Retour chronologique sur les grands personnages de l'histoire
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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Les Belles Figures de l'Histoire.
00:02Notre belle figure aujourd'hui, c'est Saint Louis de Gonzague.
00:05Il a tout pour lui, l'intelligence, une famille illustre.
00:08Il est promis aux plus hautes, destiné du monde,
00:11mais contre l'avis de ses parents, ce jeune aristocrate italien
00:15choisit la vie religieuse, à contre-courant de la société corrompue de la Renaissance.
00:19Au cours de sa courte vie, il s'illustre par sa pureté,
00:23par son rayonnement et par l'aide aux victimes d'une épidémie de peste
00:27dont il mourra à 23 ans.
00:29C'est donc une véritable étoile filante de la foi
00:32et on en parle avec le père Jean-François Thomas.
00:34Bonjour mon père.
00:34Bonjour Émeric.
00:35Merci beaucoup d'être avec nous.
00:36Vous êtes l'auteur de La France en son âme,
00:39publié chez Via Romana tout récemment.
00:41Et puis Véronique Jacquet est avec nous.
00:42Bonjour Véronique.
00:43Bonjour Émeric, bonjour à tous.
00:45Et cette émission est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:50Alors Véronique, Louis de Gonzague se distingue dès son enfance
00:55par une relation à Dieu qui est vraiment hors du commun
00:58et très tôt se décèle chez lui une âme d'élite.
01:02Oui, c'est hors norme le parcours de Saint Louis de Gonzague.
01:05À 7 ans, il s'agenouille plusieurs fois par jour pour prier.
01:08Il a une conscience déjà très claire de ce qu'est le péché.
01:11À 10 ans, il se consacre à la Vierge Marie.
01:13À 12 ans, il reçoit la première communion des mains de Saint Charles Borromé.
01:17C'est l'évêque de Milan qui est proche des parents de Saint Louis de Gonzague
01:21et l'adolescent est fortement impressionné par cette grande figure.
01:25Dès lors, l'Eucharistie va être au centre de sa vie.
01:28Il assiste à la messe tous les dimanches.
01:29Ça c'est normal, tout le monde allait à la messe tous les dimanches à l'époque.
01:32Mais il communie, ce qui est rare.
01:34Puis à l'âge de 17 ans, il renonce à son droit d'aînés.
01:37Il renonce à sa couronne de marquisa pour se mettre au service des pauvres.
01:42Sa volonté de servir Dieu d'une façon aussi absolue ébranle son père
01:46parce que les Gonzague sont une famille italienne illustre.
01:49Louis est l'aîné de 10 enfants.
01:51Il porte donc tous les espoirs de faire vivre le nom lui encore
01:55en tant qu'héritier d'une façon illustre.
01:57Son père c'est Don Ferdinand de Gonzague, marquis et prince de Manteau.
02:02Il va tout faire pour faire en sorte que son fils soit détourné de sa vocation religieuse.
02:07Et ce pendant des mois, il va notamment l'envoyer à la cour de Philippe II d'Espagne
02:11pour être page durant un an en espérant le voir tomber amoureux.
02:16Mais Louis lui répond, je cherche le salut, cherchez-le vous aussi.
02:21Vous imaginez à seulement 17 ans.
02:23Et donc en 1585, il quitte le château familial de Castiglione en Lombardie.
02:29Il renonce à son héritage.
02:30Il part pour Rome pour entrer au sein de la compagnie de Jésus
02:33parce que c'est un vœu qu'il portait depuis longtemps.
02:35Vous allez nous en parler, père Thomas.
02:37Mais tout d'abord, un enfant avec des prédispositions religieuses hors du commun.
02:41Quel était le contexte de l'époque pour cet enfant ?
02:44Prédispositions religieuses grâce en partie à sa mère qui était très pieuse.
02:49Et on dit qu'elle a appris à Saint-Louis-de-Gonzague, bébé, à faire le signe de la croix, notamment.
02:57Donc il a tout de suite été mis dans le bain.
