Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:05Bonjour Laurence.
00:06Bonjour et ravi de vous retrouver pour notre débat hebdomadaire après une semaine d'actualité encore bien chargée.
00:11Le voyage aux Etats-Unis d'Emmanuel Macron lundi, il a été reçu en grande pompe par Donald Trump pour évoquer les négociations de paix en Ukraine.
00:19Cette visite a-t-elle été un succès pour le président français à grand renfort d'accolade et de tape dans la main ?
00:25Ou est-ce que le chef de l'état français est rentré bredouille alors qu'il venait défendre les intérêts des Européens et des Ukrainiens ?
00:32On va voir ce que vous en pensez.
00:34Fin de cavale pour le multi-récidiviste Mohamed Amra.
00:37Le fugitif en cavale depuis neuf mois a été arrêté en Roumanie, rapatrié en France.
00:41On rappelle que deux agents pénitentiaires ont été abattus au péage d'un Carville lors de son évasion.
00:47Il a été placé à l'isolement dans une prison de haute sécurité à Condé-sur-Sarthe.
00:52Ce qui frappe Michel, c'est le sourire qu'il arborait pendant son interpellation en Roumanie.
00:57Qu'est-ce que cela traduit pour vous ?
00:59Sentiment d'impunité, signal envoyé à ses complices et aux narcotrafiquants.
01:04Là encore, je vous pose la question.
01:06La lutte contre l'immigration irrégulière au menu d'un comité interministériel organisé par François Bayrou.
01:12Le Premier ministre laisse six semaines aux Algériens pour reprendre leurs compatriotes sous au QTF
01:18avant de remettre éventuellement en cause les accords de 1968.
01:22Est-ce que cela peut marcher pour vous ?
01:24Dans un contexte de crise diplomatique entre la France et l'Algérie,
01:27notre pays tente, on le voit, de riposter face aux provocations et humiliations quotidiennes que nous inflige l'Algérie.
01:34Rappelons que notre ami Boalem Sansal est toujours détenu dans les geôles algériennes alors qu'il est gravement malade.
01:40Enfin, la fermeture de C8, c'était hier soir.
01:44Écran noir pour la première chaîne de la TNT.
01:47Au grand désespoir des téléspectateurs, des salariés, des animateurs qui voient leur emploi menacé.
01:54S'agit-il d'une décision politique pour vous ?
01:57L'ARCOM est-elle une instance indépendante comme le prétend alors que son président est nommé par le Président de la République ?
02:04Là aussi, nous avons hâte de vous entendre, mon cher Michel Onfray.
02:08Voilà, pour le menu, est-ce que cela vous va ?
02:11On va commencer par le président français qui a été reçu à la Maison Blanche lundi par Donald Trump.
02:16L'objectif, c'était, Michel, de faire entendre la voix des Européens dans les négociations de paix que se déroulent sans eux entre Américains et Russes.
02:22Cordialité de mise, accolade, tape dans les mains.
02:27Et puis, en fin de semaine, on va le voir, c'est le deuxième épisode, douche froide quand Donald Trump annonce 25% de taxes douanières pour les Européens.
02:34Mais sur la mise en scène, on va écouter peut-être Donald Trump d'abord.
02:39Il parle dans sa conférence de presse aux côtés d'Emmanuel Macron d'une éventualité d'une troisième guerre mondiale.
02:44On va voir ce que vous pensez de cette mise en scène de toute cette visite-là.
02:47D'abord, Donald Trump.
02:49Cette situation est terrible et elle pourrait dégénérer en troisième guerre mondiale.
02:55Je ne vais pas laisser cela se produire.
02:57Cette guerre n'aurait pas dû se produire, mais elle a commencé.
03:00Et quel désastre, quel désastre sanglant.
03:03Je suis heureux que le président Macron soit d'accord pour dire que le fardeau de la sécurité européenne doit être porté par les nations européennes et pas seulement par les États-Unis d'Amérique.
03:14L'Europe doit assumer un rôle important dans sa sécurité et dans la sécurité de long terme de l'Ukraine.
03:21Elle y est prête.
03:22Voilà pour Donald Trump.
03:23Comment est-ce que vous jugez, Michel, qu'on ferait cette visite d'Emmanuel Macron aux États-Unis ?
03:29D'abord, c'est assez réjouissant de voir que le drapeau français peut exister sans le drapeau européen.
03:33Depuis des années, on est flanqué de ce drapeau qui nous dit, en gros, au-dessus de la France.
03:38Parce qu'il figure derrière les deux hommes.
03:39Voilà, on le dit pour nos auditeurs.
03:40Donc là, on a effectivement le drapeau américain et le drapeau français.
03:44Par ailleurs, je pense que Trump a raison de dire que cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu.
03:50C'est-à-dire qu'on fait de la morale sur cette guerre.
03:53Ce n'est pas bien.
03:54Il y a un méchant, il y a un gentil, etc.
03:56En tout cas, il y a un agresseur, un agressé.
03:57C'est indéniable.
03:58C'est ce que j'allais ajouter, en disant qu'on est d'accord sur ce sujet.
04:02Ce n'est pas la peine d'épiloguer.
04:03Mais si on veut faire un travail un peu philosophique, c'est pourquoi cette guerre a-t-elle eu lieu ?
04:06Comment a-t-elle eu lieu ?
04:07Aurait-elle pu ne pas avoir lieu ?
04:09Alors évidemment, sur un certain nombre de plateaux, ça n'était pas possible qu'elle n'ait pas lieu.
04:13Donc l'affaire était réglée.
04:14On ne peut pas penser...
04:15L'affaire est déjà pensée pour vous.
04:17Vous n'avez pas besoin de réfléchir.
04:18Mais quand il dit qu'elle aurait dû ne pas avoir lieu, c'est que des choses auraient dû être faites qui n'ont pas été faites.
04:23Des choses qui, d'ailleurs, n'ont pas été faites.
04:26Mais il y a eu des choses qui ont été faites.
04:27Par exemple, la trahison des accords de Minsk.
04:29C'est-à-dire l'humiliation de Poutine.
04:32On n'humilie jamais quelqu'un, ni même un peuple, impunément.
04:35Ça vous revient toujours dans la figure, à un moment donné.
04:37Les gens n'oublient jamais qu'on les a humiliés.
04:39Et on a humilié la Russie depuis 1992.
04:42Avec Mitterrand, déjà.
04:43On ne va pas refaire l'histoire.
04:44Mitterrand, etc.
04:46Tout cet espèce de mépris que nous avons signifié à l'Union soviétique, puis à la CUI, puis à la Russie,
04:52tout ça a fait qu'il y a eu des problèmes, des congélations des peuples et des nations
04:58qui ont fait que, d'un seul coup, les régions sont revenues.
05:00La question du Donbass s'est posée, la question de la Crimée.
05:04Et ça a été résolu dans une espèce de violence sous-jacente et d'impérialisme européen.
05:10Ça, c'est pour la grande photo.
05:12C'est la grande photo.
05:13Et c'est juste pour donner une petite note en dessous du propos de Trump
05:17qui dit que cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu.
05:19C'est un propos extrêmement intéressant.
05:21Par ailleurs, il reçoit le président Macron non pas comme le président de l'Europe
05:26ou un président putatif de l'Europe.
05:28C'est pas non plus l'Europe.
05:29L'Europe, ça n'existe pas pour lui.
05:30Enfin, du moins sur ce sujet-là.
05:32Vous n'avez pas géré le problème.
05:34Vous avez mis de l'huile sur le feu.
05:36Vous avez rendu possible une situation qui rendait possible peut-être même,
05:39dans des logiques de causalité, une troisième guerre mondiale.
05:42Vous avez été inconséquent.
05:44Vous avez été incohérent.
05:45C'est ce que dit Trump.
05:46On ne joue pas avec les peuples et les nations comme ça.
