00:34:30Pardon.
00:34:31Si il y a une crispation, d'une certaine manière,
00:34:35sur ce pays qu'est l'Algérie,
00:34:37c'est aussi parce qu'il y a une exception avec l'Algérie
00:34:42qui est due aux accords de 1968.
00:34:45Vous parliez du cas du Maroc, de la Tunisie, etc.
00:34:47Est-ce qu'on ne devrait pas revenir avec l'Algérie
00:34:50à des relations diplomatiques comme on les a
00:34:53avec ces autres pays-là ?
00:34:54C'est-à-dire revenir sur ces accords de 68,
00:34:57qui paraissent, pour beaucoup de Français,
00:34:59très obsolètes.
00:35:00D'abord, je pense qu'il faut enlever un espèce de fantasme
00:35:04autour de ces accords de 68, car ils ont été modifiés
00:35:06à plusieurs reprises.
00:35:08On va préciser ce qu'étaient ces accords de 68.
00:35:10Ce sont des accords qui permettaient d'accueillir
00:35:13des Algériens sur le territoire national.
00:35:15Les accords d'évidence, c'était libre circulation.
00:35:18On les a restreints au fur et à mesure.
00:35:20Au fur et à mesure du temps, on les a modifiés.
00:35:23Par exemple, si on prend le cas des étudiants,
00:35:25les accords de 68 sont extrêmement défavorables
00:35:28aux étudiants algériens sur le territoire national.
00:35:31Il y a un fantasme qui s'est créé autour de ces accords
00:35:34qui fait qu'on pense que c'est l'alpha et l'oméga
00:35:36de notre relation entre l'Alfrance et l'Algérie.
00:35:39Par ailleurs, c'est des accords spécifiques,
00:35:41car l'histoire entre la France et l'Algérie
00:35:44est particulière.
00:35:45L'Algérie, ce n'était pas une colonisation lambda,
00:35:48c'était une colonisation de peuplement.
00:35:50Plus d'un million de colons français, de pieds noirs,
00:35:53c'est pas la même histoire qu'un protectorat
00:35:55comme le Maroc et la Tunisie.
00:35:57L'Algérie a aussi gagné,
00:35:59puisqu'il y a eu huit ans de guerre d'indépendance.
00:36:02On a eu une guerre d'indépendance,
00:36:04pas une proclamation d'indépendance.
00:36:06Une histoire particulière a conduit à des accords particuliers
00:36:09qui sont le fruit de cette histoire commune.
00:36:12Revenir en arrière, ça serait nier la réalité
00:36:14de ce qu'a été la conquête coloniale,
00:36:17les massacres pendant 132 ans et cette guerre d'indépendance.
00:36:20Si vous avez entendu la réponse de Marc Defleuriant,
00:36:23je vous demande pourquoi c'est si dur pour nous,
00:36:25pour l'Etat français,
00:36:27de reconnaître les crimes de la colonisation,
00:36:29de dire qu'on a fait ces massacres,
00:36:31on a fait les enfumades d'Ara.
00:36:33Pourquoi c'est si compliqué ?
00:36:35Vous avez une réponse ?
00:36:36J'ai entendu sa réponse, effectivement,
00:36:39et je pense que le nœud de crispation,
00:36:41c'est celui de la compensation,
00:36:43parce qu'on est dans la réparation.
00:36:45À chaque fois qu'on parle des questions mémoriales,
00:36:48il faudrait s'excuser, à tout va,
00:36:50pour ce qu'on a fait.
00:36:51C'est important de reconnaître ce qui a été fait.
00:36:54L'histoire de France est grande,
00:36:56elle peut absorber ce qui a été bon et mauvais dans son histoire,
00:36:59y compris la période coloniale, les massacres auxquels on a pu voir,
00:37:03d'ailleurs, sur la conquête coloniale.
00:37:05C'est intéressant de laisser les historiens finir,
00:37:08parfois commencer le travail, parce qu'il n'a pas été réalisé.
00:37:11Cette année, on va commémorer les 80 ans de l'autre UMAI 45.
00:37:15C'est une date symbolique.
00:37:16Peut-être qu'il serait temps d'avancer sur ces dates.
00:37:2020 000 Algériens ont été tués.
00:37:22Oui, les historiens disent entre 5 000 et 45 000 Algériens
00:37:25qui ont été massacrés durant cette période.
00:37:27Moi, j'ai vu, quand on fouille un peu les archives,
00:37:30j'ai eu l'occasion de tomber sur des télégrammes,
00:37:33où à Guelma, il y a des personnes qui ont été fusillées,
00:37:36et le télégramme dit qu'ils ont été fusillés,
00:37:39et nous verrons si le procès déclare qu'ils ont été coupables ou non.
00:37:42On a tué des gens sans avoir de procès.
00:37:45Dans l'excellent documentaire, c'était la guerre d'Algérie.
00:37:48C'est, en gros, une volonté d'indépendance.
00:37:51On va manifester pour notre indépendance, etc., etc.