03:01Alors une famille aristocrate de premier rang au sein du Saint-Empire romain germanique
03:09dont le duc de Mentoux était vassal et aussi des liens avec la République de Venise.
03:17Un duché qui est en plein essor.
03:20Pensons par exemple aux collections d'art qui n'existent plus,
03:24qui ont été dispersées ensuite au cours des ans.
03:29Mais c'était une des plus belles collections d'art de l'Europe.
03:33Et on trouve des tableaux et des œuvres d'art de la famille Gonzague,
03:38de la famille de Mentoux dans tous les grands musées du monde aujourd'hui.
03:43Donc c'est une époque aussi qui subit encore les soubresauts du schisme protestant.
03:53Vous avez dit que Saint-Louis-de-Gonzague ira à la cour de Philippe II d'Espagne,
04:00donc le fils de Charles Quint, mais Charles Quint a eu beaucoup de mal
04:04à remettre un peu d'ordre dans l'Empire qui était déchiré par ce schisme protestant.
04:09Et c'est une époque où tous ces petits Etats de l'Italie future
04:16sont souvent en guerre les uns contre les autres selon les alliances
04:20que ces Etats pouvaient signer avec plus puissants qu'eux.
04:26Donc c'est une époque, certes, de la Renaissance, comme on dit,
04:31mais qui ne manque pas de troubles et de violences.
04:34Est-ce qu'on peut dire que les mœurs de l'époque sont corrompues ?
04:38Oui, alors les mœurs de chaque époque sont corrompues, en fait,
04:41parce que la nature humaine ne change pas beaucoup.
04:44Tout le monde n'est pas corrompu, en revanche,
04:46mais je crois que l'essentiel, c'est surtout cette violence et cette violence guerrière.
04:50Et d'ailleurs, Louis-de-Gonzague lui-même a un père qui est un guerrier
04:55et qui va tout faire pour que son fils soit mis au contact dès l'âge de 5 ans avec ses troupes
05:02afin que son fils abandonne cette piété qu'il considérait comme pas suffisamment virile.
05:10Alors justement, où va-t-il, ce jeune Louis-de-Gonzague,
05:13trouver le ressort pour aller à contre-courant de tout ce monde-là,
05:17de sa famille et puis de la société globalement de l'époque ?
05:21Alors un des ressorts, Véronique l'a signalé, c'est en fait son attachement à la Sainte Eucharistie.
05:29Alors c'est vrai que, bon, être initié à la Sainte Eucharistie
05:33et recevoir la première communion des mains de Saint-Charles-Boromé, ce n'est pas rien.
05:38Donc Saint-Charles-Boromé ne va pas se contenter de lui donner la Sainte Communion,
05:41mais il va aussi le former.
05:43Et il va lui demander, par exemple, en ce qui concerne la communion le dimanche,
05:48à s'y préparer 3 jours avant et ensuite à être, dans les 3 jours suivants, en action de grâce.
05:53Ce qui veut dire que toute sa semaine était éclairée par cette Sainte Eucharistie.
05:59Donc là, il y trouve la force et notamment la force de la pureté.
06:03Parce que, quand on parle de Saint-Louis de Gonzague,
06:06Saint-Louis de Gonzague a été jusque dans les années 1950,
06:09un des saints les plus populaires de toute l'histoire de l'Église.
06:12Aujourd'hui, il est un peu abandonné et pour cause.
06:16Mais il était à Rome, et il l'est encore d'ailleurs à Rome,
06:20je sais qu'il y a beaucoup de jeunes gens qui vont sur sa tombe,
06:24il était vraiment prié pour obtenir cette grâce de la pureté des mœurs.
06:28Je rappelle que Saint-Charles Borromé, c'est l'archevêque de Milan
06:32qui a été l'évêque emblématique de la contre-réforme catholique à cette époque.
06:37Saint-Louis de Gonzague, Véronique, il a été désigné comme modèle pour la jeunesse,
06:42c'était par le pape Pie XI en 1926, pour quelles raisons ?
06:45Quand il arrive à Rome, à la compagnie de Jésus, à seulement 17 ans,
06:49tous ceux qu'il rencontre ont le sentiment que déjà, ce jeune homme brûle du feu de Dieu.
