Avec Emmanuelle Mercier (responsable RSE AGIPI, créatrice du hashtag #Femmesquicomptent), Melody Madar (entrepreneure, auteure de "C’est vous la boss", fondatrice du site "Les Eclaireuses" et du podcast "C'est qui la boss?") et Maeva Debry (créatrice du compte Instagram "MonBudgetBento")
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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-03-10##
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NewsTranscription
00:009h-10h, Sud Radio.
00:02Elle se trouve de plein droit, l'égal de l'homme sur le plan de la gestion de ses intérêts.
00:08La vérité en face, Patrick Roger.
00:10La vérité en face sur l'indépendance financière des femmes, c'est l'un des sujets cruciaux,
00:15éloigné sans doute de certaines revendications qui sont ultra féministes
00:20et où tout le monde a du mal à s'y retrouver pleinement,
00:24alors que ça, c'est quand même un sujet essentiel.
00:27Pour en parler, Emmanuelle Mercier qui est responsable RSE et créatrice du hashtag Femmes qui comptent.
00:32Bonjour.
00:33Bonjour.
00:34Merci d'être avec nous.
00:35Maëva Derby, fondatrice du compte Instagram Mon Budget Bento.
00:40C'est ça ?
00:41Bonjour.
00:41Oui, c'est ça exactement.
00:42Et Mélodie Madard qui est entrepreneur.
00:44Entrepreneur ou entrepreneuse ?
00:46J'aime bien entrepreneureux, mais les deux me conviennent tout à fait.
00:51Et fondatrice du site Les Éclaireuses.
00:53Et c'est qui la bosse ?
00:54C'est ça.
00:55C'est un site que vous avez vendu ?
00:57Deux médias que j'ai revendus, oui.
00:58Un autre groupe média qui s'appelle DC Company et qui possède les médias Combini et Logo Rafi.
01:03Oui.
01:03Bon, il faut bien se dire qu'on se dit oui, indépendance financière des femmes, c'est logique et tout,
01:10vu en fait de 2025 et peut-être pour les nouvelles générations, quoique ce n'est pas encore acquis.
01:15Et pourtant, il n'y a pas si longtemps, il y a quelques dizaines d'années bien sûr,
01:20mais les femmes n'avaient pas le droit d'ouvrir, par exemple, un compte bancaire.
01:25La femme française mariée n'avait sous l'ancien régime que fort peu de droits,
01:29puisque pratiquement elle ne pouvait absolument rien faire sans le concours et l'autorisation de son mari.
01:34Au contraire, avec la loi qui a été votée, qui entre en application le 1er février prochain,
01:39la française pourra dorénavant disposer de ses biens, encaisser ses fermages,
01:45les loyers de ses maisons si elle en a, sans le concours de son mari.
01:49Et d'autre part, le mari ne pourra pratiquement plus rien faire
01:52sans le concours et la signature de sa femme.
01:55Voilà, c'était en 1965.
01:57C'est depuis 1965, quand on y pense, deux secondes, Mélodie Manard,
02:03on se dit mais c'est dingue quand même, ne pas pouvoir ouvrir à l'époque un compte bancaire.
02:08Complètement, ça me paraît très loin pour moi, mais en réalité pas si loin.
02:11Mais moi j'ai eu la chance de vivre dans une famille dans laquelle les femmes avaient le pouvoir de rêver,
02:19de pouvoir faire tout ce qu'on voulait.
02:20On a été éduquées dans une famille où on n'avait pas vraiment de limites,
02:24que ce soit au niveau de l'entreprenariat, mais aussi de l'éducation financière.
02:28Donc j'ai toujours vu les femmes autour de moi travailler et avoir leur indépendance financière.
02:31J'ai suivi ce modèle, mais pas beaucoup de femmes ont eu la chance d'avoir des rôles modèles
02:35comme ça au sein de leur famille, c'est certain.
