Lundi 10 février 2025, SMART BOURSE reçoit Andrew Etherington (Head of Multi-Asset Total Return, AXA IM) , Kevin Thozet (Membre du comité d'investissement, Carmignac) et Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco)
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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Andrew Etherington est avec nous, le responsable de la gestion diversifiée d'AXA-IM.
00:17Bonsoir Andrew.
00:18Bonsoir.
00:19A vos côtés Alain Dubreuil, directeur de la gestion de Claresco.
00:21Bonsoir Alain.
00:22Bonsoir Grégoire.
00:23Et Kévin Tauzet qui nous accompagne également, membre du comité d'investissement de Carmignac.
00:27Bonsoir Kévin.
00:28Bonsoir Grégoire, messieurs.
00:29Nous attaquons la quatrième semaine de Donald Trump, seulement ou déjà, je ne sais pas.
00:34Qu'est-ce qu'on retire des trois premières semaines Kévin ? Tout le monde a beaucoup
00:38réfléchi au programme de Trump avant son installation.
00:41Quelles allaient être les priorités ? Quel pouvait être le séquençage des priorités
00:46économiques de Donald Trump ? Est-ce qu'on a quelques éléments de réponse à ce stade
00:51entre le spin, le bruit et la substance qu'on essaye de retirer toujours de Donald Trump
00:58et de sa stratégie ?
00:59Si je dois le résumer en une phrase, alors je vais faire un anglicisme et je vais essayer
01:04de le franciser, c'est qu'il n'aboit plus qu'il ne mord, quelque chose de cet ordre-là.
01:09Et c'est vrai que la séquence qu'on peut voir encore sur le week-end depuis vendredi,
01:16menace de réciprocité tarifaire, ça semble comme ça une escalade des tarifs, enfin c'est
01:21plutôt une désescalade des tarifs, parce que quand on regarde dans le détail quels
01:25sont les niveaux de tarifs moyens ou pondérer des échanges avec ses principaux partenaires
01:30économiques, je regarde autour de chez nous, en Europe, en Italie, en Allemagne, on a plutôt
01:36un ajustement qui est de l'ordre, ça se compte sur les doigts d'une main et encore c'est
01:41plutôt des dizaines de points de base, donc on est très loin des 10%, la menace des 10%
01:46qui pouvaient être agitées il y a de ça encore quelques semaines.
01:49Donc ça c'est, si je veux voir le verre à moitié plein, après il y a quand même
01:53une autre question qui se pose en face de ça, c'est que, alors je ne vais pas rafraser
01:58là un philosophe américain qui s'appelait Thoreau et qui a été repris par Roosevelt
02:03qui disait que ce qu'on a le plus à craindre c'est la crainte elle-même, et donc la question
02:07c'est qu'est-ce qui mord le plus, est-ce que c'est les tarifs douaniers ou est-ce
02:11que c'est l'incertitude liée à la mise en place de ces tarifs douaniers ? C'est vrai
02:15que quand on soulève le capot, la réponse elle semble être plutôt du côté de l'incertitude,
02:19c'est-à-dire que si on s'applique, qu'en tout cas on fait ces calculs d'économistes
02:23là sur la mise en place des tarifs tels qu'ils étaient annoncés, c'était un choc sur
02:27l'économie on va dire européenne de l'ordre de 0,2, 0,4 points de PIB en fonction, et
02:33un choc aussi sur le front de l'inflation, si on regarde les dernières études notamment
02:37de la Banque Centrale Européenne sur qu'est-ce que ça veut dire un choc d'incertitude,
02:41et bien un choc d'incertitude, si on regarde on va dire l'écart type de l'incertitude
02:45d'actuels politiques et géopolitiques en Europe, on est plutôt en train de parler
02:49de points de pourcentage du PIB, et donc c'est bien là qui est je pense le nœud du problème.
02:53Il y a une forme de, ça veut dire quoi, stratégiquement les entreprises préfèreraient avoir une
03:01visibilité sur les tarifs, quitte à ce que le tarif soit élevé, mais au moins appliqué
03:06en une fois, on peut s'adapter, le change a en partie déjà absorbé sans doute une
03:10partie, la manière dont Trump utilise les tarifs, c'est quelque chose qui y tient
03:15plus du supplice, c'est-à-dire qu'on laisse planer une menace permanente, et là ça crée
03:21vraiment des dommages et des dégâts qui sont peut-être à l'arrivée plus importants
03:25que si on avait mis dès le départ une barrière tarifaire.
03:28Oui, et puis on va dire l'étalement dans le temps de ces menaces-là aussi, ça crée
03:32on va dire un choc de confiance sur des velléités de chefs d'entreprise à dépenser, sur des
03:37velléités de ménage à dépenser également, et donc c'est bien ça qui pose problème
03:44aujourd'hui, parce que ces fameuses guerres commerciales qu'on nous agitait, si je permets
03:51une petite blague, elle a commencé le 3 février et puis elle s'est finie le 3 février quoi,
03:56avec l'aller-retour qui a pu être fait vis-à-vis du Canada et du Mexique.
03:59Et ça, on peut l'extrapoler au-delà du Canada, du Mexique, qui sont évidemment des
04:05partenaires privilégiés et tellement intégrés à l'économie américaine qu'on a du mal
04:08à comprendre le sens de 25% de tarifs à ces frontières-là, ça on peut l'extrapoler,
04:14alors un ennemi comme la Chine a une zone économique peu considérée comme l'Union Européenne.
04:21Oui, alors c'est vrai que là aussi, si on écoute ce qu'il dit ou qu'on lit ce qu'il
04:26écrit vis-à-vis de la Chine, il dit notamment qu'il a le temps, mais là aussi encore une
04:31fois, quand on regarde les chiffres de l'emploi de vendredi dernier, nous on voit un taux
04:35de chômage qui baisse, qui passe sous les 4%, une inflation salariale qui reste très
04:39élevée, sans doute un peu trop élevée pour pouvoir atteindre ce fameux 2% cher
04:44à la Réserve fédérale à un horizon, on va dire, relativement acceptable, on espère
04:50avant la fin du mandat de M. Powell, ça, ça se met en face de ça, et pareillement
04:55quand on regarde, on avait des indices notamment du Michigan, donc le confiance du consommateur,
05:01et quand on regarde au sein de ces indices-là, on voit que les ménages américains, leurs
05:05anticipations d'inflation sur l'année qui vient, sur les 12 prochains mois, allaient
05:10passer de 3,2% à 4,2%, et ça, je ne suis pas sûr que ça aille trop dans le sens de
05:15ça donne le temps à M. Trump de laisser voir venir les choses.
