• il y a 13 heures
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:03En France, il est d'usage de critiquer la religion, surtout quand elle est catholique.
00:08Mais on oublie souvent que sur le terrain, il existe une multitude d'associations
00:12qui œuvrent pour soulager les pauvretés au travail, dans la famille, et ce, depuis des siècles.
00:17Mais il y a quand même un paradoxe, cette action des chrétiens dans la société, indispensable,
00:22ne se voit pas forcément, car ces associations sont discrètes, trop peut-être,
00:26à l'image de Saint-Joseph, qui est fêté le 19 mars,
00:29et qui est aussi le patron des travailleurs et le protecteur de la famille.
00:33Alors, le christianisme est-il vraiment une religion d'amour ?
00:36Et à l'occasion d'un grand forum de ces associations, faut-il le faire savoir davantage ?
00:41On va en parler avec nos invités, dans un instant, pour cette émission
00:45qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:57Bonjour Éloi Rochebrune, les informations religieuses avec vous,
01:01et d'abord, un carême qui se déroule dans la peur, en République démocratique du Congo.
01:06Bonjour Émeric, bonjour à tous.
01:08Avec le carême qui a commencé la semaine dernière, les chrétiens participent chaque semaine
01:13au traditionnel chemin de croix, et dans certains pays,
01:16ces méditations sur la passion du Christ prennent une acuité particulière.
01:20C'est le cas en République démocratique du Congo, aux prises avec un sanglant contexte.
01:25Prises avec un sanglant conflit armé.
01:27Reportage à Bukavu, dans l'est du pays, Félix Perola.
01:32À Bukavu, en République démocratique du Congo,
01:35des centaines de fidèles chrétiens se réunissent chaque vendredi du carême.
01:41Nous commençons ce chemin de croix en demandant ta grâce,
01:43pour que la paix règne dans le pays, et dans le monde.
01:49Les catholiques se sont donnés rendez-vous à Notre-Dame de la Paix.
01:52La paix, ce mot oublié dans la région depuis que les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la ville.
01:58Mais dans ce contexte, les fidèles voient dans le Christ
02:01un moyen de surmonter le climat de peur qui règne.
02:05Certains ont dit qu'ils n'iraient pas par peur de mourir
02:08et que des balles perdues pourraient les atteindre ici ou sur le chemin.
02:11Mais nous, grâce à notre foi, nous avons décidé d'accompagner Dieu pour le chemin de croix.
02:17Les habitués, moins nombreux à cause de l'insécurité, sont bouleversés.
02:23Depuis ma naissance, c'est la première fois que je vois le chemin de croix se dérouler dans une telle peur.
02:29La foi est donc le dernier rempart des fidèles, dans un contexte sécuritaire préoccupant.
02:36Autre pays dans un climat de tension, la Syrie,
02:39où les minorités religieuses ont été la cible de massacres la semaine dernière dans l'ouest.
02:42Des exactions imputées aux forces de sécurité syriennes
02:45et à des groupes alliés en conflit contre des factions pro-Bashar al-Assad.
02:49On compte plus de 1000 victimes, en majorité des alaouites et quelques chrétiens.
02:53Mère Agnès Marie, religieuse carmélite en Syrie,
02:56parle de nettoyage ethnique orchestré par des factions djihadistes. Écoutez.
03:02Il y a des factions armées qui sont takfiri,
03:05c'est-à-dire que ce sont des factions terroristes
03:09qui sont répertoriées comme étant terroristes par la communauté internationale,
03:14qui vivaient à Idleb, dans l'émirat islamiste de Idleb,
03:18qui viennent à la faveur de ces combats en parallèle.
03:23Ces factions rentrent, s'infiltrent,
03:25et alors ils opèrent un véritable nettoyage ethnique.
03:30A Banias, ils sont rentrés dans le quartier alaouite,
03:34qui s'appelle Koussour.
03:37Ils sont rentrés dans les immeubles résidentiels,
03:41étage par étage, ils ont liquidé tout le monde.
03:45Le pape François a fêté ce jeudi les 12 ans de son pontificat.
03:48Son état de santé s'est amélioré cette semaine.
03:51Ses médecins ont même levé le pronostic réservé.
03:54Mais l'avenir de son pontificat reste incertain.
03:57Une chose est sûre, un consistoire air ordinaire se tiendra prochainement.
04:01À Rome, les explications d'Olivier Gangloff et Jean-Luc Thomas.
04:07Un consistoire, c'est une assemblée de cardinaux à Rome.
04:10Il y en a trois sortes.
04:12Le consistoire ordinaire secret réunit les cardinaux présents auprès du pape.
04:16Le consistoire ordinaire public, destiné à la création de nouveaux cardinaux,
04:21de nouvelles canonisations, voire l'annonce d'une renonciation,
04:25comme Benoît XVI en 2013.
04:27Les observateurs se demandent si le pape François
04:29pourrait aussi utiliser ce consistoire pour faire une annonce de ce genre.
04:33Sachant qu'il a, en effet, dit plusieurs fois
04:36que lui n'entendait pas renoncer tant que son mental,
04:40tant que sa tête fonctionnait bien.
04:42Les spéculations autour d'une renonciation redoublent d'intensité
04:46ces derniers jours, forcément affaiblis.
04:49Le pape devra répondre à cette lourde question.
04:52Dans les dernières années de sa vie, Jean-Paul II avait réduit ses audiences.
04:55Il se limitait à très très peu de rendez-vous.
04:57Est-ce que François fera pareil, au moins au début,
04:59à son retour au Vatican, s'il rentre au Vatican ?
05:01Les fins connaisseurs de la curie romaine sont partagés.
05:04Le pape terminera son pontificat jusqu'à sa mort, disent les uns.
05:08Les autres le voient renoncer à sa charge, après l'actuelle année jubilaire.
05:13Cette question n'a pas vraiment de sens,
05:15dès lors que le pape peut-être toucherait à la fin de sa vie.
05:19Il ira jusqu'au bout, et c'est aujourd'hui ce que l'on peut dire, en toute probabilité.
05:24Le souverain pontife a annoncé la tenue d'un consistoire
05:27le 24 février dernier, sans en préciser la date.
05:31C'est la fin de votre journal.
05:33Emerick, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
05:36Merci beaucoup, Eloi Rochebrune.
05:38Nous parlons aujourd'hui d'Enquête d'Esprit,
05:40de l'action des chrétiens dans la société.
05:42Sont-ils trop discrets ? Quel est leur moteur ?
05:45On en parle avec le frère Jean-Marc Miel.
05:47Bonjour, merci d'être avec nous.
05:49Vous êtes religieux de Saint-Vincent-de-Paul.
05:51Vous dirigez un foyer d'étudiants à Paris,
05:53à l'église, la paroisse Notre-Dame de la Salette,
05:56qui a une importance particulière, justement,
05:58dans cette action des chrétiens dans la société.
06:00Historiquement, vous nous en parlerez.
06:02Vous avez aussi participé à une formation
06:05au management respectueux de la personne.
06:07Ça s'appelle, et c'est retracé dans un livre,
06:10la doctrine sociale de l'église, aux éditions du Jubilé.
06:13Avec nous, également, Véronique Jacquet.
06:15Bonjour, Véronique.
06:16Bonjour, Emerick. Bonjour à tous.
06:17Vous nous parlerez de la figure de Saint-Joseph,
06:19qui est le patron des travailleurs.
06:20Il a des choses à dire, justement,
06:21sur l'action des chrétiens dans la société.
06:23Avec nous, également, Pascal Morinière.
06:25Bonjour.
06:26Bonjour, Emerick.
