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00:00On va enchaîner. Une liste d'une soixantaine de noms d'Algériens a expulsé et est en voie de transmission à Alger, c'est ce qu'a déclaré Bruno Retailleau tout à l'heure.
00:11Il était en déplacement avec UDI près de Lyon. Je propose de l'écouter.
00:16Sur cette liste n'y figure que des ressortissantes algériennes dont nous avons les preuves de leur nationalité algérienne.
00:25L'Algérie est tenue par un accord à la fois international, la convention de Chicago en 1944, mais un accord avec la France en 1994.
00:34Nous avons plusieurs liens, plusieurs accords qui nous lient.
00:40Cette liste, ce sera un moment de vérité. Ou bien l'Algérie accepte de respecter ses obligations, le droit, nos accords internationaux qu'on a signés librement,
00:52ou si elle ne le fait pas, nous mettrons en œuvre la stratégie que nous avons décidée, que nous avons organisée, du triposte gradué qui peut aller jusqu'à la remise en cause de l'ensemble de nos accords.
01:03François Puponi. Alors on a Bruno Retailleau qui est droit dans ses bottes, qui est toujours dans son couloir de nage, avec cette volonté d'agir.
01:12Et puis à chaque fois, nous, on se fait retoquer, la France, on se fait retoquer par les Algériens.
01:16Alors il met en œuvre ce qu'avait annoncé le Premier ministre en disant je laisse six semaines aux Algériens pour réagir.
01:22Et nous allons leur renvoyer une liste de gens qu'ils doivent reprendre.
01:26Donc là, il envoie la liste, a priori les plus dangereux, en ayant vérifié que tous les dossiers étaient réguliers au niveau juridique.
01:34Et on va attendre maintenant la réponse de l'Algérie.
01:36Et après, si effectivement au bout de six semaines, l'Algérie n'obtentère pas et ne récupère pas ses ressortissants,
01:43la question se posera pour le ministre de l'Intérieur de savoir si on passe au niveau supérieur avec le Premier ministre.
01:49En contradiction avec ce que dit le Président de la République.
01:52Donc on est au bord d'une crise politique majeure, puisque deux lignes s'affrontent au plus haut niveau de l'État.
01:58Péronique Jacquet.
02:00Vivement cette sixième semaine qu'on voit ce qu'il va se passer.
02:06Non mais on sait ce qu'il va se passer. Il y a quand même 98% de chances que l'Algérie ne reprenne pas ses ressortissants.
02:13Donc on sait très bien que la crise va monter d'un cran.
02:16Et si d'ailleurs, Bruno Rotailleau parle de la sorte, c'est parce qu'il applique sa stratégie.
02:21C'est-à-dire non seulement je suis tributaire de ces policiers de la santé, de l'équilibre de ces policiers qui ont été gravement blessés à Mulhouse.
02:32Et je ne veux pas que ça se reproduise. Je ne veux plus qu'il y ait de morts.
02:35Je ne veux plus qu'il y ait d'OQTF algériens en liberté qui puissent se commettre des attentats sur le sol de France.
02:42Et en cela, évidemment, il est complètement dans son rôle de ministre de l'Intérieur de protéger la sécurité de ses concitoyens.
02:47Mais en plus, il veut mettre le chef de l'État, on ne mettra pas cette idée de la tête, au pied du mur.
02:52C'est-à-dire, on est en crise et il y a un moment, seul le chef de l'État peut prendre sa responsabilité pour faire ce qu'il faut vis-à-vis de l'Algérie.
03:00C'est-à-dire demander l'abrogation des accords de 1968.
03:04De toute façon, vous savez, un accord, ce n'est pas fait pour vivre pendant 3000 ans.
03:08Je veux dire, dans n'importe quelle entreprise, on fait des avenants.
03:11Vous voyez, il se passe des choses.
03:13Moi, je suis un petit peu choquée de voir qu'il n'y a que dans ce sujet, l'idée même de se dire qu'on pourrait revoir les choses, on pourrait les abroger.