05:19Andrew, qu'est-ce que vous retirez de ces trois premières semaines ? Est-ce qu'elles
05:23nous éclairent un peu plus sur les priorités économiques de Donald Trump ?
05:28À part la présence de Donald Trump sur le média, pas trop.
05:33En fait, c'est un animal médiatique, et quelque part, on est obligé de faire la
05:36part des choses entre l'économie américaine, le potentiel d'endommagement qu'il peut
05:43faire à l'économie mondiale, mais la réalité, c'est que, comme tu viens de citer, la croissance
05:49reste soutenue, l'inflation reste au-dessus des anticipations, des targets, des cibles,
05:56et certaines mesures vont dans le mauvais sens, et la moindre chose qu'on peut estimer
06:03aujourd'hui de la politique tarifaire de l'administration de Trump serait probablement
06:10négative.
06:11Donc, l'étau n'a pas pu baisser beaucoup, ça reste plutôt élevé, il y a un craint
06:21sur le long terme, qu'il y aura une destruction de la capacité productive qui ferait qu'on
06:26a un ralentissement.
06:27Je ne suis pas encore sûr que ça, c'est la vérité, mais ce qu'il y a devant nous
06:31aujourd'hui, c'est de rester concentré sur l'économie, le macro, ça va bien, le micro
06:38aussi bien.
06:39Donc, il y aura des conséquences de sa politique, on va le recevoir, on va le ressentir en Europe
06:45comme en Chine.
06:46Je ne suis pas sûr que ce qui s'est produit avec le Canada et le Mexique, c'est la fin
06:51de cette question, il a retardé.
06:53Quoi qu'il en soit, ils vont avoir plus de tarifs qu'on espère, et peut-être moins
06:58de ce qui était annoncé lors de la campagne, parce que c'est la façon transactionnelle
07:04et ça mène à son débat, soi-disant.
07:08Donc, nous restons plutôt confiants, mais ce n'est pas une situation avec une volatilité
07:16accrue, où on est vraiment censé exposer nos portefeuilles d'une manière plus risquée,
07:22positive, mais pas très agressive.
07:25Mais politiquement, il est encore légitime sur la question des tarifs, etc. ? Il a été
07:33élu aussi en partie pour ça ?
07:34Il est légitime parce qu'il est élu, après, est-ce que sa raisonnement sur ce qu'il va
07:38faire est crédible ? Pour la plupart, entre nous, probablement pas, par rapport à ce
07:44que lui veut chercher, mais il faut tenir en compte que c'est le roi d'aujourd'hui,
07:52mais vous avez une bonne expérience ici, on peut aussi lui couper la tête, à terme,
07:59parce qu'il ne va pas livrer à son électorat ce que lui les a déjà promis, c'est impossible
08:04avec ce qu'il est en train de faire.
08:06Donc, ça, c'est intéressant.
08:07Il y a les mi-terme en deux ans, et je crois qu'il faut, s'il y aura une opposition, parce
08:13que pour l'instant, il y en a très peu aux Etats-Unis, mais le débat, ça va continuer.
08:19Il va y avoir, tous les semaines, la quatrième, comme la cinquième et sixième semaine, on
08:23va avoir les déclarations, puis les négociations, puis un repositionnement.
08:28Autant sur les tarifs, alors oui, on a un peu d'expérience du premier mandat, de la
08:32première guerre commerciale, on a déjà vu, alors, Colombie, Canada, Mexique, etc.,
08:37on peut très vite menacer, mais aussi très vite se retirer ou mettre des suspensions
08:42ou des reports dans le calendrier.
08:45Ce qui est assez nouveau dans Trump 2.0, c'est ce qui se passe du côté du DOJ, par exemple,
08:50Andrew, avec, effectivement, Elon Musk, des équipes qui arrivent, qui sont capables,
08:57peut-être, d'avoir accès à des données du Trésor américain, pour avoir une vision,
09:02un mapping, un petit peu, de toutes ces dépenses fédérales, qui s'étalent entre 6 et 7
09:06trillions de dollars, quand même, chaque année, avec beaucoup de promesses d'économie
09:12à l'arrivée.
09:13Donald Trump parle même de faire des économies sur les dépenses du Pentagone, le département
09:17de la défense.
09:18Ce n'est quand même pas neutre dans le discours de Donald Trump.
09:21Cette partie-là, comment est-ce que vous la voyez avancer ? Économie, efficience du
09:26gouvernement américain, dérégulation, ça semble être quelque chose d'assez prioritaire
09:31aujourd'hui, en tout cas, dans la résonance médiatique qu'on donne à Trump depuis trois
09:37semaines.
09:38Il est en train de viscérer un système qui est assez interventionniste, il n'est pas
09:43si loin de ce qu'on a en Europe, quoique l'on croit, et qu'on regarde les États-Unis,
09:47certes, il y a une partie qui est extrêmement libérale, et ce sont des gens qui ont payé
09:52sa campagne, pas ceux qui se sont votés.
09:54C'est ça qui va avoir, dans la durée, je crois que la dichotomie ou le conflit éventuel.
10:01Mais aujourd'hui, avoir un fonctionnement d'État déstabilisé, ce n'est jamais porteur.
10:09Ce n'est pas pro-croissance, ça ?
10:11Pas trop, non.
10:12Pas dans un premier temps.
10:13Peut-être qu'il aurait raison avec la dérégulation et autre chose, mais pour aujourd'hui, c'est
10:19très flux.
10:20On ne sait pas jusqu'où ils sont allés, il y a quand même les protections pour les
10:26institutions et les cours qui sont là pour les protéger, ce qu'on a déjà vu avec
10:31le DOJ.
10:32Il y a un petit truc qui s'appelle la justice fédérale aux États-Unis.
10:34Ce qui est un peu moindre que ce que ça a été il y a 4 semaines, parce qu'on a déjà
10:38verré pas mal de gens qui s'en travaillent là-dedans depuis très longtemps.
10:41Donc ça, c'est inquiétant.
10:43Mais en fait, pour nous, pour des investisseurs, ce qu'ils portent, c'est ce qui est devant
10:49nous aujourd'hui.