06:27Merci d'être avec nous.
06:28Vous êtes médecin et président de la Confédération nationale
06:30des associations familiales catholiques,
06:31qui représente 20 000 familles en France,
06:33et auteur de La famille au cœur, publié au Cerf,
06:36et puis, surtout, peut-être,
06:38co-organisatrice du Forum Viva,
06:40qui se tient dans une semaine,
06:41et dont, bien sûr, vous allez nous parler.
06:43Et puis, Grégoire Pupinc, bonjour.
06:45Bonjour, Emerick.
06:46Vous êtes le directeur de l'ECLJ,
06:48le Centre européen pour le droit et la justice.
06:50Vous êtes l'auteur, également,
06:51de Les droits de l'homme dénaturés,
06:53publié au Cerf.
06:55Vous participez à ce Forum Viva,
06:57forum d'associations chrétiennes,
06:58et puis vous avez fondé une école catholique,
07:00également, avec votre épouse, à Strasbourg.
07:02Alors, justement, Pascal Morinière,
07:04ce Forum Viva,
07:06c'est 50 associations d'inspiration chrétienne,
07:09qui seront réunies à Paris les 22 et 23 mars,
07:12qui œuvrent aussi positivement dans la société,
07:15mais on va voir comment.
07:16Vous allez nous l'expliquer.
07:17Et vous avez placé cette rencontre
07:18sous le thème du Bon Samaritain.
07:19Le Bon Samaritain, c'est une figure de l'Évangile.
07:21Pourquoi ?
07:22Le Bon Samaritain, c'est ce qui nous a inspirés tout au long,
07:25avec cette idée qu'on peut dénoncer
07:27tout ce qui dysfonctionne dans notre société,
07:29et il y aurait beaucoup à dire,
07:31mais c'est sans fin,
07:32et on ne construit rien quand on fait ça.
07:34Et il y a besoin d'aider, d'encourager,
07:36de soutenir les personnes.
07:37Et donc, c'est 17 associations qui organisent,
07:4050 qui seront présentes ce jour-là,
07:42pour aider dans tous les domaines de notre vie,
07:44depuis l'accueil de la vie au tout début,
07:46les difficultés des couples qu'ils peuvent traverser,
07:49les familles, leurs questions éducatives,
07:51mais aussi les fragilités, le handicap,
07:53et puis la toute fin de vie.
07:55Les associations organisatrices, on les connaît,
07:57c'est le Jeune, c'est Vita, c'est le Selgi,
08:00c'est Amour et Vérité,
08:02voilà, on est tous unis ensemble.
08:04Et l'objectif, c'est quoi ?
08:06L'objectif, c'est deux choses,
08:08c'est rendre service, simplement rendre service,
08:10comme le Bon Samaritain,
08:11et puis redonner de l'espérance
08:13dans une époque où, finalement,
08:15beaucoup disent à quoi bon,
08:16et se replient sur leur petite sphère,
08:19alors que nous, on pense qu'il y a à faire
08:21pour le bien commun.
08:22On va en parler, bien sûr, en détail,
08:24notamment sur deux domaines que sont la famille,
08:26que vous connaissez bien,
08:27et puis la question du travail,
08:28aussi très importante pour aujourd'hui.
08:29Frère Jean-Marc Miel,
08:31quel est le moteur de l'action des chrétiens,
08:33s'agissant donc de la société dans son ensemble,
08:36et d'un point de vue spirituel,
08:38qu'est-ce que vous diriez ?
08:40Je dirais que nous sommes des personnes,
08:45à l'image de Dieu nous avons été créés,
08:47qui est relation de personnes,
08:49qui est communauté d'amour et de charité,
08:53et le témoin de la charité
08:55doit être le chrétien dans le monde,
08:57comme disait saint Augustin,
08:58si tu as vu la charité, tu as vu la trinité.
09:00C'est quand même fort.
09:01Donc c'est témoin de l'amour de Dieu,
09:03c'est ça le devoir, peut-être, l'objectif,
09:06en tout cas des chrétiens dans la société.
09:07Témoin de cet amour de Dieu,
09:09qui en Jésus-Christ a déjà tout sauvé,
09:11à nous de montrer que ce monde est déjà sauvé,
09:14en puissance, en espérance,
09:16à nous de le montrer dans notre monde aujourd'hui.
09:18Il y a encore un petit travail.
09:20Grégoire Pupinc, je parlais de devoir tout à l'heure,
09:22c'est effectivement un devoir pour tout chrétien,
09:24on ne peut pas se cantonner, si je puis dire,
09:26à la sphère privée familiale,
09:28parce qu'on a l'impression finalement
09:30que les chrétiens sont un peu les derniers
09:32à se préoccuper de ce qu'on appelle le bien commun.
09:34D'ailleurs, l'expression n'est plus tellement vogue,
09:37et qu'ils accueillent tout le monde sans distinction.
09:40Oui, c'est un devoir, effectivement,
09:42que nous dit le Christ,
09:44que nous place le Christ,
09:46que nous recevons du Christ,
09:49mais c'est aussi un appel.
09:50Ça veut dire que je crois que les chrétiens
09:51n'agissent pas par devoir,
09:53ils agissent parce qu'ils sont mus intérieurement
09:56par une force, par l'amour de Dieu,
09:58ils ressentent cette puissance de Dieu
10:01et ils souhaitent la partager.
10:03Et donc, ce n'est pas une obligation
10:05qui viendrait sur nous, une obligation religieuse,
10:07c'est vraiment ce qui fait notre vie,
10:10notre engagement,
10:11et c'est aussi ce qui explique
10:12ce caractère quasiment miraculeux
10:14de voir des personnes humbles
10:16qui donnent leur vie dans la discrétion
10:19pour le service des malades,
10:20le service des personnes âgées,
10:21le service des pauvres pour les missions.
10:23Et donc, voilà, c'est avant tout
10:25cette chose que l'on a en nous,
10:27que Dieu a placée en nous,
10:28qui nous pousse à servir
10:31et à aimer notre prochain.
10:32Pascal Morinière,
10:33est-ce qu'on peut dire que, historiquement,
10:34justement, l'Église, les chrétiens
10:36se sont toujours préoccupés
10:37des faiblesses, des besoins de leur temps ?
10:40Ils se sont toujours placés,
10:41ce que j'appelle le front
10:42de la plus grande pauvreté.
10:44On voit les hospices pour les miséreux
10:46au Moyen-Âge,
10:47et ça, c'était dans toute l'Europe,
10:49et puis, on a vu, après,
10:51le développement de l'école, de l'université,
10:53c'est aussi les chrétiens
10:54qui ont développé tout ça.
10:55Et aujourd'hui, on peut se poser la question,
10:57quel est notre front de plus grande pauvreté ?
10:59Alors, moi, je réponds que c'est la famille,
11:01parce que c'est le lieu
11:02dont on attend le plus,
11:03on en attend du soutien,
11:05on attend de l'amour inconditionnel,
11:07dont on attend une pérennité,
11:10mais c'est aussi le lieu
11:11où on peut être le plus blessé.
11:15Je pense aux séparations conjugales,
11:17je pense au fait qu'on ne peut pas
11:18accueillir son enfant.
11:19Peut-être pourra-t-on, dans quelques mois aussi,
11:22finir plutôt la vie des personnes âgées,
11:25IVG, les séparations conjugales, l'euthanasie.
11:27Tout ça est une souffrance
11:30et invite les chrétiens à s'engager
11:32sur ce sujet-là,
11:33autour du thème de la famille.