05:49On ne permet pas à une puissance nucléaire de dire à un moment donné
05:52« Attention, attention, je risque de m'en servir, je risque de m'en servir. »
05:55En disant « Mais non, il ne le fera pas. Bien sûr qu'il ne le fera pas. »
05:57C'était un peu léger.
05:58Et il a dit justement que c'était léger.
06:00Puis d'un seul coup, il arrive.
06:01Il dit que c'est fini.
06:02Cette guerre est terminée.
06:03Enfin, il passe sous silence les quatre années de mandat de Joe Biden
06:06qui, lui, au contraire, n'était pas sur cette ligne-là.
06:08Bien sûr.
06:09Mais c'est d'où l'intérêt de la politique.
06:11C'est-à-dire que quand vous avez vraiment des programmes qui s'opposent
06:14et quand on n'a pas le choix entre machin et bidule
06:19et que c'est Mélanie, c'est Orban, c'est Trump, c'est des individus qui nous disent
06:24« Non, non, on pense au peuple d'abord.
06:26Et c'est le peuple qui nous soutient, c'est le peuple qui nous défend.
06:29Est-ce que le peuple a demandé cette guerre ?
06:31Est-ce que le peuple a voulu cette guerre ?
06:33Est-ce que le peuple a choisi de payer cette guerre, les effets de cette guerre
06:37quand cette guerre aurait pu ne pas être possible ? »
06:39Bien sûr que vous avez raison de rappeler qu'il y a eu une guerre, qu'il y a eu des morts.
06:43Ça a été encouragé par les Américains.
06:45C'est voulu par l'impérialisme européiste dont on ne parle jamais.
06:49L'impérialisme, c'est d'ajouter des pays aux pays en disant « espace vital », comme disaient les nazis.
06:54Donc on augmente l'espace vital.
06:56Puis en face, vous avez des gens qui disent « Mais si vous augmentez votre espace vital, c'est à mon détriment.
07:00Et je ne vais pas laisser faire cette augmentation de votre espace vital
07:04puisque ce sera au détriment de notre propre espace vital. »
07:07C'est ça la politique. C'est de l'éthologie.
07:10Et donc il y a un moment donné où on calme le jeu.
07:12C'est ce que font Hollande et Merkel en disant « On fait un petit accord de Minsk.
07:16On ne va pas de toute façon le respecter.
07:18Pendant ce temps-là, on arme parce que la guerre, on la veut. »
07:21Hollande a voulu la guerre. Merkel a voulu la guerre.
07:23Macron a voulu la guerre. Ils ont fabriqué cette guerre.
07:26C'était possible de ne pas la faire.
07:28Michel, on va justement se concentrer un tout petit peu plus sur les relations entre Emmanuel Macron et Donald Trump.
07:33Parce que je le disais, ils ont se montré très proches, très complices dans les gestes.
07:37Il y a un petit extrait qu'on va écouter.
07:40C'est quand le président Donald Trump raconte une anecdote qui s'est passée à Paris lors de son premier mandat.
07:45Lorsque le couple américain et le couple français vont dîner à la Tour Eiffel.
07:51Écoutez ce qu'il dit du président Macron.
07:54Je veux juste vous raconter une petite histoire.
07:58Nous étions à la Tour Eiffel pour un dîner avec votre merveilleuse femme et la mienne.
08:02Nous sommes sortis et le président Macron a commencé à parler en français.
08:06Et on n'avait pas d'interprète.
08:08Il a parlé, parlé, parlé.
08:10Alors j'ai répondu oui, oui, oui.
08:12Et il m'a bien nu parce que le lendemain j'ai lu les journaux.
08:15Et je me suis dit, ce n'est pas du tout ce qu'on s'était dit.
08:20C'est un petit malin, je vous le dis.
08:28Pour nos auditeurs, je le décris l'image.
08:31On voit le président Macron et le président Trump se donner la main, se faire des checks comme on dit.
08:36Et montrer une proximité qui paraît évidente.
08:39Comment vous la voyez vous cette proximité ?
08:42Non, il tripote tout le monde Macron.
08:44Donc il a des proximités évidentes avec tout le monde.
08:46Il ne peut pas rencontrer des gens sans toucher le bras, la main, l'avant-bras.
08:49Sans en serrer, sans embrasser, sans tripoter.
08:51En permanence, c'est une obscénité insupportable.
08:54Il n'a pas compris qu'il y avait deux corps du roi et que le corps du roi n'embrasse pas comme ça.
08:57N'embrasse pas en disant, t'es mon pote, t'es mon copain, je te tue toi, etc.
09:01C'est insupportable cette façon d'incarner la souveraineté nationale.
09:06C'est insupportable.
09:07Mais c'est un voyage réussi pour la France ou pas ?
09:09Non, bien sûr que non.
09:11D'abord, votre magnifique épouse.
09:13Je ne commande pas votre magnifique épouse.
09:15Je crois qu'il est capable de faire beaucoup d'ironie, Donald Trump.
09:17Et par la suite, il nous dit quand même quelque chose d'extraordinaire.
09:20Il nous dit, ce type est un menteur.
09:22C'est un petit malin, mais ça reste quand même un menteur.
09:24Donc, voilà quelqu'un qui a des relations qui sont biaisées par le fait que lui parle l'anglais,
09:32Macron et Trump semblent ne pas parler ou comprendre le français.
09:36Toujours est-il qu'il dit clairement ce qui est dit, c'est-à-dire il a menti.
09:40On a eu un dîner, on s'est dit des choses, il a dit le contraire à la presse.
09:43Le lendemain, je découvre la presse, il a menti.
09:45C'est un petit malin.
09:46C'est ce qui s'est passé à Washington, là.
09:48Mais c'est tout le temps.
09:49Les deux hommes disaient absolument des choses différentes.
09:50Mais bien sûr.
09:51Donc, il est reçu, mais pourquoi faire ?
09:53On s'entend dire trois jours plus tard qu'on augmente les tarifs, que la douane, etc.
09:58Et puis, il fait quoi ?
10:00C'est mon copain, toujours.
10:01Il va aller le tripoter.
10:02Il veut lui mettre la main sur le genou.
10:03Et j'ai vu dans la presse française des commentaires du genre,
10:05il interrompt le président Trump en lui mettant la main sur le genou.
10:09C'est vrai.
10:10On imagine le général De Gaulle mettre la main sur le genou de Staline en disant,
10:15Joseph, je pense que...
10:16Ah, le général.
10:17C'est longtemps qu'on n'en avait pas parlé.
10:18Oui, c'est ça.
10:19Donc, tout ça est insupportable et c'est du blabla.
10:24Il continue à faire ce qu'il a l'intention de faire, de toute façon, Trump.
10:27Et il estime que le petit malin ne va pas se mettre en travers de la route.
10:30Le type qui s'est fait des bigoudis sur Internet pour parler de l'intelligence artificielle n'est pas crédible.
10:35On est en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
10:38Michel, on vient d'évoquer la relation entre Donald Trump et Emmanuel Macron.
10:41Deuxième épisode, douche froide en fin de semaine,
10:43puisque Donald Trump donne une conférence de presse sur les taxes douanières,
10:4625% pour les Européens, et surtout, il prononce cette phrase,
10:49et je m'en excuse auprès des auditeurs et des spectateurs,
10:52l'Union Européenne a été faite pour emmerder les Américains.
10:55Écoutez-le.
11:00L'Union Européenne a été...
11:01Elle a été créée pour emmerder les Etats-Unis.
11:03Écoutez, soyons honnêtes, l'Union Européenne a été conçue pour emmerder les Etats-Unis.
11:07C'est son but.
11:08Et ils ont fait du bon travail.
11:09Mais maintenant, je suis président.
11:13Voilà pour Donald Trump.
11:14C'est bon, là, on a compris.
11:15Il va falloir qu'on passe à la caisse.
11:17Oui, je pense qu'il a tort.
11:18Elle n'a pas été faite pour emmerder l'Amérique.
11:20Elle a été faite pour être un supplétif de l'Amérique
11:23en disant ce que vous n'avez pas réussi avec la politique de l'AMGOT,
11:26qui était la fameuse politique d'occupation militaire des Américains
11:29dès qu'ils sont arrivés le 6 juin 1944.