02:36Ça c'est vrai. Maéva Derby, vous aussi, vous avez eu un petit peu le même modèle,
02:41ou en tout cas vous avez voulu vous inspirer de ça.
02:44En fait, moi j'ai une histoire un peu particulière,
02:47parce que déjà ma mère elle est décédée quand j'étais petite,
02:49donc moi j'étais dans une famille où c'était le père qui s'occupait des enfants.
02:52D'ailleurs à l'époque il n'y avait que l'aide mère isolée,
02:57et mon père c'était un homme, donc il y avait un petit doute sur
02:59est-ce qu'il a le droit d'avoir cette aide, etc.
03:02Et moi j'ai eu deux exemples complètement opposés avec mes grands-mères,
03:05une qui était obligée de rester à la maison forcée,
03:07et l'autre qui était complètement 100% indépendante.
03:10Donc au moins ça a permis de voir les deux extrêmes,
03:13et puis de choisir son propre chemin,
03:15parce qu'il n'y a pas un chemin pour tout le monde.
03:17Il n'y a pas un chemin, mais il y a quand même un chemin qui est assez certain aujourd'hui,
03:24de plus en plus, Emmanuel Mercier,
03:26c'est qu'il faut que les femmes puissent évoluer elles-mêmes,
03:31sans compter sur un homme, un mari, un compagnon, etc.
03:36pour avoir leur destin entre leurs mains.
03:39Oui, alors tout à fait, et d'ailleurs c'est tout le sens de la démarche
03:43« Femmes qui comptent » qu'on a lancée avec Agipi,
03:46qui est de pouvoir sécuriser son avenir financier,
03:50qu'il soit personnel et professionnel,
03:53puisqu'on en parlera certainement au cours de cette émission,
03:56mais en fait les chiffres sont assez éloquents,
03:58puisque en dehors du foyer,
04:01les femmes aujourd'hui vivent encore des inégalités en termes financiers.
04:06Et donc l'objectif c'est d'inciter les femmes à elles-mêmes avancer financièrement,
04:15à avoir leur indépendance.
04:17Alors moi j'aime beaucoup l'expression « développer son plein potentiel économique »,
04:22puisque ça permet d'aborder le sujet de l'argent et des finances
04:27de façon assez large, puisqu'on peut se parler des inégalités salariales,
04:32on peut se parler du comportement face à l'investissement,
04:35on peut aussi parler des violences économiques.
04:38C'est quoi les violences économiques ?
04:40Aujourd'hui les violences économiques,
04:42si je reprends une étude des Glorieuses,
04:45une femme sur quatre dans sa vie sera confrontée aux violences économiques.
04:51C'est ce dont vous parliez,
04:53ça peut être dans un contexte de violences conjugales,
04:57c'est par exemple un homme qui ne laisserait pas accès au compte bancaire à sa femme,
05:01ce qui l'empêche de partir si elle est victime de violences,
05:05mais c'est aussi d'influer sur l'usage qu'aurait la femme de son salaire.
05:10Oui, c'est ça.
05:12Et ça c'est capital pour ensuite mener sa propre vie,
05:16ce que je disais, Mélodie Madart.
05:18Vous qui êtes entrepreneur jusqu'au bout des doigts,
05:23ça se voit, bien sûr.
05:25Tout le monde n'est pas comme vous,
05:28toutes les femmes ne sont pas comme ça,
05:29c'est ce qu'on verra dans un instant,
05:30parce qu'il faut oser prendre des risques.
05:33Est-ce que vous encouragez à faire auprès des femmes ?
05:36Complètement, mais moi j'ai la chance de collaborer avec Agipi et Emmanuel,
05:40je pense que le but aujourd'hui des Femmes Qui Comptent,
05:42c'est d'abord éduquer,
05:43c'est-à-dire provoquer la prise de conscience chez les femmes,
05:46pour leur expliquer que l'argent, c'est un sujet qui les concerne.
