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00:00Jacques, est-ce que vous connaissez Jean Lassalle ?
00:02Mais on s'adore !
00:03Mais on s'adore !
00:04J'étais vraiment content d'entendre.
00:06Oui, mais alors, Jean Lassalle, il faut que vous vous asseyez.
00:08D'abord, je vous dis bonjour, cher Jean.
00:10Bonjour, bonjour.
00:11Ça me fait plaisir de vous retrouver.
00:13Puisque ce n'est pas l'homme politique que je reçois aujourd'hui,
00:16c'est l'homme de spectacle,
00:18puisque vous venez pour un spectacle qui s'appelle
00:20Jean dans la salle, mes anecdotes d'une vie,
00:22du 9 au 30 octobre 2025 au théâtre de la Tour Eiffel.
00:27Mais avant cela, je crois que vous serez à l'Espace Malraux à Châteaudun,
00:32vous serez à la Comédie de Toulouse,
00:33vous serez au théâtre de Tarbes.
00:35Est-ce que ce spectacle, il a déjà commencé ?
00:39Non.
00:40Jamais ? Jamais vous l'avez joué ?
00:41Il est dans ma cafetière, là, en train de m'accéder.
00:44Parlez bien dans le micro.
00:45Il est dans ma cafetière, en train de m'accéder,
00:49cher Pascal Praud.
00:50C'est un couple d'amis, de City Productions,
00:54qui m'ont convaincu,
00:57mais ils ont mis longtemps à me dire que je pouvais faire cela.
01:00Alors, c'est des anecdotes.
01:02Donc, je les ai vécues.
01:03Quelques-unes ont été reprises,
01:06et même largement traduites.
01:09Et je me suis dit, après tout, puisqu'ils insistent, pourquoi pas ?
01:12Bon, ces anecdotes,
01:14vous avez la possibilité de nous en raconter une ou deux.
01:17Est-ce que tout le spectacle est déjà écrit,
01:19ou est-ce que vous gardez la surprise pour les spectateurs ?
01:23Vous savez, j'ai rarement écrit,
01:25parce que je ne me relisais pas.
01:27Moi, je suis...
01:28Enfin, Pascal Praud travaille beaucoup,
01:30mais enfin, c'est surtout un homme d'intuition.
01:32J'ai écouté tout à l'heure ce que vous avez dit,
01:34et c'est excellent,
01:36à propos des jeunes gens,
01:37et des papys,
01:38avec les petits-enfants.
01:40Enfin, c'était Jacques Van Roo aussi.
01:42Mais, moi, j'en ai quelques-unes.
01:44Par exemple, je suis maire de Lourdes-Hichères,
01:48et le soir même,
01:49où je deviens maire,
01:51à 3h du matin,
01:52j'apprends qu'un ancien adjoint,
01:55qui n'était pas avec nous,
01:56est mort.
01:57Il va falloir en déranger.
01:58Et là, j'ai un pressentiment horrible,
02:00je lui ai dit,
02:01je n'ai pas fait gaffe,
02:01je suis devenu maire de l'autre.
02:03Ça va très mal se passer,
02:04et je raconte cette histoire,
02:06où trois curés ont dû se succéder,
02:08pour essayer de dire
02:10la dernière messe de cet homme.
02:12Ah oui ?
02:13Oui.
02:14Bon, quelle est la personne
02:15la plus incroyable
02:16que vous avez rencontrée
02:17dans votre vie politique ?
02:20Ah, j'en ai rencontré plusieurs,
02:22mais je pense que
02:23celui qui m'a le plus épaté,
02:26c'est le commandant Massot.
02:28Je l'avais reçu à Paris,
02:30parce que,
02:30je n'étais pas encore député,
02:33tout à fait,
02:33mais il y avait des députés
02:34qui voulaient l'amener à Bruxelles,
02:36pour soi-disant le protéger.
02:37Donc, on m'avait dit,
02:38cache-le, toi.
02:39Moi, j'avais déjà un petit bureau
02:41aux 50 bouloirs Malzerbe.
02:44Massot m'a beaucoup impressionné,
02:45je l'avais rencontré
02:46dans la Juroslavie de Tito,
02:49et j'avais d'ailleurs rencontré Tito
02:50grâce à sa petite fille.
02:53Et ça, je vais le raconter aussi.
02:55Qui était magnifique,
02:57et qui m'avait mené à son grand-père.
