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00:00Il est 19h17, on est en direct, on est sur Europe 1, on attend Aurélie Assouline, présidente du collectif du 7 octobre.
00:07Je suis toujours avec Olivier d'Artigolle, Sarah Salmane qui sont dans ce studio,
00:11juste un mot peut-être sur ces manifestations aujourd'hui qui étaient extrêmement tendues.
00:15Mais extrêmement tendues, c'est-à-dire que même les journalistes ont du mal à faire leur travail.
00:19On dit les choses, Olivier d'Artigolle, je vous le dis.
00:22Non mais je vais le dire parce qu'on en a parlé avec Thomas Lacroix pour être tout à fait transparent avec vous.
00:26Thomas a fait le choix pour protéger chez les journalistes, sachant que d'autres se sont fait agresser hier, notamment des collègues de BFM TV.
00:32Thomas Lacroix, rédacteur en chef de cette émission, pourquoi vous n'avez pas envoyé de journalistes dans les manifestations ?
00:44Est-ce que vous pouvez dire aux auditeurs d'Europe 1 ce que vous m'avez dit tout à l'heure ?
00:47Thomas ? Thomas on ne vous entend pas, je vous le dis.
00:51Non on ne vous entend toujours pas, enfin moi je ne vous entends pas, mais ça ne fonctionne pas.
00:55La sécurité des journalistes n'était pas assurée.
00:58Aurélie Assouline, bonsoir, merci d'être avec nous dans ce studio.
01:02Présidente du collectif du 7 octobre, vous revenez de ces manifestations, de cette mobilisation.
01:06Est-ce que vous pouvez juste nous donner un petit peu la tonalité, comment ça s'est passé ?
01:11Est-ce qu'on sentait ces tensions ?
01:13En fait je viens de passer un après-midi lunaire.
01:17On a été parqués à l'extérieur de la manifestation.
01:22On était dans l'impossibilité d'avancer pendant près de 3 heures et 45 minutes.
01:26On a fini assise par terre, à attendre que les policiers,
01:30que je remercie, qui ont fait un cordon de sécurité incroyable,
01:34gazent les personnes qui ne voulaient pas avancer pour empêcher les femmes juives
01:38de participer à la manifestation.
01:40Non mais c'est incroyable, vous entendez ?
01:42Vous entendez ? Non mais vous entendez, c'est quand même incroyable.
01:44C'est-à-dire que les femmes juives...
01:46En fait quand vous êtes juive, vous n'avez pas le droit de venir manifester avec les autres.
01:49C'est-à-dire d'un côté on met les juives et de l'autre on met les autres.
01:51La journée internationale des droits des femmes est maintenant prise dans l'étau de l'extrême-gauche.
01:57C'est juste hallucinant.
01:59Oui mais c'est inaudible. Que dit l'extrême-gauche ?
02:01Evidemment qu'on les met face à leur responsabilité.
02:03Ils ne peuvent pas refuser les femmes juives.
02:05Attendez Sarah Salmane, je voudrais qu'Aurélie Asselineau réponde.
02:07Nous sommes des fascistes, tout simplement.
02:09Nous sommes des fascistes.
02:11Fascistes hors de notre manifestation.
02:13C'était ça.
02:15Ils se distribuaient des papiers en disant
02:17tout le temps que les sionistes seront là,
02:19nous n'avançons pas.
02:21Il n'y a pas un mot d'ordre.
02:23Ça avait été programmé.
02:25En revanche, pardon,
02:27ça ne dérange personne
02:29que des femmes,
02:31l'action des fémenes qui a provoqué une polémique
02:33qui crée Aïl Donald Trump, Aïl Poutine.
02:35Je voudrais juste qu'on écoute en faisant des gestes
02:37évoquant le nazisme.
02:39Ça, ça ne dérange personne. Écoutez.
02:41Aïl Donald Trump !
02:43Aïl Donald Trump !
02:45Aïl Vladimir Poutine !
02:47Aïl Vladimir Poutine !
02:49Aïl Elon Musk !
02:51Aïl Elon Musk !
02:53Aïl Elon Musk !
02:55Pardon, excusez-moi,
02:57mais qui sont les fascistes ?
02:59Ça, en revanche, ça ne dérange personne, Aurélie Asselineau ?
03:01Non, absolument pas.
03:03Je pense qu'ils ne se rendent même pas compte
03:05de ce qu'ils font.
03:07Ce n'est pas possible. On avait avec nous
03:09les femmes iraniennes qui se sauvent de leur pays
03:11parce que si elles ne portent pas le voile,
03:13elles sont tuées. En Israël,
03:15il y a des femmes qui ont été violées, assassinées,
03:17massacrées, brûlées.
03:19Pour eux, on défend la cause palestinienne.