06:54Alors, un modèle, pourquoi ? Parce que c'est un étudiant en théologie remarquable.
06:58Il écrit, à à peine 20 ans, une méditation sur les cinq anges,
07:02et en particulier sur les anges gardiens, qui restaient comme une référence.
07:05Et puis, sa fréquentation de la cour d'Espagne et des grands de ce monde, via sa famille,
07:09lui ont fait onir les divertissements et les vanités rencontrés, on en a parlé.
07:14C'est un modèle de pureté en toutes circonstances à la recherche de Dieu.
07:19C'est un modèle d'humilité, car il a l'habitude de dire qu'il est comme les autres.
07:23Il ne fait pas référence à son illustre famille.
07:26Il recherche en tout la plus mauvaise part, la plus modeste, la plus humble.
07:31Par exemple, celle d'aide à l'infirmerie ou au réfectoire.
07:35C'est un modèle de charité, parce qu'il va mourir après avoir contracté une fièvre
07:39en portant un pestiféré sur ses épaules, un pestiféré qu'il avait trouvé dans les rues de Rome.
07:44Et puis, c'est un modèle, cela dit, qui n'est pas facile à imiter,
07:47parce que dès l'âge de 13 ans, tenez-vous bien, il passait des heures en prière devant le tabernacle,
07:53et il jeûnait trois fois par semaine.
07:56Dès l'adolescence, en fait, il est constamment emprunt d'un esprit de pénitence,
08:00et ça, ce n'est pas facile à comprendre.
08:02Père Thomas, qu'est-ce qui en fait véritablement un modèle, y compris pour notre temps ?
08:07C'est un modèle justement parce qu'il a toujours eu cette recherche de l'absolu,
08:13dès le plus jeune âge.
08:15C'est une caractéristique qui peut-être étonne notre époque.
08:22Mais à l'époque de Saint-Louis-de-Gonzague, il y a d'autres exemples de la même exigence.
08:27Et ce n'est pas par hasard si on est à la période du renouveau de l'Église catholique,
08:33avec, à la suite du concile de Trent, ce qu'on appelle la contre-réforme.
08:38Donc, un renouveau qui se traduit notamment par une effervescence dans l'émergence de nouveaux ordres religieux.
08:48Et tous ces ordres religieux, toutes ces congrégations, insistent beaucoup aussi sur la vie ascétique,
08:55qui doit porter la vie de prière, et les deux devant être la fondation d'une efficace action apostolique.
09:04Donc la vie ascétique, ce sont les sacrifices consentis, justement, pour progresser dans la vie spirituelle.
09:10Exactement. Mais chez Saint-Louis-de-Gonzague, on voit que ce n'est pas volontariste.
09:15Et d'ailleurs, il y aura une purification une fois qu'il sera devenu jésuite,
09:19parce que quand il embrasse la compagnie de Jésus, il comprend, il suit le principe et fondement de Saint-Ignace de Loyola,
09:29où Saint-Ignace de Loyola dit qu'il ne faut rien, en fait, préférer.
09:34Ni la richesse, ni la pauvreté, ni la maladie, ni la bonne santé, ni l'honneur, ni le déshonneur.
09:39Ce qui importe, il faut être indifférent à toute chose.
09:42Ce qui importe, c'est de correspondre à la fin pour laquelle on a été créé.
09:46Et justement, Saint-Louis-de-Gonzague a compris qu'il avait été créé pour une certaine fin,
09:51et donc il était indifférent vis-à-vis de toute chose. On voit qu'il est, en effet, détaché de toute chose.
09:57Voilà, effectivement, peut-être le détachement est un mot plus juste, en tout cas parce que l'indifférence pourrait sembler une absence de compassion.
10:05Or, Véronique, il a montré, justement, à la fin de sa vie qu'il était tout dévoué aux prochains de l'époque,
10:11et notamment aux malades de l'épidémie de peste.
10:14Oui, il faut vraiment s'arrêter sur la fin de sa vie.
10:16Rappelons qu'il est parti à 23 ans.