03:21Et donc, on sait qu'on va rentrer dans un conflit, dans un rapport de force, pose problème.
03:25Non, ça fait partie des choses de la vie.
03:27Patrick, Martin, Jeunier et ensuite Pierre-Henri Bovis.
03:30Oui, effectivement, si ces individus, 60 personnes, représentent un danger à l'ordre public, pour la sécurité publique, ils doivent être renvoyés.
03:40Est-ce que les autorités algériennes vont refuser ? Ce serait une méconnaissance, une violation d'un traité international.
03:46Et de mémoire, il y a un article dans la Constitution, l'article 55, qui dit que sous réserve de réciprocité, la France applique le traité.
03:53Eh bien, ça veut dire aussi que le président de la République, puisque on disait que le président de la République, chef de l'État, a la responsabilité de cette politique étrangère.
04:00Sous réserve, eh bien, si l'Algérie n'applique pas ses accords, la France peut se permettre elle-même de ne plus le respecter parce qu'il n'y a pas réciprocité.
04:08Et je suis d'accord avec vous pour dire que si cet accord est violé systématiquement, il faut que la France réplique, effectivement, en disant, eh bien, nous allons prendre des mesures proportionnées, comme l'a dit M. Retailleau.
04:19Qu'est-ce qu'il va se passer dans une semaine ? Au bout de ces six semaines, Pierre-Henri Bovis ?
04:23Connaissez ma position là-dessus. Sur le sujet, je trouve que Bruno Retailleau n'est pas dans son rôle. Pas en tout cas, en totalité, dans son rôle.
04:31Évidemment, le sujet des OQTF est un sujet qui est évidemment sérieux à prendre, non pas à la légère, évidemment, très au sérieux, puisque c'est un sujet de politique intérieure, notamment, mais pas seulement.
04:41Lorsque vous dressez une liste des obligations de quitter le territoire français, vous devez en faire appel ensuite aux voix diplomatiques, aux ministres d'affaires étrangères, mais surtout au chef de l'État, qui doit communiquer avec son homologue, et avec le chef de l'État algérien.
04:53Et ce qui me gêne, moi, dans le discours de Bruno Retailleau, c'est que le matin, c'est l'Algérie, le midi, c'est l'Algérie, et le soir, c'est l'Algérie. On ne parle plus de politique intérieure, on parle de politique extérieure, on parle de politique internationale.
05:04Ce n'est pas le rôle de Bruno Retailleau, et je trouve que le bras de fer qu'il lance avec l'Algérie, en tant que ministre de l'Intérieur, n'est pas du tout bon pour les relations diplomatiques et entre les relations entre États, parce qu'il prend la place du chef de l'État, et il le met dans une situation de porte à faux.
05:18— Il explique aux Français ce qu'il fera en 2027. — Oui, voilà, non mais... — Bonne traduction de François Pucon. — Oui, mais du coup, est-ce que c'est vraiment dans l'intérêt de la France ?
05:26— Et aux militants des Républicains, ce qu'il va faire dans l'affaire ? — Mais est-ce que c'est dans l'intérêt de la France ? Je ne sais pas. Et j'en terminerai là. On peut critiquer l'Algérie. Là-dessus, il n'y a pas de problème.
05:35Mais je voudrais rappeler quand même que l'accord de 68, le traité de 68, a été révisé par avenant, déjà. Le président Tebboune a déjà indiqué à Emmanuel Macron en 2021 qu'il était disposé à discuter de la renégociation, éventuellement refaire un avenant.
05:50Donc la porte était ouverte aux relations. Ensuite, après, les relations se sont durcées. Pourquoi ? Parce qu'on a fait un pas vers le Maroc avec le Sahel, avec le Sahara occidental. Est-ce que c'était une bonne chose pour nos relations avec l'Algérie ?
06:05— Ça, c'est le président de la République aussi. C'est la compétence. — Mais évidemment que c'est tout le sujet. C'est Emmanuel Macron de gérer ce sujet et non pas au ministre de l'Intérieur.