• il y a 22 heures
Avec Thomas Huriez, Président de 1083

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##OSEZ_ENTREPRENDRE-2025-03-16##

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Transcription
00:00OkBusiness, les spécialistes de la transaction de commerce et d'immobilier d'entreprise qui accompagnent les entrepreneurs dans le développement de leurs projets, présente
00:09Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.
00:13Lancez-vous dans l'aventure de l'entreprise comme chaque dimanche à la même heure avec Thomas Binet. Bonjour Thomas.
00:17Bonjour Jean-Marie.
00:18Dans quel domaine on entreprend aujourd'hui ?
00:19Eh bien d'abord je vais vous raconter l'histoire d'ERTA, vous savez les saucisses, la charcuterie bien connue des français.
00:24Et puis on va se poser une question, comment on peut encore fabriquer nos vêtements en France ?
00:29Et pour y répondre, ce sera notre grand témoin qui va s'y exercer, c'est Thomas Uriez, président de 1083.
00:36Vous savez, 7 marques de jeans qui sont entièrement fabriquées en France.
00:40Et on terminera en se posant une question également, c'est comment le financement participatif peut-il être une solution pour un financement efficace des entreprises ?
00:48Oui, est-ce que ça marche justement ? C'est une question que vous nous posez beaucoup sur Les Répondeurs de Sud Radio.
00:52Allez, avant ça, en partenariat avec le magazine Entreprendre et comme chaque semaine, on se plonge dans l'histoire d'une saga, dans la saga d'une marque, pardon, la marque ERTA.
01:00Thomas, vous nous racontez comment cette entreprise est devenue une référence dans la charcuterie en France.
01:05Oui, c'est une belle histoire qui commence en 1897 quand Ludwig Miellelim, oui les mines pardon, fondent leur commerce de charcuterie à Erthen en Allemagne.
01:16Francis Carle, en 1947, décide de baptiser l'entreprise du nom de ERTA.
01:20Mais c'est véritablement à partir des années 60 que l'aventure va prendre son envol lorsque ERTA entre sur le marché français.
01:27Exactement, c'est là qu'elle se fait connaître par son innovation. Comment ça se passe ?
01:31En 1963, Jean-Marie ERTA s'implante en France et ouvre 5 usines avec déjà un grand nombre d'employés.
01:36La véritable innovation réside dans ces charcuteries coupées et pré-emballées, un concept nouveau pour l'époque.
01:41Cela répondait aux attentes des consommateurs qui découvraient le libre-service dans les supermarchés.
01:46Puis en 1975, ERTA lance la célèbre Knacki originale qui devient un véritable classique des cuisines françaises.
01:53Et la marque ne s'arrête pas là d'ailleurs ?
01:54Non, pas du tout. Au fil des années, ERTA a su se déversifier.
01:57En 1984, elle se lance dans les Croque-Monsieur en rachetant Supraliment.
02:02Puis en 1986, elle est rachetée par le groupe Nestlé et largit sa gamme en lançant les premières pâtes à tarte à dérouler.
02:09En 1994, ERTA innove encore en proposant la première pâte à pizza prête à l'emploi.
02:13Et ce n'est pas tout. En 2001, elle signe une charte de qualité puis s'engage dans la santé avec des produits moins gras et moins salés.
02:20Oui, c'était dans l'air du temps. C'était même précurseur. Au fil du temps, ERTA va garder une longueur d'avance ?
02:24Oui, parce qu'en 2017, elle révolutionne encore le marché avec une gamme de jambons sans nitrites.
02:29En 2018, c'est au tour de Knacki Végétal, un produit inédit à base de blé et de pois.
02:34Et en 2020, Nestlé décide de céder une partie de la branche charcuterie à un groupe espagnol qui s'appelle Casa Taradella.
02:41Bon, ils ont bien fait de ne pas rentrer en France avec la spécialité allemande qu'on appelle la currywurst quand même.
02:45Qu'est-ce que c'est mauvais la saucisse allemande au curry ?
02:47Allez, quoi qu'il en soit, on accueille votre invité, le témoin de la semaine, c'est Thomas Uriez.
02:53Bienvenue sur Sud Radio. Vous êtes le président de 1083, première marque à de nouveau produire entièrement ses jeans en France.
03:02Comment vous faites ? C'est ce que vous allez dire à Thomas Binet.