11:31Qui parvoyait une autre monnaie, comme vous l'avez bien dit.
11:33Absolument.
11:34Avec une administration qui aurait été faite avec des pétinistes,
11:36parce qu'eux, au moins, étaient anticommunistes.
11:39C'était la courroie de transmission.
11:40Je rappelle quand même que Jean Monnet,
11:42qui a voulu cette Europe-là, était payé par la CIA.
11:45Il a eu de l'argent pour que ses mémoires puissent être écrites par un autre que lui.
11:48Et que François Mitterrand, qui souscrivait absolument à Jean Monnet,
11:51a fait rentrer Jean Monnet au Panthéon.
11:53Tout est quand même très clair.
11:55L'Europe, elle a été faite pour détruire les nations.
11:58Elle a été faite pour détruire les peuples.
12:00Jean Monnet voulait pendant la guerre, d'ailleurs,
12:01que la France devienne anglaise et qu'elle disparaisse en tant qu'entité.
12:05Donc il s'agissait de constituer une espèce d'État américain supplémentaire.
12:09Je pense qu'il est assez inculte sur le terrain de l'histoire, probablement de l'histoire d'Europe.
12:14Non, l'Europe n'a pas été faite pour emmerder les États-Unis.
12:17Elle a été faite pour dire qu'on est une courroie de transmission sur le terrain européen.
12:21D'ailleurs, toute la complicité avec les États-Unis, avec l'OTAN,
12:25toutes les bases qui ont été construites sur le territoire européen,
12:28cette espèce de façon d'obtenir une parité entre le dollar et l'euro,
12:32tout ça donne tort à Trump.
12:35Le général De Gaulle, lui, voulait une autre Europe, évidemment.
12:37Et il voulait une Europe qui ne soit pas américaine.
12:39Là, il se trompe en pensant que l'Europe, elle a été construite contre les États-Unis.
12:43Non, l'Europe du général De Gaulle l'aurait été.
12:45Parce qu'il aurait voulu, il voulait une Europe des nations souveraines.
12:49Et là, pour le coup, en disant, oui, il y aura deux puissances.
12:52À l'époque, il y avait la puissance soviétique et la puissance américaine.
12:54Et il faut une tierce puissance pour le général De Gaulle,
12:57qui était une Europe conduite par la France, je le rappelle.
12:59C'était le désir du général De Gaulle.
13:01Non pas une Europe conduite par l'Allemagne, comme ça a été le cas depuis Mitterrand,
13:05mais une Europe conduite par la France.
13:07Donc, une Europe française, ça c'est le général De Gaulle.
13:09Mais donc, il n'a jamais voulu...
13:11Mais on en est loin.
13:12Comment ?
13:13On en est très loin.
13:14Oui, absolument.
13:15Michel Leprince, d'ailleurs, je suis surprise que vous n'ayez pas dit que l'Union Européenne, au fond,
13:17elle avait été faite pour embêter les Européens.
13:19Pour embêter les nations, plus que les Européens.
13:21Parce que moi, je suis Européen.
13:23Mais je suis aussi un défenseur des nations.
13:25Donc, tout est fait pour détruire les nations, et d'ailleurs, pour détruire les peuples.
13:28On le voit bien.
13:29À chaque fois qu'un peuple vote mal, on lui dit,
13:31vous avez mal voté, on va passer par-dessus votre tête.
13:33En permanence, c'est ainsi fait.
13:35C'est-à-dire, en 2005, quand le peuple dit,
13:37on ne veut pas de ce traité européen, on a compris.
13:39Moi, j'avais compris en 1992, comme beaucoup de gens,
13:41comme Philippe de Villiers, comme Jean-Pierre Chevènement.
13:43En disant, non, nous abandonnons notre souveraineté nationale.
13:45Les gens ont eu besoin d'un certain temps pour comprendre.
13:47Ce n'est pas grave.
13:48Mais en 2005, ils comprennent.
13:49Qu'est-ce qu'on leur dit ?
13:50En 2008, on leur dit, vous l'aurez quand même.
13:52Et quand, la dernière fois, les gens se sont exprimés
13:54et qu'ils ont voté en faveur de Marine Le Pen pour les législatives,
14:01c'est après, en disant, nous avons gagné.
14:03Et puis après, Macron qui dit, non, personne n'a gagné.
14:06C'est trois points partout.
14:08Et puis d'ailleurs, vous aurez de toute façon le contraire
14:10de ce que vous avez demandé, c'est-à-dire encore plus d'Europe.
14:12La preuve, on a eu Barnier, on a eu Bayrou,
14:14et on continue avec l'Europe,
14:16et les bornes et autres qui continuent dans cette logique-là.
14:19Michel Lomprey, on est sur CNews et sur Europe.
14:21Évoquons maintenant le retour en France du narcotrafiquant Mohamed Hamra,
14:25qui a été incarcéré, je vous l'ai dit, dans une prison de haute sécurité
14:28à Condé-sur-Sarthe.
14:30Il a été en cavale depuis neuf mois.
14:32Il a été arrêté en Roumanie,
14:34où il était en train de quasiment subir des opérations de chirurgie esthétique
14:38pour modifier l'apparence de son visage.
14:40J'ai tenu cette semaine à rappeler dans Punchline, Michel,
14:43le nom des deux victimes de cette évasion.
14:46Deux agents de la pénitentiaire qui ont été abattus sauvagement
14:49lors de l'évasion, en mai dernier, au péage d'un Carville,
14:52Fabrice Mailloux et Arnaud Garcia,
14:54l'un père de famille, l'autre qui allait voir un enfant.
14:56On va juste écouter le papa d'Arnaud Garcia,
14:59qui s'est évidemment soulagé après l'arrestation de ce multirécidiviste.
15:04Depuis la formation qu'il a été interpellé,
15:07ça me retire un gros poids.
15:09Ça fait du bien qu'il soit arrêté, même après neuf mois d'enquête,
15:12mais ce qui prouve que les gars, pendant neuf mois,
15:14ils ont quand même travaillé.
15:16La haine, je l'ai depuis le départ.
15:18Cinq minutes après l'assassinat,
15:22la haine est montée en moi depuis.
15:24Je l'ai toujours.
15:26Elle est descendue un petit peu.
15:29Mais je l'ai toujours,
15:31et je l'aurai jusqu'au tribunal.
15:34– Pour hommage, évidemment, à cet homme et à sa famille,
15:38et aux familles de Fabrice Mailloux,
15:40quand vous voyez le sourire de Mohamed Amra,
15:43lorsqu'il a été arrêté en Roumanie,
15:45qu'est-ce que vous vous dites Michel ?
15:47Que c'est un sourire qui nous est adressé ?
15:49– Ah oui, vous avez vu d'ailleurs la médiatisation.
15:51Et puis après d'ailleurs, tout le showbiz,
15:53il va bientôt y avoir un film avec ce garçon-là.
15:57On le voit, les motos, les hélicoptères, le Falcon.
16:01Donc évidemment, un héros positif pour les nihilistes
16:04et pour les tenants de la décadence.
16:06Il est formidable ce garçon.
16:07Je suis étonné d'ailleurs que Mélenchon n'en ait pas encore dit du bien,
16:10ou sa bande.
16:11Mais c'est une façon de dire le combat continue.
16:14Ce garçon, il a commencé à 11 ans.
16:16Entre 11 et 14 ans, il a un casier judiciaire qui est incroyable.
16:19Qu'est-ce qu'on a fait pour qu'il ne devienne pas ce qu'il est devenu ?
16:22Au-delà de sa majorité, rien.
16:24On n'a rien fait.
16:25Donc c'est un échec de l'État français.
16:27Contrairement à ce qu'on raconte.
16:28Grand succès, on est allé le retrouver en Roumanie.
16:30Formidable, très bien.
16:31Mais il y en a des centaines d'individus
16:33qui ont fabriqué leur vie comme ça.