00:37:54La réponse de l'armée française, ça a été d'ouvrir le feu.
00:37:58Tout à fait. Le 8 mai 45, il y a eu une marche pacifiste
00:38:01qui s'est mise en place en Algérie.
00:38:04Un drapeau a été brandi.
00:38:06On a commencé à tirer sur les civils.
00:38:08Ca s'est poursuivi pendant plusieurs semaines.
00:38:10Il y a eu les grottes de Harata, où on a jeté des gens des falaises.
00:38:14Il y a eu Guelma, où on a mitraillé des gens,
00:38:17fusillé des gens, puis mis des gens dans des fours.
00:38:19C'est quand même une histoire qui est assez terrible.
00:38:22Je pense que regarder cette histoire en face
00:38:25ne fait pas qu'on doit absolument se dire
00:38:27qu'on est dans la repentance, etc.
00:38:29Non, il y a une reconnaissance à avoir.
00:38:31Aujourd'hui, l'Algérie a une demande,
00:38:33qui est celle de dire qu'il faut que la France nettoie les sites
00:38:37où il y a eu des essais nucléaires,
00:38:39puisqu'il y a des enfants qui naissent avec des malformations.
00:38:42Il faut dire à un pays qui a fait des essais nucléaires
00:38:45de nettoyer les sites.
00:38:46Il y a ce même sujet en Polynésie française.
00:38:49Il y a une commission d'enquête sur le sujet des essais en Polynésie.
00:38:53Je pense que c'est pas infamant de dire
00:38:55qu'il faut regarder notre histoire en face.
00:38:57Raminant s'est signalé dans le chat
00:39:00qu'aujourd'hui, c'est le 19 mars,
00:39:01l'anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie.
00:39:04Hier, c'était les accords d'Evian, le 18 mars.
00:39:07Aujourd'hui, c'est la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie.
00:39:11Avant de venir à la commémoration,
00:39:13c'est important, parce qu'il y a eu des morts.
00:39:15Pendant toute la période de colonisation,
00:39:18c'est des morts, c'est des vies, c'est des familles.
00:39:21Quand on parle des Pieds-Noirs qui sont revenus,
00:39:23ça a été un drame pour toutes ces familles
00:39:26de quitter l'Algérie, comme ça a été un drame
00:39:28pour tout un peuple d'être colonisés pendant 132 ans.
00:39:31Aujourd'hui, vous avez des binationaux ici,
00:39:34des Algériens. On dit qu'on a un Français sur quatre
00:39:37qui a un lien de près ou de loin avec l'Algérie.
00:39:40anciens de l'OAS, binational, Algériens...
00:39:42-"Anciens combattants", aussi.
00:39:44-"Anciens combattants", bien sûr.
00:39:46Qu'est-ce qu'on leur dit ? On leur dit qu'on coupe,
00:39:49c'est fini, c'est terminé avec l'Algérie.
00:39:51C'est déraisonnable, c'est contre-productif.
00:39:54C'est vrai que vous dites que Bruno Retailleau
00:39:57est dans un excès par rapport à l'Algérie.
00:39:59J'ai quand même tendance à penser,
00:40:01alors pas à vous, je pense à une partie de la gauche,
00:40:04d'être dans l'excès inverse.
00:40:06On angélise un petit peu le régime algérien.
00:40:08Le régime algérien, c'est un régime autoritaire corrompu.
00:40:11Et je tiens aussi à rappeler,
00:40:13parce que dans le magasin de Marianne,
00:40:15on suit quand même l'affaire,
00:40:17Boalem Sansal est encore emprisonné par le régime algérien.
00:40:20Boalem Sansal est un ressortissant franco-algérien,
00:40:23donc est aussi l'un de nos compatriotes.
00:40:26Quelque part, ces relations-là,
00:40:29elles sont difficilement normales encore aujourd'hui.
00:40:32On ne peut pas décréter que Bruno Retailleau
00:40:36n'ait aucune raison de serrer un peu la vis par rapport à l'Algérie.
00:40:40Vous avez raison.
00:40:41Le cas de Boalem Sansal, justement, est un cas intéressant
00:40:44puisqu'il vient s'ajouter un contexte et un climat
00:40:47qui est difficile de crise entre Paris et Algérie,
00:40:50tel qu'on ne l'a jamais connu.
00:40:51On dit tout de suite qu'il faut demander sa libération
00:40:54en nom de la liberté d'expression.
00:40:56Mais là aussi, vous voyez, à force d'avoir montré les gros bras,
00:41:00qu'est-ce qu'on a obtenu à la fin ? Rien sur le cas de Boalem Sansal.
00:41:04Il y aurait pu avoir d'autres moyens d'arriver...
00:41:06Ca s'est même empiré.
00:41:08Oui, ça s'est même empiré.
00:41:10Il y aurait pu avoir d'autres moyens d'intervenir
00:41:12sur le cas de Boalem Sansal.