10:50Certes, on va avoir des projets et des plans sur 6 mois, sur 12, 18 mois, mais aujourd'hui,
10:57c'est trop tôt pour craindre un ralentissement.
11:00L'Américain, les ménages, ils sont en pleine forme, Michigan l'a montré, c'est l'inflation
11:07liée, mais c'est parce que la croissance y est, il va y avoir encore plus de stress
11:13sur le chômage, enfin plutôt sur les négociations salariales, parce qu'il y a peu de monde
11:20à revenir sur le marché du travail.
11:23Donc ces tensions-là, pour l'instant, elles ne disparaissent pas du paysage ?
11:27Non, pas du tout.
11:28Qu'est-ce que vous retenez de ces trois premières semaines de Trump ?
11:30Est-ce que Trump est aussi business friendly, qu'on l'imagine, qu'on le dit ?
11:36Il y a eu beaucoup d'enthousiasme quand même, il faut le dire, du point de vue des marchés,
11:40autour de cet aspect pro-croissance, pro-business d'un Donald Trump.
11:45En tout cas, les craintes sur la guerre commerciale, pour l'instant, c'est vrai qu'il y a eu
11:50beaucoup plus d'aboiement que de réalité.
11:52On a l'impression qu'il brandit des chiffres énormes pour les retirer ensuite, juste pour
11:57obtenir quelque chose.
11:58Et si ce quelque chose est raisonnable, avec du donnant-donnant, à la limite, on pourrait
12:03s'en sortir.
12:04Donc d'une certaine façon, on voit bien quand même que ce que les marchés craignaient,
12:07c'était plutôt des hausses brutales de droits de douane, qui se traduisent en général
12:13par des craintes d'inflation, des taux qui montent et des marchés actions qui baissent.
12:16On l'a très bien vu le jour où, pendant une demi-journée, il a commencé à donner
12:21un semblant de concrétisation de taxes élevées pour le Canada ou le Mexique, aussitôt dit,
12:26aussitôt enlevé, aussitôt marché et revenu en arrière.
12:27J'ai pas très bien compris d'ailleurs ce qu'il avait obtenu de spécifique du Canada
12:33et du Mexique par rapport à la situation existante et les relations existantes entre
12:38les Etats-Unis et ses deux partenaires.
12:40Ils se sont juste dit qu'il y avait un mois pour discuter tranquillement et qu'on verrait
12:43ça dans un mois.
12:44Donc j'ai bien compris qu'il n'y avait pas eu de grosse concession.
12:47Mais pour l'instant, on ne peut pas dire qu'il a obtenu grand-chose.
12:49Donc je reste sur les droits de douane.
12:51Pour l'instant, je suis plutôt rassuré.
12:53Je pense que les marchés le sont aussi.
12:54On continuera à avoir des annonces tonitruantes.
12:57Bon, celle d'aujourd'hui, en revanche, c'est différent parce que ce genre de trucs
13:00sur les métaux, sur l'acier, sur l'aluminium, j'allais dire, ça fait depuis 50 ans avec
13:06les années 60.
13:07Oui, c'est un classique.
13:08C'est quand même un truc classique.
13:09Ça concerne, quelle que soit l'administration américaine depuis 40 ans, il y a déjà eu
13:15ce genre de schéma.
13:16Puis c'est un peu moins visible pour le consommateur final américain que les colis
13:20Chine ou Taimou qui ont été exemptés de taxes.
13:24Ce n'est pas complètement neutre, mais on n'a pas attendu Trump pour avoir ce genre
13:28de choses.
13:29Donc ça, ce n'est pas si méchant.
13:31Non, là où je trouve que Trump 2 est différent de Trump 1, c'est sur le régalien.
13:34En politique étrangère, on ne s'étendra pas, mais c'est quand même plus disruptif,
13:40on va dire, même si on n'y croit pas toujours.
13:41Et puis, cette volonté de baisser les coûts, alors que depuis Trump comme Biden, pour l'instant,
13:47l'économie américaine a plutôt vécu d'une relance massive avec des déficits très importants.
13:51Donc là, il y a une forme d'ailleurs d'incohérence entre la volonté effectivement de faire des
13:55économies sur le train de vie de l'État, qu'on peut comprendre, mais en même temps,
13:58une volonté de maintenir une économie dynamique, avec néanmoins, avec toutes les baisses d'impôts
14:03qui se profilent, un déficit qui a peu de chances de baisser.
14:05Donc c'est vrai que dans un premier temps, le consommateur est très heureux et l'économie
14:09va bien.
14:10Mais les questions d'inflation, même si les questions tarifaires sont moins violentes
14:14qu'attendues, ça reste une préoccupation du consommateur.
14:17Je pense qu'aussi globalement, pour les entreprises, pour l'investissement aujourd'hui, c'est difficile
14:22de se projeter, que ce soit aux États-Unis ou même en Europe.
14:26On espère la paix en Ukraine, mais on n'est pas encore tout à fait sûr qu'elle soit là.
14:30On ne sait pas jusqu'où ça peut nous mener.
14:32Donc j'imagine que pour des projets dans les capital goods ou d'investissements massifs,
14:36à part peut-être dans l'IA et encore, on peut concevoir un certain attentisme, et même
14:40du côté des consommateurs.
14:41Donc ça, ça peut effectivement, si ça dure trop longtemps, être un élément négatif,
14:46un choc de confiance en quelque sorte, qui pourrait finir par peser sur la demande.
14:50Et ça, c'est un point qu'il faudra faire être attentif.
14:53Dans les comportements d'entreprises, face à la menace des tarifs, il y a l'idée d'un
14:57attentisme.
14:58Est-ce qu'il peut y avoir aussi l'idée d'une certaine anticipation ? C'est-à-dire, on
15:03verra bien, je me prépare quand même, des entreprises américaines, à ce qu'il y ait
15:08des taxes de 25% sur mes intrants, acier, aluminium, etc.
15:12Est-ce que des entreprises ont fait des stocks, ou sont peut-être aujourd'hui en train de
15:18réaliser des stocks, en attendant l'exécution réelle de ce genre de tarifs ?
15:22C'est là qu'il va falloir faire attention, parce qu'il y a quand même, je pense, sur
15:25les spiritueux, pour les boîtes européennes et autres, il y a du y avoir des anticipations
15:32de stockage ou de déstockage en fonction des régions, entre le sell-in et le sell-out,
15:36mais compte tenu de toutes ces incertitudes, il va falloir être prudent dans la lecture
15:40des chiffres du sell-in, parce qu'il est possible qu'on ait stocké par-ci, déstocké par-là,
15:46ça ne rendra pas macroéconomiquement les stats très lisibles.