05:49Comme vous l'avez très bien dit au début de cette émission,
05:51au début on n'était pas concerné par les sujets d'argent,
05:53parce qu'on n'avait même pas le droit de créer un compte en manque.
05:55Donc aujourd'hui, les femmes sont peu ou pas éduquées
05:58face à la gestion de leurs finances, à la fois professionnelles...
06:02Elles ne sont pas éduquées aujourd'hui, ici, de plus en plus.
06:05On les sert de plus en plus, évidemment.
06:07Mais en réalité, on a l'impression aussi au début
06:09que ce sont des sujets qui ne nous concernent pas.
06:11Donc le but, c'est de provoquer déjà la prise de conscience,
06:13pour dire aux femmes,
06:14écoutez, ce sont des sujets qui vous concernent,
06:16il faut y aller à fond.
06:18Ensuite, c'est vraiment la sensibilisation, l'éducation,
06:22et après aussi peut-être l'inspiration.
06:24Et l'idée, c'est de montrer, de mettre en lumière des rôles modèles
06:27pour que les femmes puissent s'identifier,
06:29et qu'elles puissent s'autoriser, elles aussi,
06:31à prendre le pouvoir de leur vie,
06:33et qu'elles puissent aussi accomplir leur rêve d'humanité.
06:35Et se construire, bien sûr, c'est ça, se construire leur propre vie.
06:37Bien sûr.
06:39Et pour rebondir sur ce que disait Mélodie,
06:42je lisais un article dans la presse ce week-end,
06:45à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
06:47Un sujet très important dont on parle beaucoup
06:50sur la question de l'indépendance financière,
06:52c'est la question des retraites.
06:53Puisqu'aujourd'hui, on sait que les femmes sont plus à risque
06:56de tomber potentiellement dans la précarité.
06:59On sait que, selon la dernière étude de l'Adresse,
07:03il y a un écart de pension de 38% entre les hommes et les femmes.
07:06Et pour rebondir, Mélodie, sur ce que tu disais,
07:09il y a 60% des femmes qui estiment ne pas être suffisamment informées
07:13sur la préparation de leur retraite.
07:16Et ce chiffre, il monte à 69% chez les femmes entrepreneurs.
07:21Donc, il y a aujourd'hui le manque d'éducation financière.
07:24Il existe en France pour tous les Français,
07:27mais il est encore plus criant quand on parle des femmes.
07:30C'est l'une des raisons qui vous a poussé, Maëva Derby,
07:34à créer justement Mon Budget Bento.
07:36Expliquez-nous un petit peu.
07:38En fait, à la base, j'avais écrit un livre
07:40qui s'appelle Mon Budget sur pilote automatique.
07:42Et je me suis dit comment est-ce que je vais faire
07:44pour qu'il soit connu, pour pouvoir passer ce message-là.
07:47Et c'est vrai que c'est là que je me suis tournée vers Instagram
07:49puisque c'était le seul réseau que j'utilisais.
07:52Et la beauté des réseaux, c'est qu'on peut interagir avec les gens.
07:55Et donc, c'est là que j'ai vu qu'il y avait vraiment un besoin,
07:57une demande pour des questions qui, moi, me semblaient tellement basiques.
08:00C'est-à-dire ? Quel type de demande, par exemple ?
08:02Par exemple, comment sont calculés les intérêts sur un livret A ?
08:06Par exemple, des personnes qui pensent que la banque regarde le 31 décembre.
08:09Il n'y a pas que les femmes, il y a des hommes qui sont un peu perdus.
08:12Ça, c'est la différence entre les hommes et les femmes,
08:14c'est que les femmes, elles avouent ne pas savoir
08:16et puis les hommes, des fois, ils pensent savoir.
08:18Et bon, quand on fait...
08:20Parce qu'il y a eu d'autres études aussi qui disent que finalement...
