• il y a 5 mois
Avec Fabrice Haccoun, essayiste, chef d'entreprise, auteur de "Rallumons les lumières" (l'Archipel) et Marc Baudriller, directeur adjoint de la rédaction de Boulevard Voltaire, éditorialiste

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV

##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-07-12##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est 9h32, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez, Sud Radio, parlons vrai, et cette question qu'on se pose ce matin.
00:11Coalition, es-tu là ? Oui, dans la future Assemblée, en ce moment, on se compte, on se recompte pour tenter de trouver une majorité de gouvernements.
00:19C'est compliqué pour l'heure, on tracera surtout les lignes rouges, les LRLPS qui refusent de former un bloc central,
00:25le RN et Renaissance qui posent leurs vétos à tout gouvernement de gauche, comprenant des insoumis ou des écologistes.
00:30Alors, un gouvernement peut-il échapper à une motion de censure automatique ? Nous en débattons ce matin avec nos invités Fabrice Hakoun, bonjour.
00:38Bonjour.
00:38Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, vous êtes SI, chef d'entreprise, auteur de Rallumons les Lumières aux éditions L'Archipel, et puis Marc Baudrillet, bonjour.
00:46Bonjour.
00:46Merci à vous également d'être avec nous ce matin sur Sud Radio pour débattre, directeur adjoint de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:54Tout d'abord, première question, on va s'intéresser au Nouveau Front Populaire pour commencer avec un nom qui doit sortir du chapeau,
01:00leur premier ministrable, a priori aujourd'hui ou d'ici la fin du week-end, encore pas mal d'incertitudes.
01:07Est-ce qu'il n'est pas déjà morné ce gouvernement Fabrice Hakoun ?
01:10Ça me paraît évident parce qu'on est en train de regarder au mauvais endroit.
01:14En fait, la réalité c'est que le NFP, le Nouveau Front Populaire, n'existe pas.
01:20C'est un concept marketing qui a été élaboré parce qu'il s'agissait de donner l'apparence d'une majorité à gauche,
01:27et donc de donner l'apparence d'une victoire de la gauche.
01:30Mais à l'intérieur, vous avez des parties qui sont totalement antagonistes, qui n'ont absolument aucun rapport entre eux.
01:36Pour l'instant, l'unité est toujours là, en tout cas.
01:41On va voir, parce que là on commence à proposer des noms, et puis on voit bien que beaucoup n'accepteront pas les noms qui sont proposés.
01:47Vous avez quand même beaucoup d'agitation avec Don Calefi au sein de ce parti,
01:51qui veut absolument se présenter comme étant un leader absolu,
01:55alors qu'en réalité, je crois qu'il y a eu stagnation, voire recul, du nombre de députés.
01:59Donc il faut regarder vraiment les chiffres.
02:01C'est le PS qui a fortement progressé.
02:02Absolument, je pense qu'aujourd'hui, à la limite, le plus légitime, c'est celui qui a montré le plus de progression, c'est le PS.
02:07Mais il faut bien préciser que le NFP aujourd'hui n'a pas d'existence juridique.
02:12Ça n'est pas un parti ou une formation politique.
02:14C'est un concept qui a été vraiment élaboré pour donner une illusion.
02:17Et donc l'illusion est en train de tomber.
02:19Vous savez, c'est comme toutes les illusions.
02:20Marc Baudrillard, gouvernement de gauche, aujourd'hui, c'est impossible.
02:24Ça va être extrêmement difficile, on le voit bien.
02:27On a assisté évidemment à un numéro de claquette marketing de Mélenchon
02:32qui a été assez poustouflant, puisque le scrutin était à peine terminé
02:37à 20h, dimanche, à 20h05 ou 20h10, qu'il était déjà devant les micros
02:42pour expliquer que Macron devait lui remettre les clés de Matignon
02:47en chemise et la corde au cou, sans même savoir qui s'assierait dans le siège de Matignon.
02:52Et puis on ne le sait toujours pas.
02:54Visiblement, la fumée blanche a du mal à sortir.
02:57Et donc il y a des disputes en interne.
02:59Ça bloquerait entre les socialistes et les insoumis.
03:02Bien sûr, les insoumis veulent absolument tenir le manche dans cette affaire-là.
03:08Alors qu'on vient de le dire, ce n'est pas eux qui ont la majorité des voix.