11:35Frère Miel, au XIXe siècle,
11:37il y a eu une multiplication
11:39de congrégations,
11:41dont la vôtre, notamment,
11:42les religieux de Saint-Vincent de Paul,
11:44au service de la société,
11:46au nom de leur foi.
11:47Qu'est-ce qui a fait, justement,
11:49cette profusion, cette multiplication
11:51et ce dynamisme aussi
11:53des associations chrétiennes à cette époque ?
11:56Je dirais que c'est cette charité
11:59toujours attentive à tous les besoins.
12:01Au XIXe siècle, Dieu sait s'ils étaient nombreux.
12:03Et c'est vrai qu'il y a eu
12:04une multiplication de congrégations,
12:06mais aussi, il y a eu une multiplication
12:08de vocation sociale parmi les laïcs.
12:10Et je pense à notre petite communauté
12:12qui était investie dans le monde ouvrier à l'époque.
12:15Très prolétarisée.
12:17Car il avait été sevré
12:19d'un droit de l'homme fondamental.
12:21Paradoxalement, d'ailleurs, par la Révolution française
12:23qui avait supprimé le droit d'association,
12:25le droit d'association professionnelle.
12:26Sans communauté, sans association,
12:28plus de solidarité, plus d'entraide,
12:30plus de respect de la dignité de l'homme
12:33qui est une personne,
12:34c'est-à-dire un être de relation, normalement.
12:36Par exemple, les métiers avaient toujours été gérés
12:38par l'esprit communautaire dans le christianisme
12:40depuis le Moyen-Âge.
12:42Voilà que la loi Le Chapelier, en 1791,
12:45supprime ce droit d'association
12:47dans les termes suivants et sera dorénavant interdit
12:49aux ouvriers de s'associer pour défendre
12:51leurs prétendus intérêts communs.
12:53Prétendus dans le texte, ça veut dire
12:55c'est l'acte de naissance d'un certain individualisme.
12:57C'est un individualisme
12:59destructeur de la condition,
13:01notamment de la majorité des Français
13:03qui étaient ouvriers,
13:04qui vont se retrouver dans la condition de prolétaire,
13:07c'est-à-dire celui qui ne peut pas voir au-delà
13:09du lendemain.
13:10Alors que l'ouvrier, je vous le rappelle,
13:13était appelé maître auparavant,
13:15il devient donc un petit peu un esclave
13:17des temps modernes.
13:18Dans cette situation que nous rencontrons,
13:20les religieux de Saint-Saëns-de-Paul,
13:22au 19ème siècle, nous avons des ouvriers
13:24qui travaillent dur, 7 jours sur 7,
13:26qui n'ont même pas le dimanche, alors,
13:28et qui n'arrivent pas à nourrir leurs enfants.
13:30Situation inconcevable.
13:32Alors les catholiques vont s'atteler à cette situation-là.
13:34Déjà en offrant le dimanche à cette jeunesse,
13:36ça va être la naissance des œuvres de jeunesse française,
13:38ce qu'on va appeler les patronages.
13:40On patronnait cette jeunesse ouvrière.
13:42Les frères, mais aussi les confrères laïcs
13:44allaient les visiter dans leurs ateliers,
13:46on négociait pour eux des contrats,
13:48qu'ils ménagent au moins le dimanche.
13:50Et ensuite, cela va entraîner de nombreuses
13:52vocations sociales de laïcs.
13:54Je pense à Albert de Main, par exemple,
13:56qui est un fils spirituel de nos œuvres,
13:58et qui a été député,
14:0040 ans, grand orateur.
14:02Au début, il hésitait.
14:04C'est le frère Meignan, qui fut mentor
14:06en France, qui va le décider
14:08à s'engager. Il va quitter l'armée, qui était
14:10pourtant sa vocation, pour se consacrer
14:12à cette mission, 40 ans, et il va être
14:14le père de 90% des grandes
14:16lois sociales françaises, et le grand orateur
14:18des catholiques à l'Assemblée nationale. C'est un bel exemple
14:20d'investissement en politique.
14:22Grégoire Pupin, ce qui est le paradoxe,
14:24c'est que toutes ces lois sociales
14:26qui ont été promues à cette
14:28époque-là par les catholiques,
14:30aujourd'hui, elles ont été récupérées,
14:32si on peut dire, par l'État Providence.
14:34Ça veut dire que les catholiques se sont fait
14:36un petit peu se polier, entre guillemets,
14:38de ce qu'ils avaient promu
14:40pour la société ?
14:42L'État Providence,
14:44c'est Dieu.
14:46L'action de Dieu. Donc l'État Providence a toujours
14:48voulu s'inspirer de l'Église.
14:50Je crois qu'il y a une vraie continuité
14:52entre l'Église et l'État
14:54en France, c'est-à-dire que l'État
14:56a voulu se placer
14:58dans la suite de l'Église, que ce soit
15:00en reprenant les hôpitaux, en reprenant parfois de force
15:02les œuvres catholiques, les hôpitaux,
15:04les écoles. Donc il y a,
15:06bien sûr, et c'est tant mieux finalement qu'il y ait une continuité
15:08des bonnes œuvres
15:10aujourd'hui par l'État,
15:12mais il faut garder, je crois que la force de l'Église
15:14c'est que l'Église agit
15:16non pas pour le pouvoir,
15:18mais elle agit par charité, elle agit pour le bien.
15:20Et ce qui est extraordinaire dans
15:22l'action de l'Église,
15:24c'est qu'en fait, c'est vrai, au XIXe siècle, c'était la question sociale,
15:26mais à toutes les époques, il y a des questions qui se posent.
15:28Et la vitalité
15:30de la force de l'Esprit-Saint,
15:32justement, c'est de réussir à dire, à appeler
15:34les catholiques, à voir quel est le
15:36problème de l'époque. Au XIXe siècle,
15:38les ouvriers, mais c'était aussi la question de l'éducation,
15:40l'instruction des jeunes filles, avec toutes ces écoles
15:42extraordinaires qui ont été fondées pour instruire
15:44les jeunes filles dans les campagnes. Et aujourd'hui,
15:46il y a d'autres enjeux qui sont majeurs. Et donc
15:48il faut aussi voir quels sont aujourd'hui les enjeux
15:50dont les catholiques ont
15:52conscience, sur lesquels ils s'engagent,
15:54et qui sont propres à la situation sociale
15:56et politique du XXIe siècle.
15:58On va y revenir dans la deuxième partie de cette émission.
16:00Juste avant, Véronique, j'aimerais qu'on parle de la figure
16:02de Saint-Joseph, évidemment, puisque
16:04d'abord, il est fêté le 19 mars,
16:06et puis, il y a 70 ans,
16:08il était déclaré patron
16:10des travailleurs, justement. Expliquez-nous pourquoi.
16:12Alors, il était déclaré patron des
16:14travailleurs, mais c'est une figure qui a
16:16inspiré les derniers papes, de
16:18toute façon, justement, pour faire le lien avec
16:20le monde du travail et l'action
16:22des chrétiens engagés dans le social.
16:24En 1889, Léon XIII le
16:26proclame saint patron des pères de famille
16:28et des travailleurs. Deux ans plus tard,
16:30Léon XIII publie son encyclique
16:32« Rerum Novarum », ce qui signifie « Des choses
16:34nouvelles, des innovations », qui expose
16:36la doctrine sociale de l'Église face aux
16:38excès du capitalisme et pour
16:40pourfendre un socialisme athée.
16:42Et justement, on prend un exemple
16:44Saint-Joseph, parce que c'est l'incarnation de la
16:46justesse en toutes choses, y compris
16:48donc dans le travail, et il doit
16:50inspirer l'action des chrétiens sociaux.