08:22C'est intéressant parce que, sur ces aveux, on y reviendra dans un instant,
08:25parce qu'il y a aussi une question derrière de confiance.
08:27Exactement, de perception.
08:29Et par rapport à ce que tu disais tout à l'heure,
08:32c'est vrai que le problème pour les femmes, c'est qu'elles peuvent facilement,
08:35comme elles gagnent moins, facilement tomber dans la précarité
08:37et elles se rendent compte, des fois, tardivement
08:39de l'importance de l'éducation financière
08:41après un divorce, après une séparation
08:43ou après un décès du conjoint, etc.
08:46Et donc, l'idée, c'est de les sensibiliser
08:48pour qu'elles prennent le sujet tout de suite
08:51pendant qu'il n'y a pas de problème.
08:52Parce que quand il y a des problèmes, c'est beaucoup plus compliqué
08:54de mettre en place les bonnes habitudes.
08:56Et là, vous les aidez, quoi.
08:57Exactement.
08:58Quelles étaient les questions qui reviennent le plus ?
09:02Tout à l'heure, on parlait du risque.
09:04C'est comment investir, mais sans prendre de risques ?
09:07Mais ça, malheureusement, il n'y a pas de réponse.
09:09C'est intéressant parce qu'Emmanuelle Mercier,
09:11responsable RSE,
09:13compte le hashtag,
09:15les femmes prennent un peu moins de risques.
09:19Ce que vous avez vu,
09:21elles ont plus de difficultés à prendre des risques, quoi.
09:23Non ? Que les hommes.
09:24En tout cas, sur un plan financier.
09:26Je ne parlerais pas de difficultés,
09:28je dirais plutôt qu'elles ont une plus grande appétence à la prudence.
09:31En tout cas, aujourd'hui, en effet,
09:34sur les questions, justement,
09:36si on se parle d'investissement et d'épargne,
09:39la dernière étude de Vive Média
09:41nous montre quand même que 16% des femmes
09:43se sentent prêtes à prendre des risques
09:45et on monte à 29% chez les hommes.
09:48On retrouve également
09:51les chiffres sur la question, par exemple,
09:54de se lancer dans l'entreprenariat,
09:56puisque les femmes ont plus d'intention de se lancer
09:59et se lancent moins, finalement, que les hommes.
10:02Pourquoi ? Elles sont rattrapées par quoi ?
10:06Il y a, il faut se dire,
10:08Maéva Derby en a parlé du budget,
10:11des questions de budget,
10:12donc d'avoir confiance en soi.
10:14Et puis peut-être, Mélodie Madart,
10:16il y a des questions qu'on se pose quand on est femme aussi,
10:18on se dit, on va avoir un enfant,
10:20on va construire une vie à côté.
10:22Peut-être qu'on n'ose pas,
10:24ou on ne peut pas aller,
10:26enfin, on ne peut pas, si, on peut toujours,
10:28mais il faut pousser les choses,
10:31pour le faire.
10:32C'est sûr que la question de la maternité et de la carrière
10:35et comment on va assumer sa vie professionnelle
10:37et personnelle en même temps,
10:39c'est assez compliqué quand on est une femme,
10:41parce qu'on évolue dans une société
10:42où on n'est pas très bien préparé à ça.
10:44Après, pour les femmes qui ont peur,
10:46j'aimerais leur dire que c'est quand même possible,
10:49évidemment, si on a la chance de pouvoir être aussi
10:51assez entouré à la maison
10:53et d'avoir un ou une partenaire
10:55qui puisse nous accompagner dans ce choix-là.
10:57Moi, j'ai la chance d'avoir trois enfants,
11:00trois filles, de cinq, trois et un ans,
11:02donc je suis quand même dans le dur à ce moment-là.
11:05Et pourtant, ça m'a quand même permis, je trouve,
11:08de développer une multitude de compétences,
11:10qui sont quand même des compétences
11:12assez primordiales dans le monde professionnel.