03:11Et surtout, vous l'avez très bien dit, c'est une majorité de briques et de broc
03:16qui a été montée comme ça, uniquement pour faire face au Rassemblement National.
03:21Donc on a quatre parties qui sont très différentes
03:23et qui, en plus, ont fait des accords de désistement avec le bloc central macroniste
03:31et même jusqu'à LR.
03:32Et c'est pour ça qu'ils existent et qu'ils ont une petite avance de 20 députés
03:37par rapport aux deux autres grands ensembles.
03:39Mais tout ça ne fait pas, évidemment, une cohérence. On le voit bien.
03:42Et puis, autre question principale, c'est qu'ils n'ont pas de réserve de voix,
03:49aujourd'hui, à Fabrice Hacoune.
03:51C'est peut-être ça le principal problème aujourd'hui pour le Nouveau Front Populaire.
03:55Justement, comme c'est une construction artificielle,
03:57je pense qu'il y a une erreur de perception.
04:00C'est-à-dire qu'on a confondu l'objectif et les moyens.
04:03Gagner une élection, c'est le moyen.
04:05C'est le moyen, derrière, de faire valoir une politique.
04:07Ce n'est pas un objectif en soi.
04:08Donc, on a tout fait pour faire en sorte que le gain de cette élection soit un objectif en soi.
04:11Mais une fois qu'on est là, qu'est-ce qu'on fait ?
04:13On a une problématique, quand même, de tradition.
04:15C'est-à-dire que la tradition de la Ve République, ce n'est quand même pas les coalitions.
04:18C'est un scrutin à la majoritaire qui était destiné, justement, à éviter la problématique des coalitions.
04:22Puisqu'on sait très bien que la France n'est pas l'Allemagne
04:24et qu'on ne sait pas faire de coalitions en France.
04:26Comme on ne sait pas faire d'accords d'entreprise sans confrontation,
04:29la France n'est pas un pays de coalitions, n'est pas un pays de compromis.
04:33Et donc, on se retrouve finalement avec des outils, comment dire,
04:37des outils démocratiques qui ont été mis en place, justement,
04:39pour éviter ce qu'on est en train de vivre en ce moment.
04:41Et donc, on va se retrouver face à une situation de blocage certaine.
04:44Blocage ou pas, la majorité introuvable,
04:46est-ce qu'elle n'est pas à chercher du côté du bloc central,
04:49d'une certaine manière, Marc Baudrillé ?
04:51Oui, théoriquement, oui.
04:54Au niveau comptable, ce sont les seuls, peut-être,
04:56à pouvoir l'obtenir, cette majorité absolue ?
04:58Pas vraiment, non.
04:59Puisque la Macronie est à 140 députés, c'est ça ? 160, pardon.
05:04Et donc, très très loin, elle aussi, de la majorité de 289 sièges.
05:10Donc, même en ratissant les LR,
05:12même en débauchant l'EPS qui ne veut pas, précisément,
05:16revenir dans ce bloc central...
05:19C'est ce que disait Olivier Faure, notamment, qui refuse.
05:21Oui, il refuse absolument.
05:23Donc, on peut faire des tas de plans sur la comète, mais il refuse.
05:26Reste à savoir s'il refuse d'entrer dans cette coalition de briquet de broc,
05:30dans un premier temps, pour se faire une virginité,
05:33vis-à-vis de leurs électeurs,
05:35et ne pas avoir l'air de rentrer tout de suite
05:37sous les fourches codines de la Macronie.
05:39Ou si c'est une vraie position,
05:41mais je pense que c'est une vraie position,
05:43parce que le bloc NFP, s'il vous plaît,
05:45il y a eu des désistements mutuels,
05:47et évidemment, le décrochage d'une partie,
05:50de la partie centrale et du PS,
05:52vers le centre,
05:54serait un coup de canif terrible,
05:57et une trahison, perçue comme une trahison,
05:59en tout cas, par une bonne partie des électeurs.
06:01Donc, c'est absolument introuvable.
06:03Moi, je pense que la seule solution vers laquelle on puisse aller,
06:06c'est un bloc central,
06:08qui soutienne une majorité un peu technique,
06:10enfin, un gouvernement, je veux dire, un petit peu technique,
06:13et qui aura, comment dire,
06:16le feu vert du Rassemblement National,
06:18qui reste quand même très important,
06:20en nombre de voix, au départ.