16:35Qu'est-ce qui s'est passé en prison ?
16:37C'est-à-dire, échec du fait qu'entre 11 et 14 ans,
16:40il ait été un délinquant haut de gamme.
16:42Échec du fait que quand il est en prison, ça continue le business.
16:45C'est ce que j'allais vous dire.
16:47Qu'est-ce qui se passe là ?
16:49Donc je veux bien, je sais qu'il y a un certain nombre de gens
16:52qui dans l'administration pénitentiaire
16:54ne gagnent pas beaucoup d'argent
16:56et que c'est facile de laisser passer.
16:58Mais en même temps, il y a toute une législation
17:00qui permet de ne plus faire de fouilles
17:02ou de permettre l'arrivée d'un certain nombre de téléphones.
17:05Mais enfin, c'est du business.
17:06C'est un bureau qui est dans sa cellule.
17:08C'est du télétravail.
17:09Absolument.
17:10Et il continue.
17:11Donc là, avec son sourire, il nous dit quoi ?
17:13Mais ça continue.
17:14Les affaires continuent.
17:15Donc il a quel âge ?
17:16Je ne sais pas, une trentaine d'années ?
17:17Je ne suis même pas sûr qu'il ait 30 ans.
17:19Mais il dit simplement, ça va continuer.
17:21Donc comptez sur moi.
17:22Dans une prison de haute sécurité, nous dit Gérald Darmanin.
17:24Mais une prison...
17:25Le traceux, il peut payer 24 heures sur 24,
17:28sans contact avec les autres.
17:29Oui, je ne veux pas présumer...
17:30Mais avec des visites au parloir
17:32et deux heures de communication téléphonique par jour.
17:34Oui, mais je ne veux pas présumer des gens qui vont le rencontrer.
17:37Mais il rencontrera des gens.
17:38Et il va parler à ces gens.
17:40Et quand vous proposez des valises de 30 000 ou de 40 000 euros
17:43à des gens qui gagnent 1 800 euros ou 2 000 euros par mois,
17:48c'est facile de corrompre les gens.
17:52Donc c'est avec l'humanité qu'il faut composer.
17:55Il ne faut pas dire, mais c'est une prison tellement modèle
17:57qu'il ne pourra pas, etc.
17:58Avant de partir, il était en train de scier ses barreaux.
18:00Donc c'est un type qui a ça dans le sang.
18:02Il ne va pas passer sa vie en prison.
18:04Donc il va rencontrer des gens.
18:05Il va soudoyer des individus.
18:07La nature humaine est ainsi faite
18:08que vous avez des héros dans ce métier.
18:10Mais vous avez des salauds aussi.
18:12Et des gens qui sont sensibles à l'argent, à la belle vie.
18:16Et puis qui vont lui permettre de continuer son business.
18:19Il ne va pas faire des mots fléchés en prison.
18:22Et il ne va pas se mettre à apprendre le japonais non plus.
18:24Il ne faut pas rêver.
18:25Donc son rire, c'est une façon de dire
18:27ça continue, on va peut-être arrêter.
18:29Mais de toute façon, quand je vais être là où je serai,
18:31je vais continuer le business.
18:33Michel, j'aimerais qu'on évoque aussi ce qui s'est passé à Mulhouse.
18:35Une attaque terroriste s'est déroulée le week-end dernier
18:37tout près du marché, avec le principal suspect
18:39qui est un Algérien sous au QTF.
18:41On va en parler parce qu'évidemment, ça a provoqué
18:43encore une hausse des tensions entre la France et l'Algérie.
18:46Mais là aussi, j'aimerais d'abord rappeler
18:48le nom de celui qui a été tué.
18:50Lino Souza Loureiro, un portugais de 69 ans
18:52qui s'est interposé quand il a vu le terroriste
18:54avec son couteau,
18:56qui s'en prenait à des policiers.
18:58On va écouter la colère des habitants de Mulhouse
19:00qui dénoncent cette violence terroriste
19:03et qui disent leur ras-le-bol.
19:06Pas assez de sécurité.
19:08Et vraiment, ça craint Mulhouse.
19:10Et c'est horrible ce qui est arrivé
19:12parce que c'est un pauvre monsieur
19:14qui était là à faire ses courses
19:16et il est décédé. C'est vraiment horrible.
19:18C'est très inquiétant parce que c'est un système
19:20un petit peu d'escalade. Ça fait des années
19:22que je vis dans cette région.
19:24Je suis natif de la région parisienne
19:26et je m'aperçois, au fur et à mesure des années
19:28et de l'expérience que j'ai,
19:30que ça se dégrade de plus en plus.
19:32Hier, j'ai pleuré toute la nuit.
19:34Vous voyez, j'arrive même pas
19:36à parler maintenant parce que
19:38ça fait frais.
19:40Ça fait peur.
19:42Il y a cette violence dont on parle quasi quotidiennement.
19:44Michel, maintenant, c'est à coup de couteau, le terrorisme.
19:46Et là, c'est un acte terroriste.
19:48Mais bien sûr. Je le dis depuis très longtemps.
19:50L'État islamique avait fait savoir
19:52qu'il fallait abattre les mécréants
19:54de n'importe quelle manière.
19:56Avec des cailloux, avec des couteaux, avec des voitures, avec des camions, etc.
19:58La chose a été dite.
20:00C'est très exactement ça qui est en train de se passer.
20:02Après, on nous dit, profil de schizophrène.
20:04Après ça, on nous dit,
20:06consommateur de hashish
20:08haute dose, etc.
20:10On évite la lecture politique.
20:12C'est une lecture politique.
20:14Clausewitz avait écrit un très gros livre sur la guerre.
20:16Et puis un petit texte
20:18sur ce qu'il appelait la petite guerre, la guérilla.
20:20C'est la guérilla, tout ça.
20:22C'est cette façon de dire, tous les jours, tous les jours,
20:24vous aurez des coups de couteau, vous aurez de l'insécurité,
20:26vous aurez la possibilité
20:28de vous prendre une rafale
20:30quel que soit
20:32votre emploi du temps.
20:34Vous êtes à une terrasse de café, vous êtes
20:36dans une gare, vous êtes dans un supermarché,
20:38vous êtes dans la rue,
20:40vous êtes dans un bus, vous êtes n'importe où.
20:42Sachez que vous ne serez jamais en sécurité.
20:44C'est une façon de le dire
20:46avec des profils qui sont toujours semblables.
20:48On n'a ni juif, ni sikh,
20:50ni catholique dans cette logique-là.
20:52Donc c'est une guerre qui nous est menée
20:54avec des gouvernants qui nous disent,
20:56en sifflotant et en regardant en l'air,
20:58que ça n'a rien à voir, qu'il consommait
21:00beaucoup de hashish, qu'il avait arrêté
21:02un traitement antidépresseur, etc.
21:04Enfin, toutes choses qui permettent
21:06d'éviter une lecture politique globale.
21:08Michel Onfray, on va faire une petite pause
21:10dans cette émission sur CNews et sur Europe 1
21:12et puis on va, dans un instant, évoquer le fait
21:14que cet individu, Souzouki TF,
21:16avait été refusé, non pas à dix reprises
21:18par son pays, mais à quatorze reprises.
21:20Ça va nous amener à parler
21:22des relations entre la France et l'Algérie.
21:24A tout de suite dans Face à Michel Onfray.
21:26On se retrouve pour la seconde partie
21:28de Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
21:30Michel, on évoquait cet homme Souzouki TF
21:32qui a tué Mulhouse
21:34et qui a été refusé, non pas à dix reprises
21:36comme on le pensait, mais à quatorze reprises
21:38par son pays, l'Algérie.
21:40C'est ce qu'a dit François Bayrou.
21:42Il a réuni un comité interministériel
21:44sur le contrôle de l'immigration
21:46pour évoquer le sujet global de l'immigration.
21:48Il a parlé de Mayotte, mais évidemment aussi
21:50des tensions entre la France et l'Algérie
21:52avec une mise en garde.