02:59Donc, je l'ai camouflé,
03:00mais il y avait trois mois
03:01qu'on le gardait,
03:01et on ne nous demandait jamais
03:02de la mener à Bruxelles.
03:03Alors, on est partis tous les deux
03:04à Bruxelles.
03:06Et j'avais camouflé aussi
03:07Ebro Morales,
03:09sinon, parmi les hommes...
03:11Bon, il y en a un...
03:12Mais moi, dans les hommes français,
03:14alors, je rappelle que le commençant
03:15Massoud, évidemment,
03:16qu'on a surnommé
03:18le lion du Panjshir,
03:20et le héros de la résistance afghane,
03:22et il a été assassiné
03:23par deux membres d'Al-Qaïda,
03:25qui se présentaient
03:27comme des journalistes.
03:28Bon, vous, vous l'avez rencontré.
03:29Dans ces cas-là,
03:30vous vous échangez en quoi ?
03:30Vous parliez anglais ?
03:31Ah, il parlait remarquablement français.
03:33Bon.
03:33Vous, vous parlez anglais ?
03:34Non, pas du tout.
03:35One, two, three, four, five, six.
03:37Oui, effectivement,
03:38c'est un peu léger
03:39pour mener une conversation.
03:40Mais, donc, alors,
03:41ça, c'est des personnalités étrangères.
03:43Tito, je suis étonné
03:44que vous ayez rencontré Tito.
03:45Tito, qui est mort il y a combien ?
03:46Trente ans ?
03:47Trente ou quarante ans ?
03:48Ça, ça marche.
03:48Alors, je ne sais même pas
03:49si les anciens,
03:51les jeunes générations
03:52saient qui est Tito.
03:58avec une forme quand même
03:59d'indépendance
04:00vis-à-vis du bloc URSS.
04:02Il était très proche
04:03du seul homme
04:04que j'ai admiré en politique,
04:06c'est le général De Gaulle.
04:07Oui, il était proche de De Gaulle.
04:09Il était très proche.
04:10Et d'ailleurs,
04:10ils avaient créé,
04:11avec le président Nasser,
04:13qui avait renversé
04:14le roi Farouk, je crois,
04:17les non-alignés.
04:18Alors...
04:19Et donc,
04:21Tito, oui,
04:23c'est le premier
04:24qui s'est libéré
04:25du juc nazi
04:27dès 1933.
04:28Bon, du juc nazi
04:29et puis également
04:30des nazis,
04:31mais bien sûr,
04:32également de...
04:33Soviétiques.
04:34Bien sûr.
04:34Il ne l'a jamais accepté.
04:36Et là...
04:36Mais dans les personnalités françaises,
04:38par exemple,
04:38vous êtes d'une région
04:39proche
04:41de celle de François Bayrou.
04:43Est-ce qu'avec lui,
04:44vous avez eu
04:45des échanges
04:46et c'est un compatriote
04:48aujourd'hui
04:48qui est premier ministre ?
04:49Nous avons
04:50un petit peu démarré
04:52ensemble
04:53et nous sommes restés
04:54fort longtemps ensemble.
04:56Mais depuis 2010,
04:57je lui ai dit
04:58écoute,
04:59François,
05:00il n'y a absolument
05:01rien à voir
05:02entre ce que nous disons
05:03et la réalité.
05:05Et moi,
05:05je ne peux pas rester
05:07dans ce clair-obscur.
05:09Voilà.
05:09donc je me suis mis
05:11un petit peu
05:12à l'écart.
05:13Je ne l'ai pas embêté,
05:14je ne l'ai pas laissé continuer.
05:16Bon,
05:16vous êtes une personnalité
05:17quand même un peu atypique
05:18dans ce monde politique.
05:20Parfois,
05:20on se dit,
05:21est-ce qu'il est lucide ?
05:22Est-ce que c'est du second degré ?
05:23Est-ce qu'il joue ?
05:24Est-ce qu'il s'amuse ?
05:26Est-ce qu'il s'est créé
05:27un personnage ?
05:28Est-ce qu'il a toujours
05:29été comme ça ?
05:30À mon avis,
05:32ce n'est pas moi
05:33qui suis devenu comme ça.
05:35C'est la société toute entière
05:36qui est devenue ainsi.
05:38Il n'y a pas
05:39dans cette société
05:40de place
05:40pour,
05:43si je sais que vous,
05:44vous allez bien me comprendre,
05:45pour des personnalités entières
05:47qui n'acceptent pas
05:49la fatalité.