10:18Louis-de-Gonzague, en fait, est connu pour avoir répondu cette phrase, resté célèbre, alors qu'il était enfant.
10:24« Si vous deviez mourir dans une heure, que feriez-vous ? »
10:27Eh bien, que répond Louis-de-Gonzague ? « Je continuerai à jouer. »
10:31C'est absolument extraordinaire.
10:33C'est un exemple de confiance superbe.
10:35Ça signifie que si toute la vie est orientée vers Dieu, on ne doit pas avoir peur de mourir.
10:39Alors, en 1591, la peste ravage Rome, et Louis se dévoue auprès des malades, aidés par d'autres jésuites.
10:46Il contracte une fièvre en portant un pauvre homme ramassé dans la rue.
10:50Est-ce la peste, toujours est-il, qu'il a contracté une fièvre, qui va l'emporter quelques mois plus tard ?
10:57Alors, comment se passent ces derniers mois, qui furent pour les jésuites une source d'édification constante ?
11:03Eh bien, alors qu'il est très malade, il vit une extase, en fait, de quelques heures,
11:08où il a connaissance de la date de son départ pour le ciel, le jour de l'octave du Saint-Sacrement, le 20 juin 1591.
11:16Alors, ce jour-là, alors qu'il a un petit répit et que personne ne pense qu'il puisse mourir,
11:20il se prépare, il demande à recevoir la communion,
11:23et après avoir parlé avec un très grand calme à chacun de ses visiteurs,
11:27il reste seul avec deux religieux, les yeux fixés sur un grand crucifix,
11:32sa main droite tenant un cierge béni et sa main gauche pressant un petit crucifix,
11:38et il rend l'âme en s'écriant cette phrase, là encore restée célèbre,
11:41« Nous nous en allons, quel bonheur, quel bonheur ! »
11:44Il a donc seulement 23 ans, une mort absolument édifiante, signe de sainteté, père Thomas.
11:50Oui, mais cette sainteté, il y a été aussi préparé par son directeur spirituel,
11:56qui n'était pas n'importe qui, c'est celui qui va devenir saint Robert Bélarmin,
12:01il n'est pas encore cardinal, donc c'est un jésuite,
12:04c'est une des grandes figures du siècle et une des grandes figures de l'Église.
12:09Saint Robert Bélarmin repèrera tout de suite saint Louis de Gonzac,
12:13parmi tous les novices qu'il avait sous sa responsabilité.
12:20A tel point d'ailleurs qu'il va émettre le désir d'être enterré avec saint Louis de Gonzac.
12:26Alors saint Robert Bélarmin meurt bien après,
12:29et c'est saint Robert Bélarmin qui va demander au pape Paul V tout de suite
12:34de reconnaître la sainteté de saint Louis de Gonzac,
12:38qui sera appelé bienheureux même avant sa béatification.
12:41Donc saint Robert Bélarmin va avoir la joie de préparer la béatification de saint Louis de Gonzac
12:47et d'y assister.
12:49Mais s'il n'y avait pas eu saint Robert Bélarmin,
12:51il est possible que saint Louis de Gonzac, alors certes, aurait été saint,
12:56mais ne l'aurait peut-être pas été autant qu'il l'a été.
13:00On voit bien que les saints ont besoin d'autres saints.
13:04Et dans l'histoire de la sainteté, c'est souvent ça.
13:06Des saints ont été mis au contact d'autres saints.
13:09Et c'est de cette façon-là que la sainteté grandit dans l'Église.
13:12Ce qui est intéressant dans ce que disait Véronique
13:14sur la perspective dont il a eu conscience de sa mort,
13:18c'est que ça a provoqué chez lui, semble-t-il, un changement assez radical
13:23ou en tout cas un désir vraiment d'être parfait en tout.
13:28Et ça, ça peut aussi être quelque chose qui nous enseigne pour aujourd'hui ?
13:34Oui, c'est pour cela que dans l'histoire de l'Église,
13:37normalement on a toujours prié pour la bonne mort.