21:54Si, dans six semaines, l'Algérie n'est pas d'accord
21:56pour reprendre ses ressortissants Souzouki TF,
21:58alors il y aura une remise
22:00en cause des accords de 68
22:02qui confèrent un statut particulier aux Algériens.
22:04On écoute le Premier ministre.
22:06La France
22:08va demander
22:10au gouvernement algérien
22:12que soit réexaminée
22:14la totalité des accords
22:16et la manière dont ces accords sont exécutés.
22:18Nous allons
22:20faire cette démarche en donnant
22:24un mois,
22:26six semaines,
22:28pour que nous puissions les réexaminer.
22:30Est-ce que la menace
22:32de François Bayrou peut porter
22:34en tout cas, c'est la première fois qu'un Premier ministre
22:36en exercice dit cela,
22:38Michel Onfray, est-ce que ça peut
22:40faire reculer ou bouger
22:42le gouvernement et les autorités algériennes
22:44qu'on différencie évidemment du peuple algérien ?
22:46Ah oui, vous avez bien raison.
22:48D'abord,
22:50ce sont des informations qu'on ne donne pas
22:52à la télévision en disant qu'on va les donner
22:54au chef de l'État ensuite. C'est très humiliant.
22:56La diplomatie, c'est pas ça.
22:58Vous allez à la télévision et je vous donne l'information.
23:00Il imagine quoi ? Que le chef de l'État
23:02ne va pas être informé
23:04de l'information qui a déjà été donnée
23:06de cette manière-là.
23:08Donc ce n'est pas la bonne voie, ce n'est pas la bonne façon de faire, d'une part.
23:10D'autre part, qu'est-ce qu'on attend encore ?
23:12Vous avez des enfants qui ont ravagé la maison.
23:14Ils ont tout détruit. Et vous dites,
23:16si vous continuez à toucher à un fauteuil,
23:18il se pourrait bien que nous ne soyons pas contents
23:20et dans six semaines, on verra ce que tu auras fait.
23:22Ça n'a aucun sens.
23:24Et il a besoin de quoi encore ?
23:26Je rappelle que Boalem Sansal est en prison.
23:28Que Boalem Sansal a un cancer.
23:30Que Boalem Sansal est en train de faire une grève de la faim.
23:32Que c'est un citoyen
23:34franco-algérien.
23:36Qu'il est détenu arbitrairement.
23:38On ne met pas en prison quelqu'un pour un délit d'opinion.
23:40Simplement parce qu'il a parlé.
23:42Parce qu'il a donné un avis sur le Sahara occidental.
23:44J'ajoute d'ailleurs, entre parenthèses, que cette façon
23:46que Gérard Larcher et Rachida Dati
23:50de s'en aller
23:52au Sahara occidental,
23:54c'est-à-dire de mettre de l'huile sur le feu,
23:56ce n'est pas forcément très malin.
23:58Sauf si on a vraiment envie de faire du en même temps.
24:00Mais si d'un côté, on fait ce qu'il faut pour maintenir
24:02Boalem Sansal en prison
24:04en allant valider les thèses de Boalem Sansal
24:06concernant le Sahara occidental.
24:08Et puis de l'autre côté, qu'on réclame sa libération.
24:10Qu'on ne dit rien sur le fait que l'Algérie
24:12est un antisémite.
24:14Dit très précisément. Ce serait bien que M. Zirmé
24:16ne soit plus l'avocat de M. Boalem Sansal.
24:18Car il est juif.
24:20Il serait bon qu'il en choisisse un
24:22pour être musulman.
24:24Ca n'a pas fait bouger dans les chancelleries.
24:26On n'a rien dit. Et personne n'a fait savoir
24:28qu'il était inadmissible que cet Etat
24:30antisémite puisse donner des leçons.
24:32Donc là, on lui dit, on vous informe
24:34qu'on va vous laisser 6 semaines
24:36pour que vous puissiez nous donner votre accord.
24:38Mais ces accords de 68, ils sont importants.
24:40Ils ont été signés à 6 ans après la fin de la guerre.
24:42Ils donnent un régime d'immigration
24:44favorable aux Algériens.
24:46Par exemple, en 2023,
24:48il y a 615 000 certificats de résidence
24:50pour des Algériens qui ont été délivrés.
24:52Ca peut quand même fonctionner, ça.
24:54Si on leur dit ça, on arrête ça.
24:56C'est pas que ça peut fonctionner.
24:58C'est que ça fonctionne si on dit que ça fonctionne
25:00au moment où on dit que ça fonctionne.
25:02Vous imaginez le général De Gaulle
25:04disant, pour le coup, nous nous sommes rencontrés.
25:06Nous avons discuté. Ca fait des années
25:08que vous nous humiliez, vous nous méprisez,
25:10vous vous moquez de nous. Ca fait des années
25:12que vous nous refusez le retour de tous ces gens
25:14qui sont des délinquants, qui nous pourrissent la vie.
25:16Ca fait des années que vous contribuez donc
25:18aux délinquances en France.
25:20Et on ne fait rien et on ne dit rien.
25:22On dit juste à un moment donné,
25:24nous avons décidé. On ne va pas vous demander votre avis.
25:26Vous avez vraiment l'impression
25:28que dans 6 semaines,
25:30le pouvoir algérien va dire, on a réfléchi.
25:32Finalement, on va être gentil
25:34avec vous désormais.
25:36Julien Franck, le philosophe,
25:38avait soutenu sa thèse en disant
25:40que la politique, c'est amis-ennemis.
25:42Et c'est pas vous qui choisissez vos ennemis,
25:44c'est les ennemis qui vous choisissent.
25:46On peut dire, on aime beaucoup l'Algérie,
25:48on aime beaucoup, etc.
25:50Mais si eux ne nous aiment pas,
25:52et ils nous le montrent qu'ils ne nous aiment pas,
25:54qu'est-ce qu'on fait ? On ne peut pas dire,
25:56je refuse la guerre qu'ils nous mènent.
25:58Ils nous la mènent, il faut la mener.
26:00Et il faut la mener correctement avec des gradations
26:02et pas du tout aller à la télévision en disant
26:04les gradations, c'est ceci, c'est cela.
26:06On les connaît, on connaît nos armes.
26:08Pensez bien que des gens comme Trump ou des gens comme Poutine
26:10ne donnent pas leur jeu avant de le jouer.
26:12Là, on est en train de donner notre jeu
26:14mais on ne va pas jouer votre jeu.
26:16Moi, je prends le pari qu'on n'aura pas un M.Téboun
26:18qui dans 6 semaines nous dira, j'ai bien entendu
26:20M.Bayrou et de fait...
26:22D'ailleurs, quand on a posé la question aux Français,
26:24on a fait un sondage CSA, CNews
26:26pour Europe 1 et le JDD,
26:28mais ils sont très clairs quand on leur demande
26:30est-ce qu'il faut suspendre totalement
26:32les visas pour les ressortissants algériens
26:34afin que l'Algérie accepte de reprendre
26:36ses ressortissants sous OQTF ?
26:3884% de oui.
26:40Mais quelle que soit la question que l'on pose aux Français,
26:42c'est toujours entre 75 et 80%.
26:44Ils veulent de la fermeté.
26:46Ils veulent de l'autorité.
26:48Ils veulent la loi.
26:50Si vous avez une obligation de quitter le territoire,
26:52c'est que vous êtes hors la loi.
26:54Si vous êtes sans papier, c'est que vous êtes hors la loi.
26:56Si maintenant on dit, non, non, non, mais c'est pas problématique
26:58d'être hors la loi, disons-le.
27:00Ou refaisons la loi autrement.
27:02Mais voilà, des gens qui sont hors la loi.
27:04Et vous avez la France insoumise,
27:06la gauche qui court derrière et qui dit,
27:08non, non, mais c'est très bien ces gens finalement,
27:10c'est très bien l'État.
27:12Donc il y a une loi.