06:23Mais il faudrait qu'on revienne sur...
06:25On a tordu le bras un peu des électeurs dans cette affaire,
06:27et on ne fera pas sans le Rassemblement National.
06:29Donc, lui a dit qu'il favoriserait une majorité technique,
06:32les mesures qui sont bonnes pour la France,
06:34donc il ne bloquera pas tout,
06:36et puis, après ça, il faut trouver des gens
06:39pour incarner tout ça, ça va être compliqué.
06:41C'est quoi un gouvernement technique ?
06:43On en entend parler tous les jours.
06:45C'est quoi concrètement, Fabrice Hakouni ?
06:47Ça ressemblerait à quoi ?
06:49Ça ressemblerait à un gouvernement essentiellement fait de professionnels.
06:51Moi, je pense, par exemple, je prends mon métier qui est le numérique.
06:53Dans le numérique, jusqu'à présent, on a eu des ministres du numérique
06:55qui ne comprenaient rien au numérique,
06:57qui ont été placés là parce qu'ils avaient une appétence
06:59pour le digital, mais ce n'est pas comme ça qu'on fait.
07:01Donc, il faudrait peut-être des gens qui connaissent précisément
07:03les sujets, les dossiers, qui sont un peu
07:05incontestables de ce fait,
07:07et qu'on placerait, qui auraient un peu
07:09l'assentiment de tous, parce qu'ils seraient justement
07:11compétents et pointus, donc probablement
07:13certains qui viendraient de la société civile,
07:15mais qui ont une appétence pour la politique, et qui ont déjà fait,
07:17ou qui ont déjà vécu, effectivement, des séquences politiques.
07:19Et donc, ça serait incontestable,
07:21parce que ce seraient justement des
07:23techniciens du domaine. Alors, ça va être pareil dans la santé,
07:25ça va être pareil dans le droit,
07:27donc l'institution judiciaire,
07:29et ça, ça pourrait peut-être, effectivement, fédérer.
07:31Donc, ça demande, par contre,
07:33d'être très très précis et subtil,
07:35et concernant le...
07:37Et ça demande aussi, peut-être, pas mal de temps aussi.
07:39Et ça demande aussi à ce que
07:41le Président de la République et son futur Premier ministre
07:43qui va choisir ses ministres, connaissent,
07:45et sachent à qui s'adresser, parce que le problème, c'est qu'il y a une telle déconnexion
07:47du monde politique, avec le monde
07:49citoyen et civil, que finalement,
07:51ces personnes-là, aujourd'hui, ne sont pas identifiées.
07:53Elles ne sont pas identifiées.
07:55Marc Baudrier.
07:57Oui, c'est-à-dire que c'est un vieux rêve
07:59de mettre des techniciens, des gens complètement hors politique
08:01dans des ministères.
08:03Les rares fois où ça a été tenté,
08:05ça a été souvent un échec,
08:07parce que la politique, c'est quand même un métier.
08:09Et que...
08:11On l'a vu avec la Macronie au début...
08:13Exactement. On a eu pas mal
08:15de personnalités, de députés...
08:17C'est pour ça que vous précisez qu'il faut qu'il y ait un engagement politique.
08:19Vous en avez plein, des gens qui ont à la fois été
08:21dans un engagement politique, qui n'ont pas été obligatoirement
08:23à des fonctions d'élu, etc., et qui ont
08:25une connaissance du fonctionnement des institutions
08:27et du sens politique, et en même temps,
08:29une maîtrise technique des sujets.
08:31Vous en avez plein, mais il faut qu'ils soient identifiés.
08:33Et en même temps qu'il n'est pas fait de politique, donc c'est quand même
08:35un peu la quadrature du cercle.
08:37C'est compliqué.
08:39C'est quasiment faisable.
08:41C'est la solution miracle,
08:43mais au final, elle est difficile à trouver, à mettre en place.
08:45Elle est très difficile à trouver.
08:47Et dans le jeu politique,
08:49dans cette France complètement
08:51éclatée, et très divisée,
08:53très à cran,
08:55à vif,
08:57ces personnalités doivent
08:59aussi avoir un sens politique hors pair.
09:01Parce que sinon, ça va être compliqué de tenir.
09:03Donc c'est vraiment la quadrature du cercle.
09:05Et au poste de Premier ministre, on met quel profil ?