11:14Par exemple, j'ai appris à être patiente,
11:17à communiquer de manière empathique,
11:19à résoudre des problèmes de manière créative.
11:22Aujourd'hui, je peux négocier avec n'importe qui,
11:24parce que je ne sais pas si vous,
11:25vous avez déjà essayé de négocier avec un enfant.
11:27Après ça, moi, je ne peux aucun problème
11:30négocier avec Poutine dernière,
11:32il n'y a aucun problème pour ça.
11:33Je veux quand même dire qu'on a l'impression
11:35que les femmes, au contraire,
11:36quand elles ont des enfants, sont limitées,
11:39alors qu'au contraire, je trouve qu'on développe
11:40une multitude de compétences.
11:41Ça ne doit pas être un frein.
11:42Pas du tout, même un moteur.
11:44Ça doit être un moteur, mais par certaines,
11:46parfois, c'est considéré comme un frein.
11:48Du coup, ce que vous avez dit,
11:50on a du mal à se lancer,
11:52c'est pour ça d'ailleurs qu'il y a des associations,
11:54des organismes qui sont derrière.
11:57Oui, en effet, ça touche à une pluralité de raisons
12:02sur la question de la confiance en soi,
12:04les freins financiers qu'on peut rencontrer
12:05à titre personnel ou professionnel.
12:08Maintenant, on constate aussi,
12:10aujourd'hui, pour être positif
12:12et dans une approche solution,
12:13que les choses changent.
12:16Des entrepreneurs à succès comme Melody
12:18prennent de plus en plus la parole
12:19pour dire que c'est possible,
12:21pour provoquer un déclic.
12:22Chez AGP, on a sorti une garantie
12:26congé maternité pour les...
12:28AGP, on le précise pour les auditeurs,
12:30c'est un organisme...
12:31Une association d'assurés
12:32qui couvre les entrepreneurs.
12:33Voilà, c'est ça.
12:34Une garantie congé maternité
12:37sur le contrat de retraite
12:40qui viendra donner un coup de pouce en épargne
12:42aux entrepreneurs et aux indépendantes
12:45qui seront en congé maternité.
12:49On sent que les choses évoluent.
12:52Il est temps de prendre conscience
12:54de ce constat
12:56et de prendre conscience aussi
12:58des solutions qui existent.
12:59Il existe beaucoup de solutions,
13:01mais il faut être capable
13:03de faire la démarche de se renseigner,
13:05d'être accompagné.
13:07Je voulais revenir sur ce que tu disais Emmanuel.
13:09Pour investir, il faut avoir
13:11des capitaux pour investir.
13:13Le problème de pas mal de femmes,
13:15c'est qu'elles ne sont pas suffisamment bien payées
13:17ou elles sont beaucoup dans des carrières
13:19de métiers qui ne sont pas les mieux rémunérés
13:21ou à temps partiel, etc.
13:23Ce qui fait qu'elles n'ont pas beaucoup d'argent à investir
13:25donc elles sont très précautionneuses
13:27avec le peu d'argent qu'elles ont à investir.
13:29C'est vrai que c'est un vrai sujet
13:31pour les femmes de la rémunération,
13:33que ce soit en tant qu'entrepreneurs
13:35ou en tant que salariées.
13:37Là, il y a une loi qui va passer
13:39au plus tard en juin 2026
13:41sur la transparence
13:43au sein des entreprises par rapport au salaire.
13:45Les femmes, il faut vraiment
13:47qu'elles se saisissent de cette question,
13:49de négocier son salaire,
13:51de se faire payer à sa juste valeur
13:53dans les nouvelles générations.
13:55Aujourd'hui, ça a quand même bien changé, non ?
13:57Vous n'avez pas ce sentiment ?
13:59On voit ça dans un instant avec vous.
14:01On marque une petite pause
14:03et on voit ça avec vous dans un instant.