27:14Si on dit que la loi ne marche plus, alors disons-le très précisément.
27:16Mais ça marche toujours quand vous traversez
27:18un village à 55 à l'heure.
27:20Là, il y a toujours l'État qui vous rattrape.
27:22Quand vous n'avez pas la bonne vignette.
27:24Oui, pour rentrer dans la ville.
27:26On se dit, tiens, c'est étonnant, l'État,
27:28quand il s'agit d'ennuyer le citoyen de base,
27:30il est là, l'État.
27:32Quand il s'agit juste de dire, on va faire de la politique
27:34avec des gens qui nous créent des ennuis,
27:36alors là, il n'y a plus de chef de l'État.
27:38Il n'y a plus d'État non plus.
27:40Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
27:42Vous avez été choqué cette semaine par un éditorialiste
27:44qui sévit sur de nombreux plateaux,
27:46qui a estimé que ce que la France a fait en Algérie,
27:48cela correspond à 100 auradours sur glane,
27:50massacre perpétré par les SS
27:52de la division d'Azraj
27:54de 10 juin 1944,
27:56et qui a fait 643 morts parmi les villageois.
27:58On écoute cet individu,
28:00et puis je vous écoute ensuite.
28:02Vous savez, chaque année en France,
28:04on commémore ce qui s'est passé
28:06aux auradours sur glane,
28:08c'est-à-dire le massacre de tout un village.
28:10Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie.
28:12Est-ce qu'on en a conscience ?
28:14Donc, il faut dissocier les dossiers.
28:16Mais si nous avons
28:18une difficulté
28:20à avoir des relations saines...
28:22On n'a pas fait auradours sur glane en Algérie.
28:24On a mis des femmes et des enfants
28:26dans une église, on a mis le feu.
28:28Vous connaissez les détails de la conquête en Algérie ?
28:30Vous connaissez les détails de la conquête en Algérie ?
28:32On s'est comporté comme des nazis.
28:34Combien de villages ont été massacrés ?
28:36Des femmes ?
28:38On s'est comporté comme des nazis en Algérie.
28:40Mais les nazis n'existaient pas, on s'est pas comporté comme des nazis.
28:42Les nazis se sont comportés comme nous,
28:44nous l'avons fait en Algérie.
28:46Combien de femmes ?
28:48Combien de femmes ? D'enfants ?
28:50Mais vous ne connaissez pas du tout
28:52l'histoire de la conquête
28:54de l'Algérie par la France.
28:56Vous ne la connaissez pas du tout.
28:58Vous ne savez pas du tout que les villageois
29:00fuyaient les colonnes
29:02des soldats français.
29:04C'est horrible.
29:06Comparer ça au nazisme.
29:08Les derniers grands massacres qu'a connus l'Algérie
29:10ont été commis par les islamistes dans les années 90.
29:12C'est d'ailleurs ce que dénonce
29:14Kamel Daoud, Boalem Sansal.
29:16C'est ce qui lui vaut aujourd'hui d'être emprisonné
29:18par un régime dictatorial.
29:20Sans que ça ne gêne
29:22un certain nombre d'intellectuels de la gauche bien pensante.
29:24Moi au contraire, ça me gêne beaucoup.
29:26J'espère qu'un jour ce malheureux sera libéré
29:28parce que les libertés d'expression, c'est ça qu'on devra défendre.
29:30Michel Enfrin, on vient d'écouter
29:32Florence Portelli, vice-présidente LR de la région Ile-de-France
29:34qui répondait à un éditorialiste
29:36qui s'appelle...
29:38Je vais le dire pour vous, Jean-Michel Lapaty.
29:40Oui, je préfère.
29:42Comment vous jugez cette comparaison historique ?
29:44J'ai appris qu'il avait quitté l'école à 14 ans, ça se voit.
29:46Mais il aurait repris des études
29:48après pour être journaliste. Alors ça, ça compte pour rien.
29:50Mais je veux dire, il donne des leçons d'histoire.
29:52Alors on va lui en donner une.
29:54Je pense que ce monsieur qui est à gauche, évidemment,
29:56il est dans la bien-prensance,
29:58il sait quand même que le colonialisme est une affaire de gauche.
30:00Ce sont les jacobins
30:02qui ont voulu ça pendant la révolution française,
30:04notamment l'un d'entre eux qui s'appelle Anacarsis Clauss,
30:06et qui voulaient
30:08le genre humain universel
30:10réuni avec la République, etc.
30:12Après, des héros
30:14dont on parle toujours
30:16en coupant leur texte en morceaux,
30:18je songe par exemple à Victor Hugo.
30:20Victor Hugo a fait l'éloge du colonialisme.
30:22Victor Hugo, quand il nous dit
30:24les États-Unis d'Europe, tout le monde dit c'est formidable.
30:26C'est sur le portail de l'Europe de Maastricht.
30:28Vous avez un texte qui est amputé.
30:30Amputé, j'invite les gens qui nous écoutent
30:32à aller voir le texte entier de Victor Hugo.
30:34Pas du tout ce truc formidable, disant
30:36les États-Unis d'Europe, ce sera formidable.
30:38Il dit il faut arrêter les guerres, Victor Hugo.
30:40Il faut arrêter les guerres, et puis il faut
30:42investir dans l'industrie. Et nous qui sommes des Blancs,
30:44c'est-à-dire de race supérieure,
30:46c'est cité d'ailleurs très précisément
30:48par Jules Ferry, homme de gauche,
30:50s'il en est un, homme de la laïcité, de la République,
30:52etc., qui lui défend aussi
30:54le colonialisme un peu partout. Victor Hugo,
30:56Jules Ferry,
30:58pardon, que Luc Ferry me pardonne,
31:00Jules Ferry, Anacracis, Claude,
31:02précédemment, sont des gens qui nous disent
31:04mais nous on a le génie, on a la Révolution française,
31:06il faut l'exporter. Moyennant quoi il faut aller l'exporter
31:08aux jaunes, aux noirs, à toutes ces races inférieures,
31:10aux arabes, et il justifie
31:12le colonialisme. Donc le colonialisme
31:14c'est pas la droite qui
31:16veut l'installer ou l'instaurer,
31:18c'est la République française.
31:20Ce sont les mêmes qui font d'ailleurs les guerres révolutionnaires
31:22contre Léon, je le rappelle. Ces guerres qui supposent
31:24que nous allons emporter la liberté, l'égalité,
31:26la fraternité, la République, un peu partout sur la planète.
31:28Donc d'abord, c'est son monde
31:30qui rend possible
31:32la colonisation.
31:34La deuxième chose, c'est que cette façon de voir du nazisme
31:36partout, ça aussi c'est une signature
31:38de la gauche. Et d'insinuer donc que le génocide
31:40commis par l'Allemagne nazie
31:42serait en fait inspiré de ce qu'aurait fait
31:44la France en Algérie. Ben oui. C'est une façon de
31:46réécrire l'histoire en fait. Oui, vous savez,
31:48un certain Bernard Lévy, dans l'idéologie française,
31:50dit que la France a inventé le fascisme et le nazisme.
31:52Donc ça procède un peu de la même chose.
31:54Je pense que quand on joue un peu légèrement
31:56avec les concepts de l'histoire
31:58et qu'on voit des fascistes partout, de l'extrême droite
32:00partout, des nazis partout, on dit ce genre de sottises,
32:02on finit par dire que finalement
32:04c'est le général Bugeaud qui a inspiré
32:06Adolf Hitler et que les chambres à gaz,
32:08elles procèdent de la politique
32:10coloniale française, une politique de gauche.
32:12D'ailleurs, je rappelle que dans le national-socialisme,
32:14il y a socialisme. Ça n'intéresse jamais personne, cette information.
32:16Mais Apathy nous donne
32:18des leçons d'histoire. Vous ne connaissez pas
32:20l'histoire. Mais, enfin, c'est lui qui ne connaît pas l'histoire.