09:07Parce que si on part sur un gouvernement
09:09plutôt technique,
09:11ça va être compliqué quand même de prendre un Premier ministre
09:13à politique.
09:15Là-dessus, Fabrice Hakoun.
09:17Non, de toute façon, le Premier ministre ne peut pas être à politique.
09:19C'est lui qui dirige la politique.
09:21Consensuel, en tout cas, peut-être.
09:23Encore une fois, je pense qu'il va falloir chercher des personnalités
09:25qui, par leur aura, leur présence,
09:27leur réalisation, leur historique,
09:29puissent recevoir l'insentiment
09:31d'un maximum
09:33d'élus
09:35au sein de l'Assemblée, mais au-delà de ça,
09:37aussi, des Français. Parce qu'on les oublie.
09:39On parle tellement de l'Assemblée.
09:41Il y a eu quand même des messages
09:43qui ont été lancés par les Français.
09:45Vous voyez, on parlait tout à l'heure du PS.
09:47Le PS, aujourd'hui, il est vraiment coincé parce que
09:49il commence à reprendre des couleurs.
09:51Après des années dans lesquelles il a été dans l'ombre,
09:53soit de l'extrême-gauche, soit de la Macronie,
09:55tout d'un coup, il reprend des couleurs. Et au moment où il reprend des couleurs,
09:57on lui dit, maintenant, il faut vous compromettre, soit avec l'un, soit avec l'autre.
09:59Marc Baudrier,
10:01excuse-moi,
10:03sur cette question-là,
10:05effectivement, il y a le PS, il y a le RN aussi à prendre en compte.
10:07Forcément, plus de 10 millions d'électeurs,
10:09aussi, dans ces législatives.
10:11Presque 11 millions d'électeurs.
10:13Donc,
10:15c'est évidemment
10:17un poids très important. On a fait semblant
10:19de les oublier. Donc, on a
10:21en fait un énorme bloc
10:23en termes de... Quand on regarde
10:25le spectre politique, un énorme bloc
10:27qui est celui du RN,
10:29avec des alliés, mais un demi-parti
10:31allié seulement, alors qu'on a
10:33sur l'autre côté des coalitions qui comptent au minimum
10:354 parties, que ce soit dans le bloc central
10:37ou dans le
10:39Nouveau Front Populaire. Donc, il y a un bloc qui est
10:41très solide dans cette assemblée,
10:43très homogène,
10:45très, comment dire...
10:47Cohérent.
10:49Oui, cohérent et droit dans ses bottes, sur son
10:51programme, etc. C'est celui
10:53du RN.
10:55Évidemment, ça sera difficile de faire
10:57abstraction. Or, pour le
10:59poste de Premier ministre,
11:01on va tourner... Des profils techniques, ça sera
11:03très difficile. Donc, on va plutôt se diriger vers
11:05des barons régionaux.
11:07Mais qui t'ont tous marqué.
11:09On parle beaucoup de Carole Delga,
11:11on parle de...
11:13Voilà, la présidente de la région Occitanie.
11:15PS...
11:17Bon, il y en aura certainement d'autres
11:19qui peuvent surgir. On parle d'anciens premiers
11:21ministres, de Manuel Valls.
11:23Bref, on verra.
11:25Mais enfin, la vraie gageure...
11:27La vraie gageure...
11:29Jean-Luc Borloo s'y est passé.
11:31Voilà. On peut citer
11:33beaucoup de monde, mais la vraie gageure, c'est de passer
11:35le cap des 48 heures
11:37dans cette assemblée complètement
11:39divisée.
11:41Et qui auront
11:43la menace d'une motion de censure
11:45comme un couteau, comme une épée de Damoclès
11:47au-dessus de la tête. Très facile
11:49à embrayer. Et Marine Le Pen
11:51a déjà prévenu que
11:53tout gouvernement qui comporterait
11:55un ministre LFI ou
11:57un écologiste serait
11:59l'objet d'une motion de censure.
12:01Marc Baudrillet, Fabrice Hakoun, vous restez
12:03avec nous. Dans un instant, on va se poser une autre
12:05question qui est importante. La Macronie,
12:07est-ce finie ? C'est ce qu'affirme
12:09Gilles Le Gendre, un macroniste
12:11de la première heure. On y revient.
12:13On en débat dans un instant. A tout de suite.
12:17Sud Radio, parlons vrai.