14:05L'indépendance financière des femmes,
14:07est-ce que les choses ont changé ?
14:09Un peu, mais pas totalement,
14:11me dit Emmanuel Mercier, Maëva Derby,
14:13Mélodie Madard également avec nous
14:15et vous, si vous voulez témoigner.
14:17Tiens d'ailleurs, il y avait tout à l'heure
14:19des femmes au standard 0,826, 300, 300.
14:21Allez-y, vous avez la parole,
14:23nous sommes ensemble, la vérité en face
14:25et on se dit les choses jusqu'à 10h.
14:279h10, Sud Radio.
14:29Elle se trouve de plein droit
14:31légale de l'homme sur le plan
14:33de la gestion de ses intérêts.
14:35La vérité en face, Patrick Roger.
14:37Ben oui, pour les banques comme pour les femmes,
14:39c'est la loi du 13 juillet 65
14:41qui a été déterminante,
14:43qui a permis à une femme
14:45mariée d'ouvrir un compte bancaire.
14:47Imaginez, il y a bientôt
14:4960 ans quand même,
14:51évidemment que c'était interdit
14:53à l'époque. Les choses ont changé,
14:55c'est ce que l'on dit depuis ce matin
14:57avec Emmanuel Mercier, responsable RSE,
14:59créatrice du hashtag Femmes qui comptent,
15:01Maëva Derby, avec ce compte Instagram
15:03Mon Budget Bento
15:05qui avait écrit ce livre
15:07Mon Budget sur pilote automatique,
15:09c'est ça, au moment du Covid je crois.
15:11Mélodie Madard aussi, entrepreneur,
15:13j'ai toujours du mal,
15:15entrepreneur ou entrepreneuse,
15:17fondatrice du site Les Éclaireuses
15:19et c'est qui la bosse,
15:21un site que vous avez vendu. On le disait
15:23juste avant la pause,
15:25c'est une question de confiance.
15:27Est-ce qu'aujourd'hui,
15:29les femmes qui arrivent
15:31savent bien négocier et
15:33obtenir le même salaire ? Emmanuel Mercier.
15:35Alors,
15:37aujourd'hui,
15:39un chiffre justement
15:41qui est assez parlant dans la dernière
15:43étude de Vive Média, 32%
15:45des femmes sont à l'aise pour négocier leur salaire
15:47en entretien d'embauche et ce chiffre
15:49il monte à 53% chez les hommes.
15:51Donc c'est une question plutôt de
15:53méthode, c'est toujours ce syndrome
15:55certainement de la bonne élève
15:57qui crée des pensées
15:59limitantes.
16:01Un manque de confiance peut-être ?
16:03C'est ce que l'on dit souvent pour
16:05à la fois les prises d'intervention mais également
16:07pour investir, pour se lancer.
16:09Alors ça en fait
16:11certainement partie.
16:13L'année dernière, on avait fait un sondage
16:15chez AGP qui faisait ressortir
16:17que 63% des femmes avouent
16:19avoir manqué des opportunités professionnelles
16:21par manque de confiance en elles.
16:23Ce qui est quand même énorme
16:25et d'où l'importance d'ailleurs
16:27de voir les femmes s'exprimer
16:29de plus en plus dans le débat public,
16:31de créer des rencontres
16:33avec des rôles modèles pour se dire aussi
16:35c'est possible et aussi d'avoir des méthodes.
16:37C'est ce qu'on fait avec Les Femmes Qui Comptent
16:39en travaillant avec Maéva
16:41et Mon Budget Bento en travaillant
16:43avec Kinsa Fellassini de Ma Juste Valeur
16:45sur comment négocier son salaire.
16:47Ce n'est pas juste crier fort.
16:49C'est une méthode en plusieurs points.