16:52Ensuite, en 1920, Benoît XV
16:54répond à la montée du marxisme
16:56en mettant lui aussi en avant Saint-Joseph, simple charpentier,
16:58pour dire qu'à son exemple
17:00la condition des humbles n'a rien de
17:02honteux. Et puis donc,
17:04ça signifie que dès l'expansion du
17:06communisme, l'Église se positionne
17:08et rappelle la valeur chrétienne du travail
17:10en balayant l'idée d'une forme d'exploitation.
17:12Vous avez parlé du
17:14prolétariat, vous avez fait justement le distinguo
17:16avec l'ouvrier, c'est très intéressant.
17:18Donc, il y avait cette idée à combattre
17:20le prolétariat et en
17:22donnant comme exemple
17:24Saint-Joseph, c'était une façon de dire que
17:26l'homme devait trouver sa dignité
17:28dans le travail quotidien
17:30à l'image de Saint-Joseph, qui chaque jour
17:32avait dû nourrir sa famille en
17:34travaillant de ses mains comme charpentier.
17:36Mais donc, Aymeric, vous avez cité en 1955
17:38il y a 70 ans, la
17:40fameuse fête de Saint-Joseph artisan,
17:42parce que là on passe de travailleur à
17:44artisan, c'est Pidouze
17:46qui a cette idée, là encore parce que
17:48l'Église était attaquée
17:50comme étant une possible alliée du
17:52capitalisme, donc en 1955
17:54Pidouze se dit non seulement
17:56il faut donner Saint-Joseph en exemple, mais en plus
17:58il faut instituer une fête liturgique.
18:00Il choisit le 1er mai,
18:02le 1er mai 1955, pourquoi ?
18:04Et bien pour damer le pion, bien entendu, aux communistes
18:06et aux socialistes qui avaient préempté
18:08cette fête pour en faire la fête du travail.
18:10C'est en fait une façon de rappeler,
18:12en instituant cette fête chômée du 1er mai
18:14et en mettant Saint-Joseph
18:16comme saint patron des travailleurs et des artisans,
18:18que l'engagement
18:20dans le travail, et par là même
18:22dans la société, est
18:24vraiment profondément dans le plan de Dieu.
18:26Merci Véronique, donc si je résume,
18:28Saint-Joseph, il y a deux fêtes en fait, 19 mars
18:30et le 1er mai. Oui il y a 19 mars bien entendu
18:32et le 1er mai, très important parce que
18:34patron des travailleurs. Frère Mial, est-ce qu'on peut dire
18:36que historiquement, ce
18:38souci de l'Église et
18:40la promotion de la figure de Saint-Joseph
18:42a permis peut-être à la France
18:44d'éviter de tomber dans
18:46le communisme ?
18:48Mais disons que, je parlais
18:50tout à l'heure d'Albert Demain, entre autres,
18:52mais ça a été un des grands modèles
18:54effectivement de catholiques qui ont pacifié
18:56la France à la fin du 19ème siècle.
18:58Je vous rappelais la situation désastreuse de l'ouvrier
19:00qui a entraîné par réaction les mouvements
19:02pendulaires des mouvements révolutionnaires.
19:04L'Église a voulu
19:06justement à ce moment-là, donner
19:08des points de repère. Et les premiers
19:10qui se sont investis, même avant les papes si je peux dire,
19:12ce sont des hommes de terrain, comme Albert
19:14Demain, qui vont réfléchir justement
19:16à des principes de vie sociale. Comment remédier
19:18à cette situation ? Le grand
19:20principe qu'ils vont développer, c'est l'association professionnelle.
19:22Revenir au droit d'association.
19:24La France va être sevrée de ce droit pendant
19:26plus d'un siècle et demi, pratiquement.
19:28Elle ne retrouvera de vraies associations professionnelles
19:30finalement,
19:32malgré une loi s'étenue de 1884,
19:34qu'après la guerre de 14, 150
19:36ans, sans association professionnelle.
19:38Les conventions collectives, il faudra
19:40attendre 1936, 160 ans.
19:42La France était donc dans une situation
19:44de guerre civile quasi permanente au 19ème
19:46siècle. Rappelons-le, des grèves matées
19:48par l'armée, des guerres civiles,
19:50la Commune de Paris,
19:52où l'Église qui faisait tout pour les ouvriers,
19:54qui suscitait des vocations sociales, était pris
19:56à partie aussi par les mouvements révolutionnaires.
19:58Ça n'a pas découragé de continuer sa mission
20:00sur le terrain, mais aussi en politique,
20:02grâce à quelques hommes qui ont
20:04fait avancer les choses et qui ont évité
20:06oui, je pense,
20:08une situation catastrophique à la fin du 19ème,
20:10qui ont permis à la France de se relever.
20:12Grégoire Pupin, puis Pascal Morinière, juste avant la pub.
20:14Oui, écoutez, c'est vrai
20:16que le rôle de l'Église était majeur.
20:18Moi, je garde le souvenir
20:20de ces prêtres qui étaient
20:22députés, donc il y a eu des combats,
20:24il y a eu un engagement, donc c'est pas seulement les laïcs,
20:26les religieux aussi sont allés
20:28à l'Assemblée nationale,
20:30ont exigé le respect
20:32des droits fondamentaux
20:34essentiels des travailleurs, et puis aussi
20:36de la défense de l'Église, de l'œuvre de l'Église.
20:38Donc il y a dans cette
20:40époque un
20:42immense courage, d'autres députés,
20:44comme le député de Hasbrouck, l'abbé Lemire,
20:46qui a aussi eu un rôle social considérable.
20:48Donc oui, l'Église,
20:50en fait, à l'époque, était combattue par
20:52ce qu'allait l'Église.
20:54Il y avait une vraie nécessité
20:56d'un ordre social
20:58plus juste pour les travailleurs,
21:00mais aussi sur les questions d'ordre
21:02de nature institutionnelle, sur l'inspiration,
21:04et on peut penser
21:06à l'action des papes,
21:08de vouloir, en fait, combattre
21:10aussi
21:12la laïcité excessive
21:14au sein de...
21:16La fameuse laïcité à la française.
21:18La laïcité à la française, qui était décrite comme une forme de peste
21:20par Pionz, le laïcisme
21:22qui veut supprimer, en fait, cette charité
21:24qui est à la
21:26source de ces œuvres.
21:28La vraie question, en fait, c'est
21:30les œuvres, tout le monde est d'accord qu'elles sont nécessaires,
21:32les écoles, les hôpitaux, etc. La vraie question, c'est
21:34pourquoi est-ce qu'on les fait ? Est-ce qu'on les fait pour tenir
21:36la société et emmener la société
21:38dans un but politique qui sera le but
21:40d'une époque ou d'une autre ?
21:42Ou est-ce qu'on les fait simplement par amour de la personne
21:44et par charité, et à travers la personne, par amour
21:46de Dieu ? La vraie question, elle est là.
21:48La nécessité de ces œuvres, elle est connue.
21:50Quelle est l'intention ? Moi, je préfère, évidemment,
21:52l'intention purement charitable
21:54de la religieuse qui fait ça humblement
21:56par amour des personnes et de Dieu
21:58plutôt que la personne qui vient
22:00dans un but politique pour entraîner la population
22:02dans une direction. Au risque de l'idéologie, bien sûr.
22:04Pascal Morinière, juste avant la pub,
22:06Saint-Joseph, c'est aussi le protecteur
22:08de la famille. Comment est-ce qu'il vous guide, aujourd'hui,
22:10concrètement, dans votre action, justement,
22:12au service de la famille ? En effet, la question
22:14sociale, elle n'est pas limitée
22:16au travail, mais elle inclut la famille.