03:05Thomas Uriez, avant de lancer votre marque de jeans et de vêtements éco-responsables en 2013,
03:09vous teniez une boutique de mode éthique à Romand-sur-Isère.
03:13Toute la suite de votre aventure d'ailleurs part de votre constat de l'époque selon lequel la plupart des jeans parcouraient jusqu'à 65 000 kilomètres.
03:20C'est une valeur qui a été donnée par l'ADEME, l'agence de la transition écologique, avant d'arriver en boutique.
03:26Pour vous, c'était une aberration économique et écologique qui va tout fonder.
03:30Exactement. Et donc depuis ma petite boutique de Romand-sur-Isère,
03:33je me suis dit que le jean pouvait vraiment être un vêtement qui donne envie de consommer différemment.
03:37Et donc je l'ai lancé en financement participatif. C'était en 2013, c'était le tout début.
03:41Vous nous direz tout à l'heure si vous êtes d'accord avec ce que je vais raconter.
03:44Du coup, vous créez en 1083 en 2013 et le nom que vous adoptez d'ailleurs,
03:49tout le monde ne le connaît pas forcément en termes d'étymologie,
03:52fait référence au 1083 km qui représente la plus grande distance possible entre deux villes en France métropolitaine,
03:59à savoir de Menton sur la côte d'Azur à Porspeudère dans le Finistère.
04:04Absolument. L'idée, vraiment le concept, c'est de parler de proximité.
04:07En fait, quand on est loin des conséquences des choix qu'on fait, on se désengage un peu des choses.
04:12Par contre, quand on est prêt, parce que c'est le voisin, parce que c'est des emplois locaux, etc.,
04:15eh bien ça nous engage, on s'investit dans la démarche.
04:17Et du coup, mon défi, c'est de produire des jeans de proximité.
04:20Alors l'idée, c'est de créer des vêtements entièrement fabriqués en France,
04:24du tissage à la confection afin de réduire l'empreinte carbone et soutenir l'économie locale.
04:28C'est comme ça que vous créez 1083.
04:30Exactement, c'est comme ça qu'on crée beaucoup d'emplois, parce que du coup, derrière un jean,
04:33toutes les étapes de fabrication, tissage, coupe, confection, délavage,
04:36sont réalisées en France, dans des entreprises françaises, avec des employés en France.
04:39Donc c'est toute la filière, effectivement, qui se met en œuvre sur le territoire français.
04:43Alors vous fabriquez des jeans à partir de coton biologique ou de dénimes recyclés
04:47tout en favorisant à chaque fois que c'est possible les circuits courts
04:50et une production 100% française et encore, et quand je dis 100% française,
04:54il faut peut-être même dire presque locale.
04:56On imagine qu'on n'est pas un pays producteur de coton,
04:59sauf qu'en fait, si on fait de nos vieux vêtements une source de matière première de coton
05:03que l'on recycle et que l'on refile, alors on devient un super producteur de coton.
05:07C'était difficile de concevoir tout ça au début ?
05:10Ah oui, et puis ça l'est toujours.
05:11C'est vraiment une aventure qui est très longue, qui est au long cours à reconstruire,
05:15mais c'est passionnant, c'est plein de gens, plein de rencontres,
05:17donc même si c'est difficile, finalement, on ne s'en rend pas compte.
05:19Alors beaucoup de Français vous connaissent pour les jeans,
05:21mais en fait, ça ne s'arrête pas à ça, 1083.
05:23Vous avez toute une gamme de produits.
05:26On fait des t-shirts et on fait évidemment des chaussures.
05:28On est basé à Romand-sur-Isère, capitale de la chaussure,
05:30donc nos chaussures à nous, ce sont des baskets.
05:32Alors, il y a quand même une idée qui traîne toujours dans le collectif,
05:36c'est qu'acheter français, made in France, ça coûte cher.
05:40Est-ce que c'est vrai ou c'est pas vrai ?
05:42Non, c'est faux en fait.
05:43Quand vous allez dans un supermarché, qui n'est quand même pas le temple de la vie chère,
05:46vous avez plein de produits qui sont très abordables et qui sont made in France.
05:49Vous avez au rayon fromage râpé, du fromage râpé d'entrée de gamme,
05:53moyen de gamme et haut de gamme, qui sont tous made in France.
05:55Et si vous allez au rayon téléphone, ils sont tous made in China et il y en a des très chers.
