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00:00 Il est 8h moins le quart avec l'invité du 6/9 Thierry, ce matin nous parlons des arrêts
00:05 de travail délivrés par les médecins.
00:07 Et sept médecins sont dans le collimateur de la caisse-prémière d'assurance maladie
00:11 dans le territoire de Belfort.
00:12 Trois d'entre eux ont été épinglés par la sécu pour avoir prescrit trop d'arrêts
00:16 maladie.
00:17 Une chasse aux arrêts dit de complaisance qui met en colère les médecins.
00:20 Alors à votre avis, les médecins prescrivent-ils trop d'arrêts maladie ? Dites-le franchement
00:24 en nous appelant au 0384 22 282 82.
00:27 Et pour en parler, je reçois ce matin le docteur Céline Queneau.
00:30 Bonjour.
00:31 Bonjour.
00:32 Vous êtes la représentante du syndicat de médecins MG France en Bourgogne-France-Chanté.
00:36 Ça vous agace que certains de vos collègues soient accusés de complaisance ?
00:40 Ça nous agace plus que ça.
00:43 Dans le fait que c'est une campagne qui a été très très mal vécue par la profession.
00:48 Les syndicats ont essayé de défendre nos confrères.
00:50 Ça a été très mal vécu par les ciblés comme les non-ciblés d'ailleurs.
00:54 C'est un moment qui a été très très mal choisi.
00:56 Ça a commencé juste avant les vacances d'été avec des lettres recommandées que
01:01 les médecins ont reçues juste avant les vacances d'été.
01:03 Donc avec très peu de temps pour se défendre.
01:05 Certains ont quand même été mis sous objectif ou mis sous accord préalable en fait.
01:14 Alors justement ces médecins épargnés dans le territoire de Belfort sont l'objet d'une
01:17 mise sous accord préalable.
01:18 Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
01:19 Ça veut dire que les médecins peuvent continuer à faire des arrêts de travail.
01:24 Et chaque arrêt doit être vérifié par un médecin-conseil de la sécurité sociale.
01:27 Alors je vous propose d'écouter Elga Goghio.
01:30 Elle est directrice de la CAPM dans le territoire de Belfort.
01:33 Elle se défend de vouloir, comme on dit, fliquer les médecins.
01:36 Mais elle leur propose des solutions alternatives aux arrêts de travail.
01:39 Par exemple quand on est sur des pathologies qui finalement ne vont pas se soigner, il
01:45 y a des passages en invalidité, il y a la prévention de la désinsertion professionnelle,
01:49 il y a des liens avec le médecin du travail à faire pour voir s'il peut y avoir des
01:52 réaménagements de postes.
01:54 Et tous ces dispositifs-là ne sont pas forcément utilisés par les médecins généralistes.
01:58 Un accompagnement des médecins par la Caisse d'assurance maladie, qu'est-ce que vous
02:01 en pensez, Dr Céline Queneau ?
02:03 Ces mesures existent depuis toujours.
02:06 Pourquoi est-ce qu'il faut mettre les médecins dans une espèce de punition ou de contrainte
02:11 alors qu'il n'y a pas besoin de ça pour pouvoir avoir un lien tout à fait serein
02:16 et confraternel et en travail, en partenariat avec la CAPM ?
02:20 On n'a pas besoin d'être en "punition" quoi.
02:22 Ici, matin, sur France Bleu, Belfort Montbéliard, sur France 3, France Comté, il est 7h47,
02:27 on parle ce matin des arrêts maladie dit de complaisance.
02:29 Alors, à votre avis, les médecins prescrivent-ils trop d'arrêts maladie ?
02:33 Dites-le franchement, vous nous appelez dès maintenant au 03 84 22 82 82.
02:38 Pour en parler, nous sommes avec le Dr Céline Queneau, représentant du syndicat de médecins
02:41 MGF France, au Bourgogne-France-Comté.
02:43 Et nous avons en ligne Christine, Christine qui nous appelle de Champé, c'est ça ?
02:47 Oui, c'est ça.
02:49 Bonjour, alors qu'est-ce que vous en pensez ?
02:51 Est-ce que c'est facile selon vous d'obtenir un arrêt de travail auprès de votre médecin ?
02:55 Je pense que déjà le médecin seul a même de juger si vous aurez besoin d'un arrêt
03:01 de travail ou pas, que ce ne sont pas des employés de la sécurité sociale mais des médecins
03:05 qu'on dévalorise la profession et qu'on a déjà plus beaucoup de médecins et que
03:11 ça va devenir une calamité.