32:22Avec cette façon de laisser croire
32:24qu'il est capable de donner des leçons d'histoire
32:26tous les soirs, sur tous les sujets,
32:28quelles que soient les questions ou les questionnements.
32:30Faisons de l'histoire, justement. C'est son petit monde
32:32politique, la gauche, qui a rendu possible
32:34la colonisation et le colonialisme.
32:36Donc si, effectivement, il y a eu, avec Bugeaud
32:38et quelques autres, des exactions, ça ne se fait pas
32:40gentiment. La colonisation de l'Algérie,
32:42ça me paraît évident de la dire.
32:44C'est du nazisme. Mais c'est son petit monde.
32:46Les gens qui se sont opposés
32:48à ces choses-là, c'était pas
32:50la gauche, à l'époque.
32:52Donc qu'il arrête de laisser croire qu'on peut
32:54nazifier tout le monde, et que dès que vous n'êtes
32:56pas d'accord, c'est que vous êtes un support du Front National,
32:58du Rassemblement National,
33:00c'est que vous êtes un vichiste, c'est que vous êtes un pétiniste,
33:02c'est que vous êtes un type d'extrême-droite. Aujourd'hui,
33:04on voit de l'extrême-droite partout, donc elle n'est plus nulle part.
33:06On voit de l'antisémitisme partout, donc on ne le voit plus
33:08nulle part. Donc on voit de l'antisémitisme
33:10là où il n'y en a pas, mais chez Rima Hassan,
33:12on n'en voit pas. Chez Jean-Luc Mélenchon,
33:14on n'en voit pas non plus. A la France Insoumise,
33:16on n'en voit pas de l'antisémitisme.
33:18— Et je précise que le maire d'Oradour-sur-Glane,
33:20Philippe Lacroix, mais aussi Agathe Hébras,
33:22la petite fille du dernier survivant
33:24d'Oradour-sur-Glane, ont été
33:26fortement choqués par les propos
33:28qui ont été tenus sur une
33:30antenne d'une grande radio.
33:32On est sur CNews
33:34et sur Europe 1, Michel Onfray.
33:36Face à Michel Onfray, vous venez d'évoquer
33:38Rima Hassan, heureux député de la France Insoumise,
33:40qui a fait un aller-retour express
33:42en début de semaine en Israël,
33:44qui n'a pas pu rester sur le sol israélien
33:46étant donné que les autorités israéliennes
33:48lui ont prié poliment
33:50de reprendre l'avion de retour.
33:52Elle a été interrogée sur une radio périphérique
33:54en fin de semaine. Elle a estimé que les
33:56enfants Bibas, vous savez, ces deux bébés,
33:58Kvir et Ariel,
34:00n'ont pas été assassinés
34:02par le Hamas, alors que l'autopsie
34:04a prouvé qu'ils avaient été même tués à main nue
34:06par les terroristes qui les détenaient.
34:08Écoutez ce qu'elle a dit
34:10sur une antenne.
34:12Hier, funérail
34:14de Kvir, Kvir
34:16et Ariel.
34:18Assassinés ?
34:20Non. Non, pas assassinés ?
34:22Non. Tués ? Non.
34:24Là aussi, la famille...
34:26Ni tués, ni assassinés, ni...
34:28Franchement, je regrette qu'on n'ait pas
34:30à minima fait une revue de presse sur le sujet
34:32avant d'ouvrir ce sujet.
34:34Vous croyez que je n'ai pas travaillé, Rima Hassan ?
34:36Encore une fois, je ne sais pas qui prépare
34:38les fichiers ici, mais il faut peut-être revoir un peu
34:40la méthode. Il n'y a pas de fichiers.
34:42On va revenir sur cette affaire.
34:44Figurez-vous que la famille
34:46Bibas elle-même a demandé
34:48aux autorités israéliennes
34:50d'arrêter notamment de commenter
34:52les circonstances de la mort
34:54des membres de sa famille, précisément
34:56parce qu'elle-même n'a pas reçu
34:58des informations officielles et claires
35:00sur les comptes rendus qui ont été
35:02notamment communiqués par l'armée israélienne.
35:04Et par ailleurs, il faut aussi soulever
35:06qu'aucun membre du régime israélien
35:08n'a été invité
35:10à ses funérailles.
35:12Ce qu'il faut relier...
35:14Voilà pour Rima Hassan, interviewée par notre
35:16confrère Jean-Jacques Bourdin.
35:18Tout est faux, évidemment.
35:20Les rapports d'autopsie sont extrêmement clairs, Michel.
35:22Oui, je m'étonne
35:24qu'elle ne soit pas en garde à vue,
35:26qu'il n'y ait pas encore la justice sur le coup,
35:28que l'Arkham soit silencieuse.
35:30Oui, à un moment donné,
35:32on se dit que des gens pour moins que ça
35:34ont des problèmes et se retrouvent au tribunal.
35:36Mais c'est le discours négationniste.
35:38Ça n'a pas eu lieu, point à la ligne.
35:40On a eu, de toute façon,
35:42des images qui ont été
35:44fournies par le Hamas lui-même,
35:46puisque de toute façon, ces gens,
35:48quand ils ont assassiné, tué, violé, etc.,
35:50ils ont filmé ce qu'ils ont fait.
35:52Et on a vu ces images-là.
35:54Et qu'est-ce qu'elle dit, cette dame,
35:56avec ces images-là, qu'elles ont été inventées
35:58par les sionistes, l'entité sioniste
36:00ou la CIA, que ce sont des images de synthèse
36:02fabriquées par l'intelligence artificielle ?
36:04On a quelqu'un qui nous expliquait, même très précisément,
36:06un jeune homme qui dit que son père
36:08a violé une femme, qu'il a tué cette femme
36:10après l'avoir violée, que lui-même a violé
36:12cette femme qui était morte. C'est-à-dire,
36:14on a de l'inceste, on a de la nécrophilie.
36:16Ça a été dit par des gens qui ont
36:18avoué ces choses-là, qui ont filmé ces choses-là.
36:20On a entendu leurs appels téléphoniques
36:22qui ont été donnés à des familles,
36:24l'un qui était totalement hystérique parce qu'il avait dit
36:26qu'il avait tué une dizaine de Juifs, etc.
36:28D'ailleurs, c'est bien dans l'esprit de la gauche.
36:30Vous savez, quand Rousseau dit
36:32« commençons par écarter les faits », c'est ça le principe
36:34de la gauche. C'est « commençons par écarter
36:36les faits ». Le réel n'a pas eu lieu,
36:38c'est l'idéologie qui fait la loi. Des enfants Juifs
36:40ont été tués, ça ne peut pas être le Hamas puisque
36:42le Hamas est un lieu de résistance, etc.
36:44Donc c'est comme ça en permanence, mais elle n'est pas la seule.
36:46Il y a des centaines de milliers de gens qui la suivent
36:48et qui le pensent. Moi, j'ai
36:50des discussions avec des gens qui me disent
36:52que c'est de la propagande, ces enfants n'ont pas été tués
36:54par le Hamas, etc. Ce sont des gens
36:58qui ont eu une pensée, évidemment, pour les enfants Bibas,
37:00Kvir et Ariel, qui ont été mis en terre
37:02avec leur maman, Chérie, pour être réunis
37:04par-delà la mort. Et bien sûr, pour notre compatriote
37:06Ohad, dont la dépouille
37:08a été restituée à l'État d'Israël.
37:10C'est un crève-cœur.
37:12On espérait qu'il serait libéré.
37:14Il fait partie, évidemment, des otages
37:16qui ont été massacrés aux mains du Hamas. Hommage
37:18à ces victimes-là.
37:20C'est un échec aussi de la diplomatie française et du gouvernement
37:22français. On a eu des
37:24otages français qui sont...
37:26Voilà ce qui s'est passé. On a un otage français, encore,
37:28avec Moalem Sansan. Il ne se passe rien.
37:30C'est-à-dire que l'impuissance...
37:32Oui, bien sûr. Vous avez raison de le préciser.
37:34Mais voyez ce qui se passe, quoi.