16:51Commenter sa structure, sa boîte aussi
16:53parfois, bien sûr, même si c'est difficile
16:55en ce moment. Tout à l'heure,
16:57nous en parlions, il y a des défaillances
16:59d'entreprises comme jamais vu depuis
17:0115 ans. 65 000
17:03petites entreprises qui ont fermé
17:05pour l'année 2024 et l'année 2025
17:07étaient extrêmement difficiles.
17:09C'est vrai
17:11qu'il faut
17:13se sentir à l'aise
17:15et avoir de la confiance, mais ce n'est pas
17:17évident. C'est très dur aussi quand on est
17:19entrepreneur, la question de la rémunération
17:21du dirigeant. En réalité, quand on lance
17:23sa start-up, on ne gagne rien
17:25mais est-ce qu'on
17:27se paye ou pas ? C'est une vraie question
17:29et je pense qu'à un moment
17:31donné, il faut
17:33se jeter à l'eau et avoir une rémunération
17:35en tant que dirigeant parce que
17:37se sentir un peu
17:39économiquement
17:41soutenu, même si c'est par son
17:43entreprise, c'est important d'avoir cette charge mentale
17:45économique qui soit de côté pour qu'on puisse
17:47être bonne et performante
17:49dans son métier au quotidien.
17:51Et c'est vrai que les femmes,
17:53on a tendance à faire ce qu'on appelle de l'undercharging
17:55c'est-à-dire en français, sous-facturer
17:57c'est-à-dire qu'on dévalue un peu nos compétences
17:59et quand on vient, le moment d'encaisser
18:01il manque quelques zéros sur la note
18:03et en plus de cela, on a l'habitude aussi de faire
18:05de l'overdoing, c'est-à-dire
18:07faire plus de choses que nécessaire
18:09pour prouver qu'on est bonne, qu'on est qualifié
18:11et que les clients aient envie
18:13de continuer de collaborer avec nous. Donc en réalité
18:15si je résume, c'est-à-dire qu'on facture
18:17moins et on fait plus.
18:19Et c'est là où on est beaucoup confronté à ça
18:21quand on est un entrepreneur. Donc aujourd'hui
18:23je pense qu'il faut à la fois se poser
18:25la question de la rémunération
18:27du dirigeant et essayer de se payer
18:29quand c'est possible, le plus tôt possible.
18:31Le plus tôt possible, oui.
18:33C'est ce que vous essayez d'enseigner
18:35Maéva Derby dans justement
18:37Mon Budget Bento. Même si Mon Budget Bento
18:39c'est à la fois son propre
18:41budget, bien sûr, sur
18:43son quotidien et sur des perspectives.
18:45Oui, en fait il y a
18:47un mot que j'ai inventé qui s'appelle
18:49l'euro-respect et en fait
18:51c'est de dire, le respect
18:53c'est bien, c'est la petite tape sur l'épaule
18:55Ah c'est bien, t'as bien travaillé
18:57mais j'ai à coller euro avec
18:59pour dire que la rémunération c'est aussi
19:01une façon de reconnaître le travail
19:03Aujourd'hui on est dans une société capitaliste
19:05où on rémunère
19:07les gens par rapport aux prestations, à la qualité
19:09de la prestation ou du service et donc c'est normal
19:11de bien se faire payer et il n'y a
19:13aucune gloire à tirer du fait
19:15de se faire sous-payer pour
19:17une prestation, d'autant plus si on l'a fait
19:19avec toute la qualité qui est attendue.