13:41La bonne mort, c'est-à-dire être prêt
13:44et ne pas considérer la mort comme une ennemie,
13:47mais comme celle qui nous introduit à la vie éternelle.
13:51Et saint Louis de Gonzague, certes, il avait déjà réformé son caractère
13:56difficile, colérique et orgueilleux à un très jeune âge,
14:01mais c'est vraiment aux noviciats qu'il y a eu cette purification supplémentaire
14:07et puis cet abandon, en effet.
14:10Pour le coup, très jésuite, qui lui a permis d'accepter la réalité
14:18telle qu'elle était et non pas telle qu'il aurait pu la désirer.
14:21Alors, bien sûr, on peut aller visiter la chambre de saint Louis de Gonzague,
14:26c'est à Rome, à l'église Saint-Ignace,
14:29mais aussi également aller sur les traces du jeune saint,
14:32de ce jeune saint, de cette étoile filante, à Paris,
14:35au collège saint Louis de Gonzague,
14:37qui porte son nom qu'on appelle plus communément Franklin,
14:40c'est signé Éloi Rochebrune.
14:42En plein cœur de Paris, le collège jésuite conserve l'héritage d'un saint italien,
14:47un établissement qui porte son nom, saint Louis de Gonzague,
14:50un nom qui est associé à un blason adopté par l'école.
14:54Nous avons ici les armes de la famille de Gonzague,
14:57et comme vous le voyez, le blason de l'école s'inspire directement
15:00des armes de la famille du marquis de Gonzague.
15:03La chapelle de l'établissement accueille une fresque de la vie de saint Louis,
15:07des épisodes sources d'inspiration pour les élèves.
15:10Ici, nous avons la scène qui frappe le plus l'imagination de nos élèves.
15:15C'est le moment où le futur marquis de Castiglione renonce à ses droits,
15:21renonce au marquisat au profit de son frère Cadet,
15:24pour revêtir la soutane des jésuites.
15:27Ça veut signifier le don de soi, l'engagement,
15:30et qui est une valeur essentielle, je trouve, à l'heure actuelle,
15:33que nous essayons de leur inculquer.
15:35Un projet pédagogique porté depuis 1894, date de fondation de l'établissement.
15:40Le directeur actuel voit dans saint Louis de Gonzague un exemple pour ses élèves.
15:45Saint Louis de Gonzague, c'est un jeune qui vivait pleinement sa vie.
15:50Finalement, c'est le symbole de cette jeunesse.
15:52Ça continue en 2025 d'être le symbole de la jeunesse
15:55qui vit pleinement ce qu'ils ont à vivre.
15:58Et donc, vivre pleinement quand on est en 2025,
16:00ce n'est pas simplement faire des maths du français à haute dose,
16:04ils en font, je vous rassure, mais en même temps,
16:07ils vont faire du théâtre, ils vont faire du sport,
16:10ils vont s'investir pour les plus pauvres ou les plus démunis,
16:14ils vont prier aussi.
16:15Saint Louis de Gonzague accueille aujourd'hui près de 1900 élèves
16:18de la petite section à la prépa.
16:20Le collège jésuite apporte depuis des générations
16:23une formation intellectuelle, humaine et spirituelle.
16:27Alors, Père Jean-François Thomas,
16:28vous appartenez également à la compagnie de Jésus.
16:31On a vu cet exemple de Saint Louis de Gonzague
16:34qui est une comète, un jeune, un modèle pour aujourd'hui,
16:37pour les jeunes, mais qu'y a-t-il de jésuite
16:39dans son exemple et dans ce qu'il lègue pour l'histoire ?
16:44Alors, j'ai parlé tout à l'heure de l'insistance de Saint Ignace
16:47à ce que chacun corresponde à la fin pour laquelle il a été créé.
16:52Donc ça, c'est une caractéristique jésuite
16:55que le jésuite soit envoyé en mission à l'autre bout du monde
16:58ou bien qu'il reste toujours au même endroit
17:00dans une tâche obscure.
17:03Saint Louis de Gonzague a eu, évidemment,
17:07la révélation de sa mort jeune,
17:09mais lorsqu'il est entré dans la compagnie de Jésus,
17:12il s'y est donné pour le service et la gloire de Dieu.