22:18Si on pense que la famille
22:20est la cellule de base, la cellule fondamentale
22:22de la société, il ne faut pas l'oublier. Ce que l'on
22:24fait trop souvent, aujourd'hui,
22:26je pense que... Alors, sans
22:28parler de Saint-Joseph, mais de De Gaulle,
22:30qui était quand même pétri de doctrine sociale de l'Église,
22:32quand il a réorganisé nos institutions
22:34après la Seconde Guerre mondiale, il a
22:36organisé la représentation de deux secteurs
22:38importants de nos vies, le travail avec
22:40les syndicats, que tout le monde connaît,
22:42mais aussi le mouvement familial,
22:44qu'on connaît beaucoup moins, d'où nous faisons partie
22:46en tant qu'AFC, avec l'Union Nationale
22:48des Associations Familiales, pour avoir une
22:50représentation des familles. Donc,
22:52nous sommes, nous, AFC, à la fois avec
22:54un ancrage chrétien, c'est dans notre nom,
22:56mais aussi avec un ancrage dans les institutions
22:58de la République. Donc, nous prions
23:00à la fois Saint-Joseph, mais nous sommes
23:02aussi très impliqués
23:04dans cette représentation
23:06de la famille
23:08auprès des pouvoirs publics. C'est important de marcher
23:10sur ces deux jambes. C'est important.
23:12Comment agir, justement, aujourd'hui,
23:14dans la société, pour répondre aux besoins
23:16et agir aussi en chrétien ?
23:18Vous restez avec nous, on en parle juste après la pub.
23:20De retour
23:22dans Enquête d'Esprit, sur CNews
23:24et Europe 1, en partenariat
23:26avec France Catholique, nous parlons
23:28de l'action des chrétiens dans la société,
23:30quelles sont les lignes de fracture
23:32aujourd'hui, sur lesquelles les chrétiens
23:34s'illustrent particulièrement. On en parle
23:36avec nos invités, le frère Jean-Marc Miel,
23:38il est religieux de Saint-Vincent de Paule,
23:40avec également Véronique Jaquet,
23:42bien sûr, qui est avec nous,
23:44Pascale Morinière, la présidente de la Confédération
23:46Nationale des Associations Familiales
23:48Catholiques. Vous organisez aussi un grand forum
23:50d'associations chrétiennes,
23:52les 22 et 23 mars, le forum
23:54Viva, et puis Grégoire Pupin, qui est directeur
23:56du Centre Européen pour le Droit
23:58et la Justice, et vous avez
24:00également, vous nous en parlerez peut-être, fondé
24:02une école catholique à Strasbourg.
24:04Alors justement, cette action
24:06sociale qui concerne, on en parlait
24:08avant la pub, qui concerne la famille,
24:10qui concerne le travail, est-il
24:12encore plus d'actualité aujourd'hui ?
24:14Véronique, c'est une question qu'on peut se poser, effectivement.
24:16Est-ce qu'aujourd'hui, l'État-providence
24:18ne montre pas ses limites, faute d'argent peut-être,
24:20et est-ce qu'il faudrait inventer autre chose
24:22ou réhabiliter l'action
24:24de ces chrétiens ?
24:26En tout cas, ce que nous voyons, c'est qu'effectivement,
24:28il y a une crise de l'État-providence,
24:30que ce soit dans le domaine de l'éducation,
24:32que ce soit dans la gestion des hôpitaux,
24:34avec toujours plus de bureaucratie,
24:36avec plus de contrôle,
24:38avec une moindre exigence
24:40de niveau, donc on voit quand même des familles
24:42qui se précipitent vers l'école privée,
24:44on se rend compte que l'hôpital est à bout de souffle,
24:46qu'il est exsangue, et que c'est pas en mettant
24:48de l'argent en plus, donc il y a une crise de sens
24:50pour toutes les institutions
24:52dans lesquelles l'État-providence
24:54a vraiment essayé d'exercer
24:56sa mainmise, sans doute au départ
24:58avec de bonnes intentions, mais on se rend compte
25:00que ça ne suffit pas, donc l'implication
25:02et l'engagement des chrétiens
25:04dans la cité me paraît plus que jamais
25:06d'actualité en fait, il y a vraiment
25:08une place à prendre, si j'ose dire,
25:10et Grégoire Pupin, qu'est-ce que vous partagez ?
25:12Ce constat qu'on arrive aux limites de l'État-providence
25:14et que donc même les catholiques
25:16doivent être inventifs
25:18pour se dire comment on tient notre place maintenant ?
25:20Je pense que c'est effectivement
25:22un devoir d'agir, c'est le cas
25:24manifestement pour les écoles, pour l'éducation,
25:26les parents sont particulièrement sensibles évidemment,
25:28donc ils agissent aussi pour leurs propres enfants et pour le bien de tous,
25:30donc il y a en France
25:32une nombreuse création
25:34d'écoles maintenant privées, parentales,
25:36les parents créent des écoles dans leur ville
25:38à travers la France pour
25:40effectivement suppler
25:42on va dire aux carences de l'école publique,
25:44pour des questions de pédagogie, des questions
25:46d'état d'esprit, des questions de sécurité,
25:48des questions de morale, des questions de religion,
25:50donc il y a de nombreux motifs et de niveaux des écoles.
25:52Donc oui, il y a cette vitalité
25:54de l'Église qui est visible dans
25:56de nombreux domaines, l'éducation, je pense que
25:58il y a aussi des questions financières importantes,
26:00l'école on peut réussir, mais pour
26:02les hôpitaux, pour la santé, c'est
26:04beaucoup plus lourd.
26:06Mais oui, à toutes les époques en fait,
26:08lorsque l'État est défaillant, l'Église est là.
26:10Ça a été le cas à travers les siècles,
26:12l'Église est une vraie structure
26:14qui, encore une fois, n'est pas mue
26:16par la volonté du pouvoir,
26:18qui n'est pas mue par la volonté de l'argent,
26:20mais qui est mue par la générosité, le don et l'appel,
26:22la réponse à l'appel. Donc si effectivement,
26:24avec mon épouse, nous avons, comme de nombreux
26:26autres parents, fondé cette école, c'est effectivement
26:28par volonté de faire le bien,
26:30gratuitement. Et c'est
26:32ce qu'on retrouve dans toute l'histoire de
26:34l'Église, et je pense que c'est vraiment ça
26:36la force, et c'est aussi ce qui explique un peu l'épuisement
26:38parfois des pseudo-oeuvres
26:40qui sont en fait subventionnées,
26:42et les gens sont là. Certaines personnes
26:44bien sûr le font avec une immense générosité,
26:46médecins, profession médicale, mais l'ensemble
26:48de la structure n'est pas mue par cette
26:50volonté de générosité, de charité.
26:52Puisqu'on parle d'éducation, Pascal Morinière,
26:54donc vous, vous représentez les familles,
26:56y compris au sein des instances
26:58de représentation nationale,
27:00publique, et il y a notamment
27:02cette question très actuelle de l'éducation
27:04affective et sexuelle. Vous avez été
27:06consulté par le Conseil
27:08national sur ce sujet, c'est le fameux
27:10programme Evars. Quel est l'enjeu
27:12selon vous, et quel est le message que vous portez
27:14sur ce sujet précis ?
27:16Ce programme a été publié, mais on n'a pas
27:18terminé de se
27:20manifester contre lui.