15:49J'entends.
15:50Kévin ?
15:51En réponse, on vous parlait de couper la tête, je parlerais plutôt, on connaît le
15:55nœud gordien, c'est le nœud de Trump, alors on verra s'il faut le couper ou pas, mais
15:59c'est vrai qu'on parle de recettes, s'il y a marche arrière sur les tarifs douaniers,
16:03il nous parlait quand même de 1000 milliards de recettes fédérales en plus.
16:08On n'y est pas.
16:10Non, comme on dit, pas de pierre, pas de palais, pas de palais, pas de palais, donc il va falloir
16:16les trouver quelque part, donc ça c'est un point, et puis l'autre c'est sur l'acier d'aluminium,
16:23si j'en crois Mistralahi ou Chajipiti, enfin le chat de Mistralahi ou Chajipiti, il faut
16:28une centaine de tonnes d'acier pour un puits de taille standard, bien sûr qu'en augmentant
16:34les tarifs douaniers de 25%, ça va encourager des entreprises du secteur privé à aller
16:39faire...
16:40Pour un puits de pétrole, c'est ça ?
16:41Pour un puits de pétrole, notamment, et c'est pareil pour aller, on va dire, réindustrialiser
16:45le Midwest américain, voilà, c'est là où il y a tout cet antagonisme-là.
16:50Andrew, alors, on a eu aussi l'entrée en jeu de Scott Besant la semaine dernière,
16:56qui est donc le secrétaire du Trésor américain, qui a donné plusieurs interviews pour essayer
17:01d'apporter un peu de cohérence à la stratégie économique de Donald Trump, il dit pas mal
17:05de choses, il dit que le mandat de Trump sous cette administration, c'est le tour de Main
17:10Street, Wall Street a bien profité, Wall Street continuera de bien faire, c'est un
17:14homme qui vient de Wall Street, Scott Besant, donc il ne va pas non plus prédire que Wall
17:19Street ira mal, mais par contre, il dit Main Street va aller beaucoup mieux, maintenant
17:24c'est au tour de Main Street, comment est-ce qu'il faut comprendre ça dans la stratégie
17:27économique de Donald Trump, et puis il dit un truc aussi important sur les taux, puisqu'il
17:32y a tout ce débat de savoir comment est-ce que Donald Trump et Jérôme Powell vont coexister,
17:37cohabiter pendant au moins quelques temps, Scott Besant il dit ne vous trompez pas, Donald
17:43Trump ne veut pas que les taux courts baissent, il veut faire baisser les taux longs, comment
17:47on fait baisser les taux longs pour une économie américaine aussi vigoureuse qu'elle est encore
17:52aujourd'hui sur le plan économique ?
17:53A notre petit niveau, ça n'a pas de sens, mais on sait que Scott Besant est crédible,
17:59il est salué par les marchés pour de bonnes raisons, c'est quelqu'un de très fort, il
18:05avait fait baisser les taux, sa nomination avait fait un peu baisser les taux longs
18:09américains, justement, il a une crédibilité qu'il a gagnée depuis une trentaine d'années
18:15sur les marchés, la problématique c'est qu'il a aussi dit qu'il va faire ce que le président
18:21lui demande à faire même s'il ne le croit pas, et comment faire baisser, comment soutenir
18:28Main Street, Monsieur Tout-le-Monde, les petites entreprises, quand les taux courts restent
18:33à leur niveau aujourd'hui et que les taux de défaut montent, je vois mal, ils sont financés
18:43au court terme, en flottant, ils ne sont pas en fixe, les grandes entreprises, eux, ils
18:47vont profiter de ce qu'il a dit, que le président Trump regarde plutôt la partie
18:52longue de la courbe pour faciliter le financement des projets hauts, mais ça ce n'est pas pour
18:57les petits.
18:58Pour le petit commerce, la petite entreprise du coin de la rue, le taux court a beaucoup
19:02d'importance.
19:03Ce n'est pas le boulot de Besant d'aller déréguler autres, ça ce n'est pas ce qu'il va faire
19:09pour les petites entreprises, ça c'est plutôt le doge, donc non, je ne sais pas exactement
19:15ce qu'il veut dire par cela, à part ce que son maître lui a demandé à dire.
19:20Faire baisser même le dollar aussi, ça peut être un problème, alors à la fois la strong
19:26dollar policy, la politique du dollar fort est intacte, mais en même temps on comprend
19:31toujours entre les lignes qu'un dollar un peu moins fort, ça peut être aussi utile
19:35pour des entreprises américaines.
19:37Ce n'est pas le dollar qui est trop fort du point de vue américain, ce sont les autres
19:40devises qui sont trop faibles.
19:42Je suis assez d'accord, la clé de lecture ou le nœud, il est bien sur les taux longs.
19:48Le nœud cordien, le nœud trompier.
19:51Pourquoi ? Parce que, on le disait, la croissance américaine a été portée par de l'investissement
19:56public, la charge d'intérêt de la dette c'est 25% des recettes budgétaires américaines,
20:02on comprend bien l'impact que peuvent avoir des taux d'intérêt durablement élevés
20:06ou plus élevés sur ce financement, d'autant plus que monsieur Besant nous a dit avec son
20:11rapport d'émission trimestrielle qu'il allait bien émettre plutôt sur les parties
20:15longues de courbe, le 3 ans, le 10 ans et le 30 ans, donc il n'allait pas refaire la
20:20bêtise, je ne sais pas s'il avait trop le choix, ce qu'avait fait madame Leylen notamment,
20:24à émettre sur du cours, donc ça c'est un point.
20:27L'autre point c'est que l'autre moteur de la croissance américaine c'est la consommation,
20:31que les taux d'épargne aux Etats-Unis y sont très bas et donc la propension du consommateur
20:35américain à consommer, c'est lié à deux indicateurs, la bonne santé du marché américain,
20:39ça tombe bien, il croit, 4-5% par an depuis quelques années, ça tient bien, et la bonne
20:45tenue des marchés d'action américaines qui traînent sur un quart de siècle de résultats
20:49futurs.