05:51Et moi,
05:52je me retrouvais un peu
05:53relégué à moi-même.
05:56C'est pour ça que j'ai accepté
05:57ce spectacle,
05:58c'est même pour ça
05:59que je suis venu.
06:00mais la société
06:01est impitoyable
06:03à l'égard
06:04de tout ce qui se distingue
06:06par une particularité
06:07et par l'amour de la France.
06:09Donc,
06:10vous avez eu le sentiment
06:12par exemple
06:12d'être écarté ?
06:14Complètement.
06:15J'ai été détruit.
06:16Mais détruit par qui ?
06:18Par vos amis politiques ?
06:19Non.
06:20Par vos adversaires politiques ?
06:22Même pas.
06:23Non,
06:23j'ai été détruit
06:24par le système.
06:25Mais c'est qui le système ?
06:25Mais je ne voudrais pas
06:26aller trop loin.
06:27Le système
06:28qui s'est mis en place,
06:29qui avait déjà été plus...
06:30Parce que c'est les électeurs
06:31qui votent ?
06:32Oui,
06:32mais pour l'instant,
06:33ils avaient grandement voté
06:34pour moi.
06:35J'ai perdu les deux dernières élections,
06:37j'en avais gagné 27 auparavant.
06:39Ah oui,
06:39mais c'est le jeu,
06:40c'est comme...
06:41Ah mais je ne me plaime pas.
06:42Non,
06:42mais vous dites détruit,
06:43peut-être que les gens,
06:44tout simplement,
06:44ils n'appréciaient plus
06:46ou ils n'entendaient plus
06:47votre parole politique ?
06:49Je fais deux présidentielles,
06:51je crois que je fais
06:51quatre heures de temps de parole
06:53à la dernière,
06:54le 2022,
06:56à comparer
06:59avec les 30 de Mélenchon,
07:03Zemmour,
07:04je ne sais combien,
07:05Madame la maire de Paris,
07:06n'en parlons pas,
07:07et je les ai presque battus,
07:09pas Mélenchon.
07:11Donc,
07:11non,
07:12je pense que
07:13le système
07:14qui a mis de côté
07:15un peu les fortes têtes,
07:17enfin,
07:18je ne suis pas non plus
07:18une forte tête,
07:19j'ai des convictions.
07:21J'estime que
07:21si on n'est pas habité
07:22comme on voulait
07:23de Pascal Prott,
07:24on n'a rien à foutre ici.
07:26Ben oui,
07:26mais alors,
07:26des convictions,
07:27c'est quoi vos convictions,
07:28par exemple,
07:28en politique ?
07:29La principale conviction
07:30sur le plan économique,
07:32vous pourriez la définir comment ?
07:33Ah,
07:33d'abord,
07:34c'est recréer
07:36un grand projet
07:41pour notre pays,
07:43c'est-à-dire
07:43reconstruire un État,
07:45l'État est tiraillé
07:47entre ces diverses
07:49parties,
07:51blocs,
07:52clans,
07:52c'est-à-dire diversi,
07:54tiraillé
07:54par une Union Européenne
07:56qui aujourd'hui
07:56ne nous sert strictement
07:57à rien.
07:58Donc,
07:58vous seriez président
07:59d'un Frexit,
08:00par exemple ?
08:01Mais le Frexit,
08:03ce n'est pas le Frexit,
08:04parce que les Anglais
08:04sont dans une île,
08:06nous,
08:07nous avons toujours fait partie
08:08de la Terre Européenne,
08:10nous avons toujours assumé,
08:12il faut continuer
08:12à assumer cette différence,
08:14mais on n'est pas obligé
08:15de s'accaparer
08:16de tous les fardeaux
08:17que nous ont mis
08:18les directives
08:19et les fameux référendums
08:23gagnés à 54%
08:25par les électeurs.
08:26Et qu'on peut être suivi,
08:27mais quels sont vos amis
08:28en politique ?
08:29Quels sont ceux
08:29de qui vous vous sentiez
08:31le plus proche ?
08:32En politique,
08:34pas beaucoup,
08:34je dois dire,
08:35aujourd'hui,
08:36mais j'aime bien
08:39Dupont-Aignan,
08:41mais je trouve
08:42qu'il s'est trop marqué
08:44avec Marine Le Pen.
08:46Il a pris un petit peu
08:47de distance.
08:48Il faut être non-aligné.
