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00:007h45, c'est ici Roussillon. Un anniversaire aujourd'hui, Simon, mais pas vraiment envie de faire la fête.
00:06Ce sont les 20 ans aujourd'hui de la loi Handicap. On en parle avec votre invitée Simon Colboc.
00:10Bonjour Marie-Jeanne Mion.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être en studio avec nous. Vous êtes la représentante dans les Pyrénées-Orientales de l'APF France Handicap.
00:1720 ans effectivement que la loi Handicap a été promulguée, mais pour vous il n'y a vraiment rien à fêter.
00:23Alors effectivement pour APF France Handicap et les autres associations en charge du handicap,
00:30c'est un non-anniversaire on va dire. Pour nous c'est pas la fête.
00:35C'est pas la fête, on l'entend bien. Alors on va essayer de prendre point par point ce que prévoyait cette loi
00:40et puis voir un petit peu aujourd'hui où on en est.
00:41Une des grandes promesses en 2005, il y a 20 ans dans cette loi, c'était l'accessibilité
00:45pour qu'enfin une personne en fauteuil puisse notamment circuler facilement en ville, se déplacer,
00:51faire ses courses. Où est-ce qu'on en est aujourd'hui très concrètement chez nous en pays catalan ?
00:56Alors un petit historique quand même, on parle de la loi de 2005, mais il faut savoir qu'en 1975
01:03il y avait une loi déjà pour le handicap qui parlait aussi d'accessibilité.
01:09Donc là ça fait 50 ans.
01:10Donc vous voyez que ça fait déjà quand même 50 ans.
01:13Il y a des personnes qui attendent l'accessibilité universelle depuis 50 ans quand même.
01:20En 20 ans, ces 20 dernières années, ces 50 dernières années, est-ce que vous avez vu la situation évoluer
01:24pour l'accessibilité dans le département ?
01:26En 20 ans, il y a eu quand même un rappel, il y a eu des modifications de la loi en 2005.
01:32Il y a eu des améliorations, on ne peut pas dire que tout est négatif.
01:38Mais pas assez rapide.
01:4120 ans, les établissements recevant du public devaient être accessibles.
01:49En 2015 quand même.
01:52Effectivement, la loi prévoyait 2015.
01:54Voilà, donc on est déjà encore 10 ans pour se mettre en accessibilité.
02:00Alors pour revenir sur Perpignan, il y a quelques années, nous avions fait le tour avec monsieur le préfet de l'époque
02:07de commerce qui avait fait l'effort de se mettre en accessibilité.
02:12Donc vous en avez au niveau de la place de la République.
02:16C'était une démarche qu'on avait voulu souligner.
02:22Il y a des bons élèves ?
02:24Voilà, il y a quand même des bons élèves.
02:26Vous avez la MDPH, la maison départementale des personnes handicapées, qui est accessible.
02:32Il y a eu quelques problèmes avec l'ascenseur.
02:36Mais bon là ça va se régler parce que par rapport aux personnes qui ont des fauteuils roulants électriques qui sont lourds,
02:43il faut prévoir un ascenseur spécial.
02:45Mais il reste des points noirs ?
02:47Il reste des points noirs.
02:49On peut parler des lignes de bus par exemple.
02:55Toutes ne sont pas accessibles.
02:58Il y a des arrêts qui sont dédiés pour que les personnes en fauteuil puissent descendre.
03:05Parce que ça suppose qu'il y ait les trottoirs qui soient au même niveau que le bus.
03:09Aujourd'hui on ne peut pas descendre où on veut quand on est une personne dans un fauteuil roulant ?
03:13Non, on ne peut pas descendre où on veut.
03:15Parce que des fois la marche est trop haute ?
03:17Et puis bon, il y a des plateformes qui sont prévues dans les bus.
03:22Des fois c'est en panne, il suffit qu'il y ait...
03:25Les bus sont équipés aujourd'hui dans le réseau Sankeo de l'agglomération ?
03:27Pratiquement.
03:29Mais parfois ça ne marche pas ?
03:31Parfois ça ne marche pas.
03:33Il y a aussi des systèmes de transports à la demande qui sont mis en place.
03:35Mais c'est un peu chacun dans son couloir.
03:37Expliquez-nous entre ce que propose parfois une commune, une agglo, le département ou la région.
03:42On n'a pas l'impression qu'on est dans un jeu très collectif.
03:44Il y a deux types de transports à la demande.
03:47Il y a le transport de l'agglo qui s'appelle le G.I.H.P.
03:52C'est une association qui est gérée à Montpellier
03:56qui ne prend que les personnes en fauteuil et les personnes déficientes visuelles ou malvoyantes.
04:05Donc voilà, déjà là.
04:08Tous les handicaps ne sont pas pris en charge ?
04:11Non, il ne prend que ce type de handicap.
04:13Pourquoi ?
04:14Parce que faute de moyens, on va le dire, c'est toujours ce qui est opposé aux avancées.
04:21Ce sont les moyens.
04:23Donc déjà il y a, je ne sais plus exactement le nombre de véhicules,
04:27mais il y a bien 6-7 véhicules qui tournent.
04:29Mais ils sont débordés.
04:31Il faut réserver trois semaines avant.
04:34Après ils prennent les personnes qui travaillent aussi.
