Anne Fulda reçoit Denis Lépée pour son livre «Des hommes sans sépulture» dans #HDLivres
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00:00Bienvenue à l'heure des livres, Denis Lépée.
00:03Alors, vous écrivez depuis un certain temps, vous avez écrit beaucoup de romans historiques et biographiques.
00:11Et là, vous vous êtes mis depuis quelque temps au polar, à la littérature noire.
00:15Votre précédent livre, Restez le chasseur, a été sélectionné pour le prix Nouvelle Voix du Polar des éditions Pocket.
00:21Et là, vous venez de publier Des hommes sans sépulture, un livre qui est paru aux éditions Fayard Noir.
00:26Alors, le décor, un assassinat, la Bretagne, deux vieilles croyances des légendes, des histoires de manipulation,
00:34tous les ingrédients du bon polar y sont.
00:37Et on retrouve le commandant de la PJ, Alex Dumas, qui était aussi présent dans votre précédent livre, Restez le chasseur.
00:44Alors, rappelez-nous déjà qui est ce personnage, cet Axel Dumas, et est-ce que ça va devenir un personnage récurrent, visiblement ?
00:52Alors, il est en route pour devenir un personnage récurrent. En tout cas, on s'entend bien et je l'aime beaucoup.
00:58Alex Dumas, c'est un policier un peu différent d'un certain nombre de policiers qu'on voit.
01:04Il n'est pas désespéré par son métier. Il aime beaucoup son métier. Il en connaît la noirceur, la dureté.
01:11Mais c'est une véritable vocation. Et s'il a une difficulté, c'est de réussir à faire coïncider son devoir,
01:18appliquer la loi, arrêter les coupables et les criminels, protéger ceux qui ne peuvent pas se défendre.
01:25Et en même temps, sa morale personnelle qui lui dit qu'il faut vraiment que justice soit faite et il n'est pas possible que les criminels restent impunis.
01:32Donc parfois, ça l'emmène un peu dans des zones grises ou ça l'emmène un peu à flirter avec la ligne blanche et aller un peu au-delà.
01:41Il n'a pas toujours vécu en Bretagne. Il y est depuis six ans.
01:45Et il lui échoua la charge d'une affaire, d'une enquête, suite à la découverte d'un corps qui a été poignardé, retrouvé dans une flaque de sang,
01:55dans la nef de la chapelle Kermaria, à Ploie. Et en quoi tout de suite ce crime est-il singulier, interpelle-t-il ?
02:06Alors, c'est un crime singulier d'abord par le lieu dans lequel on retrouve la victime.
02:10La chapelle Kermaria, qui est un lieu extraordinaire de cette Bretagne que j'aime beaucoup,
02:16célèbre pour une fresque, une danse macabre, magnifique du XVe siècle, qui orne ses murs,
02:22dans laquelle on voit toutes les catégories sociales mélangées, guidées par la mort, rendues égales par la mort, dansées comme ça.
02:30C'était très, très spectaculaire. Là, on retrouve un véritable cadavre.
02:33Et ce qui est étonnant dans cette enquête, c'est la personnalité de la victime, qui a un passé de militant régionaliste,
02:41qui est un cadre supérieur d'une grande entreprise locale.
02:44Tout ça met autour de l'enquête un climat un peu tendu.
02:48Les autorités, à la veille des vacances, n'aiment pas beaucoup voir ainsi un climat peut-être politique se mettre au milieu du paysage.
02:59Et puis, la particularité de cette enquête, c'est que subitement, le commandant Dumas se trouve confronté à beaucoup de témoins spontanés,
03:07là où généralement, dans une enquête, la difficulté, c'est de trouver des pistes.
03:10Là, il y en a trop. Et assez rapidement, il se rend compte qu'il n'aime pas tellement les témoins spontanés.
03:16Il pense que dans une enquête, ce n'est jamais très bon. Il se demande s'ils sont là vraiment pour l'aider ou pour autre chose.
03:22Il y a quelque chose qui l'interpelle, qui est particulier. Sur le corps de la victime, on croit distinguer une espèce d'inscription qui est « Dieub », c'est ça ?
03:35« Bresse Dieub ».
03:37Au début, d'ailleurs, pour Alex Dumas, c'est en breton, donc c'est assez difficile à lire.
03:45Il croit qu'il y a écrit « Dieub », qui veut dire « libre » en breton.
03:49« Bresse Dieub », c'est un slogan qui avait été utilisé dans le passé.
03:56Ça rajoute encore, effectivement, au climat un peu trouble autour de cette enquête.
04:00On voit, on sent qu'il est un peu handicapé par le fait qu'il n'est pas vraiment breton.
04:10Donc, il ne connaît pas vraiment toutes les réalités économiques et politiques, surtout.
04:15Absolument. Il aime beaucoup ce pays. Il l'a choisi surtout par amour de la mer.
04:19Quand il a quitté Paris, dans sa carrière, il était prêt à prendre n'importe quelle affectation pourvu qu'elle soit au bord de l'eau.
04:26Pour lui, vivre au bord de l'eau, la mer, c'est un refuge, c'est une passion.
04:30Donc, il a saisi l'occasion de pouvoir arriver en Bretagne. Il s'y plaît beaucoup avec sa famille.
04:36Il aime tout de la Bretagne, mais il ne la connaît pas encore très bien.
04:40Donc, il chemine aussi à travers cette enquête, à travers la découverte de ces réalités.
04:44Dernière question, rapidement. Vous écrivez des polars depuis peu.
04:49Est-ce qu'on travaille différemment pour des livres plus classiques, plus historiques ?
04:54C'est un rythme d'écriture différent. Dans le polar, j'ai toujours aimé le polar et ses codes.
05:01Il y a peut-être un côté un peu plus direct, un peu plus d'actualité.
05:09Surtout, de mettre au cœur de cette enquête le reflet d'un certain nombre de préoccupations
05:14de la société actuelle, de la société bretonne, mais au-delà de la société qui nous entoure.
05:22En tout cas, c'est à lire. Ça s'appelle « Des Amazons s'épulturent ».
05:25C'est paru aux éditions Fayard Noir. Merci, Denis Lépée.
05:29Merci beaucoup.