05:59Donc en fait, le pays ne fait pas le niveau de gamme d'un produit.
06:01Par contre, en France, on a perdu la volonté, l'ambition de refaire une industrie textile très productive.
06:07Et c'est cette ambition de productivité qui va nous faire retrouver des prix de revient très accessibles.
06:12Nous, on est aujourd'hui compétitif, on est au même prix que les jeans de marque,
06:16donc entre 100 et 130 euros.
06:17Et quand on voit le nombre de jeans de marque dans la rue,
06:19on se dit que si déjà ces gens-là privilégient une marque locale,
06:22eh bien ce sont des centaines, des milliers d'emplois qu'on va créer en France.
06:24Alors, comment vous expliquez que les Français pensent que c'est cher ?
06:26Est-ce qu'il n'y a pas un déficit de communication de la profession du made in France
06:30pour promouvoir justement la qualité, les circuits courts et aussi le prix du coup ?
06:34Oui, c'est qu'en fait, on ne fait pas le parallèle entre l'argent qu'on investit dans un produit
06:38et ce qu'on a en retour.
06:39En Allemagne, on valorise la touch qualité.
06:42En Suisse, on a le Swiss made, dont on est fier.
06:45Et en France, eh bien en fait, qu'est-ce qu'on se dit sur le made in France que c'est cher ?
06:48Alors qu'on pourrait parler des emplois qu'on crée, de la qualité qu'on propose,
06:51la créativité qu'on offre.
06:52Et donc, quand on considère tout ça, on en a vraiment pour son argent.
06:55Alors, 1083 a beaucoup pris la lumière.
06:57Vous avez connu entre 2013 et 2023 une forte croissance
07:01au point d'avoir d'ailleurs 50 000 clients,
07:03de réaliser 8 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 70 collaborateurs
07:07dont la moitié est en production et d'être rentable.
07:10Oui, on l'a été de manière continue de 2013 à 2023.
07:13Depuis deux ans, c'est un peu plus difficile.
07:15Avec la guerre en Ukraine, la crise énergétique, on souffre.
07:19Donc, on a eu des problèmes de production avec des sous-traitants qui ont fermé.
07:21Mais petit à petit, ça nous a appris à nous organiser différemment.
07:24Et on a eu la chance d'avoir toujours une grosse traction, une grande demande commerciale.
07:28Donc, ça nous protège.
07:29Mais notre rentabilité a été mise à mal par les problèmes de notre filière.
07:32Alors ça, c'est très intéressant ce que vous dites
07:33parce que c'est le problème de beaucoup d'entrepreneurs.
07:35Cette capacité de pivoter à un moment donné,
07:37de se remettre en cause dans son business model, dans sa façon de faire.
07:40C'est ce qui vous est arrivé.
07:41Alors, par la force des choses, je veux dire, c'est le contexte
07:43que vous venez d'évoquer et qu'il a imposé.
07:46Mais c'est la réactivité, la vitesse d'exécution
07:48de la modification que vous avez faite derrière.
07:50Oui, c'est ça. On est confronté, en fait, à des changements de cas,
07:52par un contexte qui évolue.
07:54Et donc, si on veut perdurer, il faut évoluer soi-même.
07:56Alors, vous avez aussi pris une décision originale,
07:58quand même au démarrage de votre entreprise, il faut le dire.
08:00Vous avez refusé de faire des soldes sur vos produits
08:03car cela a un coût environnemental fort
08:05et pousse à la surconsommation.
08:07Donc, vous voulez éduquer aussi, quelque part.
08:09Oui, puis c'est un coût économique.
08:11C'est-à-dire que pour baisser les prix,
08:13à un mois sur six dans une saison commerciale,
08:16il faut les augmenter le reste du temps.
08:18Et donc, en fait, si faire les soldes
08:20augmente les tarifs de nos jeans
08:22cinq mois sur six,
08:24ça n'a pas de sens de faire les soldes.
08:26Donc, nous, on préfère avoir le même prix juste toute l'année.
08:28On n'est pas sur un produit saisonnier
08:30qu'on consomme plus à telle ou telle période.
08:32On consomme de la même manière.
08:34Donc, en fait, on n'a jamais de surstock.
08:36Donc, si on n'a pas de surstock et si on n'a pas l'intérêt d'augmenter les prix,
08:38alors, pour être compétitif, il faut ne pas faire les soldes.