20:50Sur ces deux problématiques-là, le niveau des taux d'intérêt, la direction des taux
20:53d'intérêt et la vitesse à laquelle ces taux d'intérêt seraient amenés à remonter,
20:57on comprend bien que ça peut avoir un impact majeur, si nous on le voit, je n'ai pas doute
21:00sur le fait que monsieur Besant, monsieur Trump et leur équipe le voient aussi, donc
21:03c'est bien là que tiendra, on va dire, par là qu'on aura une meilleure idée de
21:09où pourrait aller la croissance américaine.
21:11Pour faire baisser ces taux longs, il y a plein de possibilités, pour faire baisser
21:15le dollar, il y a ces fameux accords de Mar-a-Lago, ce n'est pas le Plaza, ça pourrait être
21:24une piste, il y en a un autre, une théorie qui a été développée par monsieur Besant
21:27lui-même, ces fameux B7 bonds, donc des obligations à très long terme auxquelles
21:32on forcerait des taux d'intérêt bas pour forcer ce qu'il appelle des états clients,
21:37c'est ses mots, pour subventionner l'apaxe américaine, donc des théories, il y en
21:44a plein, monsieur Powell, son mandat sera renouvelé en 2026, enfin il arrive en termes
21:50en 2026, on en saura plus d'ici la fin de l'année, mais toutes ces questions de dominance
21:54budgétaire agitent aussi les marchés, vous parliez de l'or qui est sur les plus hauts,
21:58tout ça c'est assez cohérent en somme toute, le scénario central c'est quand même
22:04qu'il arrive, vous parliez de la guerre en Ukraine qui arriverait, qui touchera son
22:10terme, une résolution de ce qui se passe au Moyen-Orient, essayer de maintenir les
22:14matières premières sous un plafond, ça peut être une façon de le faire, la dérégulation
22:19ça peut en être une autre, on peut avoir des gains de productivité massifs avec l'intelligence
22:23artificielle, il y a plein de pistes, mais clairement les taux longs c'est le nœud
22:30et c'est ça qui déterminera si ça discipline M. Trump ou au contraire si ça le fait littéralement
22:37exploser.
22:38Ça sera l'indicateur de sa crédibilité.
22:41Et de ça on n'en sait pas grand chose si ce n'est que les taux d'intérêt sont quand
22:46même sur un niveau relativement élevé aux Etats-Unis, des taux réels à 2,5%, il y
22:51a peut-être une valeur de protection si jamais il y a une réaction en face.
22:54Oui, normalement ça s'achète quand même 2,5% de taux réels aux Etats-Unis.
22:58Nous c'est ce qu'on peut acheter.
23:00Même pour un épargnant qui a du temps, même son état professionnel de marché, pour un
23:05épargnant américain qui prépare sa retraite, normalement c'est un no-brainer.
23:11A condition que l'inflation ne s'accrode pas parce que le climat terme il est quasi
23:19nul.
23:20Elle n'est pas si élevé que ça.
23:21Par rapport à le long terme, en fait ce qui est important c'est que les taux réels
23:26s'en rejoignent à un niveau qui pratiquait avant la crise financière.
23:30Par contre le prime à terme il est encore plutôt en dessous de ce qu'on pouvait observer
23:36largement.
23:37Largement.
23:38Historiquement.
23:39Oui, elle était négative mais elle est quand même revenue positive aujourd'hui.
23:44Cette prime de terme, la prime d'incertitude on va dire sur la partie longue, sur les
23:49taux longs obligataires.
23:51Vos commentaires Alain.
23:52Je veux bien qu'on pivote aussi vers la partie européenne puisque quand même c'est
23:57la contrepartie de ces questionnements, de ces interrogations autour de Trump et de sa
24:01stratégie.
24:02C'est que les Trump trades, alors qu'on était des trades gagnants évidemment, très
24:07largement, ont peut-être une dynamique qui est en train de s'affaiblir.
24:11Je parle peut-être d'un début d'épuisement avec un point d'interrogation.
24:14Face à ça, le reste du monde respire mieux.
24:17Il y a un soulagement sur les actions européennes qui est significatif maintenant.
24:21Quand on parlait de Main Street, pour moi, c'est plutôt l'idée que les formes de
24:25protectionnisme qui restent à trouver suffisent.
24:29L'idée c'est qu'elles défendent justement les boîtes américaines, qu'elles soient
24:33un petit peu en impression de l'extérieur sans pour autant casser la baraque.
24:36Donc j'imagine que transactionnellement, ce qu'il va chercher à faire c'est plutôt
24:40trouver des deals qui précisément vont améliorer ou réduire la concurrence extérieure
24:44pour cette Main Street qui boursièrement, si on enlève les GAFA et la techno, finalement
24:49n'a pas tellement performé dans les dernières années, pas tellement plus que les boîtes européennes.
24:52C'est le premier point.
24:53Maintenant si on se tourne vers l'Europe, ce qui a un peu changé quand même depuis
24:57l'arrivée de Trump et puis les dernières décisions de politique monétaire des banques
25:02centrales, c'est que jusqu'à son investiture, les taux US étaient longs, étaient très
25:08soutenus et l'Europe, qui aurait dû baisser, suivait, avec retard et heureusement parce
25:15qu'on n'a pas la même dynamique économique, mais les taux européens étaient un peu aspirés
25:19malgré tout par les taux US.
25:20Et là, ce qu'on commence à voir, et j'allais dire heureusement, c'est que côté US,
25:25ça se tasse un peu, enfin ça ne monte pas, ça ne baisse pas, mais ça monte moins qu'avant
25:28parce qu'on se rend bien compte que la guerre commerciale est peut-être un peu bluff quand
25:31même.
25:32Et de l'autre côté, la BCE, même si elle va prendre son temps, la baisse des taux en
25:36Europe semble, court en tout cas, réellement engagée.
25:39Donc on a eu, je pense, depuis l'investiture, une vraie déconnexion entre les taux longs
25:45US, où on sent que c'est higher for longer, et où en Europe, au vu d'une économie quand
25:49même, des chiffres pas terribles, la taune, on a une vraie baisse des taux qui s'enclenche.
25:53Et donc, ça c'est le premier point.
25:55Et le deuxième point, c'est que l'histoire diptyque, même si on a l'impression finalement
25:59que des data centers, tout le monde en veut, il y en a eu hier ce matin en France, Amazon
26:03qui continue, enfin les data centers ne sont pas aussi morts qu'on pouvait le penser, mais
26:08les dépenses d'investissement pour construire de l'infrastructure n'arrêtent pas d'accélérer.