00:41:14Par la diplomatie, par la discrétion,
00:41:16on aurait pu avoir d'autres résultats
00:41:18sur cette crise entre Paris et Algérie.
00:41:21C'est dommage. On parle de Bruno Retailleau.
00:41:23Quand je lis qu'il dit à la presse
00:41:25que l'Algérie nous agresse depuis plusieurs semaines,
00:41:28et que dans les exemples qu'il cite, il indique
00:41:31que l'Algérie ne privilégie plus, je crois,
00:41:33les entreprises françaises sur les marchés publics.
00:41:36Ils ont fait le choix de privilégier l'anglais aux Français.
00:41:39De quoi on parle ? Est-ce que l'Algérie est un État souverain ?
00:41:42Est-ce qu'ils ont le droit de choisir la langue qu'ils enseignent ?
00:41:46Est-ce que ce sont des agressions vis-à-vis de la France ?
00:41:49Je ne suis pas certaine.
00:41:51Je suis pour qu'on dise que l'Algérie a obtenu son indépendance,
00:41:54qu'elle a le droit de faire ses choixs libres et éclairés
00:41:57sur les marchés publics et ce qu'ils enseignent à l'école.
00:42:00Par contre, oui, quand il y a des problèmes de refus d'OQTF,
00:42:04il faut intervenir, il faut agir.
00:42:05Quand on ne respecte pas le droit international,
00:42:08il faut agir et intervenir.
00:42:10Là, oui, on est sur des faits objectifs.
00:42:12Là, je crains, malheureusement, qu'on ait un peu instrumentalisé
00:42:16cette crise Paris-Alger, pour aller chercher
00:42:18peut-être un électorat d'extrême droite
00:42:20qui serait plus favorable à ce que cette crise se maintienne.
00:42:24Je trouve ça dommage, parce que derrière,
00:42:26vous avez des millions de personnes en France qui en souffrent.
00:42:29Je rencontre régulièrement des ressortissants,
00:42:32soit des binationaux, soit des Algériens,
00:42:34qui disent qu'on n'en peut plus d'entendre parler de l'Algérie.
00:42:37Vous dites à propos de Bruno Retailleau,
00:42:40qu'il pense encore que la France gouverne l'Algérie.
00:42:42Oui, parce qu'en fait, il est ministre de l'Intérieur.
00:42:45Pourquoi il traite de la question algérienne ?
00:42:48C'est pas une affaire intérieure. Moi, je suis désolée,
00:42:51mais quand j'entends, par exemple, Jean-Noël Barraud,
00:42:54il a un discours plus mesuré, c'est son rôle,
00:42:57c'est à lui de traiter ces questions-là.
00:42:59Or, on a un ministre de l'Intérieur
00:43:01qui est censé s'occuper des affaires intérieures
00:43:03et qui ne fait que de l'extérieur.
00:43:05Il y a des ressortissants algériens qui menacent
00:43:08cette sécurité intérieure.
00:43:09Je pense que dans ce cas de figure-là,
00:43:12il faut remettre en place un vrai travail
00:43:14entre nos préfectures et nos consulats
00:43:16pour demander des laissés-passer consulaires
00:43:19et procéder à des expulsions pour qu'elles se fassent
00:43:21dans de bonnes situations.
00:43:23Je regardais un peu les chiffres.
00:43:25On a des difficultés avec beaucoup de pays
00:43:27sur la question des OQTF.
00:43:29C'est peut-être à nous de nous questionner
00:43:31sur nos procédures et nos process.
00:43:33Pourquoi on a autant de refus d'OQTF ?
00:43:35Je voulais juste revenir sur votre histoire à vous.
00:43:39Vos deux parents sont algériens.
00:43:41En général, les relations entre la France et l'Algérie,
00:43:44c'est un sujet qui vous tient à coeur.
00:43:46Ca vous a valu une vague, des vagues,
00:43:49de haine, de menaces, dernièrement.
00:43:53Racontez-nous un peu ce qui s'est passé.
00:43:56Il faut savoir qu'à chaque fois qu'on parle de l'Algérie,
00:43:59c'est explosif, vraiment.
00:44:01Je crois que depuis deux ans et demi,
00:44:03que je suis députée depuis 2022,
00:44:05à chaque fois que j'ai pris la parole sur l'Algérie,
00:44:08j'ai toujours eu des lettres qui ont suivi,
00:44:10des lettres de menaces de mort, des insultes,
00:44:13et j'en passe.
00:44:14Que ce soit des lettres à l'Assemblée,
00:44:16par les réseaux sociaux, c'est un système qui se met en place.
00:44:19Là, en l'occurrence,
00:44:21c'est vrai qu'il y a quelques jours de cela,
00:44:23j'ai juste fait un poste en disant
00:44:25que je serais vice-présidente du groupe d'amitié France-Algérie,
00:44:28je vais travailler à l'apaisement entre nos deux pays,
00:44:31ce que j'estime être la bonne chose à faire.