27:22Ce que nous portons, c'est
27:24d'abord une lecture du programme,
27:26quelques bonnes choses, bien sûr, comme toujours,
27:28mais aussi une indifférenciation,
27:30une anthropologie de l'indifférenciation,
27:32où on dit, tout au long du programme,
27:34de la maternelle à la terminale,
27:36tu peux choisir qui tu veux être.
27:38Tu n'hérites de rien, tu n'as pas de modèle,
27:40ton corps n'est pas signifiant
27:42de ce à quoi tu es appelé à être,
27:44tu te détermines
27:46comme tu veux. Donc ce programme est très
27:48délétère, néfaste pour
27:50les enfants, en instillant cette idée-là,
27:52on dit par exemple, en cinquième,
27:54si tu veux savoir quelle est ton orientation sexuelle,
27:56vois de qui tu tombes amoureux.
27:58En cinquième, c'est l'âge des amitiés très
28:00fortes, entre même sexe,
28:02ça ne détermine pas une orientation
28:04sexuelle. Voilà, donc on
28:06continue de combattre ce programme, ce d'autant
28:08que les parents n'y ont pas leur place,
28:10il y a une éducation au consentement dans le programme,
28:12les seuls à ne pas consentir, ce sont les parents,
28:14on ne leur demande pas leur avis.
28:16Ce n'est pas normal que sur une question
28:18qui touche à l'intime, qui touche
28:20au couple futur, à la famille future
28:22des enfants, l'État s'arroge
28:24le droit de pouvoir
28:26laver la tête des familles, laver la tête des
28:28enfants, avec
28:30des choses qui relèvent de l'idéologie,
28:32puisque le genre n'est pas une
28:34discipline scientifique
28:36partagée, c'est une idée, c'est une idéologie,
28:38le wokisme est une idéologie,
28:40et donc ce n'est pas normal de pouvoir
28:42porter ça
28:44auprès des enfants sans le consentement
28:46des parents. Donc nous continuons, nous allons
28:48porter un recours contre ce
28:50programme pour spécifier la
28:52place des parents.
28:54Justement, sur tous ces fronts, que ce soit
28:56la famille, que ce soit le travail, on l'a dit tout à l'heure,
28:58il faut être créatif, je vous propose
29:00de partir sur les traces d'un patron
29:02chrétien qui, lui, a été créatif
29:04en son époque, il s'agit de Léon Armel.
29:06Regardez ce reportage signé
29:08Éloi Rochebrune.
29:12Dans sa maison familiale de Sanlis
29:14en Picardie, Émeric
29:16Socour-Armel conserve des archives familiales
29:18très précieuses à ses yeux.
29:22Des objets relatifs à l'œuvre de l'un
29:24de ses aïeux, Léon Armel,
29:26un patron chrétien du XIXe siècle,
29:28entrepreneur en filature,
29:30il a expérimenté la doctrine sociale
29:32de l'Église dans son entreprise.
29:34Sur ce document, Léon Armel a dessiné
29:36ce qu'il appelle sa corporation
29:38chrétienne idéale.
29:40Ces documents étaient au fond d'une
29:42bibliothèque chez mes grands-parents
29:44et ils étaient là
29:46depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
29:48Parmi les archives, des livres
29:50écrits de sa main, il milite en accord
29:52avec le pape Léon XIII pour une plus
29:54grande justice sociale.
29:56Il développe ainsi une nouvelle manière de
29:58diriger qu'il consigne dans un ouvrage.
30:00Sorti en 1889,
30:02Léon Armel a publié
30:04un catéchisme du patron sous la forme
30:06traditionnelle d'un catéchisme,
30:08c'est-à-dire que c'est la forme
30:10de questions et de réponses.
30:12Peut-on devenir
30:14actionnaire d'une entreprise condamnée
30:16par les lois de Dieu et de l'Église ?
30:18On se rendrait coupable
30:20en devenant ou en restant actionnaire
30:22d'une maison de jeu,
30:24d'un cercle notoirement
30:26mauvais et d'une société
30:28au service des ennemis de l'Église.
30:30Des valeurs chrétiennes qu'il veut aussi
30:32transmettre à ses salariés, il fait
30:34ériger une chapelle dans son complexe industriel
30:36à une vingtaine de kilomètres
30:38de Reims, qu'il consacre à la Vierge Marie.
30:40Mise en sommeil dans les années
30:4260, son procès en béatification
30:44a été relancé par l'actuel
30:46archevêque de Reims.
30:48Ça veut dire, Frère Miel,
30:50que cette doctrine sociale de l'Église,
30:52comme on dit, ou on peut l'appeler autrement,
30:54elle est toujours d'actualité.
30:56Je prends un exemple très récent,
30:582024, pardon,
31:00l'entreprise Michelin, d'inspiration chrétienne,
31:02au moins dans ses fondements,
31:04qui promeut l'idée d'un salaire décent
31:06qui permet de faire vivre la famille
31:08également, et pas uniquement l'individu.
31:10Ça vous semble une bonne idée ?
31:12Et est-ce que ça vous semble aussi une idée directement
31:14inspirée de cette doctrine sociale ?
31:16Alors là, on est tout à fait aux sources
31:18de la doctrine sociale de l'Église suisse,
31:20la première encyclique sociale de Léon XIII,
31:22que rappelait Véronique tout à l'heure,
31:24Rerum Novarum, des choses nouvelles
31:26doivent être promues
31:30dans la société, notamment,
31:32le pape demande ce salaire
31:34qui respecte la famille. Il dit en substance,
31:36ça a fait l'effet d'une bombe à l'époque,
31:38même parmi beaucoup de catholiques,
31:40si un contrat de travail
31:42ne permet pas à l'ouvrier honnête, qui fait bien son travail,
31:44de bien vivre lui et sa famille,
31:46et là on rejoint toutes nos préoccupations
31:48sur la famille, lui et sa famille,
31:50ce n'est pas juste, même s'il est établi
31:52sur la justice des contrats,
31:54il faut déplacer,
31:56il faut que la justice soit basée véritablement
31:58sur ce, sur nous aussi,
32:00sur la personnalité familiale
32:02du travailleur.
32:04Le travailleur n'est pas un individu isolé,
32:06c'est une personne humaine, un être de relation
32:08qui implique sa personnalité familiale.
32:10Et d'emblée, les papes ont soulevé cette question.
32:12Oui, elle est d'actualité, bien sûr.
32:14Ça veut dire, Grégoire Pupin, que finalement,
32:16l'Église, quand elle prône,
32:18ou promeut, cette doctrine sociale,
32:20elle est un peu sur une ligne de crête,
32:22une troisième voie, entre d'un côté le socialisme
32:24et de l'autre côté le libéralisme.
32:26Comment vous voyez les choses ?
32:28Alors, ça s'est posé un peu en ces termes à l'époque,
32:30effectivement, où la misère
32:32des ouvriers a,
32:34bien sûr, trouvé une réponse en partie dans
32:36le socialisme, dans le communisme,
32:38qui sont des doctrines
32:40qui rejettent Dieu, donc l'Église
32:42bien sûr a voulu
32:44rejeter et protéger les ouvriers
32:46de ces tendances-là, de ces risques.
32:48Et en face, le libéralisme qui est issu
32:50de la Révolution française. Mais je crois que
32:52l'Église, en fait, ne cherche pas à se positionner par rapport
32:54à des tendances actuelles.
32:56L'Église cherche simplement à rester
32:58fidèle à son service
33:00qui est lequel ? Qui est simplement
33:02de vouloir
33:04le bien réel des personnes,
33:06le bien, leur liberté et leur dignité.