26:12La baisse d'investissement n'est pas morte, mais on a vu que chez Microsoft ou Google,
26:16que le cloud, bon, c'était un petit peu moins, enfin, disons, ben oui, c'est ce qu'ils disent,
26:20manque de capacité, la croissance ralentit parce qu'on n'a pas assez de capacité.
26:24Mais en janvier, il y avait un peu cette idée que c'était les US, IA forever, et puis IA,
26:28IA d'infrastructure semi, IA, Schneider, SML, et il n'y avait que ça, et il n'y avait tellement
26:37que ça que du coup, ça avait peut-être un peu trop monté, bon, ça s'est redescendu
26:40maintenant, mais ça reste quand même une belle thématique, mais peut-être qu'à l'occasion du,
26:42ce n'est pas vraiment une bulle, mais l'affaire DeepSea qui a peut-être aussi révélé au marché,
26:47où les gens se sont dit, ben, il y a peut-être autre chose que l'infrastructure IA ou même
26:51Schneider. Et qu'est-ce qu'on a redécouvert à cet autre agenda, alors ? Et donc, ça, c'est un peu
26:54le ruissellement, si j'ose dire. Les gens étant sortis de cette mono-idée, ben, quelque part,
27:01ils ont commencé à regarder autour d'eux, ils se sont dit, ben, finalement, il n'y a qu'un
27:04truc pas si cher que ça, et en Europe notamment, avec la baisse des taux, et peut-être si on
27:09rajoute les élections allemandes qui pourraient un peu réaccélérer l'économie allemande, et puis
27:14peut-être, c'est le cas en Ukraine, toutes ces choses qu'on dit depuis novembre, mais c'est une
27:19thématique qui ne s'est pas vraiment révélée parce que les taux US entraînaient tout. Et donc,
27:23là, on est face à un système où, finalement, on a du re-rating de l'Europe, alors que les
27:27estimations de résultats depuis... Enfin, il ne s'est rien passé, l'Europe est à l'arrêt,
27:31les résultats sont moyen-moyen, mais ça se revalorise, et avec les élections allemandes
27:37qui arrivent, et le possible armistice en Ukraine, enfin, on va voir...
27:42Oui, il y a des catalyseurs possibles devant nous.
27:44Et il y a certaines, je ne dirais pas l'assitude Trump, mais il y a moins de surprises, on va dire, à attendre,
27:49eh bien, on a, je pense, un re-rating de l'Europe qui n'est pas du tout exclu.
27:54Bon, et ça peut se poursuivre ? Dans quelle mesure on a envie d'accompagner ce mouvement
27:59de re-rating de l'Europe, et peut-être aussi d'ailleurs dans le monde, Andrew ? Est-ce que
28:05ça peut être un trade un peu long, au-delà de quelques semaines en début d'année ?
28:11L'Europe aussi, c'est qu'il y avait des boîtes européennes qui étaient très américaines,
28:15mais qui étaient pénalisées parce qu'elles étaient européennes.
28:16Codes postales.
28:17Donc là, par exemple, Valorec, aujourd'hui, typiquement, par rapport à l'annonce, là,
28:20elle se réveille.
28:21Ah ouais.
28:22Usine aux Etats-Unis, etc., etc.
28:25Oui, on l'accompagne, fin de l'année dernière, en fait, on a rééquilibré nos portefeuilles
28:32pour renforcer notre exposition sur l'Europe, sans l'avoir achetée en groupe, mais au moins
28:38de ne plus être sous-pondérée, ce qui était le cas depuis presque deux ans.
28:42Vous avez mis fin à deux ans de sous-pondération sur les actions européennes.
28:48Oui, ce qui nous a pénalisés tout au début, parce que 2023, on avait un peu l'expérience
28:52qu'on a eue là.
28:53C'est vrai.
28:54Inattendu, mais c'est très bien de l'accompagner, on espère qu'il va y avoir un élargissement
28:59de la participation dans la hausse des marchés en dehors des GAFA, des MAC 7, quoi, donc
29:07ça serait plutôt bénéfique.
29:08Mais ce qu'il nous faut aussi, c'est que le BSE bouge.
29:12Oui, c'est ce qu'elle fait, là, c'est ce qu'elle fait, chaque réunion, elle bouge
29:18à chaque réunion.
29:19Il ne m'aurait pas encore suffisamment pour relancer la machine, mais ils étaient obligés
29:24d'attendre un peu les premières semaines de Président Trump pour avoir une idée à
29:29quelle sauce ils allaient être invités.
29:32Oui, mais vous pensez que le BSE pourra bouger plus vite qu'elle ne le fait aujourd'hui,
29:36à un certain moment ?
29:37Je crois qu'il faut.
29:38Ah non, mais ça, qu'il le faille, je sais.
29:41Oui, je crois qu'ils vont le faire.
29:43Et c'est…
29:44Même si la Fed ne fait plus rien ? C'est-à-dire ce débat-là qu'on a eu tout au long de
29:482024, est-ce que le BSE peut baisser ses taux 15 jours avant la Fed ? Est-ce que c'est
29:54une telle déconnexion ?
29:55Cette idée de politique monétaire coordonnée, ça, c'est mort.
29:57C'est dépassé.
29:58Ok.
29:59C'est fini.
30:00C'est pour ça qu'on a des taux BSE qui sont remontés à des niveaux qui pratiquent
30:02bien.
30:03Et pour le marché, ce n'est plus un problème, parce qu'on nous disait, oh là là, on
30:04va aller sous la parité à nouveau, etc., et bon, l'euro, pour l'instant, ne retourne
30:08pas à la parité.
30:09On pédale dans le vide un peu actuellement en Europe, donc il faut bien qu'il y a quelque
30:14chose qui lui donne un impus.
30:15Bon, l'Ukraine, ça serait une très bonne nouvelle, mais attention à la chute de l'inflation
30:20derrière, parce que les prix d'énergie et surtout les prix d'alimentation devraient
30:27baisser très vite, ce qui va être un défi pour les BSE, mais il reste énormément d'épargne
30:34en Europe, extraordinaire le niveau d'épargne des ménages, et je crois qu'elle a confiance
30:40à ce qui peut être entraîné par une solution là-bas, sans avoir peut-être quelque chose
30:46de positif de l'Allemagne, mais je ne l'entends pas vraiment parce que je crois qu'ils ne
30:49sont pas prêts à changer.
30:50Ça ne va pas être le grand soir, non, mais ce ne sera pas le grand soir.