17:16Donc, il avait peut-être aussi un certain nombre de projets,
17:21mais c'était toujours dans ce détachement dont j'ai parlé
17:24et dans cette indifférence.
17:25Alors, à prendre, évidemment, dans le bon sens du terme,
17:28Saint Ignace n'emploie pas le substantif.
17:31D'ailleurs, il emploie les adjectifs.
17:32Il faut être indifférent, c'est-à-dire
17:34toujours être détaché, abandonné
17:37et accepter ce qui est demandé par le Christ,
17:42par la voie des supérieurs.
17:44Avec une très grande confiance, donc, effectivement, en Dieu.
17:47Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'à son époque,
17:49il y a eu beaucoup d'autres saints jésuites,
17:53notamment, vous en avez cité quelques-uns,
17:55mais comment expliquer cette floraison,
17:57cette efflorescence de sainteté ?
17:59Tout simplement parce que les saints appellent les saints.
18:02Saint Louis de Gonzague, il a vécu pleinement sa vie.
18:09Oui, mais il a vécu pleinement sa vie comment ?
18:11Non pas en faisant ce qu'il voulait,
18:14non pas dans le divertissement,
18:16mais il a vécu sa vie dans le sacrifice
18:19et dans le don total de lui-même.
18:22De lui-même au Christ.
18:24Et c'est ça qui faisait la différence
18:26parmi ces hommes à l'époque.
18:29C'est qu'il n'y avait pas d'entre-milieux.
18:33Ce n'était pas un peu.
18:35On ne gardait pas quelques pourcentages
18:37de sa vie pour soi.
18:39Quand on se donnait à Dieu, c'était vraiment 100%.
18:42Alors, ce zèle, cet enthousiasme,
18:45c'est sans doute attiédi dans nos générations.
18:48Et puis, on a besoin d'exemples autour de nous,
18:50justement, pour le susciter de nouveau.
18:52Alors, Véronique, quelques livres
18:54pour mieux découvrir Saint-Louis de Gonzague
18:56et son itinéraire.
18:57Eh bien, tout d'abord, son livre,
18:59qui est un petit livre, mais qui est passionnant,
19:01Méditation sur les Saints-Anges,
19:03et en particulier les Anges-Gardiens,
19:05aux éditions Bénédictine.
19:07Et puis, une biographie, celle de Virgile Séparie,
19:10qui a été écrite 15 ans à peine après la mort du Saint.
19:13Il l'a connue, il a connu Saint-Louis de Gonzague,
19:15et elle fait toujours référence,
19:17aux éditions Ars Illiterae.
19:19Vous la voyez s'afficher à l'écran.
19:21N'oubliez pas, bien sûr, France Catholique,
19:23sur abonnement et sur france-catholique.fr.
19:25Voilà, et on peut retrouver toutes ces informations,
19:27effectivement, sur le site du journal.
19:29Un dernier mot pour vous dire que
19:31Saint-Louis de Gonzague est fêté le 21 juin.
19:33Et puis, une citation de lui,
19:35lorsqu'il écrivait à sa mère,
19:37« Mieux vaut être le serviteur de Dieu
19:39que le roi du monde ».
19:41Voilà, je pense que ça résume bien, effectivement,
19:43cet itinéraire d'étoile filante de la foi.
19:45Merci beaucoup, Père Jean-François Thomas.
19:47La France en son âme,
19:49publié chez Virobana.
19:51C'est votre dernier ouvrage,
19:53ce n'est pas un roman.
19:55Merci également à Véronique Jacquier,
19:57à Yaël Benhamou et aux équipes techniques de CNews.
19:59Et puis demain, dans Enquête d'Esprit,
20:01à 13h, nous parlerons de l'action des catholiques
20:03dans la cité, quel est leur moteur
20:05et en même temps, leur présence si essentielle
20:07pour l'unité de la société.
20:09Merci de votre écoute,
20:11et l'info continue, bien sûr, sur CNews.
20:15Merci.