19:21Oui, mais
19:23l'émission s'appelle La Vérité en Face. Est-ce que
19:25quand des femmes sont hésitantes
19:27comme ça et qu'elles se disent, bon je voudrais aussi
19:29faire des enfants, se dire
19:31je renonce peut-être à
19:33entreprendre moi-même
19:35mais plutôt aller sur un
19:37contrat qui sera
19:39un peu plus sécurisé
19:41Emmanuel Mercier
19:43Il faut
19:45se poser toutes les questions, il faut tout dire
19:47Vous posez
19:49une excellente question qui touche
19:51je pense surtout à l'équilibre
19:53du couple et
19:55à la part que prend le conjoint
19:57de la conjointe dans
19:59le couple
20:01Aujourd'hui je pense que
20:03chacun trouve cet équilibre
20:05de façon un peu différente parce que
20:07les modèles ont changé
20:09et la prise en charge
20:11de façon générale
20:13de l'organisation du foyer
20:15est certainement plus mouvante
20:17en termes de responsabilité qu'elle n'a
20:19pu l'être de façon binaire comme
20:21auparavant. Et donc
20:23on a besoin des hommes
20:25parce que cette
20:27évolution ne pourra pas avoir lieu
20:29ça c'est sûr sans les hommes
20:31parce que les hommes savent être papas et travailler
20:33en même temps
20:35Tu peux ajouter les entreprises également
20:37puisqu'en fait il y a des femmes
20:39justement qui se détournent
20:41du monde de l'entreprise parce que
20:43il y a un manque de flexibilité
20:45il n'y a pas du télétravail
20:47dans toutes les entreprises, là il y a beaucoup d'entreprises
20:49qui font un peu de rétropédalage sur le télétravail
20:51et donc finalement
20:53on peut se dire que l'entreprise
20:55c'est certes plus de stabilité
20:57mais c'est aussi beaucoup moins de flexibilité
20:59et des fois quand on est maman on a besoin de cette flexibilité
21:01Bien sûr, et c'est avec
21:03internet qui a sans doute accéléré les choses
21:05aussi pour que des femmes
21:07puissent se lancer et acquérir de la confiance
21:09Mélodie Mazard
21:11Complètement, le côté d'être digitale
21:13et même le fait d'être entrepreneur
21:15on a la possibilité au moins d'ajuster son agenda
21:17comme on le pense
21:19et comme on le veut surtout pour pouvoir allier
21:21maternité, parentalité
21:23et carrière
21:25même si attention l'entreprenariat
21:27c'est pas plus facile
21:29parce qu'aujourd'hui
21:31il y a une mode sur l'entrepreneuriat
21:33je tiens à dire que c'est quand même très très difficile
21:35mais au moins on a de la souplesse dans son agenda
21:37Et quand on voit les salaires que se versent
21:39des entrepreneurs, que ce soit
21:41hommes et femmes, des petits entrepreneurs
21:43on voit bien que c'est compliqué, parfois c'est
21:45le SMIC, il ne faut pas se dire
21:47tout va bien, c'est formidable, j'y vais
21:49Dernier mot, Emmanuelle Mercier
21:51Oui, j'ai juste une anecdote à vous raconter
21:53parce qu'on a rencontré
21:55plus de 5000 femmes lors de différents événements
21:57dont nos adhérentes ces dernières années
21:59et donc
22:01j'étais devant un parterre de 150
22:03startupeuses et
22:05je leur dis, je suis sur scène et je leur demande
22:07mais combien d'entre vous ont une assurance voiture ?
22:09J'ai presque 100%
22:11de la salle qui lève la main
22:13et quand je leur ai dit, qui a une prévoyance
22:15qui sert à protéger sa famille ?
22:17Très important
22:19Alors là, il n'y avait plus personne
22:21et je me suis dit, à mon avis, c'est sûr que ça doit être
22:23un peu flippant de s'engager dans l'entreprenariat
22:25quand les risques que l'on peut couvrir
22:27on ne les couvre pas
22:29Merci Emmanuelle Mercier, Maëva Derby
22:31Mélodie Manard, vous pouvez réécouter
22:33cette émission, partagez, allez sur
22:35les réseaux des unes et
22:37des autres, l'indépendance financière
22:39des femmes dans un instant
22:41c'est Valérie Expert qui va me
22:43succéder la partie médias et ensuite
22:45la partie débat, merci à tous