33:08C'est-à-dire, la liberté, c'est quoi ? C'est la liberté
33:10à l'égard, que ce soit d'un travail
33:12excessif,
33:14esclave, quasiment, comme au XIXe siècle.
33:16Aujourd'hui, liberté
33:18à l'égard d'autres enjeux. Il y a
33:20d'autres choses qui portent atteinte à notre
33:22liberté. Et dignité, c'est-à-dire
33:24dignité en tant qu'être humain.
33:26La liberté religieuse, notamment, que vous défendez beaucoup.
33:28Oui, il y a la liberté religieuse,
33:30bien sûr, la liberté de pouvoir être
33:32chrétien. Mais je pense
33:34que l'Église, elle défend, en fait,
33:36on le dit toujours, l'être humain. Mais quand on dit
33:38l'être humain, en fait,
33:40c'est le Christ. C'est-à-dire que le Christ,
33:42c'est Jésus et l'homme
33:44parfait. L'Église
33:46connaît Jésus. Jésus,
33:48le Christ, s'est révélé aux hommes.
33:50Et le rôle de l'Église est de
33:52permettre à chacun de connaître
33:54le Christ et de
33:56vivre de lui et d'être le plus
33:58proche possible. Donc,
34:00XIXe siècle, les usines, effectivement,
34:02c'était horrible. La façon dont on a traité
34:04les ouvriers, c'était horrible. Il fallait une réponse
34:06forte. Mais il faut une réponse forte
34:08qui offre le modèle du Christ
34:10à chacun. Et je crois que ce qu'il faut vraiment rappeler,
34:12c'est que dans cette œuvre sociale, cette action sociale, ce n'est
34:14pas de la politique.
34:16C'est s'inspirer
34:18du Christ, le modèle de tout homme
34:20et permettre à chacun
34:22de le suivre.
34:24Et donc, selon les époques,
34:26selon les enjeux, selon les difficultés.
34:28Véronique Jaquet. Oui, cela signifie
34:30qu'on s'appuie sur la prière.
34:32C'est-à-dire la source de toute cette action,
34:34c'est la prière. Sinon, on tombe dans l'activisme.
34:36Exactement. C'est ça. Tout à fait.
34:38Ce n'est pas un engagement social.
34:40Ce n'est pas un travail d'ONG. Ce n'est pas
34:42un travail purement politique.
34:44Et c'est pour ça que c'est particulièrement fécond.
34:46Et que c'est juste. C'est que c'est inspiré,
34:48c'est enraciné dans la prière.
34:50C'est une conséquence
34:52de la prière. Mais ce n'est jamais,
34:54et ça ne doit jamais être, une action purement politique
34:56ou purement sociale. C'est votre cas, Pascale Morinière,
34:58aux associations familiales catholiques ?
35:00Grégoire rappelait que c'est
35:02un devoir,
35:04que c'est une joie.
35:06Et de fait, l'homme ne se trouve vraiment
35:08que dans le don des intérêts. C'est lui-même.
35:10C'est ça qu'il y a à mettre en œuvre.
35:12C'est-à-dire que tout ce que l'on décrit là,
35:14c'est la manière d'être heureux. Tous ces jeunes,
35:16ces hordes de jeunes qui ne savent
35:18pas aujourd'hui où aller,
35:20qui sont perdus, qui n'ont pas de raison
35:22d'espérer, qui sont dans la maladie psychique,
35:24expérimenter,
35:26que se donner aux autres et prendre soin des autres,
35:28quelle que soit la manière
35:30que ce soit que ça prend,
35:32ça remplit le cœur de joie, ça dilate
35:34le cœur. C'est une expérience
35:36fondamentale,
35:38essentielle et heureux
35:40les jeunes qui peuvent la faire.
35:42C'est un appel aussi à l'engagement.
35:44À l'engagement, mais à l'engagement
35:46parce que c'est la source de la joie.
35:48Parce que ça rend heureux. Alors, on a parlé
35:50effectivement, on a compris que
35:52l'action des chrétiens dans la société n'était pas
35:54un projet politique. Néanmoins, il peut
35:56aussi concerner le domaine politique
35:58avec des questions et puis aussi
36:00peut-être des réflexions tirées par
36:02l'expérience américaine actuelle
36:04où les catholiques ont pris une place
36:06semble-t-il centrale, notamment avec
36:08ce vice-président, J.D. Vance,
36:10qui est un converti.
36:12C'est pourquoi je vous propose d'écouter
36:14Rod Dreher, qui est un intellectuel américain
36:16qui publie actuellement
36:18Comment retrouver le goût de Dieu dans un monde qu'il a chassé
36:20chez Artege. Il est de passage en France
36:22et nous l'avons interrogé justement.
36:24Comment être chrétien dans la société ? Voici sa réponse.
36:28Ce qui est vraiment intéressant, selon moi,
36:30c'est que la génération de J.D. Vance
36:32et même les plus jeunes générations n'ont pas
36:34la culpabilité que les vieilles générations
36:36comme la mienne avaient.
36:38Le fait, par exemple, de toujours
36:40avoir à se justifier par rapport aux non-croyants.
36:42Aujourd'hui, ils veulent vivre leur foi
36:44et l'assumer, et c'est inspirant.
36:46Selon moi,
36:48le renouveau de la chrétienté va arriver
36:50avec la génération de J.D. Vance
36:52et même les plus jeunes.
36:54Tout d'abord, ils doivent prier.
36:56Vraiment prier.
36:58Apprendre à prier avec attention.
37:02Ensuite,
37:04ils doivent vivre concrètement leur foi
37:06sur la place publique, montrer l'exemple
37:08dans tous les aspects de leur vie publique.
37:12Ce n'est pas une formule magique,
37:14c'est simple, mais c'est difficile à appliquer.
37:18Voilà des propos recueillis par Éloi Rochebrune.
37:20Une réaction peut-être de nos invités.
37:22Grégoire Pupinck a commencé par vous
37:24cette question de la culpabilité.
37:26Culpabilité au sens que les chrétiens,
37:28on cite souvent l'exemple
37:30du sketch de Gad Elmaleh,
37:32ont du mal à s'assumer en tant que tel dans la société
37:34et sans doute également dans leurs œuvres.
37:36Qu'est-ce que vous en pensez ?
37:38Il faut sortir de cette culpabilité.
37:40Oui, il faut sortir
37:42de cette espèce de timidité.
37:44Je pense que les chrétiens sont timides,
37:46les chrétiens n'osent pas assumer leur foi,
37:48ce qui est particulièrement décevant
37:50parce que le Christ lui-même est venu.
37:52Jésus est venu sur Terre,
37:54il est venu nous retrouver.
37:56Donc nous devons quand même l'accueillir et l'accepter
37:58ou alors le rejeter, franchement,
38:00mais en tout cas ne pas rester dans un entre-deux.
38:02Et si vraiment on croit que Jésus est le fils de Dieu,
38:04eh bien dans ce cas-là, c'est extraordinaire.
38:06Il n'y a aucune raison de le cacher, au contraire,
38:08c'est un devoir de le dire.
38:10Donc la vraie question, c'est pour chacun d'entre nous,
38:12c'est pour nous, qui est Jésus ?
38:14Est-ce que Jésus est vraiment le fils de Dieu ?
38:16Je pense qu'aujourd'hui, beaucoup de gens
38:18veulent agir par chrétienté.
38:20Ils disent oui, nous sommes chrétiens, société chrétienne,
38:22mais alors c'est très bien de reconnaître
38:24que la France est chrétienne, les valeurs, la morale,
38:26le bien, la justice, mais il faut aller au-delà.