37:36C'est de l'impuissance diplomatique
37:38française, l'impuissance du gouvernement français.
37:40On peut aller faire les quéqués avec
37:42Trump en disant
37:44je lui tape sur le genou, je le tue, toi,
37:46et puis je te serre la main, etc.
37:48C'est pas de ça qu'on a besoin. On a besoin d'un chef d'État
37:50qui ait une parole forte, d'une diplomatie
37:52qui soit digne de ce nom. On n'a plus de diplomatie.
37:54Macron a détruit la diplomatie française
37:56en mettant des copains à la place. C'est un métier,
37:58diplomate. Et puis là,
38:00on est en train de prendre acte
38:02qu'ici, il y a un mort, là, il y a un autre mort.
38:04Ici, il y a un prisonnier qui était un prisonnier
38:06politique alors qu'il s'est contenté d'écrire
38:08des livres. Et c'est toujours
38:10le signe de l'impuissance française.
38:12Michel, j'aimerais qu'on termine par l'écran
38:14noir de C8. Ça s'est déroulé
38:16hier soir. C8 et Énergie
38:1812 ont donc cessé d'émettre
38:20sur décision de l'ARCOM, validée par le
38:22Conseil d'État. Les salariés, les animateurs,
38:24les visages de la chaîne ont fait
38:26leur adieu cette semaine. C'était des scènes
38:28extrêmement émouvantes à chaque fois.
38:30Il y a la condamnation unanime d'un
38:32acte politique, d'une décision politique.
38:34On va écouter le président Macron, interrogé
38:36au Salon de l'Agriculture, qui dit non, non, non, c'est pas
38:38une décision politique. Et juste après,
38:40François-Olivier Gisbert qui lui dit le contraire.
38:44Non, ça, ça n'est pas vrai. C'est pas une décision
38:46politique du tout. Et d'ailleurs, c'est rassurant.
38:48Et la loi a été conçue pour que ça ne soit pas
38:50une décision politique. C'est pas à l'arbitraire
38:52ni d'un ministre, ni du président
38:54d'ouvrir ou de fermer une chaîne.
38:56Vous savez, on oublie de dire que ces chaînes, en fait,
38:58c'est l'occupation du domaine public. Donc c'est normal
39:00qu'il y ait une autorisation. Il y a un cahier des charges
39:02et la loi est appliquée par une autorité
39:04qui regarde si c'est le cas ou pas.
39:06Et elle le fait aussi sous le contrôle du juge. Il y a un droit
39:08au recours. Moi, je suis
39:10dans mon rôle simplement à dire, il faut que
39:12chacun soit dans son rôle et que personne ne déborde.
39:14C'est évidemment une décision politique.
39:16C'est une honte. L'ARCOM est
39:18un peu, comment dire,
39:20fait un peu ce que le pouvoir lui dit,
39:22d'une manière ou d'une autre.
39:24Emmanuel Macron,
39:26évidemment, est derrière tout ça.
39:28Moi, je pense que cette affaire
39:30est une honte
39:32parce que la liberté
39:34d'expression dans la presse,
39:36pour moi, ça ne se divise pas. Tout ça, au départ,
39:38c'était l'idée de supprimer
39:40CNews parce qu'il ne faut pas se raconter d'histoire.
39:42On l'a lu, on l'a vu, on l'a entendu.
39:44On a entendu des dirigeants dire qu'il faut arrêter CNews.
39:46Et si vous voulez, c'est intéressant,
39:48d'ailleurs, ça venait souvent de la gauche.
39:50La gauche, elle doit faire attention parce qu'elle a
39:52tout jeté par-dessus bord de ses valeurs.
39:54L'identité, le travail
39:56qui était quand même célébré par Jaurès.
39:58Et puis maintenant, aussi, la liberté.
40:00La liberté d'expression.
40:02Pour François-Louis Gisberg, précédé d'Emmanuel Macron.
40:04Michel Onfray.
40:06D'abord, je salue Franz qui est un ami
40:08et je souscris tout ce qu'il dit. Quant au petit malin,
40:10celui qui parlait avant,
40:12c'est un menteur, encore une fois.
40:14Trump nous l'a dit à la face du monde.
40:16C'est un petit malin qui ment.
40:18Donc il ment, bien sûr que c'est politique.
40:20On fait aujourd'hui l'économie de l'Assemblée nationale.
40:22On fait l'économie du Congrès.
40:24On fait l'économie de la souveraineté du peuple.
40:26On fait l'économie du référendum.
40:28C'est fini, on ne pose plus les questions au peuple
40:30en disant que souhaitez-vous ?
40:32Vous l'avez signalé tout à l'heure, 80% des Français
40:34sont pour ceci, 75% des Français sont pour cela.
40:36On n'a pas besoin d'aller chercher plus loin.
40:38Solliciter les Français, on ne les sollicite plus.
40:40En revanche, on sollicite
40:42des organes antidémocratiques
40:44qui sont capables, l'ARCOM, par exemple,
40:46mais ça peut être le Conseil constitutionnel également,
40:48de dire, ah mais c'est nous qui disons la loi.
40:50Mais on dit la loi au nom d'autre chose, bien sûr.
40:52On ne corrige pas le peuple.
40:54On dit simplement que ce n'est pas constitutionnel.
40:56Il n'y a aucun problème.
40:58Mais au fond, c'est parce que le peuple pense mal,
41:00donc il faut le rééduquer.
41:02C'est-à-dire que quand le Conseil constitutionnel
41:04voit qu'en 2005, le peuple vote contre le Traité européen
41:06et qu'en 2008, on le lui refile
41:08avec le Congrès, là c'est drôle,
41:10c'est anti-constitutionnel, ça, de s'opposer à un référendum.
41:12Personne n'a trouvé à redire
41:14sur ce sujet-là. Donc aujourd'hui, on voit bien
41:16que le Conseil constitutionnel, d'où l'intérêt
41:18de nommer le copain Ferrand
41:20et quelques autres,
41:22ce sont des endroits qui font la politique
41:24à la place du peuple souverain. C'est fini.
41:26Aujourd'hui, dès que, de toute façon, en Roumanie,
41:28le peuple a mis en tête quelqu'un
41:30qui défend les intérêts de la Roumanie et des Roumains,
41:32on dit, regardez derrière, la main
41:34de la Russie. Donc on annule les élections.
41:36Donc vous avez plein de gens comme ça
41:38au nom du droit, au nom de la Constitution
41:40et au nom de la liberté d'expression. C'est formidable.
41:42On est chez Orwell.
41:44Je montre à nos téléspecteurs et je dis pour nos auditeurs
41:46que vous avez écrit la théorie de la dictature
41:48à l'époque, ça c'est dans les éditions que j'ai lues,
41:50c'est exactement ça. On est dans Orwell en ce moment.
41:52C'est la description de ce que Orwell raconte
41:54en 1984, mais aussi dans la ferme des animaux.
41:56C'est-à-dire que c'est au nom
41:58de la liberté d'expression qu'on censure.
42:00C'est au nom de la liberté d'expression qu'on interdit.
42:02C'est au nom de la liberté d'expression qu'on interdit
42:04que des débats aient lieu,
42:06des rencontres aient lieu,
42:08des auteurs puissent faire des conférences,
42:10mais tout ça c'est pour la liberté d'expression, bien sûr.
42:12Comme toujours. Et je rappelle votre livre
42:14qui vient de paraître, l'autre collaboration
42:16Les origines françaises de l'islamo-gauchisme
42:18aux éditions Plon. Très bonne recension
42:20d'Eric Nolot dans le JD News de cette semaine.
42:22Merci beaucoup mon cher Michel Onfray
42:24pour cette émission qui était passionnante.
42:26J'espère que la semaine prochaine, l'actualité
42:28sera peut-être moins lourde ?
42:30Sûrement pas.
42:32On se quitte en tout cas en vous remerciant
42:34d'avoir passé en votre compagnie
42:36sur CNews et sur Europe 1. Bonne journée à vous.