30:53À la marge, ils vont faire les choses comme d'habitude.
30:55Mertz l'a dit à l'issue du débat avec Scholz, ou dans le débat, je ne sais plus,
30:59il dit oui oui, on peut réfléchir à réformer, ajuster la règle d'or budgétaire, mais
31:04tout commence d'abord par des économies.
31:06L'opinion publique allemande, elle change, hein, sur des sondages faits par l'INSEE
31:12local, en juin-juillet 2024, une majorité d'Allemands disait, oui, ils veulent garder
31:17cette règle d'or concernant le défi de l'Allemagne.
31:19Aujourd'hui, il n'y a plus de la moitié de la population allemande qui est prête
31:21à évoluer sur le sujet.
31:22Et les patrons allemands, j'allais dire, prennent leur part au débat, hein, c'est-à-dire
31:26qu'il faut lire, Christian Schwing, etc., tous parlent, et parlent d'ailleurs d'une
31:31voix assez unique pour expliquer ce qu'il faudrait faire.
31:33Après, pour y arriver, il faudra passer d'une grosse coalition à une pleine coalition,
31:36mais bon, voilà, il y a beaucoup d'états.
31:38Ça peut être un catalyste, je suis d'accord, au moins un signal.
31:42Sur la BCE, la capacité à s'affranchir d'une réserve fédérale américaine qui
31:45semble en pause peut-être pour plusieurs mois, je crois que le marché a tordu avant
31:49juin, et peut-être que juin, on s'apercevra qu'il ne se passera rien, j'en sais rien,
31:53mais ce sujet-là, ce n'est plus un problème pour le marché.
31:57Je ne crois pas que ça en soit un.
31:59Non, non, on a eu tellement ce débat encore une fois sur est-ce que la BCE peut baisser
32:03ses taux avant la fête.
32:04Je suis souscrit aux arguments qui ont été mis en place.
32:07Le scénario central en Europe, c'est quand même une reprise graduelle, sur fond, de
32:12gains de pouvoir d'achat avec une désinflation et des baisses de taux, baisses de taux qui
32:16en plus mettent peut-être un frein, ou en tout cas ralentissent le niveau de thésaurisation
32:21des ménages européens.
32:22Ça, c'est le scénario central.
32:23Il y a des endroits où ça se passe comme ça, c'est-à-dire que si je regarde le sud
32:27de l'Europe, en Espagne, en Italie, l'Espagne, elle croit au même niveau que les Etats-Unis,
32:31à peu de choses près, et puis c'était l'Etat espagnol qui supportait beaucoup la
32:36croissance espagnole.
32:37Aujourd'hui, c'est les ménages, c'est les dépenses d'investissement.
32:41Après tous les gains d'efforts qui ont été faits, il y a une partie un peu de redistribution
32:49en plus politique qui n'est pas inintéressante pour un pays où le schéma politique reste
32:54un peu compliqué aussi.
32:55C'est sûr que le couple franco-allemand, ce n'est plus de la locomotive que ça a
32:58pu être.
32:59Les choses peuvent changer, les choses ne sont pas gravées dans le marbre et sans doute
33:01que ce qui se passe Outre-Atlantique, ça nous réveille, ça nous bouscule un petit
33:05peu.
33:06Il y avait un papier très intéressant, un éditorial très intéressant de Madame Lagarde
33:10il y a une semaine, qui parle de choc de simplification pour les entreprises.
33:14C'est quand même très différent de ce qu'on a pu avoir par le passé.
33:17Entre les propos et la réalité, il peut y avoir un monde, mais ce n'est pas rien.
33:22Donc ça c'est un élément je crois.
33:24L'autre, sur la thématique de l'intelligence artificielle, il y a une dizaine de jours
33:29il y a eu la réalisation que tout le monde voulait investir dans les pelles et les pioches
33:34de l'IA pour refaire ce parallèle avec l'arrivée vers l'or.
33:37Et on réalise que peut-être que c'est les utilisateurs, les logiciels qui vont en bénéficier
33:41parce que ça coûte un peu moins cher.
33:42On a aussi soudainement réalisé, en tout cas beaucoup ont soudainement réalisé que
33:46dans la Chine, il y avait beaucoup de doctorants, il y avait une matière grise extrêmement
33:50importante.
33:51Et que le fait qu'une entreprise comme Nvidia fasse à peu près rien depuis juin 2024, alors
34:00que les résultats croissent de 30% par trimestre, ils ne font rien boursièrement parlant, alors
34:04qu'ils délivrent et délivrent et délivrent.
34:08Et dans le même temps, vous voyez une entreprise comme Alibaba en Chine qui, là aussi, investit
34:14dans l'intelligence artificielle, à ses propres modèles de langage, en plus de ça,
34:18tous les applicatifs pour essayer de faire ce que font des Google et des Facebook et
34:24des Instagram sur comment aider leurs clients à toucher eux-mêmes leurs clients.
34:29Ce n'est pas les mêmes niveaux de valorisation et je crois que cet écart-là, il est peut-être
34:33en train d'être résorbé d'une façon ou d'une autre.
34:36Et ça, encore une fois, je pense que la thématique de l'intelligence artificielle, l'investissement
34:41technologique a clairement plusieurs années devant elle, la façon de le faire, qu'elle
34:45diffère un petit peu, et ça depuis quelques semaines, et c'est une bonne nouvelle encore
34:49une fois.
34:50Parce que ça veut dire des gains de productivité plus largement, ça coûte moins cher, c'est
34:54bien pour tout le monde.
34:55Bien sûr, une diffusion, une commoditisation de l'intelligence artificielle à vitesse
35:00grand V, c'est plutôt positif pour les gains de productivité mondiaux.
35:03L'IA n'est pas mort, mais ce qui s'est passé finalement avec le modèle chinois,
35:07c'est qu'on se rend compte que ce n'est pas un monopole de l'oncle Sam.
35:12Et quelque part, ça ouvre aussi de nouvelles perspectives.
35:14D'ailleurs, le salon qu'on voit aujourd'hui en France, les 109 milliards restent à concrétiser.
35:18Il y a une concurrence partout qui est en train de s'organiser.
35:22Ce n'est pas le JPT only, c'est ouvert à tous.
35:25C'est bien pour tout le monde en soi, mais boursièrement, alors qu'avant, il y a un
35:28focus.
35:30C'est-à-dire que c'est un thème dont l'Europe va pouvoir profiter aussi ?