08:49Et quel est le non-aligné ?
08:51Oui, vous dites,
08:51mais bon, forcément,
08:52si on est non-aligné,
08:53on t'est tout seul,
08:54et si on est tout seul,
08:54c'est compliqué
08:55de faire de la politique
08:56tout seul.
08:56Il avait libéré la France,
08:58moi, je n'ai rien libéré du tout.
08:59Mais après tout,
09:00parce que vous ne trouverez pas
09:01quelqu'un de cette trempe-là.
09:03Et l'avenir de la France,
09:05à ce moment-là,
09:05vous la voyez comment ?
09:06Quand vous vous projetez,
09:07vous avez quel âge aujourd'hui,
09:08Jean Lassalle ?
09:09Je vais faire 70 ans,
09:10le 30 mai prochain.
09:12Convenez que la France
09:13que vous avez connue,
09:14la France dans laquelle
09:15vous êtes née,
09:15la France dans laquelle
09:16vous allez mourir,
09:17un jour,
09:18le plus tard possible,
09:19elle est aux antipodes.
09:20Donc,
09:21quand vous vous projetez
09:22à 5 ans,
09:2210 ans,
09:23quel est votre sentiment
09:24sur la France ?
09:25C'est un sentiment profond.
09:27C'est que la France,
09:28malheureusement,
09:29a toujours eu l'art
09:32de se foutre
09:32dans des situations
09:33impossibles.
09:35A priori,
09:36comment je dirais,
09:38ingérable.
09:40Et pourtant,
09:41aujourd'hui,
09:42c'est l'un des plus vieux
09:43états pays
09:44modernes
09:45du monde.
09:47Regardez,
09:47Pépin le bref,
09:48ce n'est pas d'hier.
09:49Et ça,
09:49c'est toujours
09:50relevé.
09:51Et moi,
09:52je crois
09:52qu'il faut une inspiration
09:53puissante.
09:55Et il faut de nouveau
09:56occuper puissamment
09:57les Français
09:58parce que sinon,
09:58ils s'emmerdent
09:59et ils font n'importe quoi.
10:00Jean Lassalle,
10:01présent pour son spectacle.
10:02Jean dans la salle,
10:03mes anecdotes d'une vie.
10:05C'est du 9 au 30 octobre
10:062025
10:07à ce joli théâtre
10:08de la Tour Eiffel.
10:09C'est un nouveau rôle,
10:09celui du compteur.
10:11Vous avez toujours manié
10:12de ce vrai l'humour
10:12avec une aisance naturelle.
10:13Vous avez utilisé
10:14un esprit jovial
10:15pour désamorcer les tensions.
10:17Cette fois,
10:17vous transformez ce talent
10:18en véritable performance
10:19scénique.
10:20C'est un projet
10:21scénique.
10:22C'est un projet
10:22qui est né
10:23de la rencontre
10:24avec Magda Agdandhi,
10:26metteuse en scène
10:27et Philippe Barraud,
10:28fondateur et directeur général
10:29chez City Prod
10:31qui vous ont encouragé
10:33à relever ce nouveau défi.
10:35Et pour garder le contact
10:36avec les Français,
10:36vous enregistrez
10:37un nouveau rôle,
10:38le vôtre.
10:38Et vous en annoncez,
10:39préparez-vous,
10:40ça va être du grand spectacle,
10:41une plongée intime
10:42dans une vie hors norme
10:44pendant plus d'une heure.
10:45Merci beaucoup Jean Lassane,
10:47il est 12h48,
10:48c'est toujours un bonheur.
10:49C'était formidable
10:50et je n'ai jamais eu
10:51la trouille
10:52comme je l'ai
10:53pour ce putain de spectacle.
10:55Mais c'est bien
10:55d'avoir la peur.
10:56Mais justement,
10:57c'est ça qui est drôle.
10:58Mais évidemment,
10:59parce qu'autrement,
11:00si on fait ça sans peur
11:01et sans reproche.
11:02Pépin Lebref,
11:03ça nous dit quelque chose,
11:04monsieur le grand spécial.
11:05Pépin Lebref,
11:06c'était qui Pépin Lebref ?
11:08Pépin Lebref,
11:09c'était le fils de Charlemagne.
11:11Eh oui.
11:12Il ressemble à Charlemagne,
11:14vous trouvez ?
11:15Ah bah ça,
11:15ça ne m'avait pas frappé.
11:1712h48.