00:44:34En moins de 24 heures, j'ai eu plus de 1 000 messages de haine
00:44:37qui se sont exprimés, tous dans la scène,
00:44:39en faisant référence au 17 octobre 61,
00:44:42des insultes en demandant si j'étais députée française ou algérienne,
00:44:45que j'étais la 5e colonne, un agent d'Algérie.
00:44:48Ca a été un ramassis d'énormément de choses.
00:44:50On voit bien à quel point c'était organisé.
00:44:53Le climat actuel s'accentue ?
00:44:54Bien sûr, le climat actuel l'accentue énormément.
00:44:57Il y avait déjà une discrimination
00:44:59qui a été spécifique aux Algériens.
00:45:01Il faut vraiment l'avoir en tête quand on fait des études
00:45:04sur la question des discriminations.
00:45:06Depuis la mise en place de ce climat,
00:45:10ça s'est vraiment accentué.
00:45:11A chaque fois qu'on prend la parole,
00:45:13il y a toujours ce climat de suspicion,
00:45:15est-ce qu'on serait totalement français ou pas ?
00:45:18C'est vrai, on le ressent à chaque fois
00:45:20qu'on prend la parole sur des sujets.
00:45:22Quand je prends la parole, y compris sur la question
00:45:25d'Algérie, je défends les intérêts de la France.
00:45:28Je suis députée française.
00:45:29Oui, enfin, je voulais répondre sur les attaques...
00:45:33Je ne suis pas sûre que...
00:45:35Encore une fois, pour moi, en France,
00:45:37il y a une question de la spécificité des Algériennes.
00:45:40C'est aussi parce que c'est la diaspora
00:45:42la plus nombreuse en France.
00:45:44C'est pour ça qu'il y a cette crispation-là.
00:45:47Je pense que si ça avait été une autre nationalité,
00:45:50ça aurait été la même chose, finalement.
00:45:52Alors, oui, mais pas vraiment,
00:45:55parce que, malgré tout,
00:45:56il y a une histoire qui est très particulière.
00:45:59D'abord, vous avez encore une partie de personnes
00:46:02qui sont des descendants de l'OAS
00:46:03et qui estiment que l'Algérie aurait dû rêver française.
00:46:06Nous avons des nostalgiques de l'Algérie française.
00:46:09A l'Assemblée nationale, je voulais en venir là-dessus,
00:46:12c'est parce que, moi, j'avais suivi...
00:46:14Vous étiez venu pour en parler sur ma chaîne, je me souviens.
00:46:18En 2023, il y a eu un débat à l'Assemblée nationale
00:46:20durant la niche LR sur la remise en cause
00:46:23de cet accord franco-algérien de 68.
00:46:26La personne qui défendait ce texte-là,
00:46:28c'était Michèle Tabarro,
00:46:30une fille d'un des leaders de l'OAS.
00:46:32On se souvient qu'il y avait une passe d'armes
00:46:34extrêmement, mais vraiment violente
00:46:37entre vous et elle,
00:46:38où, en gros, vous rappeliez qu'elle était descendante,
00:46:41littéralement, de l'OAS.
00:46:43Et vous, elle vous accusait d'être descendante du FLN.
00:46:46La question que j'avais, c'était,
00:46:48vous aviez annoncé sur ma chaîne que vous alliez porter plainte
00:46:51contre Gilliam Will Goldanel...
00:46:53Pardon, Goldanel, mais qui vous avait qualifié
00:46:56de descendante du FLN qui soutient le Hamas,
00:46:58applaudie par des ennemis du peuple français.
00:47:01L'extrême-gauche est la même maladie honteuse
00:47:03que la peste brune des années 30.
00:47:05Est-ce que vous l'avez déposée, la plainte ?
00:47:08Oui, j'ai déposé la plainte, et il n'y a pas eu de suite.
00:47:11Voilà. Vraiment ?
00:47:12Oui.
00:47:13C'était quoi, le motif de la plainte ?
00:47:15Je crois que c'était incitation à la haine.
00:47:18OK.
00:47:19Voilà, et il n'y a pas eu de suite.
00:47:21C'est systématiquement le cas, en fait.
00:47:23Moi, j'ai...
00:47:242023 ?
00:47:25C'était décembre 2023.
00:47:27J'ai reçu un courrier du parquet, il n'y a pas eu de suite.
00:47:30Ah oui, ça a été classé ?
00:47:31Oui, et c'est régulièrement comme ça.
00:47:33C'est pour ça que je liscite le nombre de messages.
00:47:36J'ai reçu des couteaux pleins de sang,
00:47:38des menaces de mort disant que je méritais une balle dans la tête.
00:47:42On reçoit énormément de messages, quand on parle de l'Algérie aujourd'hui.
00:47:46Et là, pour le coup, ça a été classé sans suite.
00:47:49Je vais juste prendre 30 secondes,
00:47:51parce que c'est un sujet personnel.
00:47:53Mon grand-père a fait la guerre d'Algérie,
00:47:55et il reçoit encore tous les mois l'Ancien d'Algérie,
00:47:58qui est un journal de témoignages.