12:199h10, Benjamin Gleize.
12:21Sud Radio, il est 9h47. Il est
12:23bienvenu si vous nous rejoignez. On continue de
12:25débattre avec cette Assemblée, ce gouvernement
12:27introuvable. Fabrice Hakoun,
12:29chef d'entreprise, auteur de
12:31« Rallumons les Lumières » aux éditions L'Archipel.
12:33Avec nous, également, Marc Baudrillet,
12:35directeur adjoint de la rédaction de Boulevard
12:37Voltaire. Un mot, tout de même,
12:39sur la mobilisation dans la rue,
12:41ces appels à se mobiliser,
12:43notamment la CGT Chemineau
12:45le 18 juillet prochain,
12:47devant les préfectures et à proximité
12:49de l'Assemblée nationale.
12:51Est-ce que c'est une source d'inquiétude ?
12:53Est-ce que c'est une source d'inquiétude, Marc Baudrillet ?
12:55Ben oui, si vous voulez,
12:57on a entendu Adrien Quatennens
12:59de LFI expliquer que
13:01ce serait pas mal de suggérer
13:03d'aller marcher sur Matignon, ce qui, quand même,
13:05rappelle des souvenirs. On a beaucoup
13:07parlé... Pas soutenu par LFI, Adrien Quatennens
13:09sur cet appel à marcher
13:11vers Matignon, je précise. Oui, oui, oui,
13:13c'est vrai que LFI a pas embrayé, mais enfin, c'est
13:15quand même un réflexe, celui-là, qui est assez
13:17parlant, on va dire, et qui rappelle des mauvais
13:19souvenirs. Il y a, parmi
13:21les références qu'on a données,
13:23il y avait celles des Etats-Unis,
13:25évidemment, de la Maison-Blanche,
13:27la marche de Mussolini.
13:29On a oublié la longue marche
13:31de Chine, de Mao Zedong,
13:33qui a fait cent mille morts, et qui a été
13:35quelque chose de terrible. Bref,
13:37on a surtout les appels à la mobilisation de
13:39Sophie Binet, qui...
13:41C'est stupéfiant. Patronne
13:43de la CGT. Stupéfiant parce que, si vous voulez,
13:45elle recrée
13:47la courroie de transmission qui a existé
13:49pendant très longtemps entre la CGT et le Parti
13:51communiste. Là, on retrouve
13:53cette courroie de transmission directe.
13:55Elle sort complètement de son rôle,
13:57en appelant à manifester
13:59le 18...
14:00Ah, les syndicats ont toujours été politiques !
14:02Ah bah, politiques, oui, d'accord, mais enfin,
14:04c'est quand même là, on est vraiment dans la politique
14:06qui tient
14:08l'Assemblée nationale. Donc, c'est vraiment...
14:10On n'est pas du tout dans la défense des ouvriers.
14:12Et puis, je rappelle,
14:14elle veut mettre l'Assemblée sous surveillance,
14:16sous pression populaire,
14:18mettre en place un gouvernement
14:20NFP, elle veut organiser une pression
14:22populaire pour que
14:24le résultat des élections
14:26soit respecté, enfin, tout ça.
14:28Et elle menace
14:30de la France de chaos. Or, je veux
14:32quand même préciser quelque chose, juste et très
14:34rapidement. Ils ont, c'est vrai,
14:36que le Front populaire
14:38a derrière lui
14:40cette armée
14:42des syndicats, et notamment de la CGT,
14:44il a aussi l'armée des banlieues. On oublie
14:46parfois que dans les banlieues,
14:48le vote NFP a été
14:50de 70, 80, parfois
14:5290%. S'il y a un appel
14:54aux banlieues, le pouvoir de nuisance
14:56de LFI
14:58est absolument considérable.
15:00Il y a un an, les banlieues s'enflammaient
15:02à la suite de la mort de Nahel.
15:04Mais pas à la demande de LFI.
15:06Elles sont quand même inflammables, et elles votent en masse
15:08LFI.
15:10Fabrice Hakoun, est-ce que la rue,
15:12je vais poser la question comme ça, est-ce que la rue peut peser
15:14la nomination du futur gouvernement ?
15:16J'espère pas.