03:21Mais je suis même certaine
03:23que les femmes palestiniennes qui sont tuées par le Hamas
03:25et le djihad islamique n'ont pas besoin
03:27de leur soutien. Ils ont besoin
03:29qu'on les sauve du Hamas et du djihad islamique.
03:31Pas de...
03:33Je suis dans un état...
03:35Franchement, je viens de vivre un après-midi juste
03:37incroyable, épouvantable.
03:39On est sortis de la République.
03:41Aujourd'hui, on n'avait pas le droit d'être
03:43au sein de la République.
03:45C'est incroyable. Olivier Dartigold, je voudrais vous entendre.
03:47Vous n'aviez pas à vivre cela.
03:49C'est-à-dire que, tout en étant moi
03:51d'une sensibilité de gauche,
03:53sachez qu'une gauche
03:55qui s'oppose totalement à ça
03:57existe encore dans notre pays.
03:59Nous avions des élus de gauche avec nous, évidemment.
04:01Il faudrait que, dans le cadre de ces événements,
04:03elles s'expriment. Tout ça est inacceptable.
04:05Normalement, le 8 mars
04:07devrait être une journée positive
04:09où des forces s'additionnent
04:11pour parler du sort fait aux femmes
04:13dans le monde, pour parler des iraniennes
04:15et pour, j'ai envie de dire,
04:17aller sur une journée comme elles ont pu l'être
04:19par le passé. Aujourd'hui,
04:21l'instrumentalisation par certains
04:23du conflit israélo-palestinien
04:25et leur ignominie
04:27qui a fait qu'ils ont
04:29en effet oublié
04:31ces femmes israéliennes mortes
04:33car juives, assassinées car juives.
04:35Ils n'en ont jamais parlé et, d'une certaine
04:37manière, ça les disqualifie à jamais
04:39pour parler de la cause des femmes.
04:41Mais je vous assure que ce qui s'est passé est
04:43intolérable et que vous aviez bien sûr
04:45toute votre place dans la
04:47manifestation. Par contre,
04:49certains collectifs qui ne se situent pas
04:51à gauche et qui mènent des combats
04:53politiques sur OQTF, etc.
04:55peuvent, eux, avoir une
04:57attitude sur ces journées-là pour
04:59un peu créer, si ce n'est le buzz,
05:01certaines tensions. Mais ce qui n'est pas votre cas.
05:03Mais vous imaginez quand même le salut nazi ?
05:05Non mais pardon, excusez-moi,
05:07mais moi je suis extrêmement choquée. Le salut
05:09nazi, ça ne dérange personne, Sarah Salman.
05:11Ah non, mais moi je trouve ça vraiment révoltant ce que vous dites.
05:13Ça veut dire que quand on est juive, on ne peut pas manifester.
05:15Donc en fait, je comprends mieux pourquoi
05:17les femmes juives israéliennes n'ont pas reçu de soutien.
05:19C'est parce qu'en fait, comme elles sont juives,
05:21on ne les soutient pas. Et pire encore,
05:23parce qu'elles sont juives, on ne les croit pas
05:25et on les évince, on les exclut,
05:27on leur marche dessus. Et j'espère une réaction
05:29exemplaire des élus de gauche,
05:31du parti socialiste. Bon, la France insoumise,
05:33je n'espère plus rien. Mais est-ce que
05:35le parti socialiste va réagir ? Ce qui s'est passé là est intolérable.
05:37Moi je vous invite à en parler
05:39vraiment le plus possible.
05:41On a vu des élus du parti socialiste qui étaient là,
05:43notamment Arielle Veil. Et heureusement
05:45qu'il y a encore
05:47des personnes de gauche qui se situent dans le cadre
05:49républicain. Ils étaient
05:51avec nous dans la manifestation, on était tous ensemble,
05:53LR, PS, bloqués,
05:55assis par terre, je vous assure, pendant
05:57trois heures de temps, assis par terre.
05:59A la fin, on s'est assis. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
06:01Bruno Retailleau. Bruno Retailleau s'est exprimé.
06:03Le ministre de l'Intérieur a dénoncé sur X des
06:05organisations féministes qui appellent à empêcher
06:07des associations de manifester pour la journée
06:09internationale des droits des femmes, au motif
06:11qu'elles portent des idées politiques qui ne leur conviennent
06:13pas, ou qu'elles sont composées
06:15de femmes juives. Mais Bruno Retailleau
06:17le dit. C'est quand même
06:19incroyable. C'est incroyable.
06:21Aujourd'hui, est-ce que vous pensez que le combat féministe est
06:23confisqué par une extrême gauche
06:25pro amas ? Mais tout à fait.
06:27On l'a vu encore hier soir.