00:48:00Petit à petit, on voit le nombre d'exemplaires diminuer
00:48:03parce que les derniers survivants décèdent.
00:48:05C'est un sujet très personnel, il a pris très tard.
00:48:08Il a 90 ans, il a commencé à m'en parler il y a 2-3 ans,
00:48:12et il me disait, moi, j'étais là parce qu'on m'a appelé,
00:48:15les Algériens voulaient leur indépendance.
00:48:17C'est un sujet très personnel,
00:48:19autant pour des gens qui sont descendants d'Algériens
00:48:22comme vous ou moi, qui suis descendant d'anciens combattants.
00:48:25C'est compliqué, comment on peut arriver en tant que descendants,
00:48:29vous et moi, pour arriver à, justement,
00:48:31alors que les derniers combattants de l'indépendance et français
00:48:35disparaissent, pour arriver à se retrouver, j'ai envie de dire ?
00:48:38En fait, c'est intéressant,
00:48:40parce que c'est un sujet qui a été longtemps tabou
00:48:43des deux côtés, pour les familles ici,
00:48:45mais aussi pour les familles algériennes.
00:48:47Quand nos parents sont arrivés en France,
00:48:49ils ont travaillé tout de suite, leur objectif n'était pas
00:48:53de parler de la colonisation, de la guerre d'indépendance.
00:48:56Moi, la date du 8 mai 45, l'autre 8 mai 45,
00:48:58je découvre très tard, je découvre cette histoire en 2015-2016.
00:49:02C'est très tard, on n'en a jamais parlé dans la famille.
00:49:05Je pense qu'à un moment, ce qui est intéressant,
00:49:07c'est qu'on approche d'une génération
00:49:09qui n'a pas connu ni la colonisation,
00:49:12ni la guerre d'indépendance.
00:49:13Ca permet d'avoir des débats moins passionnés,
00:49:16et donc d'avancer sur cette mémoire partagée,
00:49:18qui est la nôtre, qu'on soit des deux côtés de la rive de la Méditerranée,
00:49:22pour les jeunes algériens et les jeunes français,
00:49:25de pouvoir partager cette histoire sans rancœur
00:49:28et sans avoir cette chape de plomb, ni du tabou, ni du passé,
00:49:31ni d'un fantasme d'un passé des deux côtés de la Méditerranée
00:49:34qui dirait que la réconciliation serait impossible.
00:49:38Je dis, au contraire, j'ai pas connu cette période-là,
00:49:41mes parents m'en ont pas parlé, j'ai découvert cette histoire
00:49:44très tard, donc j'ai envie de travailler
00:49:46à comment on écrit notre histoire ensemble,
00:49:49parce que c'est ça qui est important.
00:49:51Et avec la montée de l'extrême droite,
00:49:53est-ce que ça va être possible ?
00:49:55On voit bien qu'on a, à chaque fois qu'on parle
00:49:58de la question mémorielle, le terme repentance qui arrive.
00:50:01On peut pas avancer. Benjamin Stora le dit très bien,
00:50:04le travail mémoriel entre la France et l'Algérie n'a pas commencé.
00:50:08Commençons ce travail, permettons aux historiens
00:50:11de nous permettre de voir ce qu'a été cette histoire,
00:50:14et la repentance, c'est pas le sujet.
00:50:16Déjà, reconnaissons les actes qui ont été commis
00:50:19pour permettre d'écrire ensemble une page commune de notre histoire.
00:50:22Je vous propose, parce qu'on aurait pu faire 20 minutes de plus
00:50:26sur le sujet, mais il nous reste 10 minutes,
00:50:29de faire une petite virgule en passant par la question
00:50:32puisque François Bayrou a redit aux questions au gouvernement,
00:50:37hier, il n'est pas possible de revenir à un âge de la retraite
00:50:40à 62 ans.
00:50:42Il donne les conclusions du conclave
00:50:44avant les conclusions du conclave.
00:50:46Alors, vous savez, pour nous, les écologistes,
00:50:49on a dit dès le début qu'il fallait travailler,
00:50:52que, nous, notre ligne rouge était la question des retraites.
00:50:55D'abord, c'est une réforme qui a été refusée massivement
00:50:58par les Français, un passage en force.
00:51:00On n'a pas voté à l'Assemblée sur ce texte.
00:51:03On avait demandé s'il y avait un vote dans l'hémicycle.
00:51:06On nous a dit qu'on allait faire un conclave,
00:51:08travailler ensemble et qu'on aurait des solutions.
00:51:11On sait que ce gouvernement ne veut absolument pas reculer
00:51:14sur la question de cette réforme des retraites.
00:51:17Nous, on redemande ce qu'on a demandé
00:51:19et ce qu'on demande depuis la mise en place de cette réforme.
00:51:22On demande un vote dans l'hémicycle.
00:51:24S'il n'y a pas de vote, on verra comment ça se passe.