15:18Ça serait vraiment extrêmement inquiétant,
15:20d'autant que ce qu'on appelle la rue, d'abord, on a quand même
15:22voté il y a très peu de temps, et massivement,
15:24en fait, c'est pas un vote qui a été acquis,
15:26c'est un vote qui a été acquis avec 70%, 67%
15:28de participation. Donc là, on est
15:30dans une assemblée dont les députés sont
15:32quand même assez légitimes.
15:34Ils ont été élus par une grande majorité
15:36de Français, donc faire appel à la rue juste après ça,
15:38c'est un déni de démocratie absolument total,
15:40d'autant que ceux qui font appel à la rue, je rappelle,
15:42représentent, pour les syndicats,
15:447% des salariés, donc ils ont
15:46un pouvoir de nuisance, mais aucun pouvoir de représentation,
15:48ils n'ont aucune légitimité
15:50populaire, absolument aucune,
15:52ils sont élus par des salariés,
15:54ils n'ont aucune légitimité populaire,
15:56et donc faire appel à ce pouvoir
15:58de nuisance, c'est totalement antidémocratique,
16:00c'est un deuxième déni
16:02de démocratie, après le déni de démocratie
16:04qui a été fait, effectivement, dans ces alliances de la honte
16:06pour contrer le RN,
16:08alors que le RN est un parti,
16:10aujourd'hui, qui est un parti démocratique,
16:12républicain, qui fait partie de l'arc républicain
16:14ou de l'axe républicain, comme on veut,
16:16et il y a déjà eu ce déni de démocratie...
16:18On a eu déjà les dérives d'un certain nombre de candidats,
16:20c'est important aussi de le rappeler.
16:22Tout à fait, mais ce qui est bien,
16:24c'est d'être équilibré, bien évidemment,
16:26il va être soit que personne ne peut les cautionner,
16:28mais c'est bien de rappeler aussi qu'il y a eu aussi
16:30un certain nombre de dérives à l'extrême-gauche,
16:32qui s'est quand même répandue
16:34massivement
16:36dans la pire rhétorique
16:38antisémite,
16:40et ça, ça n'a pas été aussi bien souligné par la presse
16:42et par les médias.
16:44On est dans un contexte où, effectivement,
16:46ça a été souligné, mais pas partout, je peux vous dire.
16:48Le viol de la petite gamine de 12 ans,
16:50ça fait trois lignes dans Libération.
16:52Marc Baudrillé, sur un autre sujet,
16:54la Macronie, c'est fini, c'est ce qui indique
16:56un historique, un pilier
16:58de la Macronie, qui était là
17:00dès les premiers instants, en soutien d'Emmanuel Macron,
17:02Gilles Legendre, est-ce que vous partagez cet avis,
17:04notamment sur la fin,
17:06d'une certaine manière, d'un clivage gauche-droite
17:08dans cette nouvelle Assemblée ?
17:10Bien sûr, il a tout à fait raison. Je le connais un peu, d'ailleurs,
17:12Gilles Legendre, et il a tout à fait raison.
17:14La Macronie, et c'était vraiment
17:16un macroniste de la première heure, vous avez raison,
17:18la Macronie, c'était cette distance,
17:20cette invitation à oublier le clivage
17:22gauche-droite. Alors, c'était pas la première,
17:24il y en a eu beaucoup, mais c'est celle qui avait le mieux
17:26réussi. Et c'est vrai qu'on l'oublie,
17:28mais ils étaient arrivés, les macronistes,
17:30en 2017, avec 360 députés.
17:32Il leur en manque 200, là.
17:34Il y en a 200 de moins.
17:36Et donc, cette
17:38Macronie est terminée.
17:40Elle tenait beaucoup, il faut le dire,
17:42sur le crédit d'Emmanuel Macron
17:44lui-même, qui avait été poussé
17:46par les milieux économiques, etc.,
17:48mais qui se concentrait
17:50beaucoup sur lui-même. À partir du moment où lui-même
17:52perd son crédit, et c'était
17:54évident, il l'a même perdu
17:56au sein de son propre parti, et de
17:58ses plus fidèles soutiens,
18:00eh bien, la Macronie est morte,
18:02et le clivage droite-gauche
18:04reprend ses droits, sauf que
18:06personne ne doit admettre que
18:08il y a 40% des Français, grosso modo,
18:10en tout cas 35%,
18:12cette fois-ci, qui ont voté
18:14Rassemblement National, et que dans le clivage
18:16gauche-droite, il y a
18:18ces 35% du Rassemblement National.