08:40Et votre clientèle le comprend ?
08:42C'est-à-dire que pour faire moins de 30%,
08:44à un moment donné, il faut la marge pour le faire.
08:46Et donc, si on ne met pas cet objectif
08:48de faire du moins 30%,
08:50on a un prix intermédiaire entre le prix haut et le plus bas.
08:52Et du coup, douze mois sur douze, on est moins cher.
08:54Juste pour terminer notre échange de ce dimanche matin,
08:56on peut trouver vos produits à quel endroit
08:58si on veut acheter Made in France, justement ?
09:00Sur notre site Internet,
09:02dans nos boutiques à Lyon, Nantes, Grenoble, Paris
09:04et Romand-sur-Isère.
09:06Et on a 130 commerçants qui nous distribuent partout en France.
09:08Merci à vous.
09:10D'ailleurs, je le rappelle, Romand-sur-Isère,
09:12belle ville de rugby sur Sud Radio. Prochain match pour Valence-Romance.
09:14Et dans deux semaines, il y a une trêve en ce moment.
09:16Ce sera contre Provence. Rugby ne sera pas facile d'ailleurs.
09:18Ce sera à vivre sur Sud Radio,
09:20la radio du rugby.
09:22Bruno, le spécialiste des fournitures
09:24et de l'équipement pour les professionnels présente.
09:28Sud Radio. Oser entreprendre.
09:30Les essentiels de l'entrepreneuriat.
09:32Justement, Thomas, vous nous parlez de quelque chose.
09:34Par quoi est passé notre invité,
09:36Thomas Urliès ? On parle du financement
09:38participatif pour les entrepreneurs.
09:40Alors Thomas, quand on entreprend, qu'on cherche des fonds,
09:42le financement participatif, ça peut être une solution.
09:44Mais est-ce que c'est vraiment efficace ?
09:46Tout dépend du projet, Jean-Marie. Imaginez, vous avez une idée géniale.
09:48Un produit vivant, forcément.
09:50Mais pas les moyens de le financer.
09:52Alors, plutôt que de convaincre une banque ou des investisseurs,
09:54vous allez directement voir le public
09:56sur une plateforme de financement participatif.
09:58Exactement. Alors, on s'adresse
10:00directement aux consommateurs ?
10:02Exactement. Je vais vous prendre un exemple.
10:04On va prendre l'exemple de Sophie, une passionnée de pâtisserie
10:06en silicone ultra-résistant, conçue pour
10:08un démoulage parfait. Alors, plutôt que d'emprunter,
10:10elle décide de présenter son projet sur une plateforme
10:12de financement participatif.
10:14Elle montre des prototypes, partage des vidéos de recettes
10:16et propose même des éditions limitées
10:18aux premiers contributeurs. Résultat,
10:20en quelques semaines, elle récolte 60 000 euros.
10:22De quoi lancer sa première production
10:24et valider surtout l'intérêt du marché.
10:26D'accord, mais au-delà de l'argent, ça apporte quoi ?
10:28Cette validation du marché, Jean-Marie. Si des centaines
10:30de personnes soutiennent le projet,
10:32c'est qu'il y a une vraie demande.
10:34Ça permet d'avoir une étude de marché en direct.
10:36Ensuite, une visibilité énorme.
10:38Une campagne bien menée peut attirer des médias
10:40et même des investisseurs.
10:42Exactement, Thomas. Donc, ce n'est pas juste un financement ?
10:44Non, ce n'est pas juste un financement.
10:46Ça permet de prévoir
10:48les choses. Il faut, en revanche,
10:50penser qu'il doit y avoir une campagne
10:52bien ficelée, une bonne communication
10:54et un réseau prêt à relayer l'information.
10:56Oui, ça paraît logique. C'est comme ça que ça a marché
10:58pour vous, Thomas Uriès, pour 1083 ?
11:00Absolument. C'est plus riche que l'argent,
11:02le financement participatif.
11:04Voilà pour le conseil. Merci beaucoup.
11:06Je rappelle que vous êtes le président
11:08de 1083, Marc Degyne, 100% français.
11:10Merci à vous, Thomas Binet. Restez avec nous, on se retrouve dans un instant.
11:12Pour oser investir, et on va parler des jeunes
11:14face à l'épargne.

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