00:51:27Pour nous, il est hors de question de céder sur ça.
00:51:30C'est notre moyen de financer notre système de retraite.
00:51:33Ce n'est pas en demandant aux Français de travailler deux ans de plus,
00:51:36surtout quand on connaît la pénibilité de certaines professions.
00:51:40Vous dites quoi à vos collègues socialistes,
00:51:42qui étaient dans un entre-deux qui attendait de voir ?
00:51:45Qu'est-ce que vous leur dites ?
00:51:47Je leur dis qu'ils ont essayé, qu'ils ont fait confiance
00:51:50en François Bayrou pour essayer d'apporter une solution
00:51:53et qu'en l'occurrence, ils viennent de trahir
00:51:56la promesse qui leur avait été faite,
00:51:58en contrepartie de ne pas censurer son gouvernement.
00:52:01Là, ça me semble assez clair.
00:52:02Je pense que le Parti socialiste n'a plus d'autre choix
00:52:05que de censurer sur le prochain moment
00:52:07où il y aura la question des retraites.
00:52:09La porte ouverte à la censure.
00:52:11À partir du moment où ils ne respectent pas le cadre
00:52:14qui a été posé dès le départ, de respecter le travail du conclave,
00:52:18comme les syndicats qui quittent la table des discussions...
00:52:21Il ne reste plus rien, en réalité, de la promesse qui a été faite.
00:52:25Il est clair que d'abord, ce gouvernement était illégitime
00:52:28parce qu'il n'était pas arrivé en tête.
00:52:30Il légitime sur le fond parce que, de mon point de vue,
00:52:33il fait la courte échelle à l'extrême droite
00:52:35pour le prochain gouvernement.
00:52:37Là, il vient de trahir le minimum qui avait été acté.
00:52:40On pourrait parler des 4 000 suppressions de postes
00:52:43en éducation nationale qui se traduisent
00:52:45par des fermetures de classes.
00:52:47Les Hauts-de-Seine, c'est 200 fermetures de classes.
00:52:50On ne supprime pas les postes, mais on ferme les classes.
00:52:53C'est pas notre projet politique, c'est pas sur ça qu'on a fait campagne.
00:52:57Si demain, on a la question de la censure qui revient sur la table,
00:53:00il faudrait être responsable collectivement et la voter.
00:53:03C'est une critique qui revient quand même de plus en plus récemment
00:53:08autour de notre système de retraite actuel.
00:53:10J'aimerais bien connaître votre position.
00:53:13Est-ce que vous pensez que ce système actuel
00:53:15pénalise les jeunes générations par rapport aux retraités,
00:53:19aujourd'hui, qu'on cotise plus que cotisaient nos grands-parents ?
00:53:24Et comment faire pour que ce soit beaucoup plus équitable
00:53:28entre les deux générations ?
00:53:30Ce qu'on dit, et d'ailleurs ce qu'on avait proposé
00:53:33au moment des débats sur ce texte des retraites,
00:53:36c'est qu'il y a d'autres solutions pour rééquilibrer notre système
00:53:39de retraite pour qu'il ne soit pas injuste pour cette génération
00:53:43qui va subir la question climatique,
00:53:45on leur laisse la terre dans un état pas génial,
00:53:48et qui va devoir cotiser plus longtemps,
00:53:50parfois dans des métiers pénibles,
00:53:52ce qui rend le travail plus difficile,
00:53:54parce qu'on n'a pas fait le boulot.
00:53:56Il y a des solutions, on avait indiqué,
00:53:58par exemple, vous mettez en place l'égalité salariale
00:54:01femmes-hommes, ça fait rentrer des cotisations et des recettes.
00:54:05Vous travaillez sur l'aide publique aux entreprises,
00:54:08200 milliards par an, il faut mettre des recettes
00:54:11pour équilibrer le système de retraite.
00:54:13Le problème, ce n'est pas une question de dépense,
00:54:16c'est comment on ramène des recettes pour équilibrer notre système.
00:54:20On s'est beaucoup appuyées sur les travaux du corps.
00:54:24Il disait que le système reviendrait de lui-même à régulation
00:54:27au bout de 30 ans, qu'il n'y avait pas besoin d'agir,
00:54:30parce qu'il reviendrait à l'équilibre.
00:54:33On a anticipé le déséquilibre en disant qu'il fallait travailler
00:54:36plus pour faire plus d'enfants, c'était leur projet.
00:54:39Après, c'est vrai que plus de gens, ça fait plus d'argent.
00:54:43C'est vrai, mais je crois que les femmes ont le droit de choisir
00:54:46si elles veulent ou pas faire des enfants.
00:54:48Je ne veux pas du tout défendre cette vision-là,
00:54:52mais la raison aussi pour laquelle les Françaises
00:54:56font peut-être moins d'enfants, c'est les conditions matérielles.
00:54:59On n'a pas du tout le même pouvoir d'achat
00:55:02que ceux qui sont à la retraite dans les années 70.