18:20Donc, si on n'en tient pas compte, évidemment, on
18:22fausse complètement le jeu, et là, on paie
18:24les conséquences de ce jeu faussé.
18:26Gilles Le Gendre, qui a perdu
18:28ses élections législatives, qui avait un candidat
18:30du camp présidentiel
18:32en face de lui,
18:34il n'a pas été réinvesti.
18:36Il n'a pas été réinvesti officiellement, effectivement.
18:38Fabrice Hakoun, on est sur un retour
18:40du clivage gauche-droite, aujourd'hui ?
18:42Fabrice Hakoun Oui, oui, je pense
18:44parce que, en fait, c'est un clivage
18:46qui est très structurant pour la Vème République.
18:48La Vème République, la Constitution le prévoit,
18:50est organisée autour des partis. Alors, les partis
18:52sont, effectivement, plutôt, en général, de droite ou de gauche.
18:54Et cette idée d'avoir créé
18:56une espèce de création un peu
18:58artificielle qu'a été
19:00la Macronie, moi, je pense que la Macronie est une parenthèse
19:02de l'histoire, pour une raison simple, c'est qu'il n'a
19:04pas créé les structures derrière. C'est-à-dire qu'on vous le dit
19:06dans l'entreprise, dès que vous êtes nommé à un poste
19:08managérial, la première chose que vous faites, c'est que vous identifiez
19:10vos successeurs potentiels, vous identifiez vos
19:12relais, donc il fallait identifier les relais.
19:14Or, il a souhaité diriger
19:16seul. La preuve, d'ailleurs, c'est que la plupart
19:18d'entre nous, et la plupart des gens, y compris ceux qui connaissent bien
19:20la politique, ne connaissent pas le quart des
19:22ministres, ce qui est quand même assez
19:24évocateur,
19:26en fait, de ça. Donc,
19:28effectivement, il n'a pas créé les structures, il n'a pas créé
19:30les relais qui pouvaient
19:32représenter demain, et puis surtout, il n'avait pas
19:34réellement d'ancrage territorial.
19:36Ça, c'est un vrai problème. Les partis se sont faits sur l'ancrage territorial.
19:38Ce qui fait qu'aujourd'hui, il reste
19:40quand même une certaine force politique, c'est qu'il y a
19:42un ancrage territorial, pareil pour
19:44d'autres formations.
19:45Marc Baudry, vous vouliez réagir là-dessus ?
19:47Oui, simplement, je crois qu'il est rattrapé,
19:50si vous voulez, par une division très profonde de la société
19:52française. Cette
19:54ambition d'Emmanuel Macron, au départ,
19:56d'éloigner les partis,
19:58qui est une structuration en
20:00trois groupes, si vous voulez,
20:02qui se retrouvent dans trois parties. Vous avez
20:04la France des banlieues, une partie des
20:06bobos de gauche des villes qui se retrouvent
20:08chez LFI, qui ne croise jamais,
20:10qui ne rencontre jamais, qui ne côtoie jamais
20:12la France du milieu, celle des
20:14grandes villes, qui
20:16envoient leurs enfants étudiés à l'international
20:18et qui vivent bien, on va dire, et qui ne
20:20croise jamais la troisième partie,
20:22qui est celle de la ruralité, des petites villes,
20:24et qui, elle, se reconnaît dans le
20:26rassemblement national. Cette
20:28espèce de séparation en trois
20:30groupes va être très compliquée
20:32dans l'avenir
20:34à aménager, si vous voulez,
20:36pour donner une majorité et
20:38un gouvernement à la France.
20:40Encore beaucoup de questions, de flous, mais on y voit
20:42quand même un petit peu plus clair, même beaucoup plus clair
20:44avec vous. Marc Baudry est directeur
20:46adjoint de la rédaction de Boulevard Voltaire.
20:48Merci d'avoir été avec nous ce matin sur ce Radio.
20:50Merci à vous également, Fabrice Hakoun.
20:52Essayif, chef d'entreprise, auteur de
20:54Rallumons les Lumières, aux éditions de l'Archipel.
20:56Sud Radio, il est 9h56.
20:58Vous restez sur Sud Radio, dans un instant,
21:00Sud Radio Média, avec Thierry Guerrier et Gilles Gonzeman,
21:02qui reçoivent Philippe Etchebes.
21:04Très bonne journée à tous.

Recommandations