35:31Tout le monde.
35:32En fait, c'est les Chinois qui ont sorti la nouvelle descriptive, entre autres parce
35:38que c'était un modèle en open source.
35:40Mais quelque part, pour un jeune chercheur en IA, il y a peut-être un mois ou deux,
35:46on se disait qu'il fallait aller aux US, sinon on est mort.
35:48Là, quelque part, potentiellement, on peut revenir dans la course.
35:52Mais ça veut dire que pour un investisseur, avant, la seule voie, surtout que ça sortait
35:59des 500 milliards de Stargate lancés par Trump, ce qu'on peut y penser derrière,
36:04c'est qu'ils vont nous écraser, on est mort, c'est fini.
36:06Et là, ce truc sort, sinon, ça veut dire qu'on n'est pas mort.
36:09On peut commencer aussi, chacun à en profiter.
36:12Et j'arrive boursièrement, quand on part d'un marché US où il y a quelques valeurs
36:16qui étaient des valeurs stratosphériques, elles ne sont pas mortes, ce n'est pas la
36:19question.
36:20Mais il y a peut-être d'autres alternatives un peu moins chères, on regarde un petit
36:24peu ailleurs aussi.
36:25Vous disiez qu'on a neutralisé la sous-pondération qu'on avait sur les actions européennes.
36:30Est-ce que le mouvement peut être plus global que ça ? Est-ce qu'il est temps de redéployer
36:34une partie des investissements et des plus-values qu'on a accumulés sur les Etats-Unis plus
36:39largement dans le monde aujourd'hui, dans une gestion globale, Andrew ?
36:42C'est plutôt le sens de notre histoire.
36:45C'est le sens du voyage, là ?
36:46Tout à fait.
36:47D'accord.
36:48Et ça veut dire quoi ?
36:49Ça veut dire la redistribution des opportunités, des capacités, il n'y a rien qui reste secret
36:54pour très longtemps.
36:56Jusqu'à vendredi où on n'avait jamais entendu parler de diptyque.
36:59Mais ça ne coule pas, je ne savais pas ce que c'était.
37:01Lundi ?
37:02Personne.
37:03Oui, bien sûr.
37:04Le marché nous a mis un prix sur diptyque très très vite.
37:08Le problème, c'est que la surperformance du reste du monde par rapport aux USA, est-ce
37:11que ça va durer six mois comme une fois tous les cinq ans ou est-ce que ça sera un petit
37:17peu plus long ? On verra.
37:19Bon, un mot, il nous reste deux minutes, ce sera l'autre facette de cette semaine.
37:25Il y a Trump qui taxe et il y a Jérôme Paul qui témoigne.
37:28De quoi témoigne-t-il demain ? Le jeu de la Fed, dans le monde de Trump, ça va être
37:38compliqué un peu, beaucoup ? Est-ce qu'il faut imaginer peut-être même un renversement
37:42à un moment du schéma de politique monétaire qui était plutôt celui de baisser les taux
37:47?
37:48Non, je crois que c'est juste une épreuve de réalisme.
37:51Comme il a fait avec le comité lors des dernières réunions de la Fed, à dire qu'ils avaient
37:57gagné un peu de marge de manœuvre en remontant les perspectives sur l'inflation mais aussi
38:04sur l'emploi.
38:05La croissance.
38:06Oui, l'emploi.
38:07Donc, je crois qu'il a besoin de rien dire, d'assurer qu'ils sont toujours à la barre
38:13et que tout va bien pour l'instant.
38:16Et un petit pause pour prendre le temps d'apprécier non seulement la situation politique mais
38:22aussi la profondeur de la demande et les capacités de la machine à mer qui vient de continuer
38:28à produire dans les six mois à venir.
38:30Donc, pourquoi pas en juillet ? Pourquoi pas ? Peut-être rien.
38:33Oui, ah ben non ! Plus rien.
38:36Avec une économie telle qu'elle est constituée aujourd'hui, ils n'ont pas vraiment, à part
38:40pour Monsieur Main Street, mais je crois qu'ils vont être vite oubliés comme d'habitude.
38:45Donc, malheureusement, parce que…
38:47Et pour Main Street, il y a quand même 200 000 emplois qui sont créés en moyenne aux
38:51Etats-Unis tous les mois, le taux de chômage il est sous les 4 %, l'inflation salariale,
38:57elle est là et honnêtement, s'ils arrivent à faire baisser les taux longs, à maintenir
39:02les taux longs sur le niveau faible, ça a aussi un impact sur les taux moyens payés.
39:05On n'a pas pris ce pari comme prouf, on préfère rester sur l'ordre.
39:09Les taux hypothécaires américains.
39:10Les taux longs, oui.
39:12Mais le marché anticipe quand même encore que la Fed bougera cette année à la baisse.
39:16Une fois et demie, oui.
39:17Une fois et demie.
39:18Peut-être une fois et demie trop, on verra.
39:20On n'en est pas encore là.
39:21Sur l'Europe, je pense que la BCE va baisser assez régulièrement, à 75,2, mais j'ai
39:27l'impression que tout le monde n'est pas encore convaincu.
39:29Il y a encore des opérateurs qui pensent qu'elle va faire une petite pause, qu'elle
39:33baissera une fois sur deux, donc on va voir ce qui se passe.
39:36Je serais plutôt pour une baisse, pas brutale, mais régulière et assez rapide.
39:41On a eu la nouvelle estimation du taux neutre, je crois qu'il ne nous dit pas grand-chose
39:45de nouveau.
39:4675,2.
39:4775,2, 25.
39:48Je dis comment on veut, tu l'essayes.
39:49La question c'est quand est-ce qu'on y sera ?
39:50Oui.
39:51Septembre prochain ou début 2026 ?
39:54Oui.
39:55Bon, on verra.
39:56Prochaine réunion le 6 mars, on sera à 250 de taux de dépôt avec une nouvelle baisse
40:00de taux de 25 points de base.
40:02Voilà, on se rapproche de la borne haute du taux neutre et on verra comment le conseil
40:05des gouverneurs de la BCE, comment la conversation évolue au sein du conseil des gouverneurs
40:11une fois qu'on arrivera proche de cette borne haute du taux neutre en zone euro.
40:15Merci beaucoup messieurs.
40:16Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
40:18Alain Dubreuil, Claresco, André Therrington, AXA-IM et Kevin Thosé, Carmignac.