38:28Au-delà, la vraie question qu'on a tous se poser,
38:30c'est pour moi, qui est Jésus ?
38:32Et si je réponds à cette question,
38:34si j'accepte de me confronter à cette question,
38:36ensuite la vie change, effectivement,
38:38la prière devient féconde et là,
38:40on est créatif et on peut effectivement
38:42agir dans la société et sans crainte,
38:44sans fausse pudeur,
38:46et effectivement, c'est ce qu'on voit dans la nouvelle génération.
38:48Ils n'ont vraiment pas peur
38:50d'avancer
38:52et de dire qui ils sont
38:54et pourquoi ils agissent.
38:56Frère Miel, est-ce qu'il faut également
38:58de nouveau promouvoir
39:00l'autorité du Christ sur les sociétés,
39:02sur les nations, puisque cette année
39:042025, il y a aussi un anniversaire,
39:06c'est celui d'une encyclique du pape Pie XI
39:08qui prônait justement
39:10la royauté sociale du Christ, comme on dit.
39:12Est-ce que c'est une idée qui est toujours
39:14d'actualité selon vous ?
39:16Plus que jamais, disons, placer
39:18le Christ au cœur de notre vie,
39:20c'est ce qu'a voulu faire Pionz,
39:22montrer que cet attachement
39:24au Christ
39:26veut que le chrétien
39:28dans la société s'investisse
39:30dans tous les rouages
39:32de la société. On voulait à l'époque,
39:34c'était le laïcisme et la persécution au Mexique
39:36qui voulaient cantonner le christianisme
39:38dans la sacristie. On ne voulait surtout pas voir
39:40le christianisme dans la société. Pionz a dit
39:42mais Jésus-Christ est venu pour tous
39:44les hommes, pour les pauvres. Comment
39:46le chrétien ne pourrait pas montrer cette figure
39:48du Christ ? Evidemment, ce n'est pas une
39:50autorité qui oppresse, mais c'est une
39:52autorité qui élève le petit,
39:54le pauvre. Et le chrétien a cette
39:56vocation d'élever chacun, d'avoir
39:58ce souci du petit, la personne à naître,
40:00la personne en fin de vie,
40:02la famille, lieu
40:04de l'éducation des enfants,
40:06d'avoir ce souci bien sûr
40:08de la famille et de faire rayonner
40:10le Christ dans tous les rouages de la société.
40:12Et Pionz est allé jusqu'à dire
40:14il nous faut à nous, chrétiens,
40:16avoir une charité
40:18politique. Il avait dit
40:20cette charité... Alors ça c'est intéressant, les papes
40:22qui effectivement, Pionz notamment, mais d'autres
40:24aussi, disent la plus
40:26haute forme de charité, c'est la politique.
40:28C'est la politique. Alors pourquoi ? Parce que Pionz
40:30avait dit ce jour-là, dans un discours
40:32regardez, ce n'est pas
40:34l'apanage des chrétiens de tout temps.
40:36Par exemple, les philosophes de l'antiquité
40:38ils citaient Aristote
40:40qui disait, la société
40:42doit d'abord se bâtir
40:44bien sûr sur la justice, c'est très important,
40:46c'est déjà pas mal, mais ça ne suffit pas.
40:48La justice, si on l'applique de manière écraque,
40:50ça ne suffit pas.
40:52Il faut aller au-delà.
40:54Il faut l'amitié politique,
40:56disait Aristote, une amitié
40:58politique. Dieu sait combien on a besoin
41:00de cette amitié politique aujourd'hui. Regardez sur
41:02nos écrans, même nos hommes
41:04politiques ne cessent de s'entre-déchirer.
41:06Une amitié,
41:08la filia politiquée.
41:10Puis on se disait, si les philosophes parlent d'une amitié
41:12politique, nous parlons d'une charité
41:14politique. Allons-y.
41:16Et cette charité politique, oui,
41:18parfois avec audace, nous amène
41:20à voir, alors dans la prière,
41:22le cardinal Danielou avait un ouvrage
41:24qui s'appelait Horaison, problèmes politiques. C'est dans l'horaison
41:26la prière,
41:28et un homme politique doit d'abord être un homme
41:30d'horaison, oui, de prière,
41:32que l'on voit les nécessités. Qu'est-ce que je peux
41:34faire pour changer les choses ? D'abord, qu'est-ce qui est
41:36à changer ?
41:38Qu'est-ce que je peux faire, moi, aujourd'hui ?
41:40C'est aussi la question qui nous a posé pendant notre carême.
41:42On doit se poser cette question.
41:44Qu'est-ce que je peux faire, moi, aujourd'hui ? M'investir
41:46dans une société, une association
41:48comme les AFC, pourquoi pas me lancer
41:50en politique ? Albert Demain, dont je vous parlais tout à l'heure,
41:52n'était pas préparé à ça. Il l'a
41:54fait, il a trouvé sa vocation sociale
41:56au contact des plus miséreux de l'époque,
41:58et il s'est dit, je vais faire quelque chose avec
42:00la grâce de Dieu. Il nous reste à peu près
42:02une minute, Pascal Morinière, pour conclure
42:04justement ce Forum Viva.
42:06C'est une manière d'engagement, c'est aussi
42:08une manière de montrer, il y a 50 associations,
42:10que l'union fait la force aujourd'hui pour les chrétiens ?
42:12Oui, c'est aussi une manière, d'une certaine
42:14manière, d'être engagé politiquement, mais au sens
42:16noble, c'est-à-dire au sens du
42:18soin et de
42:20l'investissement auprès
42:22des plus pauvres, auprès de tous ceux
42:24qui ont besoin. On n'est pas forcément élus,
42:26mais contribuer au bien commun,
42:28c'est déjà faire de la politique, c'est déjà
42:30avec les corps intermédiaires que sont les associations,
42:32que l'Église, contribuer
42:34au bien-être de la société.
42:3622-23 mars, concrètement,
42:38si on veut s'y rendre,
42:40qu'est-ce qu'on va trouver là-bas, des ateliers ?
42:42On va trouver des ateliers, des conférences
42:44pour les jeunes, des parcours spéciaux,
42:46une soirée pour les jeunes
42:48également, une librairie,
42:50voilà, des temps d'échange.
42:52Donc, deux jours au Parc floral de Vincennes.
42:54Parc floral, 10h-18h,
42:5622-23 mars. Viva-
42:58le Forum, pour prendre son billet.
43:00Merci beaucoup. Je
43:02renvoie donc
43:04au site internet de France Catholique,
43:06Véronique, qui fait sa une cette semaine
43:08sur... C'est sa une sur qu'est-ce que la justice
43:10de Dieu et est-ce que ça signifie donc
43:12qu'on va tous au paradis ? Est-ce que c'est automatique ?
43:14Eh bien non, c'est pas comme le chante
43:16Michel Polnareff, c'est plus compliqué que cela.
43:18Donc, c'est passionnant et c'est
43:20à découvrir sur abonnement et sur france-catholique.fr.
43:22Merci
43:24à tous nos invités d'être venus sur le plateau
43:26d'Enquête d'Esprit aujourd'hui. Merci
43:28à Aurélie Lucano et aux équipes techniques
43:30de CNews. Et puis la semaine prochaine, nous sommes
43:32toujours, bien sûr, en carême. Nous parlerons
43:34de la confession qui est un petit peu
43:36oubliée, le sacrement oublié, mais néanmoins
43:38voilà, c'est une manière de se
43:40réconcilier, de se réconcilier avec
43:42Dieu et ce sera donc passionnant. Vous serez à notre écoute.
43:44Bonne journée à tous.

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