04:40Donc c'est pratique ce genre de transport parce qu'ils viennent chercher la personne à domicile, chez elles.
04:47Et puis il y a le système de transport à la demande mis en place par la région ?
04:50Et après il y a le transport à la demande qui couvre le reste du département.
04:55Sauf que c'est pareil, jusqu'à ce qu'il y ait un petit brouillage, on va dire,
05:03faute de moyens et puis de saturation, je pense,
05:06c'était ouvert à tout type de handicap.
05:09Formidable.
05:11Prenez tout le monde.
05:13Sauf que, pareil, réservation, trois semaines, pas d'imprévus.
05:18C'est un peu ce qui motive aussi le ras-le-bol des personnes.
05:22On ne peut pas prévoir, on ne peut pas dire ce soir je vais aller boire un coup avec mes copains, ce n'est pas possible.
05:28C'est un système très lourd et parfois quand on veut aller d'une commune de l'agglomération de Perpignan,
05:33par exemple sur la côte Vermeille, on est obligé de passer par Perpignan pour aller forcément.
05:37Il y a un système de correspondance qui est très compliqué.
05:39Il y a cette histoire aussi d'agglomération et pas d'agglomération.
05:42Parce que ce n'est pas géré par les mêmes personnes.
05:45Et à cause de la différence, un prend tous les handicaps, l'autre non,
05:51il y a des personnes qui se retrouvent un peu sur le fil du rasoir, on va dire.
05:56Donc il faut passer par la gare routière.
05:59Après, ils avaient mis en place un système où il fallait aller, c'était plus du porte-à-porte.
06:03C'était à l'arrêt de bus, ils prenaient à l'arrêt de bus.
06:07Sauf qu'on revient toujours aux problèmes d'accessibilité,
06:10même si vous avez les lignes de bus accessibles,
06:13le cheminement pour se rendre du domicile à l'arrêt de bus est parfois inaccessible.
06:22Il est 8h10, vous écoutez ici Roussillon Simon-Colbocq,
06:25notre invité Marie-Jeanne Millon qui représente dans les Pyrénées-Orientales l'APF France Handicap.
06:31Sur l'emploi, qu'en est-il ? Est-ce que les entreprises du département jouent le jeu ?
06:34Est-ce que vous avez vu du mieux en 20 ans ?
06:37Alors, il y a du mieux. Il faut savoir qu'il y a un dispositif qui existe.
06:42Il s'appelle l'emploi accompagné.
06:45C'est un dispositif qui aide les entreprises et les personnes,
06:51avant d'être embauchées, pendant l'emploi,
06:55pour améliorer, aménager l'outil de travail, on va dire, le lieu de travail.
07:03Et aujourd'hui c'est plus facile quand on souffre d'un handicap de trouver du boulot dans l'EPO ?
07:07Non, ce n'est pas plus facile parce qu'il y a encore beaucoup de préjugés.
07:12Après, c'est mon avis personnel. Il y a beaucoup de préjugés.
07:17Même l'image du handicap n'a pas changé en 20 ans ?
07:21Ça a changé, mais on est dans l'ère de la productivité.
07:28Donc forcément, certaines personnes sont un peu ralenties.
07:33Elles sont efficaces, mais plus lentement.
07:37Il y a quand même des personnes qui ont des masters en droit,
07:41ou dans d'autres disciplines, qui ne trouvent pas de travail.
07:46Qui ont renoncé à travailler.
07:48Dans cette loi handicap de 2005, il y avait tout un tas d'autres aspects.
07:51Il y avait le logement aussi. On n'a malheureusement pas le temps d'en parler.
07:55Je voudrais, là il nous reste quelques secondes, vous faire réagir à cette annonce du président de la République
08:00il y a quelques semaines qui disait que désormais, tous les fauteuils roulants seraient pris en charge à 100% avant la fin de l'année.
08:06Ça, c'est tout de même une bonne nouvelle ?
08:09Ça, c'est une très bonne nouvelle.
08:11Ça coûte combien un fauteuil, qu'on se rende compte ?
08:13Vous avez les fauteuils manuels qui vont de 1 000 à 10 000 euros.
08:19De 1 000 à 10 000 euros ?
08:21Et puis les fauteuils électriques, ça peut monter jusqu'à 50 000 euros.
08:25Donc c'est une fortune ?
08:26Donc c'est très cher. Il y a des restes à charge énormes.
08:30Et là, c'est une bonne nouvelle.
08:32Après, nous ce qu'on demandait, c'était le contrôle des prix de vente aussi.
08:36Parce qu'il y a certains domaines où il n'y a pas de concurrence.
08:40Donc les prix de vente, ils flambent.
08:42Et on en profite parce que c'est une personne en situation de handicap.
08:46Ils augmentent le prix parce qu'elle va avoir des aides.
08:49Mais les aides ne complètent pas tout l'achat.
08:52Et que ce fauteuil est absolument indispensable, on l'a bien compris.
08:54Merci beaucoup Marie-Jeanne Mion d'être venue ce matin en studio.
08:58Je rappelle que vous êtes la représentante dans le département de l'APF France Handicap.
09:03Les 20 ans de la loi handicap.
09:04Une manifestation est prévue cet après-midi, 14h30 depuis la place Catalogne à Perpignan.
09:09Excellente journée à vous et bonne manif.
09:11Merci à vous.

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