03:12 Les médecins sont seuls maîtres à juger, c'est pas la sécurité sociale qui va dire
03:19 si vous devez donner un arrêt de travail ou pas.
03:22 Ils voient bien l'état de son malade.
03:23 C'est devenu complètement aberrant.
03:28 On a l'impression qu'ils ont les mains liées dans le dos, les pauvres médecins.
03:31 Moi je suis révoltée quand j'entends ça.
03:34 Merci beaucoup pour votre appel, Christine, vous appelez de Champé.
03:38 Docteur Queneau, j'imagine que ce genre de témoignage ça vous fait chaud au cœur,
03:42 vous êtes quand même soutenue par cette impression.
03:45 Complètement, et c'est très intéressant ce qu'elle dit parce qu'en fait l'arrêt
03:48 de travail c'est une prescription médicale, c'est un soin.
03:51 Le patient a besoin ou n'a pas besoin d'arrêt de travail.
03:56 Moi quand on parle d'arrêt de complaisance, je ne vois pas quels sont les intérêts des
04:03 médecins à faire des arrêts de travail.
04:04 Ça ne nous apporte rien.
04:06 Je vais vous demander une question toute simple, quel est l'intérêt pour un médecin de prescrire
04:09 soi-disant trop d'arrêt de travail ?
04:11 Aucun.
04:12 Aucun intérêt.
04:13 On n'est pas payé plus, ça ne nous apporte rien financièrement, au contraire, ça peut
04:20 nous donner cette gêne ressentie par rapport à la sécurité sociale qui, entre guillemets,
04:24 nous tombe sur le dos.
04:25 Par contre cette campagne-là, elle a été très mal vécue par les médecins qui étaient
04:31 ciblés et les non-ciblés d'ailleurs.
04:32 Et ça aggrave la désertification, et madame vient de le dire, on a déjà du mal à avoir
04:36 des médecins.
04:37 Donc la tractivité de la médecine générale dans les territoires, elle est aggravée
04:40 par cette suspicion, cette manière de dire que les médecins font mal leur travail.
04:45 Ça dévalorise énormément en fait.
04:48 C'est vraiment une dépréciation, une mise en cause de notre travail.
04:51 Je vous propose d'écouter un autre témoignage puisque nous sommes en ligne avec une autre
04:56 Christine.
04:57 Bonjour.
04:58 Allô Christine ?
04:59 Allô, oui, là vous êtes toujours avec Christine Deschampé.
05:04 C'est Christine à Montdevideo-Del qu'on attend.
05:07 Il y a beaucoup de Christine qui nous appellent ce matin au standard 0384-2124.
05:14 On va essayer de joindre Christine Dedel qui essaie de nous appeler.
05:18 Docteur Queneau, je reviens vers vous.
05:21 Qu'est-ce que vous pouvez faire vous face à la Sécu pour vous opposer assez vulgairement
05:28 cette chasse aux médecins qui prescrivent trop d'arrêts maladie ?
05:31 Alors, pour s'opposer, j'ai pas entendu.
05:33 A la CPAM qui fait la chasse aux soi-disant médecins qui font des arrêts de maladie
05:39 de complaisance, qu'est-ce que vous au niveau de FG France, vous pouvez faire ?
05:42 Nous nous avons accompagnés lors des entretiens confraternels théoriquement, qui étaient
05:47 un peu parfois des sensations d'être au tribunal.
05:50 On travaille, moi je pense, en bon partenariat avec la Sécu jusqu'à maintenant.
05:56 Hélas, cette campagne, elle était très très mal vécue.
06:00 Nous ce qu'on veut c'est que les médecins puissent travailler en toute liberté, en
06:03 bonne entente avec la sécurité sociale, mais pour le bien des patients et en respectant
06:06 les bonnes pratiques en lien avec les référentiels de la spécialité de médecine générale.
06:11 En toute conscience, ni trop ni trop peu, ce qu'il faut pour le patient.
06:14 Merci beaucoup Docteur Céline Queneau.
06:17 Je vous rappelle que vous êtes la représentante du syndicat de médecins NG France en Beaugolfe
06:21 quand je comptais.
06:22 Merci à vous et bonne journée.
06:23 Au revoir.
06:24 Au revoir.
06:25 Et retrouvez cet entretien sur francebleu.fr/belleformeauillard et sur l'application ici, par France Bleu.
06:30 France Bleu et France 3.