06:29Vous vous rendez compte que, sous prétexte
06:31de défendre la cause des femmes
06:33palestiniennes, on a eu dans
06:35Paris des cris et des appels à l'intifada.
06:37On les a passés sur Europe 1 hier soir
06:39dans cette émission.
06:41C'est un appel à la violence.
06:43Il n'y a aucune des deux
06:45intifadas qui s'est fait sans
06:47attentats à la bombe, sans coups de couteau.
06:49C'est un appel à la violence. Et par
06:51définition, quand on appelle dans Paris
06:53à l'intifada, on appelle par
06:55extension à massacrer
06:57des juifs.
06:59D'autant plus que c'est souillé
07:01le combat de femmes palestiniennes
07:03et de femmes israéliennes qui, en
07:05commun, depuis des années, essayent
07:07de construire une paix juste et durable
07:09avec la reconnaissance des deux états
07:11dans une situation viable. C'est-à-dire que
07:13ils ne parlent même pas au nom des femmes
07:15palestiniennes en se comportant ainsi.
07:17Des personnes qui n'ont pas dit très
07:19clairement que le Hamas est une organisation
07:21terroriste ne peuvent pas défendre
07:23les femmes palestiniennes qui vivent sous le joug du Hamas.
07:25Sarah Salmane, j'ai une question.
07:27Vous êtes avocate. Vous parlez
07:29de cette manifestation d'hier soir.
07:31Ces appels à l'intifada dans les rues de
07:33Paris. Sarah Salmane,
07:35Laurent Nunez, le préfet
07:37de Paris, était sur le plateau
07:39de Pascal Praud hier matin sur
07:41CNews et dit bien que cette manifestation
07:43est interdite. Sauf que la justice s'empare du dossier
07:45et la justice
07:47désavoue M. Nunez
07:49et dit, oui, cette
07:51manifestation sera autorisée.
07:53Oui, le tribunal administratif
07:55de Paris
07:57a décidé que cette manifestation était autorisée.
07:59Ce qui est intéressant, c'est la motivation du tribunal.
08:01C'est l'ordre public qui est retenu.
08:03L'ordre public, c'est une notion, bien sûr, juridique
08:05qui repose sur la sécurité, la salubrité
08:07et la tranquillité. Mais cette notion
08:09est parfois à géométrie variable.
08:11Ça veut dire qu'il y a finalement un ordre
08:13public opportuniste. Là, on estime
08:15que l'ordre public ne serait pas respecté.
08:17Pourquoi ? Parce que depuis 2020,
08:19ça s'est toujours bien passé, mais ça ne vous aura pas échappé
08:21entre 2020 en plein Covid
08:23et aujourd'hui, après le 7 octobre.
08:25C'est plus exactement la même chose.
08:27Deuxième argument, le préfet de police
08:29ne démontre pas l'insuffisance des moyens.
08:31Donc ça, je ne savais pas que c'était une condition.
08:33Maintenant, on le découvre.
08:35C'est plutôt surprenant. Et pourtant,
08:37je ne suis pas pour les interdictions à tout va.
08:39Mais là, c'est un appel à l'intifada clair et net.
08:41J'avoue que c'est assez surprenant
08:43quand on voit que d'autres manifestations sont interdites
08:45pour bien moins que ça.
08:47Très surpris si je peux me permettre qu'un référé
08:49d'une manifestation soit allé aussi vite.
08:51Ils n'avaient pas le choix.
08:53Pourquoi ?
08:55Un référé, c'est quand même
08:57dans un cas d'extrême urgence,
08:59quand il y a un cas de potentiel mort.
09:01Ils devaient trancher avant des mandats.
09:03Si on tranche dans deux semaines,
09:05ça n'a plus de sens.
09:07Voici un mot, car il nous écoute peut-être,
09:09pour toutes celles et ceux
09:11qui ont organisé des manifestations
09:13dans les provinces, dans les territoires,
09:15dans les départements, sur cette journée du 8 mars
09:17et où les choses se sont bien passées.
09:19Heureusement que ça peut se passer comme ça.
09:21Sur Paris, nous savons que c'est difficile.
09:23Il y avait 120 000 personnes à Paris,
09:25d'après le collectif qui a organisé
09:27cette mobilisation.
09:29On va en reparler dans un instant.
09:31Vous entendrez aussi
09:33dans quelques minutes le témoignage de Nathalie.
09:35Son fils est harcelé,
09:37menacé de mort par un gamin
09:39de 15 ans, qui était un de ses anciens copains.
09:41Ça fait un an que ça dure.
09:43La justice traîne.
09:45Son fils ne va plus à l'école depuis 8 mois.
09:47Il a peur de sortir de chez lui.
09:49Vous entendrez le témoignage de Nathalie.
09:51Il est 19h27.

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