00:55:05Et ça, enfin, c'est...
00:55:08Sans soulever la question où c'est vrai que tout le monde
00:55:11finit par dire qu'on n'a pas le contrôle sur nos ventres,
00:55:14c'est une réalité.
00:55:15La question des salaires, c'est un vrai sujet,
00:55:18c'est un vrai levier aussi.
00:55:19Vous avez aujourd'hui des gens qui travaillent en 3 x 8,
00:55:22par exemple, en horaire décalé, qui ont des salaires de misère.
00:55:26J'en connais qui se lèvent à 3h du matin et qui sont payés
00:55:291300 euros. On vit bien avec 1300 euros par mois ?
00:55:31Je ne crois pas.
00:55:33La question de la revalorisation des salaires,
00:55:35de l'égalité salariale, comment on est traité.
00:55:38Il y a de vraies marges de manoeuvre, en réalité,
00:55:41pour permettre aux salariés de pouvoir vivre décemment
00:55:43de leur salaire.
00:55:45Quand on parle souvent...
00:55:46Si on prenait la question des médecins,
00:55:49des infirmières et des aides-soignants,
00:55:51ils disent que c'est les deux, les conditions de travail
00:55:54et le salaire. On voit bien que pour avoir
00:55:56de l'attractivité sur le corps des enseignants,
00:55:59qui sont très mal payés, un enseignant n'a pas du tout
00:56:02le même niveau de vie qu'un enseignant
00:56:04il y a 30 ou 40 ans, on a dévalorisé la profession
00:56:07parce que le salaire n'est pas à la hauteur.
00:56:10C'est général.
00:56:11Il y a des emplois où, pour le coup,
00:56:13c'est le service public, on peut agir directement,
00:56:16et on ne l'a pas fait.
00:56:17Sur un autre sujet, il y a eu des questions,
00:56:20hier, lors des QAG, sur le voile dans le sport,
00:56:23etc., etc., mais au-delà même de...
00:56:25Je crois que Gérald Darmanin, sur le sujet,
00:56:27avait dit que si on veut laisser seule Marine Le Pen
00:56:30défendre la laïcité, je ne suis pas pour ça,
00:56:33quand il a menacé de démissionner.
00:56:35Au-delà même de la question du voile ou pas du voile,
00:56:38on voit qu'il y a quand même plus de conservatisme
00:56:41qu'il y a une forme, pas d'entrisse,
00:56:43mais religieux, conservatrice, etc., et pas que musulman.
00:56:46Je pense aussi aux catholiques.
00:56:48Il y a une joueuse de foot de l'équipe de France Espoir,
00:56:51de l'équipe de France, qui a déclaré
00:56:53que l'homosexualité est un péché dans un média chrétien,
00:56:57et ça fait polémique, mais pas autant que si ça avait été
00:57:00quelqu'un musulman.
00:57:01Comment... Enfin, voilà, comment lutter
00:57:04contre ce conservatisme religieux
00:57:07dans des endroits où des jeunes, parfois influents,
00:57:10n'ont pas l'air d'être ensemble ?
00:57:12C'est un vrai sujet, cette notion du conservatisme,
00:57:15et je pense d'abord qu'on a un problème
00:57:17sur l'application du principe de laïcité.
00:57:20Quand on dit qu'il n'y a que le RN qui l'applique, non.
00:57:23Le RN veut faire disparaître les musulmans de l'espace public.
00:57:26C'est pas tout à fait la même chose.
00:57:28Il faut retourner à l'essence de la loi de 1905,
00:57:31qui est la liberté de croire ou de ne pas croire.
00:57:34Les agents du service public sont soumis à une neutralité.
00:57:37C'est pas que ça, la laïcité.
00:57:39C'est pas que 1905, c'est jusqu'à 2004.
00:57:41Oui, mais avec l'interdiction du voile
00:57:43dans les établissements.
00:57:45Mais en l'occurrence, c'est certainement pas
00:57:47d'interdire à une partie de nos concitoyens
00:57:50de pratiquer leur religion ou d'exister
00:57:52sur l'espace public, en tant qu'usagers.
00:57:54Après, je ne suis pas sûre que...
00:57:56Ah, si le RN voulait interdire le voile
00:57:59dans l'espace public.
00:58:00Oui, évidemment.
00:58:01Il y a même une proposition de loi déposée
00:58:04pour interdire dans l'espace public.
00:58:06Là, c'est vraiment cet objectif-là.
00:58:08La deuxième chose, c'est que je pense qu'on a...
00:58:11D'abord, il faut arrêter de stigmatiser.
00:58:13Plus on stigmatise et plus on renforce, finalement,
00:58:16le fait qu'on se renferme dans son quartier,
00:58:19dans sa ville, et donc, effectivement,
00:58:21on renforce ce levier qui est peut-être de l'entrée,
00:58:24mais d'une facilité d'un public qui est plus captif,
00:58:27de toute manière.
00:58:28J'aime pas trop le terme communautarisme,
00:58:30car on le voit souvent de manière péjorative,
00:58:33alors que pour moi, une communauté...
00:58:35Oui, mais ça peut être une communauté de ville,
00:58:38de quartier, ça peut être...
00:58:40Je pense qu'il faudrait d'ailleurs revoir la sémantique
00:58:43de certains mots. Je travaille sur l'islamophobie.
00:58:46C'est intéressant de revenir sur l'usage des mots
00:58:48et comment on les utilise dans notre pays.
00:58:51Mais je pense qu'un réinvestissement massif...
00:58:53Vous voyez, on parle de la question du sport, typiquement.
00:58:56J'ai fait une enquête sur les dérives
00:58:58dans les fédérations sportives.
00:59:00Ce qui est revenu en premier, c'était les violences sexuelles
00:59:04mais si on mettait des moyens pour former les entraîneurs,
00:59:07les éducateurs, y compris à détecter certains signaux,
00:59:10parce qu'une femme voilée, ça veut pas dire antrisme.
00:59:13Là, on fait un amalgame de tout.
00:59:15Une femme voilée, c'est une femme djihadiste.
00:59:17C'est là où il faut remettre un peu de raison
00:59:20dans les débats qu'on a aujourd'hui.
00:59:22Les musulmans ne sont pas tous de potentiel terroriste.
00:59:25Il faut le rappeler, on ne le dit pas dans les plateaux.
00:59:28Une dernière question, on arrive au bout de l'émission.
00:59:31Vous parliez de cette commission d'enquête
00:59:33sur les défaillances de fonctionnement
00:59:35au sein des Fédérations françaises de sport.
00:59:38Vous étiez la rapporteure, c'était il y a un an.
00:59:40Est-ce que vous pourriez nous dire où on en est ?
00:59:43Vous avez rendu vos conclusions à ce moment-là.
00:59:46Nous, on avait particulièrement suivi.
00:59:48Il y avait eu des tas de témoignages assez édifiants.
00:59:51On en est où par rapport aux propositions
00:59:53que vous avez faites dans votre rapport, à la fin ?
00:59:56Alors, il y a, depuis le rapport de la commission d'enquête,
00:59:59nous, on a été sur plusieurs villes pour présenter le rapport,
01:00:02y compris pour informer les clubs.
01:00:04Souvent, les dirigeants de clubs nous disent qu'on n'est pas au courant
01:00:08de ce qu'il faut faire en cas de signalement.
01:00:10Ce travail, on continue à le faire.
01:00:12Entre-temps, un texte de loi a été voté
01:00:15pour renforcer le contrôle de l'honorabilité.
01:00:17Ca a été voté au Sénat et à l'Assemblée nationale.
01:00:20Maintenant, on contrôle le casier judiciaire
01:00:22des bénévoles pour éviter qu'il y ait des dérives.
01:00:25On travaille sur l'une des mesures structurantes
01:00:28de l'autorité administrative indépendante,
01:00:30qui permettra de dédicter des règles,
01:00:32de vérifier qu'elles sont mises en oeuvre
01:00:34et de sanctionner le cas échéant quand ce n'est pas le cas.
01:00:38Ca, c'est un texte en cours de préparation
01:00:40qu'on souhaiterait bientôt discuter.
01:00:42On avait joué le jeu, on nous avait dit
01:00:44qu'il ne fallait pas perturber les Jeux olympiques et paralympiques.
01:00:48On nous a dit que la loi héritage allait arriver.
01:00:51Il n'y a pas de loi héritage.
01:00:53Maintenant, c'est à nous de reprendre la main.
01:00:55Il y aura des textes qui arriveront en débat à l'Assemblée nationale.
01:00:59Pour conclure, on le réclame dans le tchat
01:01:01d'un militant ELV du 92 qui demande pour les municipales,
01:01:05comment vous vous préparez du côté de Nanterre
01:01:07et chez les écologistes ?
01:01:09Pour le moment, chez les écologistes,
01:01:11principe de subsidiarité, c'est le groupe local
01:01:14qui décide de la stratégie.
01:01:16Je ne peux pas vous dire ce qu'ils ont décidé.
01:01:18Vous n'êtes pas candidate ?
01:01:20Je ne suis pas candidate.
01:01:21C'est pas à l'heure du jour.
01:01:23Aujourd'hui, il n'y a pas de stratégie
01:01:25qui a été définie par le groupe local de dire
01:01:27autonomie, soutien aux mers sortants ou alliance.
01:01:30On n'en est pas là.
01:01:31On va suivre ça. Merci beaucoup, Sabrina Sebaï,
01:01:34d'être venue répondre à nos questions.
01:01:36Merci, Elsa, merci, Hugo.
01:01:38Merci, le tchat, évidemment, pour vos questions et vos réactions.
01:01:42J'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne fin de journée.
01:01:45A la semaine prochaine, ce sera avec Valérie, si tout va bien.
01:01:49Salut, tout le monde.
01:01:50Au revoir.

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